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« Mémoire sur l’ouvrage intitulé “Kitâb Alagâni”, c’est-à-dire “Recueil de chansons”, [d’Abû al-Faraj] »

dans « Journal asiatique », sér. 2, vol. 16, p. 385-419 & 497-545 ; sér. 3, vol. 6, p. 465-526

dans «Jour­nal asia­tique», sér. 2, vol. 16, p. 385-419 & 497-545; sér. 3, vol. 6, p. 465-526

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «Livre des chants» («Ki­tâb al-Ag­hâni» 1) d’Abû al-Fa­raj 2, chro­ni­queur et de lettres , éga­le­ment connu sous le sur­nom d’al-Isfahânî 3. Il na­quit, ainsi que son sur­nom l’indique, à Is­pa­han (en ), mais tout à fait par ha­sard, car il se rat­ta­chait à la li­gnée des Omeyyades, maîtres de l’, et il était de pure race arabe. Trans­porté de bonne heure à (en ), il s’attela à l’étude de la , de la , de l’; il se consti­tua, en outre, un so­lide ba­gage mé­di­cal, as­tro­lo­gique, mu­si­cal. Il de­vint, en un mot, un vrai homme d’«adab», c’est-à-dire un éru­dit tou­chant de près ou de loin à tous les do­maines de la connais­sance. À un âge avancé, il per­dit peu à peu la et mou­rut en 967 apr. J.-C. Il laissa der­rière lui plu­sieurs beaux ou­vrages, entre autres ce­lui in­ti­tulé «Le Livre des chants», au­quel il consa­cra cin­quante ans de sa , et qu’on s’accorde una­ni­me­ment à re­gar­der comme le meilleur qui ait paru sur ce su­jet. Abû al-Fa­raj prit soin d’y réunir tout ce qu’il put trou­ver de chants arabes, tant an­ciens que mo­dernes. Il s’appliqua, pour cha­cun de ces chants, à dé­si­gner l’auteur des vers et ce­lui de la ; à in­di­quer, avec clarté et avec pré­ci­sion, l’occasion qui donna nais­sance au poème ou à l’air; le tout avec des dé­tails cir­cons­tan­ciés sur la , l’, les gé­néa­lo­gies, la suc­ces­sion des dy­nas­ties, etc. Au ha­sard des cha­pitres, nous ac­com­pa­gnons un poète à la Cour du ca­life Hâ­roun al-Ra­chîd, as­sis­tons à une que­relle lit­té­raire dans une ta­verne de Bag­dad, pé­né­trons dans le sa­lon d’une chan­teuse de re­nom. C’est «une luxu­riante, consi­dé­rable par le vo­lume, pré­cieuse dans le dé­tail; une pro­fuse, un pêle-mêle pa­pillo­tant, un gi­se­ment ou­vert à qui­conque veut s’instruire sur la , l’histoire et la vie des Arabes, de l’origine au Xe siècle apr. J.-C.; un fi­lon ex­ploi­table, et d’ailleurs ex­ploité jusqu’à nos jours, par la science orien­tale et orien­ta­liste», dit un tra­duc­teur 4. Bref, c’est une mine très riche et très com­plète sur tout ce qui concerne les Arabes, et c’est en mine que la pos­té­rité aura «Le Livre des chants» plu­tôt qu’en œuvre ayant une propre. Car, tout en re­con­nais­sant le mé­rite in­con­tes­table de cette col­lec­tion de plus d’une ving­taine de vo­lumes, et tout en ad­mi­rant l’abondance et la va­riété des faits qu’Abû al-Fa­raj a ac­cu­mu­lés en pré­pa­rant son su­jet, la pos­té­rité aura re­gretté que, dans bien des cas, il n’ait pas éla­gué tout ce qui est in­utile ou su­per­flu et uni en­semble tout ce qui ne dif­fère que par des dif­fé­rences as­sez lé­gères.

  1. En arabe «كتاب الأغاني». Par­fois trans­crit «Kit­tab el Aghani», «Ki­tâb Ala­gâni», «Ki­tâb Alag­hâny», «Ki­tab el Ag­hâ­niy» ou «Ke­tab el Aghani». Icône Haut
  2. En arabe أبو الفرج. Au­tre­fois trans­crit Aboul­fa­rage, Abou el Fa­radj, Abou’l-Feredj, Abû’lfaraǵ, Aboul-Fa­radg ou Aboûl­fa­raj. Icône Haut
  1. En arabe الأصفهاني. Au­tre­fois trans­crit al As­fa­hânî, Alis­fa­hâny, el-Es­fa­hani, el-Iç­fa­hâni ou el-Is­pa­hani. On ren­contre aussi la gra­phie الأصبهاني (al-Is­ba­hânî). Au­tre­fois trans­crit el-Iç­ba­hâni. Icône Haut
  2. M. Jacques Berque. Icône Haut

Ichiyô, « Le Trente et un Décembre, “Ôtsugomori” »

dans « Anthologie de nouvelles japonaises contemporaines. [Tome I] » (éd. Gallimard, coll. Du monde entier, Paris)

dans « de contem­po­raines. [Tome I]» (éd. Gal­li­mard, coll. Du en­tier, Pa­ris)

