Mot-clefafghan

pays, gen­tilé ou langue

«Un Opuscule de Khwāja ‘Abdallāh Anṣārī concernant les bienséances des soufis»

dans « Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale », vol. 59, p. 203-239

dans «Bul­le­tin de l’Institut fran­çais d’archéologie orien­tale», vol. 59, p. 203-239

Il s’agit de l’«Abrégé concer­nant les bien­séances des sou­fis et de ceux qui che­minent dans la voie de Dieu» («Mo­kh­ta­sar fî âdâb al-sû­fiyya wa-l-sâ­li­kîn li-ta­rîq al-Haqq» 1) de Khwâdja ‘Ab­dul­lâh An­sârî 2, mys­tique mu­sul­man né en l’an 1006 apr. J.-C. dans la ville de Hé­rat, dans l’actuel Af­gha­nis­tan; sur­nommé pour cette rai­son Ha­rawî 3l’homme de Hé­rat»). Peu connu en Oc­ci­dent, n’ayant laissé chez les Arabes que le sou­ve­nir d’un po­lé­miste vi­ru­lent qui «pas­sait à l’injure dès qu’il consta­tait la moindre di­ver­gence de vues avec son in­ter­lo­cu­teur» (se­lon Ibn Ra­jab Bagh­dâdî 4), An­sârî n’a pas cessé pour­tant de rayon­ner sur les peuples de langue per­sane, pour les­quels il re­pré­sente l’un des plus an­ciens mo­nu­ments de leur prose. Pour le peuple af­ghan sur­tout qui par­tage sa culture et sa fi­nesse, en même temps que son tem­pé­ra­ment bouillant et al­tier, il de­meure un pro­tec­teur et un in­ter­ces­seur. Sa tombe à Hé­rat reste l’objet de pè­le­ri­nages, et les nap­pe­rons de soie rêche que l’on aime y of­frir aux hôtes étran­gers, portent, en­ca­drés d’une mos­quée sty­li­sée, ses «Cris du cœur»; ce­lui-ci par exemple : «Mon Dieu! Tu es dans les sou­pirs des hommes gé­né­reux, et pré­sent dans les cœurs de ceux qui se sou­viennent. On dit que tu es près, et tu es bien plus que cela; on dit que tu es loin, et tu es plus proche que l’âme! Je ne sais si tu es dans l’âme, ou si l’âme même c’est toi. À vrai dire, tu n’es ni ceci ni cela. À l’âme il faut la vie, et cette vie c’est toi» 5. En­fant pro­dige qui ma­niait le per­san et l’arabe avec une égale ai­sance, en une prose ryth­mée, An­sârî vi­vait dans un siècle ex­trê­me­ment agité, où s’écroulait l’Empire ghaz­né­vide et nais­sait l’Empire seld­jou­kide; où s’entrechoquaient les idées, sou­vent avec vio­lence. Il s’engagea à fond dans les po­lé­miques de son temps, tout en étu­diant les sciences re­li­gieuses. Une ren­contre bou­le­ver­sante avec Kha­ra­qânî, un vieux soufi illet­tré qui lira dans les lettres de son cœur, ré­veillera en lui une foi sans faille qui mo­ti­vera ses tra­vaux, qui four­nira la trame de son en­sei­gne­ment spi­ri­tuel et qui sou­tien­dra son cou­rage dans toutes les per­sé­cu­tions me­nées par ses ad­ver­saires. De­venu aveugle sur la fin de sa vie, il dic­tera ses ou­vrages les plus im­po­sants à des dis­ciples jeunes et fer­vents au cours de pro­me­nades au mi­lieu de tu­lipes.

  1. En arabe «مختصرفى آداب الصوفية و السالكين الطريق الحق». Par­fois trans­crit «Mo­kh­taṣar fī ādāb aṣ-ṣū­fiyya wa-s-sā­likīn li-ṭarīq al-Ḥaqq». Haut
  2. En per­san خواجه عبدالله انصاری. Au­tre­fois trans­crit Khawâdjâ ‘Abd Al­lâh An­sârî, Khwâja Ab­dal­lah An­çâri ou Kha­jeh Ab­dol­lah An­sari. Haut
  3. En arabe هروي. Par­fois trans­crit He­ravī ou He­rawi. Haut
  1. Dans «Khwādja ‘Ab­dullāh Anṣārī : mys­tique han­ba­lite», p. 130. Haut
  2.  108. Haut

«Khwādja ‘Abdullāh Anṣārī (1006-1089 apr. J.-C.) : mystique hanbalite»

éd. Imprimerie catholique, coll. Recherches publiées sous la direction de l’Institut de lettres orientales de Beyrouth, Beyrouth

