Icône Mot-clefsoufisme

Roûmî, « Rubâi’yât »

éd. A. Michel, coll. Spiritualités vivantes-Soufisme, Paris

éd. A. Mi­chel, coll. Spi­ri­tua­li­tés vi­vantes-, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle des «Qua­trains» («Ru­bayat» 1) de  2, poète d’expression per­sane, qui n’est pas seule­ment l’inspirateur d’une confré­rie, celle des « tour­neurs», mais le di­rec­teur spi­ri­tuel de tout le XIIIe siècle. «Un si grand poète, ai­mable, har­mo­nieux, étin­ce­lant, exalté; un es­prit d’où émanent des par­fums, des , des mu­siques, un peu d’extravagance, et qui, rien que de la ma­nière dont sa strophe prend le dé­part et s’élève au , a déjà trans­porté son lec­teur», dit M. Mau­rice Bar­rès 3. Ré­fu­gié à Ko­nya 4 en Ana­to­lie (Roûm), Djé­lâl-ed-dîn trouva dans cette ville ha­bi­tée de Grecs, de Turcs, d’Arméniens, de Juifs et de Francs un adonné à la , à la , aux danses, et il em­ploya cette poé­sie, cette mu­sique, ces danses pour lui faire connaître . Son ac­tion im­mense en jeta, pour ainsi dire, des ra­cines si pro­fondes dans toutes les âmes que, même jusqu’aujourd’hui, les fruits et les de ses en­sei­gne­ments n’ont rien perdu de leur fraî­cheur ni de leur par­fum; il se sur­vit dans ses dis­ciples et ses suc­ces­seurs qui, de­puis plus de sept siècles, ré­pètent ses plus beaux dé­lires au­tour de son tom­beau en l’appelant «notre Maître» (Maw­lânâ 5). La beauté et l’esprit to­lé­rant de ses œuvres ont sur­pris les oc­ci­den­taux, et tourné la tête aux plus sobres parmi eux. «Tous les cœurs sur les­quels souffle ma brise s’épanouissent comme un jar­din plein de lu­mière», dit-il avec

  1. En «رباعیات». Par­fois trans­crit «Ru­baiat», «Robāïates», «Roubâ’yât», «Ro­baiyat», «Roba’yat», «Rou­bayyat», «Robái­j­ját», «Rou­baïyat» ou «Rubâi’yât». Icône Haut
  2. En per­san جلال‌الدین رومی. Par­fois trans­crit Jelālu-’d-Dīn er-Rūmī, Jel­la­lud­din Rumi, Je­la­lud­din Rumi, Ja­lal-ud-Din Rumi, Jal­la­lud­din Rumi, Dja­lâl-ud-Dîn Rûmî, Dže­la­lud­din Rumi, Dscha­lal ad-din Rumi, Ca­la­laddīn Rūmī, Ja­lâl ad dîn Roûmî, Ya­lal ad-din Rumí, Ga­lal al-din Rumi, Dja­lâl-od-dîn Rûmî, Ja­lâ­lod­dîn Rûmî, Djé­la­lid­din-Roumi, Ja­lel Id­dine Roumi, Dsche­lâl-ed-dîn Rumi, Ce­la­le­din Rumi, Ce­la­led­din-i Rumi, Je­la­led­din Rumi, Dje­la­let­tine Roumî, Djé­lal­le­din-i-Roumi ou Djel­lal-ed-Dine Roumi. Icône Haut
  3. «Une En­quête aux pays du . Tome II», p. 74. Icône Haut
  1. On ren­contre aussi les gra­phies Co­gni, Cogne, Co­nia, Ko­nia et Ko­nié. C’est l’ancienne Ico­nium. Icône Haut
  2. En per­san مولانا. Par­fois trans­crit Mau­lana, Mow­lânâ, Mev­lana ou Mew­lânâ. Icône Haut

Roûmî, « Lettres »

éd. J. Renard, Paris

éd. J. Re­nard, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle des «Lettres» («Mak­tû­bât» 1) de  2, poète d’expression per­sane, qui n’est pas seule­ment l’inspirateur d’une confré­rie, celle des «», mais le di­rec­teur spi­ri­tuel de tout le XIIIe siècle. «Un si grand poète, ai­mable, har­mo­nieux, étin­ce­lant, exalté; un es­prit d’où émanent des par­fums, des , des mu­siques, un peu d’extravagance, et qui, rien que de la ma­nière dont sa strophe prend le dé­part et s’élève au , a déjà trans­porté son lec­teur», dit M. Mau­rice Bar­rès 3. Ré­fu­gié à Ko­nya 4 en Ana­to­lie (Roûm), Djé­lâl-ed-dîn trouva dans cette ville ha­bi­tée de Grecs, de Turcs, d’Arméniens, de Juifs et de Francs un adonné à la , à la , aux danses, et il em­ploya cette poé­sie, cette mu­sique, ces danses pour lui faire connaître . Son ac­tion im­mense en jeta, pour ainsi dire, des ra­cines si pro­fondes dans toutes les âmes que, même jusqu’aujourd’hui, les fruits et les de ses en­sei­gne­ments n’ont rien perdu de leur fraî­cheur ni de leur par­fum; il se sur­vit dans ses dis­ciples et ses suc­ces­seurs qui, de­puis plus de sept siècles, ré­pètent ses plus beaux dé­lires au­tour de son tom­beau en l’appelant «notre Maître» (Maw­lânâ 5). La beauté et l’esprit to­lé­rant de ses œuvres ont sur­pris les oc­ci­den­taux, et tourné la tête aux plus sobres parmi eux. «Tous les cœurs sur les­quels souffle ma brise s’épanouissent comme un jar­din plein de lu­mière», dit-il avec

