Mot-clefessai (genre littéraire) japonais

su­jet

Ôgai, « Vengeance sur la plaine du temple Goji-in et Autres Récits historiques »

éd. Les Belles Lettres, coll. Japon-Série Fiction, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. Ja­pon-Sé­rie Fic­tion, Pa­ris

Il s’agit des « Der­niers Mots » (« Saigo no ikku »1), « Ven­geance sur la plaine du temple Goji-in » (« Go­jiin­ga­hara no ka­ta­kiu­chi »2) et autres nou­velles de Mori Ôgai3, mé­de­cin mi­li­taire, haut fonc­tion­naire, tra­duc­teur et homme de lettres. Au­cun in­tel­lec­tuel de l’ère Meiji ne ré­sume peut-être mieux qu’Ôgai les chan­ge­ments ra­di­caux qui bou­le­ver­sèrent la so­ciété ja­po­naise en l’espace de quelques dé­cen­nies, entre la fin du XIXe siècle et le dé­but du sui­vant. L’œuvre d’Ôgai et les évé­ne­ments mêmes de sa vie peuvent être lus comme un té­moi­gnage du pro­ces­sus dou­lou­reux qui trans­forma le pays d’un ré­gime semi-féo­dal, tel qu’il était en­core à la chute du shô­gu­nat, en une na­tion ca­pable de ri­va­li­ser de plain-pied avec les puis­sances mon­diales. Se re­trouvent chez lui tous les traits ty­piques de « l’homme nou­veau » de Meiji par­tagé entre ser­vice scru­pu­leux de l’État, hé­ri­tage de la mo­rale du passé et en­goue­ment pour les mo­dèles de pen­sée im­por­tés d’Europe. Son sé­jour d’étude en Al­le­magne, ainsi que les ar­rêts qu’il fit en France, coïn­ci­dèrent avec sa dé­cou­verte d’une autre concep­tion des connais­sances hu­maines : « Tout ce qui est hu­main [trouve] comme un écho en nous ; de sorte que, si des idées nou­velles, des théo­ries nou­velles sur­gissent sur la scène du monde et y de­viennent ac­tives, dans la me­sure où la plus no­va­trice même de ces théo­ries est le pro­duit des connais­sances hu­maines… aussi ex­tra­va­gante soit-[elle], nous en nous en por­tons peu ou prou les germes au cœur de nos [propres] pen­sées »4. De re­tour au Ja­pon, l’engagement constant d’Ôgai à dif­fu­ser lit­té­ra­tures, sciences et phi­lo­so­phies étran­gères montre quelle em­preinte in­ef­fa­çable l’universalisme eu­ro­péen avait lais­sée en ce des­cen­dant d’une li­gnée de sa­mou­raïs. Ses lourdes obli­ga­tions pro­fes­sion­nelles (il cu­mula les fonc­tions d’inspecteur gé­né­ral des Ser­vices de santé et de di­rec­teur du Bu­reau mé­di­cal du mi­nis­tère de l’Armée de terre) ne l’empêchèrent pas de se dé­vouer, avec le plus noble es­prit d’altruisme et une éner­gie in­fa­ti­gable, à la tra­duc­tion d’innombrables nou­velles, poé­sies, pièces de théâtre (Dau­det, Gœthe, Schnitz­ler, Schmidt­bonn, Heine, Le­nau, By­ron, Poe, Ib­sen, Strind­berg, Kouz­mine, Tour­gué­niev, Ler­mon­tov, An­dreïev, Dos­toïevski, Tol­stoï…) : « À pré­sent », se fé­li­cita-t-il5, « la lit­té­ra­ture raf­fi­née de l’Ouest est en­trée dans nos terres en même temps que ses prin­cipes phi­lo­so­phiques ul­times ». Bien que fi­dèle au ré­gime im­pé­rial, Ôgai en sou­hai­tait l’évolution. Il par­ta­geait l’inquiétude et dé­fen­dait l’audace des in­tel­lec­tuels, comme en té­moignent son pam­phlet « La Tour du si­lence » (« Chim­moku no tô »6) et les conseils qu’il osa don­ner à Hi­raide Shû, l’avocat des ac­cu­sés de l’affaire Kô­toku qui, comme l’affaire Drey­fus en France, sus­cita la ré­pro­ba­tion gé­né­rale. Il fut, en­fin, le pre­mier grand au­teur du Ja­pon mo­derne.

  1. En ja­po­nais « 最後の一句 ». Haut
  2. En ja­po­nais « 護持院原の敵討 ». Haut
  3. En ja­po­nais 森鷗外. De son vrai nom Mori Rin­tarô (森林太郎). Haut
  1. « Chaos ; trad. Em­ma­nuel Lo­ze­rand ». Haut
  2. « “Shi­ga­rami zô­shi” no koro »(« 「柵草紙」のころ »), c’est-à-dire « Le Ter­ri­toire propre de “Notes à contre-cou­rant” », in­édit en fran­çais. Haut
  3. En ja­po­nais « 沈黙の塔 ». Par­fois trans­crit « Chin­moku no tô ». Haut

Ôgai, « Le Testament d’Okitsu Yagoemon, “Okitsu Yagoemon no isho” »

dans « [Nouvelles japonaises]. Tome I. Les Noix, la Mouche, le Citron (1910-1926) » (éd. Ph. Picquier, Arles), p. 155-175

dans « [Nou­velles ja­po­naises]. Tome I. Les Noix, la Mouche, le Ci­tron (1910-1926) » (éd. Ph. Pic­quier, Arles), p. 155-175

Il s’agit du « Tes­ta­ment d’Okitsu Ya­goe­mon » (« Okitsu Ya­goe­mon no isho »1) de Mori Ôgai2, mé­de­cin mi­li­taire, haut fonc­tion­naire, tra­duc­teur et homme de lettres. Au­cun in­tel­lec­tuel de l’ère Meiji ne ré­sume peut-être mieux qu’Ôgai les chan­ge­ments ra­di­caux qui bou­le­ver­sèrent la so­ciété ja­po­naise en l’espace de quelques dé­cen­nies, entre la fin du XIXe siècle et le dé­but du sui­vant. L’œuvre d’Ôgai et les évé­ne­ments mêmes de sa vie peuvent être lus comme un té­moi­gnage du pro­ces­sus dou­lou­reux qui trans­forma le pays d’un ré­gime semi-féo­dal, tel qu’il était en­core à la chute du shô­gu­nat, en une na­tion ca­pable de ri­va­li­ser de plain-pied avec les puis­sances mon­diales. Se re­trouvent chez lui tous les traits ty­piques de « l’homme nou­veau » de Meiji par­tagé entre ser­vice scru­pu­leux de l’État, hé­ri­tage de la mo­rale du passé et en­goue­ment pour les mo­dèles de pen­sée im­por­tés d’Europe. Son sé­jour d’étude en Al­le­magne, ainsi que les ar­rêts qu’il fit en France, coïn­ci­dèrent avec sa dé­cou­verte d’une autre concep­tion des connais­sances hu­maines : « Tout ce qui est hu­main [trouve] comme un écho en nous ; de sorte que, si des idées nou­velles, des théo­ries nou­velles sur­gissent sur la scène du monde et y de­viennent ac­tives, dans la me­sure où la plus no­va­trice même de ces théo­ries est le pro­duit des connais­sances hu­maines… aussi ex­tra­va­gante soit-[elle], nous en nous en por­tons peu ou prou les germes au cœur de nos [propres] pen­sées »3. De re­tour au Ja­pon, l’engagement constant d’Ôgai à dif­fu­ser lit­té­ra­tures, sciences et phi­lo­so­phies étran­gères montre quelle em­preinte in­ef­fa­çable l’universalisme eu­ro­péen avait lais­sée en ce des­cen­dant d’une li­gnée de sa­mou­raïs. Ses lourdes obli­ga­tions pro­fes­sion­nelles (il cu­mula les fonc­tions d’inspecteur gé­né­ral des Ser­vices de santé et de di­rec­teur du Bu­reau mé­di­cal du mi­nis­tère de l’Armée de terre) ne l’empêchèrent pas de se dé­vouer, avec le plus noble es­prit d’altruisme et une éner­gie in­fa­ti­gable, à la tra­duc­tion d’innombrables nou­velles, poé­sies, pièces de théâtre (Dau­det, Gœthe, Schnitz­ler, Schmidt­bonn, Heine, Le­nau, By­ron, Poe, Ib­sen, Strind­berg, Kouz­mine, Tour­gué­niev, Ler­mon­tov, An­dreïev, Dos­toïevski, Tol­stoï…) : « À pré­sent », se fé­li­cita-t-il4, « la lit­té­ra­ture raf­fi­née de l’Ouest est en­trée dans nos terres en même temps que ses prin­cipes phi­lo­so­phiques ul­times ». Bien que fi­dèle au ré­gime im­pé­rial, Ôgai en sou­hai­tait l’évolution. Il par­ta­geait l’inquiétude et dé­fen­dait l’audace des in­tel­lec­tuels, comme en té­moignent son pam­phlet « La Tour du si­lence » (« Chim­moku no tô »5) et les conseils qu’il osa don­ner à Hi­raide Shû, l’avocat des ac­cu­sés de l’affaire Kô­toku qui, comme l’affaire Drey­fus en France, sus­cita la ré­pro­ba­tion gé­né­rale. Il fut, en­fin, le pre­mier grand au­teur du Ja­pon mo­derne.

