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Photius, « Bibliothèque. Tome VIII »

éd. Les Belles Lettres, coll. des universités de France, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. des uni­ver­si­tés de , Pa­ris

Il s’agit de la «Bi­blio­thèque» («Bi­blio­thêkê» 1) ou la «My­riade de » («My­rio­bi­blon» ou «My­rio­bi­blos» 2) de  3, vé­né­rable pa­triarche de (IXe siècle apr. J.-C.). Ce pré­tendu hé­ré­tique, à qui l’ ro­maine at­tri­buera les aveu­gle­ments ayant mené au schisme des deux chré­tien­tés, celle d’ et celle d’, fai­sant men­tir son beau nom de Pho­tius («lu­mière») — ce pré­tendu hé­ré­tique, dis-je, était l’ le plus sa­vant de son . Doué d’une pro­di­gieuse et d’une grande ar­deur pour le tra­vail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connais­sances étaient uni­ver­selles; et contrai­re­ment à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il sa­vait bien ap­pro­fon­dir les ques­tions par­ti­cu­lières quand il les trai­tait. Le re­cueil qui a mon­tré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étu­dié, et qui a im­mor­ta­lisé son nom à titre de sa­vant, est sa «Bi­blio­thèque». Y sont ré­su­més deux cent quatre-vingts ou­vrages an­ciens, parmi les­quels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en en­tier ou en par­tie, et dont les au­teurs nous sont à peine connus de nom. Pho­tius écri­vit ces ré­su­més avant son ac­ces­sion au siège pa­triar­cal, et dans le temps où, en­voyé en am­bas­sade au­près des As­sy­riens, il trou­vait as­sez de loi­sir pour s’occuper de lit­té­ra­ture. On ap­prend, par sa lettre à son frère Ta­ra­sius 4, qu’étant à Constan­ti­nople, les deux li­saient en­semble à haute ; mais que, ne pou­vant plus, à cause de leur éloi­gne­ment, faire ces sortes de lec­tures en com­mun, Ta­ra­sius pria son frère de lui en­voyer les ré­su­més ou les «ar­gu­ments» («hy­po­the­seis» 5) des livres à la lec­ture des­quels il n’avait pas pu par­ti­ci­per, pour se conso­ler un peu de cette longue et pé­nible sé­pa­ra­tion. Voilà le pré­texte et le mo­bile de la «Bi­blio­thèque».

  1. En «Βιϐλιοθήκη». Icône Haut
  2. En grec «Μυριόϐιϐλος». Ni le titre de «Bi­blio­thêkê» ni ce­lui de «My­rio­bi­blos» ne sont de l’auteur. Dans les , le titre est ce­lui qu’on lit en tête de la lettre de Pho­tius à Ta­ra­sius : «In­ven­taire et Énu­mé­ra­tion des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Ta­ra­sius nous a de­mandé d’avoir une idée som­maire» («Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο»). Icône Haut
  3. En grec Φώτιος. Par­fois trans­crit Phô­tios. Icône Haut
  1. En grec Ταράσιος. Par­fois trans­crit Ta­raise ou Ta­ra­sios. Icône Haut
  2. En grec ὑποθέσεις. Icône Haut

Photius, « Bibliothèque. Tome VII »

éd. Les Belles Lettres, coll. des universités de France, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. des uni­ver­si­tés de , Pa­ris

Il s’agit de la «Bi­blio­thèque» («Bi­blio­thêkê» 1) ou la «My­riade de » («My­rio­bi­blon» ou «My­rio­bi­blos» 2) de  3, vé­né­rable pa­triarche de (IXe siècle apr. J.-C.). Ce pré­tendu hé­ré­tique, à qui l’ ro­maine at­tri­buera les aveu­gle­ments ayant mené au schisme des deux chré­tien­tés, celle d’ et celle d’, fai­sant men­tir son beau nom de Pho­tius («lu­mière») — ce pré­tendu hé­ré­tique, dis-je, était l’ le plus sa­vant de son . Doué d’une pro­di­gieuse et d’une grande ar­deur pour le tra­vail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connais­sances étaient uni­ver­selles; et contrai­re­ment à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il sa­vait bien ap­pro­fon­dir les ques­tions par­ti­cu­lières quand il les trai­tait. Le re­cueil qui a mon­tré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étu­dié, et qui a im­mor­ta­lisé son nom à titre de sa­vant, est sa «Bi­blio­thèque». Y sont ré­su­més deux cent quatre-vingts ou­vrages an­ciens, parmi les­quels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en en­tier ou en par­tie, et dont les au­teurs nous sont à peine connus de nom. Pho­tius écri­vit ces ré­su­més avant son ac­ces­sion au siège pa­triar­cal, et dans le temps où, en­voyé en am­bas­sade au­près des As­sy­riens, il trou­vait as­sez de loi­sir pour s’occuper de lit­té­ra­ture. On ap­prend, par sa lettre à son frère Ta­ra­sius 4, qu’étant à Constan­ti­nople, les deux li­saient en­semble à haute ; mais que, ne pou­vant plus, à cause de leur éloi­gne­ment, faire ces sortes de lec­tures en com­mun, Ta­ra­sius pria son frère de lui en­voyer les ré­su­més ou les «ar­gu­ments» («hy­po­the­seis» 5) des livres à la lec­ture des­quels il n’avait pas pu par­ti­ci­per, pour se conso­ler un peu de cette longue et pé­nible sé­pa­ra­tion. Voilà le pré­texte et le mo­bile de la «Bi­blio­thèque».