  1. En «مکتوبات». Icône Haut
  2. En per­san جلال‌الدین رومی. Par­fois trans­crit Jelālu-’d-Dīn er-Rūmī, Jel­la­lud­din Rumi, Je­la­lud­din Rumi, Ja­lal-ud-Din Rumi, Jal­la­lud­din Rumi, Dja­lâl-ud-Dîn Rûmî, Dže­la­lud­din Rumi, Dscha­lal ad-din Rumi, Ca­la­laddīn Rūmī, Ja­lâl ad dîn Roûmî, Ya­lal ad-din Rumí, Ga­lal al-din Rumi, Dja­lâl-od-dîn Rûmî, Ja­lâ­lod­dîn Rûmî, Djé­la­lid­din-Roumi, Ja­lel Id­dine Roumi, Dsche­lâl-ed-dîn Rumi, Ce­la­le­din Rumi, Ce­la­led­din-i Rumi, Je­la­led­din Rumi, Dje­la­let­tine Roumî, Djé­lal­le­din-i-Roumi ou Djel­lal-ed-Dine Roumi. Icône Haut
  3. «Une En­quête aux pays du . Tome II», p. 74. Icône Haut
  1. On ren­contre aussi les gra­phies Co­gni, Cogne, Co­nia, Ko­nia et Ko­nié. C’est l’ancienne Ico­nium. Icône Haut
  2. En per­san مولانا. Par­fois trans­crit Mau­lana, Mow­lânâ, Mev­lana ou Mew­lânâ. Icône Haut

Roûmî, « Le Livre de Chams de Tabriz : cent poèmes »

éd. Gallimard, coll. Connaissance de l’Orient, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. Connais­sance de l’, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «Diwân-e-Shams» 1 de  2, poète d’expression per­sane, qui n’est pas seule­ment l’inspirateur d’une confré­rie, celle des «», mais le di­rec­teur spi­ri­tuel de tout le XIIIe siècle. «Un si grand poète, ai­mable, har­mo­nieux, étin­ce­lant, exalté; un es­prit d’où émanent des par­fums, des , des mu­siques, un peu d’extravagance, et qui, rien que de la ma­nière dont sa strophe prend le dé­part et s’élève au , a déjà trans­porté son lec­teur», dit M. Mau­rice Bar­rès 3. Ré­fu­gié à Ko­nya 4 en Ana­to­lie (Roûm), Djé­lâl-ed-dîn trouva dans cette ville ha­bi­tée de Grecs, de Turcs, d’Arméniens, de Juifs et de Francs un adonné à la , à la , aux danses, et il em­ploya cette poé­sie, cette mu­sique, ces danses pour lui faire connaître . Son ac­tion im­mense en Orient jeta, pour ainsi dire, des ra­cines si pro­fondes dans toutes les âmes que, même jusqu’aujourd’hui, les fruits et les de ses en­sei­gne­ments n’ont rien perdu de leur fraî­cheur ni de leur par­fum; il se sur­vit dans ses dis­ciples et ses suc­ces­seurs qui, de­puis plus de sept siècles, ré­pètent ses plus beaux dé­lires au­tour de son tom­beau en l’appelant «notre Maître» (Maw­lânâ 5). La beauté et l’esprit to­lé­rant de ses œuvres ont sur­pris les oc­ci­den­taux, et tourné la tête aux plus sobres parmi eux. «Tous les cœurs sur les­quels souffle ma brise s’épanouissent comme un jar­din plein de lu­mière», dit-il avec