éd. Im­pri­me­rie ca­tho­lique, coll. Re­cherches pu­bliées sous la di­rec­tion de l’Institut de lettres orien­tales de Bey­routh, Bey­routh

Il s’agit du Di­van (Re­cueil de poé­sies) et autres œuvres de Khwâdja ‘Ab­dul­lâh An­sârî 1, mys­tique mu­sul­man né en l’an 1006 apr. J.-C. dans la ville de Hé­rat, dans l’actuel Af­gha­nis­tan; sur­nommé pour cette rai­son Ha­rawî 2l’homme de Hé­rat»). Peu connu en Oc­ci­dent, n’ayant laissé chez les Arabes que le sou­ve­nir d’un po­lé­miste vi­ru­lent qui «pas­sait à l’injure dès qu’il consta­tait la moindre di­ver­gence de vues avec son in­ter­lo­cu­teur» (se­lon Ibn Ra­jab Bagh­dâdî 3), An­sârî n’a pas cessé pour­tant de rayon­ner sur les peuples de langue per­sane, pour les­quels il re­pré­sente l’un des plus an­ciens mo­nu­ments de leur prose. Pour le peuple af­ghan sur­tout qui par­tage sa culture et sa fi­nesse, en même temps que son tem­pé­ra­ment bouillant et al­tier, il de­meure un pro­tec­teur et un in­ter­ces­seur. Sa tombe à Hé­rat reste l’objet de pè­le­ri­nages, et les nap­pe­rons de soie rêche que l’on aime y of­frir aux hôtes étran­gers, portent, en­ca­drés d’une mos­quée sty­li­sée, ses «Cris du cœur»; ce­lui-ci par exemple : «Mon Dieu! Tu es dans les sou­pirs des hommes gé­né­reux, et pré­sent dans les cœurs de ceux qui se sou­viennent. On dit que tu es près, et tu es bien plus que cela; on dit que tu es loin, et tu es plus proche que l’âme! Je ne sais si tu es dans l’âme, ou si l’âme même c’est toi. À vrai dire, tu n’es ni ceci ni cela. À l’âme il faut la vie, et cette vie c’est toi» 4. En­fant pro­dige qui ma­niait le per­san et l’arabe avec une égale ai­sance, en une prose ryth­mée, An­sârî vi­vait dans un siècle ex­trê­me­ment agité, où s’écroulait l’Empire ghaz­né­vide et nais­sait l’Empire seld­jou­kide; où s’entrechoquaient les idées, sou­vent avec vio­lence. Il s’engagea à fond dans les po­lé­miques de son temps, tout en étu­diant les sciences re­li­gieuses. Une ren­contre bou­le­ver­sante avec Kha­ra­qânî, un vieux soufi illet­tré qui lira dans les lettres de son cœur, ré­veillera en lui une foi sans faille qui mo­ti­vera ses tra­vaux, qui four­nira la trame de son en­sei­gne­ment spi­ri­tuel et qui sou­tien­dra son cou­rage dans toutes les per­sé­cu­tions me­nées par ses ad­ver­saires. De­venu aveugle sur la fin de sa vie, il dic­tera ses ou­vrages les plus im­po­sants à des dis­ciples jeunes et fer­vents au cours de pro­me­nades au mi­lieu de tu­lipes.

  1. En per­san خواجه عبدالله انصاری. Au­tre­fois trans­crit Khawâdjâ ‘Abd Al­lâh An­sârî, Khwâja Ab­dal­lah An­çâri ou Kha­jeh Ab­dol­lah An­sari. Haut
  2. En arabe هروي. Par­fois trans­crit He­ravī ou He­rawi. Haut
  1. Dans «Khwādja ‘Ab­dullāh Anṣārī : mys­tique han­ba­lite», p. 130. Haut
  2.  108. Haut

Ansârî, «Chemin de Dieu : trois traités spirituels»