Il s’agit du «Trente et un Dé­cembre» («Ôt­su­go­mori» 1) de Hi­gu­chi Ichiyô 2, écri­vaine ja­po­naise, tom­bée à vingt-quatre ans comme la feuille au vent d’automne (son sur­nom Ichiyô si­gni­fie «Simple feuille») et qui, mal­gré la briè­veté de sa , fut un des au­teurs les plus in­té­res­sants de sa gé­né­ra­tion, an­non­çant avec éclat le re­tour des sur la scène lit­té­raire de l’Empire du . De son vrai nom Hi­gu­chi Natsu 3 ou Hi­gu­chi Nat­suko 4, elle mon­tra un goût pré­coce pour la lit­té­ra­ture et don­nait déjà mieux que des es­pé­rances, lorsqu’en 1889, la de son père, sui­vie de celle de son frère, mit sa dans une mi­sère ex­trême. De­ve­nue l’unique sou­tien de sa mère et de sa sœur ca­dette, Ichiyô s’essaya, pour ga­gner de quoi vivre, à écrire sous forme de feuille­tons dans la quo­ti­dienne. Son ini­tia­teur à ce genre as­sez nou­veau au fut un ré­dac­teur de l’«Asahi Shim­bun» 5Le Jour­nal du So­leil le­vant»), Na­ka­rai Tô­sui, qui de­vint son amant; mais, tra­hie et aban­don­née par ce der­nier, elle son­gea un mo­ment à re­non­cer à tout. Entre-, pour don­ner aux siens un peu de pain, elle ven­dait des ca­hiers dans les ruelles des uni­ver­si­tés, des ba­lais aux portes du quar­tier famé du Yo­shi­wara. Elle fût morte de faim si, en 1893, les ro­man­tiques du «Bun­ga­ku­kai» 6Le Monde lit­té­raire») ne s’étaient aper­çus de son et ne lui avaient ou­vert les co­lonnes de leur re­vue. Elle y pu­blia, en l’ de quatre ans, une quin­zaine de ré­cits et de ro­mans, avant d’être em­por­tée par la tu­ber­cu­lose. Ces œuvres, qui avaient pour ca­rac­té­ris­tique com­mune de trai­ter de la grande d’être née femme et sen­sible, furent cha­leu­reu­se­ment ac­cueillies, en par­ti­cu­lier par Mori Ôgai : «On se mo­quera peut-être de », dit-il 7, «en di­sant que je suis un ado­ra­teur d’Ichiyô, peu im­porte, je ne crains pas d’attribuer à celle-ci le titre de vrai poète». On peut dire, en ef­fet, qu’Ichiyô était un poète en prose. Ses œuvres ren­voient abon­dam­ment aux grandes an­tho­lo­gies d’autrefois, et quand elle écrit par exemple : «Du­rant l’hiver de ma quin­zième an­née, alors que j’ignorais tout en­core des choses de l’, les vents froids ap­por­tèrent avec eux une . Bien­tôt… on ra­con­tait ici et là que j’étais amou­reuse… Les ru­meurs nous brisent comme les vagues d’une ri­vière… et nous écla­boussent»; elle trans­pose, en y ajou­tant le fré­mis­se­ment d’un cœur fé­mi­nin, af­finé par les épreuves de l’, le poème sui­vant du «Ko­kin-shû» : «À tra­vers le Mi­chi­noku coule la Ri­vière des Ru­meurs; moi, j’ai ac­quis la ré­pu­ta­tion de sé­duc­teur sans même avoir ren­con­tré l’être aimé; voilà qui m’est pé­nible!»

  1. En «大つごもり». Icône Haut
  2. En ja­po­nais 樋口一葉. Par­fois trans­crit Hi­gout­chi It­chiyo. Icône Haut
  3. En ja­po­nais 樋口奈津. Icône Haut
  4. En ja­po­nais 樋口夏子. Icône Haut
  1. En ja­po­nais 朝日新聞. Icône Haut
  2. En ja­po­nais 文學界. Icône Haut
  3. Dans , «Post­face à “La Trei­zième ». Icône Haut

Ichiyô, « Qui est le plus grand ? : roman »

éd. Ph. Picquier, coll. Picquier poche, Arles

éd. Ph. Pic­quier, coll. Pic­quier poche, Arles

Il s’agit de «Qui est le plus grand?» («Ta­ke­ku­rabe» 1) de Hi­gu­chi Ichiyô 2, écri­vaine ja­po­naise, tom­bée à vingt-quatre ans comme la feuille au vent d’automne (son sur­nom Ichiyô si­gni­fie «Simple feuille») et qui, mal­gré la briè­veté de sa , fut un des au­teurs les plus in­té­res­sants de sa gé­né­ra­tion, an­non­çant avec éclat le re­tour des sur la scène lit­té­raire de l’Empire du . De son vrai nom Hi­gu­chi Natsu 3 ou Hi­gu­chi Nat­suko 4, elle mon­tra un goût pré­coce pour la lit­té­ra­ture et don­nait déjà mieux que des es­pé­rances, lorsqu’en 1889, la de son père, sui­vie de celle de son frère, mit sa dans une mi­sère ex­trême. De­ve­nue l’unique sou­tien de sa mère et de sa sœur ca­dette, Ichiyô s’essaya, pour ga­gner de quoi vivre, à écrire sous forme de feuille­tons dans la quo­ti­dienne. Son ini­tia­teur à ce genre as­sez nou­veau au fut un ré­dac­teur de l’«Asahi Shim­bun» 5Le Jour­nal du So­leil le­vant»), Na­ka­rai Tô­sui, qui de­vint son amant; mais, tra­hie et aban­don­née par ce der­nier, elle son­gea un mo­ment à re­non­cer à tout. Entre-, pour don­ner aux siens un peu de pain, elle ven­dait des ca­hiers dans les ruelles des uni­ver­si­tés, des ba­lais aux portes du quar­tier famé du Yo­shi­wara. Elle fût morte de faim si, en 1893, les ro­man­tiques du «Bun­ga­ku­kai» 6Le lit­té­raire») ne s’étaient aper­çus de son et ne lui avaient ou­vert les co­lonnes de leur re­vue. Elle y pu­blia, en l’ de quatre ans, une quin­zaine de ré­cits et de ro­mans, avant d’être em­por­tée par la tu­ber­cu­lose. Ces œuvres, qui avaient pour ca­rac­té­ris­tique com­mune de trai­ter de la grande d’être née femme et sen­sible, furent cha­leu­reu­se­ment ac­cueillies, en par­ti­cu­lier par Mori Ôgai : «On se mo­quera peut-être de », dit-il 7, «en di­sant que je suis un ado­ra­teur d’Ichiyô, peu im­porte, je ne crains pas d’attribuer à celle-ci le titre de vrai poète». On peut dire, en ef­fet, qu’Ichiyô était un poète en prose. Ses œuvres ren­voient abon­dam­ment aux grandes an­tho­lo­gies d’autrefois, et quand elle écrit par exemple : «Du­rant l’hiver de ma quin­zième an­née, alors que j’ignorais tout en­core des choses de l’, les vents froids ap­por­tèrent avec eux une . Bien­tôt… on ra­con­tait ici et là que j’étais amou­reuse… Les ru­meurs nous brisent comme les vagues d’une ri­vière… et nous écla­boussent»; elle trans­pose, en y ajou­tant le fré­mis­se­ment d’un cœur fé­mi­nin, af­finé par les épreuves de l’, le poème sui­vant du «Ko­kin-shû» : «À tra­vers le Mi­chi­noku coule la Ri­vière des Ru­meurs; moi, j’ai ac­quis la ré­pu­ta­tion de sé­duc­teur sans même avoir ren­con­tré l’être aimé; voilà qui m’est pé­nible!»

