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Graffigny, « Correspondance. Tome VI. Lettres 761-896 (23 octobre 1744-10 septembre 1745) »

éd. Voltaire Foundation-Taylor Institution, Oxford

éd. Vol­taire Foun­da­tion-Tay­lor Ins­ti­tu­tion, Ox­ford

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance» de  1, femme de lettres fran­çaise (XVIIIe siècle), dont le bel es­prit et l’élégance du firent dirent à un  2 «qu’elle fai­sait in­fi­dé­lité à son sexe, en usur­pant les ta­lents du nôtre». Née Fran­çoise d’Happoncourt, elle fut ma­riée — ou pour mieux dire — sa­cri­fiée à Fran­çois Hu­guet de Graf­fi­gny, em­porté, ja­loux et ex­trê­me­ment violent. Dès les pre­mières an­nées de conju­gale, elle se vit ex­po­sée aux mé­pris et aux in­sultes; des , son mari en vint aux coups, et la chose fit tant d’éclat qu’étant par­ve­nue à la po­lice, il y eut ordre d’emprisonner cet homme bru­tal qui, si­tôt re­lâ­ché, fit suivre ses pre­miers ex­cès par quan­tité d’autres. Il lui ar­riva plu­sieurs fois de ter­ras­ser son épouse à coups de pied et de poing, et après une fausse couche qu’elle eut, de lui mettre l’épée nue sur l’estomac. La pauvre femme per­dit tous ses en bas âge et eut beau­coup à souf­frir; la lettre sui­vante le montre as­sez : «Mon cher père», y dit Graf­fi­gny 3, «je suis obli­gée dans l’extrémité où je me trouve de vous sup­plier de ne me point aban­don­ner et de m’envoyer au plus vite cher­cher par M. de Ra­ré­court, car je suis en grand dan­ger et suis toute bri­sée de coups. Je me jette à votre et vous prie que ce soit bien vite». Après avoir pen­dant de longues an­nées donné des preuves d’une pa­tience hé­roïque, elle par­vint à ob­te­nir une sé­pa­ra­tion ju­ri­dique. Li­bé­rée des hor­ribles chaînes qu’elle avait trop long­temps por­tées, elle vint à Pa­ris. Sa vie n’avait été qu’un tissu de mal­heurs et de désa­gré­ments, et ce fut dans ces mal­heurs qu’elle puisa le sen­ti­ment d’une im­mense tris­tesse, d’une de tous les ins­tants qui ca­rac­té­risa son «Lettres d’une Pé­ru­vienne» : «Il ne me reste», y dit-elle 4, «que la triste de [vous] peindre mes dou­leurs… Que j’ai de à [vous les] dire, à leur don­ner toutes les sortes d’existences qu’elles peuvent avoir! Je vou­drais les tra­cer sur le plus dur mé­tal, sur les murs de ma chambre, sur mes ha­bits, sur tout ce qui m’environne, et les ex­pri­mer dans toutes les langues». Mais ce ro­man et un ou deux autres qu’elle écri­vit n’égalèrent ja­mais tout à fait ce­lui de sa vie; et plus en­core que dans les «Lettres d’une Pé­ru­vienne», les lec­teurs trou­ve­ront de l’intérêt dans les mil­liers de lettres qui consti­tuent sa vé­ri­table «Cor­res­pon­dance».

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Gra­fi­gny, Gra­fi­gni et Graf­fi­gni. Icône Haut
  2. Étienne-Guillaume Co­lombe. Icône Haut
  1. «Cor­res­pon­dance. Tome I», p. 1. Icône Haut
  2. «Lettres d’une Pé­ru­vienne», p. 155. Icône Haut

Graffigny, « Correspondance. Tome V. Lettres 636-760 (3 janvier 1744-21 octobre 1744) »

éd. Voltaire Foundation-Taylor Institution, Oxford

éd. Vol­taire Foun­da­tion-Tay­lor Ins­ti­tu­tion, Ox­ford

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance» de  1, femme de lettres fran­çaise (XVIIIe siècle), dont le bel es­prit et l’élégance du firent dirent à un  2 «qu’elle fai­sait in­fi­dé­lité à son sexe, en usur­pant les ta­lents du nôtre». Née Fran­çoise d’Happoncourt, elle fut ma­riée — ou pour mieux dire — sa­cri­fiée à Fran­çois Hu­guet de Graf­fi­gny, em­porté, ja­loux et ex­trê­me­ment violent. Dès les pre­mières an­nées de conju­gale, elle se vit ex­po­sée aux mé­pris et aux in­sultes; des , son mari en vint aux coups, et la chose fit tant d’éclat qu’étant par­ve­nue à la po­lice, il y eut ordre d’emprisonner cet homme bru­tal qui, si­tôt re­lâ­ché, fit suivre ses pre­miers ex­cès par quan­tité d’autres. Il lui ar­riva plu­sieurs fois de ter­ras­ser son épouse à coups de pied et de poing, et après une fausse couche qu’elle eut, de lui mettre l’épée nue sur l’estomac. La pauvre femme per­dit tous ses en bas âge et eut beau­coup à souf­frir; la lettre sui­vante le montre as­sez : «Mon cher père», y dit Graf­fi­gny 3, «je suis obli­gée dans l’extrémité où je me trouve de vous sup­plier de ne me point aban­don­ner et de m’envoyer au plus vite cher­cher par M. de Ra­ré­court, car je suis en grand dan­ger et suis toute bri­sée de coups. Je me jette à votre et vous prie que ce soit bien vite». Après avoir pen­dant de longues an­nées donné des preuves d’une pa­tience hé­roïque, elle par­vint à ob­te­nir une sé­pa­ra­tion ju­ri­dique. Li­bé­rée des hor­ribles chaînes qu’elle avait trop long­temps por­tées, elle vint à Pa­ris. Sa vie n’avait été qu’un tissu de mal­heurs et de désa­gré­ments, et ce fut dans ces mal­heurs qu’elle puisa le sen­ti­ment d’une im­mense tris­tesse, d’une de tous les ins­tants qui ca­rac­té­risa son «Lettres d’une Pé­ru­vienne» : «Il ne me reste», y dit-elle 4, «que la triste de [vous] peindre mes dou­leurs… Que j’ai de à [vous les] dire, à leur don­ner toutes les sortes d’existences qu’elles peuvent avoir! Je vou­drais les tra­cer sur le plus dur mé­tal, sur les murs de ma chambre, sur mes ha­bits, sur tout ce qui m’environne, et les ex­pri­mer dans toutes les langues». Mais ce ro­man et un ou deux autres qu’elle écri­vit n’égalèrent ja­mais tout à fait ce­lui de sa vie; et plus en­core que dans les «Lettres d’une Pé­ru­vienne», les lec­teurs trou­ve­ront de l’intérêt dans les mil­liers de lettres qui consti­tuent sa vé­ri­table «Cor­res­pon­dance».

