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Rutilius Namatianus, « Sur son retour »

éd. Les Belles Lettres, coll. des universités de France, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. des uni­ver­si­tés de , Pa­ris

Il s’agit du poème «Sur son re­tour, ou Iti­né­raire» («De re­ditu suo, sive Iti­ne­ra­rium») de Clau­dius Ru­ti­lius Na­ma­tia­nus 1. Tout ce qu’on sait de l’auteur nous vient de son poème. Ori­gi­naire de la Gaule, d’un mi­lieu de grands pro­prié­taires de la Nar­bon­naise, tous re­pré­sen­tants de la haute , il fut nommé chef des ser­vices de la po­lice («ma­gis­ter of­fi­cio­rum»), puis pré­fet de en 414 apr. J.-C. Le dé­but de «Sur son re­tour» ex­prime de fa­çon in­ou­bliable l’attachement à la fois in­tel­lec­tuel et af­fec­tif qu’inspirait à ce fonc­tion­naire la gran­deur de Rome, au mo­ment même où elle al­lait être fou­lée aux pieds des . Qui ne se rap­pelle, parmi ceux qui l’ont lu, son éloge plein d’ pour cette Cité éter­nelle; plein de ten­dresse pour cette reine vé­né­rable; plein de re­gret pour cet astre sur le point de s’éclipser? «Écoute», dit-il 2, «ô reine si belle d’un qui t’appartient, ô Rome, ad­mise parmi les astres du !… Illustre par des guerres et une sans in­so­lence, ta gloire t’a por­tée au faîte de la puis­sance… Le … est brouillé par l’éclat de tes temples; ainsi doivent être, je pense, les de­meures des » Mais, quelque agré­ment qu’il trou­vât dans la ca­pi­tale du monde, Ru­ti­lius Na­ma­tia­nus la quitta en 417 apr. J.-C. pour vo­ler au se­cours de sa Gaule na­tale, et tâ­cher de ré­pa­rer par sa pré­sence et son au­to­rité les maux que les bar­bares ve­naient d’y cau­ser : «Ma for­tune», dit-il 3, «m’arrache à [la Ville] ai­mée, et en­fant de la Gaule, les cam­pagnes gau­loises me rap­pellent. Elles sont, certes, fort en­lai­dies par de longues guerres; mais, moins elles sont ave­nantes, plus elles sont à plaindre». Ce voyage lui ins­pira le poème qui a sauvé son nom de l’oubli. Ru­ti­lius Na­ma­tia­nus y dé­crit ce qu’il voit; et ses des­crip­tions sont fort tou­chantes, sur­tout lorsqu’il parle du dé­la­bre­ment de la la­ti­nité. La vue des ves­tiges; des rem­parts ef­fon­drés; des en­se­ve­lis sous de vastes dé­combres, lui sug­gère cette  : «Ne nous in­di­gnons pas si les des mor­tels ont une fin : des exemples nous montrent que les peuvent mou­rir!» («Non in­di­gne­mur mor­ta­lia cor­pora solvi : cer­ni­mus exem­plis op­pida posse mori!»). Ce cri de du noble qui sent tout chan­ce­ler au­tour de lui a quelque chose de . Il est dom­mage que son poème ne soit pas par­venu en en­tier. Nous n’en avons que le livre I (644 vers) et le dé­but du livre II (68 vers), ainsi que deux pas­sages mu­ti­lés dé­cou­verts en 1973. La fin est per­due.

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Nu­man­tia­nus et Nu­ma­tia­nus. Icône Haut
  2. liv. I, v. 47-96. Icône Haut
  1. liv. I, v. 19-24. Icône Haut

« Mission Pavie. Géographie et Voyages. Tome VII. Journal de marche • Événements du Siam »

éd. E. Leroux, Paris

éd. E. Le­roux, Pa­ris

Il s’agit d’, ex­plo­ra­teur (XIXe-XXe siècle) qui, seul ou avec quelques com­pa­gnons fi­dèles, sillonna pen­dant des dé­cen­nies le et le . La vo­ca­tion d’explorateur de Pa­vie, ti­mide et mo­deste ser­gent, fils de ses œuvres, ne se ré­véla que dans le pe­tit port de Kam­pot 1, où il dé­bar­qua en tant qu’agent du té­lé­graphe. Dans un pre­mier , il vé­cut isolé, seul Eu­ro­péen; mais sé­duit par le charme du pays et des ha­bi­tants, il cher­cha à connaître leur et leurs cou­tumes. Un bonze let­tré lui ser­vit d’initiateur. Pa­vie dé­cou­vrit chez ce der­nier «une sorte de coffre la­qué rouge et noir, orné de do­rures, et [conte­nant] plu­sieurs cen­taines de sur feuilles de pal­mier… : sur l’, l’, la chi­ro­man­cie et la ; ro­mans [re­la­tant] les exis­tences pas­sées du ; [ma­nuels] sur les usages : , codes, » 2. En même temps qu’il était charmé par les édi­fices de la bon­ze­rie qui dor­maient à l’ombre des fi­guiers, Pa­vie en­tre­voyait toute la de cette an­tique khmère dont des «restes de lit­té­ra­ture et de », de «vagues idées de et de » conser­vaient pieu­se­ment «un né­bu­leux» 3. Pa­vie se mit à s’entretenir fa­mi­liè­re­ment avec les ha­bi­tants et ac­quit peu à peu une connais­sance in­time de l’ in­di­gène qui lui ser­vit par la suite. De ses sor­ties au bord de la , il rap­porta en outre une col­lec­tion de et de co­quilles, qu’il en­voya à l’Exposition de Saï­gon. Ces tra­vaux re­tinrent l’attention de Le Myre de Vi­lers, gou­ver­neur de Co­chin­chine. Chargé par ce der­nier en 1880 d’une pre­mière et dure mis­sion, Pa­vie par­cou­rut la ré­gion in­ex­plo­rée qui s’étendait du golfe de Siam au Mé­kong, en dres­sant une carte et une afin d’établir une ligne té­lé­gra­phique. Ce fut chose faite en 1883 avec la ligne Saï­gon-Bang­kok de plus d’un mil­lier de ki­lo­mètres. Pa­vie avait mon­tré de telles dis­po­si­tions, qu’on le char­gea aus­si­tôt d’une autre mis­sion : celle d’explorer le Laos afin d’élaborer la pre­mière carte com­plète de l’. Pa­reilles étaient peut-être un , mais com­bien les au­raient re­fu­sées! Si Pa­vie les ac­cepta, c’est par crainte de se faire de­van­cer; car il vou­lait être le pre­mier in­ven­teur de ces fo­rêts et de ces monts où même les in­di­gènes ne s’aventuraient qu’à contre­cœur. «Faites», dit-il, en avouant la pointe d’ dans ses pro­jets 4, «faites que je sois le pre­mier; que j’aille le plus loin; que je parte tout de suite et tout seul; et qu’on s’en rap­porte à . La et la n’auront ja­mais été mieux ser­vies, dites-le-leur. Le de Co­chin­chine, m’ayant cru, m’a chargé d’unir Saï­gon à Bang­kok; c’est fini. Je veux mar­cher en avant…; chose na­tu­relle, il me faut une tâche plus grande… Si vous vou­lez, je l’aurai. Don­nez donc. Vive la Ré­pu­blique!»

