Il s’agit de la « Théogonie » (« Theogonia » 1), des « Travaux et des Jours » (« Erga kai Hêmerai » 2) et du « Catalogue des femmes » (« Katalogos gynaikôn » 3), sorte de manuels en vers où Hésiode 4 a jeté un peu confusément mythologie, morale, navigation, construction de chariots, de charrues, calendrier des labours, des semailles, des moissons, almanach des fêtes qui interrompent chaque année le travail du paysan ; car à une époque où les connaissances humaines n’étaient pas encore séparées et distinctes, chaque chef de famille avait besoin de tout cela (VIIIe siècle av. J.-C.). Hésiode a été mis en parallèle avec Homère par les Grecs eux-mêmes, et nous possédons une fiction intitulée « La Dispute d’Homère et d’Hésiode » (« Agôn Homêrou kai Hêsiodou » 5). En fait, bien que l’un et l’autre puissent être regardés comme les pères de la mythologie, on ne saurait imaginer deux poètes plus opposés. La poésie homérique, par ses origines et par son principal développement, appartient à la Grèce d’Asie ; elle est d’emblée l’expression la plus brillante de l’humanité. Un lecteur sous le charme du génie d’Homère, de ses épisodes si remarquables d’essor et de déploiement, ne retrouvera chez Hésiode qu’une médiocre partie de toutes ces beautés. Simple habitant des champs, prêtre d’un temple des muses sur le mont Hélicon, Hésiode est loin d’avoir dans l’esprit un modèle comparable à celui du héros homérique. Il déteste « la guerre mauvaise » 6 chantée par les aèdes ; il la considère comme un fléau que les dieux épargnent à leurs plus fidèles sujets. Son objet préféré, à lui, Grec d’Europe, n’est pas la gloire du combat, chose étrangère à sa vie, mais la paix du travail, réglée au rythme des jours et des sacrifices religieux. C’est là sa leçon constante, sa perpétuelle rengaine. « Hésiode était plus agriculteur que poète. Il songe toujours à instruire, rarement à plaire ; jamais une digression agréable ne rompt chez lui la continuité et l’ennui des préceptes », dit l’abbé Jacques Delille 7. Son poème des « Travaux » nous permet de nous le représenter assez exactement. Nous le voyons sur les pentes de l’Hélicon, vêtu d’« un manteau moelleux ainsi qu’une longue tunique », retourner la terre et ensemencer. « Une paire de bons bœufs de neuf ans », dont il touche de l’aiguillon le dos, traîne lentement la charrue. C’est un paysan qui parle aux paysans. Le travail de la terre est tout pour lui : il est la condition de l’indépendance et du bien-être ; il est en même temps le devoir envers les dieux, qui n’ont pas imposé aux hommes de loi plus vive et plus impérieuse. Partout il recommande l’effort, il blâme partout l’oisiveté.
technique
« Une Journée de nô »
éd. Gallimard-UNESCO, coll. UNESCO d’œuvres représentatives-Connaissance de l’Orient, Paris
Il s’agit de « Sanemori » 1 et autres nô. Les Japonais ont le rare privilège de posséder, en propre, une forme de drame lyrique — le « nô » 2 (XIVe-XVe siècle apr. J.-C.) — qui malgré la différence absolue des traditions, des sujets et de certains modes d’expression, peut être comparée, sans trop de paradoxe, à la tragédie grecque du siècle de Périclès. Comme cette tragédie, le nô fut tout d’abord le développement et comme l’annexe des chants, danses et chœurs qui accompagnaient la célébration des cérémonies religieuses. Une déesse, disent les Japonais, inaugura cette forme théâtrale, et voici dans quelles circonstances, si l’on en croit le « Kojiki ». Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel, irritée des méchancetés de son frère, décida, un jour, de se cacher dans la grotte rocheuse du ciel dont elle barra la porte. De ce fait, le ciel et la terre furent plongés dans de profondes ténèbres. Et chacun, on le pense bien, était fort inquiet. Les huit millions de dieux se rassemblèrent alors sur les bords de la Voie lactée, pour délibérer des mesures qu’il convenait de prendre, afin de faire cesser cette situation critique. Conformément à leur avis, on essaya bien des ruses pour forcer Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel à sortir de sa grotte, mais aucune ne réussit. C’est alors que Majesté-Féminine-Uzu-Céleste eut l’idée d’exécuter une danse originale : « Se coiffant de branches de fusain céleste… elle renversa un fût vide devant la porte de la grotte et claqua des talons. Tout en dansant jusqu’au paroxysme elle découvrit sa poitrine et baissa la ceinture de son vêtement jusqu’à son sexe. Alors la Haute-Plaine-du-Ciel devint bruyante, et les huit millions de “kamis” se mirent à rire » 3. Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel, intriguée, entr’ouvrit la porte de sa prison volontaire. La lumière reparut au ciel et sur terre. Le divertissement divin de ce temps-là fut, dit-on, le premier des nô.
