Icône CatégorieTrès bons ouvrages

Portus, « Réponse aux lettres diffamatoires de Pierre Carpentier, avocat »

dans « Mémoires de l’État de France sous Charles IX, 2ᵉ édition. Tome I » (XVIᵉ siècle)

dans «Mé­moires de l’État de sous Charles IX, 2e édi­tion. Tome I» (XVIe siècle)

Il s’agit d’une tra­duc­tion de la «Ré­ponse à la lettre dif­fa­ma­toire de Car­pen­tier, avo­cat» («Ad Pe­tri Car­pen­ta­rii, cau­si­dici, vi­ru­len­tam epis­to­lam res­pon­sio») de Fran­çois Por­tus, hu­ma­niste né dans l’île de Can­die (en ), pro­fes­seur de à l’Académie de Ge­nève. La à Ge­nève re­çut très tôt un ac­cueil fa­vo­rable et bien­veillant à l’Académie fon­dée par Cal­vin en 1559. Outre Ro­bert et Henri Es­tienne, qui étaient déjà éta­blis dans cette ville en leur double qua­lité d’imprimeurs et de de­puis 1551; outre aussi le fa­meux éru­dit Jo­seph Sca­li­ger, qui tra­vailla comme pro­fes­seur à l’Académie entre 1572 et 1574, nous ren­con­trons au même poste et à la même époque un Can­diote de nais­sance, Fran­cis­cus Por­tus 1, dit Fran­çois Por­tus, qui, en vingt ans d’ et de tra­vaux d’érudition, éleva le ni­veau des études clas­siques en à un de­gré ex­cep­tion­nel, si bien que les presses ge­ne­voises de Jean Cres­pin ne pu­bliaient guère d’ouvrage conte­nant du grec sans que Por­tus y prît une part ac­tive. Plus tard, il se trouva mêlé, mal­gré lui, aux troubles et guerres de de son quand un avo­cat, nommé Car­pen­tier ou Char­pen­tier, exer­çant à Ge­nève, eut le triste d’entreprendre une apo­lo­gie de la Saint-Bar­thé­lemy in­ti­tu­lée «Lettre adres­sée à Fran­çois Por­tus, Cré­tois» («Epis­tola ad Fran­cis­cum Por­tum, Cre­ten­sem»), dans la­quelle il s’efforçait non seule­ment d’excuser ce mas­sacre san­glant et atroce, mais de mon­trer qu’il était né­ces­saire. Por­tus n’eut au­cune peine à ré­fu­ter les dif­fa­ma­tions d’un qui était da­van­tage un es­pion à la solde de Ca­the­rine de Mé­di­cis qu’un vé­ri­table avo­cat. Sa «Ré­ponse à la lettre dif­fa­ma­toire de Pierre Car­pen­tier, avo­cat» se ter­mine par les mots que voici : «Les chré­tiens peuvent — et veulent aussi — mou­rir quand il plaît à , mais ils ne peuvent être ja­mais vain­cus» 2. Peu d’autres dé­tails nous sont sur la de Por­tus. Il compta parmi ses amis in­times An­drew Mel­ville qui s’aventurait sou­vent à contes­ter ses opi­nions fa­vo­rites, soit par es­prit de contra­dic­tion, soit dans le but d’obtenir quelques ex­pli­ca­tions, si bien qu’un jour, exas­péré par ce per­fide Écos­sais qui lui re­pro­chait sa ma­nière «vul­gata» («ver­na­cu­laire») de pro­non­cer le grec, Por­tus fi­nit par perdre conte­nance et crier : «Vos Scoti, vos bar­bari! Do­ce­bi­tis nos Græ­cos pro­nun­cia­tio­nem nos­træ lin­guæ : sci­li­cet!» («C’est donc vous, des Écos­sais, des , qui nous ap­pren­drez la pro­non­cia­tion de notre à nous, Grecs : tout de même!»)

  1. En grec Φραγκίσκος Πόρτος. Au­tre­fois trans­crit Portes ou Porto. Icône Haut
  1. p. 368. Icône Haut

« Écrits de Maître Wen, [ou] Livre de la pénétration du mystère »

éd. Les Belles Lettres, coll. Bibliothèque chinoise, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. Bi­blio­thèque chi­noise, Pa­ris