  1. En «たけくらべ». Icône Haut
  2. En ja­po­nais 樋口一葉. Par­fois trans­crit Hi­gout­chi It­chiyo. Icône Haut
  3. En ja­po­nais 樋口奈津. Icône Haut
  4. En ja­po­nais 樋口夏子. Icône Haut
  1. En ja­po­nais 朝日新聞. Icône Haut
  2. En ja­po­nais 文學界. Icône Haut
  3. Dans , «Post­face à “La Trei­zième ». Icône Haut

Ichiyô, « La Treizième Nuit et Autres Récits »

éd. Les Belles Lettres, coll. Japon, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. , Pa­ris

Il s’agit de «La Trei­zième » («Jû­san Ya» 1) et autres ré­cits de Hi­gu­chi Ichiyô 2, écri­vaine ja­po­naise, tom­bée à vingt-quatre ans comme la feuille au vent d’automne (son sur­nom Ichiyô si­gni­fie «Simple feuille») et qui, mal­gré la briè­veté de sa , fut un des au­teurs les plus in­té­res­sants de sa gé­né­ra­tion, an­non­çant avec éclat le re­tour des sur la scène lit­té­raire de l’Empire du . De son vrai nom Hi­gu­chi Natsu 3 ou Hi­gu­chi Nat­suko 4, elle mon­tra un goût pré­coce pour la lit­té­ra­ture et don­nait déjà mieux que des es­pé­rances, lorsqu’en 1889, la de son père, sui­vie de celle de son frère, mit sa dans une mi­sère ex­trême. De­ve­nue l’unique sou­tien de sa mère et de sa sœur ca­dette, Ichiyô s’essaya, pour ga­gner de quoi vivre, à écrire sous forme de feuille­tons dans la quo­ti­dienne. Son ini­tia­teur à ce genre as­sez nou­veau au Ja­pon fut un ré­dac­teur de l’«Asahi Shim­bun» 5Le Jour­nal du So­leil le­vant»), Na­ka­rai Tô­sui, qui de­vint son amant; mais, tra­hie et aban­don­née par ce der­nier, elle son­gea un mo­ment à re­non­cer à tout. Entre-, pour don­ner aux siens un peu de pain, elle ven­dait des ca­hiers dans les ruelles des uni­ver­si­tés, des ba­lais aux portes du quar­tier famé du Yo­shi­wara. Elle fût morte de faim si, en 1893, les ro­man­tiques du «Bun­ga­ku­kai» 6Le lit­té­raire») ne s’étaient aper­çus de son et ne lui avaient ou­vert les co­lonnes de leur re­vue. Elle y pu­blia, en l’ de quatre ans, une quin­zaine de ré­cits et de ro­mans, avant d’être em­por­tée par la tu­ber­cu­lose. Ces œuvres, qui avaient pour ca­rac­té­ris­tique com­mune de trai­ter de la grande d’être née femme et sen­sible, furent cha­leu­reu­se­ment ac­cueillies, en par­ti­cu­lier par Mori Ôgai : «On se mo­quera peut-être de », dit-il 7, «en di­sant que je suis un ado­ra­teur d’Ichiyô, peu im­porte, je ne crains pas d’attribuer à celle-ci le titre de vrai poète». On peut dire, en ef­fet, qu’Ichiyô était un poète en prose. Ses œuvres ren­voient abon­dam­ment aux grandes an­tho­lo­gies d’autrefois, et quand elle écrit par exemple : «Du­rant l’hiver de ma quin­zième an­née, alors que j’ignorais tout en­core des choses de l’, les vents froids ap­por­tèrent avec eux une . Bien­tôt… on ra­con­tait ici et là que j’étais amou­reuse… Les ru­meurs nous brisent comme les vagues d’une ri­vière… et nous écla­boussent»; elle trans­pose, en y ajou­tant le fré­mis­se­ment d’un cœur fé­mi­nin, af­finé par les épreuves de l’, le poème sui­vant du «Ko­kin-shû» : «À tra­vers le Mi­chi­noku coule la Ri­vière des Ru­meurs; moi, j’ai ac­quis la ré­pu­ta­tion de sé­duc­teur sans même avoir ren­con­tré l’être aimé; voilà qui m’est pé­nible!»

  1. En «十三夜». Icône Haut
  2. En ja­po­nais 樋口一葉. Par­fois trans­crit Hi­gout­chi It­chiyo. Icône Haut
  3. En ja­po­nais 樋口奈津. Icône Haut
  4. En ja­po­nais 樋口夏子. Icône Haut
  1. En ja­po­nais 朝日新聞. Icône Haut
  2. En ja­po­nais 文學界. Icône Haut
  3. Dans , «Post­face à “La Trei­zième Nuit”». Icône Haut

Firdousi, « Le Livre des rois. Tome VII »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Livre des rois» («Schah-na­meh» 1) d’ 2 (X-XIe siècle apr. J.-C.). Cette vaste chan­son de geste de soixante mille dis­tiques re­late l’ de la (l’), de­puis ses jusqu’à l’époque où la puis­sance de ses mo­narques croula sous les des Arabes . La pre­mière par­tie, lé­gen­daire et pleine de , est la seule vé­ri­ta­ble­ment épique; la se­conde, re­la­tive à la Perse sas­sa­nide, est une suc­ces­sion de règnes his­to­riques, aux­quels pré­sident des rois, des hé­ros par­ti­cu­liers à cha­cun d’eux : plu­tôt qu’avec l’, elle offre des ana­lo­gies avec «quelques grands ro­mans en vers du , le “ de Brut”, ce­lui de “Rou” ou cer­taines his­toires de », comme le dit  3. Avec «Le Livre des rois», la vieille per­sane pa­raît au grand jour pour prendre sa re­vanche de la conquête . Celle-ci avait re­foulé, pour quelque , cette culture dans les , où elle s’était conser­vée avec tout un en­semble de tra­di­tions et de te­nant lieu de sou­ve­nirs na­tio­naux. «L’islamisme… fut un rude coup pour le vieil es­prit, mais ce ne fut pas un coup mor­tel. L’arabe ne réus­sit à être que la de la . Aus­si­tôt que le ca­li­fat s’affaiblit, une ré­ac­tion per­sane — d’abord sourde, bien­tôt ou­verte — se ma­ni­feste», ex­plique Er­nest Re­nan 4. Avec Fir­dousi, la Perse re­prend sa com­plète in­dé­pen­dance dans l’. Mais ce qui fait sur­tout le ca­rac­tère de cet au­teur et qui n’appartient qu’à lui, ce sont les consi­dé­ra­tions po­li­tiques et mo­rales par les­quelles il ter­mine chaque ca­tas­trophe, chaque choc des peuples, chaque ef­fon­dre­ment des royaumes. Il y a une belle et une sorte de ré­si­gnée dans ces ré­flexions par les­quelles il in­ter­rompt un mo­ment la course des évé­ne­ments. «Ô !», dit l’une d’elles 5, «n’élève per­sonne si tu veux le mois­son­ner après! Si tu l’enlèves, pour­quoi l’as-tu élevé? Tu hausses un au-des­sus du fir­ma­ment, mais tout à coup tu le pré­ci­pites sous la obs­cure.» «Ko­bad», dit une autre 6, «n’avait plus que sept mois à vivre; ap­pelle-le donc “roi” si tu veux, ou “rien” si tu aimes mieux. Telle est la cou­tume de ce monde op­pres­seur : il ne faut pas s’attendre à ce qu’il tienne ses pro­messes [de lon­gé­vité].»

