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Kôbô-daishi, « La Vérité finale des trois enseignements »

éd. Poiesis, Paris

éd. Poie­sis, Pa­ris

Il s’agit de «La fi­nale pour les sourds et les aveugles» («Rôko-shiiki» 1), de en ac­tion, plus connu sous le titre de «La Vé­rité fi­nale des trois en­sei­gne­ments» («ô-shiiki» 2). Son au­teur, l’introducteur du éso­té­rique au et le fon­da­teur de l’école tan­trique Shin­gon («la vraie »), na­quit en 774 apr. J.-C. Ses qua­li­tés in­tel­lec­tuelles le pous­saient, dès son en­fance, à se re­ti­rer dans les . Il en éprou­vait à chaque fois une grande , di­sant : «Une fois dans les fo­rêts mon­ta­gneuses, j’en ou­blie de ren­trer chez … La ri­vière pure de la mon­tagne ne cesse de com­pa­tir en­vers les per­sonnes se noyant dans le poi­son de l’ et de l’argent! Qu’ils ne soient pas brû­lés dans le [tour­billon] du ! Qu’ils quittent tout de suite ce lieu im­pur pour en­trer dans la de la Loi!» 3 Il fut en­voyé, à l’âge de quinze ans, à la ca­pi­tale im­pé­riale pour en­trer dans la des lettres — voie qu’il aban­donna ce­pen­dant pour s’engager dans celle, plus aus­tère, des ca­nons boud­dhiques. Re­mar­qué pour son éru­di­tion, on lui conféra d’abord le titre de Kû­kai 4l’Océan du vide» 5), et bien plus tard, ce­lui de Kôbô-dai­shi 6le Grand Maître qui ré­pand la Loi» 7) sous le­quel il est connu. En 804 apr. J.-C., il fut nommé pour al­ler à une am­bas­sade en , où il de­meura plus de deux ans à se per­fec­tion­ner dans la connais­sance des soû­tras éso­té­riques. À son re­tour, par un pieux et ha­bile , il sou­tint que la déesse shin­toïste du — la Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le- — était une in­car­na­tion du . Ainsi har­mo­ni­sée avec les croyances na­tio­nales, la boud­dhique se pro­pa­gea avec une ra­pi­dité ex­tra­or­di­naire, et il y eut bien­tôt une , chez les nobles, de se ra­ser la tête pour se re­ti­rer du monde. Quant à Kôbô-dai­shi, sa em­blé­ma­tique sus­cita l’apparition de nom­breuses et de ré­cits ha­gio­gra­phiques, en par­ti­cu­lier le «Rou­leau en­lu­miné sur la du saint Kôbô-dai­shi» («Kôbô-dai­shi gyôjô emaki» 8) où l’on le re­pré­sente chas­sant les êtres éfiques, re­pous­sant les té­nèbres de l’ignorance qu’ils in­carnent et dif­fu­sant «la vraie pa­role» dans l’archipel. Parmi les ou­vrages qu’il laissa à sa , le plus ac­ces­sible et le moins aride, en même que le moins re­bu­tant, est «La Vé­rité fi­nale des trois en­sei­gne­ments». C’est à peine si l’on y re­con­naît quelques traces des soû­tras éso­té­riques, et il faut y voir plu­tôt un re­cueil d’instruction mo­rale qu’un livre re­li­gieux pro­pre­ment dit. On ne peut pas en dire au­tant du reste de ses ou­vrages, qui re­posent sur l’usage de for­mules in­vo­ca­toires («man­tra»), de dia­grammes man­dala»), ré­ser­vés au cercle res­treint des ini­tiés.

  1. En «聾瞽指帰». Icône Haut
  2. En ja­po­nais «三教指帰». Icône Haut
  3. Dans Asuka Ryôko, «La Vie du moine Ku­kai», p. 106-107. Icône Haut
  4. En ja­po­nais 空海. Au­tre­fois trans­crit Kô-kaï ou Kou­kaï. Icône Haut
  1. Par­fois tra­duit «Océan de va­cuité». Icône Haut
  2. En ja­po­nais 弘法大師. Au­tre­fois trans­crit Kô-bau Daï-si. Icône Haut
  3. Au­tre­fois tra­duit «Grand Maître pro­pa­ga­teur de la Loi». Icône Haut
  4. En ja­po­nais «弘法大師行状繪卷». Icône Haut

« Une Journée de nô »

éd. Gallimard-UNESCO, coll. UNESCO d’œuvres représentatives-Connaissance de l’Orient, Paris

éd. Gal­li­mard-UNESCO, coll. UNESCO d’œuvres re­pré­sen­ta­tives-Connais­sance de l’, Pa­ris

Il s’agit de «Sa­ne­mori» 1 et autres nô. Les ont le rare pri­vi­lège de pos­sé­der, en propre, une forme de drame ly­rique — le «» 2 (XIVe-XVe siècle apr. J.-C.) — qui mal­gré la dif­fé­rence ab­so­lue des tra­di­tions, des su­jets et de cer­tains modes d’expression, peut être com­pa­rée, sans trop de , à la grecque du siècle de . Comme cette tra­gé­die, le nô fut tout d’abord le dé­ve­lop­pe­ment et comme l’annexe des chants, danses et chœurs qui ac­com­pa­gnaient la cé­lé­bra­tion des cé­ré­mo­nies re­li­gieuses. Une déesse, disent les Ja­po­nais, inau­gura cette forme théâ­trale, et voici dans quelles cir­cons­tances, si l’on en croit le «Ko­jiki». Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-, ir­ri­tée des mé­chan­ce­tés de son frère, dé­cida, un jour, de se ca­cher dans la grotte ro­cheuse du ciel dont elle barra la porte. De ce fait, le ciel et la furent plon­gés dans de pro­fondes té­nèbres. Et cha­cun, on le pense bien, était fort in­quiet. Les huit mil­lions de se ras­sem­blèrent alors sur les bords de la Voie lac­tée, pour dé­li­bé­rer des qu’il conve­nait de prendre, afin de faire ces­ser cette si­tua­tion . Confor­mé­ment à leur avis, on es­saya bien des ruses pour for­cer Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-Ciel à sor­tir de sa grotte, mais au­cune ne réus­sit. C’est alors que Ma­jesté-Fé­mi­nine-Uzu-Cé­leste eut l’idée d’exécuter une ori­gi­nale : «Se coif­fant de branches de fu­sain cé­leste… elle ren­versa un fût vide de­vant la porte de la grotte et cla­qua des ta­lons. Tout en dan­sant jusqu’au pa­roxysme elle dé­cou­vrit sa poi­trine et baissa la cein­ture de son vê­te­ment jusqu’à son sexe. Alors la Haute-Plaine-du-Ciel de­vint bruyante, et les huit mil­lions de “ka­mis” se mirent à » 3. Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-Ciel, in­tri­guée, entr’ouvrit la porte de sa pri­son vo­lon­taire. La lu­mière re­pa­rut au ciel et sur terre. Le di­ver­tis­se­ment di­vin de ce -là fut, dit-on, le pre­mier des nô.