Il s’agit de la ver­sion mo­derne du «Clas­sique de la pé­né­tra­tion du mys­tère» 1Tongxuan zhen­jing» 2), plus connu sous le titre de «Wen-zi» 3, ou­vrage at­tri­bué au phi­lo­sophe ïste du même nom qui l’aurait com­posé pour éclair­cir les en­sei­gne­ments de son maître Lao-tseu. En ef­fet, beau­coup de pas­sages dé­butent par «Lao-tseu dit» et se veulent être un com­men­taire de ses théo­ries, mais un com­men­taire qui en four­ni­rait l’application pra­tique. Pour­tant, si l’on ex­cepte les der­nières dé­cen­nies, le «Wen-zi» n’a ja­mais vrai­ment re­tenu l’attention des let­trés , qui éle­vaient des doutes sur son au­then­ti­cité. Les An­ciens n’ont lé­gué à son su­jet qu’une courte no­tice bi­blio­gra­phique (Ier siècle av. J.-C.) dé­cri­vant l’ouvrage comme des dia­logues entre Wen-zi (Maître Wen), dis­ciple im­mé­diat de Lao-tseu, et le roi Ping. , le seul mo­narque suf­fi­sam­ment connu à avoir porté ce nom étant Ping des Zhou 4, qui vé­cut deux siècles avant (!) Lao-tseu, on a dès le dé­part sus­pecté le «Wen-zi» de pré­tendre être plus an­cien qu’il ne l’était. De plus, la ver­sion pre­mière, pré­sen­tée dans la no­tice, s’était per­due sous la dy­nas­tie des Han. Une ver­sion mo­derne pa­rut par la suite, mais elle ne re­pré­sen­tait pas dans son in­té­grité l’œuvre ori­gi­nale. Seul son cin­quième cha­pitre, in­ti­tulé «La Voie et la », était ré­digé sous forme de dia­logues. Tout le reste mon­trait un ca­rac­tère com­po­site et co­piait ou imi­tait des pas­sages en­tiers du «Huai­nan zi» ou d’autres qui, réunis dans le sien, grin­çaient les uns contre les autres comme des dents ébré­chées. «Un faux a donné nais­sance à un autre faux», concluait un let­tré chi­nois 5. Or, voici qu’en 1973 on dé­cou­vrit à Dingz­hou 6 dans une tombe royale scel­lée en 55 av. J.-C. deux cent soixante-dix-sept tiges de bam­bou por­tant des bribes de la ver­sion an­cienne du «Wen-zi». Un in­cen­die, pro­vo­qué par des pilleurs de tombe, les avait cal­ci­nées à demi, et leur état lais­sait si fort à dé­si­rer, qu’il fal­lut plus de vingt ans de tra­vail à l’équipe char­gée de leur dé­chif­fre­ment pour que pa­rût la trans­crip­tion. Le «Wen-zi» sur tiges de bam­bou, loin de faire avan­cer la ques­tion de l’authenticité de l’œuvre, n’a fait que l’obscurcir da­van­tage. Nous sommes en pré­sence de deux ver­sions dis­tinctes, ré­di­gées par des au­teurs dif­fé­rents, à des époques éloi­gnées l’une de l’autre.

  1. Au­tre­fois tra­duit «“King” ap­pro­fon­dis­sant l’origine des choses». Icône Haut
  2. En chi­nois «通玄真經». Au­tre­fois trans­crit «Toung-youèn tchin king», «T’ong-yuen-tchin-king» ou «T’ung hsüan chen ching». Icône Haut
  3. En chi­nois «文子». Au­tre­fois trans­crit «Wen-tze», «Wen-tzu» ou «Wen-tseu». Icône Haut
  1. En chi­nois 周平王. Icône Haut
  2. Liang Qi­chao (梁啟超). Icône Haut
  3. En chi­nois 定州. An­cien­ne­ment Dingxian (定縣). Icône Haut

Hugo, « Les Orientales • Les Feuilles d’automne »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit des «Feuilles d’automne» et autres œuvres de (XIXe siècle). Il faut re­con­naître que Hugo est non seule­ment le pre­mier en rang des de fran­çaise, de­puis que cette langue a été fixée; mais le seul qui ait un vrai­ment à ce titre d’écrivain dans sa pleine ac­cep­tion. Toutes les ca­té­go­ries de l’ lit­té­raire se trouvent en lui dé­jouées. La qui vou­drait dé­mê­ler cette ti­ta­nique, stu­pé­fiante, te­nant quelque chose de la di­vi­nité, est en pré­sence du pro­blème le plus in­so­luble. Fut-il poète, ro­man­cier ou pen­seur? Fut-il spi­ri­tua­liste ou réa­liste? Il fut tout cela et plus en­core. Nou­veau Qui­chotte, cet est allé por­ter ses pas sur tous les che­mins de l’esprit, mon­ter sur toutes les bar­ri­cades qu’il ren­con­trait, sou­tien des faibles et pour­fen­deur des ty­rans, son­neur de clai­rons et amant de la vio­lette; si bien qu’aucune des fa­milles qui se par­tagent l’espèce hu­maine au et au mo­ral ne peut se l’attribuer en­tiè­re­ment. Tan­tôt égal à la , com­paré à la mon­tagne, rap­pro­ché du , as­si­milé à l’ouragan, tan­tôt phi­lo­sophe, re­dres­seur des abus du siècle, pro­fes­seur d’histoire et guide , tan­tôt chargé d’apitoyer le sur la femme, de le mettre à ge­noux de­vant le vieillard pour le vé­né­rer et de­vant l’enfant pour le conso­ler, il fut je ne sais quel suc­cé­dané de la . Avec sa , c’est un monde cy­clo­péen d’idées et d’impressions qui est parti, un conti­nent de gra­nit qui s’est dé­ta­ché et a roulé avec fra­cas au fond des abîmes. «Qui pour­rait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo”?», dit Édouard Dru­mont 1. «Comme l’océan, comme la mon­tagne, comme la fo­rêt, ce éveille l’idée de l’. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues in­ces­sam­ment re­nou­ve­lées; ce qu’on aime dans la fo­rêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces mil­liers d’ et ces mil­liers de feuilles qui confondent leur ver­dure et leur bruit.»