éd. Sindbad, coll. La Bibliothèque de l’islam, Paris

éd. Sind­bad, coll. La Bi­blio­thèque de l’islam, Pa­ris

Il s’agit des «Cent ter­rains» («Sad may­dân» 1), des «Étapes des iti­né­rants vers Dieu» («Ma­nâ­zil al-sâ’irîn» 2) et autres œuvres de Khwâdja ‘Ab­dul­lâh An­sârî 3, mys­tique mu­sul­man né en l’an 1006 apr. J.-C. dans la ville de Hé­rat, dans l’actuel Af­gha­nis­tan; sur­nommé pour cette rai­son Ha­rawî 4l’homme de Hé­rat»). Peu connu en Oc­ci­dent, n’ayant laissé chez les Arabes que le sou­ve­nir d’un po­lé­miste vi­ru­lent qui «pas­sait à l’injure dès qu’il consta­tait la moindre di­ver­gence de vues avec son in­ter­lo­cu­teur» (se­lon Ibn Ra­jab Bagh­dâdî 5), An­sârî n’a pas cessé pour­tant de rayon­ner sur les peuples de langue per­sane, pour les­quels il re­pré­sente l’un des plus an­ciens mo­nu­ments de leur prose. Pour le peuple af­ghan sur­tout qui par­tage sa culture et sa fi­nesse, en même temps que son tem­pé­ra­ment bouillant et al­tier, il de­meure un pro­tec­teur et un in­ter­ces­seur. Sa tombe à Hé­rat reste l’objet de pè­le­ri­nages, et les nap­pe­rons de soie rêche que l’on aime y of­frir aux hôtes étran­gers, portent, en­ca­drés d’une mos­quée sty­li­sée, ses «Cris du cœur»; ce­lui-ci par exemple : «Mon Dieu! Tu es dans les sou­pirs des hommes gé­né­reux, et pré­sent dans les cœurs de ceux qui se sou­viennent. On dit que tu es près, et tu es bien plus que cela; on dit que tu es loin, et tu es plus proche que l’âme! Je ne sais si tu es dans l’âme, ou si l’âme même c’est toi. À vrai dire, tu n’es ni ceci ni cela. À l’âme il faut la vie, et cette vie c’est toi» 6. En­fant pro­dige qui ma­niait le per­san et l’arabe avec une égale ai­sance, en une prose ryth­mée, An­sârî vi­vait dans un siècle ex­trê­me­ment agité, où s’écroulait l’Empire ghaz­né­vide et nais­sait l’Empire seld­jou­kide; où s’entrechoquaient les idées, sou­vent avec vio­lence. Il s’engagea à fond dans les po­lé­miques de son temps, tout en étu­diant les sciences re­li­gieuses. Une ren­contre bou­le­ver­sante avec Kha­ra­qânî, un vieux soufi illet­tré qui lira dans les lettres de son cœur, ré­veillera en lui une foi sans faille qui mo­ti­vera ses tra­vaux, qui four­nira la trame de son en­sei­gne­ment spi­ri­tuel et qui sou­tien­dra son cou­rage dans toutes les per­sé­cu­tions me­nées par ses ad­ver­saires. De­venu aveugle sur la fin de sa vie, il dic­tera ses ou­vrages les plus im­po­sants à des dis­ciples jeunes et fer­vents au cours de pro­me­nades au mi­lieu de tu­lipes.

  1. En per­san «صد میدان». Par­fois trans­crit «Ṣad maidān». Haut
  2. En arabe «منازل السائرين». Par­fois trans­crit «Ma­nâ­ze­los­sâé­rin» ou «Ma­nâ­zel ussâ’erîn». Haut
  3. En per­san خواجه عبدالله انصاری. Au­tre­fois trans­crit Khawâdjâ ‘Abd Al­lâh An­sârî, Khwâja Ab­dal­lah An­çâri ou Kha­jeh Ab­dol­lah An­sari. Haut
  1. En arabe هروي. Par­fois trans­crit He­ravī ou He­rawi. Haut
  2. Dans «Khwādja ‘Ab­dullāh Anṣārī : mys­tique han­ba­lite», p. 130. Haut
  3.  108. Haut

Ansârî, «Cris du cœur, “Munâjât”»

