Il s’agit de la « Correspondance » de Françoise de Graffigny 1, femme de lettres française (XVIIIe siècle), dont le bel esprit et l’élégance du style firent dirent à un critique 2 « qu’elle faisait infidélité à son sexe, en usurpant les talents du nôtre ». Née Françoise d’Happoncourt, elle fut mariée — ou pour mieux dire — sacrifiée à François Huguet de Graffigny, homme emporté, jaloux et extrêmement violent. Dès les premières années de vie conjugale, elle se vit exposée aux mépris et aux insultes ; des injures, son mari en vint aux coups, et la chose fit tant d’éclat qu’étant parvenue à la police, il y eut ordre d’emprisonner cet homme brutal qui, sitôt relâché, fit suivre ses premiers excès par quantité d’autres. Il lui arriva plusieurs fois de terrasser son épouse à coups de pied et de poing, et après une fausse couche qu’elle eut, de lui mettre l’épée nue sur l’estomac. La pauvre femme perdit tous ses enfants en bas âge et eut beaucoup à souffrir ; la lettre suivante le montre assez : « Mon cher père », y dit Graffigny 3, « je suis obligée dans l’extrémité où je me trouve de vous supplier de ne me point abandonner et de m’envoyer au plus vite chercher par M. de Rarécourt, car je suis en grand danger et suis toute brisée de coups. Je me jette à votre miséricorde et vous prie que ce soit bien vite ». Après avoir pendant de longues années donné des preuves d’une patience héroïque, elle parvint à obtenir une séparation juridique. Libérée des horribles chaînes qu’elle avait trop longtemps portées, elle vint à Paris. Sa vie n’avait été qu’un tissu de malheurs et de désagréments, et ce fut dans ces malheurs qu’elle puisa le sentiment d’une immense tristesse, d’une mélancolie de tous les instants qui caractérisa son roman « Lettres d’une Péruvienne » : « Il ne me reste », y dit-elle 4, « que la triste consolation de [vous] peindre mes douleurs… Que j’ai de joie à [vous les] dire, à leur donner toutes les sortes d’existences qu’elles peuvent avoir ! Je voudrais les tracer sur le plus dur métal, sur les murs de ma chambre, sur mes habits, sur tout ce qui m’environne, et les exprimer dans toutes les langues ». Mais ce roman et un ou deux autres qu’elle écrivit n’égalèrent jamais tout à fait celui de sa vie ; et plus encore que dans les « Lettres d’une Péruvienne », les lecteurs trouveront de l’intérêt dans les milliers de lettres qui constituent sa véritable « Correspondance ».
France
Graffigny, « Correspondance. Tome VI. Lettres 761-896 (23 octobre 1744-10 septembre 1745) »
Il s’agit de la « Correspondance » de Françoise de Graffigny 1, femme de lettres française (XVIIIe siècle), dont le bel esprit et l’élégance du style firent dirent à un critique 2 « qu’elle faisait infidélité à son sexe, en usurpant les talents du nôtre ». Née Françoise d’Happoncourt, elle fut mariée — ou pour mieux dire — sacrifiée à François Huguet de Graffigny, homme emporté, jaloux et extrêmement violent. Dès les premières années de vie conjugale, elle se vit exposée aux mépris et aux insultes ; des injures, son mari en vint aux coups, et la chose fit tant d’éclat qu’étant parvenue à la police, il y eut ordre d’emprisonner cet homme brutal qui, sitôt relâché, fit suivre ses premiers excès par quantité d’autres. Il lui arriva plusieurs fois de terrasser son épouse à coups de pied et de poing, et après une fausse couche qu’elle eut, de lui mettre l’épée nue sur l’estomac. La pauvre femme perdit tous ses enfants en bas âge et eut beaucoup à souffrir ; la lettre suivante le montre assez : « Mon cher père », y dit Graffigny 3, « je suis obligée dans l’extrémité où je me trouve de vous supplier de ne me point abandonner et de m’envoyer au plus vite chercher par M. de Rarécourt, car je suis en grand danger et suis toute brisée de coups. Je me jette à votre miséricorde et vous prie que ce soit bien vite ». Après avoir pendant de longues années donné des preuves d’une patience héroïque, elle parvint à obtenir une séparation juridique. Libérée des horribles chaînes qu’elle avait trop longtemps portées, elle vint à Paris. Sa vie n’avait été qu’un tissu de malheurs et de désagréments, et ce fut dans ces malheurs qu’elle puisa le sentiment d’une immense tristesse, d’une mélancolie de tous les instants qui caractérisa son roman « Lettres d’une Péruvienne » : « Il ne me reste », y dit-elle 4, « que la triste consolation de [vous] peindre mes douleurs… Que j’ai de joie à [vous les] dire, à leur donner toutes les sortes d’existences qu’elles peuvent avoir ! Je voudrais les tracer sur le plus dur métal, sur les murs de ma chambre, sur mes habits, sur tout ce qui m’environne, et les exprimer dans toutes les langues ». Mais ce roman et un ou deux autres qu’elle écrivit n’égalèrent jamais tout à fait celui de sa vie ; et plus encore que dans les « Lettres d’une Péruvienne », les lecteurs trouveront de l’intérêt dans les milliers de lettres qui constituent sa véritable « Correspondance ».
