Icône Mot-clef19ᵉ siècle

Joubert, « Essais (1779-1821) »

éd. A. G. Nizet, Paris

éd. A. G. Ni­zet, Pa­ris

Il s’agit de , un des plus grands sty­listes (XVIIIe-XIXe siècle). Cet sin­gu­lier ne pu­blia rien de son vi­vant, tant il te­nait peu à la gloire, et ne fit rien d’autre, lit­té­ra­le­ment par­lant, pen­dant toute sa , que de tra­vailler à ses «Pen­sées», écri­vant, ra­tu­rant, ajou­tant, re­tran­chant et n’en fi­nis­sant ja­mais. À sa en 1824, il lais­sait der­rière lui deux cent cinq car­nets, com­plé­tés par soixante liasses de pa­piers où se mê­laient, dans une grande confu­sion, des notes, des bribes d’, des brouillons de lettres. Ce n’est que bien des an­nées plus tard que Jean-Bap­tiste-Mi­chel Du­chesne, ne­veu de Jou­bert, en fit un mince re­cueil, qu’il re­mit à l’illustre Cha­teau­briand, le­quel se char­gea de le pré­fa­cer et d’y mettre un peu d’ordre. Du­chesne fit donc seul le choix de cette pre­mière édi­tion des «Pen­sées», écar­tant celles qui étaient dif­fi­ci­le­ment dé­chif­frables, re­tou­chant celles qui lui sem­blaient trop longues ou trop courtes. Bien qu’ami des lettres, il n’avait pas un es­prit as­sez exercé pour que ce choix fût sa­tis­fai­sant, et il est dom­mage que sur la re­com­man­da­tion du nom de Cha­teau­briand on se soit ha­bi­tué, pen­dant long­temps, à ju­ger Jou­bert sur une édi­tion qui, étant in­com­plète et fau­tive, ne le montre pas dans toute sa splen­deur lit­té­raire et phi­lo­so­phique. Mais qui est donc Jou­bert? Quel est cet in­connu, cet , cet in­édit qui s’était fait de la une cer­taine idée qui l’empêchait de rien ache­ver? Voici com­ment Sainte-Beuve ré­pond à cette ques­tion : «Ce fut un de ces heu­reux qui passent leur vie à pen­ser; à conver­ser avec leurs amis; à son­ger dans la ; à mé­di­ter quelque grand ou­vrage qu’ils n’accompliront ja­mais, et qui ne nous ar­rive qu’en frag­ments». Sur l’un de ses car­nets, Jou­bert écri­vait 1 : «Je suis comme Mon­taigne im­propre au dis­cours continu». On peut y lire un aveu d’impuissance; on peut y lire aussi la marque d’une chez cet homme qui se di­sait avare «de [son] encre» 2, et qui ne vou­lait «[se] don­ner la peine d’exprimer, avec soin, que des choses dignes d’être écrites sur de la soie ou sur l’airain» 3. Pen­sant pour la seule vo­lupté de pen­ser, pen­sant pa­tiem­ment, il at­ten­dait, pour cou­cher un mot, que la goutte d’encre qui de­vait tom­ber de sa plume se chan­geât en «goutte de lu­mière» 4, «tour­menté» qu’il était «par la mau­dite am­bi­tion de mettre tou­jours tout un livre dans une page, toute une page dans une phrase et cette phrase dans un mot» 5.

  1. «Car­nets. Tome II», p. 240. Icône Haut
  2. «Cor­res­pon­dance. Tome I», p. 101. Icône Haut
  3. id. Icône Haut
  1. «Car­nets. Tome I», p. 662. Icône Haut
  2. «Car­nets. Tome II», p. 485. Icône Haut

Humbert, « Le Japon illustré. Tome II »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de la re­la­tion «Le illus­tré» d’ 1, di­plo­mate fran­co­phone (XIXe siècle). Dès les pre­miers contacts qu’ils eurent avec les mar­chands ou oc­ci­den­taux, à par­tir de 1543 apr. J.-C., les s’intéressèrent à nos in­ven­tions et se mirent no­tam­ment à construire des «hor­loges mé­ca­niques» («wa­do­kei» 2) qui, bien que pro­cé­dant des mêmes prin­cipes que les nôtres, mon­traient une ori­gi­na­lité in­dé­niable. Après que l’Empire du se fut, à par­tir de 1641 apr. J.-C., fermé aux (pé­riode Sa­koku), des ob­jets d’ conti­nuèrent ce­pen­dant à être im­por­tés. Un cer­tain nombre de montres suisses de luxe pé­né­trèrent au Ja­pon par la dès la fin du XVIIIe siècle, si­non avant. La preuve en est dans celles, si­gnées de d’horlogers hel­vé­tiques, que l’on y a re­trou­vées plus tard. Ce n’est tou­te­fois qu’aux der­niers jours du shô­gu­nat (pé­riode Ba­ku­matsu) dans les an­nées 1850 et 1860 que les im­por­ta­tions de montres s’organisèrent vrai­ment. À la si­gna­ture des pre­miers trai­tés nippo-suisses, le Conseil fé­dé­ral de la Confé­dé­ra­tion dé­si­gna l’ Ro­dolphe Lin­dau, agent de l’Union hor­lo­gère 3, et le Neu­châ­te­lois, Aimé Hum­bert, pré­sident de cette Union, pour se rendre en mis­sion au Ja­pon; et ce, dans le but de ne plus dé­pendre des com­pa­gnies in­ter­mé­diaires qui contrô­laient les de l’. Les am­bas­sades po­li­tiques et com­mer­ciales de ces deux hommes per­mirent de re­cueillir, sur une trop peu connue en­core, mais de plus en plus mê­lée aux in­té­rêts mon­diaux, de nom­breux té­moi­gnages, es­tampes, , illus­trées, etc. Ce sont ces do­cu­ments qui, joints à des sou­ve­nirs per­son­nels, ser­virent de base aux de voyage que Lin­dau et Hum­bert firent pa­raître en 1864 et 1870.