  1. En ja­po­nais «実盛». Icône Haut
  2. En ja­po­nais . Par­fois trans­crit «noh» ou «nou». Icône Haut
  1. «Le “Ko­jiki”», p. 83-84. Icône Haut

« Supplément aux “Contes d’Uji” »

éd. Publications orientalistes de France, coll. Contes et Romans du Moyen Âge-Les Œuvres capitales de la littérature japonaise, Paris

éd. Pu­bli­ca­tions de , coll. et Ro­mans du -Les Œuvres ca­pi­tales de la , Pa­ris

Il s’agit du «Sup­plé­ment aux “His­toires d’Uji”» 1Uji shûi mo­no­ga­tari» 2). Ce Grand Conseiller d’Uji, ap­pelé  3 (XIe siècle apr. J.-C.), était un dont la forte cor­pu­lence sup­por­tait les cha­leurs de l’été, et qui se re­ti­rait chaque an­née, du cin­quième au hui­tième mois, à Uji, non loin de Kyôto, sur la route de Nara. Là, dans une te­nue né­gli­gée, se fai­sant éven­ter d’un grand éven­tail, il fai­sait ap­pe­ler à lui les pas­sants, sans se sou­cier de leur rang, et les priait de ra­con­ter des his­toires du passé, ce­pen­dant que lui-même, étendu à l’intérieur, no­tait leurs pa­roles tou­jours avec dans un ca­hier : «Il y avait des ré­cits de l’Inde, des ré­cits de la , et aussi des ré­cits du . Il en était d’édifiants, il en était de plai­sants, il en était de ter­ri­fiants, il en était d’émouvants, il en était de ré­pu­gnants. Quelques-uns étaient sans rime ni , d’autres étaient des plus adroits, bref, il en était de toute sorte et de toute es­pèce», dit le «Sup­plé­ment aux “His­toires d’Uji”» 4. La par­tie des «His­toires qui sont main­te­nant du passé» re­la­tive au Ja­pon oc­cupe à elle seule, avec ses vingt et un tomes sur trente et un, plus des deux tiers du texte, tan­dis que les par­ties consa­crées à l’Inde et à la Chine ne com­prennent cha­cune que cinq tomes. Trois tomes sont aujourd’hui man­quants 5 et deux autres 6 ne nous sont qu’en un état in­com­plet. Tel quel pour­tant, le re­cueil est en­core d’une éton­nante , et les mille cin­quante-neuf his­to­riettes qu’il contient font pen­ser à un en­voû­tant ka­léi­do­scope qui nous pré­sente à chaque se­cousse, comme par un coup de , des fi­gures in­at­ten­dues et mer­veilleuses : «Un dé­filé de ap­par­te­nant à toutes les ca­té­go­ries de la anime un d’une grande ri­chesse hu­maine, où les et les sou­cis des humbles n’ont pas une di­gnité moindre que ceux des grands… La va­riété des ré­cits, ba­dins ou bur­lesques, ins­truc­tifs ou édi­fiants, fan­tas­tiques ou tou­chants, donne la pos­si­bi­lité de s’exprimer à toutes les , des plus nobles aux moins raf­fi­nées» 7. Tous dé­butent par la for­mule «main­te­nant c’est du passé» (pro­non­cée «ima wa mu­ka­shi» à la ja­po­naise, «kon­jaku» à la chi­noise), qui em­brasse l’idée boud­dhique se­lon la­quelle le passé existe au même titre et avec la même que le «main­te­nant».

  1. Par­fois tra­duit «Contes fai­sant suite au “Re­cueil d’Ouji”» ou «Sup­plé­ment aux “Contes d’Uji”». Icône Haut
  2. En «宇治拾遺物語». Par­fois trans­crit «Ouji shouï mo­no­ga­tari» Icône Haut
  3. En ja­po­nais 源隆国. Au­tre­fois trans­crit Mi­na­moto no Ta­ka­kouni. Icône Haut
  4. p. 7. Icône Haut
  1. VIII, XVIII et XXXI. Icône Haut
  2. XXII et XXIII. Icône Haut
  3. Jean Guilla­maud, « de la lit­té­ra­ture ja­po­naise». Icône Haut

« Choix de pièces du théâtre lyrique japonais »

dans « Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient », vol. 26, p. 257-358 ; vol. 27, p. 1-147 ; vol. 29, p. 107-259 ; vol. 31, p. 449-483 ; vol. 32, p. 23-69

dans «Bul­le­tin de l’École fran­çaise d’Extrême-», vol. 26, p. 257-358; vol. 27, p. 1-147; vol. 29, p. 107-259; vol. 31, p. 449-483; vol. 32, p. 23-69