  1. En «Βιϐλιοθήκη». Icône Haut
  2. En grec «Μυριόϐιϐλος». Ni le titre de «Bi­blio­thêkê» ni ce­lui de «My­rio­bi­blos» ne sont de l’auteur. Dans les , le titre est ce­lui qu’on lit en tête de la lettre de Pho­tius à Ta­ra­sius : «In­ven­taire et Énu­mé­ra­tion des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Ta­ra­sius nous a de­mandé d’avoir une idée som­maire» («Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο»). Icône Haut
  3. En grec Φώτιος. Par­fois trans­crit Phô­tios. Icône Haut
  1. En grec Ταράσιος. Par­fois trans­crit Ta­raise ou Ta­ra­sios. Icône Haut
  2. En grec ὑποθέσεις. Icône Haut

Photius, « Bibliothèque. Tome VI »

éd. Les Belles Lettres, coll. byzantine, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. by­zan­tine, Pa­ris

Il s’agit de la «Bi­blio­thèque» («Bi­blio­thêkê» 1) ou la «My­riade de » («My­rio­bi­blon» ou «My­rio­bi­blos» 2) de  3, vé­né­rable pa­triarche de (IXe siècle apr. J.-C.). Ce pré­tendu hé­ré­tique, à qui l’ ro­maine at­tri­buera les aveu­gle­ments ayant mené au schisme des deux chré­tien­tés, celle d’ et celle d’, fai­sant men­tir son beau nom de Pho­tius («lu­mière») — ce pré­tendu hé­ré­tique, dis-je, était l’ le plus sa­vant de son . Doué d’une pro­di­gieuse et d’une grande ar­deur pour le tra­vail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connais­sances étaient uni­ver­selles; et contrai­re­ment à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il sa­vait bien ap­pro­fon­dir les ques­tions par­ti­cu­lières quand il les trai­tait. Le re­cueil qui a mon­tré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étu­dié, et qui a im­mor­ta­lisé son nom à titre de sa­vant, est sa «Bi­blio­thèque». Y sont ré­su­més deux cent quatre-vingts ou­vrages an­ciens, parmi les­quels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en en­tier ou en par­tie, et dont les au­teurs nous sont à peine connus de nom. Pho­tius écri­vit ces ré­su­més avant son ac­ces­sion au siège pa­triar­cal, et dans le temps où, en­voyé en am­bas­sade au­près des As­sy­riens, il trou­vait as­sez de loi­sir pour s’occuper de lit­té­ra­ture. On ap­prend, par sa lettre à son frère Ta­ra­sius 4, qu’étant à Constan­ti­nople, les deux li­saient en­semble à haute ; mais que, ne pou­vant plus, à cause de leur éloi­gne­ment, faire ces sortes de lec­tures en com­mun, Ta­ra­sius pria son frère de lui en­voyer les ré­su­més ou les «ar­gu­ments» («hy­po­the­seis» 5) des livres à la lec­ture des­quels il n’avait pas pu par­ti­ci­per, pour se conso­ler un peu de cette longue et pé­nible sé­pa­ra­tion. Voilà le pré­texte et le mo­bile de la «Bi­blio­thèque».

  1. En «Βιϐλιοθήκη». Icône Haut
  2. En grec «Μυριόϐιϐλος». Ni le titre de «Bi­blio­thêkê» ni ce­lui de «My­rio­bi­blos» ne sont de l’auteur. Dans les , le titre est ce­lui qu’on lit en tête de la lettre de Pho­tius à Ta­ra­sius : «In­ven­taire et Énu­mé­ra­tion des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Ta­ra­sius nous a de­mandé d’avoir une idée som­maire» («Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο»). Icône Haut
  3. En grec Φώτιος. Par­fois trans­crit Phô­tios. Icône Haut
  1. En grec Ταράσιος. Par­fois trans­crit Ta­raise ou Ta­ra­sios. Icône Haut
  2. En grec ὑποθέσεις. Icône Haut

Photius, « Bibliothèque. Tome V »

éd. Les Belles Lettres, coll. des universités de France, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. des uni­ver­si­tés de , Pa­ris

Il s’agit de la «Bi­blio­thèque» («Bi­blio­thêkê» 1) ou la «My­riade de » («My­rio­bi­blon» ou «My­rio­bi­blos» 2) de  3, vé­né­rable pa­triarche de (IXe siècle apr. J.-C.). Ce pré­tendu hé­ré­tique, à qui l’ ro­maine at­tri­buera les aveu­gle­ments ayant mené au schisme des deux chré­tien­tés, celle d’ et celle d’, fai­sant men­tir son beau nom de Pho­tius («lu­mière») — ce pré­tendu hé­ré­tique, dis-je, était l’ le plus sa­vant de son . Doué d’une pro­di­gieuse et d’une grande ar­deur pour le tra­vail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connais­sances étaient uni­ver­selles; et contrai­re­ment à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il sa­vait bien ap­pro­fon­dir les ques­tions par­ti­cu­lières quand il les trai­tait. Le re­cueil qui a mon­tré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étu­dié, et qui a im­mor­ta­lisé son nom à titre de sa­vant, est sa «Bi­blio­thèque». Y sont ré­su­més deux cent quatre-vingts ou­vrages an­ciens, parmi les­quels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en en­tier ou en par­tie, et dont les au­teurs nous sont à peine connus de nom. Pho­tius écri­vit ces ré­su­més avant son ac­ces­sion au siège pa­triar­cal, et dans le temps où, en­voyé en am­bas­sade au­près des As­sy­riens, il trou­vait as­sez de loi­sir pour s’occuper de lit­té­ra­ture. On ap­prend, par sa lettre à son frère Ta­ra­sius 4, qu’étant à Constan­ti­nople, les deux li­saient en­semble à haute ; mais que, ne pou­vant plus, à cause de leur éloi­gne­ment, faire ces sortes de lec­tures en com­mun, Ta­ra­sius pria son frère de lui en­voyer les ré­su­més ou les «ar­gu­ments» («hy­po­the­seis» 5) des livres à la lec­ture des­quels il n’avait pas pu par­ti­ci­per, pour se conso­ler un peu de cette longue et pé­nible sé­pa­ra­tion. Voilà le pré­texte et le mo­bile de la «Bi­blio­thèque».