  1. On ren­contre aussi la gra­phie Aimé Hum­bert-Droz. Icône Haut
  2. En ja­po­nais 和時計. Icône Haut
  1. «Cette Union [hor­lo­gère] était un comp­toir d’escompte, de dé­pôts et d’exportation, une sorte de banque des­ti­née à sou­te­nir les fa­bri­cants d’horlogerie aux prises avec les dif­fi­cul­tés de la fin des an­nées 1850», dit M. Fran­çois Je­quier. Icône Haut

Humbert, « Le Japon illustré. Tome I »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de la re­la­tion «Le illus­tré» d’ 1, di­plo­mate fran­co­phone (XIXe siècle). Dès les pre­miers contacts qu’ils eurent avec les mar­chands ou oc­ci­den­taux, à par­tir de 1543 apr. J.-C., les s’intéressèrent à nos in­ven­tions et se mirent no­tam­ment à construire des «hor­loges mé­ca­niques» («wa­do­kei» 2) qui, bien que pro­cé­dant des mêmes prin­cipes que les nôtres, mon­traient une ori­gi­na­lité in­dé­niable. Après que l’Empire du se fut, à par­tir de 1641 apr. J.-C., fermé aux (pé­riode Sa­koku), des ob­jets d’ conti­nuèrent ce­pen­dant à être im­por­tés. Un cer­tain nombre de montres suisses de luxe pé­né­trèrent au Ja­pon par la dès la fin du XVIIIe siècle, si­non avant. La preuve en est dans celles, si­gnées de d’horlogers hel­vé­tiques, que l’on y a re­trou­vées plus tard. Ce n’est tou­te­fois qu’aux der­niers jours du shô­gu­nat (pé­riode Ba­ku­matsu) dans les an­nées 1850 et 1860 que les im­por­ta­tions de montres s’organisèrent vrai­ment. À la si­gna­ture des pre­miers trai­tés nippo-suisses, le Conseil fé­dé­ral de la Confé­dé­ra­tion dé­si­gna l’ Ro­dolphe Lin­dau, agent de l’Union hor­lo­gère 3, et le Neu­châ­te­lois, Aimé Hum­bert, pré­sident de cette Union, pour se rendre en mis­sion au Ja­pon; et ce, dans le but de ne plus dé­pendre des com­pa­gnies in­ter­mé­diaires qui contrô­laient les de l’. Les am­bas­sades po­li­tiques et com­mer­ciales de ces deux hommes per­mirent de re­cueillir, sur une trop peu connue en­core, mais de plus en plus mê­lée aux in­té­rêts mon­diaux, de nom­breux té­moi­gnages, es­tampes, , illus­trées, etc. Ce sont ces do­cu­ments qui, joints à des sou­ve­nirs per­son­nels, ser­virent de base aux de voyage que Lin­dau et Hum­bert firent pa­raître en 1864 et 1870.

  1. On ren­contre aussi la gra­phie Aimé Hum­bert-Droz. Icône Haut
  2. En ja­po­nais 和時計. Icône Haut
  1. «Cette Union [hor­lo­gère] était un comp­toir d’escompte, de dé­pôts et d’exportation, une sorte de banque des­ti­née à sou­te­nir les fa­bri­cants d’horlogerie aux prises avec les dif­fi­cul­tés de la fin des an­nées 1850», dit M. Fran­çois Je­quier. Icône Haut

Lindau, « Un Voyage autour du Japon »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de la re­la­tion «Un Voyage au­tour du » de Ro­dolphe Lin­dau 1, di­plo­mate fran­co­phone (XIXe siècle). Dès les pre­miers contacts qu’ils eurent avec les mar­chands ou oc­ci­den­taux, à par­tir de 1543 apr. J.-C., les s’intéressèrent à nos in­ven­tions et se mirent no­tam­ment à construire des «hor­loges mé­ca­niques» («wa­do­kei» 2) qui, bien que pro­cé­dant des mêmes prin­cipes que les nôtres, mon­traient une ori­gi­na­lité in­dé­niable. Après que l’Empire du se fut, à par­tir de 1641 apr. J.-C., fermé aux (pé­riode Sa­koku), des ob­jets d’ conti­nuèrent ce­pen­dant à être im­por­tés. Un cer­tain nombre de montres suisses de luxe pé­né­trèrent au Ja­pon par la dès la fin du XVIIIe siècle, si­non avant. La preuve en est dans celles, si­gnées de d’horlogers hel­vé­tiques, que l’on y a re­trou­vées plus tard. Ce n’est tou­te­fois qu’aux der­niers jours du shô­gu­nat (pé­riode Ba­ku­matsu) dans les an­nées 1850 et 1860 que les im­por­ta­tions de montres s’organisèrent vrai­ment. À la si­gna­ture des pre­miers trai­tés nippo-suisses, le Conseil fé­dé­ral de la Confé­dé­ra­tion dé­si­gna l’ Ro­dolphe Lin­dau, agent de l’Union hor­lo­gère 3, et le Neu­châ­te­lois, , pré­sident de cette Union, pour se rendre en mis­sion au Ja­pon; et ce, dans le but de ne plus dé­pendre des com­pa­gnies in­ter­mé­diaires qui contrô­laient les de l’. Les am­bas­sades po­li­tiques et com­mer­ciales de ces deux hommes per­mirent de re­cueillir, sur une trop peu connue en­core, mais de plus en plus mê­lée aux in­té­rêts mon­diaux, de nom­breux té­moi­gnages, es­tampes, , illus­trées, etc. Ce sont ces do­cu­ments qui, joints à des sou­ve­nirs per­son­nels, ser­virent de base aux de voyage que Lin­dau et Hum­bert firent pa­raître en 1864 et 1870.