Il s’agit de «Yo-uchi Soga» 1Les Soga au com­bat de » 2) et autres nô. Les ont le rare pri­vi­lège de pos­sé­der, en propre, une forme de drame ly­rique — le «» 3 (XIVe-XVe siècle apr. J.-C.) — qui mal­gré la dif­fé­rence ab­so­lue des tra­di­tions, des su­jets et de cer­tains modes d’expression, peut être com­pa­rée, sans trop de , à la grecque du siècle de . Comme cette tra­gé­die, le nô fut tout d’abord le dé­ve­lop­pe­ment et comme l’annexe des chants, danses et chœurs qui ac­com­pa­gnaient la cé­lé­bra­tion des cé­ré­mo­nies re­li­gieuses. Une déesse, disent les Ja­po­nais, inau­gura cette forme théâ­trale, et voici dans quelles cir­cons­tances, si l’on en croit le «Ko­jiki». Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-, ir­ri­tée des mé­chan­ce­tés de son frère, dé­cida, un jour, de se ca­cher dans la grotte ro­cheuse du ciel dont elle barra la porte. De ce fait, le ciel et la furent plon­gés dans de pro­fondes té­nèbres. Et cha­cun, on le pense bien, était fort in­quiet. Les huit mil­lions de se ras­sem­blèrent alors sur les bords de la Voie lac­tée, pour dé­li­bé­rer des qu’il conve­nait de prendre, afin de faire ces­ser cette si­tua­tion . Confor­mé­ment à leur avis, on es­saya bien des ruses pour for­cer Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-Ciel à sor­tir de sa grotte, mais au­cune ne réus­sit. C’est alors que Ma­jesté-Fé­mi­nine-Uzu-Cé­leste eut l’idée d’exécuter une ori­gi­nale : «Se coif­fant de branches de fu­sain cé­leste… elle ren­versa un fût vide de­vant la porte de la grotte et cla­qua des ta­lons. Tout en dan­sant jusqu’au pa­roxysme elle dé­cou­vrit sa poi­trine et baissa la cein­ture de son vê­te­ment jusqu’à son sexe. Alors la Haute-Plaine-du-Ciel de­vint bruyante, et les huit mil­lions de “ka­mis” se mirent à » 4. Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-Ciel, in­tri­guée, entr’ouvrit la porte de sa pri­son vo­lon­taire. La lu­mière re­pa­rut au ciel et sur terre. Le di­ver­tis­se­ment di­vin de ce -là fut, dit-on, le pre­mier des nô.

  1. En ja­po­nais «夜討曽我». Icône Haut
  2. Les deux Soga sont les hé­ros d’une cé­lèbre ven­detta. On sait que Gorô («cin­quième fils») et Jûrô («dixième fils»), de leurs vrais To­ki­mune et Su­ke­nari, ai­dés par la maî­tresse de ce der­nier, pé­né­trèrent dans la tente de Kudô Su­ket­sune, leur pa­rent et l’assassin de leur père, et qu’ils le tuèrent. On sait moins la suite de l’; dans le tu­multe qui s’ensuivit, Su­ke­nari fut mas­sa­cré, et To­ki­mune fut fait pri­son­nier. Icône Haut
  1. En ja­po­nais . Par­fois trans­crit «noh» ou «nou». Icône Haut
  2. «Le “Ko­jiki”», p. 83-84. Icône Haut

« Nô et Kyôgen. Tome II. Automne • hiver »

éd. Publications orientalistes de France, coll. UNESCO d’œuvres représentatives-Œuvres capitales de la littérature japonaise, Paris

éd. Pu­bli­ca­tions de , coll. UNESCO d’œuvres re­pré­sen­ta­tives-Œuvres ca­pi­tales de la , Pa­ris

Il s’agit de «Haku Ra­ku­ten» 1Bai Juyi») et autres nô. Les ont le rare pri­vi­lège de pos­sé­der, en propre, une forme de drame ly­rique — le «» 2 (XIVe-XVe siècle apr. J.-C.) — qui mal­gré la dif­fé­rence ab­so­lue des tra­di­tions, des su­jets et de cer­tains modes d’expression, peut être com­pa­rée, sans trop de , à la grecque du siècle de . Comme cette tra­gé­die, le nô fut tout d’abord le dé­ve­lop­pe­ment et comme l’annexe des chants, danses et chœurs qui ac­com­pa­gnaient la cé­lé­bra­tion des cé­ré­mo­nies re­li­gieuses. Une déesse, disent les Ja­po­nais, inau­gura cette forme théâ­trale, et voici dans quelles cir­cons­tances, si l’on en croit le «Ko­jiki». Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-, ir­ri­tée des mé­chan­ce­tés de son frère, dé­cida, un jour, de se ca­cher dans la grotte ro­cheuse du ciel dont elle barra la porte. De ce fait, le ciel et la furent plon­gés dans de pro­fondes té­nèbres. Et cha­cun, on le pense bien, était fort in­quiet. Les huit mil­lions de se ras­sem­blèrent alors sur les bords de la Voie lac­tée, pour dé­li­bé­rer des qu’il conve­nait de prendre, afin de faire ces­ser cette si­tua­tion . Confor­mé­ment à leur avis, on es­saya bien des ruses pour for­cer Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-Ciel à sor­tir de sa grotte, mais au­cune ne réus­sit. C’est alors que Ma­jesté-Fé­mi­nine-Uzu-Cé­leste eut l’idée d’exécuter une ori­gi­nale : «Se coif­fant de branches de fu­sain cé­leste… elle ren­versa un fût vide de­vant la porte de la grotte et cla­qua des ta­lons. Tout en dan­sant jusqu’au pa­roxysme elle dé­cou­vrit sa poi­trine et baissa la cein­ture de son vê­te­ment jusqu’à son sexe. Alors la Haute-Plaine-du-Ciel de­vint bruyante, et les huit mil­lions de “ka­mis” se mirent à » 3. Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-Ciel, in­tri­guée, entr’ouvrit la porte de sa pri­son vo­lon­taire. La lu­mière re­pa­rut au ciel et sur terre. Le di­ver­tis­se­ment di­vin de ce -là fut, dit-on, le pre­mier des nô.