éd. du Cerf, coll. Patrimoines-Islam, Paris

éd. du Cerf, coll. Pa­tri­moines-Is­lam, Pa­ris

Il s’agit des «Cris du cœur» («Mo­nâ­jât» 1, lit­té­ra­le­ment «Orai­sons im­pro­vi­sées») de Khwâdja ‘Ab­dul­lâh An­sârî 2, mys­tique mu­sul­man né en l’an 1006 apr. J.-C. dans la ville de Hé­rat, dans l’actuel Af­gha­nis­tan; sur­nommé pour cette rai­son Ha­rawî 3l’homme de Hé­rat»). Peu connu en Oc­ci­dent, n’ayant laissé chez les Arabes que le sou­ve­nir d’un po­lé­miste vi­ru­lent qui «pas­sait à l’injure dès qu’il consta­tait la moindre di­ver­gence de vues avec son in­ter­lo­cu­teur» (se­lon Ibn Ra­jab Bagh­dâdî 4), An­sârî n’a pas cessé pour­tant de rayon­ner sur les peuples de langue per­sane, pour les­quels il re­pré­sente l’un des plus an­ciens mo­nu­ments de leur prose. Pour le peuple af­ghan sur­tout qui par­tage sa culture et sa fi­nesse, en même temps que son tem­pé­ra­ment bouillant et al­tier, il de­meure un pro­tec­teur et un in­ter­ces­seur. Sa tombe à Hé­rat reste l’objet de pè­le­ri­nages, et les nap­pe­rons de soie rêche que l’on aime y of­frir aux hôtes étran­gers, portent, en­ca­drés d’une mos­quée sty­li­sée, ses «Cris du cœur»; ce­lui-ci par exemple : «Mon Dieu! Tu es dans les sou­pirs des hommes gé­né­reux, et pré­sent dans les cœurs de ceux qui se sou­viennent. On dit que tu es près, et tu es bien plus que cela; on dit que tu es loin, et tu es plus proche que l’âme! Je ne sais si tu es dans l’âme, ou si l’âme même c’est toi. À vrai dire, tu n’es ni ceci ni cela. À l’âme il faut la vie, et cette vie c’est toi» 5. En­fant pro­dige qui ma­niait le per­san et l’arabe avec une égale ai­sance, en une prose ryth­mée, An­sârî vi­vait dans un siècle ex­trê­me­ment agité, où s’écroulait l’Empire ghaz­né­vide et nais­sait l’Empire seld­jou­kide; où s’entrechoquaient les idées, sou­vent avec vio­lence. Il s’engagea à fond dans les po­lé­miques de son temps, tout en étu­diant les sciences re­li­gieuses. Une ren­contre bou­le­ver­sante avec Kha­ra­qânî, un vieux soufi illet­tré qui lira dans les lettres de son cœur, ré­veillera en lui une foi sans faille qui mo­ti­vera ses tra­vaux, qui four­nira la trame de son en­sei­gne­ment spi­ri­tuel et qui sou­tien­dra son cou­rage dans toutes les per­sé­cu­tions me­nées par ses ad­ver­saires. De­venu aveugle sur la fin de sa vie, il dic­tera ses ou­vrages les plus im­po­sants à des dis­ciples jeunes et fer­vents au cours de pro­me­nades au mi­lieu de tu­lipes.

  1. En per­san «مناجات». Au­tre­fois trans­crit «Mo­nâd­jât», «Munād­jāt» ou «Mu­nâ­jât». Haut
  2. En per­san خواجه عبدالله انصاری. Au­tre­fois trans­crit Khawâdjâ ‘Abd Al­lâh An­sârî, Khwâja Ab­dal­lah An­çâri ou Kha­jeh Ab­dol­lah An­sari. Haut
  3. En arabe هروي. Par­fois trans­crit He­ravī ou He­rawi. Haut
  1. Dans «Khwādja ‘Ab­dullāh Anṣārī : mys­tique han­ba­lite», p. 130. Haut
  2.  108. Haut

Djâmî, «Medjnoun et Leïlâ : poème»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit d’une ver­sion per­sane du «Ma­j­nûn et Laylâ» 1, lé­gende de l’amour im­pos­sible et par­fait, ou par­fait parce qu’impossible, et qui ne s’accomplit que dans la mort. Ré­pan­due en Orient par les poètes, cette lé­gende y conserve une cé­lé­brité égale à celle dont jouissent chez nous les amours de Ro­méo et Ju­liette, avec les­quelles elle pré­sente plus d’un trait de res­sem­blance. «Il n’est pas si in­dif­fé­rent, pour­tant, de pen­ser que l’amour, bien avant de trou­ver le che­min de notre Oc­ci­dent, avait chanté si loin de nous, là-bas, sous le ciel de l’Arabie, en son dé­sert, avec ses mots», ex­plique M. An­dré Mi­quel. Ma­j­nûn et Laylâ vi­vaient un peu après Ma­ho­met. La vie no­made des Arabes de ce temps-là, si propre à ali­men­ter l’amour, ainsi que la proxi­mité des camps, ag­glu­ti­nés dans les lieux de halte et au­tour des puits, de­vaient don­ner na­tu­rel­le­ment aux jeunes hommes et aux jeunes filles de tri­bus dif­fé­rentes l’occasion de se voir et faire naître les pas­sions les plus vives. Mais, en même temps, la né­ces­sité de chan­ger fré­quem­ment de place, pour al­ler cher­cher au loin d’abondants pâ­tu­rages, de­vait contra­rier non moins sou­vent les amours nais­santes : «Déjà deux jeunes cœurs lan­guis­saient l’un pour l’autre; déjà leurs sou­pirs, aussi brû­lants que l’air en­flammé du dé­sert, al­laient se confondre, lorsqu’un chef donne l’ordre de le­ver les tentes; la jeune fille, ti­mide, s’éloigne len­te­ment en dé­vo­rant ses larmes, et son amant, resté seul en proie à sa dou­leur, vient gé­mir sur les traces de l’habitation de sa bien-ai­mée; ou c’est l’orgueil des chefs qui s’oppose à leur al­liance, en les li­vrant au plus sombre déses­poir» 2. Tel fut le sort qu’éprouvèrent en Ara­bie Ma­j­nûn et Laylâ, mais aussi Ja­mîl et Bu­thayna, Ku­thayyir et ‘Azza, etc.