  1. En «Βιϐλιοθήκη». Icône Haut
  2. En grec «Μυριόϐιϐλος». Ni le titre de «Bi­blio­thêkê» ni ce­lui de «My­rio­bi­blos» ne sont de l’auteur. Dans les , le titre est ce­lui qu’on lit en tête de la lettre de Pho­tius à Ta­ra­sius : «In­ven­taire et Énu­mé­ra­tion des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Ta­ra­sius nous a de­mandé d’avoir une idée som­maire» («Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο»). Icône Haut
  3. En grec Φώτιος. Par­fois trans­crit Phô­tios. Icône Haut
  1. En grec Ταράσιος. Par­fois trans­crit Ta­raise ou Ta­ra­sios. Icône Haut
  2. En grec ὑποθέσεις. Icône Haut

Photius, « Bibliothèque. Tome IV »

éd. Les Belles Lettres, coll. byzantine, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. by­zan­tine, Pa­ris

Il s’agit de la «Bi­blio­thèque» («Bi­blio­thêkê» 1) ou la «My­riade de » («My­rio­bi­blon» ou «My­rio­bi­blos» 2) de  3, vé­né­rable pa­triarche de (IXe siècle apr. J.-C.). Ce pré­tendu hé­ré­tique, à qui l’ ro­maine at­tri­buera les aveu­gle­ments ayant mené au schisme des deux chré­tien­tés, celle d’ et celle d’, fai­sant men­tir son beau nom de Pho­tius («lu­mière») — ce pré­tendu hé­ré­tique, dis-je, était l’ le plus sa­vant de son . Doué d’une pro­di­gieuse et d’une grande ar­deur pour le tra­vail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connais­sances étaient uni­ver­selles; et contrai­re­ment à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il sa­vait bien ap­pro­fon­dir les ques­tions par­ti­cu­lières quand il les trai­tait. Le re­cueil qui a mon­tré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étu­dié, et qui a im­mor­ta­lisé son nom à titre de sa­vant, est sa «Bi­blio­thèque». Y sont ré­su­més deux cent quatre-vingts ou­vrages an­ciens, parmi les­quels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en en­tier ou en par­tie, et dont les au­teurs nous sont à peine connus de nom. Pho­tius écri­vit ces ré­su­més avant son ac­ces­sion au siège pa­triar­cal, et dans le temps où, en­voyé en am­bas­sade au­près des As­sy­riens, il trou­vait as­sez de loi­sir pour s’occuper de lit­té­ra­ture. On ap­prend, par sa lettre à son frère Ta­ra­sius 4, qu’étant à Constan­ti­nople, les deux li­saient en­semble à haute ; mais que, ne pou­vant plus, à cause de leur éloi­gne­ment, faire ces sortes de lec­tures en com­mun, Ta­ra­sius pria son frère de lui en­voyer les ré­su­més ou les «ar­gu­ments» («hy­po­the­seis» 5) des livres à la lec­ture des­quels il n’avait pas pu par­ti­ci­per, pour se conso­ler un peu de cette longue et pé­nible sé­pa­ra­tion. Voilà le pré­texte et le mo­bile de la «Bi­blio­thèque».

  1. En «Βιϐλιοθήκη». Icône Haut
  2. En grec «Μυριόϐιϐλος». Ni le titre de «Bi­blio­thêkê» ni ce­lui de «My­rio­bi­blos» ne sont de l’auteur. Dans les , le titre est ce­lui qu’on lit en tête de la lettre de Pho­tius à Ta­ra­sius : «In­ven­taire et Énu­mé­ra­tion des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Ta­ra­sius nous a de­mandé d’avoir une idée som­maire» («Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο»). Icône Haut
  3. En grec Φώτιος. Par­fois trans­crit Phô­tios. Icône Haut
  1. En grec Ταράσιος. Par­fois trans­crit Ta­raise ou Ta­ra­sios. Icône Haut
  2. En grec ὑποθέσεις. Icône Haut

Photius, « Bibliothèque. Tome III »

éd. Les Belles Lettres, coll. byzantine, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. by­zan­tine, Pa­ris

Il s’agit de la «Bi­blio­thèque» («Bi­blio­thêkê» 1) ou la «My­riade de » («My­rio­bi­blon» ou «My­rio­bi­blos» 2) de  3, vé­né­rable pa­triarche de (IXe siècle apr. J.-C.). Ce pré­tendu hé­ré­tique, à qui l’ ro­maine at­tri­buera les aveu­gle­ments ayant mené au schisme des deux chré­tien­tés, celle d’ et celle d’, fai­sant men­tir son beau nom de Pho­tius («lu­mière») — ce pré­tendu hé­ré­tique, dis-je, était l’ le plus sa­vant de son . Doué d’une pro­di­gieuse et d’une grande ar­deur pour le tra­vail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connais­sances étaient uni­ver­selles; et contrai­re­ment à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il sa­vait bien ap­pro­fon­dir les ques­tions par­ti­cu­lières quand il les trai­tait. Le re­cueil qui a mon­tré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étu­dié, et qui a im­mor­ta­lisé son nom à titre de sa­vant, est sa «Bi­blio­thèque». Y sont ré­su­més deux cent quatre-vingts ou­vrages an­ciens, parmi les­quels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en en­tier ou en par­tie, et dont les au­teurs nous sont à peine connus de nom. Pho­tius écri­vit ces ré­su­més avant son ac­ces­sion au siège pa­triar­cal, et dans le temps où, en­voyé en am­bas­sade au­près des As­sy­riens, il trou­vait as­sez de loi­sir pour s’occuper de lit­té­ra­ture. On ap­prend, par sa lettre à son frère Ta­ra­sius 4, qu’étant à Constan­ti­nople, les deux li­saient en­semble à haute ; mais que, ne pou­vant plus, à cause de leur éloi­gne­ment, faire ces sortes de lec­tures en com­mun, Ta­ra­sius pria son frère de lui en­voyer les ré­su­més ou les «ar­gu­ments» («hy­po­the­seis» 5) des livres à la lec­ture des­quels il n’avait pas pu par­ti­ci­per, pour se conso­ler un peu de cette longue et pé­nible sé­pa­ra­tion. Voilà le pré­texte et le mo­bile de la «Bi­blio­thèque».