  1. En ja­po­nais «白楽天». Icône Haut
  2. En ja­po­nais . Par­fois trans­crit «noh» ou «nou». Icône Haut
  1. «Le “Ko­jiki”», p. 83-84. Icône Haut

« Nô et Kyôgen. Tome I. Printemps • été »

éd. Publications orientalistes de France, coll. UNESCO d’œuvres représentatives-Œuvres capitales de la littérature japonaise, Paris

éd. Pu­bli­ca­tions de , coll. UNESCO d’œuvres re­pré­sen­ta­tives-Œuvres ca­pi­tales de la , Pa­ris

Il s’agit de «Senju» 1 et autres nô. Les ont le rare pri­vi­lège de pos­sé­der, en propre, une forme de drame ly­rique — le «» 2 (XIVe-XVe siècle apr. J.-C.) — qui mal­gré la dif­fé­rence ab­so­lue des tra­di­tions, des su­jets et de cer­tains modes d’expression, peut être com­pa­rée, sans trop de , à la grecque du siècle de . Comme cette tra­gé­die, le nô fut tout d’abord le dé­ve­lop­pe­ment et comme l’annexe des chants, danses et chœurs qui ac­com­pa­gnaient la cé­lé­bra­tion des cé­ré­mo­nies re­li­gieuses. Une déesse, disent les Ja­po­nais, inau­gura cette forme théâ­trale, et voici dans quelles cir­cons­tances, si l’on en croit le «Ko­jiki». Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-, ir­ri­tée des mé­chan­ce­tés de son frère, dé­cida, un jour, de se ca­cher dans la grotte ro­cheuse du ciel dont elle barra la porte. De ce fait, le ciel et la furent plon­gés dans de pro­fondes té­nèbres. Et cha­cun, on le pense bien, était fort in­quiet. Les huit mil­lions de se ras­sem­blèrent alors sur les bords de la Voie lac­tée, pour dé­li­bé­rer des qu’il conve­nait de prendre, afin de faire ces­ser cette si­tua­tion . Confor­mé­ment à leur avis, on es­saya bien des ruses pour for­cer Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-Ciel à sor­tir de sa grotte, mais au­cune ne réus­sit. C’est alors que Ma­jesté-Fé­mi­nine-Uzu-Cé­leste eut l’idée d’exécuter une ori­gi­nale : «Se coif­fant de branches de fu­sain cé­leste… elle ren­versa un fût vide de­vant la porte de la grotte et cla­qua des ta­lons. Tout en dan­sant jusqu’au pa­roxysme elle dé­cou­vrit sa poi­trine et baissa la cein­ture de son vê­te­ment jusqu’à son sexe. Alors la Haute-Plaine-du-Ciel de­vint bruyante, et les huit mil­lions de “ka­mis” se mirent à » 3. Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-Ciel, in­tri­guée, entr’ouvrit la porte de sa pri­son vo­lon­taire. La lu­mière re­pa­rut au ciel et sur terre. Le di­ver­tis­se­ment di­vin de ce -là fut, dit-on, le pre­mier des nô.

  1. En ja­po­nais «千手» ou «千寿». Éga­le­ment connu sous le titre de «Senju Shi­ge­hira» («千手重衡»). Icône Haut
  2. En ja­po­nais . Par­fois trans­crit «noh» ou «nou». Icône Haut
  1. «Le “Ko­jiki”», p. 83-84. Icône Haut

« La Lande des mortifications : vingt-cinq pièces de nô »

éd. Gallimard, coll. Connaissance de l’Orient, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. Connais­sance de l’, Pa­ris

Il s’agit de «Mat­su­kaze» 1 et autres nô. Les ont le rare pri­vi­lège de pos­sé­der, en propre, une forme de drame ly­rique — le «» 2 (XIVe-XVe siècle apr. J.-C.) — qui mal­gré la dif­fé­rence ab­so­lue des tra­di­tions, des su­jets et de cer­tains modes d’expression, peut être com­pa­rée, sans trop de , à la grecque du siècle de . Comme cette tra­gé­die, le nô fut tout d’abord le dé­ve­lop­pe­ment et comme l’annexe des chants, danses et chœurs qui ac­com­pa­gnaient la cé­lé­bra­tion des cé­ré­mo­nies re­li­gieuses. Une déesse, disent les Ja­po­nais, inau­gura cette forme théâ­trale, et voici dans quelles cir­cons­tances, si l’on en croit le «Ko­jiki». Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-, ir­ri­tée des mé­chan­ce­tés de son frère, dé­cida, un jour, de se ca­cher dans la grotte ro­cheuse du ciel dont elle barra la porte. De ce fait, le ciel et la furent plon­gés dans de pro­fondes té­nèbres. Et cha­cun, on le pense bien, était fort in­quiet. Les huit mil­lions de se ras­sem­blèrent alors sur les bords de la Voie lac­tée, pour dé­li­bé­rer des qu’il conve­nait de prendre, afin de faire ces­ser cette si­tua­tion . Confor­mé­ment à leur avis, on es­saya bien des ruses pour for­cer Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-Ciel à sor­tir de sa grotte, mais au­cune ne réus­sit. C’est alors que Ma­jesté-Fé­mi­nine-Uzu-Cé­leste eut l’idée d’exécuter une ori­gi­nale : «Se coif­fant de branches de fu­sain cé­leste… elle ren­versa un fût vide de­vant la porte de la grotte et cla­qua des ta­lons. Tout en dan­sant jusqu’au pa­roxysme elle dé­cou­vrit sa poi­trine et baissa la cein­ture de son vê­te­ment jusqu’à son sexe. Alors la Haute-Plaine-du-Ciel de­vint bruyante, et les huit mil­lions de “ka­mis” se mirent à » 3. Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-Ciel, in­tri­guée, entr’ouvrit la porte de sa pri­son vo­lon­taire. La lu­mière re­pa­rut au ciel et sur terre. Le di­ver­tis­se­ment di­vin de ce -là fut, dit-on, le pre­mier des nô.