  1. En ja­po­nais « 興津弥五右衛門の遺書 ». Haut
  2. En ja­po­nais 森鷗外. De son vrai nom Mori Rin­tarô (森林太郎). Haut
  3. « Chaos ; trad. Em­ma­nuel Lo­ze­rand ». Haut
  1. « “Shi­ga­rami zô­shi” no koro »(« 「柵草紙」のころ »), c’est-à-dire « Le Ter­ri­toire propre de “Notes à contre-cou­rant” », in­édit en fran­çais. Haut
  2. En ja­po­nais « 沈黙の塔 ». Par­fois trans­crit « Chin­moku no tô ». Haut

Ôgai, « La Danseuse »

éd. du Rocher, coll. Nouvelle, Monaco

éd. du Ro­cher, coll. Nou­velle, Mo­naco

Il s’agit de « La Dan­seuse »1 (« Mai­hime »2) de Mori Ôgai3, mé­de­cin mi­li­taire, haut fonc­tion­naire, tra­duc­teur et homme de lettres. Au­cun in­tel­lec­tuel de l’ère Meiji ne ré­sume peut-être mieux qu’Ôgai les chan­ge­ments ra­di­caux qui bou­le­ver­sèrent la so­ciété ja­po­naise en l’espace de quelques dé­cen­nies, entre la fin du XIXe siècle et le dé­but du sui­vant. L’œuvre d’Ôgai et les évé­ne­ments mêmes de sa vie peuvent être lus comme un té­moi­gnage du pro­ces­sus dou­lou­reux qui trans­forma le pays d’un ré­gime semi-féo­dal, tel qu’il était en­core à la chute du shô­gu­nat, en une na­tion ca­pable de ri­va­li­ser de plain-pied avec les puis­sances mon­diales. Se re­trouvent chez lui tous les traits ty­piques de « l’homme nou­veau » de Meiji par­tagé entre ser­vice scru­pu­leux de l’État, hé­ri­tage de la mo­rale du passé et en­goue­ment pour les mo­dèles de pen­sée im­por­tés d’Europe. Son sé­jour d’étude en Al­le­magne, ainsi que les ar­rêts qu’il fit en France, coïn­ci­dèrent avec sa dé­cou­verte d’une autre concep­tion des connais­sances hu­maines : « Tout ce qui est hu­main [trouve] comme un écho en nous ; de sorte que, si des idées nou­velles, des théo­ries nou­velles sur­gissent sur la scène du monde et y de­viennent ac­tives, dans la me­sure où la plus no­va­trice même de ces théo­ries est le pro­duit des connais­sances hu­maines… aussi ex­tra­va­gante soit-[elle], nous en nous en por­tons peu ou prou les germes au cœur de nos [propres] pen­sées »4. De re­tour au Ja­pon, l’engagement constant d’Ôgai à dif­fu­ser lit­té­ra­tures, sciences et phi­lo­so­phies étran­gères montre quelle em­preinte in­ef­fa­çable l’universalisme eu­ro­péen avait lais­sée en ce des­cen­dant d’une li­gnée de sa­mou­raïs. Ses lourdes obli­ga­tions pro­fes­sion­nelles (il cu­mula les fonc­tions d’inspecteur gé­né­ral des Ser­vices de santé et de di­rec­teur du Bu­reau mé­di­cal du mi­nis­tère de l’Armée de terre) ne l’empêchèrent pas de se dé­vouer, avec le plus noble es­prit d’altruisme et une éner­gie in­fa­ti­gable, à la tra­duc­tion d’innombrables nou­velles, poé­sies, pièces de théâtre (Dau­det, Gœthe, Schnitz­ler, Schmidt­bonn, Heine, Le­nau, By­ron, Poe, Ib­sen, Strind­berg, Kouz­mine, Tour­gué­niev, Ler­mon­tov, An­dreïev, Dos­toïevski, Tol­stoï…) : « À pré­sent », se fé­li­cita-t-il5, « la lit­té­ra­ture raf­fi­née de l’Ouest est en­trée dans nos terres en même temps que ses prin­cipes phi­lo­so­phiques ul­times ». Bien que fi­dèle au ré­gime im­pé­rial, Ôgai en sou­hai­tait l’évolution. Il par­ta­geait l’inquiétude et dé­fen­dait l’audace des in­tel­lec­tuels, comme en té­moignent son pam­phlet « La Tour du si­lence » (« Chim­moku no tô »6) et les conseils qu’il osa don­ner à Hi­raide Shû, l’avocat des ac­cu­sés de l’affaire Kô­toku qui, comme l’affaire Drey­fus en France, sus­cita la ré­pro­ba­tion gé­né­rale. Il fut, en­fin, le pre­mier grand au­teur du Ja­pon mo­derne.

  1. Par­fois tra­duit « La Bal­le­rine ». Haut
  2. En ja­po­nais « 舞姫 ». Haut
  3. En ja­po­nais 森鷗外. De son vrai nom Mori Rin­tarô (森林太郎). Haut
  1. « Chaos ; trad. Em­ma­nuel Lo­ze­rand ». Haut
  2. « “Shi­ga­rami zô­shi” no koro »(« 「柵草紙」のころ »), c’est-à-dire « Le Ter­ri­toire propre de “Notes à contre-cou­rant” », in­édit en fran­çais. Haut
  3. En ja­po­nais « 沈黙の塔 ». Par­fois trans­crit « Chin­moku no tô ». Haut

Ôgai, « L’Intendant Sanshô : récits »