  1. En al­le­mand Ru­dolf Lin­dau. Icône Haut
  2. En ja­po­nais 和時計. Icône Haut
  1. «Cette Union [hor­lo­gère] était un comp­toir d’escompte, de dé­pôts et d’exportation, une sorte de banque des­ti­née à sou­te­nir les fa­bri­cants d’horlogerie aux prises avec les dif­fi­cul­tés de la fin des an­nées 1850», dit M. Fran­çois Je­quier. Icône Haut

« Révolté ou révolutionnaire ? Sándor Petőfi à travers son journal, ses lettres [et] écrits polémiques »

éd. Corvina-Odéon Diffusion, Budapest-Paris

éd. Cor­vina-Odéon Dif­fu­sion, Bu­da­pest-Pa­ris

Il s’agit de la prose de  1, le plus im­por­tant des hon­grois, le chantre au tem­pé­ra­ment mi­li­taire et à l’ hé­roïque et pas­sion­née, qui a ex­halé, dans son œuvre comme dans sa , un ef­fréné de la (XIXe siècle). «Ce n’est pas seule­ment à une pré­di­ca­tion», dit un  2, «que Petœfi a consa­cré son ta­lent; sa vie en­tière est la mise en œuvre de ce pro­gramme… Cha­cune de ses pa­roles est une ac­tion. Il ne dit pas : “Souf­frez! Es­pé­rez!”, mais il souffre et il es­père.» Le jour, Petœfi ap­pelle la lutte et en­gage la ba­taille; la , il écrit au bi­vouac, en face de l’ennemi, au bruit des avant-postes, aux hen­nis­se­ments des che­vaux. Il est fou­gueux, brû­lant, ex­ces­sif même. Avec lui, on as­siste à la sai­sis­sante vi­sion de mê­lées fu­rieuses où le jaillit à flots au mi­lieu «du bruit des , des cla­meurs des clai­rons et des foudres du bronze». Tyr­tée des mo­dernes, il trouve, parmi les bou­le­ver­se­ments, le se­cret des ha­rangues qui en­traînent à la vic­toire, font cou­rir joyeu­se­ment vers la et dé­cident les dé­voue­ments hé­roïques. Il prie ar­dem­ment de ne pas mou­rir dans un lit, calé entre des oreillers, mais sur le champ d’, comme sol­dat de «la li­berté du ». Il a tout pour lui : le , le mo­ment his­to­rique, le des­tin hors sé­rie; et quand à vingt-six ans seule­ment, il tombe dans cette sainte , le qui chante ses , le peuple dont il est né et pour le­quel il est mort, ne veut pas croire que la ait osé re­prendre sa dé­pouille mor­telle; et si d’aventure, au mi­lieu du si­lence, quelque ber­ger en­tonne dans la lande : «De­bout, Hon­grois, contre la horde qui convoite nos biens, notre vie!… Mille ans nous ob­servent, nous jugent, d’Attila jusqu’à Rákóczi!», aus­si­tôt le brave peuple de s’écrie sous le chaume : «Vous voyez bien que Petœfi n’est pas mort! Ne re­con­nais­sez-vous pas sa ?»

  1. En hon­grois Petőfi Sán­dor. Par­fois trans­crit Alexandre Petœfi ou Alexandre Petœfy. Icône Haut
  1. Saint-René Taillan­dier. Icône Haut

Gontcharov, « La Frégate “Pallas” »

éd. L’Âge d’homme, coll. Classiques slaves, Lausanne

éd. L’Âge d’, coll. Clas­siques slaves, Lau­sanne

Il s’agit de «La Fré­gate “Pal­las”» («Fre­gat “Pal­lada”» 1), une sé­rie de lettres et d’impressions écrites par Ivan Gont­cha­rov pen­dant son voyage au­tour du (1852-1855). À la grande sur­prise de ses amis qui le sa­vaient le plus ca­sa­nier des hommes, Gont­cha­rov ac­cepta de fuir l’ gris et pous­sié­reux de Saint-Pé­ters­bourg, et de re­joindre un voyage di­plo­ma­tique vi­sant à de­van­cer les An­glo-Saxons en ou­vrant l’Extrême- au . Le père d’«Oblo­mov», le ro­man­cier de la pa­resse, de la non­cha­lance congé­ni­tale, le cam­pa­gnard «né au mi­lieu des terres et n’ayant ja­mais vu la » 2, le voilà donc à bord d’une fré­gate prête à le­ver l’ancre! Ce voyage in­at­tendu était en fait la réa­li­sa­tion d’un vieux rêve, ins­piré par les ré­cits de en­ten­dus dans son en­fance; c’était aussi une sorte de coup de tête, le pre­mier et le der­nier qu’on connaisse à l’actif de Gont­cha­rov. Lui-même, une fois que la fré­gate eut quitté le port, s’étonna de son au­dace et me­sura en­fin l’énormité de son en­tre­prise. Il se sen­tit fai­blir et pensa déjà au re­tour, as­sailli de mille ap­pré­hen­sions : le de mer, les cli­mats tro­pi­caux, les fièvres ma­lignes, les … Ah, les tem­pêtes! «Je me ré­veillais», dit-il 3, «trem­blant et en sueur; car un na­vire, après tout, aussi so­lide soit-il, aussi adapté à son élé­ment, qu’est-ce d’autre qu’un mor­ceau de bois, une cor­beille sur l’?» Puis, tant bien que mal, il put se per­sua­der que l’homme mo­derne avait di­mi­nué les in­cer­ti­tudes des et les dan­gers qui les ac­com­pa­gnaient. On n’était plus aux où Co­lomb et Vasco de Gama, du pont de leur na­vire, leur tour­née vers le large, ten­taient de son­der le mys­tère étendu de­vant leurs yeux. «L’homme de lettres qui voyage [aujourd’hui], bâille mol­le­ment; re­garde l’océan sans bornes avec in­do­lence; se de­mande s’il y a de bons hô­tels au Bré­sil, des blan­chis­seuses sur les Sand­wich, ou com­ment se rendre en Aus­tra­lie», dit Gont­cha­rov. Et il conclut : «Les par­ties du monde se rap­prochent : d’ en , il n’y a qu’un pas [grâce aux] pro­grès gi­gan­tesques de la . Pres­sons-nous donc de nous mettre en route; car la des loin­tains voyages dis­pa­raît non de jour en jour, mais d’heure en heure! Peut-être sommes-nous les der­niers grands au sens où l’étaient les Ar­go­nautes»