Graffigny, « Correspondance. Tome V. Lettres 636-760 (3 janvier 1744-21 octobre 1744) »
Il s’agit de la « Correspondance » de Françoise de Graffigny 1, femme de lettres française (XVIIIe siècle), dont le bel esprit et l’élégance du style firent dirent à un critique 2 « qu’elle faisait infidélité à son sexe, en usurpant les talents du nôtre ». Née Françoise d’Happoncourt, elle fut mariée — ou pour mieux dire — sacrifiée à François Huguet de Graffigny, homme emporté, jaloux et extrêmement violent. Dès les premières années de vie conjugale, elle se vit exposée aux mépris et aux insultes ; des injures, son mari en vint aux coups, et la chose fit tant d’éclat qu’étant parvenue à la police, il y eut ordre d’emprisonner cet homme brutal qui, sitôt relâché, fit suivre ses premiers excès par quantité d’autres. Il lui arriva plusieurs fois de terrasser son épouse à coups de pied et de poing, et après une fausse couche qu’elle eut, de lui mettre l’épée nue sur l’estomac. La pauvre femme perdit tous ses enfants en bas âge et eut beaucoup à souffrir ; la lettre suivante le montre assez : « Mon cher père », y dit Graffigny 3, « je suis obligée dans l’extrémité où je me trouve de vous supplier de ne me point abandonner et de m’envoyer au plus vite chercher par M. de Rarécourt, car je suis en grand danger et suis toute brisée de coups. Je me jette à votre miséricorde et vous prie que ce soit bien vite ». Après avoir pendant de longues années donné des preuves d’une patience héroïque, elle parvint à obtenir une séparation juridique. Libérée des horribles chaînes qu’elle avait trop longtemps portées, elle vint à Paris. Sa vie n’avait été qu’un tissu de malheurs et de désagréments, et ce fut dans ces malheurs qu’elle puisa le sentiment d’une immense tristesse, d’une mélancolie de tous les instants qui caractérisa son roman « Lettres d’une Péruvienne » : « Il ne me reste », y dit-elle 4, « que la triste consolation de [vous] peindre mes douleurs… Que j’ai de joie à [vous les] dire, à leur donner toutes les sortes d’existences qu’elles peuvent avoir ! Je voudrais les tracer sur le plus dur métal, sur les murs de ma chambre, sur mes habits, sur tout ce qui m’environne, et les exprimer dans toutes les langues ». Mais ce roman et un ou deux autres qu’elle écrivit n’égalèrent jamais tout à fait celui de sa vie ; et plus encore que dans les « Lettres d’une Péruvienne », les lecteurs trouveront de l’intérêt dans les milliers de lettres qui constituent sa véritable « Correspondance ».