  1. «Vic­tor Hugo de­vant l’opinion», p. 104. Icône Haut

Hugo, « Odes et Ballades »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit des « et Bal­lades» et autres œuvres de (XIXe siècle). Il faut re­con­naître que Hugo est non seule­ment le pre­mier en rang des de fran­çaise, de­puis que cette langue a été fixée; mais le seul qui ait un vrai­ment à ce titre d’écrivain dans sa pleine ac­cep­tion. Toutes les ca­té­go­ries de l’ lit­té­raire se trouvent en lui dé­jouées. La qui vou­drait dé­mê­ler cette ti­ta­nique, stu­pé­fiante, te­nant quelque chose de la di­vi­nité, est en pré­sence du pro­blème le plus in­so­luble. Fut-il poète, ro­man­cier ou pen­seur? Fut-il spi­ri­tua­liste ou réa­liste? Il fut tout cela et plus en­core. Nou­veau Qui­chotte, cet est allé por­ter ses pas sur tous les che­mins de l’esprit, mon­ter sur toutes les bar­ri­cades qu’il ren­con­trait, sou­tien des faibles et pour­fen­deur des ty­rans, son­neur de clai­rons et amant de la vio­lette; si bien qu’aucune des fa­milles qui se par­tagent l’espèce hu­maine au et au mo­ral ne peut se l’attribuer en­tiè­re­ment. Tan­tôt égal à la , com­paré à la mon­tagne, rap­pro­ché du , as­si­milé à l’ouragan, tan­tôt phi­lo­sophe, re­dres­seur des abus du siècle, pro­fes­seur d’histoire et guide , tan­tôt chargé d’apitoyer le sur la femme, de le mettre à ge­noux de­vant le vieillard pour le vé­né­rer et de­vant l’enfant pour le conso­ler, il fut je ne sais quel suc­cé­dané de la . Avec sa , c’est un monde cy­clo­péen d’idées et d’impressions qui est parti, un conti­nent de gra­nit qui s’est dé­ta­ché et a roulé avec fra­cas au fond des abîmes. «Qui pour­rait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo”?», dit Édouard Dru­mont 1. «Comme l’océan, comme la mon­tagne, comme la fo­rêt, ce éveille l’idée de l’. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues in­ces­sam­ment re­nou­ve­lées; ce qu’on aime dans la fo­rêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces mil­liers d’ et ces mil­liers de feuilles qui confondent leur ver­dure et leur bruit.»

  1. «Vic­tor Hugo de­vant l’opinion», p. 104. Icône Haut

« Textes mathématiques babyloniens »

éd. E. J. Brill, Leyde

éd. E. J. Brill, Leyde

Il s’agit de textes mé­so­po­ta­miens. La masse im­po­sante de ma­thé­ma­tiques cu­néi­formes, dé­chif­frée, tra­duite et com­men­tée dans les dé­cen­nies 1920-1940 en par Fran­çois Thu­reau-Dan­gin et en par Otto Eduard Neu­ge­bauer, reste as­sez mé­con­nue en de­hors du cercle res­treint des spé­cia­listes. Pour­tant, ces ta­blettes ma­thé­ma­tiques sont un fait cultu­rel unique et pro­di­gieux eu égard à leur , qui re­monte le plus sou­vent à l’ère pa­léo­ba­by­lo­nienne (2004-1595 av. J.-C.) et par­fois avant. Elles té­moignent, dans le ma­nie­ment des , d’un im­mense sa­voir et al­gé­brique, qui ne sera re­dé­cou­vert qu’au IIIe siècle apr. J.-C. par Dio­phante, le «Ba­by­lo­nien hel­lé­nisé», qui lui im­po­sera le moule de la grecque pour en créer l’algèbre; celle-ci sera à son tour re­prise et por­tée à sa par les Arabes au VIIIe-IXe siècle. Ainsi, la mai­son de la de suc­cé­dera, par-delà les siècles, à des mai­sons de la sa­gesse mé­so­po­ta­miennes, dis­pa­rues sous les sables ira­kiens. «Ce n’est pas dans les mi­lieux py­tha­go­ri­ciens de la an­tique, au VIe siècle av. J.-C., que sont nées la théo­rie des nombres et l’arithmétique théo­rique. C’est à Ba­by­lone, au cœur de l’ ac­tuel…» 1 Com­ment ex­pli­quer que la tra­di­tion grecque soit muette à ce su­jet? Au­tant elle se plaît à faire aux Égyp­tiens et à leur -scribe Thoth, aux­quels elle at­tri­bue à tort l’invention «des nombres, du cal­cul, de la et de l’, des [de dames] et de l’» 2; au­tant elle ne dit rien des Mé­so­po­ta­miens, qui en sont les pre­miers maîtres et les vé­ri­tables ins­ti­ga­teurs. Sans les Mèdes, puis les Perses, en pre­nant pos­ses­sion de la dès le VIIe siècle av. J.-C., en ont-ils in­ter­dit l’accès aux Grecs his­to­ri­que­ment, géo­gra­phi­que­ment. Sans doute ces der­niers, éprou­vés par leur de dé­fense contre l’Empire , ont-ils été por­tés à je­ter le dis­cré­dit sur le sa­voir des en­va­his­seurs. Il n’empêche que l’aventure nu­mé­rique dé­bute à Su­mer, Ak­kad et Ba­by­lone, et nulle part ailleurs.