éd. Ph. Picquier, Arles

éd. Ph. Pic­quier, Arles

Il s’agit du « Clan Abe »1 (« Abe ichi­zoku »2) et de « L’Intendant San­shô »3 (« San­shô dayû »4) de Mori Ôgai5, mé­de­cin mi­li­taire, haut fonc­tion­naire, tra­duc­teur et homme de lettres. Au­cun in­tel­lec­tuel de l’ère Meiji ne ré­sume peut-être mieux qu’Ôgai les chan­ge­ments ra­di­caux qui bou­le­ver­sèrent la so­ciété ja­po­naise en l’espace de quelques dé­cen­nies, entre la fin du XIXe siècle et le dé­but du sui­vant. L’œuvre d’Ôgai et les évé­ne­ments mêmes de sa vie peuvent être lus comme un té­moi­gnage du pro­ces­sus dou­lou­reux qui trans­forma le pays d’un ré­gime semi-féo­dal, tel qu’il était en­core à la chute du shô­gu­nat, en une na­tion ca­pable de ri­va­li­ser de plain-pied avec les puis­sances mon­diales. Se re­trouvent chez lui tous les traits ty­piques de « l’homme nou­veau » de Meiji par­tagé entre ser­vice scru­pu­leux de l’État, hé­ri­tage de la mo­rale du passé et en­goue­ment pour les mo­dèles de pen­sée im­por­tés d’Europe. Son sé­jour d’étude en Al­le­magne, ainsi que les ar­rêts qu’il fit en France, coïn­ci­dèrent avec sa dé­cou­verte d’une autre concep­tion des connais­sances hu­maines : « Tout ce qui est hu­main [trouve] comme un écho en nous ; de sorte que, si des idées nou­velles, des théo­ries nou­velles sur­gissent sur la scène du monde et y de­viennent ac­tives, dans la me­sure où la plus no­va­trice même de ces théo­ries est le pro­duit des connais­sances hu­maines… aussi ex­tra­va­gante soit-[elle], nous en nous en por­tons peu ou prou les germes au cœur de nos [propres] pen­sées »6. De re­tour au Ja­pon, l’engagement constant d’Ôgai à dif­fu­ser lit­té­ra­tures, sciences et phi­lo­so­phies étran­gères montre quelle em­preinte in­ef­fa­çable l’universalisme eu­ro­péen avait lais­sée en ce des­cen­dant d’une li­gnée de sa­mou­raïs. Ses lourdes obli­ga­tions pro­fes­sion­nelles (il cu­mula les fonc­tions d’inspecteur gé­né­ral des Ser­vices de santé et de di­rec­teur du Bu­reau mé­di­cal du mi­nis­tère de l’Armée de terre) ne l’empêchèrent pas de se dé­vouer, avec le plus noble es­prit d’altruisme et une éner­gie in­fa­ti­gable, à la tra­duc­tion d’innombrables nou­velles, poé­sies, pièces de théâtre (Dau­det, Gœthe, Schnitz­ler, Schmidt­bonn, Heine, Le­nau, By­ron, Poe, Ib­sen, Strind­berg, Kouz­mine, Tour­gué­niev, Ler­mon­tov, An­dreïev, Dos­toïevski, Tol­stoï…) : « À pré­sent », se fé­li­cita-t-il7, « la lit­té­ra­ture raf­fi­née de l’Ouest est en­trée dans nos terres en même temps que ses prin­cipes phi­lo­so­phiques ul­times ». Bien que fi­dèle au ré­gime im­pé­rial, Ôgai en sou­hai­tait l’évolution. Il par­ta­geait l’inquiétude et dé­fen­dait l’audace des in­tel­lec­tuels, comme en té­moignent son pam­phlet « La Tour du si­lence » (« Chim­moku no tô »8) et les conseils qu’il osa don­ner à Hi­raide Shû, l’avocat des ac­cu­sés de l’affaire Kô­toku qui, comme l’affaire Drey­fus en France, sus­cita la ré­pro­ba­tion gé­né­rale. Il fut, en­fin, le pre­mier grand au­teur du Ja­pon mo­derne.

  1. Par­fois tra­duit « La Fa­mille Abe » ou « La Fa­mille des Abe ». Haut
  2. En ja­po­nais « 阿部一族 ». Haut
  3. Par­fois tra­duit « Le Com­man­dant San­shô ». Haut
  4. En ja­po­nais « 山椒大夫 ». Haut
  1. En ja­po­nais 森鷗外. De son vrai nom Mori Rin­tarô (森林太郎). Haut
  2. « Chaos ; trad. Em­ma­nuel Lo­ze­rand ». Haut
  3. « “Shi­ga­rami zô­shi” no koro »(« 「柵草紙」のころ »), c’est-à-dire « Le Ter­ri­toire propre de “Notes à contre-cou­rant” », in­édit en fran­çais. Haut
  4. En ja­po­nais « 沈黙の塔 ». Par­fois trans­crit « Chin­moku no tô ». Haut

Ôgai, « Le Jeune Homme : roman »

éd. du Rocher, coll. Série japonaise, Monaco

éd. du Ro­cher, coll. Sé­rie ja­po­naise, Mo­naco

Il s’agit du « Jeune Homme » (« Sei­nen »1) de Mori Ôgai2, mé­de­cin mi­li­taire, haut fonc­tion­naire, tra­duc­teur et homme de lettres. Au­cun in­tel­lec­tuel de l’ère Meiji ne ré­sume peut-être mieux qu’Ôgai les chan­ge­ments ra­di­caux qui bou­le­ver­sèrent la so­ciété ja­po­naise en l’espace de quelques dé­cen­nies, entre la fin du XIXe siècle et le dé­but du sui­vant. L’œuvre d’Ôgai et les évé­ne­ments mêmes de sa vie peuvent être lus comme un té­moi­gnage du pro­ces­sus dou­lou­reux qui trans­forma le pays d’un ré­gime semi-féo­dal, tel qu’il était en­core à la chute du shô­gu­nat, en une na­tion ca­pable de ri­va­li­ser de plain-pied avec les puis­sances mon­diales. Se re­trouvent chez lui tous les traits ty­piques de « l’homme nou­veau » de Meiji par­tagé entre ser­vice scru­pu­leux de l’État, hé­ri­tage de la mo­rale du passé et en­goue­ment pour les mo­dèles de pen­sée im­por­tés d’Europe. Son sé­jour d’étude en Al­le­magne, ainsi que les ar­rêts qu’il fit en France, coïn­ci­dèrent avec sa dé­cou­verte d’une autre concep­tion des connais­sances hu­maines : « Tout ce qui est hu­main [trouve] comme un écho en nous ; de sorte que, si des idées nou­velles, des théo­ries nou­velles sur­gissent sur la scène du monde et y de­viennent ac­tives, dans la me­sure où la plus no­va­trice même de ces théo­ries est le pro­duit des connais­sances hu­maines… aussi ex­tra­va­gante soit-[elle], nous en nous en por­tons peu ou prou les germes au cœur de nos [propres] pen­sées »3. De re­tour au Ja­pon, l’engagement constant d’Ôgai à dif­fu­ser lit­té­ra­tures, sciences et phi­lo­so­phies étran­gères montre quelle em­preinte in­ef­fa­çable l’universalisme eu­ro­péen avait lais­sée en ce des­cen­dant d’une li­gnée de sa­mou­raïs. Ses lourdes obli­ga­tions pro­fes­sion­nelles (il cu­mula les fonc­tions d’inspecteur gé­né­ral des Ser­vices de santé et de di­rec­teur du Bu­reau mé­di­cal du mi­nis­tère de l’Armée de terre) ne l’empêchèrent pas de se dé­vouer, avec le plus noble es­prit d’altruisme et une éner­gie in­fa­ti­gable, à la tra­duc­tion d’innombrables nou­velles, poé­sies, pièces de théâtre (Dau­det, Gœthe, Schnitz­ler, Schmidt­bonn, Heine, Le­nau, By­ron, Poe, Ib­sen, Strind­berg, Kouz­mine, Tour­gué­niev, Ler­mon­tov, An­dreïev, Dos­toïevski, Tol­stoï…) : « À pré­sent », se fé­li­cita-t-il4, « la lit­té­ra­ture raf­fi­née de l’Ouest est en­trée dans nos terres en même temps que ses prin­cipes phi­lo­so­phiques ul­times ». Bien que fi­dèle au ré­gime im­pé­rial, Ôgai en sou­hai­tait l’évolution. Il par­ta­geait l’inquiétude et dé­fen­dait l’audace des in­tel­lec­tuels, comme en té­moignent son pam­phlet « La Tour du si­lence » (« Chim­moku no tô »5) et les conseils qu’il osa don­ner à Hi­raide Shû, l’avocat des ac­cu­sés de l’affaire Kô­toku qui, comme l’affaire Drey­fus en France, sus­cita la ré­pro­ba­tion gé­né­rale. Il fut, en­fin, le pre­mier grand au­teur du Ja­pon mo­derne.