Graffigny, « Correspondance. Tome IV. Lettres 491-635 (30 novembre 1742-2 janvier 1744) »
Il s’agit de la « Correspondance » de Françoise de Graffigny 1, femme de lettres française (XVIIIe siècle), dont le bel esprit et l’élégance du style firent dirent à un critique 2 « qu’elle faisait infidélité à son sexe, en usurpant les talents du nôtre ». Née Françoise d’Happoncourt, elle fut mariée — ou pour mieux dire — sacrifiée à François Huguet de Graffigny, homme emporté, jaloux et extrêmement violent. Dès les premières années de vie conjugale, elle se vit exposée aux mépris et aux insultes ; des injures, son mari en vint aux coups, et la chose fit tant d’éclat qu’étant parvenue à la police, il y eut ordre d’emprisonner cet homme brutal qui, sitôt relâché, fit suivre ses premiers excès par quantité d’autres. Il lui arriva plusieurs fois de terrasser son épouse à coups de pied et de poing, et après une fausse couche qu’elle eut, de lui mettre l’épée nue sur l’estomac. La pauvre femme perdit tous ses enfants en bas âge et eut beaucoup à souffrir ; la lettre suivante le montre assez : « Mon cher père », y dit Graffigny 3, « je suis obligée dans l’extrémité où je me trouve de vous supplier de ne me point abandonner et de m’envoyer au plus vite chercher par M. de Rarécourt, car je suis en grand danger et suis toute brisée de coups. Je me jette à votre miséricorde et vous prie que ce soit bien vite ». Après avoir pendant de longues années donné des preuves d’une patience héroïque, elle parvint à obtenir une séparation juridique. Libérée des horribles chaînes qu’elle avait trop longtemps portées, elle vint à Paris. Sa vie n’avait été qu’un tissu de malheurs et de désagréments, et ce fut dans ces malheurs qu’elle puisa le sentiment d’une immense tristesse, d’une mélancolie de tous les instants qui caractérisa son roman « Lettres d’une Péruvienne » : « Il ne me reste », y dit-elle 4, « que la triste consolation de [vous] peindre mes douleurs… Que j’ai de joie à [vous les] dire, à leur donner toutes les sortes d’existences qu’elles peuvent avoir ! Je voudrais les tracer sur le plus dur métal, sur les murs de ma chambre, sur mes habits, sur tout ce qui m’environne, et les exprimer dans toutes les langues ». Mais ce roman et un ou deux autres qu’elle écrivit n’égalèrent jamais tout à fait celui de sa vie ; et plus encore que dans les « Lettres d’une Péruvienne », les lecteurs trouveront de l’intérêt dans les milliers de lettres qui constituent sa véritable « Correspondance ».
Graffigny, « Correspondance. Tome III. Lettres 309-490 (1ᵉʳ octobre 1740-27 novembre 1742) »
Il s’agit de la « Correspondance » de Françoise de Graffigny 1, femme de lettres française (XVIIIe siècle), dont le bel esprit et l’élégance du style firent dirent à un critique 2 « qu’elle faisait infidélité à son sexe, en usurpant les talents du nôtre ». Née Françoise d’Happoncourt, elle fut mariée — ou pour mieux dire — sacrifiée à François Huguet de Graffigny, homme emporté, jaloux et extrêmement violent. Dès les premières années de vie conjugale, elle se vit exposée aux mépris et aux insultes ; des injures, son mari en vint aux coups, et la chose fit tant d’éclat qu’étant parvenue à la police, il y eut ordre d’emprisonner cet homme brutal qui, sitôt relâché, fit suivre ses premiers excès par quantité d’autres. Il lui arriva plusieurs fois de terrasser son épouse à coups de pied et de poing, et après une fausse couche qu’elle eut, de lui mettre l’épée nue sur l’estomac. La pauvre femme perdit tous ses enfants en bas âge et eut beaucoup à souffrir ; la lettre suivante le montre assez : « Mon cher père », y dit Graffigny 3, « je suis obligée dans l’extrémité où je me trouve de vous supplier de ne me point abandonner et de m’envoyer au plus vite chercher par M. de Rarécourt, car je suis en grand danger et suis toute brisée de coups. Je me jette à votre miséricorde et vous prie que ce soit bien vite ». Après avoir pendant de longues années donné des preuves d’une patience héroïque, elle parvint à obtenir une séparation juridique. Libérée des horribles chaînes qu’elle avait trop longtemps portées, elle vint à Paris. Sa vie n’avait été qu’un tissu de malheurs et de désagréments, et ce fut dans ces malheurs qu’elle puisa le sentiment d’une immense tristesse, d’une mélancolie de tous les instants qui caractérisa son roman « Lettres d’une Péruvienne » : « Il ne me reste », y dit-elle 4, « que la triste consolation de [vous] peindre mes douleurs… Que j’ai de joie à [vous les] dire, à leur donner toutes les sortes d’existences qu’elles peuvent avoir ! Je voudrais les tracer sur le plus dur métal, sur les murs de ma chambre, sur mes habits, sur tout ce qui m’environne, et les exprimer dans toutes les langues ». Mais ce roman et un ou deux autres qu’elle écrivit n’égalèrent jamais tout à fait celui de sa vie ; et plus encore que dans les « Lettres d’une Péruvienne », les lecteurs trouveront de l’intérêt dans les milliers de lettres qui constituent sa véritable « Correspondance ».