  1. En russe «Фрегат “Паллада”». Icône Haut
  2. p. 15. Icône Haut
  1. p. 17. Icône Haut

« Mission Pavie. Géographie et Voyages. Tome VII. Journal de marche • Événements du Siam »

éd. E. Leroux, Paris

éd. E. Le­roux, Pa­ris

Il s’agit d’, ex­plo­ra­teur (XIXe-XXe siècle) qui, seul ou avec quelques com­pa­gnons fi­dèles, sillonna pen­dant des dé­cen­nies le et le . La vo­ca­tion d’explorateur de Pa­vie, ti­mide et mo­deste ser­gent, fils de ses œuvres, ne se ré­véla que dans le pe­tit port de Kam­pot 1, où il dé­bar­qua en tant qu’agent du té­lé­graphe. Dans un pre­mier , il vé­cut isolé, seul Eu­ro­péen; mais sé­duit par le charme du pays et des ha­bi­tants, il cher­cha à connaître leur et leurs cou­tumes. Un bonze let­tré lui ser­vit d’initiateur. Pa­vie dé­cou­vrit chez ce der­nier «une sorte de coffre la­qué rouge et noir, orné de do­rures, et [conte­nant] plu­sieurs cen­taines de sur feuilles de pal­mier… : sur l’, l’, la chi­ro­man­cie et la ; ro­mans [re­la­tant] les exis­tences pas­sées du ; [ma­nuels] sur les usages : , codes, » 2. En même temps qu’il était charmé par les édi­fices de la bon­ze­rie qui dor­maient à l’ombre des fi­guiers, Pa­vie en­tre­voyait toute la de cette an­tique khmère dont des «restes de lit­té­ra­ture et de », de «vagues idées de et de » conser­vaient pieu­se­ment «un né­bu­leux» 3. Pa­vie se mit à s’entretenir fa­mi­liè­re­ment avec les ha­bi­tants et ac­quit peu à peu une connais­sance in­time de l’ in­di­gène qui lui ser­vit par la suite. De ses sor­ties au bord de la , il rap­porta en outre une col­lec­tion de et de co­quilles, qu’il en­voya à l’Exposition de Saï­gon. Ces tra­vaux re­tinrent l’attention de Le Myre de Vi­lers, gou­ver­neur de Co­chin­chine. Chargé par ce der­nier en 1880 d’une pre­mière et dure mis­sion, Pa­vie par­cou­rut la ré­gion in­ex­plo­rée qui s’étendait du golfe de Siam au Mé­kong, en dres­sant une carte et une afin d’établir une ligne té­lé­gra­phique. Ce fut chose faite en 1883 avec la ligne Saï­gon-Bang­kok de plus d’un mil­lier de ki­lo­mètres. Pa­vie avait mon­tré de telles dis­po­si­tions, qu’on le char­gea aus­si­tôt d’une autre mis­sion : celle d’explorer le Laos afin d’élaborer la pre­mière carte com­plète de l’. Pa­reilles étaient peut-être un , mais com­bien les au­raient re­fu­sées! Si Pa­vie les ac­cepta, c’est par crainte de se faire de­van­cer; car il vou­lait être le pre­mier in­ven­teur de ces fo­rêts et de ces monts où même les in­di­gènes ne s’aventuraient qu’à contre­cœur. «Faites», dit-il, en avouant la pointe d’ dans ses pro­jets 4, «faites que je sois le pre­mier; que j’aille le plus loin; que je parte tout de suite et tout seul; et qu’on s’en rap­porte à . La et la n’auront ja­mais été mieux ser­vies, dites-le-leur. Le de Co­chin­chine, m’ayant cru, m’a chargé d’unir Saï­gon à Bang­kok; c’est fini. Je veux mar­cher en avant…; chose na­tu­relle, il me faut une tâche plus grande… Si vous vou­lez, je l’aurai. Don­nez donc. Vive la Ré­pu­blique!»

  1. En កំពត. Icône Haut
  2. « et . Tome I», p. 14-15. Icône Haut
  1. «Études di­verses. Tome I», p. XII. Icône Haut
  2. «Lettre à Jules Har­mand du 15.VI.1883» dans Dion, «Au­guste Pa­vie», p. 68. Icône Haut

« Mission Pavie. Géographie et Voyages. Tome VI. Passage du Mékong au Tonkin »