  1. En ja­po­nais « 青年 ». Haut
  2. En ja­po­nais 森鷗外. De son vrai nom Mori Rin­tarô (森林太郎). Haut
  3. « Chaos ; trad. Em­ma­nuel Lo­ze­rand ». Haut
  1. « “Shi­ga­rami zô­shi” no koro »(« 「柵草紙」のころ »), c’est-à-dire « Le Ter­ri­toire propre de “Notes à contre-cou­rant” », in­édit en fran­çais. Haut
  2. En ja­po­nais « 沈黙の塔 ». Par­fois trans­crit « Chin­moku no tô ». Haut

Ôgai, « Chimères »

éd. Payot & Rivages, coll. Rivages poche-Petite Bibliothèque, Paris

éd. Payot & Ri­vages, coll. Ri­vages poche-Pe­tite Bi­blio­thèque, Pa­ris

Il s’agit du « Ser­pent » (« Hebi »1), « Chi­mères »2 (« Môsô »3) et autres nou­velles de Mori Ôgai4, mé­de­cin mi­li­taire, haut fonc­tion­naire, tra­duc­teur et homme de lettres. Au­cun in­tel­lec­tuel de l’ère Meiji ne ré­sume peut-être mieux qu’Ôgai les chan­ge­ments ra­di­caux qui bou­le­ver­sèrent la so­ciété ja­po­naise en l’espace de quelques dé­cen­nies, entre la fin du XIXe siècle et le dé­but du sui­vant. L’œuvre d’Ôgai et les évé­ne­ments mêmes de sa vie peuvent être lus comme un té­moi­gnage du pro­ces­sus dou­lou­reux qui trans­forma le pays d’un ré­gime semi-féo­dal, tel qu’il était en­core à la chute du shô­gu­nat, en une na­tion ca­pable de ri­va­li­ser de plain-pied avec les puis­sances mon­diales. Se re­trouvent chez lui tous les traits ty­piques de « l’homme nou­veau » de Meiji par­tagé entre ser­vice scru­pu­leux de l’État, hé­ri­tage de la mo­rale du passé et en­goue­ment pour les mo­dèles de pen­sée im­por­tés d’Europe. Son sé­jour d’étude en Al­le­magne, ainsi que les ar­rêts qu’il fit en France, coïn­ci­dèrent avec sa dé­cou­verte d’une autre concep­tion des connais­sances hu­maines : « Tout ce qui est hu­main [trouve] comme un écho en nous ; de sorte que, si des idées nou­velles, des théo­ries nou­velles sur­gissent sur la scène du monde et y de­viennent ac­tives, dans la me­sure où la plus no­va­trice même de ces théo­ries est le pro­duit des connais­sances hu­maines… aussi ex­tra­va­gante soit-[elle], nous en nous en por­tons peu ou prou les germes au cœur de nos [propres] pen­sées »5. De re­tour au Ja­pon, l’engagement constant d’Ôgai à dif­fu­ser lit­té­ra­tures, sciences et phi­lo­so­phies étran­gères montre quelle em­preinte in­ef­fa­çable l’universalisme eu­ro­péen avait lais­sée en ce des­cen­dant d’une li­gnée de sa­mou­raïs. Ses lourdes obli­ga­tions pro­fes­sion­nelles (il cu­mula les fonc­tions d’inspecteur gé­né­ral des Ser­vices de santé et de di­rec­teur du Bu­reau mé­di­cal du mi­nis­tère de l’Armée de terre) ne l’empêchèrent pas de se dé­vouer, avec le plus noble es­prit d’altruisme et une éner­gie in­fa­ti­gable, à la tra­duc­tion d’innombrables nou­velles, poé­sies, pièces de théâtre (Dau­det, Gœthe, Schnitz­ler, Schmidt­bonn, Heine, Le­nau, By­ron, Poe, Ib­sen, Strind­berg, Kouz­mine, Tour­gué­niev, Ler­mon­tov, An­dreïev, Dos­toïevski, Tol­stoï…) : « À pré­sent », se fé­li­cita-t-il6, « la lit­té­ra­ture raf­fi­née de l’Ouest est en­trée dans nos terres en même temps que ses prin­cipes phi­lo­so­phiques ul­times ». Bien que fi­dèle au ré­gime im­pé­rial, Ôgai en sou­hai­tait l’évolution. Il par­ta­geait l’inquiétude et dé­fen­dait l’audace des in­tel­lec­tuels, comme en té­moignent son pam­phlet « La Tour du si­lence » (« Chim­moku no tô »7) et les conseils qu’il osa don­ner à Hi­raide Shû, l’avocat des ac­cu­sés de l’affaire Kô­toku qui, comme l’affaire Drey­fus en France, sus­cita la ré­pro­ba­tion gé­né­rale. Il fut, en­fin, le pre­mier grand au­teur du Ja­pon mo­derne.

  1. En ja­po­nais «  ». Haut
  2. Par­fois tra­duit « Rê­ve­ries ». Haut
  3. En ja­po­nais « 妄想 ». Par­fois trans­crit « Môzô ». Haut
  4. En ja­po­nais 森鷗外. De son vrai nom Mori Rin­tarô (森林太郎). Haut
  1. « Chaos ; trad. Em­ma­nuel Lo­ze­rand ». Haut
  2. « “Shi­ga­rami zô­shi” no koro »(« 「柵草紙」のころ »), c’est-à-dire « Le Ter­ri­toire propre de “Notes à contre-cou­rant” », in­édit en fran­çais. Haut
  3. En ja­po­nais « 沈黙の塔 ». Par­fois trans­crit « Chin­moku no tô ». Haut

Ôgai, « Vita sexualis, ou l’Apprentissage amoureux du professeur Kanai Shizuka »