  1. En «شاهنامه». Par­fois trans­crit «Shah Namu», «Çah­name», «Chah­namè», «Scheh­name», «Schah-namé», «Schah­nama», «Schah-na­mah», «Shah-na­meh», «Shah Name», «Shah­na­mah», «Shah­nama», «Šāh-nāma», «Šāhnā­mah», «Şeh­name», «Şāh-nāme» ou «Šah-na­meh». Icône Haut
  2. En per­san ابوالقاسم فردوسی. Par­fois trans­crit Fir­dawsi, Fir­dausī, Fir­davsi, Fir­dovsi, Fir­douçy, Fir­docy, Fir­doo­see, Fir­dou­see, Fer­dou­see, Fer­do­see, Fer­doucy, Fer­dowsī, Fir­dewsi, Fir­devsî, Fir­dusi, Fir­dussi, Fer­dusi, Fir­dôsî, Fer­dossi, Fir­doussi, Fer­doussi, Fir­doussy, Fir­dousy, Fer­dousy ou Fer­doussy. Icône Haut
  3. «Compte rendu sur “Le Livre des rois”», 1841, p. 398-399. Icône Haut
  1. «Le Schah­na­meh», p. 139. Icône Haut
  2. «Tome I», p. 32. Icône Haut
  3. «Tome VII», p. 287-288. Icône Haut

Firdousi, « Le Livre des rois. Tome VI »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Livre des rois» («Schah-na­meh» 1) d’ 2 (X-XIe siècle apr. J.-C.). Cette vaste chan­son de geste de soixante mille dis­tiques re­late l’ de la (l’), de­puis ses jusqu’à l’époque où la puis­sance de ses mo­narques croula sous les des Arabes . La pre­mière par­tie, lé­gen­daire et pleine de , est la seule vé­ri­ta­ble­ment épique; la se­conde, re­la­tive à la Perse sas­sa­nide, est une suc­ces­sion de règnes his­to­riques, aux­quels pré­sident des rois, des hé­ros par­ti­cu­liers à cha­cun d’eux : plu­tôt qu’avec l’, elle offre des ana­lo­gies avec «quelques grands ro­mans en vers du , le “ de Brut”, ce­lui de “Rou” ou cer­taines his­toires de », comme le dit  3. Avec «Le Livre des rois», la vieille per­sane pa­raît au grand jour pour prendre sa re­vanche de la conquête . Celle-ci avait re­foulé, pour quelque , cette culture dans les , où elle s’était conser­vée avec tout un en­semble de tra­di­tions et de te­nant lieu de sou­ve­nirs na­tio­naux. «L’islamisme… fut un rude coup pour le vieil es­prit, mais ce ne fut pas un coup mor­tel. L’arabe ne réus­sit à être que la de la . Aus­si­tôt que le ca­li­fat s’affaiblit, une ré­ac­tion per­sane — d’abord sourde, bien­tôt ou­verte — se ma­ni­feste», ex­plique Er­nest Re­nan 4. Avec Fir­dousi, la Perse re­prend sa com­plète in­dé­pen­dance dans l’. Mais ce qui fait sur­tout le ca­rac­tère de cet au­teur et qui n’appartient qu’à lui, ce sont les consi­dé­ra­tions po­li­tiques et mo­rales par les­quelles il ter­mine chaque ca­tas­trophe, chaque choc des peuples, chaque ef­fon­dre­ment des royaumes. Il y a une belle et une sorte de ré­si­gnée dans ces ré­flexions par les­quelles il in­ter­rompt un mo­ment la course des évé­ne­ments. «Ô !», dit l’une d’elles 5, «n’élève per­sonne si tu veux le mois­son­ner après! Si tu l’enlèves, pour­quoi l’as-tu élevé? Tu hausses un au-des­sus du fir­ma­ment, mais tout à coup tu le pré­ci­pites sous la obs­cure.» «Ko­bad», dit une autre 6, «n’avait plus que sept mois à vivre; ap­pelle-le donc “roi” si tu veux, ou “rien” si tu aimes mieux. Telle est la cou­tume de ce monde op­pres­seur : il ne faut pas s’attendre à ce qu’il tienne ses pro­messes [de lon­gé­vité].»

  1. En «شاهنامه». Par­fois trans­crit «Shah Namu», «Çah­name», «Chah­namè», «Scheh­name», «Schah-namé», «Schah­nama», «Schah-na­mah», «Shah-na­meh», «Shah Name», «Shah­na­mah», «Shah­nama», «Šāh-nāma», «Šāhnā­mah», «Şeh­name», «Şāh-nāme» ou «Šah-na­meh». Icône Haut
  2. En per­san ابوالقاسم فردوسی. Par­fois trans­crit Fir­dawsi, Fir­dausī, Fir­davsi, Fir­dovsi, Fir­douçy, Fir­docy, Fir­doo­see, Fir­dou­see, Fer­dou­see, Fer­do­see, Fer­doucy, Fer­dowsī, Fir­dewsi, Fir­devsî, Fir­dusi, Fir­dussi, Fer­dusi, Fir­dôsî, Fer­dossi, Fir­doussi, Fer­doussi, Fir­doussy, Fir­dousy, Fer­dousy ou Fer­doussy. Icône Haut
  3. «Compte rendu sur “Le Livre des rois”», 1841, p. 398-399. Icône Haut
  1. «Le Schah­na­meh», p. 139. Icône Haut
  2. «Tome I», p. 32. Icône Haut
  3. «Tome VII», p. 287-288. Icône Haut