éd. E. Leroux, Paris

éd. E. Le­roux, Pa­ris

Il s’agit d’, ex­plo­ra­teur (XIXe-XXe siècle) qui, seul ou avec quelques com­pa­gnons fi­dèles, sillonna pen­dant des dé­cen­nies le et le . La vo­ca­tion d’explorateur de Pa­vie, ti­mide et mo­deste ser­gent, fils de ses œuvres, ne se ré­véla que dans le pe­tit port de Kam­pot 1, où il dé­bar­qua en tant qu’agent du té­lé­graphe. Dans un pre­mier , il vé­cut isolé, seul Eu­ro­péen; mais sé­duit par le charme du pays et des ha­bi­tants, il cher­cha à connaître leur et leurs cou­tumes. Un bonze let­tré lui ser­vit d’initiateur. Pa­vie dé­cou­vrit chez ce der­nier «une sorte de coffre la­qué rouge et noir, orné de do­rures, et [conte­nant] plu­sieurs cen­taines de sur feuilles de pal­mier… : sur l’, l’, la chi­ro­man­cie et la ; ro­mans [re­la­tant] les exis­tences pas­sées du ; [ma­nuels] sur les usages : , codes, » 2. En même temps qu’il était charmé par les édi­fices de la bon­ze­rie qui dor­maient à l’ombre des fi­guiers, Pa­vie en­tre­voyait toute la de cette an­tique khmère dont des «restes de lit­té­ra­ture et de », de «vagues idées de et de » conser­vaient pieu­se­ment «un né­bu­leux» 3. Pa­vie se mit à s’entretenir fa­mi­liè­re­ment avec les ha­bi­tants et ac­quit peu à peu une connais­sance in­time de l’ in­di­gène qui lui ser­vit par la suite. De ses sor­ties au bord de la , il rap­porta en outre une col­lec­tion de et de co­quilles, qu’il en­voya à l’Exposition de Saï­gon. Ces tra­vaux re­tinrent l’attention de Le Myre de Vi­lers, gou­ver­neur de Co­chin­chine. Chargé par ce der­nier en 1880 d’une pre­mière et dure mis­sion, Pa­vie par­cou­rut la ré­gion in­ex­plo­rée qui s’étendait du golfe de Siam au Mé­kong, en dres­sant une carte et une afin d’établir une ligne té­lé­gra­phique. Ce fut chose faite en 1883 avec la ligne Saï­gon-Bang­kok de plus d’un mil­lier de ki­lo­mètres. Pa­vie avait mon­tré de telles dis­po­si­tions, qu’on le char­gea aus­si­tôt d’une autre mis­sion : celle d’explorer le Laos afin d’élaborer la pre­mière carte com­plète de l’. Pa­reilles étaient peut-être un , mais com­bien les au­raient re­fu­sées! Si Pa­vie les ac­cepta, c’est par crainte de se faire de­van­cer; car il vou­lait être le pre­mier in­ven­teur de ces fo­rêts et de ces monts où même les in­di­gènes ne s’aventuraient qu’à contre­cœur. «Faites», dit-il, en avouant la pointe d’ dans ses pro­jets 4, «faites que je sois le pre­mier; que j’aille le plus loin; que je parte tout de suite et tout seul; et qu’on s’en rap­porte à . La et la n’auront ja­mais été mieux ser­vies, dites-le-leur. Le de Co­chin­chine, m’ayant cru, m’a chargé d’unir Saï­gon à Bang­kok; c’est fini. Je veux mar­cher en avant…; chose na­tu­relle, il me faut une tâche plus grande… Si vous vou­lez, je l’aurai. Don­nez donc. Vive la Ré­pu­blique!»

  1. En កំពត. Icône Haut
  2. « et . Tome I», p. 14-15. Icône Haut
  1. «Études di­verses. Tome I», p. XII. Icône Haut
  2. «Lettre à Jules Har­mand du 15.VI.1883» dans Dion, «Au­guste Pa­vie», p. 68. Icône Haut

« Mission Pavie. Géographie et Voyages. Tome V. Voyages dans le Haut-Laos et sur les frontières de Chine et de Birmanie »

éd. E. Leroux, Paris

éd. E. Le­roux, Pa­ris

Il s’agit d’, ex­plo­ra­teur (XIXe-XXe siècle) qui, seul ou avec quelques com­pa­gnons fi­dèles, sillonna pen­dant des dé­cen­nies le et le . La vo­ca­tion d’explorateur de Pa­vie, ti­mide et mo­deste ser­gent, fils de ses œuvres, ne se ré­véla que dans le pe­tit port de Kam­pot 1, où il dé­bar­qua en tant qu’agent du té­lé­graphe. Dans un pre­mier , il vé­cut isolé, seul Eu­ro­péen; mais sé­duit par le charme du pays et des ha­bi­tants, il cher­cha à connaître leur et leurs cou­tumes. Un bonze let­tré lui ser­vit d’initiateur. Pa­vie dé­cou­vrit chez ce der­nier «une sorte de coffre la­qué rouge et noir, orné de do­rures, et [conte­nant] plu­sieurs cen­taines de sur feuilles de pal­mier… : sur l’, l’, la chi­ro­man­cie et la ; ro­mans [re­la­tant] les exis­tences pas­sées du ; [ma­nuels] sur les usages : , codes, » 2. En même temps qu’il était charmé par les édi­fices de la bon­ze­rie qui dor­maient à l’ombre des fi­guiers, Pa­vie en­tre­voyait toute la de cette an­tique khmère dont des «restes de lit­té­ra­ture et de », de «vagues idées de et de » conser­vaient pieu­se­ment «un né­bu­leux» 3. Pa­vie se mit à s’entretenir fa­mi­liè­re­ment avec les ha­bi­tants et ac­quit peu à peu une connais­sance in­time de l’ in­di­gène qui lui ser­vit par la suite. De ses sor­ties au bord de la , il rap­porta en outre une col­lec­tion de et de co­quilles, qu’il en­voya à l’Exposition de Saï­gon. Ces tra­vaux re­tinrent l’attention de Le Myre de Vi­lers, gou­ver­neur de Co­chin­chine. Chargé par ce der­nier en 1880 d’une pre­mière et dure mis­sion, Pa­vie par­cou­rut la ré­gion in­ex­plo­rée qui s’étendait du golfe de Siam au Mé­kong, en dres­sant une carte et une afin d’établir une ligne té­lé­gra­phique. Ce fut chose faite en 1883 avec la ligne Saï­gon-Bang­kok de plus d’un mil­lier de ki­lo­mètres. Pa­vie avait mon­tré de telles dis­po­si­tions, qu’on le char­gea aus­si­tôt d’une autre mis­sion : celle d’explorer le Laos afin d’élaborer la pre­mière carte com­plète de l’. Pa­reilles étaient peut-être un , mais com­bien les au­raient re­fu­sées! Si Pa­vie les ac­cepta, c’est par crainte de se faire de­van­cer; car il vou­lait être le pre­mier in­ven­teur de ces fo­rêts et de ces monts où même les in­di­gènes ne s’aventuraient qu’à contre­cœur. «Faites», dit-il, en avouant la pointe d’ dans ses pro­jets 4, «faites que je sois le pre­mier; que j’aille le plus loin; que je parte tout de suite et tout seul; et qu’on s’en rap­porte à . La et la n’auront ja­mais été mieux ser­vies, dites-le-leur. Le de Co­chin­chine, m’ayant cru, m’a chargé d’unir Saï­gon à Bang­kok; c’est fini. Je veux mar­cher en avant…; chose na­tu­relle, il me faut une tâche plus grande… Si vous vou­lez, je l’aurai. Don­nez donc. Vive la Ré­pu­blique!»