  1. Ro­ger Ca­ra­tini, «Les de Ba­by­lone», p. 174. Icône Haut
  1. Pla­ton, «Phèdre», 274d. Icône Haut

Nani, « Histoire de la République de Venise, part. 2. Tome II »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit de l’ouvrage « de la vé­ni­tienne» («Is­to­ria della Re­pub­blica ve­neta») de  1, dit Bap­tiste Nani 2, di­plo­mate de la Ré­pu­blique de Ve­nise, per­son­nage cé­lèbre par ses am­bas­sades et par son œuvre d’historiographe. Il na­quit à Ve­nise en 1616 et mou­rut dans cette même ville en 1678. Du­rant sa , il ac­com­pa­gna son père nommé à l’ambassade de ; ce der­nier l’initia aux mys­tères des né­go­cia­tions et le pré­senta au pape Ur­bain VIII. Le pon­tife, qui se connais­sait bien en gens, pré­dit que Nani de­vien­drait un ex­cellent ; les faits lui don­nèrent . Après avoir passé par les di­gni­tés pré­pa­ra­toires, Nani fut en­voyé en , en qua­lité d’ambassadeur, en 1643. Le car­di­nal Ma­za­rin, qui le prit en grande es­time, ai­mait à s’entretenir avec lui; on dit même qu’il en re­çut de très bons conseils pour la conclu­sion du de Müns­ter. De re­tour dans sa pa­trie, Nani fut nommé his­to­rio­graphe et sur­in­ten­dant des ar­chives et fut chargé d’écrire l’«His­toire de la Ré­pu­blique vé­ni­tienne» en com­men­çant de­puis le où An­drea Mo­ro­sini avait ter­miné la sienne, c’est-à-dire de­puis 1613. Il fit connaître, en cette oc­ca­sion, toute sa et tout son dés­in­té­res­se­ment. Car il re­fusa le sa­laire at­ta­ché à cet em­ploi, es­ti­mant qu’il ne pou­vait être qu’onéreux à la Ré­pu­blique de Ve­nise qui était cri­blée de dettes, à cause de la guerre de Can­die qu’elle avait à sou­te­nir contre les Turcs. On jeta, d’ailleurs, les yeux sur lui pour al­ler ré­cla­mer en France des se­cours pour cette au cours d’une se­conde am­bas­sade. Il ob­tint tout ce qu’il vou­lut. Pour le ré­com­pen­ser de son , on le nomma pro­cu­ra­teur de Saint-Marc; cette di­gnité, la plus éle­vée après celle de doge, n’empêcha pas qu’on ne le nom­mât, par la suite, à plu­sieurs autres moins consi­dé­rables, dont je crois in­utile de don­ner le dé­tail. Le ca­rac­tère de Nani se re­trouve dans l’«His­toire de la Ré­pu­blique vé­ni­tienne». On sent que l’auteur est sur son ter­rain; qu’il a pu ob­ser­ver de ses yeux les princes et les mi­nistres qu’il peint. Et quoique pa­triote, il té­moigne par­tout à la France la re­con­nais­sance qu’elle doit at­tendre d’un homme éclairé, qui a connu les in­trigues de ca­bi­net et qui a pris part aux af­faires les plus dé­li­cates. Car «il ne se contente pas de nous don­ner l’histoire de Ve­nise; et quoique son livre ne porte point d’autre titre, il ne laisse pas de nous rendre compte de toutes les choses aux­quelles les Vé­ni­tiens ont eu part… de sorte que, par la connais­sance de leurs af­faires, on par­vient à la connais­sance de toutes celles de l’» 3.

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Giam­bat­tista Nani et Gio­vanni Bat­tista Nani. Icône Haut
  2. On ren­contre aussi les gra­phies Bap­tista Nani, Bat­tiste Nani et Ba­tiste Nani. Icône Haut
  1. l’abbé . Icône Haut

Nani, « Histoire de la République de Venise, part. 2. Tome I »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit de l’ouvrage « de la vé­ni­tienne» («Is­to­ria della Re­pub­blica ve­neta») de  1, dit Bap­tiste Nani 2, di­plo­mate de la Ré­pu­blique de Ve­nise, per­son­nage cé­lèbre par ses am­bas­sades et par son œuvre d’historiographe. Il na­quit à Ve­nise en 1616 et mou­rut dans cette même ville en 1678. Du­rant sa , il ac­com­pa­gna son père nommé à l’ambassade de ; ce der­nier l’initia aux mys­tères des né­go­cia­tions et le pré­senta au pape Ur­bain VIII. Le pon­tife, qui se connais­sait bien en gens, pré­dit que Nani de­vien­drait un ex­cellent ; les faits lui don­nèrent . Après avoir passé par les di­gni­tés pré­pa­ra­toires, Nani fut en­voyé en , en qua­lité d’ambassadeur, en 1643. Le car­di­nal Ma­za­rin, qui le prit en grande es­time, ai­mait à s’entretenir avec lui; on dit même qu’il en re­çut de très bons conseils pour la conclu­sion du de Müns­ter. De re­tour dans sa pa­trie, Nani fut nommé his­to­rio­graphe et sur­in­ten­dant des ar­chives et fut chargé d’écrire l’«His­toire de la Ré­pu­blique vé­ni­tienne» en com­men­çant de­puis le où An­drea Mo­ro­sini avait ter­miné la sienne, c’est-à-dire de­puis 1613. Il fit connaître, en cette oc­ca­sion, toute sa et tout son dés­in­té­res­se­ment. Car il re­fusa le sa­laire at­ta­ché à cet em­ploi, es­ti­mant qu’il ne pou­vait être qu’onéreux à la Ré­pu­blique de Ve­nise qui était cri­blée de dettes, à cause de la guerre de Can­die qu’elle avait à sou­te­nir contre les Turcs. On jeta, d’ailleurs, les yeux sur lui pour al­ler ré­cla­mer en France des se­cours pour cette au cours d’une se­conde am­bas­sade. Il ob­tint tout ce qu’il vou­lut. Pour le ré­com­pen­ser de son , on le nomma pro­cu­ra­teur de Saint-Marc; cette di­gnité, la plus éle­vée après celle de doge, n’empêcha pas qu’on ne le nom­mât, par la suite, à plu­sieurs autres moins consi­dé­rables, dont je crois in­utile de don­ner le dé­tail. Le ca­rac­tère de Nani se re­trouve dans l’«His­toire de la Ré­pu­blique vé­ni­tienne». On sent que l’auteur est sur son ter­rain; qu’il a pu ob­ser­ver de ses yeux les princes et les mi­nistres qu’il peint. Et quoique pa­triote, il té­moigne par­tout à la France la re­con­nais­sance qu’elle doit at­tendre d’un homme éclairé, qui a connu les in­trigues de ca­bi­net et qui a pris part aux af­faires les plus dé­li­cates. Car «il ne se contente pas de nous don­ner l’histoire de Ve­nise; et quoique son livre ne porte point d’autre titre, il ne laisse pas de nous rendre compte de toutes les choses aux­quelles les Vé­ni­tiens ont eu part… de sorte que, par la connais­sance de leurs af­faires, on par­vient à la connais­sance de toutes celles de l’» 3.