  1. En «Βιϐλιοθήκη». Icône Haut
  2. En grec «Μυριόϐιϐλος». Ni le titre de «Bi­blio­thêkê» ni ce­lui de «My­rio­bi­blos» ne sont de l’auteur. Dans les , le titre est ce­lui qu’on lit en tête de la lettre de Pho­tius à Ta­ra­sius : «In­ven­taire et Énu­mé­ra­tion des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Ta­ra­sius nous a de­mandé d’avoir une idée som­maire» («Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο»). Icône Haut
  3. En grec Φώτιος. Par­fois trans­crit Phô­tios. Icône Haut
  1. En grec Ταράσιος. Par­fois trans­crit Ta­raise ou Ta­ra­sios. Icône Haut
  2. En grec ὑποθέσεις. Icône Haut

Photius, « Maximes pour la conduite du prince Michel, roi de Bulgarie »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle de la «Lettre à Mi­chel, roi de » («Epis­tolê pros Mi­chaêl ton ar­chonta Boul­ga­rias» 1) de  2, pa­triarche de (IXe siècle apr. J.-C.). Du de Pho­tius, les Bul­gares, voi­sins re­dou­tables par leurs guerres sou­vent heu­reuses, don­naient beau­coup de à l’Empereur de Constan­ti­nople. Tan­tôt al­liés et tan­tôt op­po­sés aux di­verses tri­bus des Bal­kans, ils avaient conquis sur les Grecs d’importantes et s’étaient avan­cés même jusqu’au Pé­lo­pon­nèse, en ré­pan­dant la slave, qui était de­ve­nue la leur, dans les ter­ri­toires qu’ils oc­cu­paient, et où on la parle en­core de nos jours. Ils avaient trouvé sur ces ter­ri­toires des grecs, des­quels ils avaient reçu les pre­mières de la , quoiqu’il y ait lieu de dou­ter, avec Vol­taire 3, que «ces Bul­gares, qui bu­vaient dans le crâne de leurs , fussent d’excellents théo­lo­giens». Pho­tius, ha­bile po­li­ti­cien, voyait que, s’il y avait quelque es­poir d’amadouer ces hommes fé­roces, c’était par la confor­mité d’un même culte et d’une même , plu­tôt que par la force des . Il n’attendait qu’une oc­ca­sion et il crut qu’elle s’offrait à lui : car Bo­ris 4, roi de Bul­ga­rie, ve­nait de se conver­tir sous le nom chré­tien de Mi­chel. Pho­tius, per­suadé que la re­li­gion rap­pro­che­rait les deux peuples, es­saya de la faire ser­vir aux in­té­rêts de l’État, en sou­met­tant cette nais­sante à celle de Constan­ti­nople. Pour cela, il fal­lait s’insinuer dans l’esprit du roi ; et ce fut dans ce but qu’il en­voya une «Lettre à Mi­chel, roi de Bul­ga­rie» pour lui don­ner des ins­truc­tions, tant sur les d’un chré­tien, que sur ceux d’un bon prince. Clas­ser cette lettre parmi les «plus beaux de l’» 5, c’est lui faire un qu’elle ne mé­rite pas; mais il faut avouer qu’elle est ce que Pho­tius a écrit de plus agréable et de plus pro­fi­table dans sa cor­res­pon­dance : car les et les règles de conduite s’y placent tout na­tu­rel­le­ment, sans pé­dan­tisme, et l’on se sent en pré­sence d’un pa­triarche qui n’est pas moins im­pré­gné de païenne, que de mo­ra­lité chré­tienne.

  1. En «Ἐπιστολὴ πρὸς Μιχαὴλ τὸν ἄρχοντα Βουλγαρίας». Icône Haut
  2. En grec Φώτιος. Par­fois trans­crit Phô­tios. Icône Haut
  3. «Bul­gares» dans «Dic­tion­naire phi­lo­so­phique». Icône Haut
  1. En bul­gare Борис. Éga­le­ment connu sous le nom de Bo­go­ris (Богорис). Icône Haut
  2. p. 9. Icône Haut

Photius, « Bibliothèque. Tome II »

éd. Les Belles Lettres, coll. byzantine, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. by­zan­tine, Pa­ris

Il s’agit de la «Bi­blio­thèque» («Bi­blio­thêkê» 1) ou la «My­riade de » («My­rio­bi­blon» ou «My­rio­bi­blos» 2) de  3, vé­né­rable pa­triarche de (IXe siècle apr. J.-C.). Ce pré­tendu hé­ré­tique, à qui l’ ro­maine at­tri­buera les aveu­gle­ments ayant mené au schisme des deux chré­tien­tés, celle d’ et celle d’, fai­sant men­tir son beau nom de Pho­tius («lu­mière») — ce pré­tendu hé­ré­tique, dis-je, était l’ le plus sa­vant de son . Doué d’une pro­di­gieuse et d’une grande ar­deur pour le tra­vail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connais­sances étaient uni­ver­selles; et contrai­re­ment à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il sa­vait bien ap­pro­fon­dir les ques­tions par­ti­cu­lières quand il les trai­tait. Le re­cueil qui a mon­tré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étu­dié, et qui a im­mor­ta­lisé son nom à titre de sa­vant, est sa «Bi­blio­thèque». Y sont ré­su­més deux cent quatre-vingts ou­vrages an­ciens, parmi les­quels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en en­tier ou en par­tie, et dont les au­teurs nous sont à peine connus de nom. Pho­tius écri­vit ces ré­su­més avant son ac­ces­sion au siège pa­triar­cal, et dans le temps où, en­voyé en am­bas­sade au­près des As­sy­riens, il trou­vait as­sez de loi­sir pour s’occuper de lit­té­ra­ture. On ap­prend, par sa lettre à son frère Ta­ra­sius 4, qu’étant à Constan­ti­nople, les deux li­saient en­semble à haute ; mais que, ne pou­vant plus, à cause de leur éloi­gne­ment, faire ces sortes de lec­tures en com­mun, Ta­ra­sius pria son frère de lui en­voyer les ré­su­més ou les «ar­gu­ments» («hy­po­the­seis» 5) des livres à la lec­ture des­quels il n’avait pas pu par­ti­ci­per, pour se conso­ler un peu de cette longue et pé­nible sé­pa­ra­tion. Voilà le pré­texte et le mo­bile de la «Bi­blio­thèque».