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Gra­fi­gny, Gra­fi­gni et Graf­fi­gni. Icône Haut
  2. Étienne-Guillaume Co­lombe. Icône Haut
  1. «Cor­res­pon­dance. Tome I», p. 1. Icône Haut
  2. «Lettres d’une Pé­ru­vienne», p. 155. Icône Haut

Graffigny, « Correspondance. Tome IV. Lettres 491-635 (30 novembre 1742-2 janvier 1744) »

éd. Voltaire Foundation-Taylor Institution, Oxford

éd. Vol­taire Foun­da­tion-Tay­lor Ins­ti­tu­tion, Ox­ford

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance» de  1, femme de lettres fran­çaise (XVIIIe siècle), dont le bel es­prit et l’élégance du firent dirent à un  2 «qu’elle fai­sait in­fi­dé­lité à son sexe, en usur­pant les ta­lents du nôtre». Née Fran­çoise d’Happoncourt, elle fut ma­riée — ou pour mieux dire — sa­cri­fiée à Fran­çois Hu­guet de Graf­fi­gny, em­porté, ja­loux et ex­trê­me­ment violent. Dès les pre­mières an­nées de conju­gale, elle se vit ex­po­sée aux mé­pris et aux in­sultes; des , son mari en vint aux coups, et la chose fit tant d’éclat qu’étant par­ve­nue à la po­lice, il y eut ordre d’emprisonner cet homme bru­tal qui, si­tôt re­lâ­ché, fit suivre ses pre­miers ex­cès par quan­tité d’autres. Il lui ar­riva plu­sieurs fois de ter­ras­ser son épouse à coups de pied et de poing, et après une fausse couche qu’elle eut, de lui mettre l’épée nue sur l’estomac. La pauvre femme per­dit tous ses en bas âge et eut beau­coup à souf­frir; la lettre sui­vante le montre as­sez : «Mon cher père», y dit Graf­fi­gny 3, «je suis obli­gée dans l’extrémité où je me trouve de vous sup­plier de ne me point aban­don­ner et de m’envoyer au plus vite cher­cher par M. de Ra­ré­court, car je suis en grand dan­ger et suis toute bri­sée de coups. Je me jette à votre et vous prie que ce soit bien vite». Après avoir pen­dant de longues an­nées donné des preuves d’une pa­tience hé­roïque, elle par­vint à ob­te­nir une sé­pa­ra­tion ju­ri­dique. Li­bé­rée des hor­ribles chaînes qu’elle avait trop long­temps por­tées, elle vint à Pa­ris. Sa vie n’avait été qu’un tissu de mal­heurs et de désa­gré­ments, et ce fut dans ces mal­heurs qu’elle puisa le sen­ti­ment d’une im­mense tris­tesse, d’une de tous les ins­tants qui ca­rac­té­risa son «Lettres d’une Pé­ru­vienne» : «Il ne me reste», y dit-elle 4, «que la triste de [vous] peindre mes dou­leurs… Que j’ai de à [vous les] dire, à leur don­ner toutes les sortes d’existences qu’elles peuvent avoir! Je vou­drais les tra­cer sur le plus dur mé­tal, sur les murs de ma chambre, sur mes ha­bits, sur tout ce qui m’environne, et les ex­pri­mer dans toutes les langues». Mais ce ro­man et un ou deux autres qu’elle écri­vit n’égalèrent ja­mais tout à fait ce­lui de sa vie; et plus en­core que dans les «Lettres d’une Pé­ru­vienne», les lec­teurs trou­ve­ront de l’intérêt dans les mil­liers de lettres qui consti­tuent sa vé­ri­table «Cor­res­pon­dance».

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Gra­fi­gny, Gra­fi­gni et Graf­fi­gni. Icône Haut
  2. Étienne-Guillaume Co­lombe. Icône Haut
  1. «Cor­res­pon­dance. Tome I», p. 1. Icône Haut
  2. «Lettres d’une Pé­ru­vienne», p. 155. Icône Haut

Graffigny, « Correspondance. Tome III. Lettres 309-490 (1ᵉʳ octobre 1740-27 novembre 1742) »

éd. Voltaire Foundation-Taylor Institution, Oxford

éd. Vol­taire Foun­da­tion-Tay­lor Ins­ti­tu­tion, Ox­ford

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance» de  1, femme de lettres fran­çaise (XVIIIe siècle), dont le bel es­prit et l’élégance du firent dirent à un  2 «qu’elle fai­sait in­fi­dé­lité à son sexe, en usur­pant les ta­lents du nôtre». Née Fran­çoise d’Happoncourt, elle fut ma­riée — ou pour mieux dire — sa­cri­fiée à Fran­çois Hu­guet de Graf­fi­gny, em­porté, ja­loux et ex­trê­me­ment violent. Dès les pre­mières an­nées de conju­gale, elle se vit ex­po­sée aux mé­pris et aux in­sultes; des , son mari en vint aux coups, et la chose fit tant d’éclat qu’étant par­ve­nue à la po­lice, il y eut ordre d’emprisonner cet homme bru­tal qui, si­tôt re­lâ­ché, fit suivre ses pre­miers ex­cès par quan­tité d’autres. Il lui ar­riva plu­sieurs fois de ter­ras­ser son épouse à coups de pied et de poing, et après une fausse couche qu’elle eut, de lui mettre l’épée nue sur l’estomac. La pauvre femme per­dit tous ses en bas âge et eut beau­coup à souf­frir; la lettre sui­vante le montre as­sez : «Mon cher père», y dit Graf­fi­gny 3, «je suis obli­gée dans l’extrémité où je me trouve de vous sup­plier de ne me point aban­don­ner et de m’envoyer au plus vite cher­cher par M. de Ra­ré­court, car je suis en grand dan­ger et suis toute bri­sée de coups. Je me jette à votre et vous prie que ce soit bien vite». Après avoir pen­dant de longues an­nées donné des preuves d’une pa­tience hé­roïque, elle par­vint à ob­te­nir une sé­pa­ra­tion ju­ri­dique. Li­bé­rée des hor­ribles chaînes qu’elle avait trop long­temps por­tées, elle vint à Pa­ris. Sa vie n’avait été qu’un tissu de mal­heurs et de désa­gré­ments, et ce fut dans ces mal­heurs qu’elle puisa le sen­ti­ment d’une im­mense tris­tesse, d’une de tous les ins­tants qui ca­rac­té­risa son «Lettres d’une Pé­ru­vienne» : «Il ne me reste», y dit-elle 4, «que la triste de [vous] peindre mes dou­leurs… Que j’ai de à [vous les] dire, à leur don­ner toutes les sortes d’existences qu’elles peuvent avoir! Je vou­drais les tra­cer sur le plus dur mé­tal, sur les murs de ma chambre, sur mes ha­bits, sur tout ce qui m’environne, et les ex­pri­mer dans toutes les langues». Mais ce ro­man et un ou deux autres qu’elle écri­vit n’égalèrent ja­mais tout à fait ce­lui de sa vie; et plus en­core que dans les «Lettres d’une Pé­ru­vienne», les lec­teurs trou­ve­ront de l’intérêt dans les mil­liers de lettres qui consti­tuent sa vé­ri­table «Cor­res­pon­dance».