  1. En កំពត. Icône Haut
  2. « et . Tome I», p. 14-15. Icône Haut
  1. «Études di­verses. Tome I», p. XII. Icône Haut
  2. «Lettre à Jules Har­mand du 15.VI.1883» dans Dion, «Au­guste Pa­vie», p. 68. Icône Haut

« Mission Pavie. Géographie et Voyages. Tome IV. Voyages au centre de l’Annam et du Laos et dans les régions sauvages de l’Est de l’Indochine »

éd. E. Leroux, Paris

éd. E. Le­roux, Pa­ris

Il s’agit d’, ex­plo­ra­teur (XIXe-XXe siècle) qui, seul ou avec quelques com­pa­gnons fi­dèles, sillonna pen­dant des dé­cen­nies le et le . La vo­ca­tion d’explorateur de Pa­vie, ti­mide et mo­deste ser­gent, fils de ses œuvres, ne se ré­véla que dans le pe­tit port de Kam­pot 1, où il dé­bar­qua en tant qu’agent du té­lé­graphe. Dans un pre­mier , il vé­cut isolé, seul Eu­ro­péen; mais sé­duit par le charme du pays et des ha­bi­tants, il cher­cha à connaître leur et leurs cou­tumes. Un bonze let­tré lui ser­vit d’initiateur. Pa­vie dé­cou­vrit chez ce der­nier «une sorte de coffre la­qué rouge et noir, orné de do­rures, et [conte­nant] plu­sieurs cen­taines de sur feuilles de pal­mier… : sur l’, l’, la chi­ro­man­cie et la ; ro­mans [re­la­tant] les exis­tences pas­sées du ; [ma­nuels] sur les usages : , codes, » 2. En même temps qu’il était charmé par les édi­fices de la bon­ze­rie qui dor­maient à l’ombre des fi­guiers, Pa­vie en­tre­voyait toute la de cette an­tique khmère dont des «restes de lit­té­ra­ture et de », de «vagues idées de et de » conser­vaient pieu­se­ment «un né­bu­leux» 3. Pa­vie se mit à s’entretenir fa­mi­liè­re­ment avec les ha­bi­tants et ac­quit peu à peu une connais­sance in­time de l’ in­di­gène qui lui ser­vit par la suite. De ses sor­ties au bord de la , il rap­porta en outre une col­lec­tion de et de co­quilles, qu’il en­voya à l’Exposition de Saï­gon. Ces tra­vaux re­tinrent l’attention de Le Myre de Vi­lers, gou­ver­neur de Co­chin­chine. Chargé par ce der­nier en 1880 d’une pre­mière et dure mis­sion, Pa­vie par­cou­rut la ré­gion in­ex­plo­rée qui s’étendait du golfe de Siam au Mé­kong, en dres­sant une carte et une afin d’établir une ligne té­lé­gra­phique. Ce fut chose faite en 1883 avec la ligne Saï­gon-Bang­kok de plus d’un mil­lier de ki­lo­mètres. Pa­vie avait mon­tré de telles dis­po­si­tions, qu’on le char­gea aus­si­tôt d’une autre mis­sion : celle d’explorer le Laos afin d’élaborer la pre­mière carte com­plète de l’. Pa­reilles étaient peut-être un , mais com­bien les au­raient re­fu­sées! Si Pa­vie les ac­cepta, c’est par crainte de se faire de­van­cer; car il vou­lait être le pre­mier in­ven­teur de ces fo­rêts et de ces monts où même les in­di­gènes ne s’aventuraient qu’à contre­cœur. «Faites», dit-il, en avouant la pointe d’ dans ses pro­jets 4, «faites que je sois le pre­mier; que j’aille le plus loin; que je parte tout de suite et tout seul; et qu’on s’en rap­porte à . La et la n’auront ja­mais été mieux ser­vies, dites-le-leur. Le de Co­chin­chine, m’ayant cru, m’a chargé d’unir Saï­gon à Bang­kok; c’est fini. Je veux mar­cher en avant…; chose na­tu­relle, il me faut une tâche plus grande… Si vous vou­lez, je l’aurai. Don­nez donc. Vive la Ré­pu­blique!»