Graffigny, « Correspondance. Tome II. Lettres 145-308 (19 juin 1739-24 septembre 1740) »
Il s’agit de la « Correspondance » de Françoise de Graffigny 1, femme de lettres française (XVIIIe siècle), dont le bel esprit et l’élégance du style firent dirent à un critique 2 « qu’elle faisait infidélité à son sexe, en usurpant les talents du nôtre ». Née Françoise d’Happoncourt, elle fut mariée — ou pour mieux dire — sacrifiée à François Huguet de Graffigny, homme emporté, jaloux et extrêmement violent. Dès les premières années de vie conjugale, elle se vit exposée aux mépris et aux insultes ; des injures, son mari en vint aux coups, et la chose fit tant d’éclat qu’étant parvenue à la police, il y eut ordre d’emprisonner cet homme brutal qui, sitôt relâché, fit suivre ses premiers excès par quantité d’autres. Il lui arriva plusieurs fois de terrasser son épouse à coups de pied et de poing, et après une fausse couche qu’elle eut, de lui mettre l’épée nue sur l’estomac. La pauvre femme perdit tous ses enfants en bas âge et eut beaucoup à souffrir ; la lettre suivante le montre assez : « Mon cher père », y dit Graffigny 3, « je suis obligée dans l’extrémité où je me trouve de vous supplier de ne me point abandonner et de m’envoyer au plus vite chercher par M. de Rarécourt, car je suis en grand danger et suis toute brisée de coups. Je me jette à votre miséricorde et vous prie que ce soit bien vite ». Après avoir pendant de longues années donné des preuves d’une patience héroïque, elle parvint à obtenir une séparation juridique. Libérée des horribles chaînes qu’elle avait trop longtemps portées, elle vint à Paris. Sa vie n’avait été qu’un tissu de malheurs et de désagréments, et ce fut dans ces malheurs qu’elle puisa le sentiment d’une immense tristesse, d’une mélancolie de tous les instants qui caractérisa son roman « Lettres d’une Péruvienne » : « Il ne me reste », y dit-elle 4, « que la triste consolation de [vous] peindre mes douleurs… Que j’ai de joie à [vous les] dire, à leur donner toutes les sortes d’existences qu’elles peuvent avoir ! Je voudrais les tracer sur le plus dur métal, sur les murs de ma chambre, sur mes habits, sur tout ce qui m’environne, et les exprimer dans toutes les langues ». Mais ce roman et un ou deux autres qu’elle écrivit n’égalèrent jamais tout à fait celui de sa vie ; et plus encore que dans les « Lettres d’une Péruvienne », les lecteurs trouveront de l’intérêt dans les milliers de lettres qui constituent sa véritable « Correspondance ».
Graffigny, « Correspondance. Tome I. Lettres 1-144 (1716-17 juin 1739) »
Il s’agit de la « Correspondance » de Françoise de Graffigny 1, femme de lettres française (XVIIIe siècle), dont le bel esprit et l’élégance du style firent dirent à un critique 2 « qu’elle faisait infidélité à son sexe, en usurpant les talents du nôtre ». Née Françoise d’Happoncourt, elle fut mariée — ou pour mieux dire — sacrifiée à François Huguet de Graffigny, homme emporté, jaloux et extrêmement violent. Dès les premières années de vie conjugale, elle se vit exposée aux mépris et aux insultes ; des injures, son mari en vint aux coups, et la chose fit tant d’éclat qu’étant parvenue à la police, il y eut ordre d’emprisonner cet homme brutal qui, sitôt relâché, fit suivre ses premiers excès par quantité d’autres. Il lui arriva plusieurs fois de terrasser son épouse à coups de pied et de poing, et après une fausse couche qu’elle eut, de lui mettre l’épée nue sur l’estomac. La pauvre femme perdit tous ses enfants en bas âge et eut beaucoup à souffrir ; la lettre suivante le montre assez : « Mon cher père », y dit Graffigny 3, « je suis obligée dans l’extrémité où je me trouve de vous supplier de ne me point abandonner et de m’envoyer au plus vite chercher par M. de Rarécourt, car je suis en grand danger et suis toute brisée de coups. Je me jette à votre miséricorde et vous prie que ce soit bien vite ». Après avoir pendant de longues années donné des preuves d’une patience héroïque, elle parvint à obtenir une séparation juridique. Libérée des horribles chaînes qu’elle avait trop longtemps portées, elle vint à Paris. Sa vie n’avait été qu’un tissu de malheurs et de désagréments, et ce fut dans ces malheurs qu’elle puisa le sentiment d’une immense tristesse, d’une mélancolie de tous les instants qui caractérisa son roman « Lettres d’une Péruvienne » : « Il ne me reste », y dit-elle 4, « que la triste consolation de [vous] peindre mes douleurs… Que j’ai de joie à [vous les] dire, à leur donner toutes les sortes d’existences qu’elles peuvent avoir ! Je voudrais les tracer sur le plus dur métal, sur les murs de ma chambre, sur mes habits, sur tout ce qui m’environne, et les exprimer dans toutes les langues ». Mais ce roman et un ou deux autres qu’elle écrivit n’égalèrent jamais tout à fait celui de sa vie ; et plus encore que dans les « Lettres d’une Péruvienne », les lecteurs trouveront de l’intérêt dans les milliers de lettres qui constituent sa véritable « Correspondance ».