  1. En ja­po­nais «松風». Éga­le­ment connu sous le titre de «Mat­su­kaze Mu­ra­same» («松風村雨»). Icône Haut
  2. En ja­po­nais . Par­fois trans­crit «noh» ou «nou». Icône Haut
  1. «Le “Ko­jiki”», p. 83-84. Icône Haut

« Le Livre des nô : drames légendaires du vieux Japon »

éd. H. Piazza, Paris

éd. H. Piazza, Pa­ris

Il s’agit de «Ha­go­romo» 1La Robe de plumes») et autres nô. Les ont le rare pri­vi­lège de pos­sé­der, en propre, une forme de drame ly­rique — le «» 2 (XIVe-XVe siècle apr. J.-C.) — qui mal­gré la dif­fé­rence ab­so­lue des tra­di­tions, des su­jets et de cer­tains modes d’expression, peut être com­pa­rée, sans trop de , à la grecque du siècle de . Comme cette tra­gé­die, le nô fut tout d’abord le dé­ve­lop­pe­ment et comme l’annexe des chants, danses et chœurs qui ac­com­pa­gnaient la cé­lé­bra­tion des cé­ré­mo­nies re­li­gieuses. Une déesse, disent les Ja­po­nais, inau­gura cette forme théâ­trale, et voici dans quelles cir­cons­tances, si l’on en croit le «Ko­jiki». Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-, ir­ri­tée des mé­chan­ce­tés de son frère, dé­cida, un jour, de se ca­cher dans la grotte ro­cheuse du ciel dont elle barra la porte. De ce fait, le ciel et la furent plon­gés dans de pro­fondes té­nèbres. Et cha­cun, on le pense bien, était fort in­quiet. Les huit mil­lions de se ras­sem­blèrent alors sur les bords de la Voie lac­tée, pour dé­li­bé­rer des qu’il conve­nait de prendre, afin de faire ces­ser cette si­tua­tion . Confor­mé­ment à leur avis, on es­saya bien des ruses pour for­cer Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-Ciel à sor­tir de sa grotte, mais au­cune ne réus­sit. C’est alors que Ma­jesté-Fé­mi­nine-Uzu-Cé­leste eut l’idée d’exécuter une ori­gi­nale : «Se coif­fant de branches de fu­sain cé­leste… elle ren­versa un fût vide de­vant la porte de la grotte et cla­qua des ta­lons. Tout en dan­sant jusqu’au pa­roxysme elle dé­cou­vrit sa poi­trine et baissa la cein­ture de son vê­te­ment jusqu’à son sexe. Alors la Haute-Plaine-du-Ciel de­vint bruyante, et les huit mil­lions de “ka­mis” se mirent à » 3. Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-Ciel, in­tri­guée, entr’ouvrit la porte de sa pri­son vo­lon­taire. La lu­mière re­pa­rut au ciel et sur terre. Le di­ver­tis­se­ment di­vin de ce -là fut, dit-on, le pre­mier des nô.

  1. En ja­po­nais «羽衣». Icône Haut
  2. En ja­po­nais . Par­fois trans­crit «noh» ou «nou». Icône Haut
  1. «Le “Ko­jiki”», p. 83-84. Icône Haut

« Études sur le drame lyrique japonais “nô” »

dans « Bulletin de l’École française d’Extrême-Orient », vol. 9, nº 2, p. 251-284 ; vol. 9, nº 4, p. 707-738 ; vol. 11, nº 1-2, p. 111-151 ; vol. 12, nº 5, p. 1-63 ; vol. 13, nº 4, p. 1-113 ; vol. 20, nº 1, p. 1-110

dans «Bul­le­tin de l’École fran­çaise d’Extrême-», vol. 9, nº 2, p. 251-284; vol. 9, nº 4, p. 707-738; vol. 11, nº 1-2, p. 111-151; vol. 12, nº 5, p. 1-63; vol. 13, nº 4, p. 1-113; vol. 20, nº 1, p. 1-110

Il s’agit de «So­toba Ko­ma­chi» 1Ko­ma­chi et le stûpa» 2) et autres nô. Les ont le rare pri­vi­lège de pos­sé­der, en propre, une forme de drame ly­rique — le «» 3 (XIVe-XVe siècle apr. J.-C.) — qui mal­gré la dif­fé­rence ab­so­lue des tra­di­tions, des su­jets et de cer­tains modes d’expression, peut être com­pa­rée, sans trop de , à la grecque du siècle de . Comme cette tra­gé­die, le nô fut tout d’abord le dé­ve­lop­pe­ment et comme l’annexe des chants, danses et chœurs qui ac­com­pa­gnaient la cé­lé­bra­tion des cé­ré­mo­nies re­li­gieuses. Une déesse, disent les Ja­po­nais, inau­gura cette forme théâ­trale, et voici dans quelles cir­cons­tances, si l’on en croit le «Ko­jiki». Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-, ir­ri­tée des mé­chan­ce­tés de son frère, dé­cida, un jour, de se ca­cher dans la grotte ro­cheuse du ciel dont elle barra la porte. De ce fait, le ciel et la furent plon­gés dans de pro­fondes té­nèbres. Et cha­cun, on le pense bien, était fort in­quiet. Les huit mil­lions de se ras­sem­blèrent alors sur les bords de la Voie lac­tée, pour dé­li­bé­rer des qu’il conve­nait de prendre, afin de faire ces­ser cette si­tua­tion . Confor­mé­ment à leur avis, on es­saya bien des ruses pour for­cer Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-Ciel à sor­tir de sa grotte, mais au­cune ne réus­sit. C’est alors que Ma­jesté-Fé­mi­nine-Uzu-Cé­leste eut l’idée d’exécuter une ori­gi­nale : «Se coif­fant de branches de fu­sain cé­leste… elle ren­versa un fût vide de­vant la porte de la grotte et cla­qua des ta­lons. Tout en dan­sant jusqu’au pa­roxysme elle dé­cou­vrit sa poi­trine et baissa la cein­ture de son vê­te­ment jusqu’à son sexe. Alors la Haute-Plaine-du-Ciel de­vint bruyante, et les huit mil­lions de “ka­mis” se mirent à » 4. Grande-Au­guste-Kami-Illu­mi­nant-le-Ciel, in­tri­guée, entr’ouvrit la porte de sa pri­son vo­lon­taire. La lu­mière re­pa­rut au ciel et sur terre. Le di­ver­tis­se­ment di­vin de ce -là fut, dit-on, le pre­mier des nô.