  1. En «Βιϐλιοθήκη». Icône Haut
  2. En grec «Μυριόϐιϐλος». Ni le titre de «Bi­blio­thêkê» ni ce­lui de «My­rio­bi­blos» ne sont de l’auteur. Dans les , le titre est ce­lui qu’on lit en tête de la lettre de Pho­tius à Ta­ra­sius : «In­ven­taire et Énu­mé­ra­tion des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Ta­ra­sius nous a de­mandé d’avoir une idée som­maire» («Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο»). Icône Haut
  3. En grec Φώτιος. Par­fois trans­crit Phô­tios. Icône Haut
  1. En grec Ταράσιος. Par­fois trans­crit Ta­raise ou Ta­ra­sios. Icône Haut
  2. En grec ὑποθέσεις. Icône Haut

Photius, « Bibliothèque. Tome I »

éd. Les Belles Lettres, coll. byzantine, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. by­zan­tine, Pa­ris

Il s’agit de la «Bi­blio­thèque» («Bi­blio­thêkê» 1) ou la «My­riade de » («My­rio­bi­blon» ou «My­rio­bi­blos» 2) de  3, vé­né­rable pa­triarche de (IXe siècle apr. J.-C.). Ce pré­tendu hé­ré­tique, à qui l’ ro­maine at­tri­buera les aveu­gle­ments ayant mené au schisme des deux chré­tien­tés, celle d’ et celle d’, fai­sant men­tir son beau nom de Pho­tius («lu­mière») — ce pré­tendu hé­ré­tique, dis-je, était l’ le plus sa­vant de son . Doué d’une pro­di­gieuse et d’une grande ar­deur pour le tra­vail, il avait de l’érudition en tout genre. Ses connais­sances étaient uni­ver­selles; et contrai­re­ment à l’habitude de ceux qui s’appliquent à tant de choses, il sa­vait bien ap­pro­fon­dir les ques­tions par­ti­cu­lières quand il les trai­tait. Le re­cueil qui a mon­tré l’étendue de tout ce qu’il avait lu, de tout ce qu’il avait étu­dié, et qui a im­mor­ta­lisé son nom à titre de sa­vant, est sa «Bi­blio­thèque». Y sont ré­su­més deux cent quatre-vingts ou­vrages an­ciens, parmi les­quels il y a plus de cent trente qui n’existent plus en en­tier ou en par­tie, et dont les au­teurs nous sont à peine connus de nom. Pho­tius écri­vit ces ré­su­més avant son ac­ces­sion au siège pa­triar­cal, et dans le temps où, en­voyé en am­bas­sade au­près des As­sy­riens, il trou­vait as­sez de loi­sir pour s’occuper de lit­té­ra­ture. On ap­prend, par sa lettre à son frère Ta­ra­sius 4, qu’étant à Constan­ti­nople, les deux li­saient en­semble à haute ; mais que, ne pou­vant plus, à cause de leur éloi­gne­ment, faire ces sortes de lec­tures en com­mun, Ta­ra­sius pria son frère de lui en­voyer les ré­su­més ou les «ar­gu­ments» («hy­po­the­seis» 5) des livres à la lec­ture des­quels il n’avait pas pu par­ti­ci­per, pour se conso­ler un peu de cette longue et pé­nible sé­pa­ra­tion. Voilà le pré­texte et le mo­bile de la «Bi­blio­thèque».

  1. En «Βιϐλιοθήκη». Icône Haut
  2. En grec «Μυριόϐιϐλος». Ni le titre de «Bi­blio­thêkê» ni ce­lui de «My­rio­bi­blos» ne sont de l’auteur. Dans les , le titre est ce­lui qu’on lit en tête de la lettre de Pho­tius à Ta­ra­sius : «In­ven­taire et Énu­mé­ra­tion des livres que nous avons lus, et dont notre bien-aimé frère Ta­ra­sius nous a de­mandé d’avoir une idée som­maire» («Ἀπογραφή καὶ Συναρίθμησις τῶν ἀνεγνωσμένων ἡμῖν βιϐλίων, ὧν εἰς κεφαλαιώδη διάγνωσιν ὁ ἠγαπημένος ἡμῶν ἀδελφός Ταράσιος ἐξηιτήσατο»). Icône Haut
  3. En grec Φώτιος. Par­fois trans­crit Phô­tios. Icône Haut
  1. En grec Ταράσιος. Par­fois trans­crit Ta­raise ou Ta­ra­sios. Icône Haut
  2. En grec ὑποθέσεις. Icône Haut