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Gra­fi­gny, Gra­fi­gni et Graf­fi­gni. Icône Haut
  2. Étienne-Guillaume Co­lombe. Icône Haut
  1. «Cor­res­pon­dance. Tome I», p. 1. Icône Haut
  2. «Lettres d’une Pé­ru­vienne», p. 155. Icône Haut

Graffigny, « Correspondance. Tome II. Lettres 145-308 (19 juin 1739-24 septembre 1740) »

éd. Voltaire Foundation-Taylor Institution, Oxford

éd. Vol­taire Foun­da­tion-Tay­lor Ins­ti­tu­tion, Ox­ford

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance» de  1, femme de lettres fran­çaise (XVIIIe siècle), dont le bel es­prit et l’élégance du firent dirent à un  2 «qu’elle fai­sait in­fi­dé­lité à son sexe, en usur­pant les ta­lents du nôtre». Née Fran­çoise d’Happoncourt, elle fut ma­riée — ou pour mieux dire — sa­cri­fiée à Fran­çois Hu­guet de Graf­fi­gny, em­porté, ja­loux et ex­trê­me­ment violent. Dès les pre­mières an­nées de conju­gale, elle se vit ex­po­sée aux mé­pris et aux in­sultes; des , son mari en vint aux coups, et la chose fit tant d’éclat qu’étant par­ve­nue à la po­lice, il y eut ordre d’emprisonner cet homme bru­tal qui, si­tôt re­lâ­ché, fit suivre ses pre­miers ex­cès par quan­tité d’autres. Il lui ar­riva plu­sieurs fois de ter­ras­ser son épouse à coups de pied et de poing, et après une fausse couche qu’elle eut, de lui mettre l’épée nue sur l’estomac. La pauvre femme per­dit tous ses en bas âge et eut beau­coup à souf­frir; la lettre sui­vante le montre as­sez : «Mon cher père», y dit Graf­fi­gny 3, «je suis obli­gée dans l’extrémité où je me trouve de vous sup­plier de ne me point aban­don­ner et de m’envoyer au plus vite cher­cher par M. de Ra­ré­court, car je suis en grand dan­ger et suis toute bri­sée de coups. Je me jette à votre et vous prie que ce soit bien vite». Après avoir pen­dant de longues an­nées donné des preuves d’une pa­tience hé­roïque, elle par­vint à ob­te­nir une sé­pa­ra­tion ju­ri­dique. Li­bé­rée des hor­ribles chaînes qu’elle avait trop long­temps por­tées, elle vint à Pa­ris. Sa vie n’avait été qu’un tissu de mal­heurs et de désa­gré­ments, et ce fut dans ces mal­heurs qu’elle puisa le sen­ti­ment d’une im­mense tris­tesse, d’une de tous les ins­tants qui ca­rac­té­risa son «Lettres d’une Pé­ru­vienne» : «Il ne me reste», y dit-elle 4, «que la triste de [vous] peindre mes dou­leurs… Que j’ai de à [vous les] dire, à leur don­ner toutes les sortes d’existences qu’elles peuvent avoir! Je vou­drais les tra­cer sur le plus dur mé­tal, sur les murs de ma chambre, sur mes ha­bits, sur tout ce qui m’environne, et les ex­pri­mer dans toutes les langues». Mais ce ro­man et un ou deux autres qu’elle écri­vit n’égalèrent ja­mais tout à fait ce­lui de sa vie; et plus en­core que dans les «Lettres d’une Pé­ru­vienne», les lec­teurs trou­ve­ront de l’intérêt dans les mil­liers de lettres qui consti­tuent sa vé­ri­table «Cor­res­pon­dance».

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Gra­fi­gny, Gra­fi­gni et Graf­fi­gni. Icône Haut
  2. Étienne-Guillaume Co­lombe. Icône Haut
  1. «Cor­res­pon­dance. Tome I», p. 1. Icône Haut
  2. «Lettres d’une Pé­ru­vienne», p. 155. Icône Haut

Graffigny, « Correspondance. Tome I. Lettres 1-144 (1716-17 juin 1739) »