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Giam­bat­tista Nani et Gio­vanni Bat­tista Nani. Icône Haut
  2. On ren­contre aussi les gra­phies Bap­tista Nani, Bat­tiste Nani et Ba­tiste Nani. Icône Haut
  1. l’abbé . Icône Haut

Nani, « Histoire de la République de Venise, [part. 1]. Tome IV »

XVIIᵉ siècle

XVIIe siècle

Il s’agit de l’ouvrage « de la vé­ni­tienne» («Is­to­ria della Re­pub­blica ve­neta») de  1, dit Bap­tiste Nani 2, di­plo­mate de la Ré­pu­blique de Ve­nise, per­son­nage cé­lèbre par ses am­bas­sades et par son œuvre d’historiographe. Il na­quit à Ve­nise en 1616 et mou­rut dans cette même ville en 1678. Du­rant sa , il ac­com­pa­gna son père nommé à l’ambassade de ; ce der­nier l’initia aux mys­tères des né­go­cia­tions et le pré­senta au pape Ur­bain VIII. Le pon­tife, qui se connais­sait bien en gens, pré­dit que Nani de­vien­drait un ex­cellent ; les faits lui don­nèrent . Après avoir passé par les di­gni­tés pré­pa­ra­toires, Nani fut en­voyé en , en qua­lité d’ambassadeur, en 1643. Le car­di­nal Ma­za­rin, qui le prit en grande es­time, ai­mait à s’entretenir avec lui; on dit même qu’il en re­çut de très bons conseils pour la conclu­sion du de Müns­ter. De re­tour dans sa pa­trie, Nani fut nommé his­to­rio­graphe et sur­in­ten­dant des ar­chives et fut chargé d’écrire l’«His­toire de la Ré­pu­blique vé­ni­tienne» en com­men­çant de­puis le où An­drea Mo­ro­sini avait ter­miné la sienne, c’est-à-dire de­puis 1613. Il fit connaître, en cette oc­ca­sion, toute sa et tout son dés­in­té­res­se­ment. Car il re­fusa le sa­laire at­ta­ché à cet em­ploi, es­ti­mant qu’il ne pou­vait être qu’onéreux à la Ré­pu­blique de Ve­nise qui était cri­blée de dettes, à cause de la guerre de Can­die qu’elle avait à sou­te­nir contre les Turcs. On jeta, d’ailleurs, les yeux sur lui pour al­ler ré­cla­mer en France des se­cours pour cette au cours d’une se­conde am­bas­sade. Il ob­tint tout ce qu’il vou­lut. Pour le ré­com­pen­ser de son , on le nomma pro­cu­ra­teur de Saint-Marc; cette di­gnité, la plus éle­vée après celle de doge, n’empêcha pas qu’on ne le nom­mât, par la suite, à plu­sieurs autres moins consi­dé­rables, dont je crois in­utile de don­ner le dé­tail. Le ca­rac­tère de Nani se re­trouve dans l’«His­toire de la Ré­pu­blique vé­ni­tienne». On sent que l’auteur est sur son ter­rain; qu’il a pu ob­ser­ver de ses yeux les princes et les mi­nistres qu’il peint. Et quoique pa­triote, il té­moigne par­tout à la France la re­con­nais­sance qu’elle doit at­tendre d’un homme éclairé, qui a connu les in­trigues de ca­bi­net et qui a pris part aux af­faires les plus dé­li­cates. Car «il ne se contente pas de nous don­ner l’histoire de Ve­nise; et quoique son livre ne porte point d’autre titre, il ne laisse pas de nous rendre compte de toutes les choses aux­quelles les Vé­ni­tiens ont eu part… de sorte que, par la connais­sance de leurs af­faires, on par­vient à la connais­sance de toutes celles de l’» 3.

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Giam­bat­tista Nani et Gio­vanni Bat­tista Nani. Icône Haut
  2. On ren­contre aussi les gra­phies Bap­tista Nani, Bat­tiste Nani et Ba­tiste Nani. Icône Haut
  1. l’abbé . Icône Haut

Nani, « Histoire de la République de Venise, [part. 1]. Tome III »