éd. Gallimard-UNESCO, coll. Connaissance de l’Orient, Paris

éd. Gal­li­mard-UNESCO, coll. Connais­sance de l’Orient, Pa­ris

Il s’agit de « Vita sexua­lis »1 de Mori Ôgai2, mé­de­cin mi­li­taire, haut fonc­tion­naire, tra­duc­teur et homme de lettres. Au­cun in­tel­lec­tuel de l’ère Meiji ne ré­sume peut-être mieux qu’Ôgai les chan­ge­ments ra­di­caux qui bou­le­ver­sèrent la so­ciété ja­po­naise en l’espace de quelques dé­cen­nies, entre la fin du XIXe siècle et le dé­but du sui­vant. L’œuvre d’Ôgai et les évé­ne­ments mêmes de sa vie peuvent être lus comme un té­moi­gnage du pro­ces­sus dou­lou­reux qui trans­forma le pays d’un ré­gime semi-féo­dal, tel qu’il était en­core à la chute du shô­gu­nat, en une na­tion ca­pable de ri­va­li­ser de plain-pied avec les puis­sances mon­diales. Se re­trouvent chez lui tous les traits ty­piques de « l’homme nou­veau » de Meiji par­tagé entre ser­vice scru­pu­leux de l’État, hé­ri­tage de la mo­rale du passé et en­goue­ment pour les mo­dèles de pen­sée im­por­tés d’Europe. Son sé­jour d’étude en Al­le­magne, ainsi que les ar­rêts qu’il fit en France, coïn­ci­dèrent avec sa dé­cou­verte d’une autre concep­tion des connais­sances hu­maines : « Tout ce qui est hu­main [trouve] comme un écho en nous ; de sorte que, si des idées nou­velles, des théo­ries nou­velles sur­gissent sur la scène du monde et y de­viennent ac­tives, dans la me­sure où la plus no­va­trice même de ces théo­ries est le pro­duit des connais­sances hu­maines… aussi ex­tra­va­gante soit-[elle], nous en nous en por­tons peu ou prou les germes au cœur de nos [propres] pen­sées »3. De re­tour au Ja­pon, l’engagement constant d’Ôgai à dif­fu­ser lit­té­ra­tures, sciences et phi­lo­so­phies étran­gères montre quelle em­preinte in­ef­fa­çable l’universalisme eu­ro­péen avait lais­sée en ce des­cen­dant d’une li­gnée de sa­mou­raïs. Ses lourdes obli­ga­tions pro­fes­sion­nelles (il cu­mula les fonc­tions d’inspecteur gé­né­ral des Ser­vices de santé et de di­rec­teur du Bu­reau mé­di­cal du mi­nis­tère de l’Armée de terre) ne l’empêchèrent pas de se dé­vouer, avec le plus noble es­prit d’altruisme et une éner­gie in­fa­ti­gable, à la tra­duc­tion d’innombrables nou­velles, poé­sies, pièces de théâtre (Dau­det, Gœthe, Schnitz­ler, Schmidt­bonn, Heine, Le­nau, By­ron, Poe, Ib­sen, Strind­berg, Kouz­mine, Tour­gué­niev, Ler­mon­tov, An­dreïev, Dos­toïevski, Tol­stoï…) : « À pré­sent », se fé­li­cita-t-il4, « la lit­té­ra­ture raf­fi­née de l’Ouest est en­trée dans nos terres en même temps que ses prin­cipes phi­lo­so­phiques ul­times ». Bien que fi­dèle au ré­gime im­pé­rial, Ôgai en sou­hai­tait l’évolution. Il par­ta­geait l’inquiétude et dé­fen­dait l’audace des in­tel­lec­tuels, comme en té­moignent son pam­phlet « La Tour du si­lence » (« Chim­moku no tô »5) et les conseils qu’il osa don­ner à Hi­raide Shû, l’avocat des ac­cu­sés de l’affaire Kô­toku qui, comme l’affaire Drey­fus en France, sus­cita la ré­pro­ba­tion gé­né­rale. Il fut, en­fin, le pre­mier grand au­teur du Ja­pon mo­derne.

  1. En ja­po­nais « ヰタ・セクスアリス ». Haut
  2. En ja­po­nais 森鷗外. De son vrai nom Mori Rin­tarô (森林太郎). Haut
  3. « Chaos ; trad. Em­ma­nuel Lo­ze­rand ». Haut
  1. « “Shi­ga­rami zô­shi” no koro »(« 「柵草紙」のころ »), c’est-à-dire « Le Ter­ri­toire propre de “Notes à contre-cou­rant” », in­édit en fran­çais. Haut
  2. En ja­po­nais « 沈黙の塔 ». Par­fois trans­crit « Chin­moku no tô ». Haut

Ôgai, « L’Oie sauvage »

éd. Cambourakis, Paris

éd. Cam­bou­ra­kis, Pa­ris

Il s’agit de « L’Oie sau­vage » (« Gan »1) de Mori Ôgai2, mé­de­cin mi­li­taire, haut fonc­tion­naire, tra­duc­teur et homme de lettres. Au­cun in­tel­lec­tuel de l’ère Meiji ne ré­sume peut-être mieux qu’Ôgai les chan­ge­ments ra­di­caux qui bou­le­ver­sèrent la so­ciété ja­po­naise en l’espace de quelques dé­cen­nies, entre la fin du XIXe siècle et le dé­but du sui­vant. L’œuvre d’Ôgai et les évé­ne­ments mêmes de sa vie peuvent être lus comme un té­moi­gnage du pro­ces­sus dou­lou­reux qui trans­forma le pays d’un ré­gime semi-féo­dal, tel qu’il était en­core à la chute du shô­gu­nat, en une na­tion ca­pable de ri­va­li­ser de plain-pied avec les puis­sances mon­diales. Se re­trouvent chez lui tous les traits ty­piques de « l’homme nou­veau » de Meiji par­tagé entre ser­vice scru­pu­leux de l’État, hé­ri­tage de la mo­rale du passé et en­goue­ment pour les mo­dèles de pen­sée im­por­tés d’Europe. Son sé­jour d’étude en Al­le­magne, ainsi que les ar­rêts qu’il fit en France, coïn­ci­dèrent avec sa dé­cou­verte d’une autre concep­tion des connais­sances hu­maines : « Tout ce qui est hu­main [trouve] comme un écho en nous ; de sorte que, si des idées nou­velles, des théo­ries nou­velles sur­gissent sur la scène du monde et y de­viennent ac­tives, dans la me­sure où la plus no­va­trice même de ces théo­ries est le pro­duit des connais­sances hu­maines… aussi ex­tra­va­gante soit-[elle], nous en nous en por­tons peu ou prou les germes au cœur de nos [propres] pen­sées »3. De re­tour au Ja­pon, l’engagement constant d’Ôgai à dif­fu­ser lit­té­ra­tures, sciences et phi­lo­so­phies étran­gères montre quelle em­preinte in­ef­fa­çable l’universalisme eu­ro­péen avait lais­sée en ce des­cen­dant d’une li­gnée de sa­mou­raïs. Ses lourdes obli­ga­tions pro­fes­sion­nelles (il cu­mula les fonc­tions d’inspecteur gé­né­ral des Ser­vices de santé et de di­rec­teur du Bu­reau mé­di­cal du mi­nis­tère de l’Armée de terre) ne l’empêchèrent pas de se dé­vouer, avec le plus noble es­prit d’altruisme et une éner­gie in­fa­ti­gable, à la tra­duc­tion d’innombrables nou­velles, poé­sies, pièces de théâtre (Dau­det, Gœthe, Schnitz­ler, Schmidt­bonn, Heine, Le­nau, By­ron, Poe, Ib­sen, Strind­berg, Kouz­mine, Tour­gué­niev, Ler­mon­tov, An­dreïev, Dos­toïevski, Tol­stoï…) : « À pré­sent », se fé­li­cita-t-il4, « la lit­té­ra­ture raf­fi­née de l’Ouest est en­trée dans nos terres en même temps que ses prin­cipes phi­lo­so­phiques ul­times ». Bien que fi­dèle au ré­gime im­pé­rial, Ôgai en sou­hai­tait l’évolution. Il par­ta­geait l’inquiétude et dé­fen­dait l’audace des in­tel­lec­tuels, comme en té­moignent son pam­phlet « La Tour du si­lence » (« Chim­moku no tô »5) et les conseils qu’il osa don­ner à Hi­raide Shû, l’avocat des ac­cu­sés de l’affaire Kô­toku qui, comme l’affaire Drey­fus en France, sus­cita la ré­pro­ba­tion gé­né­rale. Il fut, en­fin, le pre­mier grand au­teur du Ja­pon mo­derne.