  1. En កំពត. Icône Haut
  2. « et . Tome I», p. 14-15. Icône Haut
  1. «Études di­verses. Tome I», p. XII. Icône Haut
  2. «Lettre à Jules Har­mand du 15.VI.1883» dans Dion, «Au­guste Pa­vie», p. 68. Icône Haut

« Mission Pavie. Géographie et Voyages. Tome VI. Passage du Mékong au Tonkin »

éd. E. Leroux, Paris

éd. E. Le­roux, Pa­ris

Il s’agit d’, ex­plo­ra­teur (XIXe-XXe siècle) qui, seul ou avec quelques com­pa­gnons fi­dèles, sillonna pen­dant des dé­cen­nies le et le . La vo­ca­tion d’explorateur de Pa­vie, ti­mide et mo­deste ser­gent, fils de ses œuvres, ne se ré­véla que dans le pe­tit port de Kam­pot 1, où il dé­bar­qua en tant qu’agent du té­lé­graphe. Dans un pre­mier , il vé­cut isolé, seul Eu­ro­péen; mais sé­duit par le charme du pays et des ha­bi­tants, il cher­cha à connaître leur et leurs cou­tumes. Un bonze let­tré lui ser­vit d’initiateur. Pa­vie dé­cou­vrit chez ce der­nier «une sorte de coffre la­qué rouge et noir, orné de do­rures, et [conte­nant] plu­sieurs cen­taines de sur feuilles de pal­mier… : sur l’, l’, la chi­ro­man­cie et la ; ro­mans [re­la­tant] les exis­tences pas­sées du ; [ma­nuels] sur les usages : , codes, » 2. En même temps qu’il était charmé par les édi­fices de la bon­ze­rie qui dor­maient à l’ombre des fi­guiers, Pa­vie en­tre­voyait toute la de cette an­tique khmère dont des «restes de lit­té­ra­ture et de », de «vagues idées de et de » conser­vaient pieu­se­ment «un né­bu­leux» 3. Pa­vie se mit à s’entretenir fa­mi­liè­re­ment avec les ha­bi­tants et ac­quit peu à peu une connais­sance in­time de l’ in­di­gène qui lui ser­vit par la suite. De ses sor­ties au bord de la , il rap­porta en outre une col­lec­tion de et de co­quilles, qu’il en­voya à l’Exposition de Saï­gon. Ces tra­vaux re­tinrent l’attention de Le Myre de Vi­lers, gou­ver­neur de Co­chin­chine. Chargé par ce der­nier en 1880 d’une pre­mière et dure mis­sion, Pa­vie par­cou­rut la ré­gion in­ex­plo­rée qui s’étendait du golfe de Siam au Mé­kong, en dres­sant une carte et une afin d’établir une ligne té­lé­gra­phique. Ce fut chose faite en 1883 avec la ligne Saï­gon-Bang­kok de plus d’un mil­lier de ki­lo­mètres. Pa­vie avait mon­tré de telles dis­po­si­tions, qu’on le char­gea aus­si­tôt d’une autre mis­sion : celle d’explorer le Laos afin d’élaborer la pre­mière carte com­plète de l’. Pa­reilles étaient peut-être un , mais com­bien les au­raient re­fu­sées! Si Pa­vie les ac­cepta, c’est par crainte de se faire de­van­cer; car il vou­lait être le pre­mier in­ven­teur de ces fo­rêts et de ces monts où même les in­di­gènes ne s’aventuraient qu’à contre­cœur. «Faites», dit-il, en avouant la pointe d’ dans ses pro­jets 4, «faites que je sois le pre­mier; que j’aille le plus loin; que je parte tout de suite et tout seul; et qu’on s’en rap­porte à . La et la n’auront ja­mais été mieux ser­vies, dites-le-leur. Le de Co­chin­chine, m’ayant cru, m’a chargé d’unir Saï­gon à Bang­kok; c’est fini. Je veux mar­cher en avant…; chose na­tu­relle, il me faut une tâche plus grande… Si vous vou­lez, je l’aurai. Don­nez donc. Vive la Ré­pu­blique!»

  1. En កំពត. Icône Haut
  2. « et . Tome I», p. 14-15. Icône Haut
  1. «Études di­verses. Tome I», p. XII. Icône Haut
  2. «Lettre à Jules Har­mand du 15.VI.1883» dans Dion, «Au­guste Pa­vie», p. 68. Icône Haut

« Mission Pavie. Géographie et Voyages. Tome V. Voyages dans le Haut-Laos et sur les frontières de Chine et de Birmanie »