  1. Par­fois tra­duit «Mec­nun et Leylâ», «Me­gnoun et Leï­leh», «Ma­gnoun et Leïla», «Med­j­noun et Leïlé», «Med­jnūn et Leylā», «Mad­j­noûn et Leylî», «Mad­j­noune et Leily», «Mad­sch­nun et Leila», «Med­sch­nun et Leila», «Med­sch­noun et Leila», «Ma­j­noon et Leili», «Med­gnoun et Lei­leh», «Me­j­noûn et Laïla», «Mad­j­non et Lalé», «Ma­j­noune et Leyla», «Maǧnūn et Laylā», «Ma­j­noun et Laili», «Mu­j­noon et Laili» ou «May­nun et Layla». Haut
  1. An­toine-Léo­nard de Chézy, «Pré­face au “Med­j­noun et Leïlâ” de Djâmî». Haut

Aflâkî, «Les Saints des derviches tourneurs : récits. Tome II»

éd. E. Leroux, coll. Études d’hagiographie musulmane, Paris

éd. E. Le­roux, coll. Études d’hagiographie mu­sul­mane, Pa­ris

Il s’agit du «Ménâqib-el-‘ârifîn» 1Les Saints des der­viches tour­neurs», ou lit­té­ra­le­ment «Les Ver­tus des ini­tiés» 2) de Chems-ed-dîn Aḥ­med Aflâkî 3. C’est un ré­cit ha­gio­gra­phique, une sorte de lé­gende do­rée por­tant sur les «der­viches tour­neurs», c’est-à-dire sur l’inspirateur de cette confré­rie, Djé­lâl-ed-dîn Roûmî, sur son père, sur son ami Chems-ed-dîn Té­brîzi, sur cer­tains des mys­tiques, des sages, des hommes pieux de son en­tou­rage et sur ses suc­ces­seurs im­mé­diats. Aflâkî lui-même était rat­ta­ché aux «der­viches tour­neurs» et dis­ciple du pe­tit-fils de Roûmî, sur l’invitation du­quel il en­tre­prit cette ha­gio­gra­phie, qu’il com­mença d’écrire en l’an 1318 et qu’il acheva en l’an 1353 apr. J.-C. Le «Ménâqib-el-‘ârifîn» s’ouvre avec les mo­tifs qui ont obligé Roûmî à quit­ter Balkh et la Perse, ainsi que le dé­sastre qui a at­teint cette contrée et les pertes qu’a su­bies la ci­vi­li­sa­tion au sens large, quand les Mon­gols, «troupes de Dieu pa­reilles à des sau­te­relles ré­pan­dues sur la terre, dont il a été dit : “Je les ai créées de Ma puis­sance et de Ma co­lère”» 4, dé­vas­tèrent cette ré­gion. Balkh, la pre­mière ville que les hordes de Gen­gis Khan trou­vèrent sur leur pas­sage, était, en même temps que la pa­trie de Roûmî, l’un des hauts lieux cultu­rels d’Asie : elle était pleine de mo­nu­ments, d’ouvrages ex­quis, et de tout ce qui pou­vait ser­vir d’ornement à une grande ville, parce qu’elle avait été le sé­jour de plu­sieurs gens illustres en toutes sortes d’arts, qui avaient contri­bué à sa beauté. Gen­gis Khan avait une grande haine pour cette ville, parce qu’elle avait of­fert re­fuge au Sul­tan du Khâ­rezm, son en­nemi. Il donna l’ordre de mettre à mort les jeunes, les vieux; de fendre le ventre des femmes en­ceintes; de sa­cri­fier en en­tier les ani­maux qui se trou­ve­raient dans cette ville; en­suite, de ra­ser en­tiè­re­ment celle-ci. On rap­porte qu’on mit le feu à douze mille mos­quées de quar­tier, et qu’au mi­lieu de cet in­cen­die, qua­torze mille textes com­plets du Co­ran furent brû­lés; qu’on mit à mort près de cin­quante mille sa­vants, étu­diants et «ha­fiz» («hommes ou femmes sa­chant de mé­moire le Co­ran»), sans comp­ter le com­mun du peuple. Roûmî était alors âgé de cinq ans. Son père par­tit avec toute sa fa­mille par la route de Ko­nya vers l’Anatolie (Roûm), comme firent un grand nombre d’autres sa­vants qui quit­tèrent la Perse : «Au mi­lieu des contem­po­rains, il ne resta plus trace de plai­sir… L’or et les têtes furent em­por­tés par le vent; les [écoles] et les [col­lèges] de­vinrent des hô­tel­le­ries; la bé­né­dic­tion dis­pa­rut du monde, et les té­nèbres de la ty­ran­nie s’appesantirent sur l’univers, qui fut bou­le­versé»