Firdousi, « Le Livre des rois. Tome V »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Livre des rois» («Schah-na­meh» 1) d’ 2 (X-XIe siècle apr. J.-C.). Cette vaste chan­son de geste de soixante mille dis­tiques re­late l’ de la (l’), de­puis ses jusqu’à l’époque où la puis­sance de ses mo­narques croula sous les des Arabes . La pre­mière par­tie, lé­gen­daire et pleine de , est la seule vé­ri­ta­ble­ment épique; la se­conde, re­la­tive à la Perse sas­sa­nide, est une suc­ces­sion de règnes his­to­riques, aux­quels pré­sident des rois, des hé­ros par­ti­cu­liers à cha­cun d’eux : plu­tôt qu’avec l’, elle offre des ana­lo­gies avec «quelques grands ro­mans en vers du , le “ de Brut”, ce­lui de “Rou” ou cer­taines his­toires de », comme le dit  3. Avec «Le Livre des rois», la vieille per­sane pa­raît au grand jour pour prendre sa re­vanche de la conquête . Celle-ci avait re­foulé, pour quelque , cette culture dans les , où elle s’était conser­vée avec tout un en­semble de tra­di­tions et de te­nant lieu de sou­ve­nirs na­tio­naux. «L’islamisme… fut un rude coup pour le vieil es­prit, mais ce ne fut pas un coup mor­tel. L’arabe ne réus­sit à être que la de la . Aus­si­tôt que le ca­li­fat s’affaiblit, une ré­ac­tion per­sane — d’abord sourde, bien­tôt ou­verte — se ma­ni­feste», ex­plique Er­nest Re­nan 4. Avec Fir­dousi, la Perse re­prend sa com­plète in­dé­pen­dance dans l’. Mais ce qui fait sur­tout le ca­rac­tère de cet au­teur et qui n’appartient qu’à lui, ce sont les consi­dé­ra­tions po­li­tiques et mo­rales par les­quelles il ter­mine chaque ca­tas­trophe, chaque choc des peuples, chaque ef­fon­dre­ment des royaumes. Il y a une belle et une sorte de ré­si­gnée dans ces ré­flexions par les­quelles il in­ter­rompt un mo­ment la course des évé­ne­ments. «Ô !», dit l’une d’elles 5, «n’élève per­sonne si tu veux le mois­son­ner après! Si tu l’enlèves, pour­quoi l’as-tu élevé? Tu hausses un au-des­sus du fir­ma­ment, mais tout à coup tu le pré­ci­pites sous la obs­cure.» «Ko­bad», dit une autre 6, «n’avait plus que sept mois à vivre; ap­pelle-le donc “roi” si tu veux, ou “rien” si tu aimes mieux. Telle est la cou­tume de ce monde op­pres­seur : il ne faut pas s’attendre à ce qu’il tienne ses pro­messes [de lon­gé­vité].»

  1. En «شاهنامه». Par­fois trans­crit «Shah Namu», «Çah­name», «Chah­namè», «Scheh­name», «Schah-namé», «Schah­nama», «Schah-na­mah», «Shah-na­meh», «Shah Name», «Shah­na­mah», «Shah­nama», «Šāh-nāma», «Šāhnā­mah», «Şeh­name», «Şāh-nāme» ou «Šah-na­meh». Icône Haut
  2. En per­san ابوالقاسم فردوسی. Par­fois trans­crit Fir­dawsi, Fir­dausī, Fir­davsi, Fir­dovsi, Fir­douçy, Fir­docy, Fir­doo­see, Fir­dou­see, Fer­dou­see, Fer­do­see, Fer­doucy, Fer­dowsī, Fir­dewsi, Fir­devsî, Fir­dusi, Fir­dussi, Fer­dusi, Fir­dôsî, Fer­dossi, Fir­doussi, Fer­doussi, Fir­doussy, Fir­dousy, Fer­dousy ou Fer­doussy. Icône Haut
  3. «Compte rendu sur “Le Livre des rois”», 1841, p. 398-399. Icône Haut
  1. «Le Schah­na­meh», p. 139. Icône Haut
  2. «Tome I», p. 32. Icône Haut
  3. «Tome VII», p. 287-288. Icône Haut

Firdousi, « Le Livre des rois. Tome IV »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Livre des rois» («Schah-na­meh» 1) d’ 2 (X-XIe siècle apr. J.-C.). Cette vaste chan­son de geste de soixante mille dis­tiques re­late l’ de la (l’), de­puis ses jusqu’à l’époque où la puis­sance de ses mo­narques croula sous les des Arabes . La pre­mière par­tie, lé­gen­daire et pleine de , est la seule vé­ri­ta­ble­ment épique; la se­conde, re­la­tive à la Perse sas­sa­nide, est une suc­ces­sion de règnes his­to­riques, aux­quels pré­sident des rois, des hé­ros par­ti­cu­liers à cha­cun d’eux : plu­tôt qu’avec l’, elle offre des ana­lo­gies avec «quelques grands ro­mans en vers du , le “ de Brut”, ce­lui de “Rou” ou cer­taines his­toires de », comme le dit  3. Avec «Le Livre des rois», la vieille per­sane pa­raît au grand jour pour prendre sa re­vanche de la conquête . Celle-ci avait re­foulé, pour quelque , cette culture dans les , où elle s’était conser­vée avec tout un en­semble de tra­di­tions et de te­nant lieu de sou­ve­nirs na­tio­naux. «L’islamisme… fut un rude coup pour le vieil es­prit, mais ce ne fut pas un coup mor­tel. L’arabe ne réus­sit à être que la de la . Aus­si­tôt que le ca­li­fat s’affaiblit, une ré­ac­tion per­sane — d’abord sourde, bien­tôt ou­verte — se ma­ni­feste», ex­plique Er­nest Re­nan 4. Avec Fir­dousi, la Perse re­prend sa com­plète in­dé­pen­dance dans l’. Mais ce qui fait sur­tout le ca­rac­tère de cet au­teur et qui n’appartient qu’à lui, ce sont les consi­dé­ra­tions po­li­tiques et mo­rales par les­quelles il ter­mine chaque ca­tas­trophe, chaque choc des peuples, chaque ef­fon­dre­ment des royaumes. Il y a une belle et une sorte de ré­si­gnée dans ces ré­flexions par les­quelles il in­ter­rompt un mo­ment la course des évé­ne­ments. «Ô !», dit l’une d’elles 5, «n’élève per­sonne si tu veux le mois­son­ner après! Si tu l’enlèves, pour­quoi l’as-tu élevé? Tu hausses un au-des­sus du fir­ma­ment, mais tout à coup tu le pré­ci­pites sous la obs­cure.» «Ko­bad», dit une autre 6, «n’avait plus que sept mois à vivre; ap­pelle-le donc “roi” si tu veux, ou “rien” si tu aimes mieux. Telle est la cou­tume de ce monde op­pres­seur : il ne faut pas s’attendre à ce qu’il tienne ses pro­messes [de lon­gé­vité].»

  1. En «شاهنامه». Par­fois trans­crit «Shah Namu», «Çah­name», «Chah­namè», «Scheh­name», «Schah-namé», «Schah­nama», «Schah-na­mah», «Shah-na­meh», «Shah Name», «Shah­na­mah», «Shah­nama», «Šāh-nāma», «Šāhnā­mah», «Şeh­name», «Şāh-nāme» ou «Šah-na­meh». Icône Haut
  2. En per­san ابوالقاسم فردوسی. Par­fois trans­crit Fir­dawsi, Fir­dausī, Fir­davsi, Fir­dovsi, Fir­douçy, Fir­docy, Fir­doo­see, Fir­dou­see, Fer­dou­see, Fer­do­see, Fer­doucy, Fer­dowsī, Fir­dewsi, Fir­devsî, Fir­dusi, Fir­dussi, Fer­dusi, Fir­dôsî, Fer­dossi, Fir­doussi, Fer­doussi, Fir­doussy, Fir­dousy, Fer­dousy ou Fer­doussy. Icône Haut
  3. «Compte rendu sur “Le Livre des rois”», 1841, p. 398-399. Icône Haut
  1. «Le Schah­na­meh», p. 139. Icône Haut
  2. «Tome I», p. 32. Icône Haut
  3. «Tome VII», p. 287-288. Icône Haut