éd. E. Leroux, Paris

éd. E. Le­roux, Pa­ris

Il s’agit d’, ex­plo­ra­teur (XIXe-XXe siècle) qui, seul ou avec quelques com­pa­gnons fi­dèles, sillonna pen­dant des dé­cen­nies le et le . La vo­ca­tion d’explorateur de Pa­vie, ti­mide et mo­deste ser­gent, fils de ses œuvres, ne se ré­véla que dans le pe­tit port de Kam­pot 1, où il dé­bar­qua en tant qu’agent du té­lé­graphe. Dans un pre­mier , il vé­cut isolé, seul Eu­ro­péen; mais sé­duit par le charme du pays et des ha­bi­tants, il cher­cha à connaître leur et leurs cou­tumes. Un bonze let­tré lui ser­vit d’initiateur. Pa­vie dé­cou­vrit chez ce der­nier «une sorte de coffre la­qué rouge et noir, orné de do­rures, et [conte­nant] plu­sieurs cen­taines de sur feuilles de pal­mier… : sur l’, l’, la chi­ro­man­cie et la ; ro­mans [re­la­tant] les exis­tences pas­sées du ; [ma­nuels] sur les usages : , codes, » 2. En même temps qu’il était charmé par les édi­fices de la bon­ze­rie qui dor­maient à l’ombre des fi­guiers, Pa­vie en­tre­voyait toute la de cette an­tique khmère dont des «restes de lit­té­ra­ture et de », de «vagues idées de et de » conser­vaient pieu­se­ment «un né­bu­leux» 3. Pa­vie se mit à s’entretenir fa­mi­liè­re­ment avec les ha­bi­tants et ac­quit peu à peu une connais­sance in­time de l’ in­di­gène qui lui ser­vit par la suite. De ses sor­ties au bord de la , il rap­porta en outre une col­lec­tion de et de co­quilles, qu’il en­voya à l’Exposition de Saï­gon. Ces tra­vaux re­tinrent l’attention de Le Myre de Vi­lers, gou­ver­neur de Co­chin­chine. Chargé par ce der­nier en 1880 d’une pre­mière et dure mis­sion, Pa­vie par­cou­rut la ré­gion in­ex­plo­rée qui s’étendait du golfe de Siam au Mé­kong, en dres­sant une carte et une afin d’établir une ligne té­lé­gra­phique. Ce fut chose faite en 1883 avec la ligne Saï­gon-Bang­kok de plus d’un mil­lier de ki­lo­mètres. Pa­vie avait mon­tré de telles dis­po­si­tions, qu’on le char­gea aus­si­tôt d’une autre mis­sion : celle d’explorer le Laos afin d’élaborer la pre­mière carte com­plète de l’. Pa­reilles étaient peut-être un , mais com­bien les au­raient re­fu­sées! Si Pa­vie les ac­cepta, c’est par crainte de se faire de­van­cer; car il vou­lait être le pre­mier in­ven­teur de ces fo­rêts et de ces monts où même les in­di­gènes ne s’aventuraient qu’à contre­cœur. «Faites», dit-il, en avouant la pointe d’ dans ses pro­jets 4, «faites que je sois le pre­mier; que j’aille le plus loin; que je parte tout de suite et tout seul; et qu’on s’en rap­porte à . La et la n’auront ja­mais été mieux ser­vies, dites-le-leur. Le de Co­chin­chine, m’ayant cru, m’a chargé d’unir Saï­gon à Bang­kok; c’est fini. Je veux mar­cher en avant…; chose na­tu­relle, il me faut une tâche plus grande… Si vous vou­lez, je l’aurai. Don­nez donc. Vive la Ré­pu­blique!»

  1. En កំពត. Icône Haut
  2. « et . Tome I», p. 14-15. Icône Haut
  1. «Études di­verses. Tome I», p. XII. Icône Haut
  2. «Lettre à Jules Har­mand du 15.VI.1883» dans Dion, «Au­guste Pa­vie», p. 68. Icône Haut

« Mission Pavie. Géographie et Voyages. Tome IV. Voyages au centre de l’Annam et du Laos et dans les régions sauvages de l’Est de l’Indochine »

éd. E. Leroux, Paris

éd. E. Le­roux, Pa­ris

Il s’agit d’, ex­plo­ra­teur (XIXe-XXe siècle) qui, seul ou avec quelques com­pa­gnons fi­dèles, sillonna pen­dant des dé­cen­nies le et le . La vo­ca­tion d’explorateur de Pa­vie, ti­mide et mo­deste ser­gent, fils de ses œuvres, ne se ré­véla que dans le pe­tit port de Kam­pot 1, où il dé­bar­qua en tant qu’agent du té­lé­graphe. Dans un pre­mier , il vé­cut isolé, seul Eu­ro­péen; mais sé­duit par le charme du pays et des ha­bi­tants, il cher­cha à connaître leur et leurs cou­tumes. Un bonze let­tré lui ser­vit d’initiateur. Pa­vie dé­cou­vrit chez ce der­nier «une sorte de coffre la­qué rouge et noir, orné de do­rures, et [conte­nant] plu­sieurs cen­taines de sur feuilles de pal­mier… : sur l’, l’, la chi­ro­man­cie et la ; ro­mans [re­la­tant] les exis­tences pas­sées du ; [ma­nuels] sur les usages : , codes, » 2. En même temps qu’il était charmé par les édi­fices de la bon­ze­rie qui dor­maient à l’ombre des fi­guiers, Pa­vie en­tre­voyait toute la de cette an­tique khmère dont des «restes de lit­té­ra­ture et de », de «vagues idées de et de » conser­vaient pieu­se­ment «un né­bu­leux» 3. Pa­vie se mit à s’entretenir fa­mi­liè­re­ment avec les ha­bi­tants et ac­quit peu à peu une connais­sance in­time de l’ in­di­gène qui lui ser­vit par la suite. De ses sor­ties au bord de la , il rap­porta en outre une col­lec­tion de et de co­quilles, qu’il en­voya à l’Exposition de Saï­gon. Ces tra­vaux re­tinrent l’attention de Le Myre de Vi­lers, gou­ver­neur de Co­chin­chine. Chargé par ce der­nier en 1880 d’une pre­mière et dure mis­sion, Pa­vie par­cou­rut la ré­gion in­ex­plo­rée qui s’étendait du golfe de Siam au Mé­kong, en dres­sant une carte et une afin d’établir une ligne té­lé­gra­phique. Ce fut chose faite en 1883 avec la ligne Saï­gon-Bang­kok de plus d’un mil­lier de ki­lo­mètres. Pa­vie avait mon­tré de telles dis­po­si­tions, qu’on le char­gea aus­si­tôt d’une autre mis­sion : celle d’explorer le Laos afin d’élaborer la pre­mière carte com­plète de l’. Pa­reilles étaient peut-être un , mais com­bien les au­raient re­fu­sées! Si Pa­vie les ac­cepta, c’est par crainte de se faire de­van­cer; car il vou­lait être le pre­mier in­ven­teur de ces fo­rêts et de ces monts où même les in­di­gènes ne s’aventuraient qu’à contre­cœur. «Faites», dit-il, en avouant la pointe d’ dans ses pro­jets 4, «faites que je sois le pre­mier; que j’aille le plus loin; que je parte tout de suite et tout seul; et qu’on s’en rap­porte à . La et la n’auront ja­mais été mieux ser­vies, dites-le-leur. Le de Co­chin­chine, m’ayant cru, m’a chargé d’unir Saï­gon à Bang­kok; c’est fini. Je veux mar­cher en avant…; chose na­tu­relle, il me faut une tâche plus grande… Si vous vou­lez, je l’aurai. Don­nez donc. Vive la Ré­pu­blique!»