éd. Voltaire Foundation-Taylor Institution, Oxford

éd. Vol­taire Foun­da­tion-Tay­lor Ins­ti­tu­tion, Ox­ford

Il s’agit de la «Cor­res­pon­dance» de  1, femme de lettres fran­çaise (XVIIIe siècle), dont le bel es­prit et l’élégance du firent dirent à un  2 «qu’elle fai­sait in­fi­dé­lité à son sexe, en usur­pant les ta­lents du nôtre». Née Fran­çoise d’Happoncourt, elle fut ma­riée — ou pour mieux dire — sa­cri­fiée à Fran­çois Hu­guet de Graf­fi­gny, em­porté, ja­loux et ex­trê­me­ment violent. Dès les pre­mières an­nées de conju­gale, elle se vit ex­po­sée aux mé­pris et aux in­sultes; des , son mari en vint aux coups, et la chose fit tant d’éclat qu’étant par­ve­nue à la po­lice, il y eut ordre d’emprisonner cet homme bru­tal qui, si­tôt re­lâ­ché, fit suivre ses pre­miers ex­cès par quan­tité d’autres. Il lui ar­riva plu­sieurs fois de ter­ras­ser son épouse à coups de pied et de poing, et après une fausse couche qu’elle eut, de lui mettre l’épée nue sur l’estomac. La pauvre femme per­dit tous ses en bas âge et eut beau­coup à souf­frir; la lettre sui­vante le montre as­sez : «Mon cher père», y dit Graf­fi­gny 3, «je suis obli­gée dans l’extrémité où je me trouve de vous sup­plier de ne me point aban­don­ner et de m’envoyer au plus vite cher­cher par M. de Ra­ré­court, car je suis en grand dan­ger et suis toute bri­sée de coups. Je me jette à votre et vous prie que ce soit bien vite». Après avoir pen­dant de longues an­nées donné des preuves d’une pa­tience hé­roïque, elle par­vint à ob­te­nir une sé­pa­ra­tion ju­ri­dique. Li­bé­rée des hor­ribles chaînes qu’elle avait trop long­temps por­tées, elle vint à Pa­ris. Sa vie n’avait été qu’un tissu de mal­heurs et de désa­gré­ments, et ce fut dans ces mal­heurs qu’elle puisa le sen­ti­ment d’une im­mense tris­tesse, d’une de tous les ins­tants qui ca­rac­té­risa son «Lettres d’une Pé­ru­vienne» : «Il ne me reste», y dit-elle 4, «que la triste de [vous] peindre mes dou­leurs… Que j’ai de à [vous les] dire, à leur don­ner toutes les sortes d’existences qu’elles peuvent avoir! Je vou­drais les tra­cer sur le plus dur mé­tal, sur les murs de ma chambre, sur mes ha­bits, sur tout ce qui m’environne, et les ex­pri­mer dans toutes les langues». Mais ce ro­man et un ou deux autres qu’elle écri­vit n’égalèrent ja­mais tout à fait ce­lui de sa vie; et plus en­core que dans les «Lettres d’une Pé­ru­vienne», les lec­teurs trou­ve­ront de l’intérêt dans les mil­liers de lettres qui consti­tuent sa vé­ri­table «Cor­res­pon­dance».

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Gra­fi­gny, Gra­fi­gni et Graf­fi­gni. Icône Haut
  2. Étienne-Guillaume Co­lombe. Icône Haut
  1. «Cor­res­pon­dance. Tome I», p. 1. Icône Haut
  2. «Lettres d’une Pé­ru­vienne», p. 155. Icône Haut

« Hypatie : l’étoile d’Alexandrie »

éd. Arléa, coll. Post Scriptum, Paris

éd. Ar­léa, coll. Post Scrip­tum, Pa­ris

Il s’agit d’Hypatie 1, femme sa­vante, ad­mi­rable par sa , et que les chré­tiens d’Alexandrie tuèrent bar­ba­re­ment pour sa­tis­faire l’, le fa­na­tisme et la de leur pa­triarche Cy­rille (IVe-Ve siècle apr. J.-C.). Elle eut pour père Théon d’Alexandrie, phi­lo­sophe, as­tro­nome et ma­thé­ma­ti­cien. Elle s’occupa des mêmes que son père et s’y dis­tin­gua tel­le­ment, que sa mai­son de­vint bien­tôt le ren­dez-vous des pre­miers ma­gis­trats de la ville, des let­trés et des . On la re­pré­sente al­lant cou­verte du man­teau des , fixant tous les re­gards sur elle, mais in­sou­ciante de sa beauté, ex­pli­quant à qui dé­si­rait l’entendre soit Pla­ton, soit tout autre pen­seur. On se pres­sait en foule à ses le­çons : «il y avait», dit l’encyclopédie Souda 2, «une grande bous­cu­lade à sa porte “d’hommes et de che­vaux en­semble” 3, les uns qui s’en ap­pro­chaient, les autres qui s’en éloi­gnaient, d’autres en­core qui at­ten­daient». On ne consi­dé­rait pas comme in­dé­cent qu’elle se trou­vât parmi tant d’hommes, car tous la res­pec­taient en de son ex­trême éru­di­tion et de la gra­vité de ses ma­nières. De plus, les sciences ac­qué­raient un charme spé­cial en pas­sant par sa gra­cieuse bouche et par sa douce de femme. L’un de ceux qui as­sis­taient à ses cours, ra­conte l’encyclopédie Souda, ne fut pas ca­pable de conte­nir son et lui dé­clara sa flamme; en guise de ré­ponse, elle ap­porta un linge en­san­glanté de ses mens­trua­tions et le lui lança, en di­sant : «Voilà ce dont tu es épris, jeune , et ce n’est pas quelque chose de bien beau!» 4 Elle compta parmi ses dis­ciples Sy­né­sios de Cy­rène, et les lettres de ce der­nier té­moignent suf­fi­sam­ment de son en­thou­siasme et de sa ré­vé­rence pour celle qu’il ap­pelle «ma mère, ma sœur, mon maître et, à tous ces titres, ma bien­fai­trice; l’être et le nom qui me sont les plus chers au » 5. La CXXIVe lettre de Sy­né­sios com­mence ainsi : «“Même quand les morts ou­blie­raient chez Ha­dès” 6, , je me sou­vien­drai, là-bas en­core, de ma chère Hy­pa­tie». D’autre part, on trouve dans l’«An­tho­lo­gie grecque», sous la plume de Pal­la­das, cette épi­gramme à l’ de la femme phi­lo­sophe : «Toutes tes pen­sées, toute ta ont quelque chose de cé­leste, au­guste Hy­pa­tie, gloire de l’, astre pur de la et du sa­voir»

  1. En Ὑπατία. Au­tre­fois trans­crit Hi­pa­thia, Hy­pa­thia, Hy­pa­thie, Hi­pa­tia ou Hy­pa­tia. Icône Haut
  2. En grec «πολὺν ὠθισμὸν ὄντα πρὸς ταῖς θύραις, ἐπιμὶξ ἀνδρῶν τε καὶ ἵππων, τῶν μὲν προσιόντων τῶν δὲ ἀπιόντων τῶν δὲ καὶ προσισταμένων». Icône Haut
  3. «L’Iliade», liv. XXI, v. 16. Icône Haut
  1. En grec «Τούτου μέντοι ἐρᾷς, ὦ νεανίσκε, καλοῦ δὲ οὐδενός». Icône Haut
  2. lettre XVI. Icône Haut
  3. «L’Iliade», liv. XXII, v. 389. Icône Haut

« Le Veda : premier livre sacré de l’Inde. Tome II »

éd. Gérard et Cie, coll. Marabout université-Trésors spirituels de l’humanité, Verviers