Firdousi, « Le Livre des rois. Tome III »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Livre des rois» («Schah-na­meh» 1) d’ 2 (X-XIe siècle apr. J.-C.). Cette vaste chan­son de geste de soixante mille dis­tiques re­late l’ de la (l’), de­puis ses jusqu’à l’époque où la puis­sance de ses mo­narques croula sous les des Arabes . La pre­mière par­tie, lé­gen­daire et pleine de , est la seule vé­ri­ta­ble­ment épique; la se­conde, re­la­tive à la Perse sas­sa­nide, est une suc­ces­sion de règnes his­to­riques, aux­quels pré­sident des rois, des hé­ros par­ti­cu­liers à cha­cun d’eux : plu­tôt qu’avec l’, elle offre des ana­lo­gies avec «quelques grands ro­mans en vers du , le “ de Brut”, ce­lui de “Rou” ou cer­taines his­toires de », comme le dit  3. Avec «Le Livre des rois», la vieille per­sane pa­raît au grand jour pour prendre sa re­vanche de la conquête . Celle-ci avait re­foulé, pour quelque , cette culture dans les , où elle s’était conser­vée avec tout un en­semble de tra­di­tions et de te­nant lieu de sou­ve­nirs na­tio­naux. «L’islamisme… fut un rude coup pour le vieil es­prit, mais ce ne fut pas un coup mor­tel. L’arabe ne réus­sit à être que la de la . Aus­si­tôt que le ca­li­fat s’affaiblit, une ré­ac­tion per­sane — d’abord sourde, bien­tôt ou­verte — se ma­ni­feste», ex­plique Er­nest Re­nan 4. Avec Fir­dousi, la Perse re­prend sa com­plète in­dé­pen­dance dans l’. Mais ce qui fait sur­tout le ca­rac­tère de cet au­teur et qui n’appartient qu’à lui, ce sont les consi­dé­ra­tions po­li­tiques et mo­rales par les­quelles il ter­mine chaque ca­tas­trophe, chaque choc des peuples, chaque ef­fon­dre­ment des royaumes. Il y a une belle et une sorte de ré­si­gnée dans ces ré­flexions par les­quelles il in­ter­rompt un mo­ment la course des évé­ne­ments. «Ô !», dit l’une d’elles 5, «n’élève per­sonne si tu veux le mois­son­ner après! Si tu l’enlèves, pour­quoi l’as-tu élevé? Tu hausses un au-des­sus du fir­ma­ment, mais tout à coup tu le pré­ci­pites sous la obs­cure.» «Ko­bad», dit une autre 6, «n’avait plus que sept mois à vivre; ap­pelle-le donc “roi” si tu veux, ou “rien” si tu aimes mieux. Telle est la cou­tume de ce monde op­pres­seur : il ne faut pas s’attendre à ce qu’il tienne ses pro­messes [de lon­gé­vité].»

  1. En «شاهنامه». Par­fois trans­crit «Shah Namu», «Çah­name», «Chah­namè», «Scheh­name», «Schah-namé», «Schah­nama», «Schah-na­mah», «Shah-na­meh», «Shah Name», «Shah­na­mah», «Shah­nama», «Šāh-nāma», «Šāhnā­mah», «Şeh­name», «Şāh-nāme» ou «Šah-na­meh». Icône Haut
  2. En per­san ابوالقاسم فردوسی. Par­fois trans­crit Fir­dawsi, Fir­dausī, Fir­davsi, Fir­dovsi, Fir­douçy, Fir­docy, Fir­doo­see, Fir­dou­see, Fer­dou­see, Fer­do­see, Fer­doucy, Fer­dowsī, Fir­dewsi, Fir­devsî, Fir­dusi, Fir­dussi, Fer­dusi, Fir­dôsî, Fer­dossi, Fir­doussi, Fer­doussi, Fir­doussy, Fir­dousy, Fer­dousy ou Fer­doussy. Icône Haut
  3. «Compte rendu sur “Le Livre des rois”», 1841, p. 398-399. Icône Haut
  1. «Le Schah­na­meh», p. 139. Icône Haut
  2. «Tome I», p. 32. Icône Haut
  3. «Tome VII», p. 287-288. Icône Haut

Firdousi, « Le Livre des rois. Tome II »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Livre des rois» («Schah-na­meh» 1) d’ 2 (X-XIe siècle apr. J.-C.). Cette vaste chan­son de geste de soixante mille dis­tiques re­late l’ de la (l’), de­puis ses jusqu’à l’époque où la puis­sance de ses mo­narques croula sous les des Arabes . La pre­mière par­tie, lé­gen­daire et pleine de , est la seule vé­ri­ta­ble­ment épique; la se­conde, re­la­tive à la Perse sas­sa­nide, est une suc­ces­sion de règnes his­to­riques, aux­quels pré­sident des rois, des hé­ros par­ti­cu­liers à cha­cun d’eux : plu­tôt qu’avec l’, elle offre des ana­lo­gies avec «quelques grands ro­mans en vers du , le “ de Brut”, ce­lui de “Rou” ou cer­taines his­toires de », comme le dit  3. Avec «Le Livre des rois», la vieille per­sane pa­raît au grand jour pour prendre sa re­vanche de la conquête . Celle-ci avait re­foulé, pour quelque , cette culture dans les , où elle s’était conser­vée avec tout un en­semble de tra­di­tions et de te­nant lieu de sou­ve­nirs na­tio­naux. «L’islamisme… fut un rude coup pour le vieil es­prit, mais ce ne fut pas un coup mor­tel. L’arabe ne réus­sit à être que la de la . Aus­si­tôt que le ca­li­fat s’affaiblit, une ré­ac­tion per­sane — d’abord sourde, bien­tôt ou­verte — se ma­ni­feste», ex­plique Er­nest Re­nan 4. Avec Fir­dousi, la Perse re­prend sa com­plète in­dé­pen­dance dans l’. Mais ce qui fait sur­tout le ca­rac­tère de cet au­teur et qui n’appartient qu’à lui, ce sont les consi­dé­ra­tions po­li­tiques et mo­rales par les­quelles il ter­mine chaque ca­tas­trophe, chaque choc des peuples, chaque ef­fon­dre­ment des royaumes. Il y a une belle et une sorte de ré­si­gnée dans ces ré­flexions par les­quelles il in­ter­rompt un mo­ment la course des évé­ne­ments. «Ô !», dit l’une d’elles 5, «n’élève per­sonne si tu veux le mois­son­ner après! Si tu l’enlèves, pour­quoi l’as-tu élevé? Tu hausses un au-des­sus du fir­ma­ment, mais tout à coup tu le pré­ci­pites sous la obs­cure.» «Ko­bad», dit une autre 6, «n’avait plus que sept mois à vivre; ap­pelle-le donc “roi” si tu veux, ou “rien” si tu aimes mieux. Telle est la cou­tume de ce monde op­pres­seur : il ne faut pas s’attendre à ce qu’il tienne ses pro­messes [de lon­gé­vité].»