XVIIᵉ siècle

XVIIe siècle

Il s’agit de l’ouvrage « de la vé­ni­tienne» («Is­to­ria della Re­pub­blica ve­neta») de  1, dit Bap­tiste Nani 2, di­plo­mate de la Ré­pu­blique de Ve­nise, per­son­nage cé­lèbre par ses am­bas­sades et par son œuvre d’historiographe. Il na­quit à Ve­nise en 1616 et mou­rut dans cette même ville en 1678. Du­rant sa , il ac­com­pa­gna son père nommé à l’ambassade de ; ce der­nier l’initia aux mys­tères des né­go­cia­tions et le pré­senta au pape Ur­bain VIII. Le pon­tife, qui se connais­sait bien en gens, pré­dit que Nani de­vien­drait un ex­cellent ; les faits lui don­nèrent . Après avoir passé par les di­gni­tés pré­pa­ra­toires, Nani fut en­voyé en , en qua­lité d’ambassadeur, en 1643. Le car­di­nal Ma­za­rin, qui le prit en grande es­time, ai­mait à s’entretenir avec lui; on dit même qu’il en re­çut de très bons conseils pour la conclu­sion du de Müns­ter. De re­tour dans sa pa­trie, Nani fut nommé his­to­rio­graphe et sur­in­ten­dant des ar­chives et fut chargé d’écrire l’«His­toire de la Ré­pu­blique vé­ni­tienne» en com­men­çant de­puis le où An­drea Mo­ro­sini avait ter­miné la sienne, c’est-à-dire de­puis 1613. Il fit connaître, en cette oc­ca­sion, toute sa et tout son dés­in­té­res­se­ment. Car il re­fusa le sa­laire at­ta­ché à cet em­ploi, es­ti­mant qu’il ne pou­vait être qu’onéreux à la Ré­pu­blique de Ve­nise qui était cri­blée de dettes, à cause de la guerre de Can­die qu’elle avait à sou­te­nir contre les Turcs. On jeta, d’ailleurs, les yeux sur lui pour al­ler ré­cla­mer en France des se­cours pour cette au cours d’une se­conde am­bas­sade. Il ob­tint tout ce qu’il vou­lut. Pour le ré­com­pen­ser de son , on le nomma pro­cu­ra­teur de Saint-Marc; cette di­gnité, la plus éle­vée après celle de doge, n’empêcha pas qu’on ne le nom­mât, par la suite, à plu­sieurs autres moins consi­dé­rables, dont je crois in­utile de don­ner le dé­tail. Le ca­rac­tère de Nani se re­trouve dans l’«His­toire de la Ré­pu­blique vé­ni­tienne». On sent que l’auteur est sur son ter­rain; qu’il a pu ob­ser­ver de ses yeux les princes et les mi­nistres qu’il peint. Et quoique pa­triote, il té­moigne par­tout à la France la re­con­nais­sance qu’elle doit at­tendre d’un homme éclairé, qui a connu les in­trigues de ca­bi­net et qui a pris part aux af­faires les plus dé­li­cates. Car «il ne se contente pas de nous don­ner l’histoire de Ve­nise; et quoique son livre ne porte point d’autre titre, il ne laisse pas de nous rendre compte de toutes les choses aux­quelles les Vé­ni­tiens ont eu part… de sorte que, par la connais­sance de leurs af­faires, on par­vient à la connais­sance de toutes celles de l’» 3.

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Giam­bat­tista Nani et Gio­vanni Bat­tista Nani. Icône Haut
  2. On ren­contre aussi les gra­phies Bap­tista Nani, Bat­tiste Nani et Ba­tiste Nani. Icône Haut
  1. l’abbé . Icône Haut

Nani, « Histoire de la République de Venise, [part. 1]. Tome II »

XVIIᵉ siècle

XVIIe siècle

Il s’agit de l’ouvrage « de la vé­ni­tienne» («Is­to­ria della Re­pub­blica ve­neta») de  1, dit Bap­tiste Nani 2, di­plo­mate de la Ré­pu­blique de Ve­nise, per­son­nage cé­lèbre par ses am­bas­sades et par son œuvre d’historiographe. Il na­quit à Ve­nise en 1616 et mou­rut dans cette même ville en 1678. Du­rant sa , il ac­com­pa­gna son père nommé à l’ambassade de ; ce der­nier l’initia aux mys­tères des né­go­cia­tions et le pré­senta au pape Ur­bain VIII. Le pon­tife, qui se connais­sait bien en gens, pré­dit que Nani de­vien­drait un ex­cellent ; les faits lui don­nèrent . Après avoir passé par les di­gni­tés pré­pa­ra­toires, Nani fut en­voyé en , en qua­lité d’ambassadeur, en 1643. Le car­di­nal Ma­za­rin, qui le prit en grande es­time, ai­mait à s’entretenir avec lui; on dit même qu’il en re­çut de très bons conseils pour la conclu­sion du de Müns­ter. De re­tour dans sa pa­trie, Nani fut nommé his­to­rio­graphe et sur­in­ten­dant des ar­chives et fut chargé d’écrire l’«His­toire de la Ré­pu­blique vé­ni­tienne» en com­men­çant de­puis le où An­drea Mo­ro­sini avait ter­miné la sienne, c’est-à-dire de­puis 1613. Il fit connaître, en cette oc­ca­sion, toute sa et tout son dés­in­té­res­se­ment. Car il re­fusa le sa­laire at­ta­ché à cet em­ploi, es­ti­mant qu’il ne pou­vait être qu’onéreux à la Ré­pu­blique de Ve­nise qui était cri­blée de dettes, à cause de la guerre de Can­die qu’elle avait à sou­te­nir contre les Turcs. On jeta, d’ailleurs, les yeux sur lui pour al­ler ré­cla­mer en France des se­cours pour cette au cours d’une se­conde am­bas­sade. Il ob­tint tout ce qu’il vou­lut. Pour le ré­com­pen­ser de son , on le nomma pro­cu­ra­teur de Saint-Marc; cette di­gnité, la plus éle­vée après celle de doge, n’empêcha pas qu’on ne le nom­mât, par la suite, à plu­sieurs autres moins consi­dé­rables, dont je crois in­utile de don­ner le dé­tail. Le ca­rac­tère de Nani se re­trouve dans l’«His­toire de la Ré­pu­blique vé­ni­tienne». On sent que l’auteur est sur son ter­rain; qu’il a pu ob­ser­ver de ses yeux les princes et les mi­nistres qu’il peint. Et quoique pa­triote, il té­moigne par­tout à la France la re­con­nais­sance qu’elle doit at­tendre d’un homme éclairé, qui a connu les in­trigues de ca­bi­net et qui a pris part aux af­faires les plus dé­li­cates. Car «il ne se contente pas de nous don­ner l’histoire de Ve­nise; et quoique son livre ne porte point d’autre titre, il ne laisse pas de nous rendre compte de toutes les choses aux­quelles les Vé­ni­tiens ont eu part… de sorte que, par la connais­sance de leurs af­faires, on par­vient à la connais­sance de toutes celles de l’» 3.