Galland, « Journal, [pendant] la période parisienne. Volume IV (1714-1715) »
éd. Peeters, coll. Association pour la promotion de l’histoire et de l’archéologie orientales-Mémoires, Louvain
Il s’agit du « Journal » d’Antoine Galland, orientaliste et numismate français (XVIIe-XVIIIe siècle), à qui l’on doit une des œuvres qui modifièrent le plus l’imagination littéraire, sinon profondément, du moins dans la fantaisie, je veux dire les « Mille et une Nuits ». Toute sa vie, Galland vécut seul, presque sans autres amis que ses livres — les seuls qui ne le déçurent jamais. Savant de premier ordre, il s’attachait à étudier les langues orientales et les médailles antiques, propres à jeter quelque lumière — si infime fût-elle — sur les annales du passé. Voyageur, il cherchait les traits négligés par ses devanciers. Souvent heureux dans ses recherches, simple et laborieux, il était, cependant, d’une certaine humeur dans la lecture de ses contemporains, qu’il ne pouvait souffrir d’y voir imprimées des erreurs sans prendre la plume pour les corriger. « J’y trouvai », écrit-il au sujet d’un livre 1, « des explications si fort hors du bon sens, que je fus contraint de cesser la lecture pour la reprendre le matin, de crainte que je n’en puisse dormir. Mais je fus plus d’une heure et demie à m’endormir, nonobstant les efforts que je pus faire pour chasser de mon esprit ces extravagances, dont l’auteur, qui ne s’était pas nommé, se faisait néanmoins assez connaître ». Ses écrits restèrent toujours, pour le nombre et l’importance, au-dessous de son érudition. Un jour, il eut une discussion très vive à l’Académie des inscriptions ; dans une de ses répliques, on remarque ce passage qui montre l’étendue de son activité inlassable et sa haute rigueur : « Pythagore ne demandait à ses disciples que sept ans de silence pour s’instruire des principes de la philosophie avant que d’en écrire ou d’en vouloir juger. Sans que personne l’eût exigé, j’ai gardé un silence plus rigide et plus long dans l’étude des médailles. Ce silence a été de trente années. Pendant tout ce temps-là, je ne me suis pas contenté d’écouter un grand nombre de maîtres habiles, de lire et d’examiner leurs ouvrages ; j’ai encore manié et déchiffré plusieurs milliers de médailles grecques et latines, tant en France qu’en Syrie et en Palestine, à Smyrne, à Constantinople, à Alexandrie et dans les îles de l’Archipel »
Galland, « Journal, [pendant] la période parisienne. Tome III (1712-1713) »
éd. Peeters, coll. Association pour la promotion de l’histoire et de l’archéologie orientales-Mémoires, Louvain
Il s’agit du « Journal » d’Antoine Galland, orientaliste et numismate français (XVIIe-XVIIIe siècle), à qui l’on doit une des œuvres qui modifièrent le plus l’imagination littéraire, sinon profondément, du moins dans la fantaisie, je veux dire les « Mille et une Nuits ». Toute sa vie, Galland vécut seul, presque sans autres amis que ses livres — les seuls qui ne le déçurent jamais. Savant de premier ordre, il s’attachait à étudier les langues orientales et les médailles antiques, propres à jeter quelque lumière — si infime fût-elle — sur les annales du passé. Voyageur, il cherchait les traits négligés par ses devanciers. Souvent heureux dans ses recherches, simple et laborieux, il était, cependant, d’une certaine humeur dans la lecture de ses contemporains, qu’il ne pouvait souffrir d’y voir imprimées des erreurs sans prendre la plume pour les corriger. « J’y trouvai », écrit-il au sujet d’un livre 1, « des explications si fort hors du bon sens, que je fus contraint de cesser la lecture pour la reprendre le matin, de crainte que je n’en puisse dormir. Mais je fus plus d’une heure et demie à m’endormir, nonobstant les efforts que je pus faire pour chasser de mon esprit ces extravagances, dont l’auteur, qui ne s’était pas nommé, se faisait néanmoins assez connaître ». Ses écrits restèrent toujours, pour le nombre et l’importance, au-dessous de son érudition. Un jour, il eut une discussion très vive à l’Académie des inscriptions ; dans une de ses répliques, on remarque ce passage qui montre l’étendue de son activité inlassable et sa haute rigueur : « Pythagore ne demandait à ses disciples que sept ans de silence pour s’instruire des principes de la philosophie avant que d’en écrire ou d’en vouloir juger. Sans que personne l’eût exigé, j’ai gardé un silence plus rigide et plus long dans l’étude des médailles. Ce silence a été de trente années. Pendant tout ce temps-là, je ne me suis pas contenté d’écouter un grand nombre de maîtres habiles, de lire et d’examiner leurs ouvrages ; j’ai encore manié et déchiffré plusieurs milliers de médailles grecques et latines, tant en France qu’en Syrie et en Palestine, à Smyrne, à Constantinople, à Alexandrie et dans les îles de l’Archipel »