éd. Gé­rard et Cie, coll. Ma­ra­bout uni­ver­sité- spi­ri­tuels de l’, Ver­viers

Il s’agit du «Ṛg­veda» 1, de l’«Athar­va­veda» 2 et autres por­tant le nom de Vé­das (« sa­crées») — nom dé­rivé de la même ra­cine «vid» qui se trouve dans nos mots «idée», «idole». Il est cer­tain que ces sont le plus an­cien mo­nu­ment de la lit­té­ra­ture de l’Inde (IIe mil­lé­naire av. J.-C.). On peut s’en convaincre déjà par leur désuète qui ar­rête à chaque pas in­ter­prètes et tra­duc­teurs; mais ce qui le prouve en­core mieux, c’est qu’on n’y trouve au­cune trace du culte aujourd’hui om­ni­pré­sent de Râma et de Kṛṣṇa. Je ne vou­drais pas, pour au­tant, qu’on se fasse une opi­nion trop exa­gé­rée de leur mé­rite. On a af­faire à des bribes de dé­cou­sues, à des for­mules de dé­con­cer­tantes, sortes de bal­bu­tie­ments du verbe, dont l’originalité fi­nit par aga­cer. «Les , de­puis [Abel] Ber­gaigne sur­tout, ont cessé d’admirer dans les Vé­das les pre­miers hymnes de l’humanité ou de la “race aryenne” en pré­sence [de] la … À par­ler franc, les trois quarts et demi du “Ṛg­veda” sont du ga­li­ma­tias. Les in­dia­nistes le savent et en conviennent vo­lon­tiers entre eux», dit Sa­lo­mon Rei­nach 3. La vé­dique est, en ef­fet, une rhé­to­rique bi­zarre, qui ef­fa­rouche les meilleurs sa­vants par la dis­pa­rité des images et le che­vau­che­ment des sens. Elle se com­pose de mé­ta­phores sa­cer­do­tales, com­pli­quées et obs­cures à des­sein, parce que les vé­diques, qui vi­vaient de l’autel, en­ten­daient s’en ré­ser­ver le mo­no­pole. Sou­vent, ces mé­ta­phores font, comme nous di­rions, d’une deux coups. Deux idées, as­so­ciées quelque part à une troi­sième, sont en­suite as­so­ciées l’une à l’autre, alors qu’elles hurlent de dé­goût de se voir en­semble. Voici un exemple dont l’étrangeté a, du moins, une sa­veur my­tho­lo­gique : Le «soma» («li­queur cé­leste») sort de la nuée. La nuée est une vache. Le «soma» est donc un lait, ou plu­tôt, c’est un beurre qui a des «pieds», qui a des «sa­bots», et qu’Indra trouve dans la vache. Le «soma» est donc un veau qui sort d’un «pis», et ce qui est plus fort, du pis d’un mâle, par suite de la sub­sti­tu­tion du mot «nuée» avec le mot «nuage». De là, cet hymne :

«Voilà le nom se­cret du beurre :
“Langue des ”, “nom­bril de l’immortel”.
Pro­cla­mons le nom du beurre,
Sou­te­nons-le de nos hom­mages en ce !…
Le buffle aux quatre cornes l’a ex­crété.
Il a quatre cornes, trois pieds…
Elles jaillissent de l’océan spi­ri­tuel,
Ces cou­lées de beurre cent fois en­closes,
In­vi­sibles à l’ennemi. Je les consi­dère :
La verge d’ est en leur mi­lieu
», etc.

  1. En «ऋग्वेद». Par­fois trans­crit «Rk Veda», «Rak-véda», «Rag­veda», «Rěg­veda», «Rik-veda», «Rick Veda» ou «Rig-ved». Icône Haut
  2. En sans­crit «अथर्ववेद». Icône Haut
  1. «Or­pheus : gé­né­rale des re­li­gions», p. 77-78. On peut joindre à cette opi­nion celle de Vol­taire : «Les Vé­das sont le plus en­nuyeux fa­tras que j’aie ja­mais lu. Fi­gu­rez-vous la “Lé­gende do­rée”, les “Confor­mi­tés de saint Fran­çois d’Assise”, les “Exer­cices spi­ri­tuels” de saint Ignace et les “Ser­mons” de Me­not joints en­semble, vous n’aurez en­core qu’une idée très im­par­faite des im­per­ti­nences des Vé­das» («Lettres chi­noises, in­diennes et tar­tares», lettre IX). Icône Haut

Baïf, « Œuvres complètes. Tome II. Les Amours »

éd. H. Champion, Paris

éd. H. Cham­pion, Pa­ris

Il s’agit des «Œuvres com­plètes» de  1, poète (XVIe siècle apr. J.-C.). Tan­dis que Du Bel­lay et Ron­sard ont vu maintes fois leurs «Œuvres com­plètes» édi­tées, celles de Baïf ont dû at­tendre le XXIe siècle pour être en­fin réunies (en­core que seuls les pre­miers tomes ont paru à ce jour). Il est vrai que ses vers, où il est tout de même aisé de trou­ver quelques pas­sages ad­mi­rables, sont sou­vent de lec­ture la­bo­rieuse et ré­com­pen­sée. Son est gauche. Son est toute d’emprunt. Il prend à pleines mains dans les de l’«An­tho­lo­gie grecque» et leurs imi­ta­teurs néo-la­tins, à moins qu’il ne pille les pé­trar­quistes et les bem­bistes ita­liens. Vic­time de sa trop grande fa­ci­lité, il laisse pas­ser des in­cor­rec­tions, des so­lé­cismes, des mal­adresses et écrit né­gli­gem­ment, sans tâ­ton­ne­ment comme sans re­touches : «La phrase s’étend, s’étire, abuse des re­jets…; parce qu’il ne sut ja­mais ni se sur­veiller ni se contraindre», dé­clare un  2. «On pour­rait presque dire qu’on a plus de peine à lire ses vers, qu’il n’en eut… à les com­po­ser; car il pa­raît que, de son , on l’accusait déjà de né­gli­gence», disent d’autres 3. Au reste, Baïf se rend compte de sa non­cha­lance, l’avoue et ne veut pas s’en cor­ri­ger : «Le pis que l’on dira, c’est que je suis de ceux qui à se re­po­lir sont un peu pa­res­seux, et que mes rudes vers n’ont [pas] été, sur l’enclume, re­mis as­sez de fois» 4. Feuille­tant ses propres poèmes, il trouve «leur su­jet si bi­zarre et di­vers, qu’en lire trois du long de grand- je n’ose» 5; mais loin d’essayer de cor­ri­ger ces bi­zar­re­ries, il af­fecte une en­tière in­dif­fé­rence et pré­fère re­non­cer aux pre­mières places : «Mon but est de me plaire aux que je chante… Si nul ne s’en contente, il faut que je m’en passe» 6. De plus en plus, il se sent une vo­ca­tion de ré­for­ma­teur. Tra­duc­teur de l’«An­ti­gone» de So­phocle et de «L’Eunuque» de Té­rence, au moins au­tant mu­si­cien que poète, il veut sim­pli­fier l’orthographe en la ré­dui­sant à la pho­né­tique et ap­pli­quer à la le vers mé­trique. Pour as­su­rer le de sa , il fonde une Aca­dé­mie de et de , plus d’un demi-siècle avant l’. Son Aca­dé­mie ne réus­sira pas mieux que ses vers et son or­tho­graphe. Néan­moins, on ne peut qu’admirer la per­sé­vé­rance de ce grand ex­pé­ri­men­ta­teur qui, de poé­sie en poé­sie, al­lait mul­ti­pliant les ten­ta­tives; par le foi­son­ne­ment de ses «Œuvres com­plètes», il mé­rite cette épi­taphe qu’un contem­po­rain 7 lui a dres­sée : «Baïf étant la de Poé­sie, il fit — épris de haute — cou­ler par­tout les ondes de Per­messe 8, sui­vant les pas des muses de la … Ores qu’il est … cette belle pour la est ta­rie».