  1. En ja­po­nais «  ». Haut
  2. En ja­po­nais 森鷗外. De son vrai nom Mori Rin­tarô (森林太郎). Haut
  3. « Chaos ; trad. Em­ma­nuel Lo­ze­rand ». Haut
  1. « “Shi­ga­rami zô­shi” no koro »(« 「柵草紙」のころ »), c’est-à-dire « Le Ter­ri­toire propre de “Notes à contre-cou­rant” », in­édit en fran­çais. Haut
  2. En ja­po­nais « 沈黙の塔 ». Par­fois trans­crit « Chin­moku no tô ». Haut

Sei-shônagon, « Les Notes de l’oreiller, “Makura no soshi” »

éd. Stock-Delamain et Boutelleau, coll. Le Cabinet cosmopolite, Paris

éd. Stock-De­la­main et Bou­tel­leau, coll. Le Ca­bi­net cos­mo­po­lite, Pa­ris

Il s’agit des « Notes de l’oreiller » (« Ma­kura no sô­shi »1), la pre­mière ma­ni­fes­ta­tion dans les lettres ja­po­naises d’un genre de lit­té­ra­ture qui connaî­tra une grande vogue par la suite : ce­lui des « zui­hitsu »2 (« es­sais au fil du pin­ceau »). On n’y trouve ni plan ni mé­thode — un désordre fan­tai­siste ré­gnant ici en maître, mais un mé­lange d’esquisses sai­sies sur le vif, d’anecdotes, de choses vues, de re­marques per­son­nelles. Leur au­teur était une femme « mo­queuse, pro­vo­cante, inexo­rable »3 ; une dame de la Cour, dont nous ne connais­sons que le pseu­do­nyme : Sei-shô­na­gon4. Ce pseu­do­nyme s’explique (comme ce­lui de Mu­ra­saki-shi­kibu) par la com­bi­nai­son d’un nom de fa­mille avec un titre ho­no­ri­fique — « shô­na­gon » dé­si­gnant un di­gni­taire de la Cour, et « sei » étant la pro­non­cia­tion chi­noise du ca­rac­tère qui forme le pre­mier élé­ment du nom Kiyo­hara, fa­mille à la­quelle elle ap­par­te­nait. En ef­fet, son père n’était autre que le poète Kiyo­hara no Mo­to­suke5, l’un des cinq let­trés de l’Empereur. Et même si quelques-uns sont d’avis que Mo­to­suke ne fut que le père adop­tif de Sei-shô­na­gon, il n’en reste pas moins cer­tain que le mi­lieu où elle passa sa jeu­nesse ne put que fa­vo­ri­ser les pen­chants lit­té­raires qui lui per­mirent, plus tard, de de­ve­nir dame d’honneur de l’Impératrice Sa­dako. En­trée donc à la Cour en 990 apr. J.-C. Sei-shô­na­gon s’y fit re­mar­quer par une pré­sence d’esprit trop vive pour n’être pas à la fois es­ti­mée, haïe et re­dou­tée. Car (et c’est là peut-être son dé­faut) elle écra­sait les autres du poids de son éru­di­tion qu’elle cher­chait à mon­trer à la moindre oc­ca­sion. On ra­conte que les cour­ti­sans, qui crai­gnaient ses plai­san­te­ries, pâ­lis­saient à sa seule ap­proche. La clair­voyante Mu­ra­saki-shi­kibu écrit dans son « Jour­nal » : « Sei-shô­na­gon est une per­sonne qui en im­pose en vé­rité par ses grands airs. Mais sa pré­ten­tion de tout sa­voir et sa fa­çon de se­mer au­tour d’elle les écrits en ca­rac­tères chi­nois, à tout bien consi­dé­rer, ne font que mas­quer de nom­breuses la­cunes. Ceux qui de la sorte se plaisent à se mon­trer dif­fé­rents des autres, s’attirent for­cé­ment le mé­pris et fi­nissent tou­jours très mal »6. De fait, le mal­heur vint frap­per Sei-shô­na­gon quand, peu d’années après, l’ambitieux Fu­ji­wara no Mi­chi­naga par­vint à faire écar­ter l’Impératrice Sa­dako, à l’ombre de la­quelle fleu­ris­sait notre dame d’honneur.

  1. En ja­po­nais « 枕草子 ». Au­tre­fois trans­crit « Ma­koura no ço­chi », « Ma­koura no sôci » ou « Ma­kura no soo­shi ». Haut
  2. En ja­po­nais 随筆. Au­tre­fois trans­crit « zouï-hit­sou ». Haut
  3. Mi­chel Re­von. Haut
  1. En ja­po­nais 清少納言. Au­tre­fois trans­crit Çei Cho­na­gon, Shei Sho­na­gun ou Seï Sô­na­gon. Haut
  2. En ja­po­nais 清原元輔. Au­tre­fois trans­crit Kiyo­wara-no-Mo­to­suke, Kiyo­wara no Mo­to­çouké ou Kiyo­hara no Mo­to­souké. Haut
  3. « Jour­nal ; tra­duit du ja­po­nais par René Sief­fert », p. 67. Haut

Chômei, « Histoires de conversion »

éd. Publications orientalistes de France, coll. Tama, Cergy

éd. Pu­bli­ca­tions orien­ta­listes de France, coll. Tama, Cergy

Il s’agit de Kamo no Chô­mei1, es­sayiste et moine ja­po­nais (XIIe-XIIIe siècle apr. J.-C.). Vers sa ving­tième an­née, étant de­venu or­phe­lin, il per­dit en même temps l’espoir d’hériter de l’office pa­ter­nel — ce­lui de gar­dien du fa­meux temple de Kamo, à Kyôto. Il se voua, dès lors, à la poé­sie et à la mu­sique. Vers sa trente-cin­quième an­née, fort du suc­cès que rem­porta au­près de l’Empereur son re­cueil poé­tique, le « Re­cueil de Chô­mei » (« Chô­mei-shû »2), il re­prit l’espoir de se pro­cu­rer la fonc­tion de son père ; mais il man­quait de sou­tiens, et les in­trigues de la Cour l’éloignèrent dé­fi­ni­ti­ve­ment de la suc­ces­sion et du pa­lais. Cette dé­cep­tion per­son­nelle, ainsi que les dé­sastres et les ca­la­mi­tés qui vinrent frap­per le Ja­pon au même mo­ment (grand in­cen­die de Kyôto en 1177, épou­van­tables fa­mines sui­vies d’épidémies en 1181-1182, trem­ble­ment de terre en 1185), furent au­tant d’occasions pour Chô­mei de res­sen­tir l’instabilité des choses hu­maines, les­quelles lui fai­saient pen­ser « à la ro­sée sur le li­se­ron du ma­tin… : la ro­sée a beau de­meu­rer, elle ne dure ja­mais jusqu’au soir »3. « Au fond, toutes les en­tre­prises hu­maines sont stu­pides et vaines », se dit-il4 ; et au mi­lieu de ces hor­reurs, s’étant rasé la tête, il se re­tira dans une pe­tite ca­bane de dix pieds car­rés, sur le mont Hino5. Et même si, sur l’invitation du shô­gun Sa­ne­tomo, son frère en poé­sie et en mal­heur, il alla pas­ser un peu de temps à Ka­ma­kura, il re­vint bien vite à la so­li­tude de son er­mi­tage. C’est là qu’il com­posa ses trois grands es­sais : 1o « Notes sans titre » (« Mu­myô-shô »6), livre de cri­tique poé­tique ; 2o « His­toires de conver­sion » (« Hos­shin­shû »7), ou­vrage d’édification boud­dhique, plein d’anecdotes sur les per­sonnes en­trées en re­li­gion et ayant re­noncé au siècle ; et sur­tout 3o « Notes de ma ca­bane de moine » (« Hôjô-ki »8), jour­nal in­time mé­di­tant sur la va­nité du monde (« mujô »9) et le ca­rac­tère éphé­mère de tout ce qui existe. Cette der­nière œuvre, mal­gré sa taille mo­deste, de­meure un des grands chefs-d’œuvre du genre « zui­hitsu »10 (« es­sais au fil du pin­ceau ») : « Après les “Notes de l’oreiller” et en at­ten­dant le “Ca­hier des heures oi­sives”, il consti­tue [un] des meilleurs livres d’impressions que nous ait lais­sés la lit­té­ra­ture ja­po­naise », ex­plique Mi­chel Re­von. « Chô­mei ne se contente pas de no­ter, à la for­tune du pin­ceau, des ob­ser­va­tions ou des pen­sées dis­pa­rates, il veut phi­lo­so­pher, écrire d’une ma­nière sui­vie… Et son char­mant écrit, si dé­nué de toute pré­ten­tion, n’en de­vient pas moins un ex­posé ma­gis­tral de la sa­gesse pes­si­miste. »