  1. En កំពត. Icône Haut
  2. « et . Tome I», p. 14-15. Icône Haut
  1. «Études di­verses. Tome I», p. XII. Icône Haut
  2. «Lettre à Jules Har­mand du 15.VI.1883» dans Dion, «Au­guste Pa­vie», p. 68. Icône Haut

« Mission Pavie. Géographie et Voyages. Tome III. Voyages au Laos et chez les sauvages du Sud-Est de l’Indochine »

éd. E. Leroux, Paris

éd. E. Le­roux, Pa­ris

Il s’agit d’, ex­plo­ra­teur (XIXe-XXe siècle) qui, seul ou avec quelques com­pa­gnons fi­dèles, sillonna pen­dant des dé­cen­nies le et le . La vo­ca­tion d’explorateur de Pa­vie, ti­mide et mo­deste ser­gent, fils de ses œuvres, ne se ré­véla que dans le pe­tit port de Kam­pot 1, où il dé­bar­qua en tant qu’agent du té­lé­graphe. Dans un pre­mier , il vé­cut isolé, seul Eu­ro­péen; mais sé­duit par le charme du pays et des ha­bi­tants, il cher­cha à connaître leur et leurs cou­tumes. Un bonze let­tré lui ser­vit d’initiateur. Pa­vie dé­cou­vrit chez ce der­nier «une sorte de coffre la­qué rouge et noir, orné de do­rures, et [conte­nant] plu­sieurs cen­taines de sur feuilles de pal­mier… : sur l’, l’, la chi­ro­man­cie et la ; ro­mans [re­la­tant] les exis­tences pas­sées du ; [ma­nuels] sur les usages : , codes, » 2. En même temps qu’il était charmé par les édi­fices de la bon­ze­rie qui dor­maient à l’ombre des fi­guiers, Pa­vie en­tre­voyait toute la de cette an­tique khmère dont des «restes de lit­té­ra­ture et de », de «vagues idées de et de » conser­vaient pieu­se­ment «un né­bu­leux» 3. Pa­vie se mit à s’entretenir fa­mi­liè­re­ment avec les ha­bi­tants et ac­quit peu à peu une connais­sance in­time de l’ in­di­gène qui lui ser­vit par la suite. De ses sor­ties au bord de la , il rap­porta en outre une col­lec­tion de et de co­quilles, qu’il en­voya à l’Exposition de Saï­gon. Ces tra­vaux re­tinrent l’attention de Le Myre de Vi­lers, gou­ver­neur de Co­chin­chine. Chargé par ce der­nier en 1880 d’une pre­mière et dure mis­sion, Pa­vie par­cou­rut la ré­gion in­ex­plo­rée qui s’étendait du golfe de Siam au Mé­kong, en dres­sant une carte et une afin d’établir une ligne té­lé­gra­phique. Ce fut chose faite en 1883 avec la ligne Saï­gon-Bang­kok de plus d’un mil­lier de ki­lo­mètres. Pa­vie avait mon­tré de telles dis­po­si­tions, qu’on le char­gea aus­si­tôt d’une autre mis­sion : celle d’explorer le Laos afin d’élaborer la pre­mière carte com­plète de l’. Pa­reilles étaient peut-être un , mais com­bien les au­raient re­fu­sées! Si Pa­vie les ac­cepta, c’est par crainte de se faire de­van­cer; car il vou­lait être le pre­mier in­ven­teur de ces fo­rêts et de ces monts où même les in­di­gènes ne s’aventuraient qu’à contre­cœur. «Faites», dit-il, en avouant la pointe d’ dans ses pro­jets 4, «faites que je sois le pre­mier; que j’aille le plus loin; que je parte tout de suite et tout seul; et qu’on s’en rap­porte à . La et la n’auront ja­mais été mieux ser­vies, dites-le-leur. Le de Co­chin­chine, m’ayant cru, m’a chargé d’unir Saï­gon à Bang­kok; c’est fini. Je veux mar­cher en avant…; chose na­tu­relle, il me faut une tâche plus grande… Si vous vou­lez, je l’aurai. Don­nez donc. Vive la Ré­pu­blique!»

  1. En កំពត. Icône Haut
  2. « et . Tome I», p. 14-15. Icône Haut
  1. «Études di­verses. Tome I», p. XII. Icône Haut
  2. «Lettre à Jules Har­mand du 15.VI.1883» dans Dion, «Au­guste Pa­vie», p. 68. Icône Haut

« Mission Pavie. Géographie et Voyages. Tome II. Exposé des travaux de la mission »

éd. E. Leroux, Paris

éd. E. Le­roux, Pa­ris

Il s’agit d’, ex­plo­ra­teur (XIXe-XXe siècle) qui, seul ou avec quelques com­pa­gnons fi­dèles, sillonna pen­dant des dé­cen­nies le et le . La vo­ca­tion d’explorateur de Pa­vie, ti­mide et mo­deste ser­gent, fils de ses œuvres, ne se ré­véla que dans le pe­tit port de Kam­pot 1, où il dé­bar­qua en tant qu’agent du té­lé­graphe. Dans un pre­mier , il vé­cut isolé, seul Eu­ro­péen; mais sé­duit par le charme du pays et des ha­bi­tants, il cher­cha à connaître leur et leurs cou­tumes. Un bonze let­tré lui ser­vit d’initiateur. Pa­vie dé­cou­vrit chez ce der­nier «une sorte de coffre la­qué rouge et noir, orné de do­rures, et [conte­nant] plu­sieurs cen­taines de sur feuilles de pal­mier… : sur l’, l’, la chi­ro­man­cie et la ; ro­mans [re­la­tant] les exis­tences pas­sées du ; [ma­nuels] sur les usages : , codes, » 2. En même temps qu’il était charmé par les édi­fices de la bon­ze­rie qui dor­maient à l’ombre des fi­guiers, Pa­vie en­tre­voyait toute la de cette an­tique khmère dont des «restes de lit­té­ra­ture et de », de «vagues idées de et de » conser­vaient pieu­se­ment «un né­bu­leux» 3. Pa­vie se mit à s’entretenir fa­mi­liè­re­ment avec les ha­bi­tants et ac­quit peu à peu une connais­sance in­time de l’ in­di­gène qui lui ser­vit par la suite. De ses sor­ties au bord de la , il rap­porta en outre une col­lec­tion de et de co­quilles, qu’il en­voya à l’Exposition de Saï­gon. Ces tra­vaux re­tinrent l’attention de Le Myre de Vi­lers, gou­ver­neur de Co­chin­chine. Chargé par ce der­nier en 1880 d’une pre­mière et dure mis­sion, Pa­vie par­cou­rut la ré­gion in­ex­plo­rée qui s’étendait du golfe de Siam au Mé­kong, en dres­sant une carte et une afin d’établir une ligne té­lé­gra­phique. Ce fut chose faite en 1883 avec la ligne Saï­gon-Bang­kok de plus d’un mil­lier de ki­lo­mètres. Pa­vie avait mon­tré de telles dis­po­si­tions, qu’on le char­gea aus­si­tôt d’une autre mis­sion : celle d’explorer le Laos afin d’élaborer la pre­mière carte com­plète de l’. Pa­reilles étaient peut-être un , mais com­bien les au­raient re­fu­sées! Si Pa­vie les ac­cepta, c’est par crainte de se faire de­van­cer; car il vou­lait être le pre­mier in­ven­teur de ces fo­rêts et de ces monts où même les in­di­gènes ne s’aventuraient qu’à contre­cœur. «Faites», dit-il, en avouant la pointe d’ dans ses pro­jets 4, «faites que je sois le pre­mier; que j’aille le plus loin; que je parte tout de suite et tout seul; et qu’on s’en rap­porte à . La et la n’auront ja­mais été mieux ser­vies, dites-le-leur. Le de Co­chin­chine, m’ayant cru, m’a chargé d’unir Saï­gon à Bang­kok; c’est fini. Je veux mar­cher en avant…; chose na­tu­relle, il me faut une tâche plus grande… Si vous vou­lez, je l’aurai. Don­nez donc. Vive la Ré­pu­blique!»