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Jean-An­toine de Bayf et Jan-An­toéne de Baïf. Icône Haut
  2. Raoul Mor­çay. Icône Haut
  3. Claude-Sixte Sau­treau de Marsy et Bar­thé­lemy Im­bert. Icône Haut
  4. Le poème «Ma Fran­cine, il est temps de te mon­trer au jour…». Icône Haut
  1. Le poème «, quand je re­vois tout ce que je com­pose…». Icône Haut
  2. Le poème «Mais sans m’en avi­ser se­rais-je mi­sé­rable?…». Icône Haut
  3. Jean Vau­que­lin de La Fres­naye. Icône Haut
  4. Ri­vière ar­ro­sant la de­meure des muses. Icône Haut

Baïf, « Œuvres complètes. Tome I. Neuf Livres des poèmes »

éd. H. Champion, Paris

éd. H. Cham­pion, Pa­ris

Il s’agit des «Œuvres com­plètes» de  1, poète (XVIe siècle apr. J.-C.). Tan­dis que Du Bel­lay et Ron­sard ont vu maintes fois leurs «Œuvres com­plètes» édi­tées, celles de Baïf ont dû at­tendre le XXIe siècle pour être en­fin réunies (en­core que seuls les pre­miers tomes ont paru à ce jour). Il est vrai que ses vers, où il est tout de même aisé de trou­ver quelques pas­sages ad­mi­rables, sont sou­vent de lec­ture la­bo­rieuse et ré­com­pen­sée. Son est gauche. Son est toute d’emprunt. Il prend à pleines mains dans les de l’«An­tho­lo­gie grecque» et leurs imi­ta­teurs néo-la­tins, à moins qu’il ne pille les pé­trar­quistes et les bem­bistes ita­liens. Vic­time de sa trop grande fa­ci­lité, il laisse pas­ser des in­cor­rec­tions, des so­lé­cismes, des mal­adresses et écrit né­gli­gem­ment, sans tâ­ton­ne­ment comme sans re­touches : «La phrase s’étend, s’étire, abuse des re­jets…; parce qu’il ne sut ja­mais ni se sur­veiller ni se contraindre», dé­clare un  2. «On pour­rait presque dire qu’on a plus de peine à lire ses vers, qu’il n’en eut… à les com­po­ser; car il pa­raît que, de son , on l’accusait déjà de né­gli­gence», disent d’autres 3. Au reste, Baïf se rend compte de sa non­cha­lance, l’avoue et ne veut pas s’en cor­ri­ger : «Le pis que l’on dira, c’est que je suis de ceux qui à se re­po­lir sont un peu pa­res­seux, et que mes rudes vers n’ont [pas] été, sur l’enclume, re­mis as­sez de fois» 4. Feuille­tant ses propres poèmes, il trouve «leur su­jet si bi­zarre et di­vers, qu’en lire trois du long de grand- je n’ose» 5; mais loin d’essayer de cor­ri­ger ces bi­zar­re­ries, il af­fecte une en­tière in­dif­fé­rence et pré­fère re­non­cer aux pre­mières places : «Mon but est de me plaire aux que je chante… Si nul ne s’en contente, il faut que je m’en passe» 6. De plus en plus, il se sent une vo­ca­tion de ré­for­ma­teur. Tra­duc­teur de l’«An­ti­gone» de So­phocle et de «L’Eunuque» de Té­rence, au moins au­tant mu­si­cien que poète, il veut sim­pli­fier l’orthographe en la ré­dui­sant à la pho­né­tique et ap­pli­quer à la fran­çaise le vers mé­trique. Pour as­su­rer le de sa , il fonde une Aca­dé­mie de poé­sie et de , plus d’un demi-siècle avant l’. Son Aca­dé­mie ne réus­sira pas mieux que ses vers et son or­tho­graphe. Néan­moins, on ne peut qu’admirer la per­sé­vé­rance de ce grand ex­pé­ri­men­ta­teur qui, de poé­sie en poé­sie, al­lait mul­ti­pliant les ten­ta­tives; par le foi­son­ne­ment de ses «Œuvres com­plètes», il mé­rite cette épi­taphe qu’un contem­po­rain 7 lui a dres­sée : «Baïf étant la de Poé­sie, il fit — épris de haute — cou­ler par­tout les ondes de Per­messe 8, sui­vant les pas des muses de la … Ores qu’il est … cette belle pour la est ta­rie».

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Jean-An­toine de Bayf et Jan-An­toéne de Baïf. Icône Haut
  2. Raoul Mor­çay. Icône Haut
  3. Claude-Sixte Sau­treau de Marsy et Bar­thé­lemy Im­bert. Icône Haut
  4. Le poème «Ma Fran­cine, il est temps de te mon­trer au jour…». Icône Haut
  1. Le poème «, quand je re­vois tout ce que je com­pose…». Icône Haut
  2. Le poème «Mais sans m’en avi­ser se­rais-je mi­sé­rable?…». Icône Haut
  3. Jean Vau­que­lin de La Fres­naye. Icône Haut
  4. Ri­vière ar­ro­sant la de­meure des muses. Icône Haut

Abû al-Faraj, « La Femme arabe dans “Le Livre des chants” : une anthologie »