  1. En «شاهنامه». Par­fois trans­crit «Shah Namu», «Çah­name», «Chah­namè», «Scheh­name», «Schah-namé», «Schah­nama», «Schah-na­mah», «Shah-na­meh», «Shah Name», «Shah­na­mah», «Shah­nama», «Šāh-nāma», «Šāhnā­mah», «Şeh­name», «Şāh-nāme» ou «Šah-na­meh». Icône Haut
  2. En per­san ابوالقاسم فردوسی. Par­fois trans­crit Fir­dawsi, Fir­dausī, Fir­davsi, Fir­dovsi, Fir­douçy, Fir­docy, Fir­doo­see, Fir­dou­see, Fer­dou­see, Fer­do­see, Fer­doucy, Fer­dowsī, Fir­dewsi, Fir­devsî, Fir­dusi, Fir­dussi, Fer­dusi, Fir­dôsî, Fer­dossi, Fir­doussi, Fer­doussi, Fir­doussy, Fir­dousy, Fer­dousy ou Fer­doussy. Icône Haut
  3. «Compte rendu sur “Le Livre des rois”», 1841, p. 398-399. Icône Haut
  1. «Le Schah­na­meh», p. 139. Icône Haut
  2. «Tome I», p. 32. Icône Haut
  3. «Tome VII», p. 287-288. Icône Haut

« Alexandre, le Macédonien iranisé : l’exemple du récit par Nezâmî (XIIᵉ siècle) »

dans « Alexandre le Grand dans les littératures occidentales et proche-orientales » (éd. Université Paris X-Nanterre, coll. Littérales, Nanterre), p. 227-241

dans « dans les lit­té­ra­tures oc­ci­den­tales et proche-orien­tales» (éd. Uni­ver­sité Pa­ris X-Nan­terre, coll. Lit­té­rales, Nan­terre), p. 227-241

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «Livre d’Alexandre le Grand» 1Es­kan­dar-nâ­meh» 2) de  3, le maître du en vers, l’un des plus grands de per­sane (XIIe siècle apr. J.-C.). Nezâmî fut le pre­mier qui re­ma­nia dans un sens ro­ma­nesque le vieux fonds des tra­di­tions per­sanes. Sans se sou­cier d’en pré­ser­ver la pu­reté et la , il les amal­gama li­bre­ment tan­tôt aux ré­cits plus ou moins lé­gen­daires des com­pi­la­teurs arabes, tan­tôt aux fic­tions des alexan­drins. Par sa so­phis­ti­ca­tion , il dé­passa les uns et les autres. Ses œuvres les plus im­por­tantes, au nombre de cinq, furent réunies, après sa , dans un re­cueil in­ti­tulé «Kham­seh» 4Les Cinq») en ou «Pandj Gandj» 5Les Cinq ») en . Maintes fois co­piées, elles étaient de celles que tout hon­nête de­vait connaître, au point d’en pou­voir ré­ci­ter des pas­sages en­tiers. Au sein de leur aire cultu­relle, à tra­vers cette im­men­sité qui s’étendait de la jusqu’au cœur de l’ et qui dé­bor­dait même sur l’Inde mu­sul­mane, elles oc­cu­paient une place équi­va­lente à celle qu’eut «L’Énéide» en oc­ci­den­tale. «Les mé­rites et per­fec­tions ma­ni­festes de Nezâmî — Al­lah lui soit mi­sé­ri­cor­dieux! — se passent de . Per­sonne ne pour­rait réunir au­tant d’élégances et de fi­nesses qu’il en a réuni dans son re­cueil “Les Cinq Tré­sors”; bien plus, cela échappe au pou­voir du genre hu­main», dira Djâmî 6 en choi­sis­sant de se faire peindre age­nouillé de­vant son illustre pré­dé­ces­seur.

  1. Par­fois tra­duit « fa­bu­leuse d’Alexandre le Grand» ou «Alexan­dréide». Icône Haut
  2. En per­san «اسکندر‌نامه». Par­fois trans­crit «Se­can­der-na­meh», «Se­kan­der Ná­mah», «Si­kan­der Nama», «Escander—namèh», «Es­kan­der Nā­meh», «Is­kan­der-namé», «Is­ken­der-nâmè», «Is­kan­dar Nāma» ou «Se­kan­dar-nâ­meh». Icône Haut
  3. En per­san نظامی گنجوی. Par­fois trans­crit Nadhami, Nid­hami, Niz­hâmî, Niz­hamy, Ni­zamy, Ni­zami, Ni­shâmi, Ni­samy, Ni­sami, Nezâmy ou Nez­hami. Icône Haut
  1. En arabe «خمسة». Par­fois trans­crit «Khamsè», «Kham­sah», «Khamsa», «Hamsa», «Ham­sah», «Hamse», «Cham­seh» ou «Ham­seh». Icône Haut
  2. En per­san «پنج گنج». Par­fois trans­crit «Pendsch Kendj», «Pendch Kendj», «Pandsch Gandsch», «Pendj Guendj», «Penj Ghenj», «Pentch-Ghandj» ou «Panj Ganj». Icône Haut
  3. «Le Bé­hâ­ris­tân», p. 185-186. Icône Haut

Josèphe, « Antiquités judaïques. Tome III. Livres XI à XV »