  1. En per­san «مناقب‌العارفین». Par­fois trans­crit «Ma­nâ­qeb ol-âre­fin», «Me­nâkıb-ül-âri­fîn», «Ma­nâ­qib ul-‘ârifîn», «Menā­qibu ’l ‘ārifīn», «Ma­nâ­qeb al-’ârefin» ou «Manāḳib al-‘ārifīn». Haut
  2. Par­fois tra­duit «Bio­gra­phies des mys­tiques» ou «Les Ver­tus des mys­tiques». Haut
  1. En per­san شمس‌الدین احمد افلاکی. Par­fois trans­crit Şem­sed­dîn Ah­med Eflâkî, Shems-ud-din Ah­med Eflaki, Shemsu-’d-Dīn Ah­med Eflākī, Chams ud­din Ah­mad Aflaki, Šams-al-dīn Aḥ­mad Aflākī ou Shams al-Dīn Aḥ­mad Aflākī. Haut
  2. «Tome I», p. 9. Haut

Aflâkî, «Les Saints des derviches tourneurs : récits. Tome I»

éd. E. Leroux, coll. Études d’hagiographie musulmane, Paris

éd. E. Le­roux, coll. Études d’hagiographie mu­sul­mane, Pa­ris

Il s’agit du «Ménâqib-el-‘ârifîn» 1Les Saints des der­viches tour­neurs», ou lit­té­ra­le­ment «Les Ver­tus des ini­tiés» 2) de Chems-ed-dîn Aḥ­med Aflâkî 3. C’est un ré­cit ha­gio­gra­phique, une sorte de lé­gende do­rée por­tant sur les «der­viches tour­neurs», c’est-à-dire sur l’inspirateur de cette confré­rie, Djé­lâl-ed-dîn Roûmî, sur son père, sur son ami Chems-ed-dîn Té­brîzi, sur cer­tains des mys­tiques, des sages, des hommes pieux de son en­tou­rage et sur ses suc­ces­seurs im­mé­diats. Aflâkî lui-même était rat­ta­ché aux «der­viches tour­neurs» et dis­ciple du pe­tit-fils de Roûmî, sur l’invitation du­quel il en­tre­prit cette ha­gio­gra­phie, qu’il com­mença d’écrire en l’an 1318 et qu’il acheva en l’an 1353 apr. J.-C. Le «Ménâqib-el-‘ârifîn» s’ouvre avec les mo­tifs qui ont obligé Roûmî à quit­ter Balkh et la Perse, ainsi que le dé­sastre qui a at­teint cette contrée et les pertes qu’a su­bies la ci­vi­li­sa­tion au sens large, quand les Mon­gols, «troupes de Dieu pa­reilles à des sau­te­relles ré­pan­dues sur la terre, dont il a été dit : “Je les ai créées de Ma puis­sance et de Ma co­lère”» 4, dé­vas­tèrent cette ré­gion. Balkh, la pre­mière ville que les hordes de Gen­gis Khan trou­vèrent sur leur pas­sage, était, en même temps que la pa­trie de Roûmî, l’un des hauts lieux cultu­rels d’Asie : elle était pleine de mo­nu­ments, d’ouvrages ex­quis, et de tout ce qui pou­vait ser­vir d’ornement à une grande ville, parce qu’elle avait été le sé­jour de plu­sieurs gens illustres en toutes sortes d’arts, qui avaient contri­bué à sa beauté. Gen­gis Khan avait une grande haine pour cette ville, parce qu’elle avait of­fert re­fuge au Sul­tan du Khâ­rezm, son en­nemi. Il donna l’ordre de mettre à mort les jeunes, les vieux; de fendre le ventre des femmes en­ceintes; de sa­cri­fier en en­tier les ani­maux qui se trou­ve­raient dans cette ville; en­suite, de ra­ser en­tiè­re­ment celle-ci. On rap­porte qu’on mit le feu à douze mille mos­quées de quar­tier, et qu’au mi­lieu de cet in­cen­die, qua­torze mille textes com­plets du Co­ran furent brû­lés; qu’on mit à mort près de cin­quante mille sa­vants, étu­diants et «ha­fiz» («hommes ou femmes sa­chant de mé­moire le Co­ran»), sans comp­ter le com­mun du peuple. Roûmî était alors âgé de cinq ans. Son père par­tit avec toute sa fa­mille par la route de Ko­nya vers l’Anatolie (Roûm), comme firent un grand nombre d’autres sa­vants qui quit­tèrent la Perse : «Au mi­lieu des contem­po­rains, il ne resta plus trace de plai­sir… L’or et les têtes furent em­por­tés par le vent; les [écoles] et les [col­lèges] de­vinrent des hô­tel­le­ries; la bé­né­dic­tion dis­pa­rut du monde, et les té­nèbres de la ty­ran­nie s’appesantirent sur l’univers, qui fut bou­le­versé»