  1. En កំពត. Icône Haut
  2. « et . Tome I», p. 14-15. Icône Haut
  1. «Études di­verses. Tome I», p. XII. Icône Haut
  2. «Lettre à Jules Har­mand du 15.VI.1883» dans Dion, «Au­guste Pa­vie», p. 68. Icône Haut

« Mission Pavie. Géographie et Voyages. Tome I. Exposé des travaux de la mission »

éd. E. Leroux, Paris

éd. E. Le­roux, Pa­ris

Il s’agit d’, ex­plo­ra­teur (XIXe-XXe siècle) qui, seul ou avec quelques com­pa­gnons fi­dèles, sillonna pen­dant des dé­cen­nies le et le . La vo­ca­tion d’explorateur de Pa­vie, ti­mide et mo­deste ser­gent, fils de ses œuvres, ne se ré­véla que dans le pe­tit port de Kam­pot 1, où il dé­bar­qua en tant qu’agent du té­lé­graphe. Dans un pre­mier , il vé­cut isolé, seul Eu­ro­péen; mais sé­duit par le charme du pays et des ha­bi­tants, il cher­cha à connaître leur et leurs cou­tumes. Un bonze let­tré lui ser­vit d’initiateur. Pa­vie dé­cou­vrit chez ce der­nier «une sorte de coffre la­qué rouge et noir, orné de do­rures, et [conte­nant] plu­sieurs cen­taines de sur feuilles de pal­mier… : sur l’, l’, la chi­ro­man­cie et la ; ro­mans [re­la­tant] les exis­tences pas­sées du ; [ma­nuels] sur les usages : , codes, » 2. En même temps qu’il était charmé par les édi­fices de la bon­ze­rie qui dor­maient à l’ombre des fi­guiers, Pa­vie en­tre­voyait toute la de cette an­tique khmère dont des «restes de lit­té­ra­ture et de », de «vagues idées de et de » conser­vaient pieu­se­ment «un né­bu­leux» 3. Pa­vie se mit à s’entretenir fa­mi­liè­re­ment avec les ha­bi­tants et ac­quit peu à peu une connais­sance in­time de l’ in­di­gène qui lui ser­vit par la suite. De ses sor­ties au bord de la , il rap­porta en outre une col­lec­tion de et de co­quilles, qu’il en­voya à l’Exposition de Saï­gon. Ces tra­vaux re­tinrent l’attention de Le Myre de Vi­lers, gou­ver­neur de Co­chin­chine. Chargé par ce der­nier en 1880 d’une pre­mière et dure mis­sion, Pa­vie par­cou­rut la ré­gion in­ex­plo­rée qui s’étendait du golfe de Siam au Mé­kong, en dres­sant une carte et une afin d’établir une ligne té­lé­gra­phique. Ce fut chose faite en 1883 avec la ligne Saï­gon-Bang­kok de plus d’un mil­lier de ki­lo­mètres. Pa­vie avait mon­tré de telles dis­po­si­tions, qu’on le char­gea aus­si­tôt d’une autre mis­sion : celle d’explorer le Laos afin d’élaborer la pre­mière carte com­plète de l’. Pa­reilles étaient peut-être un , mais com­bien les au­raient re­fu­sées! Si Pa­vie les ac­cepta, c’est par crainte de se faire de­van­cer; car il vou­lait être le pre­mier in­ven­teur de ces fo­rêts et de ces monts où même les in­di­gènes ne s’aventuraient qu’à contre­cœur. «Faites», dit-il, en avouant la pointe d’ dans ses pro­jets 4, «faites que je sois le pre­mier; que j’aille le plus loin; que je parte tout de suite et tout seul; et qu’on s’en rap­porte à . La et la n’auront ja­mais été mieux ser­vies, dites-le-leur. Le de Co­chin­chine, m’ayant cru, m’a chargé d’unir Saï­gon à Bang­kok; c’est fini. Je veux mar­cher en avant…; chose na­tu­relle, il me faut une tâche plus grande… Si vous vou­lez, je l’aurai. Don­nez donc. Vive la Ré­pu­blique!»