« Anthologie grecque, d’après le manuscrit palatin. Tome II »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de l’« grecque» d’après le ma­nus­crit pa­la­tin du Xe siècle apr. J.-C. Le terme «an­tho­lo­gie», com­posé d’«an­thos» 1fleur») et de «legô» 2cueillir»), si­gni­fie un choix, un bou­quet de com­po­si­tions lé­gères qui nous charment par leurs , trop courtes, d’ailleurs, pour ja­mais nous fa­ti­guer; mais plus par­ti­cu­liè­re­ment et par ex­cel­lence, ce terme dé­signe dans la des clas­si­cistes l’«An­tho­lo­gie grecque». C’est une im­mense col­lec­tion de quatre mille pe­tits poèmes, for­mant une chaîne non in­ter­rom­pue de­puis les hé­roïques jusqu’aux der­niers temps du Bas-Em­pire. On y voit les chan­ge­ments opé­rés, de siècle en siècle, dans les foyers de la grecque épar­pillés un peu par­tout en , en et en . Mé­léagre 3 (IIe-Ie siècle av. J.-C.) est l’un des qui a fourni à l’«An­tho­lo­gie» le plus de poèmes; mais ce qui lui fait en­core da­van­tage, c’est d’avoir eu l’idée de la pre­mière «An­tho­lo­gie» connue. Il lui donna le titre simple et élé­gant de «Guir­lande» ou «Cou­ronne» («Ste­pha­nos» 4), parce qu’il la re­garda comme une cou­ronne de et qu’il sym­bo­lisa chaque au­teur par une fleur as­sor­tie : telle poé­tesse par un lys, telle autre par un iris, Sap­pho par une rose, Ar­chi­loque le sa­ti­rique par la feuille d’acanthe «aux pi­quants re­dou­tables» et ainsi de suite. Phi­lippe de Thes­sa­lo­nique 5 (IIe siècle apr. J.-C.) et Aga­thias 6 (VIe siècle apr. J.-C.) firent pu­blier des re­cueils d’après le même pro­cédé. En­fin, Constan­tin Cé­pha­las 7 s’empara de ces an­tho­lo­gies, pour en co­or­don­ner une , dont l’unique exem­plaire sera dé­cou­vert dans la pous­sière de la Bi­blio­thèque pa­la­tine, à Hei­del­berg. De là, le nom de «ma­nus­crit pa­la­tin». Na­po­léon le ré­cla­mera pour la Bi­blio­thèque na­tio­nale de en 1797; les Al­liés le re­met­tront à l’ en 1816.

  1. En ἄνθος. Icône Haut
  2. En grec λέγω. Icône Haut
  3. En grec Μελέαγρος. Par­fois trans­crit Mé­léa­gros. «Mé­léa­gros est un bien étrange poète, qui na­quit en , près du lac de Gé­né­sa­reth. ? ou ? ou Grec? On ne sait. Mais amou­reux des hé­braïques et des poètes de l’Hellas», ex­plique Louÿs («Lettre à Paul Va­léry du 31.X.1891» dans Su­zanne Lar­nau­die, «Paul Va­léry et la », éd. Droz, Ge­nève, p. 38). Icône Haut
  4. En grec «Στέφανος». Icône Haut
  1. En grec Φίλιππος ὁ Θεσσαλονικεύς. Icône Haut
  2. En grec Ἀγαθίας. Icône Haut
  3. En grec Κωνσταντῖνος ὁ Κεφαλᾶς. Icône Haut

Porphyre, « Vie de Pythagore »

éd. Les Belles Lettres, coll. des universités de France, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. des uni­ver­si­tés de , Pa­ris

Il s’agit de  1, le pre­mier et peut-être le plus fas­ci­nant des grecs (VIe siècle av. J.-C.). Sa nous est connue par les pu­bliées par Por­phyre 2, Jam­blique 3 et Dio­gène Laërce. Com­pi­la­teurs mal­adroits et dé­nués de , Por­phyre et Jam­blique se sont ac­quit­tés de ce tra­vail avec hon­nê­teté, mais ils ont écrit avec tant de ré­pé­ti­tions, de contra­dic­tions et de dé­ro­ga­tions à l’ordre na­tu­rel des faits, qu’on ne peut re­gar­der ce qu’ils ont fait que comme un col­lage de mor­ceaux qu’ils ont pris dans un grand nombre de bio­graphes aussi mal­adroits qu’eux. Quant à Dio­gène Laërce, il a en­core plus dé­fi­guré la vie et la doc­trine de ce grand en lui at­tri­buant des mi­racles, ou plu­tôt des tours de main, plus dignes d’un ma­gi­cien ou d’un char­la­tan que d’un phi­lo­sophe. Et ce­pen­dant, quel que ce Py­tha­gore! «Ja­mais au­cun phi­lo­sophe n’a mé­rité au­tant que lui de vivre dans la des hommes», dit Dio­dore de Si­cile 4. Py­tha­gore voyait dans le une su­prême; il di­sait que notre pre­mier soin de­vait être de nous rendre sem­blables à au­tant que notre le per­met­tait. Il di­sait en­core que l’homme «se sent une autre en pé­né­trant dans un » 5alium ani­mum fieri in­tran­ti­bus tem­plum»). Ses contem­po­rains le met­taient jus­te­ment au nombre des dé­mons bien­fai­sants. Les uns croyaient qu’il était un venu de la lune, les autres — un des olym­piens ap­paru aux hommes sous une ap­pa­rence hu­maine. Car «lorsqu’il ten­dait toutes les forces de son es­prit, sans peine il dis­cer­nait toutes choses en dé­tail pour dix, pour vingt gé­né­ra­tions hu­maines», dit Em­pé­docle 6. Il passa, dit-on 7, la meilleure par­tie de sa vie à l’étranger, dans le se­cret des temples égyp­tiens et thraces, à s’adonner aux spé­cu­la­tions géo­mé­triques et aux du sys­tème du monde et de l’harmonie pla­né­taire, et à se faire ini­tier aux mys­tères éso­té­riques, jusqu’au mo­ment où, à cin­quante-six ans, il re­vint en . Il at­tira tel­le­ment à lui l’attention uni­ver­selle, qu’une seule le­çon qu’il fit à son dé­bar­que­ment en conquit par son plus de deux mille au­di­teurs 8. On fait du di­vin Pla­ton son hé­ri­tier spi­ri­tuel et on rap­porte la tra­di­tion d’après la­quelle ce der­nier se se­rait pro­curé, à prix d’, les se­crets conser­vés par un des dis­ciples rui­nés de Py­tha­gore 9. Le fa­meux de Pla­ton, où seules les ombres, pro­je­tées sur le fond de la ca­verne, ap­pa­raissent aux pri­son­niers — ce fa­meux mythe, dis-je, est d’origine py­tha­go­ri­cienne. Au reste, Py­tha­gore fut non seule­ment le pre­mier à s’être ap­pelé «phi­lo­sophe» («amou­reux de la »), mais le pre­mier à en­sei­gner que les âmes sont im­mor­telles et qu’elles ne font que chan­ger de condi­tion, en ani­mant suc­ces­si­ve­ment dif­fé­rents . Un jour, pas­sant à côté d’un chien qu’un jeune homme bat­tait avec beau­coup de , il en eut pi­tié et s’exclama : «Ar­rête, cesse de frap­per! C’est mon ami [dé­funt], c’est son âme; je le re­con­nais à sa »