  1. En ja­po­nais «卒都婆小町». Icône Haut
  2. Par­fois tra­duit «Ko­ma­chi au stûpa». Icône Haut
  1. En ja­po­nais . Par­fois trans­crit «noh» ou «nou». Icône Haut
  2. «Le “Ko­jiki”», p. 83-84. Icône Haut

Takakuni, « Gouverneurs de province et Guerriers dans les “Histoires qui sont maintenant du passé” »

éd. Collège de France-Institut des hautes études japonaises, coll. Bibliothèque de l’Institut des hautes études japonaises, Paris

éd. Col­lège de -Ins­ti­tut des hautes études ja­po­naises, coll. Bi­blio­thèque de l’Institut des hautes études ja­po­naises, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle des «His­toires qui sont main­te­nant du passé» 1Kon­jaku mo­no­ga­tari» 2) éga­le­ment connues sous le titre d’«His­toires du Grand Conseiller d’Uji» («Uji dai­na­gon mo­no­ga­tari» 3). Ce Grand Conseiller d’Uji, ap­pelé  4 (XIe siècle apr. J.-C.), était un dont la forte cor­pu­lence sup­por­tait les cha­leurs de l’été, et qui se re­ti­rait chaque an­née, du cin­quième au hui­tième mois, à Uji, non loin de Kyôto, sur la route de Nara. Là, dans une te­nue né­gli­gée, se fai­sant éven­ter d’un grand éven­tail, il fai­sait ap­pe­ler à lui les pas­sants, sans se sou­cier de leur rang, et les priait de ra­con­ter des his­toires du passé, ce­pen­dant que lui-même, étendu à l’intérieur, no­tait leurs pa­roles tou­jours avec dans un ca­hier : «Il y avait des ré­cits de l’Inde, des ré­cits de la , et aussi des ré­cits du . Il en était d’édifiants, il en était de plai­sants, il en était de ter­ri­fiants, il en était d’émouvants, il en était de ré­pu­gnants. Quelques-uns étaient sans rime ni , d’autres étaient des plus adroits, bref, il en était de toute sorte et de toute es­pèce», dit le «Sup­plé­ment aux “His­toires d’Uji”» 5. La par­tie des «His­toires qui sont main­te­nant du passé» re­la­tive au Ja­pon oc­cupe à elle seule, avec ses vingt et un tomes sur trente et un, plus des deux tiers du texte, tan­dis que les par­ties consa­crées à l’Inde et à la Chine ne com­prennent cha­cune que cinq tomes. Trois tomes sont aujourd’hui man­quants 6 et deux autres 7 ne nous sont qu’en un état in­com­plet. Tel quel pour­tant, le re­cueil est en­core d’une éton­nante , et les mille cin­quante-neuf his­to­riettes qu’il contient font pen­ser à un en­voû­tant ka­léi­do­scope qui nous pré­sente à chaque se­cousse, comme par un coup de , des fi­gures in­at­ten­dues et mer­veilleuses : «Un dé­filé de ap­par­te­nant à toutes les ca­té­go­ries de la anime un d’une grande ri­chesse hu­maine, où les et les sou­cis des humbles n’ont pas une di­gnité moindre que ceux des grands… La va­riété des ré­cits, ba­dins ou bur­lesques, ins­truc­tifs ou édi­fiants, fan­tas­tiques ou tou­chants, donne la pos­si­bi­lité de s’exprimer à toutes les , des plus nobles aux moins raf­fi­nées» 8. Tous dé­butent par la for­mule «main­te­nant c’est du passé» (pro­non­cée «ima wa mu­ka­shi» à la ja­po­naise, «kon­jaku» à la chi­noise), qui em­brasse l’idée boud­dhique se­lon la­quelle le passé existe au même titre et avec la même que le «main­te­nant».

  1. Par­fois tra­duit «Ré­cits d’aujourd’hui et de ja­dis», «Ré­cit d’autrefois», «His­toires du ja­dis», « d’il y a long­temps», «Contes d’à pré­sent et du passé» ou «Contes de ja­dis et de na­guère». Icône Haut
  2. En «今昔物語». Par­fois trans­crit «Kond­ja­kou mo­no­ga­tari», «Konn­ja­kou mo­no­ga­tari» ou «Kon­ja­kou mo­no­ga­tari». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «宇治大納言物語». Icône Haut
  4. En ja­po­nais 源隆国. Au­tre­fois trans­crit Mi­na­moto no Ta­ka­kouni. Icône Haut
  1. p. 7. Icône Haut
  2. VIII, XVIII et XXXI. Icône Haut
  3. XXII et XXIII. Icône Haut
  4. Jean Guilla­maud, « de la ». Icône Haut

Takakuni, « Histoires d’amour du temps jadis »