  1. En កំពត. Icône Haut
  2. « et . Tome I», p. 14-15. Icône Haut
  1. «Études di­verses. Tome I», p. XII. Icône Haut
  2. «Lettre à Jules Har­mand du 15.VI.1883» dans Dion, «Au­guste Pa­vie», p. 68. Icône Haut

« Mission Pavie. Études diverses. Tome III. Recherches sur l’histoire naturelle de l’Indochine orientale »

éd. E. Leroux, Paris

éd. E. Le­roux, Pa­ris

Il s’agit d’, ex­plo­ra­teur (XIXe-XXe siècle) qui, seul ou avec quelques com­pa­gnons fi­dèles, sillonna pen­dant des dé­cen­nies le et le . La vo­ca­tion d’explorateur de Pa­vie, ti­mide et mo­deste ser­gent, fils de ses œuvres, ne se ré­véla que dans le pe­tit port de Kam­pot 1, où il dé­bar­qua en tant qu’agent du té­lé­graphe. Dans un pre­mier , il vé­cut isolé, seul Eu­ro­péen; mais sé­duit par le charme du pays et des ha­bi­tants, il cher­cha à connaître leur et leurs cou­tumes. Un bonze let­tré lui ser­vit d’initiateur. Pa­vie dé­cou­vrit chez ce der­nier «une sorte de coffre la­qué rouge et noir, orné de do­rures, et [conte­nant] plu­sieurs cen­taines de sur feuilles de pal­mier… : sur l’, l’, la chi­ro­man­cie et la ; ro­mans [re­la­tant] les exis­tences pas­sées du ; [ma­nuels] sur les usages : , codes, » 2. En même temps qu’il était charmé par les édi­fices de la bon­ze­rie qui dor­maient à l’ombre des fi­guiers, Pa­vie en­tre­voyait toute la de cette an­tique khmère dont des «restes de lit­té­ra­ture et de », de «vagues idées de et de » conser­vaient pieu­se­ment «un né­bu­leux» 3. Pa­vie se mit à s’entretenir fa­mi­liè­re­ment avec les ha­bi­tants et ac­quit peu à peu une connais­sance in­time de l’ in­di­gène qui lui ser­vit par la suite. De ses sor­ties au bord de la , il rap­porta en outre une col­lec­tion de et de co­quilles, qu’il en­voya à l’Exposition de Saï­gon. Ces tra­vaux re­tinrent l’attention de Le Myre de Vi­lers, gou­ver­neur de Co­chin­chine. Chargé par ce der­nier en 1880 d’une pre­mière et dure mis­sion, Pa­vie par­cou­rut la ré­gion in­ex­plo­rée qui s’étendait du golfe de Siam au Mé­kong, en dres­sant une carte et une afin d’établir une ligne té­lé­gra­phique. Ce fut chose faite en 1883 avec la ligne Saï­gon-Bang­kok de plus d’un mil­lier de ki­lo­mètres. Pa­vie avait mon­tré de telles dis­po­si­tions, qu’on le char­gea aus­si­tôt d’une autre mis­sion : celle d’explorer le Laos afin d’élaborer la pre­mière carte com­plète de l’. Pa­reilles étaient peut-être un , mais com­bien les au­raient re­fu­sées! Si Pa­vie les ac­cepta, c’est par crainte de se faire de­van­cer; car il vou­lait être le pre­mier in­ven­teur de ces fo­rêts et de ces monts où même les in­di­gènes ne s’aventuraient qu’à contre­cœur. «Faites», dit-il, en avouant la pointe d’ dans ses pro­jets 4, «faites que je sois le pre­mier; que j’aille le plus loin; que je parte tout de suite et tout seul; et qu’on s’en rap­porte à . La et la n’auront ja­mais été mieux ser­vies, dites-le-leur. Le de Co­chin­chine, m’ayant cru, m’a chargé d’unir Saï­gon à Bang­kok; c’est fini. Je veux mar­cher en avant…; chose na­tu­relle, il me faut une tâche plus grande… Si vous vou­lez, je l’aurai. Don­nez donc. Vive la Ré­pu­blique!»

  1. En កំពត. Icône Haut
  2. « et . Tome I», p. 14-15. Icône Haut
  1. «Études di­verses. Tome I», p. XII. Icône Haut
  2. «Lettre à Jules Har­mand du 15.VI.1883» dans Dion, «Au­guste Pa­vie», p. 68. Icône Haut

« Mission Pavie. Études diverses. Tome II. Recherches sur l’histoire du Cambodge, du Laos et du Siam »

éd. E. Leroux, Paris

éd. E. Le­roux, Pa­ris

Il s’agit d’, ex­plo­ra­teur (XIXe-XXe siècle) qui, seul ou avec quelques com­pa­gnons fi­dèles, sillonna pen­dant des dé­cen­nies le et le . La vo­ca­tion d’explorateur de Pa­vie, ti­mide et mo­deste ser­gent, fils de ses œuvres, ne se ré­véla que dans le pe­tit port de Kam­pot 1, où il dé­bar­qua en tant qu’agent du té­lé­graphe. Dans un pre­mier , il vé­cut isolé, seul Eu­ro­péen; mais sé­duit par le charme du pays et des ha­bi­tants, il cher­cha à connaître leur et leurs cou­tumes. Un bonze let­tré lui ser­vit d’initiateur. Pa­vie dé­cou­vrit chez ce der­nier «une sorte de coffre la­qué rouge et noir, orné de do­rures, et [conte­nant] plu­sieurs cen­taines de sur feuilles de pal­mier… : sur l’, l’, la chi­ro­man­cie et la ; ro­mans [re­la­tant] les exis­tences pas­sées du ; [ma­nuels] sur les usages : , codes, » 2. En même temps qu’il était charmé par les édi­fices de la bon­ze­rie qui dor­maient à l’ombre des fi­guiers, Pa­vie en­tre­voyait toute la de cette an­tique khmère dont des «restes de lit­té­ra­ture et de », de «vagues idées de et de » conser­vaient pieu­se­ment «un né­bu­leux» 3. Pa­vie se mit à s’entretenir fa­mi­liè­re­ment avec les ha­bi­tants et ac­quit peu à peu une connais­sance in­time de l’ in­di­gène qui lui ser­vit par la suite. De ses sor­ties au bord de la , il rap­porta en outre une col­lec­tion de et de co­quilles, qu’il en­voya à l’Exposition de Saï­gon. Ces tra­vaux re­tinrent l’attention de Le Myre de Vi­lers, gou­ver­neur de Co­chin­chine. Chargé par ce der­nier en 1880 d’une pre­mière et dure mis­sion, Pa­vie par­cou­rut la ré­gion in­ex­plo­rée qui s’étendait du golfe de Siam au Mé­kong, en dres­sant une carte et une afin d’établir une ligne té­lé­gra­phique. Ce fut chose faite en 1883 avec la ligne Saï­gon-Bang­kok de plus d’un mil­lier de ki­lo­mètres. Pa­vie avait mon­tré de telles dis­po­si­tions, qu’on le char­gea aus­si­tôt d’une autre mis­sion : celle d’explorer le Laos afin d’élaborer la pre­mière carte com­plète de l’. Pa­reilles étaient peut-être un , mais com­bien les au­raient re­fu­sées! Si Pa­vie les ac­cepta, c’est par crainte de se faire de­van­cer; car il vou­lait être le pre­mier in­ven­teur de ces fo­rêts et de ces monts où même les in­di­gènes ne s’aventuraient qu’à contre­cœur. «Faites», dit-il, en avouant la pointe d’ dans ses pro­jets 4, «faites que je sois le pre­mier; que j’aille le plus loin; que je parte tout de suite et tout seul; et qu’on s’en rap­porte à . La et la n’auront ja­mais été mieux ser­vies, dites-le-leur. Le de Co­chin­chine, m’ayant cru, m’a chargé d’unir Saï­gon à Bang­kok; c’est fini. Je veux mar­cher en avant…; chose na­tu­relle, il me faut une tâche plus grande… Si vous vou­lez, je l’aurai. Don­nez donc. Vive la Ré­pu­blique!»