  1. En per­san «مناقب‌العارفین». Par­fois trans­crit «Ma­nâ­qeb ol-âre­fin», «Me­nâkıb-ül-âri­fîn», «Ma­nâ­qib ul-‘ârifîn», «Menā­qibu ’l ‘ārifīn», «Ma­nâ­qeb al-’ârefin» ou «Manāḳib al-‘ārifīn». Haut
  2. Par­fois tra­duit «Bio­gra­phies des mys­tiques» ou «Les Ver­tus des mys­tiques». Haut
  1. En per­san شمس‌الدین احمد افلاکی. Par­fois trans­crit Şem­sed­dîn Ah­med Eflâkî, Shems-ud-din Ah­med Eflaki, Shemsu-’d-Dīn Ah­med Eflākī, Chams ud­din Ah­mad Aflaki, Šams-al-dīn Aḥ­mad Aflākī ou Shams al-Dīn Aḥ­mad Aflākī. Haut
  2. «Tome I», p. 9. Haut

Hujwirî, «Somme spirituelle, “Kashf al-Mahjûb”»

éd. Sindbad, coll. La Bibliothèque de l’islam, Paris

éd. Sind­bad, coll. La Bi­blio­thèque de l’islam, Pa­ris

Il s’agit d’Abû’l-Hasan ‘Alî al-Hu­j­wirî 1, théo­lo­gien per­san né à Hu­j­wir, ban­lieue de la ville de Ghaznî, dans l’actuel Af­gha­nis­tan (XIe siècle apr. J.-C.). On ne connaît guère sa bio­gra­phie, si­non qu’il fit de nom­breux voyages et qu’il vi­sita la Sy­rie, le Tur­kes­tan, l’Azerbaïdjan, l’Irak et les bords de la mer Cas­pienne. Le der­nier, ce­pen­dant, fut ce­lui qu’il ef­fec­tua à La­hore, dans l’actuel Pa­kis­tan, où il fut re­tenu — contre son gré, pa­raît-il — pen­dant des dé­cen­nies et jusqu’à sa mort. Dans son «Ka­shf al-Mah­jûb» 2Somme spi­ri­tuelle», ou lit­té­ra­le­ment «Ré­vé­la­tion des choses voi­lées» 3), il se plaint de la perte de ses livres lais­sés à Ghaznî : «Mon cheikh», dit-il 4, «ra­con­tait d’autres anec­dotes [en­core], mais il m’est im­pos­sible d’en rap­por­ter plus, mes livres ayant été lais­sés à Ghaznî — que Dieu la pro­tège! — tan­dis que moi-même je suis forcé de res­ter à La­hore, parmi les gens vils». Il est cu­rieux que ces «gens vils» lui aient édi­fié, de­puis, un im­mense mau­so­lée à La­hore, où il est vé­néré sous le sur­nom de Dâtâ Gandj Ba­khsh 5. Le «Ka­shf al-Mah­jûb» est le plus an­cien traité de sou­fisme en langue per­sane. Hé­las! le sou­fisme, tel que le conçoit Hu­j­wirî, a d’énergiques par­tis pris et res­semble fort à ce qu’est l’islamisme. Il consiste sur­tout dans l’austérité des mœurs, dans la ré­pres­sion du luxe, dans une ani­mo­sité sys­té­ma­tique en­vers les femmes; tout cela conçu non comme une dis­ci­pline pri­vée qu’on ac­cepte pour soi, mais comme une loi d’État, dont le roi et les princes sont les gar­diens. Dans une foule de cas, sous pré­texte d’hérésie, Hu­j­wirî at­té­nue, al­tère, ex­plique mal ce qui touche à l’extase des sou­fis mys­tiques. Il avoue que ces sou­fis, quelque in­égaux et peu cor­rects qu’ils soient, ont de beaux traits; il les cite, et ils sont si beaux qu’ils font lire sa cri­tique : «Toutes les pa­roles de Hal­lâj», pré­tend-il 6, «res­semblent à celles des dé­bu­tants : cer­taines sont plus fortes, d’autres plus faibles, d’autres plus fa­ciles, d’autres plus in­con­ve­nantes… Il vous faut sa­voir que les pa­roles de Hal­lâj ne doivent pas être prises comme mo­dèles, car il était un ex­ta­tique, non pon­déré, et un homme doit être pon­déré avant que ses pa­roles fassent au­to­rité… On rap­porte qu’il di­sait “que les langues qui parlent sont la des­truc­tion des cœurs si­len­cieux”… : en vé­rité, cette phrase est dé­pour­vue de sens». Et Hu­j­wirî de s’appuyer sur des théo­lo­giens comme lui qui, à pro­pre­ment par­ler, ne font pas par­tie du sou­fisme.