éd. Ph. Picquier, Arles

éd. Ph. Pic­quier, Arles

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle des «His­toires qui sont main­te­nant du passé» 1Kon­jaku mo­no­ga­tari» 2) éga­le­ment connues sous le titre d’«His­toires du Grand Conseiller d’Uji» («Uji dai­na­gon mo­no­ga­tari» 3). Ce Grand Conseiller d’Uji, ap­pelé  4 (XIe siècle apr. J.-C.), était un dont la forte cor­pu­lence sup­por­tait les cha­leurs de l’été, et qui se re­ti­rait chaque an­née, du cin­quième au hui­tième mois, à Uji, non loin de Kyôto, sur la route de Nara. Là, dans une te­nue né­gli­gée, se fai­sant éven­ter d’un grand éven­tail, il fai­sait ap­pe­ler à lui les pas­sants, sans se sou­cier de leur rang, et les priait de ra­con­ter des his­toires du passé, ce­pen­dant que lui-même, étendu à l’intérieur, no­tait leurs pa­roles tou­jours avec dans un ca­hier : «Il y avait des ré­cits de l’Inde, des ré­cits de la , et aussi des ré­cits du . Il en était d’édifiants, il en était de plai­sants, il en était de ter­ri­fiants, il en était d’émouvants, il en était de ré­pu­gnants. Quelques-uns étaient sans rime ni , d’autres étaient des plus adroits, bref, il en était de toute sorte et de toute es­pèce», dit le «Sup­plé­ment aux “His­toires d’Uji”» 5. La par­tie des «His­toires qui sont main­te­nant du passé» re­la­tive au Ja­pon oc­cupe à elle seule, avec ses vingt et un tomes sur trente et un, plus des deux tiers du texte, tan­dis que les par­ties consa­crées à l’Inde et à la Chine ne com­prennent cha­cune que cinq tomes. Trois tomes sont aujourd’hui man­quants 6 et deux autres 7 ne nous sont qu’en un état in­com­plet. Tel quel pour­tant, le re­cueil est en­core d’une éton­nante , et les mille cin­quante-neuf his­to­riettes qu’il contient font pen­ser à un en­voû­tant ka­léi­do­scope qui nous pré­sente à chaque se­cousse, comme par un coup de , des fi­gures in­at­ten­dues et mer­veilleuses : «Un dé­filé de ap­par­te­nant à toutes les ca­té­go­ries de la anime un d’une grande ri­chesse hu­maine, où les et les sou­cis des humbles n’ont pas une di­gnité moindre que ceux des grands… La va­riété des ré­cits, ba­dins ou bur­lesques, ins­truc­tifs ou édi­fiants, fan­tas­tiques ou tou­chants, donne la pos­si­bi­lité de s’exprimer à toutes les , des plus nobles aux moins raf­fi­nées» 8. Tous dé­butent par la for­mule «main­te­nant c’est du passé» (pro­non­cée «ima wa mu­ka­shi» à la ja­po­naise, «kon­jaku» à la chi­noise), qui em­brasse l’idée boud­dhique se­lon la­quelle le passé existe au même titre et avec la même que le «main­te­nant».

  1. Par­fois tra­duit «Ré­cits d’aujourd’hui et de ja­dis», «Ré­cit d’autrefois», «His­toires du ja­dis», « d’il y a long­temps», «Contes d’à pré­sent et du passé» ou «Contes de ja­dis et de na­guère». Icône Haut
  2. En «今昔物語». Par­fois trans­crit «Kond­ja­kou mo­no­ga­tari», «Konn­ja­kou mo­no­ga­tari» ou «Kon­ja­kou mo­no­ga­tari». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «宇治大納言物語». Icône Haut
  4. En ja­po­nais 源隆国. Au­tre­fois trans­crit Mi­na­moto no Ta­ka­kouni. Icône Haut
  1. p. 7. Icône Haut
  2. VIII, XVIII et XXXI. Icône Haut
  3. XXII et XXIII. Icône Haut
  4. Jean Guilla­maud, « de la ». Icône Haut

Takakuni, « Histoires fantastiques du temps jadis »

éd. Ph. Picquier, Arles

éd. Ph. Pic­quier, Arles

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle des «His­toires qui sont main­te­nant du passé» 1Kon­jaku mo­no­ga­tari» 2) éga­le­ment connues sous le titre d’«His­toires du Grand Conseiller d’Uji» («Uji dai­na­gon mo­no­ga­tari» 3). Ce Grand Conseiller d’Uji, ap­pelé  4 (XIe siècle apr. J.-C.), était un dont la forte cor­pu­lence sup­por­tait les cha­leurs de l’été, et qui se re­ti­rait chaque an­née, du cin­quième au hui­tième mois, à Uji, non loin de Kyôto, sur la route de Nara. Là, dans une te­nue né­gli­gée, se fai­sant éven­ter d’un grand éven­tail, il fai­sait ap­pe­ler à lui les pas­sants, sans se sou­cier de leur rang, et les priait de ra­con­ter des his­toires du passé, ce­pen­dant que lui-même, étendu à l’intérieur, no­tait leurs pa­roles tou­jours avec dans un ca­hier : «Il y avait des ré­cits de l’Inde, des ré­cits de la , et aussi des ré­cits du . Il en était d’édifiants, il en était de plai­sants, il en était de ter­ri­fiants, il en était d’émouvants, il en était de ré­pu­gnants. Quelques-uns étaient sans rime ni , d’autres étaient des plus adroits, bref, il en était de toute sorte et de toute es­pèce», dit le «Sup­plé­ment aux “His­toires d’Uji”» 5. La par­tie des «His­toires qui sont main­te­nant du passé» re­la­tive au Ja­pon oc­cupe à elle seule, avec ses vingt et un tomes sur trente et un, plus des deux tiers du texte, tan­dis que les par­ties consa­crées à l’Inde et à la Chine ne com­prennent cha­cune que cinq tomes. Trois tomes sont aujourd’hui man­quants 6 et deux autres 7 ne nous sont qu’en un état in­com­plet. Tel quel pour­tant, le re­cueil est en­core d’une éton­nante , et les mille cin­quante-neuf his­to­riettes qu’il contient font pen­ser à un en­voû­tant ka­léi­do­scope qui nous pré­sente à chaque se­cousse, comme par un coup de , des fi­gures in­at­ten­dues et mer­veilleuses : «Un dé­filé de ap­par­te­nant à toutes les ca­té­go­ries de la anime un d’une grande ri­chesse hu­maine, où les et les sou­cis des humbles n’ont pas une di­gnité moindre que ceux des grands… La va­riété des ré­cits, ba­dins ou bur­lesques, ins­truc­tifs ou édi­fiants, fan­tas­tiques ou tou­chants, donne la pos­si­bi­lité de s’exprimer à toutes les , des plus nobles aux moins raf­fi­nées» 8. Tous dé­butent par la for­mule «main­te­nant c’est du passé» (pro­non­cée «ima wa mu­ka­shi» à la ja­po­naise, «kon­jaku» à la chi­noise), qui em­brasse l’idée boud­dhique se­lon la­quelle le passé existe au même titre et avec la même que le «main­te­nant».