Galland, « Journal, [pendant] la période parisienne. Tome II (1710-1711) »
éd. Peeters, coll. Association pour la promotion de l’histoire et de l’archéologie orientales-Mémoires, Louvain
Il s’agit du « Journal » d’Antoine Galland, orientaliste et numismate français (XVIIe-XVIIIe siècle), à qui l’on doit une des œuvres qui modifièrent le plus l’imagination littéraire, sinon profondément, du moins dans la fantaisie, je veux dire les « Mille et une Nuits ». Toute sa vie, Galland vécut seul, presque sans autres amis que ses livres — les seuls qui ne le déçurent jamais. Savant de premier ordre, il s’attachait à étudier les langues orientales et les médailles antiques, propres à jeter quelque lumière — si infime fût-elle — sur les annales du passé. Voyageur, il cherchait les traits négligés par ses devanciers. Souvent heureux dans ses recherches, simple et laborieux, il était, cependant, d’une certaine humeur dans la lecture de ses contemporains, qu’il ne pouvait souffrir d’y voir imprimées des erreurs sans prendre la plume pour les corriger. « J’y trouvai », écrit-il au sujet d’un livre 1, « des explications si fort hors du bon sens, que je fus contraint de cesser la lecture pour la reprendre le matin, de crainte que je n’en puisse dormir. Mais je fus plus d’une heure et demie à m’endormir, nonobstant les efforts que je pus faire pour chasser de mon esprit ces extravagances, dont l’auteur, qui ne s’était pas nommé, se faisait néanmoins assez connaître ». Ses écrits restèrent toujours, pour le nombre et l’importance, au-dessous de son érudition. Un jour, il eut une discussion très vive à l’Académie des inscriptions ; dans une de ses répliques, on remarque ce passage qui montre l’étendue de son activité inlassable et sa haute rigueur : « Pythagore ne demandait à ses disciples que sept ans de silence pour s’instruire des principes de la philosophie avant que d’en écrire ou d’en vouloir juger. Sans que personne l’eût exigé, j’ai gardé un silence plus rigide et plus long dans l’étude des médailles. Ce silence a été de trente années. Pendant tout ce temps-là, je ne me suis pas contenté d’écouter un grand nombre de maîtres habiles, de lire et d’examiner leurs ouvrages ; j’ai encore manié et déchiffré plusieurs milliers de médailles grecques et latines, tant en France qu’en Syrie et en Palestine, à Smyrne, à Constantinople, à Alexandrie et dans les îles de l’Archipel »
Rutilius Namatianus, « Sur son retour »
éd. Les Belles Lettres, coll. des universités de France, Paris
Il s’agit du poème latin « Sur son retour, ou Itinéraire » (« De reditu suo, sive Itinerarium ») de Claudius Rutilius Namatianus 1. Tout ce qu’on sait de l’auteur nous vient de son poème. Originaire de la Gaule, d’un milieu de grands propriétaires de la Narbonnaise, tous représentants de la haute aristocratie, il fut nommé chef des services de la police (« magister officiorum »), puis préfet de Rome en 414 apr. J.-C. Le début de « Sur son retour » exprime de façon inoubliable l’attachement à la fois intellectuel et affectif qu’inspirait à ce fonctionnaire la grandeur de Rome, au moment même où elle allait être foulée aux pieds des barbares. Qui ne se rappelle, parmi ceux qui l’ont lu, son éloge plein d’amour pour cette Cité éternelle ; plein de tendresse pour cette reine vénérable ; plein de regret pour cet astre sur le point de s’éclipser ? « Écoute », dit-il 2, « ô reine si belle d’un monde qui t’appartient, ô Rome, admise parmi les astres du ciel !… Illustre par des guerres justes et une paix sans insolence, ta gloire t’a portée au faîte de la puissance… Le regard… est brouillé par l’éclat de tes temples ; ainsi doivent être, je pense, les demeures des dieux… » Mais, quelque agrément qu’il trouvât dans la capitale du monde, Rutilius Namatianus la quitta en 417 apr. J.