éd. E. Leroux, coll. Publications de la Société des études juives, Paris

éd. E. Le­roux, coll. Pu­bli­ca­tions de la des études juives, Pa­ris

Il s’agit des «An­ti­qui­tés ju­daïques» («Iou­daïkê ar­chaio­lo­gia» 1) de Jo­sèphe ben Mat­thias, his­to­rien , plus connu sous le sur­nom de  2 (Ier siècle apr. J.-C.). Jo­sèphe était né pour de­ve­nir grand rab­bin ou roi; les cir­cons­tances en firent un his­to­rien. Et telle fut la des­ti­née sin­gu­lière de sa qu’il se trans­forma en ad­mi­ra­teur et en flat­teur d’une dy­nas­tie d’ ro­mains dont l’exploit fon­da­men­tal fut l’anéantissement de , et sur les mon­naies des­quels fi­gu­rait une femme as­sise, pleu­rant sous un pal­mier, avec la lé­gende «Judæa capta, Judæa de­victa» («la cap­tive, la Ju­dée vain­cue»). «Au lieu de la re­nom­mée qu’il am­bi­tion­nait… et que sem­blaient lui pro­mettre de pré­coces , il ne s’attira guère que la haine et le mé­pris de la plu­part des siens, tan­dis que les Ro­mains, d’abord ses , le com­blèrent fi­na­le­ment de biens et d’honneurs», dit le père Louis-Hugues Vincent 3. C’est que ce des­cen­dant de illustre, ce pro­dige des écoles de Jé­ru­sa­lem, ce chef «des deux Ga­li­lées… et de Ga­mala» 4, ra­cheta sa vie en pac­ti­sant avec l’ennemi; aban­donna ses de chef, d’ d’ et de pa­triote; et fi­nit ses jours dans la dou­ceur d’une re­traite do­rée, après être de­venu ci­toyen de et client de Ves­pa­sien. Il fei­gnit de voir dans ce gé­né­ral étran­ger, des­truc­teur de la Ville sainte et tueur d’un mil­lion de Juifs, le li­bé­ra­teur pro­mis à ses aïeux; il lui pré­dit, en se pros­ter­nant de­vant lui : «Tu se­ras maître, Cé­sar, non seule­ment de , mais de la , de la et de tout le genre hu­main» 5; et cette basse flat­te­rie, cette hon­teuse du­pli­cité, est une tache in­dé­lé­bile sur la vie d’un homme par ailleurs es­ti­mable. Ayant pris le sur­nom de Fla­vius pour mieux mon­trer sa sou­mis­sion, il consa­cra l’abondance de ses loi­sirs, la sou­plesse de son ta­lent et l’étendue de son éru­di­tion à re­le­ver les suc­cès des qui dé­trui­sirent sa pa­trie et la rayèrent de la carte. «Il a dé­crit [cette des­truc­tion] tout en­tière; il en a re­cueilli les moindres dé­tails, et son exac­ti­tude scru­pu­leuse étonne en­core le lec­teur… L’israélite, ébloui de ces mer­veilles, ne se sou­vient pas que ce sont les dé­pouilles de ses conci­toyens; qu’il s’agit de la Ju­dée anéan­tie; que ce ou­tragé est son Dieu, et qu’il as­siste aux fu­né­railles de son pays», dit Phi­la­rète Chasles

  1. En «Ἰουδαϊκὴ ἀρχαιολογία». Icône Haut
  2. En Fla­vius Jo­se­phus. Au­tre­fois trans­crit Flave Jo­sèphe ou Fla­vien Jo­seph. Icône Haut
  3. « des œuvres de Jo­sèphe», p. 366. Icône Haut
  1. En grec «τῆς Γαλιλαίας ἑκατέρας… καὶ Γάμαλα». « des Juifs», liv. II, sect. 568. Icône Haut
  2. En grec «Δεσπότης… οὐ μόνον ἐμοῦ σὺ Καῖσαρ, ἀλλὰ καὶ γῆς καὶ θαλάττης καὶ παντὸς ἀνθρώπων γένους». «Guerre des Juifs», liv. III, sect. 402. Icône Haut

Josèphe, « Antiquités judaïques. Tome II. Livres VI à X »

éd. E. Leroux, coll. Publications de la Société des études juives, Paris

éd. E. Le­roux, coll. Pu­bli­ca­tions de la des études juives, Pa­ris

Il s’agit des «An­ti­qui­tés ju­daïques» («Iou­daïkê ar­chaio­lo­gia» 1) de Jo­sèphe ben Mat­thias, his­to­rien , plus connu sous le sur­nom de  2 (Ier siècle apr. J.-C.). Jo­sèphe était né pour de­ve­nir grand rab­bin ou roi; les cir­cons­tances en firent un his­to­rien. Et telle fut la des­ti­née sin­gu­lière de sa qu’il se trans­forma en ad­mi­ra­teur et en flat­teur d’une dy­nas­tie d’ ro­mains dont l’exploit fon­da­men­tal fut l’anéantissement de , et sur les mon­naies des­quels fi­gu­rait une femme as­sise, pleu­rant sous un pal­mier, avec la lé­gende «Judæa capta, Judæa de­victa» («la cap­tive, la Ju­dée vain­cue»). «Au lieu de la re­nom­mée qu’il am­bi­tion­nait… et que sem­blaient lui pro­mettre de pré­coces , il ne s’attira guère que la haine et le mé­pris de la plu­part des siens, tan­dis que les Ro­mains, d’abord ses , le com­blèrent fi­na­le­ment de biens et d’honneurs», dit le père Louis-Hugues Vincent 3. C’est que ce des­cen­dant de illustre, ce pro­dige des écoles de Jé­ru­sa­lem, ce chef «des deux Ga­li­lées… et de Ga­mala» 4, ra­cheta sa vie en pac­ti­sant avec l’ennemi; aban­donna ses de chef, d’ d’ et de pa­triote; et fi­nit ses jours dans la dou­ceur d’une re­traite do­rée, après être de­venu ci­toyen de et client de Ves­pa­sien. Il fei­gnit de voir dans ce gé­né­ral étran­ger, des­truc­teur de la Ville sainte et tueur d’un mil­lion de Juifs, le li­bé­ra­teur pro­mis à ses aïeux; il lui pré­dit, en se pros­ter­nant de­vant lui : «Tu se­ras maître, Cé­sar, non seule­ment de , mais de la , de la et de tout le genre hu­main» 5; et cette basse flat­te­rie, cette hon­teuse du­pli­cité, est une tache in­dé­lé­bile sur la vie d’un homme par ailleurs es­ti­mable. Ayant pris le sur­nom de Fla­vius pour mieux mon­trer sa sou­mis­sion, il consa­cra l’abondance de ses loi­sirs, la sou­plesse de son ta­lent et l’étendue de son éru­di­tion à re­le­ver les suc­cès des qui dé­trui­sirent sa pa­trie et la rayèrent de la carte. «Il a dé­crit [cette des­truc­tion] tout en­tière; il en a re­cueilli les moindres dé­tails, et son exac­ti­tude scru­pu­leuse étonne en­core le lec­teur… L’israélite, ébloui de ces mer­veilles, ne se sou­vient pas que ce sont les dé­pouilles de ses conci­toyens; qu’il s’agit de la Ju­dée anéan­tie; que ce ou­tragé est son Dieu, et qu’il as­siste aux fu­né­railles de son pays», dit Phi­la­rète Chasles

  1. En «Ἰουδαϊκὴ ἀρχαιολογία». Icône Haut
  2. En Fla­vius Jo­se­phus. Au­tre­fois trans­crit Flave Jo­sèphe ou Fla­vien Jo­seph. Icône Haut
  3. « des œuvres de Jo­sèphe», p. 366. Icône Haut
  1. En grec «τῆς Γαλιλαίας ἑκατέρας… καὶ Γάμαλα». « des Juifs», liv. II, sect. 568. Icône Haut
  2. En grec «Δεσπότης… οὐ μόνον ἐμοῦ σὺ Καῖσαρ, ἀλλὰ καὶ γῆς καὶ θαλάττης καὶ παντὸς ἀνθρώπων γένους». «Guerre des Juifs», liv. III, sect. 402. Icône Haut