  1. En per­san هجویری. Par­fois trans­crit Houd­j­viri, Hou­j­wiri, Hod­j­vîri, Ho­juirî, Ha­j­very, Ha­j­veri, Ha­j­weri, Hu­j­weri, Hu­j­wuri, Houd­jouari, Hu­j­wiry, Hud­jwīrī ou Hu­jvīrī. Haut
  2. En per­san «کشف‌المحجوب». Par­fois trans­crit «Ka­shf-ul-Mah­jab», «Kašf al-Maḥǧûb», «Ka­chf al-Maḥ­joûb», «Ka­shf-ul-Mah­jup», «Ka­schf-ol Mahd­joub», «Ke­shf el-Mahd­joub», «Ka­shf al Mah­joob», «Ka­shf-al-Meh­jub» ou «Ka­shf al-Maḥd­jūb». Haut
  3. Par­fois tra­duit «Dé­voi­le­ment des mys­tères» ou «Ré­vé­la­tion du ca­ché». Haut
  1. p. 120. Haut
  2. En our­dou داتا گنج بخش. Par­fois trans­crit Data Ganj Baksh ou Data Gandj Ba­khch. Haut
  3. p. 183-185. Haut

Nâsir, «“Sefer Namèh”, Relation d’un voyage en Syrie, en Palestine, en Égypte, en Arabie et en Perse»

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Sa­far-nâ­meh» 1, re­la­tion du voyage de Nâ­sir-e Khos­raw 2 en Sy­rie, en Pa­les­tine, en Égypte, en Ara­bie et en Perse. Nâ­sir na­quit en l’an 1004 apr. J.-C. ainsi qu’il nous l’apprend lui-même : «Il s’était écoulé trois cent quatre-vingt-qua­torze ans de­puis l’hégire, quand ma mère me dé­posa dans cette de­meure pou­dreuse. Je pous­sai, igno­rant de tout, et sem­blable à une plante qui naît de la terre noire… C’est à la qua­trième pé­riode que je sen­tis que j’appartenais à l’humanité, lorsque mon être, voué à la tris­tesse, put ar­ti­cu­ler des pa­roles» 3. Ses an­cêtres avaient quitté Bag­dad pour ve­nir s’établir dans la ville de Balkh 4. Lui-même dé­signe cette ville comme la ré­si­dence de sa fa­mille : «Ô brise de l’après-midi», dit-il 5, «si tu passes sur le pays de Balkh, passe sur ma mai­son et en­quiers-toi de l’état des miens». Il s’adonna dans sa jeu­nesse aux plai­sirs et à la dis­si­pa­tion. En 1045 apr. J.-C., un saint per­son­nage lui ap­pa­rut en songe et lui re­pro­cha ses er­reurs et ses trans­gres­sions conti­nuelles des lois di­vines. Nâ­sir de­manda quelle voie il de­vait suivre, et sur un signe qu’il crut lui in­di­quer la di­rec­tion de la Mecque, il se dé­mit de son em­ploi, ren­dit ses comptes et se mit en route, avec son frère et un pe­tit es­clave in­dien, pour un voyage qui de­vait du­rer sept ans : «Sou­vent, dans le cours de mon voyage, je n’ai eu que la pierre pour ma­te­las et pour oreiller

  1. En per­san «سفر‌نامه». Par­fois trans­crit «Se­fer Na­mèh», «Se­fer-nāme», «Sa­far­noma», «Sa­far-nāma» ou «Sa­far-nā­mah». Haut
  2. En per­san ناصرخسرو. Par­fois trans­crit Nāṣer Ḫosrov, Nāṣer-e Ḫosrou, Nā­sir-i-Khosro, Nas­siri Khos­rau, Nâṣir-i-Ḫusrau, Nāṣir è Ḫosraw, Na­ser-e Khos­row, Nâ­çir Khos­roû, Na­sir Khus­row, Na­ser Jos­row, Nas­ser Chos­rau, Na­seer Khus­rau ou Na­sir Khus­raw. Haut
  3. p. XVIII. Haut
  1. Aujourd’hui rat­ta­chée à l’Afghanistan. Haut
  2. p. XVIII. Haut