- « Le “Kojiki” », p. 83-84.
« Choix de pièces du théâtre lyrique japonais »
dans « Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient », vol. 26, p. 257-358 ; vol. 27, p. 1-147 ; vol. 29, p. 107-259 ; vol. 31, p. 449-483 ; vol. 32, p. 23-69
Il s’agit de « Yo-uchi Soga » 1 (« Les Soga au combat de nuit » 2) et autres nô. Les Japonais ont le rare privilège de posséder, en propre, une forme de drame lyrique — le « nô » 3 (XIVe-XVe siècle apr. J.-C.) — qui malgré la différence absolue des traditions, des sujets et de certains modes d’expression, peut être comparée, sans trop de paradoxe, à la tragédie grecque du siècle de Périclès. Comme cette tragédie, le nô fut tout d’abord le développement et comme l’annexe des chants, danses et chœurs qui accompagnaient la célébration des cérémonies religieuses. Une déesse, disent les Japonais, inaugura cette forme théâtrale, et voici dans quelles circonstances, si l’on en croit le « Kojiki ». Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel, irritée des méchancetés de son frère, décida, un jour, de se cacher dans la grotte rocheuse du ciel dont elle barra la porte. De ce fait, le ciel et la terre furent plongés dans de profondes ténèbres. Et chacun, on le pense bien, était fort inquiet. Les huit millions de dieux se rassemblèrent alors sur les bords de la Voie lactée, pour délibérer des mesures qu’il convenait de prendre, afin de faire cesser cette situation critique. Conformément à leur avis, on essaya bien des ruses pour forcer Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel à sortir de sa grotte, mais aucune ne réussit. C’est alors que Majesté-Féminine-Uzu-Céleste eut l’idée d’exécuter une danse originale : « Se coiffant de branches de fusain céleste… elle renversa un fût vide devant la porte de la grotte et claqua des talons. Tout en dansant jusqu’au paroxysme elle découvrit sa poitrine et baissa la ceinture de son vêtement jusqu’à son sexe. Alors la Haute-Plaine-du-Ciel devint bruyante, et les huit millions de “kamis” se mirent à rire » 4. Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel, intriguée, entr’ouvrit la porte de sa prison volontaire. La lumière reparut au ciel et sur terre. Le divertissement divin de ce temps-là fut, dit-on, le premier des nô.
- En japonais « 夜討曽我 ».
- Les deux frères Soga sont les héros d’une célèbre vendetta. On sait que Gorô (« cinquième fils ») et Jûrô (« dixième fils »), de leurs vrais noms Tokimune et Sukenari, aidés par la maîtresse de ce dernier, pénétrèrent dans la tente de Kudô Suketsune, leur parent et l’assassin de leur père, et qu’ils le tuèrent. On sait moins la suite de l’histoire ; dans le tumulte qui s’ensuivit, Sukenari fut massacré, et Tokimune fut fait prisonnier.
- En japonais 能. Parfois transcrit « noh » ou « nou ».
- « Le “Kojiki” », p. 83-84.