  1. En ja­po­nais 鴨長明. Au­tre­fois trans­crit Tchô­mei ou Chou­mei. Chô­mei est la lec­ture à la chi­noise des ca­rac­tères 長明, qui se lisent Na­gaa­kira à la ja­po­naise. On di­sait, pa­raît-il, Na­gaa­kira à l’époque de l’auteur ; mais l’usage en a dé­cidé au­tre­ment. Haut
  2. En ja­po­nais « 長明集 », in­édit en fran­çais. Haut
  3. « Notes de ma ca­bane de moine », p. 12. Haut
  4. id. p. 14. Haut
  5. En ja­po­nais 日野山. Haut
  1. En ja­po­nais « 無名抄 ». Au­tre­fois trans­crit « Mou­miôçô ». Haut
  2. En ja­po­nais « 発心集 ». Haut
  3. En ja­po­nais « 方丈記 ». Au­tre­fois trans­crit « Hôd­jôki », « Hô­ziôki » ou « Hou­jouki ». Haut
  4. En ja­po­nais 無常. Haut
  5. En ja­po­nais 随筆. Au­tre­fois trans­crit « zouï-hit­sou ». Haut

Chômei, « Notes sans titre, “Mumyôshô” : propos sur les poètes et la poésie »

éd. Le Bruit du temps, Paris

éd. Le Bruit du temps, Pa­ris

Il s’agit de Kamo no Chô­mei1, es­sayiste et moine ja­po­nais (XIIe-XIIIe siècle apr. J.-C.). Vers sa ving­tième an­née, étant de­venu or­phe­lin, il per­dit en même temps l’espoir d’hériter de l’office pa­ter­nel — ce­lui de gar­dien du fa­meux temple de Kamo, à Kyôto. Il se voua, dès lors, à la poé­sie et à la mu­sique. Vers sa trente-cin­quième an­née, fort du suc­cès que rem­porta au­près de l’Empereur son re­cueil poé­tique, le « Re­cueil de Chô­mei » (« Chô­mei-shû »2), il re­prit l’espoir de se pro­cu­rer la fonc­tion de son père ; mais il man­quait de sou­tiens, et les in­trigues de la Cour l’éloignèrent dé­fi­ni­ti­ve­ment de la suc­ces­sion et du pa­lais. Cette dé­cep­tion per­son­nelle, ainsi que les dé­sastres et les ca­la­mi­tés qui vinrent frap­per le Ja­pon au même mo­ment (grand in­cen­die de Kyôto en 1177, épou­van­tables fa­mines sui­vies d’épidémies en 1181-1182, trem­ble­ment de terre en 1185), furent au­tant d’occasions pour Chô­mei de res­sen­tir l’instabilité des choses hu­maines, les­quelles lui fai­saient pen­ser « à la ro­sée sur le li­se­ron du ma­tin… : la ro­sée a beau de­meu­rer, elle ne dure ja­mais jusqu’au soir »3. « Au fond, toutes les en­tre­prises hu­maines sont stu­pides et vaines », se dit-il4 ; et au mi­lieu de ces hor­reurs, s’étant rasé la tête, il se re­tira dans une pe­tite ca­bane de dix pieds car­rés, sur le mont Hino5. Et même si, sur l’invitation du shô­gun Sa­ne­tomo, son frère en poé­sie et en mal­heur, il alla pas­ser un peu de temps à Ka­ma­kura, il re­vint bien vite à la so­li­tude de son er­mi­tage. C’est là qu’il com­posa ses trois grands es­sais : 1o « Notes sans titre » (« Mu­myô-shô »6), livre de cri­tique poé­tique ; 2o « His­toires de conver­sion » (« Hos­shin­shû »7), ou­vrage d’édification boud­dhique, plein d’anecdotes sur les per­sonnes en­trées en re­li­gion et ayant re­noncé au siècle ; et sur­tout 3o « Notes de ma ca­bane de moine » (« Hôjô-ki »8), jour­nal in­time mé­di­tant sur la va­nité du monde (« mujô »9) et le ca­rac­tère éphé­mère de tout ce qui existe. Cette der­nière œuvre, mal­gré sa taille mo­deste, de­meure un des grands chefs-d’œuvre du genre « zui­hitsu »10 (« es­sais au fil du pin­ceau ») : « Après les “Notes de l’oreiller” et en at­ten­dant le “Ca­hier des heures oi­sives”, il consti­tue [un] des meilleurs livres d’impressions que nous ait lais­sés la lit­té­ra­ture ja­po­naise », ex­plique Mi­chel Re­von. « Chô­mei ne se contente pas de no­ter, à la for­tune du pin­ceau, des ob­ser­va­tions ou des pen­sées dis­pa­rates, il veut phi­lo­so­pher, écrire d’une ma­nière sui­vie… Et son char­mant écrit, si dé­nué de toute pré­ten­tion, n’en de­vient pas moins un ex­posé ma­gis­tral de la sa­gesse pes­si­miste. »

  1. En ja­po­nais 鴨長明. Au­tre­fois trans­crit Tchô­mei ou Chou­mei. Chô­mei est la lec­ture à la chi­noise des ca­rac­tères 長明, qui se lisent Na­gaa­kira à la ja­po­naise. On di­sait, pa­raît-il, Na­gaa­kira à l’époque de l’auteur ; mais l’usage en a dé­cidé au­tre­ment. Haut
  2. En ja­po­nais « 長明集 », in­édit en fran­çais. Haut
  3. « Notes de ma ca­bane de moine », p. 12. Haut
  4. id. p. 14. Haut
  5. En ja­po­nais 日野山. Haut
  1. En ja­po­nais « 無名抄 ». Au­tre­fois trans­crit « Mou­miôçô ». Haut
  2. En ja­po­nais « 発心集 ». Haut
  3. En ja­po­nais « 方丈記 ». Au­tre­fois trans­crit « Hôd­jôki », « Hô­ziôki » ou « Hou­jouki ». Haut
  4. En ja­po­nais 無常. Haut
  5. En ja­po­nais 随筆. Au­tre­fois trans­crit « zouï-hit­sou ». Haut

Chômei, « Notes de ma cabane de moine »