éd. Fayard, coll. Bibliothèque Maktaba, Paris

éd. Fayard, coll. Bi­blio­thèque Mak­taba, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «Livre des chants» («Ki­tâb al-Ag­hâni» 1) d’Abû al-Fa­raj 2, chro­ni­queur et de lettres , éga­le­ment connu sous le sur­nom d’al-Isfahânî 3. Il na­quit, ainsi que son sur­nom l’indique, à Is­pa­han (en ), mais tout à fait par ha­sard, car il se rat­ta­chait à la li­gnée des Omeyyades, maîtres de l’, et il était de pure race arabe. Trans­porté de bonne heure à (en ), il s’attela à l’étude de la , de la , de l’; il se consti­tua, en outre, un so­lide ba­gage mé­di­cal, as­tro­lo­gique, mu­si­cal. Il de­vint, en un mot, un vrai homme d’«adab», c’est-à-dire un éru­dit tou­chant de près ou de loin à tous les do­maines de la connais­sance. À un âge avancé, il per­dit peu à peu la et mou­rut en 967 apr. J.-C. Il laissa der­rière lui plu­sieurs beaux ou­vrages, entre autres ce­lui in­ti­tulé «Le Livre des chants», au­quel il consa­cra cin­quante ans de sa , et qu’on s’accorde una­ni­me­ment à re­gar­der comme le meilleur qui ait paru sur ce su­jet. Abû al-Fa­raj prit soin d’y réunir tout ce qu’il put trou­ver de chants arabes, tant an­ciens que mo­dernes. Il s’appliqua, pour cha­cun de ces chants, à dé­si­gner l’auteur des vers et ce­lui de la ; à in­di­quer, avec clarté et avec pré­ci­sion, l’occasion qui donna nais­sance au poème ou à l’air; le tout avec des dé­tails cir­cons­tan­ciés sur la , l’, les gé­néa­lo­gies, la suc­ces­sion des dy­nas­ties, etc. Au ha­sard des cha­pitres, nous ac­com­pa­gnons un poète à la Cour du ca­life Hâ­roun al-Ra­chîd, as­sis­tons à une que­relle lit­té­raire dans une ta­verne de Bag­dad, pé­né­trons dans le sa­lon d’une chan­teuse de re­nom. C’est «une luxu­riante, consi­dé­rable par le vo­lume, pré­cieuse dans le dé­tail; une pro­fuse, un pêle-mêle pa­pillo­tant, un gi­se­ment ou­vert à qui­conque veut s’instruire sur la , l’histoire et la vie des Arabes, de l’origine au Xe siècle apr. J.-C.; un fi­lon ex­ploi­table, et d’ailleurs ex­ploité jusqu’à nos jours, par la science orien­tale et orien­ta­liste», dit un tra­duc­teur 4. Bref, c’est une mine très riche et très com­plète sur tout ce qui concerne les Arabes, et c’est en mine que la pos­té­rité aura «Le Livre des chants» plu­tôt qu’en œuvre ayant une propre. Car, tout en re­con­nais­sant le mé­rite in­con­tes­table de cette col­lec­tion de plus d’une ving­taine de vo­lumes, et tout en ad­mi­rant l’abondance et la va­riété des faits qu’Abû al-Fa­raj a ac­cu­mu­lés en pré­pa­rant son su­jet, la pos­té­rité aura re­gretté que, dans bien des cas, il n’ait pas éla­gué tout ce qui est in­utile ou su­per­flu et uni en­semble tout ce qui ne dif­fère que par des dif­fé­rences as­sez lé­gères.

  1. En arabe «كتاب الأغاني». Par­fois trans­crit «Kit­tab el Aghani», «Ki­tâb Ala­gâni», «Ki­tâb Alag­hâny», «Ki­tab el Ag­hâ­niy» ou «Ke­tab el Aghani». Icône Haut
  2. En arabe أبو الفرج. Au­tre­fois trans­crit Aboul­fa­rage, Abou el Fa­radj, Abou’l-Feredj, Abû’lfaraǵ, Aboul-Fa­radg ou Aboûl­fa­raj. Icône Haut
  1. En arabe الأصفهاني. Au­tre­fois trans­crit al As­fa­hânî, Alis­fa­hâny, el-Es­fa­hani, el-Iç­fa­hâni ou el-Is­pa­hani. On ren­contre aussi la gra­phie الأصبهاني (al-Is­ba­hânî). Au­tre­fois trans­crit el-Iç­ba­hâni. Icône Haut
  2. M. Jacques Berque. Icône Haut

Abû al-Faraj, « Musiques sur le fleuve : les plus belles pages du “Kitâb al-Aghâni” »

éd. A. Michel, Paris

éd. A. Mi­chel, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «Livre des chants» («Ki­tâb al-Ag­hâni» 1) d’Abû al-Fa­raj 2, chro­ni­queur et de lettres , éga­le­ment connu sous le sur­nom d’al-Isfahânî 3. Il na­quit, ainsi que son sur­nom l’indique, à Is­pa­han (en ), mais tout à fait par ha­sard, car il se rat­ta­chait à la li­gnée des Omeyyades, maîtres de l’, et il était de pure race arabe. Trans­porté de bonne heure à (en ), il s’attela à l’étude de la , de la , de l’; il se consti­tua, en outre, un so­lide ba­gage mé­di­cal, as­tro­lo­gique, mu­si­cal. Il de­vint, en un mot, un vrai homme d’«adab», c’est-à-dire un éru­dit tou­chant de près ou de loin à tous les do­maines de la connais­sance. À un âge avancé, il per­dit peu à peu la et mou­rut en 967 apr. J.-C. Il laissa der­rière lui plu­sieurs beaux ou­vrages, entre autres ce­lui in­ti­tulé «Le Livre des chants», au­quel il consa­cra cin­quante ans de sa , et qu’on s’accorde una­ni­me­ment à re­gar­der comme le meilleur qui ait paru sur ce su­jet. Abû al-Fa­raj prit soin d’y réunir tout ce qu’il put trou­ver de chants arabes, tant an­ciens que mo­dernes. Il s’appliqua, pour cha­cun de ces chants, à dé­si­gner l’auteur des vers et ce­lui de la ; à in­di­quer, avec clarté et avec pré­ci­sion, l’occasion qui donna nais­sance au poème ou à l’air; le tout avec des dé­tails cir­cons­tan­ciés sur la , l’, les gé­néa­lo­gies, la suc­ces­sion des dy­nas­ties, etc. Au ha­sard des cha­pitres, nous ac­com­pa­gnons un poète à la Cour du ca­life Hâ­roun al-Ra­chîd, as­sis­tons à une que­relle lit­té­raire dans une ta­verne de Bag­dad, pé­né­trons dans le sa­lon d’une chan­teuse de re­nom. C’est «une luxu­riante, consi­dé­rable par le vo­lume, pré­cieuse dans le dé­tail; une pro­fuse, un pêle-mêle pa­pillo­tant, un gi­se­ment ou­vert à qui­conque veut s’instruire sur la , l’histoire et la vie des Arabes, de l’origine au Xe siècle apr. J.-C.; un fi­lon ex­ploi­table, et d’ailleurs ex­ploité jusqu’à nos jours, par la science orien­tale et orien­ta­liste», dit un tra­duc­teur 4. Bref, c’est une mine très riche et très com­plète sur tout ce qui concerne les Arabes, et c’est en mine que la pos­té­rité aura «Le Livre des chants» plu­tôt qu’en œuvre ayant une propre. Car, tout en re­con­nais­sant le mé­rite in­con­tes­table de cette col­lec­tion de plus d’une ving­taine de vo­lumes, et tout en ad­mi­rant l’abondance et la va­riété des faits qu’Abû al-Fa­raj a ac­cu­mu­lés en pré­pa­rant son su­jet, la pos­té­rité aura re­gretté que, dans bien des cas, il n’ait pas éla­gué tout ce qui est in­utile ou su­per­flu et uni en­semble tout ce qui ne dif­fère que par des dif­fé­rences as­sez lé­gères.