« Nô et Kyôgen. Tome II. Automne • hiver »
éd. Publications orientalistes de France, coll. UNESCO d’œuvres représentatives-Œuvres capitales de la littérature japonaise, Paris
Il s’agit de « Haku Rakuten » 1 (« Bai Juyi ») et autres nô. Les Japonais ont le rare privilège de posséder, en propre, une forme de drame lyrique — le « nô » 2 (XIVe-XVe siècle apr. J.-C.) — qui malgré la différence absolue des traditions, des sujets et de certains modes d’expression, peut être comparée, sans trop de paradoxe, à la tragédie grecque du siècle de Périclès. Comme cette tragédie, le nô fut tout d’abord le développement et comme l’annexe des chants, danses et chœurs qui accompagnaient la célébration des cérémonies religieuses. Une déesse, disent les Japonais, inaugura cette forme théâtrale, et voici dans quelles circonstances, si l’on en croit le « Kojiki ». Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel, irritée des méchancetés de son frère, décida, un jour, de se cacher dans la grotte rocheuse du ciel dont elle barra la porte. De ce fait, le ciel et la terre furent plongés dans de profondes ténèbres. Et chacun, on le pense bien, était fort inquiet. Les huit millions de dieux se rassemblèrent alors sur les bords de la Voie lactée, pour délibérer des mesures qu’il convenait de prendre, afin de faire cesser cette situation critique. Conformément à leur avis, on essaya bien des ruses pour forcer Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel à sortir de sa grotte, mais aucune ne réussit. C’est alors que Majesté-Féminine-Uzu-Céleste eut l’idée d’exécuter une danse originale : « Se coiffant de branches de fusain céleste… elle renversa un fût vide devant la porte de la grotte et claqua des talons. Tout en dansant jusqu’au paroxysme elle découvrit sa poitrine et baissa la ceinture de son vêtement jusqu’à son sexe. Alors la Haute-Plaine-du-Ciel devint bruyante, et les huit millions de “kamis” se mirent à rire » 3. Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel, intriguée, entr’ouvrit la porte de sa prison volontaire. La lumière reparut au ciel et sur terre. Le divertissement divin de ce temps-là fut, dit-on, le premier des nô.
- « Le “Kojiki” », p. 83-84.
« Nô et Kyôgen. Tome I. Printemps • été »
éd. Publications orientalistes de France, coll. UNESCO d’œuvres représentatives-Œuvres capitales de la littérature japonaise, Paris
Il s’agit de « Senju » 1 et autres nô. Les Japonais ont le rare privilège de posséder, en propre, une forme de drame lyrique — le « nô » 2 (XIVe-XVe siècle apr. J.-C.) — qui malgré la différence absolue des traditions, des sujets et de certains modes d’expression, peut être comparée, sans trop de paradoxe, à la tragédie grecque du siècle de Périclès. Comme cette tragédie, le nô fut tout d’abord le développement et comme l’annexe des chants, danses et chœurs qui accompagnaient la célébration des cérémonies religieuses. Une déesse, disent les Japonais, inaugura cette forme théâtrale, et voici dans quelles circonstances, si l’on en croit le « Kojiki ». Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel, irritée des méchancetés de son frère, décida, un jour, de se cacher dans la grotte rocheuse du ciel dont elle barra la porte. De ce fait, le ciel et la terre furent plongés dans de profondes ténèbres. Et chacun, on le pense bien, était fort inquiet. Les huit millions de dieux se rassemblèrent alors sur les bords de la Voie lactée, pour délibérer des mesures qu’il convenait de prendre, afin de faire cesser cette situation critique. Conformément à leur avis, on essaya bien des ruses pour forcer Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel à sortir de sa grotte, mais aucune ne réussit. C’est alors que Majesté-Féminine-Uzu-Céleste eut l’idée d’exécuter une danse originale : « Se coiffant de branches de fusain céleste… elle renversa un fût vide devant la porte de la grotte et claqua des talons. Tout en dansant jusqu’au paroxysme elle découvrit sa poitrine et baissa la ceinture de son vêtement jusqu’à son sexe. Alors la Haute-Plaine-du-Ciel devint bruyante, et les huit millions de “kamis” se mirent à rire » 3. Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel, intriguée, entr’ouvrit la porte de sa prison volontaire. La lumière reparut au ciel et sur terre. Le divertissement divin de ce temps-là fut, dit-on, le premier des nô.
- En japonais « 千手 » ou « 千寿 ». Également connu sous le titre de « Senju Shigehira » (« 千手重衡 »).
- En japonais 能. Parfois transcrit « noh » ou « nou ».
- « Le “Kojiki” », p. 83-84.