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Giam­bat­tista Nani et Gio­vanni Bat­tista Nani. Icône Haut
  2. On ren­contre aussi les gra­phies Bap­tista Nani, Bat­tiste Nani et Ba­tiste Nani. Icône Haut
  1. l’abbé . Icône Haut

Nani, « Histoire de la République de Venise, [part. 1]. Tome I »

XVIIᵉ siècle

XVIIe siècle

Il s’agit de l’ouvrage « de la vé­ni­tienne» («Is­to­ria della Re­pub­blica ve­neta») de  1, dit Bap­tiste Nani 2, di­plo­mate de la Ré­pu­blique de Ve­nise, per­son­nage cé­lèbre par ses am­bas­sades et par son œuvre d’historiographe. Il na­quit à Ve­nise en 1616 et mou­rut dans cette même ville en 1678. Du­rant sa , il ac­com­pa­gna son père nommé à l’ambassade de ; ce der­nier l’initia aux mys­tères des né­go­cia­tions et le pré­senta au pape Ur­bain VIII. Le pon­tife, qui se connais­sait bien en gens, pré­dit que Nani de­vien­drait un ex­cellent ; les faits lui don­nèrent . Après avoir passé par les di­gni­tés pré­pa­ra­toires, Nani fut en­voyé en , en qua­lité d’ambassadeur, en 1643. Le car­di­nal Ma­za­rin, qui le prit en grande es­time, ai­mait à s’entretenir avec lui; on dit même qu’il en re­çut de très bons conseils pour la conclu­sion du de Müns­ter. De re­tour dans sa pa­trie, Nani fut nommé his­to­rio­graphe et sur­in­ten­dant des ar­chives et fut chargé d’écrire l’«His­toire de la Ré­pu­blique vé­ni­tienne» en com­men­çant de­puis le où An­drea Mo­ro­sini avait ter­miné la sienne, c’est-à-dire de­puis 1613. Il fit connaître, en cette oc­ca­sion, toute sa et tout son dés­in­té­res­se­ment. Car il re­fusa le sa­laire at­ta­ché à cet em­ploi, es­ti­mant qu’il ne pou­vait être qu’onéreux à la Ré­pu­blique de Ve­nise qui était cri­blée de dettes, à cause de la guerre de Can­die qu’elle avait à sou­te­nir contre les Turcs. On jeta, d’ailleurs, les yeux sur lui pour al­ler ré­cla­mer en France des se­cours pour cette au cours d’une se­conde am­bas­sade. Il ob­tint tout ce qu’il vou­lut. Pour le ré­com­pen­ser de son , on le nomma pro­cu­ra­teur de Saint-Marc; cette di­gnité, la plus éle­vée après celle de doge, n’empêcha pas qu’on ne le nom­mât, par la suite, à plu­sieurs autres moins consi­dé­rables, dont je crois in­utile de don­ner le dé­tail. Le ca­rac­tère de Nani se re­trouve dans l’«His­toire de la Ré­pu­blique vé­ni­tienne». On sent que l’auteur est sur son ter­rain; qu’il a pu ob­ser­ver de ses yeux les princes et les mi­nistres qu’il peint. Et quoique pa­triote, il té­moigne par­tout à la France la re­con­nais­sance qu’elle doit at­tendre d’un homme éclairé, qui a connu les in­trigues de ca­bi­net et qui a pris part aux af­faires les plus dé­li­cates. Car «il ne se contente pas de nous don­ner l’histoire de Ve­nise; et quoique son livre ne porte point d’autre titre, il ne laisse pas de nous rendre compte de toutes les choses aux­quelles les Vé­ni­tiens ont eu part… de sorte que, par la connais­sance de leurs af­faires, on par­vient à la connais­sance de toutes celles de l’» 3.