  1. En arabe «كتاب الأغاني». Par­fois trans­crit «Kit­tab el Aghani», «Ki­tâb Ala­gâni», «Ki­tâb Alag­hâny», «Ki­tab el Ag­hâ­niy» ou «Ke­tab el Aghani». Icône Haut
  2. En arabe أبو الفرج. Au­tre­fois trans­crit Aboul­fa­rage, Abou el Fa­radj, Abou’l-Feredj, Abû’lfaraǵ, Aboul-Fa­radg ou Aboûl­fa­raj. Icône Haut
  1. En arabe الأصفهاني. Au­tre­fois trans­crit al As­fa­hânî, Alis­fa­hâny, el-Es­fa­hani, el-Iç­fa­hâni ou el-Is­pa­hani. On ren­contre aussi la gra­phie الأصبهاني (al-Is­ba­hânî). Au­tre­fois trans­crit el-Iç­ba­hâni. Icône Haut
  2. M. Jacques Berque. Icône Haut

Abû al-Faraj, « Notices anecdotiques sur les principaux musiciens arabes des trois premiers siècles de l’islamisme »

dans « Journal asiatique », sér. 7, vol. 2, p. 397-592

dans «Jour­nal asia­tique», sér. 7, vol. 2, p. 397-592

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «Livre des chants» («Ki­tâb al-Ag­hâni» 1) d’Abû al-Fa­raj 2, chro­ni­queur et de lettres , éga­le­ment connu sous le sur­nom d’al-Isfahânî 3. Il na­quit, ainsi que son sur­nom l’indique, à Is­pa­han (en ), mais tout à fait par ha­sard, car il se rat­ta­chait à la li­gnée des Omeyyades, maîtres de l’, et il était de pure race arabe. Trans­porté de bonne heure à (en ), il s’attela à l’étude de la , de la , de l’; il se consti­tua, en outre, un so­lide ba­gage mé­di­cal, as­tro­lo­gique, mu­si­cal. Il de­vint, en un mot, un vrai homme d’«adab», c’est-à-dire un éru­dit tou­chant de près ou de loin à tous les do­maines de la connais­sance. À un âge avancé, il per­dit peu à peu la et mou­rut en 967 apr. J.-C. Il laissa der­rière lui plu­sieurs beaux ou­vrages, entre autres ce­lui in­ti­tulé «Le Livre des chants», au­quel il consa­cra cin­quante ans de sa , et qu’on s’accorde una­ni­me­ment à re­gar­der comme le meilleur qui ait paru sur ce su­jet. Abû al-Fa­raj prit soin d’y réunir tout ce qu’il put trou­ver de chants arabes, tant an­ciens que mo­dernes. Il s’appliqua, pour cha­cun de ces chants, à dé­si­gner l’auteur des vers et ce­lui de la ; à in­di­quer, avec clarté et avec pré­ci­sion, l’occasion qui donna nais­sance au poème ou à l’air; le tout avec des dé­tails cir­cons­tan­ciés sur la , l’, les gé­néa­lo­gies, la suc­ces­sion des dy­nas­ties, etc. Au ha­sard des cha­pitres, nous ac­com­pa­gnons un poète à la Cour du ca­life Hâ­roun al-Ra­chîd, as­sis­tons à une que­relle lit­té­raire dans une ta­verne de Bag­dad, pé­né­trons dans le sa­lon d’une chan­teuse de re­nom. C’est «une luxu­riante, consi­dé­rable par le vo­lume, pré­cieuse dans le dé­tail; une pro­fuse, un pêle-mêle pa­pillo­tant, un gi­se­ment ou­vert à qui­conque veut s’instruire sur la , l’histoire et la vie des Arabes, de l’origine au Xe siècle apr. J.-C.; un fi­lon ex­ploi­table, et d’ailleurs ex­ploité jusqu’à nos jours, par la science orien­tale et orien­ta­liste», dit un tra­duc­teur 4. Bref, c’est une mine très riche et très com­plète sur tout ce qui concerne les Arabes, et c’est en mine que la pos­té­rité aura «Le Livre des chants» plu­tôt qu’en œuvre ayant une propre. Car, tout en re­con­nais­sant le mé­rite in­con­tes­table de cette col­lec­tion de plus d’une ving­taine de vo­lumes, et tout en ad­mi­rant l’abondance et la va­riété des faits qu’Abû al-Fa­raj a ac­cu­mu­lés en pré­pa­rant son su­jet, la pos­té­rité aura re­gretté que, dans bien des cas, il n’ait pas éla­gué tout ce qui est in­utile ou su­per­flu et uni en­semble tout ce qui ne dif­fère que par des dif­fé­rences as­sez lé­gères.

  1. En arabe «كتاب الأغاني». Par­fois trans­crit «Kit­tab el Aghani», «Ki­tâb Ala­gâni», «Ki­tâb Alag­hâny», «Ki­tab el Ag­hâ­niy» ou «Ke­tab el Aghani». Icône Haut
  2. En arabe أبو الفرج. Au­tre­fois trans­crit Aboul­fa­rage, Abou el Fa­radj, Abou’l-Feredj, Abû’lfaraǵ, Aboul-Fa­radg ou Aboûl­fa­raj. Icône Haut
  1. En arabe الأصفهاني. Au­tre­fois trans­crit al As­fa­hânî, Alis­fa­hâny, el-Es­fa­hani, el-Iç­fa­hâni ou el-Is­pa­hani. On ren­contre aussi la gra­phie الأصبهاني (al-Is­ba­hânî). Au­tre­fois trans­crit el-Iç­ba­hâni. Icône Haut
  2. M. Jacques Berque. Icône Haut