« La Lande des mortifications : vingt-cinq pièces de nô »
éd. Gallimard, coll. Connaissance de l’Orient, Paris
Il s’agit de « Matsukaze » 1 et autres nô. Les Japonais ont le rare privilège de posséder, en propre, une forme de drame lyrique — le « nô » 2 (XIVe-XVe siècle apr. J.-C.) — qui malgré la différence absolue des traditions, des sujets et de certains modes d’expression, peut être comparée, sans trop de paradoxe, à la tragédie grecque du siècle de Périclès. Comme cette tragédie, le nô fut tout d’abord le développement et comme l’annexe des chants, danses et chœurs qui accompagnaient la célébration des cérémonies religieuses. Une déesse, disent les Japonais, inaugura cette forme théâtrale, et voici dans quelles circonstances, si l’on en croit le « Kojiki ». Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel, irritée des méchancetés de son frère, décida, un jour, de se cacher dans la grotte rocheuse du ciel dont elle barra la porte. De ce fait, le ciel et la terre furent plongés dans de profondes ténèbres. Et chacun, on le pense bien, était fort inquiet. Les huit millions de dieux se rassemblèrent alors sur les bords de la Voie lactée, pour délibérer des mesures qu’il convenait de prendre, afin de faire cesser cette situation critique. Conformément à leur avis, on essaya bien des ruses pour forcer Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel à sortir de sa grotte, mais aucune ne réussit. C’est alors que Majesté-Féminine-Uzu-Céleste eut l’idée d’exécuter une danse originale : « Se coiffant de branches de fusain céleste… elle renversa un fût vide devant la porte de la grotte et claqua des talons. Tout en dansant jusqu’au paroxysme elle découvrit sa poitrine et baissa la ceinture de son vêtement jusqu’à son sexe. Alors la Haute-Plaine-du-Ciel devint bruyante, et les huit millions de “kamis” se mirent à rire » 3. Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel, intriguée, entr’ouvrit la porte de sa prison volontaire. La lumière reparut au ciel et sur terre. Le divertissement divin de ce temps-là fut, dit-on, le premier des nô.
- En japonais « 松風 ». Également connu sous le titre de « Matsukaze Murasame » (« 松風村雨 »).
- En japonais 能. Parfois transcrit « noh » ou « nou ».
- « Le “Kojiki” », p. 83-84.
« Le Livre des nô : drames légendaires du vieux Japon »
Il s’agit de « Hagoromo » 1 (« La Robe de plumes ») et autres nô. Les Japonais ont le rare privilège de posséder, en propre, une forme de drame lyrique — le « nô » 2 (XIVe-XVe siècle apr. J.-C.) — qui malgré la différence absolue des traditions, des sujets et de certains modes d’expression, peut être comparée, sans trop de paradoxe, à la tragédie grecque du siècle de Périclès. Comme cette tragédie, le nô fut tout d’abord le développement et comme l’annexe des chants, danses et chœurs qui accompagnaient la célébration des cérémonies religieuses. Une déesse, disent les Japonais, inaugura cette forme théâtrale, et voici dans quelles circonstances, si l’on en croit le « Kojiki ». Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel, irritée des méchancetés de son frère, décida, un jour, de se cacher dans la grotte rocheuse du ciel dont elle barra la porte. De ce fait, le ciel et la terre furent plongés dans de profondes ténèbres. Et chacun, on le pense bien, était fort inquiet. Les huit millions de dieux se rassemblèrent alors sur les bords de la Voie lactée, pour délibérer des mesures qu’il convenait de prendre, afin de faire cesser cette situation critique. Conformément à leur avis, on essaya bien des ruses pour forcer Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel à sortir de sa grotte, mais aucune ne réussit. C’est alors que Majesté-Féminine-Uzu-Céleste eut l’idée d’exécuter une danse originale : « Se coiffant de branches de fusain céleste… elle renversa un fût vide devant la porte de la grotte et claqua des talons. Tout en dansant jusqu’au paroxysme elle découvrit sa poitrine et baissa la ceinture de son vêtement jusqu’à son sexe. Alors la Haute-Plaine-du-Ciel devint bruyante, et les huit millions de “kamis” se mirent à rire » 3. Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel, intriguée, entr’ouvrit la porte de sa prison volontaire. La lumière reparut au ciel et sur terre. Le divertissement divin de ce temps-là fut, dit-on, le premier des nô.