  1. En កំពត. Icône Haut
  2. « et . Tome I», p. 14-15. Icône Haut
  1. «Études di­verses. Tome I», p. XII. Icône Haut
  2. «Lettre à Jules Har­mand du 15.VI.1883» dans Dion, «Au­guste Pa­vie», p. 68. Icône Haut

« Mission Pavie. Géographie et Voyages. Tome III. Voyages au Laos et chez les sauvages du Sud-Est de l’Indochine »

éd. E. Leroux, Paris

éd. E. Le­roux, Pa­ris

Il s’agit d’, ex­plo­ra­teur (XIXe-XXe siècle) qui, seul ou avec quelques com­pa­gnons fi­dèles, sillonna pen­dant des dé­cen­nies le et le . La vo­ca­tion d’explorateur de Pa­vie, ti­mide et mo­deste ser­gent, fils de ses œuvres, ne se ré­véla que dans le pe­tit port de Kam­pot 1, où il dé­bar­qua en tant qu’agent du té­lé­graphe. Dans un pre­mier , il vé­cut isolé, seul Eu­ro­péen; mais sé­duit par le charme du pays et des ha­bi­tants, il cher­cha à connaître leur et leurs cou­tumes. Un bonze let­tré lui ser­vit d’initiateur. Pa­vie dé­cou­vrit chez ce der­nier «une sorte de coffre la­qué rouge et noir, orné de do­rures, et [conte­nant] plu­sieurs cen­taines de sur feuilles de pal­mier… : sur l’, l’, la chi­ro­man­cie et la ; ro­mans [re­la­tant] les exis­tences pas­sées du ; [ma­nuels] sur les usages : , codes, » 2. En même temps qu’il était charmé par les édi­fices de la bon­ze­rie qui dor­maient à l’ombre des fi­guiers, Pa­vie en­tre­voyait toute la de cette an­tique khmère dont des «restes de lit­té­ra­ture et de », de «vagues idées de et de » conser­vaient pieu­se­ment «un né­bu­leux» 3. Pa­vie se mit à s’entretenir fa­mi­liè­re­ment avec les ha­bi­tants et ac­quit peu à peu une connais­sance in­time de l’ in­di­gène qui lui ser­vit par la suite. De ses sor­ties au bord de la , il rap­porta en outre une col­lec­tion de et de co­quilles, qu’il en­voya à l’Exposition de Saï­gon. Ces tra­vaux re­tinrent l’attention de Le Myre de Vi­lers, gou­ver­neur de Co­chin­chine. Chargé par ce der­nier en 1880 d’une pre­mière et dure mis­sion, Pa­vie par­cou­rut la ré­gion in­ex­plo­rée qui s’étendait du golfe de Siam au Mé­kong, en dres­sant une carte et une afin d’établir une ligne té­lé­gra­phique. Ce fut chose faite en 1883 avec la ligne Saï­gon-Bang­kok de plus d’un mil­lier de ki­lo­mètres. Pa­vie avait mon­tré de telles dis­po­si­tions, qu’on le char­gea aus­si­tôt d’une autre mis­sion : celle d’explorer le Laos afin d’élaborer la pre­mière carte com­plète de l’. Pa­reilles étaient peut-être un , mais com­bien les au­raient re­fu­sées! Si Pa­vie les ac­cepta, c’est par crainte de se faire de­van­cer; car il vou­lait être le pre­mier in­ven­teur de ces fo­rêts et de ces monts où même les in­di­gènes ne s’aventuraient qu’à contre­cœur. «Faites», dit-il, en avouant la pointe d’ dans ses pro­jets 4, «faites que je sois le pre­mier; que j’aille le plus loin; que je parte tout de suite et tout seul; et qu’on s’en rap­porte à . La et la n’auront ja­mais été mieux ser­vies, dites-le-leur. Le de Co­chin­chine, m’ayant cru, m’a chargé d’unir Saï­gon à Bang­kok; c’est fini. Je veux mar­cher en avant…; chose na­tu­relle, il me faut une tâche plus grande… Si vous vou­lez, je l’aurai. Don­nez donc. Vive la Ré­pu­blique!»

  1. En កំពត. Icône Haut
  2. « et . Tome I», p. 14-15. Icône Haut
  1. «Études di­verses. Tome I», p. XII. Icône Haut
  2. «Lettre à Jules Har­mand du 15.VI.1883» dans Dion, «Au­guste Pa­vie», p. 68. Icône Haut

« Mission Pavie. Géographie et Voyages. Tome II. Exposé des travaux de la mission »

éd. E. Leroux, Paris

éd. E. Le­roux, Pa­ris

Il s’agit d’, ex­plo­ra­teur (XIXe-XXe siècle) qui, seul ou avec quelques com­pa­gnons fi­dèles, sillonna pen­dant des dé­cen­nies le et le . La vo­ca­tion d’explorateur de Pa­vie, ti­mide et mo­deste ser­gent, fils de ses œuvres, ne se ré­véla que dans le pe­tit port de Kam­pot 1, où il dé­bar­qua en tant qu’agent du té­lé­graphe. Dans un pre­mier , il vé­cut isolé, seul Eu­ro­péen; mais sé­duit par le charme du pays et des ha­bi­tants, il cher­cha à connaître leur et leurs cou­tumes. Un bonze let­tré lui ser­vit d’initiateur. Pa­vie dé­cou­vrit chez ce der­nier «une sorte de coffre la­qué rouge et noir, orné de do­rures, et [conte­nant] plu­sieurs cen­taines de sur feuilles de pal­mier… : sur l’, l’, la chi­ro­man­cie et la ; ro­mans [re­la­tant] les exis­tences pas­sées du ; [ma­nuels] sur les usages : , codes, » 2. En même temps qu’il était charmé par les édi­fices de la bon­ze­rie qui dor­maient à l’ombre des fi­guiers, Pa­vie en­tre­voyait toute la de cette an­tique khmère dont des «restes de lit­té­ra­ture et de », de «vagues idées de et de » conser­vaient pieu­se­ment «un né­bu­leux» 3. Pa­vie se mit à s’entretenir fa­mi­liè­re­ment avec les ha­bi­tants et ac­quit peu à peu une connais­sance in­time de l’ in­di­gène qui lui ser­vit par la suite. De ses sor­ties au bord de la , il rap­porta en outre une col­lec­tion de et de co­quilles, qu’il en­voya à l’Exposition de Saï­gon. Ces tra­vaux re­tinrent l’attention de Le Myre de Vi­lers, gou­ver­neur de Co­chin­chine. Chargé par ce der­nier en 1880 d’une pre­mière et dure mis­sion, Pa­vie par­cou­rut la ré­gion in­ex­plo­rée qui s’étendait du golfe de Siam au Mé­kong, en dres­sant une carte et une afin d’établir une ligne té­lé­gra­phique. Ce fut chose faite en 1883 avec la ligne Saï­gon-Bang­kok de plus d’un mil­lier de ki­lo­mètres. Pa­vie avait mon­tré de telles dis­po­si­tions, qu’on le char­gea aus­si­tôt d’une autre mis­sion : celle d’explorer le Laos afin d’élaborer la pre­mière carte com­plète de l’. Pa­reilles étaient peut-être un , mais com­bien les au­raient re­fu­sées! Si Pa­vie les ac­cepta, c’est par crainte de se faire de­van­cer; car il vou­lait être le pre­mier in­ven­teur de ces fo­rêts et de ces monts où même les in­di­gènes ne s’aventuraient qu’à contre­cœur. «Faites», dit-il, en avouant la pointe d’ dans ses pro­jets 4, «faites que je sois le pre­mier; que j’aille le plus loin; que je parte tout de suite et tout seul; et qu’on s’en rap­porte à . La et la n’auront ja­mais été mieux ser­vies, dites-le-leur. Le de Co­chin­chine, m’ayant cru, m’a chargé d’unir Saï­gon à Bang­kok; c’est fini. Je veux mar­cher en avant…; chose na­tu­relle, il me faut une tâche plus grande… Si vous vou­lez, je l’aurai. Don­nez donc. Vive la Ré­pu­blique!»