  1. En Πυθαγόρας. Au­tre­fois trans­crit Pi­ta­go­ras ou Py­tha­go­ras. Icône Haut
  2. En grec Πορφύριος. Né à Tyr, Por­phyre s’était d’abord ap­pelé Mal­chos (Μάλχος), ce qui veut dire «roi» en . Ce nom pa­rais­sant trop dur à l’oreille grecque, il le tra­dui­sit lui-même par ce­lui de Ba­si­leus (Βασιλεύς), ce qui veut dire «roi» en grec. Mais on le sur­nomma fi­na­le­ment Por­phyre, par al­lu­sion au pig­ment fa­bri­qué dans sa ville na­tale et qui avait rap­port à la royauté. Icône Haut
  3. En grec Ἰάμϐλιχος. Au­tre­fois trans­crit Iam­blique. Icône Haut
  4. En grec «γέγονε ἱστορίας ἄξιος, εἰ καί τις ἕτερος τῶν περὶ παιδείαν διατριψάντων». Icône Haut
  5. Sé­nèque, «Lettres à Lu­ci­lius. Tome IV. Livres XIV-XVIII», lettre XCIV, sect. 42. Icône Haut
  1. En grec «ὁππότε πάσῃσιν ὀρέξαιτο πραπίδεσσι, ῥεῖά γε τῶν ὄντων πάντων λεύσσεσκεν ἕκαστα καί τε δέκ’ ἀνθρώπων καί τ’ εἴκοσιν αἰώνεσσι». Icône Haut
  2. Jam­blique, sect. 19. Icône Haut
  3. Por­phyre, sect. 20. Icône Haut
  4. Jam­blique, sect. 199; Dio­gène Laërce, sect. 15. Icône Haut

Jamblique, « Vie de Pythagore »

éd. Les Belles Lettres, coll. La Roue à livres, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. La Roue à , Pa­ris

Il s’agit de  1, le pre­mier et peut-être le plus fas­ci­nant des grecs (VIe siècle av. J.-C.). Sa nous est connue par les pu­bliées par Por­phyre 2, Jam­blique 3 et Dio­gène Laërce. Com­pi­la­teurs mal­adroits et dé­nués de , Por­phyre et Jam­blique se sont ac­quit­tés de ce tra­vail avec hon­nê­teté, mais ils ont écrit avec tant de ré­pé­ti­tions, de contra­dic­tions et de dé­ro­ga­tions à l’ordre na­tu­rel des faits, qu’on ne peut re­gar­der ce qu’ils ont fait que comme un col­lage de mor­ceaux qu’ils ont pris dans un grand nombre de bio­graphes aussi mal­adroits qu’eux. Quant à Dio­gène Laërce, il a en­core plus dé­fi­guré la vie et la doc­trine de ce grand en lui at­tri­buant des mi­racles, ou plu­tôt des tours de main, plus dignes d’un ma­gi­cien ou d’un char­la­tan que d’un phi­lo­sophe. Et ce­pen­dant, quel que ce Py­tha­gore! «Ja­mais au­cun phi­lo­sophe n’a mé­rité au­tant que lui de vivre dans la des hommes», dit Dio­dore de Si­cile 4. Py­tha­gore voyait dans le une su­prême; il di­sait que notre pre­mier soin de­vait être de nous rendre sem­blables à au­tant que notre le per­met­tait. Il di­sait en­core que l’homme «se sent une autre en pé­né­trant dans un » 5alium ani­mum fieri in­tran­ti­bus tem­plum»). Ses contem­po­rains le met­taient jus­te­ment au nombre des dé­mons bien­fai­sants. Les uns croyaient qu’il était un venu de la lune, les autres — un des olym­piens ap­paru aux hommes sous une ap­pa­rence hu­maine. Car «lorsqu’il ten­dait toutes les forces de son es­prit, sans peine il dis­cer­nait toutes choses en dé­tail pour dix, pour vingt gé­né­ra­tions hu­maines», dit Em­pé­docle 6. Il passa, dit-on 7, la meilleure par­tie de sa vie à l’étranger, dans le se­cret des temples égyp­tiens et thraces, à s’adonner aux spé­cu­la­tions géo­mé­triques et aux du sys­tème du monde et de l’harmonie pla­né­taire, et à se faire ini­tier aux mys­tères éso­té­riques, jusqu’au mo­ment où, à cin­quante-six ans, il re­vint en . Il at­tira tel­le­ment à lui l’attention uni­ver­selle, qu’une seule le­çon qu’il fit à son dé­bar­que­ment en conquit par son plus de deux mille au­di­teurs 8. On fait du di­vin Pla­ton son hé­ri­tier spi­ri­tuel et on rap­porte la tra­di­tion d’après la­quelle ce der­nier se se­rait pro­curé, à prix d’, les livres se­crets conser­vés par un des dis­ciples rui­nés de Py­tha­gore 9. Le fa­meux de Pla­ton, où seules les ombres, pro­je­tées sur le fond de la ca­verne, ap­pa­raissent aux pri­son­niers — ce fa­meux mythe, dis-je, est d’origine py­tha­go­ri­cienne. Au reste, Py­tha­gore fut non seule­ment le pre­mier à s’être ap­pelé «phi­lo­sophe» («amou­reux de la »), mais le pre­mier à en­sei­gner que les âmes sont im­mor­telles et qu’elles ne font que chan­ger de condi­tion, en ani­mant suc­ces­si­ve­ment dif­fé­rents . Un jour, pas­sant à côté d’un chien qu’un jeune homme bat­tait avec beau­coup de , il en eut pi­tié et s’exclama : «Ar­rête, cesse de frap­per! C’est mon ami [dé­funt], c’est son âme; je le re­con­nais à sa »