éd. Le Bruit du temps, Paris

éd. Le Bruit du temps, Pa­ris

Il s’agit de Kamo no Chô­mei1, es­sayiste et moine ja­po­nais (XIIe-XIIIe siècle apr. J.-C.). Vers sa ving­tième an­née, étant de­venu or­phe­lin, il per­dit en même temps l’espoir d’hériter de l’office pa­ter­nel — ce­lui de gar­dien du fa­meux temple de Kamo, à Kyôto. Il se voua, dès lors, à la poé­sie et à la mu­sique. Vers sa trente-cin­quième an­née, fort du suc­cès que rem­porta au­près de l’Empereur son re­cueil poé­tique, le « Re­cueil de Chô­mei » (« Chô­mei-shû »2), il re­prit l’espoir de se pro­cu­rer la fonc­tion de son père ; mais il man­quait de sou­tiens, et les in­trigues de la Cour l’éloignèrent dé­fi­ni­ti­ve­ment de la suc­ces­sion et du pa­lais. Cette dé­cep­tion per­son­nelle, ainsi que les dé­sastres et les ca­la­mi­tés qui vinrent frap­per le Ja­pon au même mo­ment (grand in­cen­die de Kyôto en 1177, épou­van­tables fa­mines sui­vies d’épidémies en 1181-1182, trem­ble­ment de terre en 1185), furent au­tant d’occasions pour Chô­mei de res­sen­tir l’instabilité des choses hu­maines, les­quelles lui fai­saient pen­ser « à la ro­sée sur le li­se­ron du ma­tin… : la ro­sée a beau de­meu­rer, elle ne dure ja­mais jusqu’au soir »3. « Au fond, toutes les en­tre­prises hu­maines sont stu­pides et vaines », se dit-il4 ; et au mi­lieu de ces hor­reurs, s’étant rasé la tête, il se re­tira dans une pe­tite ca­bane de dix pieds car­rés, sur le mont Hino5. Et même si, sur l’invitation du shô­gun Sa­ne­tomo, son frère en poé­sie et en mal­heur, il alla pas­ser un peu de temps à Ka­ma­kura, il re­vint bien vite à la so­li­tude de son er­mi­tage. C’est là qu’il com­posa ses trois grands es­sais : 1o « Notes sans titre » (« Mu­myô-shô »6), livre de cri­tique poé­tique ; 2o « His­toires de conver­sion » (« Hos­shin­shû »7), ou­vrage d’édification boud­dhique, plein d’anecdotes sur les per­sonnes en­trées en re­li­gion et ayant re­noncé au siècle ; et sur­tout 3o « Notes de ma ca­bane de moine » (« Hôjô-ki »8), jour­nal in­time mé­di­tant sur la va­nité du monde (« mujô »9) et le ca­rac­tère éphé­mère de tout ce qui existe. Cette der­nière œuvre, mal­gré sa taille mo­deste, de­meure un des grands chefs-d’œuvre du genre « zui­hitsu »10 (« es­sais au fil du pin­ceau ») : « Après les “Notes de l’oreiller” et en at­ten­dant le “Ca­hier des heures oi­sives”, il consti­tue [un] des meilleurs livres d’impressions que nous ait lais­sés la lit­té­ra­ture ja­po­naise », ex­plique Mi­chel Re­von. « Chô­mei ne se contente pas de no­ter, à la for­tune du pin­ceau, des ob­ser­va­tions ou des pen­sées dis­pa­rates, il veut phi­lo­so­pher, écrire d’une ma­nière sui­vie… Et son char­mant écrit, si dé­nué de toute pré­ten­tion, n’en de­vient pas moins un ex­posé ma­gis­tral de la sa­gesse pes­si­miste. »

  1. En ja­po­nais 鴨長明. Au­tre­fois trans­crit Tchô­mei ou Chou­mei. Chô­mei est la lec­ture à la chi­noise des ca­rac­tères 長明, qui se lisent Na­gaa­kira à la ja­po­naise. On di­sait, pa­raît-il, Na­gaa­kira à l’époque de l’auteur ; mais l’usage en a dé­cidé au­tre­ment. Haut
  2. En ja­po­nais « 長明集 », in­édit en fran­çais. Haut
  3. « Notes de ma ca­bane de moine », p. 12. Haut
  4. id. p. 14. Haut
  5. En ja­po­nais 日野山. Haut
  1. En ja­po­nais « 無名抄 ». Au­tre­fois trans­crit « Mou­miôçô ». Haut
  2. En ja­po­nais « 発心集 ». Haut
  3. En ja­po­nais « 方丈記 ». Au­tre­fois trans­crit « Hôd­jôki », « Hô­ziôki » ou « Hou­jouki ». Haut
  4. En ja­po­nais 無常. Haut
  5. En ja­po­nais 随筆. Au­tre­fois trans­crit « zouï-hit­sou ». Haut

Kenkô, « Les Heures oisives, “Tsurezure-gusa” »

éd. Gallimard-UNESCO, coll. Connaissance de l’Orient, Paris

éd. Gal­li­mard-UNESCO, coll. Connais­sance de l’Orient, Pa­ris

Il s’agit du chef-d’œuvre de la lit­té­ra­ture d’ermitage du Ja­pon : le « Ca­hier des heures oi­sives » (« Tsu­re­zure-gusa »1) du moine Yo­shida Kenkô ou Urabe Kenkô2. Ce « Ca­hier » d’une forme très libre (Kenkô pré­tend qu’il s’agit de « ba­ga­telles » écrites « au gré de ses heures oi­sives »3, d’où le titre) consti­tue un en­semble d’anecdotes cu­rieuses et édi­fiantes, em­prun­tées tant aux clas­siques chi­nois et ja­po­nais, qu’au vécu de l’auteur ; d’impressions no­tées au ca­price de la plume ; de ré­flexions de tout ordre sur l’instabilité de la vie, sur l’homme et la femme, sur la re­li­gion et la foi, sur l’amitié et l’amour ; de règles sur le cé­ré­mo­nial et l’étiquette (XIIIe-XIVe siècle). Kenkô ne se rasa la tête qu’à qua­rante-deux ans, peu après la mort de l’Empereur Go Uda4, au­quel il était at­ta­ché. Cela peut ex­pli­quer cer­taines anec­dotes amou­reuses de son œuvre, qu’il se­rait dif­fi­cile de conce­voir comme étant les pa­roles d’un re­li­gieux. S’il avait été moine dès son en­fance, il n’aurait pu écrire d’une ma­nière si vi­vante sur toutes les contin­gences de la vie hu­maine. Le mé­rite et le charme de Kenkô tiennent à sa pro­fonde culture, à son style simple et na­tu­rel, à son goût sûr et dé­li­cat, toutes qua­li­tés qui le rap­prochent de Mon­taigne. Je le tiens pour le plus grand mo­ra­liste, l’esprit le plus har­mo­nieux et le plus com­plet du Ja­pon. « Ses es­sais », dit un orien­ta­liste5, « res­semblent à la conver­sa­tion po­lie d’un homme du monde et ont cet air de sim­pli­cité et cette ai­sance d’expression qui sont en réa­lité le fait d’un art consommé. On ne peut, pour com­men­cer l’étude de l’ancienne lit­té­ra­ture ja­po­naise, faire de meilleur choix que ce­lui du “Ca­hier des heures oi­sives” ». À exa­mi­ner ce « Ca­hier » riche de confi­dences sin­cères, il sem­ble­rait y avoir chez Kenkô deux per­son­na­li­tés : l’homme du monde, adroit et poli, qui même dans la vertu conserva un cer­tain cy­nisme ; et le bonze qui ne re­nonça au monde que pour échap­per à l’attention de ses contem­po­rains. Ces deux élé­ments de son ca­rac­tère se com­binent pour for­mer un type de vieux gar­çon ave­nant, et qui le de­vient plus en­core lorsqu’on mé­dite à loi­sir toutes les choses sen­sibles qu’il a dites, ou toutes celles qu’il a sen­ties sans les dire ou­ver­te­ment. « Le “Ca­hier des heures oi­sives” est un de ces écrits ori­gi­naux, si rares dans toutes les lit­té­ra­tures, qui mé­ritent une étude plus at­ten­tive que maints gros ou­vrages pré­ten­tieux », dit Mi­chel Re­von.

  1. En ja­po­nais « 徒然草 ». Au­tre­fois trans­crit « Tsouré-zouré-gouça », « Tsouré-dzouré-gousa » ou « Tsu­red­zure Gusa ». Haut
  2. En ja­po­nais 吉田兼好 ou 卜部兼好. En réa­lité, Kenkô est la lec­ture à la chi­noise des ca­rac­tères 兼好 qui se lisent Ka­neyo­shi à la ja­po­naise. Haut
  3. p. 45. Haut
  1. En ja­po­nais 後宇多. Au­tre­fois trans­crit Go-ouda. Haut
  2. William George As­ton. Haut