-C. pour voler au secours de sa Gaule natale, et tâcher de réparer par sa présence et son autorité les maux que les barbares venaient d’y causer : « Ma fortune », dit-il 3, « m’arrache à [la Ville] aimée, et enfant de la Gaule, les campagnes gauloises me rappellent. Elles sont, certes, fort enlaidies par de longues guerres ; mais, moins elles sont avenantes, plus elles sont à plaindre ». Ce voyage lui inspira le poème qui a sauvé son nom de l’oubli. Rutilius Namatianus y décrit ce qu’il voit ; et ses descriptions sont fort touchantes, surtout lorsqu’il parle du délabrement de la latinité. La vue des vestiges ; des remparts effondrés ; des monuments ensevelis sous de vastes décombres, lui suggère cette pensée : « Ne nous indignons pas si les corps des mortels ont une fin : des exemples nous montrent que les villes peuvent mourir ! » (« Non indignemur mortalia corpora solvi : cernimus exemplis oppida posse mori ! »). Ce cri de douleur du noble Romain qui sent tout chanceler autour de lui a quelque chose de sublime. Il est dommage que son poème ne soit pas parvenu en entier. Nous n’en avons que le livre I (644 vers) et le début du livre II (68 vers), ainsi que deux passages mutilés découverts en 1973. La fin est perdue.
« Mission Pavie. Géographie et Voyages. Tome VII. Journal de marche • Événements du Siam »
Il s’agit d’Auguste Pavie, explorateur français (XIXe-XXe siècle) qui, seul ou avec quelques compagnons fidèles, sillonna pendant des décennies le Cambodge et le Laos. La vocation d’explorateur de Pavie, timide et modeste sergent, fils de ses œuvres, ne se révéla que dans le petit port cambodgien de Kampot 1, où il débarqua en tant qu’agent du télégraphe. Dans un premier temps, il vécut isolé, seul Européen ; mais séduit par le charme du pays et des habitants, il chercha à connaître leur langue et leurs coutumes. Un bonze lettré lui servit d’initiateur. Pavie découvrit chez ce dernier « une sorte de coffre laqué rouge et noir, orné de dorures, et [contenant] plusieurs centaines de manuscrits sur feuilles de palmier… : livres sur l’astronomie, l’astrologie, la chiromancie et la divination… ; romans [relatant] les existences passées du Bouddha ; [manuels] sur les usages : éducation, codes, lois » 2. En même temps qu’il était charmé par les édifices de la bonzerie qui dormaient à l’ombre des figuiers, Pavie entrevoyait toute la richesse de cette antique civilisation khmère dont des « restes de littérature et de théâtre », de « vagues idées de dessin et de musique » conservaient pieusement « un souvenir nébuleux » 3. Pavie se mit à s’entretenir familièrement avec les habitants et acquit peu à peu une connaissance intime de l’âme indigène qui lui servit par la suite. De ses sorties au bord de la mer, il rapporta en outre une collection de mollusques et de coquilles, qu’il envoya à l’Exposition de Saïgon. Ces travaux retinrent l’attention de Le Myre de Vilers, gouverneur de Cochinchine. Chargé par ce dernier en 1880 d’une première et dure mission, Pavie parcourut la région inexplorée qui s’étendait du golfe de Siam au Mékong, en dressant une carte et une relation de voyage afin d’établir une ligne télégraphique. Ce fut chose faite en 1883 avec la ligne Saïgon-Bangkok de plus d’un millier de kilomètres. Pavie avait montré de telles dispositions, qu’on le chargea aussitôt d’une autre mission : celle d’explorer le Laos afin d’élaborer la première carte complète de l’Indochine. Pareilles missions étaient peut-être un honneur, mais combien les auraient refusées ! Si Pavie les accepta, c’est par crainte de se faire devancer ; car il voulait être le premier inventeur de ces forêts et de ces monts où même les indigènes ne s’aventuraient qu’à contrecœur. « Faites », dit-il, en avouant la pointe d’orgueil dans ses projets 4, « faites que je sois le premier ; que j’aille le plus loin ; que je parte tout de suite et tout seul ; et qu’on s’en rapporte à moi. La France et la République n’auront jamais été mieux servies, dites-le-leur. Le gouvernement de Cochinchine, m’ayant cru, m’a chargé d’unir Saïgon à Bangkok ; c’est fini. Je veux marcher en avant… ; chose naturelle, il me faut une tâche plus grande… Si vous voulez, je l’aurai. Donnez donc. Vive la République ! »
- En khmer កំពត.