- « Le “Kojiki” », p. 83-84.
« Études sur le drame lyrique japonais “nô” »
dans « Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient », vol. 9, nº 2, p. 251-284 ; vol. 9, nº 4, p. 707-738 ; vol. 11, nº 1-2, p. 111-151 ; vol. 12, nº 5, p. 1-63 ; vol. 13, nº 4, p. 1-113 ; vol. 20, nº 1, p. 1-110
Il s’agit de « Sotoba Komachi » 1 (« Komachi et le stûpa » 2) et autres nô. Les Japonais ont le rare privilège de posséder, en propre, une forme de drame lyrique — le « nô » 3 (XIVe-XVe siècle apr. J.-C.) — qui malgré la différence absolue des traditions, des sujets et de certains modes d’expression, peut être comparée, sans trop de paradoxe, à la tragédie grecque du siècle de Périclès. Comme cette tragédie, le nô fut tout d’abord le développement et comme l’annexe des chants, danses et chœurs qui accompagnaient la célébration des cérémonies religieuses. Une déesse, disent les Japonais, inaugura cette forme théâtrale, et voici dans quelles circonstances, si l’on en croit le « Kojiki ». Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel, irritée des méchancetés de son frère, décida, un jour, de se cacher dans la grotte rocheuse du ciel dont elle barra la porte. De ce fait, le ciel et la terre furent plongés dans de profondes ténèbres. Et chacun, on le pense bien, était fort inquiet. Les huit millions de dieux se rassemblèrent alors sur les bords de la Voie lactée, pour délibérer des mesures qu’il convenait de prendre, afin de faire cesser cette situation critique. Conformément à leur avis, on essaya bien des ruses pour forcer Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel à sortir de sa grotte, mais aucune ne réussit. C’est alors que Majesté-Féminine-Uzu-Céleste eut l’idée d’exécuter une danse originale : « Se coiffant de branches de fusain céleste… elle renversa un fût vide devant la porte de la grotte et claqua des talons. Tout en dansant jusqu’au paroxysme elle découvrit sa poitrine et baissa la ceinture de son vêtement jusqu’à son sexe. Alors la Haute-Plaine-du-Ciel devint bruyante, et les huit millions de “kamis” se mirent à rire » 4. Grande-Auguste-Kami-Illuminant-le-Ciel, intriguée, entr’ouvrit la porte de sa prison volontaire. La lumière reparut au ciel et sur terre. Le divertissement divin de ce temps-là fut, dit-on, le premier des nô.
- En japonais 能. Parfois transcrit « noh » ou « nou ».
- « Le “Kojiki” », p. 83-84.
Hugo, « Les Misérables. Tome V »
Il s’agit des « Misérables » et autres œuvres de Victor Hugo (XIXe siècle). Il faut reconnaître que Hugo est non seulement le premier en rang des écrivains de langue française, depuis que cette langue a été fixée ; mais le seul qui ait un droit vraiment absolu à ce titre d’écrivain dans sa pleine acception. Toutes les catégories de l’histoire littéraire se trouvent en lui déjouées. La critique qui voudrait démêler cette figure titanique, stupéfiante, tenant quelque chose de la divinité, est en présence du problème le plus insoluble. Fut-il poète, romancier ou penseur ? Fut-il spiritualiste ou réaliste ? Il fut tout cela et plus encore. Nouveau don Quichotte, cet homme est allé porter ses pas sur tous les chemins de l’esprit, monter sur toutes les barricades qu’il rencontrait, soutien des faibles et pourfendeur des tyrans, sonneur de clairons et amant de la violette ; si bien qu’aucune des familles qui se partagent l’espèce humaine au physique et au moral ne peut se l’attribuer entièrement. Tantôt égal à la mer, comparé à la montagne, rapproché du soleil, assimilé à l’ouragan, tantôt philosophe, redresseur des abus du siècle, professeur d’histoire et guide politique, tantôt chargé d’apitoyer le monde sur la femme, de le mettre à genoux devant le vieillard pour le vénérer et devant l’enfant pour le consoler, il fut je ne sais quel succédané de la nature. Avec sa mort, c’est un monde cyclopéen d’idées et d’impressions qui est parti, un continent de granit qui s’est détaché et a roulé avec fracas au fond des abîmes. « Qui pourrait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo” ? », dit Édouard Drumont 1. « Comme l’océan, comme la montagne, comme la forêt, ce génie éveille l’idée de l’infini. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues incessamment renouvelées ; ce qu’on aime dans la forêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces milliers d’arbres et ces milliers de feuilles qui confondent leur verdure et leur bruit. »