  1. On ren­contre aussi les gra­phies Giam­bat­tista Nani et Gio­vanni Bat­tista Nani. Icône Haut
  2. On ren­contre aussi les gra­phies Bap­tista Nani, Bat­tiste Nani et Ba­tiste Nani. Icône Haut
  1. l’abbé . Icône Haut

le marquis Costa de Beauregard, « Mémoires historiques sur la maison royale de Savoie. Tome IV »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit des «Mé­moires his­to­riques» du mar­quis , chef d’état-major et his­to­rien de la mai­son royale de , et sur­tout ami in­time du comte Jo­seph de Maistre. L’ des deux hommes da­tait de très loin : ils s’étaient connus à Tu­rin, où l’un était of­fi­cier et l’autre étu­diant. Chaque an­née, ils se voyaient au châ­teau de Beau­re­gard, sur les bords du Lé­man, avec ses sé­cu­laires se mi­rant dans les eaux du lac et avec ses pro­me­nades in­fi­nies. C’est là que Maistre ve­nait goû­ter ses «plai­sirs d’automne» 1. C’est là qu’il «ver­bait» avec le mar­quis et la mar­quise au su­jet de la fran­çaise nou­vel­le­ment dé­cré­tée, à l’heure où l’ en­tière, et le roi de Sar­daigne tout le pre­mier, trem­blait de­vant ses . Tous les deux étaient pas­sion­nés par cette fu­neste voi­sine, qui di­vi­sait les meilleurs du ; et tout en se dé­fen­dant d’aimer la , ils ne sa­vaient pen­ser à un autre pays, ni s’entretenir sur un autre su­jet. Maistre, les yeux fixés sur ce qu’il ap­pe­lait «les deux bras» de la fran­çaise, c’est-à-dire «sa et l’esprit de pro­sé­ly­tisme qui forme l’essence de son ca­rac­tère» 2, main­te­nait et pro­cla­mait la vo­ca­tion de cette na­tion : être à la tête du . Au coin de la che­mi­née dé de , dont celle qui dit : «La , même en s’en al­lant, laisse der­rière elle l’espérance pour fer­mer les portes» 3 — au coin de la che­mi­née, dis-je, il pré­pa­rait ses «Consi­dé­ra­tions sur la France» et il je­tait sur le pa­pier les im­pro­vi­sa­tions de son vol­ca­nique pour les sou­mettre au mar­quis. Et cet ami, doué d’un es­prit peut-être in­fé­rieur par la force et l’étendue, mais plus et plus pon­déré, tan­çait le grand sur sa ten­dance à l’emphase et sur ses em­por­te­ments ex­ces­sifs. Quant à la mar­quise, elle ap­por­tait, au sein de ce duo d’inséparables, le charme de son ba­billage et de ses di­vi­na­tions po­li­tiques. «Quelles per­sonnes, bon ! Quelles soi­rées! Quelles conver­sa­tions!», se sou­vien­dra Maistre 4 avec .

  1. «Un Homme d’autrefois : sou­ve­nirs», p. 92. Icône Haut
  2. «Œuvres com­plètes. Tome I», p. 24-25. Icône Haut
  1. «Un Homme d’autrefois : sou­ve­nirs», p. 311. Icône Haut
  2. «Œuvres com­plètes. Tome XIII», p. 315. Icône Haut

le marquis Costa de Beauregard, « Mémoires historiques sur la maison royale de Savoie. Tome III »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit des «Mé­moires his­to­riques» du mar­quis , chef d’état-major et his­to­rien de la mai­son royale de , et sur­tout ami in­time du comte Jo­seph de Maistre. L’ des deux hommes da­tait de très loin : ils s’étaient connus à Tu­rin, où l’un était of­fi­cier et l’autre étu­diant. Chaque an­née, ils se voyaient au châ­teau de Beau­re­gard, sur les bords du Lé­man, avec ses sé­cu­laires se mi­rant dans les eaux du lac et avec ses pro­me­nades in­fi­nies. C’est là que Maistre ve­nait goû­ter ses «plai­sirs d’automne» 1. C’est là qu’il «ver­bait» avec le mar­quis et la mar­quise au su­jet de la fran­çaise nou­vel­le­ment dé­cré­tée, à l’heure où l’ en­tière, et le roi de Sar­daigne tout le pre­mier, trem­blait de­vant ses . Tous les deux étaient pas­sion­nés par cette fu­neste voi­sine, qui di­vi­sait les meilleurs du ; et tout en se dé­fen­dant d’aimer la , ils ne sa­vaient pen­ser à un autre pays, ni s’entretenir sur un autre su­jet. Maistre, les yeux fixés sur ce qu’il ap­pe­lait «les deux bras» de la fran­çaise, c’est-à-dire «sa et l’esprit de pro­sé­ly­tisme qui forme l’essence de son ca­rac­tère» 2, main­te­nait et pro­cla­mait la vo­ca­tion de cette na­tion : être à la tête du . Au coin de la che­mi­née dé de , dont celle qui dit : «La , même en s’en al­lant, laisse der­rière elle l’espérance pour fer­mer les portes» 3 — au coin de la che­mi­née, dis-je, il pré­pa­rait ses «Consi­dé­ra­tions sur la France» et il je­tait sur le pa­pier les im­pro­vi­sa­tions de son vol­ca­nique pour les sou­mettre au mar­quis. Et cet ami, doué d’un es­prit peut-être in­fé­rieur par la force et l’étendue, mais plus et plus pon­déré, tan­çait le grand sur sa ten­dance à l’emphase et sur ses em­por­te­ments ex­ces­sifs. Quant à la mar­quise, elle ap­por­tait, au sein de ce duo d’inséparables, le charme de son ba­billage et de ses di­vi­na­tions po­li­tiques. «Quelles per­sonnes, bon ! Quelles soi­rées! Quelles conver­sa­tions!», se sou­vien­dra Maistre 4 avec .

  1. «Un Homme d’autrefois : sou­ve­nirs», p. 92. Icône Haut
  2. «Œuvres com­plètes. Tome I», p. 24-25. Icône Haut
  1. «Un Homme d’autrefois : sou­ve­nirs», p. 311. Icône Haut
  2. «Œuvres com­plètes. Tome XIII», p. 315. Icône Haut