  1. En កំពត. Icône Haut
  2. « et . Tome I», p. 14-15. Icône Haut
  1. «Études di­verses. Tome I», p. XII. Icône Haut
  2. «Lettre à Jules Har­mand du 15.VI.1883» dans Dion, «Au­guste Pa­vie», p. 68. Icône Haut

« Mission Pavie. Géographie et Voyages. Tome I. Exposé des travaux de la mission »

éd. E. Leroux, Paris

éd. E. Le­roux, Pa­ris

Il s’agit d’, ex­plo­ra­teur (XIXe-XXe siècle) qui, seul ou avec quelques com­pa­gnons fi­dèles, sillonna pen­dant des dé­cen­nies le et le . La vo­ca­tion d’explorateur de Pa­vie, ti­mide et mo­deste ser­gent, fils de ses œuvres, ne se ré­véla que dans le pe­tit port de Kam­pot 1, où il dé­bar­qua en tant qu’agent du té­lé­graphe. Dans un pre­mier , il vé­cut isolé, seul Eu­ro­péen; mais sé­duit par le charme du pays et des ha­bi­tants, il cher­cha à connaître leur et leurs cou­tumes. Un bonze let­tré lui ser­vit d’initiateur. Pa­vie dé­cou­vrit chez ce der­nier «une sorte de coffre la­qué rouge et noir, orné de do­rures, et [conte­nant] plu­sieurs cen­taines de sur feuilles de pal­mier… : sur l’, l’, la chi­ro­man­cie et la ; ro­mans [re­la­tant] les exis­tences pas­sées du ; [ma­nuels] sur les usages : , codes, » 2. En même temps qu’il était charmé par les édi­fices de la bon­ze­rie qui dor­maient à l’ombre des fi­guiers, Pa­vie en­tre­voyait toute la de cette an­tique khmère dont des «restes de lit­té­ra­ture et de », de «vagues idées de et de » conser­vaient pieu­se­ment «un né­bu­leux» 3. Pa­vie se mit à s’entretenir fa­mi­liè­re­ment avec les ha­bi­tants et ac­quit peu à peu une connais­sance in­time de l’ in­di­gène qui lui ser­vit par la suite. De ses sor­ties au bord de la , il rap­porta en outre une col­lec­tion de et de co­quilles, qu’il en­voya à l’Exposition de Saï­gon. Ces tra­vaux re­tinrent l’attention de Le Myre de Vi­lers, gou­ver­neur de Co­chin­chine. Chargé par ce der­nier en 1880 d’une pre­mière et dure mis­sion, Pa­vie par­cou­rut la ré­gion in­ex­plo­rée qui s’étendait du golfe de Siam au Mé­kong, en dres­sant une carte et une afin d’établir une ligne té­lé­gra­phique. Ce fut chose faite en 1883 avec la ligne Saï­gon-Bang­kok de plus d’un mil­lier de ki­lo­mètres. Pa­vie avait mon­tré de telles dis­po­si­tions, qu’on le char­gea aus­si­tôt d’une autre mis­sion : celle d’explorer le Laos afin d’élaborer la pre­mière carte com­plète de l’. Pa­reilles étaient peut-être un , mais com­bien les au­raient re­fu­sées! Si Pa­vie les ac­cepta, c’est par crainte de se faire de­van­cer; car il vou­lait être le pre­mier in­ven­teur de ces fo­rêts et de ces monts où même les in­di­gènes ne s’aventuraient qu’à contre­cœur. «Faites», dit-il, en avouant la pointe d’ dans ses pro­jets 4, «faites que je sois le pre­mier; que j’aille le plus loin; que je parte tout de suite et tout seul; et qu’on s’en rap­porte à . La et la n’auront ja­mais été mieux ser­vies, dites-le-leur. Le de Co­chin­chine, m’ayant cru, m’a chargé d’unir Saï­gon à Bang­kok; c’est fini. Je veux mar­cher en avant…; chose na­tu­relle, il me faut une tâche plus grande… Si vous vou­lez, je l’aurai. Don­nez donc. Vive la Ré­pu­blique!»

  1. En កំពត. Icône Haut
  2. « et . Tome I», p. 14-15. Icône Haut
  1. «Études di­verses. Tome I», p. XII. Icône Haut
  2. «Lettre à Jules Har­mand du 15.VI.1883» dans Dion, «Au­guste Pa­vie», p. 68. Icône Haut