  1. En កំពត. Icône Haut
  2. « et . Tome I», p. 14-15. Icône Haut
  1. «Études di­verses. Tome I», p. XII. Icône Haut
  2. «Lettre à Jules Har­mand du 15.VI.1883» dans Dion, «Au­guste Pa­vie», p. 68. Icône Haut

« Mission Pavie. Études diverses. Tome I. Recherches sur la littérature du Cambodge, du Laos et du Siam »

éd. E. Leroux, Paris

éd. E. Le­roux, Pa­ris

Il s’agit d’, ex­plo­ra­teur (XIXe-XXe siècle) qui, seul ou avec quelques com­pa­gnons fi­dèles, sillonna pen­dant des dé­cen­nies le et le . La vo­ca­tion d’explorateur de Pa­vie, ti­mide et mo­deste ser­gent, fils de ses œuvres, ne se ré­véla que dans le pe­tit port de Kam­pot 1, où il dé­bar­qua en tant qu’agent du té­lé­graphe. Dans un pre­mier , il vé­cut isolé, seul Eu­ro­péen; mais sé­duit par le charme du pays et des ha­bi­tants, il cher­cha à connaître leur et leurs cou­tumes. Un bonze let­tré lui ser­vit d’initiateur. Pa­vie dé­cou­vrit chez ce der­nier «une sorte de coffre la­qué rouge et noir, orné de do­rures, et [conte­nant] plu­sieurs cen­taines de sur feuilles de pal­mier… : sur l’, l’, la chi­ro­man­cie et la ; ro­mans [re­la­tant] les exis­tences pas­sées du ; [ma­nuels] sur les usages : , codes, » 2. En même temps qu’il était charmé par les édi­fices de la bon­ze­rie qui dor­maient à l’ombre des fi­guiers, Pa­vie en­tre­voyait toute la de cette an­tique khmère dont des «restes de lit­té­ra­ture et de », de «vagues idées de et de » conser­vaient pieu­se­ment «un né­bu­leux» 3. Pa­vie se mit à s’entretenir fa­mi­liè­re­ment avec les ha­bi­tants et ac­quit peu à peu une connais­sance in­time de l’ in­di­gène qui lui ser­vit par la suite. De ses sor­ties au bord de la , il rap­porta en outre une col­lec­tion de et de co­quilles, qu’il en­voya à l’Exposition de Saï­gon. Ces tra­vaux re­tinrent l’attention de Le Myre de Vi­lers, gou­ver­neur de Co­chin­chine. Chargé par ce der­nier en 1880 d’une pre­mière et dure mis­sion, Pa­vie par­cou­rut la ré­gion in­ex­plo­rée qui s’étendait du golfe de Siam au Mé­kong, en dres­sant une carte et une afin d’établir une ligne té­lé­gra­phique. Ce fut chose faite en 1883 avec la ligne Saï­gon-Bang­kok de plus d’un mil­lier de ki­lo­mètres. Pa­vie avait mon­tré de telles dis­po­si­tions, qu’on le char­gea aus­si­tôt d’une autre mis­sion : celle d’explorer le Laos afin d’élaborer la pre­mière carte com­plète de l’. Pa­reilles étaient peut-être un , mais com­bien les au­raient re­fu­sées! Si Pa­vie les ac­cepta, c’est par crainte de se faire de­van­cer; car il vou­lait être le pre­mier in­ven­teur de ces fo­rêts et de ces monts où même les in­di­gènes ne s’aventuraient qu’à contre­cœur. «Faites», dit-il, en avouant la pointe d’ dans ses pro­jets 4, «faites que je sois le pre­mier; que j’aille le plus loin; que je parte tout de suite et tout seul; et qu’on s’en rap­porte à . La et la n’auront ja­mais été mieux ser­vies, dites-le-leur. Le de Co­chin­chine, m’ayant cru, m’a chargé d’unir Saï­gon à Bang­kok; c’est fini. Je veux mar­cher en avant…; chose na­tu­relle, il me faut une tâche plus grande… Si vous vou­lez, je l’aurai. Don­nez donc. Vive la Ré­pu­blique!»

  1. En កំពត. Icône Haut
  2. « et . Tome I», p. 14-15. Icône Haut
  1. «Études di­verses. Tome I», p. XII. Icône Haut
  2. «Lettre à Jules Har­mand du 15.VI.1883» dans Dion, «Au­guste Pa­vie», p. 68. Icône Haut