Hugo, « Les Misérables. Tome IV »
Il s’agit des « Misérables » et autres œuvres de Victor Hugo (XIXe siècle). Il faut reconnaître que Hugo est non seulement le premier en rang des écrivains de langue française, depuis que cette langue a été fixée ; mais le seul qui ait un droit vraiment absolu à ce titre d’écrivain dans sa pleine acception. Toutes les catégories de l’histoire littéraire se trouvent en lui déjouées. La critique qui voudrait démêler cette figure titanique, stupéfiante, tenant quelque chose de la divinité, est en présence du problème le plus insoluble. Fut-il poète, romancier ou penseur ? Fut-il spiritualiste ou réaliste ? Il fut tout cela et plus encore. Nouveau don Quichotte, cet homme est allé porter ses pas sur tous les chemins de l’esprit, monter sur toutes les barricades qu’il rencontrait, soutien des faibles et pourfendeur des tyrans, sonneur de clairons et amant de la violette ; si bien qu’aucune des familles qui se partagent l’espèce humaine au physique et au moral ne peut se l’attribuer entièrement. Tantôt égal à la mer, comparé à la montagne, rapproché du soleil, assimilé à l’ouragan, tantôt philosophe, redresseur des abus du siècle, professeur d’histoire et guide politique, tantôt chargé d’apitoyer le monde sur la femme, de le mettre à genoux devant le vieillard pour le vénérer et devant l’enfant pour le consoler, il fut je ne sais quel succédané de la nature. Avec sa mort, c’est un monde cyclopéen d’idées et d’impressions qui est parti, un continent de granit qui s’est détaché et a roulé avec fracas au fond des abîmes. « Qui pourrait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo” ? », dit Édouard Drumont 1. « Comme l’océan, comme la montagne, comme la forêt, ce génie éveille l’idée de l’infini. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues incessamment renouvelées ; ce qu’on aime dans la forêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces milliers d’arbres et ces milliers de feuilles qui confondent leur verdure et leur bruit. »
Hugo, « Les Misérables. Tome III »
Il s’agit des « Misérables » et autres œuvres de Victor Hugo (XIXe siècle). Il faut reconnaître que Hugo est non seulement le premier en rang des écrivains de langue française, depuis que cette langue a été fixée ; mais le seul qui ait un droit vraiment absolu à ce titre d’écrivain dans sa pleine acception. Toutes les catégories de l’histoire littéraire se trouvent en lui déjouées. La critique qui voudrait démêler cette figure titanique, stupéfiante, tenant quelque chose de la divinité, est en présence du problème le plus insoluble. Fut-il poète, romancier ou penseur ? Fut-il spiritualiste ou réaliste ? Il fut tout cela et plus encore. Nouveau don Quichotte, cet homme est allé porter ses pas sur tous les chemins de l’esprit, monter sur toutes les barricades qu’il rencontrait, soutien des faibles et pourfendeur des tyrans, sonneur de clairons et amant de la violette ; si bien qu’aucune des familles qui se partagent l’espèce humaine au physique et au moral ne peut se l’attribuer entièrement. Tantôt égal à la mer, comparé à la montagne, rapproché du soleil, assimilé à l’ouragan, tantôt philosophe, redresseur des abus du siècle, professeur d’histoire et guide politique, tantôt chargé d’apitoyer le monde sur la femme, de le mettre à genoux devant le vieillard pour le vénérer et devant l’enfant pour le consoler, il fut je ne sais quel succédané de la nature. Avec sa mort, c’est un monde cyclopéen d’idées et d’impressions qui est parti, un continent de granit qui s’est détaché et a roulé avec fracas au fond des abîmes. « Qui pourrait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo” ? », dit Édouard Drumont 1. « Comme l’océan, comme la montagne, comme la forêt, ce génie éveille l’idée de l’infini. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues incessamment renouvelées ; ce qu’on aime dans la forêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces milliers d’arbres et ces milliers de feuilles qui confondent leur verdure et leur bruit. »