  1. Par­fois tra­duit «Ré­cits d’aujourd’hui et de ja­dis», «Ré­cit d’autrefois», «His­toires du ja­dis», « d’il y a long­temps», «Contes d’à pré­sent et du passé» ou «Contes de ja­dis et de na­guère». Icône Haut
  2. En «今昔物語». Par­fois trans­crit «Kond­ja­kou mo­no­ga­tari», «Konn­ja­kou mo­no­ga­tari» ou «Kon­ja­kou mo­no­ga­tari». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «宇治大納言物語». Icône Haut
  4. En ja­po­nais 源隆国. Au­tre­fois trans­crit Mi­na­moto no Ta­ka­kouni. Icône Haut
  1. p. 7. Icône Haut
  2. VIII, XVIII et XXXI. Icône Haut
  3. XXII et XXIII. Icône Haut
  4. Jean Guilla­maud, « de la ». Icône Haut

Takakuni, « Histoires qui sont maintenant du passé, “Konjaku-monogatari shû” »

éd. Gallimard, coll. UNESCO d’œuvres représentatives-Connaissance de l’Orient, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. UNESCO d’œuvres re­pré­sen­ta­tives-Connais­sance de l’, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle des «His­toires qui sont main­te­nant du passé» 1Kon­jaku mo­no­ga­tari» 2) éga­le­ment connues sous le titre d’«His­toires du Grand Conseiller d’Uji» («Uji dai­na­gon mo­no­ga­tari» 3). Ce Grand Conseiller d’Uji, ap­pelé  4 (XIe siècle apr. J.-C.), était un dont la forte cor­pu­lence sup­por­tait les cha­leurs de l’été, et qui se re­ti­rait chaque an­née, du cin­quième au hui­tième mois, à Uji, non loin de Kyôto, sur la route de Nara. Là, dans une te­nue né­gli­gée, se fai­sant éven­ter d’un grand éven­tail, il fai­sait ap­pe­ler à lui les pas­sants, sans se sou­cier de leur rang, et les priait de ra­con­ter des his­toires du passé, ce­pen­dant que lui-même, étendu à l’intérieur, no­tait leurs pa­roles tou­jours avec dans un ca­hier : «Il y avait des ré­cits de l’Inde, des ré­cits de la , et aussi des ré­cits du . Il en était d’édifiants, il en était de plai­sants, il en était de ter­ri­fiants, il en était d’émouvants, il en était de ré­pu­gnants. Quelques-uns étaient sans rime ni , d’autres étaient des plus adroits, bref, il en était de toute sorte et de toute es­pèce», dit le «Sup­plé­ment aux “His­toires d’Uji”» 5. La par­tie des «His­toires qui sont main­te­nant du passé» re­la­tive au Ja­pon oc­cupe à elle seule, avec ses vingt et un tomes sur trente et un, plus des deux tiers du texte, tan­dis que les par­ties consa­crées à l’Inde et à la Chine ne com­prennent cha­cune que cinq tomes. Trois tomes sont aujourd’hui man­quants 6 et deux autres 7 ne nous sont qu’en un état in­com­plet. Tel quel pour­tant, le re­cueil est en­core d’une éton­nante , et les mille cin­quante-neuf his­to­riettes qu’il contient font pen­ser à un en­voû­tant ka­léi­do­scope qui nous pré­sente à chaque se­cousse, comme par un coup de , des fi­gures in­at­ten­dues et mer­veilleuses : «Un dé­filé de ap­par­te­nant à toutes les ca­té­go­ries de la anime un d’une grande ri­chesse hu­maine, où les et les sou­cis des humbles n’ont pas une di­gnité moindre que ceux des grands… La va­riété des ré­cits, ba­dins ou bur­lesques, ins­truc­tifs ou édi­fiants, fan­tas­tiques ou tou­chants, donne la pos­si­bi­lité de s’exprimer à toutes les , des plus nobles aux moins raf­fi­nées» 8. Tous dé­butent par la for­mule «main­te­nant c’est du passé» (pro­non­cée «ima wa mu­ka­shi» à la ja­po­naise, «kon­jaku» à la chi­noise), qui em­brasse l’idée boud­dhique se­lon la­quelle le passé existe au même titre et avec la même que le «main­te­nant».

  1. Par­fois tra­duit «Ré­cits d’aujourd’hui et de ja­dis», «Ré­cit d’autrefois», «His­toires du ja­dis», « d’il y a long­temps», «Contes d’à pré­sent et du passé» ou «Contes de ja­dis et de na­guère». Icône Haut
  2. En «今昔物語». Par­fois trans­crit «Kond­ja­kou mo­no­ga­tari», «Konn­ja­kou mo­no­ga­tari» ou «Kon­ja­kou mo­no­ga­tari». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «宇治大納言物語». Icône Haut
  4. En ja­po­nais 源隆国. Au­tre­fois trans­crit Mi­na­moto no Ta­ka­kouni. Icône Haut
  1. p. 7. Icône Haut
  2. VIII, XVIII et XXXI. Icône Haut
  3. XXII et XXIII. Icône Haut
  4. Jean Guilla­maud, « de la ». Icône Haut