Krachéninnikov, « Voyage en Sibérie contenant la description du Kamtchatka »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit de la re­la­tion « de la du Kamt­chatka» («Opis­sa­nié zemli Kamt­chatki» 1) de Sté­phane Pé­tro­vitch Kra­ché­nin­ni­kov 2. En 1733, l’Impératrice Anne Ire de en­voya une ca­ra­vane scien­ti­fique avec pour mis­sion d’explorer la Si­bé­rie orien­tale et de pous­ser les re­cherches jusqu’à la pointe du Kamt­chatka, afin de le­ver des ; d’observer les for­ma­tions géo­lo­giques; d’inventorier la faune et la flore; d’étudier la et les mœurs des ha­bi­tants; en un mot, de ras­sem­bler tout ce qui pour­rait faire connaître ces contrées si mal­trai­tées par la . Pour rem­plir cette mis­sion, l’Académie des de Saint-Pé­ters­bourg, fon­dée moins d’une dé­cen­nie plus tôt, ne put faire ap­pel qu’à des . L’expédition fut confiée à deux Al­le­mands : Jo­hann Georg Gme­lin, na­tu­ra­liste, et Ge­rhard Frie­drich Mül­ler, his­to­rien. On leur ad­joi­gnit six jeunes étu­diants russes, ca­pables de les se­con­der, et qui, en se per­fec­tion­nant sous ces pro­fes­seurs, pour­raient les rem­pla­cer par la suite. Le brave Kra­ché­nin­ni­kov était du nombre. «Il avait fait avec beau­coup de le cours de ses études. Sa ca­pa­cité et son pour le tra­vail l’avaient tou­jours dis­tin­gué de tous ses condis­ciples; aux qua­li­tés de l’esprit, il joi­gnait des mœurs hon­nêtes et ver­tueuses», dit l’avis de l’éditeur 3. En , le gros de l’expédition ne s’aventura ja­mais à l’Est de Ya­koutsk, même si Mül­ler se fé­li­cita plus tard dans une lettre : «On trou­ve­rait dif­fi­ci­le­ment une ville ou un autre lieu peu connu de Si­bé­rie (“eine Stadt oder an­de­rer mer­ckwür­di­ger Ort in Si­bi­rien”) où je ne sois pas allé». C’est qu’étant à Ya­koutsk, les Al­le­mands ap­prirent que les pré­pa­ra­tifs pour la jusqu’au Kamt­chatka étaient peu avan­cés, et qu’à cette dis­tance im­mense de Saint-Pé­ters­bourg, les ordres du n’obtenaient pas tou­jours une obéis­sance par­faite. Comme ils avaient un cer­tain nombre d’observations à faire sur place, ils ju­gèrent à pro­pos de s’y ar­rê­ter, d’autant que le pé­nible et désa­gréable voyage leur avait ôté l’envie de se rendre chez les «sau­vages du bout du » et de pro­lon­ger une mis­sion qui, se plai­gnaient-ils 4, était «sem­blable à une dé­por­ta­tion».

  1. En «Описание земли Камчатки». Par­fois trans­crit «Opi­sa­nije zemli Kamčatki», «Opi­sa­nie zemli Kamt­schatki» ou «Opi­sa­niye zemli Kam­chatki». Icône Haut
  2. En russe Степан Петрович Крашенинников. Par­fois trans­crit Kra­she­nin­ni­kov, Kra­sche­nin­ni­kof, Kra­ché­nin­ni­kof, Kra­she­ni­ni­koff, Kraše­nin­ni­kov, Kraše­ni­ni­kov, Kra­sche­nin­ni­kow ou Kra­che­nin­ni­kow. Icône Haut
  1. p. VI. Icône Haut
  2. Dans Yves Gau­thier et An­toine Gar­cia, «L’ de la Si­bé­rie», p. 240. Icône Haut

Pamuk, « Cevdet Bey et ses Fils : roman »

éd. Gallimard, coll. Du monde entier, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. Du en­tier, Pa­ris

Il s’agit du «Cev­det Bey et ses Fils» («Cev­det Bey ve Oğul­ları») de M. , écri­vain pour le­quel le centre du monde est Is­tan­bul, non seule­ment parce qu’il y a passé toute sa , mais aussi parce que toute sa vie il en a ra­conté les re­coins les plus in­times. En 1850, Gus­tave Flau­bert, en ar­ri­vant à Is­tan­bul, frappé par la gi­gan­tesque bi­gar­rure de cette ville, par le cô­toie­ment de «tant d’individualités sé­pa­rées, dont l’addition for­mi­dable apla­tit la vôtre», avait écrit que de­vien­drait «plus tard la ca­pi­tale de la » 1. Cette naïve pré n’empêcha pas l’Empire turc de s’écrouler et de dis­pa­raître, et la ca­pi­tale de perdre son nom de Constan­ti­nople, vi­dée de ses Grecs, ses Ar­mé­niens, ses Juifs. À la nais­sance de M. Pa­muk, tout juste un siècle après le sé­jour de Flau­bert, Is­tan­bul, en tant que ville mon­diale, n’était plus qu’une ombre cré­pus­cu­laire et vi­vait les jours les plus faibles, les moins glo­rieux de ses deux mille ans d’. La douce tris­tesse de ses rues fa­nées et flé­tries, de son passé tombé en dis­grâce per­çait de toute part; elle avait une pré­sence vi­sible dans le et chez les gens; elle re­cou­vrait tel un brouillard «les vieilles fon­taines bri­sées ici et là, ta­ries de­puis des an­nées, les bou­tiques de bric et de broc ap­pa­rues… aux abords im­mé­diats des vieilles mos­quées…, les trot­toirs sales, tout tor­dus et dé­fon­cés…, les vieux ci­me­tières égre­nés sur les hau­teurs…, les lam­pa­daires fa­lots», dit M. Pa­muk 2. Parce que cette tris­tesse était cau­sée par le fait d’être des re­je­tons d’un an­cien Em­pire, les Stam­bou­liotes pré­fé­raient faire table rase du passé. Ils ar­ra­chaient des pierres aux mu­railles et aux vé­né­rables édi­fices afin de s’en ser­vir pour leurs propres construc­tions. Dé­truire, brû­ler, éri­ger à la place un im­meuble oc­ci­den­tal et mo­derne était leur ma­nière d’oublier — un peu comme un amant qui, pour ef­fa­cer le dou­lou­reux d’une an­cienne maî­tresse, se dé­bar­rasse en hâte des , des bi­joux, des et des meubles. Au bout du compte, ce trai­te­ment de choc et ces des­truc­tions par le ne fai­saient qu’accroître le sen­ti­ment de tris­tesse, en lui ajou­tant le ton du déses­poir et de la mi­sère. «L’effort d’occidentalisation», dit M. Pa­muk 3, «ou­vrit la voie… à la trans­for­ma­tion des in­té­rieurs do­mes­tiques en mu­sées d’une ja­mais vé­cue. Des an­nées après, j’ai éprouvé toute cette in­con­gruité… Ce sen­ti­ment de tris­tesse, en­foui dé­fi­ni­ti­ve­ment dans les tré­fonds de la ville, me fit prendre de la né­ces­sité de construire mon propre ima­gi­naire, si je ne vou­lais pas être pri­son­nier…» Un soir, après avoir poussé la porte de la mai­son fa­mi­liale, fran­chi le seuil et lon­gue­ment mar­ché dans ces rues qui lui ap­por­taient et ré­con­fort, M. Pa­muk ren­tra au mi­lieu de la et s’assit à sa table pour res­ti­tuer quelque chose de leur at­mo­sphère et de leur . Le len­de­main, il an­nonça à sa qu’il se­rait écri­vain.

  1. «Lettre à Louis Bouil­het du 14.XI.1850». Icône Haut
  2. «Is­tan­bul», p. 68-69. Icône Haut
  1. id. p. 54-55. Icône Haut