- « Géographie et Voyages. Tome I », p. 14-15.
« Mission Pavie. Géographie et Voyages. Tome VI. Passage du Mékong au Tonkin »
Il s’agit d’Auguste Pavie, explorateur français (XIXe-XXe siècle) qui, seul ou avec quelques compagnons fidèles, sillonna pendant des décennies le Cambodge et le Laos. La vocation d’explorateur de Pavie, timide et modeste sergent, fils de ses œuvres, ne se révéla que dans le petit port cambodgien de Kampot 1, où il débarqua en tant qu’agent du télégraphe. Dans un premier temps, il vécut isolé, seul Européen ; mais séduit par le charme du pays et des habitants, il chercha à connaître leur langue et leurs coutumes. Un bonze lettré lui servit d’initiateur. Pavie découvrit chez ce dernier « une sorte de coffre laqué rouge et noir, orné de dorures, et [contenant] plusieurs centaines de manuscrits sur feuilles de palmier… : livres sur l’astronomie, l’astrologie, la chiromancie et la divination… ; romans [relatant] les existences passées du Bouddha ; [manuels] sur les usages : éducation, codes, lois » 2. En même temps qu’il était charmé par les édifices de la bonzerie qui dormaient à l’ombre des figuiers, Pavie entrevoyait toute la richesse de cette antique civilisation khmère dont des « restes de littérature et de théâtre », de « vagues idées de dessin et de musique » conservaient pieusement « un souvenir nébuleux » 3. Pavie se mit à s’entretenir familièrement avec les habitants et acquit peu à peu une connaissance intime de l’âme indigène qui lui servit par la suite. De ses sorties au bord de la mer, il rapporta en outre une collection de mollusques et de coquilles, qu’il envoya à l’Exposition de Saïgon. Ces travaux retinrent l’attention de Le Myre de Vilers, gouverneur de Cochinchine. Chargé par ce dernier en 1880 d’une première et dure mission, Pavie parcourut la région inexplorée qui s’étendait du golfe de Siam au Mékong, en dressant une carte et une relation de voyage afin d’établir une ligne télégraphique. Ce fut chose faite en 1883 avec la ligne Saïgon-Bangkok de plus d’un millier de kilomètres. Pavie avait montré de telles dispositions, qu’on le chargea aussitôt d’une autre mission : celle d’explorer le Laos afin d’élaborer la première carte complète de l’Indochine. Pareilles missions étaient peut-être un honneur, mais combien les auraient refusées ! Si Pavie les accepta, c’est par crainte de se faire devancer ; car il voulait être le premier inventeur de ces forêts et de ces monts où même les indigènes ne s’aventuraient qu’à contrecœur. « Faites », dit-il, en avouant la pointe d’orgueil dans ses projets 4, « faites que je sois le premier ; que j’aille le plus loin ; que je parte tout de suite et tout seul ; et qu’on s’en rapporte à moi. La France et la République n’auront jamais été mieux servies, dites-le-leur. Le gouvernement de Cochinchine, m’ayant cru, m’a chargé d’unir Saïgon à Bangkok ; c’est fini. Je veux marcher en avant… ; chose naturelle, il me faut une tâche plus grande… Si vous voulez, je l’aurai. Donnez donc. Vive la République ! »
- En khmer កំពត.
- « Géographie et Voyages. Tome I », p. 14-15.