  1. En Πυθαγόρας. Au­tre­fois trans­crit Pi­ta­go­ras ou Py­tha­go­ras. Icône Haut
  2. En grec Πορφύριος. Né à Tyr, Por­phyre s’était d’abord ap­pelé Mal­chos (Μάλχος), ce qui veut dire «roi» en . Ce nom pa­rais­sant trop dur à l’oreille grecque, il le tra­dui­sit lui-même par ce­lui de Ba­si­leus (Βασιλεύς), ce qui veut dire «roi» en grec. Mais on le sur­nomma fi­na­le­ment Por­phyre, par al­lu­sion au pig­ment fa­bri­qué dans sa ville na­tale et qui avait rap­port à la royauté. Icône Haut
  3. En grec Ἰάμϐλιχος. Au­tre­fois trans­crit Iam­blique. Icône Haut
  4. En grec «γέγονε ἱστορίας ἄξιος, εἰ καί τις ἕτερος τῶν περὶ παιδείαν διατριψάντων». Icône Haut
  5. Sé­nèque, «Lettres à Lu­ci­lius. Tome IV. Livres XIV-XVIII», lettre XCIV, sect. 42. Icône Haut
  1. En grec «ὁππότε πάσῃσιν ὀρέξαιτο πραπίδεσσι, ῥεῖά γε τῶν ὄντων πάντων λεύσσεσκεν ἕκαστα καί τε δέκ’ ἀνθρώπων καί τ’ εἴκοσιν αἰώνεσσι». Icône Haut
  2. Jam­blique, sect. 19. Icône Haut
  3. Por­phyre, sect. 20. Icône Haut
  4. Jam­blique, sect. 199; Dio­gène Laërce, sect. 15. Icône Haut

Hésiode, « La Théogonie • Les Travaux et les Jours • Le Catalogue des femmes » • « La Dispute d’Homère et d’Hésiode »

éd. Librairie générale française, coll. Classiques de poche, Paris

éd. Li­brai­rie gé­né­rale fran­çaise, coll. Clas­siques de poche, Pa­ris

Il s’agit de la «Théo­go­nie» («Theo­go­nia» 1), des «Tra­vaux et des Jours» («Erga kai Hê­me­rai» 2) et du «Ca­ta­logue des » («Ka­ta­lo­gos gy­nai­kôn» 3), sorte de ma­nuels en vers où Hé­siode 4 a jeté un peu confu­sé­ment , , , construc­tion de , de char­rues, ca­len­drier des la­bours, des se­mailles, des mois­sons, al­ma­nach des qui in­ter­rompent chaque an­née le tra­vail du pay­san; car à une époque où les connais­sances hu­maines n’étaient pas en­core sé­pa­rées et dis­tinctes, chaque chef de avait be­soin de tout cela (VIIIe siècle av. J.-C.). Hé­siode a été mis en pa­ral­lèle avec Ho­mère par les Grecs eux-mêmes, et nous pos­sé­dons une in­ti­tu­lée «La Dis­pute d’ et d’Hésiode» («Agôn Ho­mê­rou kai Hê­sio­dou» 5). En fait, bien que l’un et l’autre puissent être és comme les de la my­tho­lo­gie, on ne sau­rait ima­gi­ner deux plus op­po­sés. La ho­mé­rique, par ses et par son prin­ci­pal dé­ve­lop­pe­ment, ap­par­tient à la d’; elle est d’emblée l’expression la plus brillante de l’. Un lec­teur sous le charme du d’Homère, de ses épi­sodes si re­mar­quables d’essor et de dé­ploie­ment, ne re­trou­vera chez Hé­siode qu’une mé­diocre par­tie de toutes ces beau­tés. Simple ha­bi­tant des champs, prêtre d’un des muses sur le mont Hé­li­con, Hé­siode est loin d’avoir dans l’esprit un mo­dèle com­pa­rable à ce­lui du hé­ros ho­mé­rique. Il dé­teste «la mau­vaise» 6 chan­tée par les aèdes; il la consi­dère comme un fléau que les épargnent à leurs plus fi­dèles su­jets. Son ob­jet pré­féré, à lui, d’, n’est pas la gloire du com­bat, chose étran­gère à sa , mais la du tra­vail, ré­glée au des jours et des sa­cri­fices re­li­gieux. C’est là sa le­çon constante, sa per­pé­tuelle ren­gaine. «Hé­siode était plus agri­cul­teur que poète. Il songe tou­jours à ins­truire, ra­re­ment à plaire; ja­mais une di­gres­sion agréable ne rompt chez lui la conti­nuité et l’ennui des pré­ceptes», dit l’abbé Jacques De­lille 7. Son poème des «Tra­vaux» nous per­met de nous le re­pré­sen­ter as­sez exac­te­ment. Nous le voyons sur les pentes de l’Hélicon, vêtu d’«un man­teau moel­leux ainsi qu’une longue tu­nique», re­tour­ner la et en­se­men­cer. «Une paire de bons bœufs de neuf ans», dont il touche de l’aiguillon le dos, traîne len­te­ment la char­rue. C’est un pay­san qui parle aux pay­sans. Le tra­vail de la terre est tout pour lui : il est la condi­tion de l’indépendance et du bien-être; il est en même le de­voir en­vers les dieux, qui n’ont pas im­posé aux hommes de loi plus vive et plus im­pé­rieuse. Par­tout il re­com­mande l’effort, il blâme par­tout l’oisiveté.

  1. En grec «Θεογονία». Icône Haut
  2. En grec «Ἔργα καὶ Ἡμέραι». Icône Haut
  3. En grec «Κατάλογος γυναικῶν». Icône Haut
  4. En grec Ἡσίοδος. Au­tre­fois trans­crit Éziode. Icône Haut
  1. En grec «Ἀγὼν Ὁμήρου καὶ Ἡσιόδου». Icône Haut
  2. «Les Tra­vaux et les Jours», v. 161. Icône Haut
  3. «Dis­cours pré­li­mi­naire aux “Géor­giques” de Vir­gile». Icône Haut