Hugo, « Les Misérables. Tome II »
Il s’agit des « Misérables » et autres œuvres de Victor Hugo (XIXe siècle). Il faut reconnaître que Hugo est non seulement le premier en rang des écrivains de langue française, depuis que cette langue a été fixée ; mais le seul qui ait un droit vraiment absolu à ce titre d’écrivain dans sa pleine acception. Toutes les catégories de l’histoire littéraire se trouvent en lui déjouées. La critique qui voudrait démêler cette figure titanique, stupéfiante, tenant quelque chose de la divinité, est en présence du problème le plus insoluble. Fut-il poète, romancier ou penseur ? Fut-il spiritualiste ou réaliste ? Il fut tout cela et plus encore. Nouveau don Quichotte, cet homme est allé porter ses pas sur tous les chemins de l’esprit, monter sur toutes les barricades qu’il rencontrait, soutien des faibles et pourfendeur des tyrans, sonneur de clairons et amant de la violette ; si bien qu’aucune des familles qui se partagent l’espèce humaine au physique et au moral ne peut se l’attribuer entièrement. Tantôt égal à la mer, comparé à la montagne, rapproché du soleil, assimilé à l’ouragan, tantôt philosophe, redresseur des abus du siècle, professeur d’histoire et guide politique, tantôt chargé d’apitoyer le monde sur la femme, de le mettre à genoux devant le vieillard pour le vénérer et devant l’enfant pour le consoler, il fut je ne sais quel succédané de la nature. Avec sa mort, c’est un monde cyclopéen d’idées et d’impressions qui est parti, un continent de granit qui s’est détaché et a roulé avec fracas au fond des abîmes. « Qui pourrait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo” ? », dit Édouard Drumont 1. « Comme l’océan, comme la montagne, comme la forêt, ce génie éveille l’idée de l’infini. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues incessamment renouvelées ; ce qu’on aime dans la forêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces milliers d’arbres et ces milliers de feuilles qui confondent leur verdure et leur bruit. »
Hugo, « Les Misérables. Tome I »
Il s’agit des « Misérables » et autres œuvres de Victor Hugo (XIXe siècle). Il faut reconnaître que Hugo est non seulement le premier en rang des écrivains de langue française, depuis que cette langue a été fixée ; mais le seul qui ait un droit vraiment absolu à ce titre d’écrivain dans sa pleine acception. Toutes les catégories de l’histoire littéraire se trouvent en lui déjouées. La critique qui voudrait démêler cette figure titanique, stupéfiante, tenant quelque chose de la divinité, est en présence du problème le plus insoluble. Fut-il poète, romancier ou penseur ? Fut-il spiritualiste ou réaliste ? Il fut tout cela et plus encore. Nouveau don Quichotte, cet homme est allé porter ses pas sur tous les chemins de l’esprit, monter sur toutes les barricades qu’il rencontrait, soutien des faibles et pourfendeur des tyrans, sonneur de clairons et amant de la violette ; si bien qu’aucune des familles qui se partagent l’espèce humaine au physique et au moral ne peut se l’attribuer entièrement. Tantôt égal à la mer, comparé à la montagne, rapproché du soleil, assimilé à l’ouragan, tantôt philosophe, redresseur des abus du siècle, professeur d’histoire et guide politique, tantôt chargé d’apitoyer le monde sur la femme, de le mettre à genoux devant le vieillard pour le vénérer et devant l’enfant pour le consoler, il fut je ne sais quel succédané de la nature. Avec sa mort, c’est un monde cyclopéen d’idées et d’impressions qui est parti, un continent de granit qui s’est détaché et a roulé avec fracas au fond des abîmes. « Qui pourrait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo” ? », dit Édouard Drumont 1. « Comme l’océan, comme la montagne, comme la forêt, ce génie éveille l’idée de l’infini. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues incessamment renouvelées ; ce qu’on aime dans la forêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces milliers d’arbres et ces milliers de feuilles qui confondent leur verdure et leur bruit. »