  1. En «دیوان شمس». Par­fois trans­crit «Di­van-i Shams», «Dî­vân-ı Şems» ou «Di­vân-ê Chams». Éga­le­ment connu sous le titre de «Diwân ka­bir» («دیوان کبیر») et de «Kûl­liyât-e-Shams» («کلیات شمس»). Icône Haut
  2. En per­san جلال‌الدین رومی. Par­fois trans­crit Jelālu-’d-Dīn er-Rūmī, Jel­la­lud­din Rumi, Je­la­lud­din Rumi, Ja­lal-ud-Din Rumi, Jal­la­lud­din Rumi, Dja­lâl-ud-Dîn Rûmî, Dže­la­lud­din Rumi, Dscha­lal ad-din Rumi, Ca­la­laddīn Rūmī, Ja­lâl ad dîn Roûmî, Ya­lal ad-din Rumí, Ga­lal al-din Rumi, Dja­lâl-od-dîn Rûmî, Ja­lâ­lod­dîn Rûmî, Djé­la­lid­din-Roumi, Ja­lel Id­dine Roumi, Dsche­lâl-ed-dîn Rumi, Ce­la­le­din Rumi, Ce­la­led­din-i Rumi, Je­la­led­din Rumi, Dje­la­let­tine Roumî, Djé­lal­le­din-i-Roumi ou Djel­lal-ed-Dine Roumi. Icône Haut
  3. «Une En­quête aux pays du . Tome II», p. 74. Icône Haut
  1. On ren­contre aussi les gra­phies Co­gni, Cogne, Co­nia, Ko­nia et Ko­nié. C’est l’ancienne Ico­nium. Icône Haut
  2. En per­san مولانا. Par­fois trans­crit Mau­lana, Mow­lânâ, Mev­lana ou Mew­lânâ. Icône Haut

Roûmî, « Soleil du réel : poèmes de l’amour mystique »

éd. Imprimerie nationale, coll. La Salamandre, Paris

éd. Im­pri­me­rie na­tio­nale, coll. La Sa­la­mandre, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «Diwân-e-Shams» 1 de  2, poète d’expression per­sane, qui n’est pas seule­ment l’inspirateur d’une confré­rie, celle des «», mais le di­rec­teur spi­ri­tuel de tout le XIIIe siècle. «Un si grand poète, ai­mable, har­mo­nieux, étin­ce­lant, exalté; un es­prit d’où émanent des par­fums, des , des mu­siques, un peu d’extravagance, et qui, rien que de la ma­nière dont sa strophe prend le dé­part et s’élève au , a déjà trans­porté son lec­teur», dit M. Mau­rice Bar­rès 3. Ré­fu­gié à Ko­nya 4 en Ana­to­lie (Roûm), Djé­lâl-ed-dîn trouva dans cette ville ha­bi­tée de Grecs, de Turcs, d’Arméniens, de Juifs et de Francs un adonné à la , à la , aux danses, et il em­ploya cette poé­sie, cette mu­sique, ces danses pour lui faire connaître . Son ac­tion im­mense en jeta, pour ainsi dire, des ra­cines si pro­fondes dans toutes les âmes que, même jusqu’aujourd’hui, les fruits et les de ses en­sei­gne­ments n’ont rien perdu de leur fraî­cheur ni de leur par­fum; il se sur­vit dans ses dis­ciples et ses suc­ces­seurs qui, de­puis plus de sept siècles, ré­pètent ses plus beaux dé­lires au­tour de son tom­beau en l’appelant «notre Maître» (Maw­lânâ 5). La beauté et l’esprit to­lé­rant de ses œuvres ont sur­pris les oc­ci­den­taux, et tourné la tête aux plus sobres parmi eux. «Tous les cœurs sur les­quels souffle ma brise s’épanouissent comme un jar­din plein de lu­mière», dit-il avec

  1. En «دیوان شمس». Par­fois trans­crit «Di­van-i Shams», «Dî­vân-ı Şems» ou «Di­vân-ê Chams». Éga­le­ment connu sous le titre de «Diwân ka­bir» («دیوان کبیر») et de «Kûl­liyât-e-Shams» («کلیات شمس»). Icône Haut
  2. En per­san جلال‌الدین رومی. Par­fois trans­crit Jelālu-’d-Dīn er-Rūmī, Jel­la­lud­din Rumi, Je­la­lud­din Rumi, Ja­lal-ud-Din Rumi, Jal­la­lud­din Rumi, Dja­lâl-ud-Dîn Rûmî, Dže­la­lud­din Rumi, Dscha­lal ad-din Rumi, Ca­la­laddīn Rūmī, Ja­lâl ad dîn Roûmî, Ya­lal ad-din Rumí, Ga­lal al-din Rumi, Dja­lâl-od-dîn Rûmî, Ja­lâ­lod­dîn Rûmî, Djé­la­lid­din-Roumi, Ja­lel Id­dine Roumi, Dsche­lâl-ed-dîn Rumi, Ce­la­le­din Rumi, Ce­la­led­din-i Rumi, Je­la­led­din Rumi, Dje­la­let­tine Roumî, Djé­lal­le­din-i-Roumi ou Djel­lal-ed-Dine Roumi. Icône Haut
  3. «Une En­quête aux pays du . Tome II», p. 74. Icône Haut
  1. On ren­contre aussi les gra­phies Co­gni, Cogne, Co­nia, Ko­nia et Ko­nié. C’est l’ancienne Ico­nium. Icône Haut
  2. En per­san مولانا. Par­fois trans­crit Mau­lana, Mow­lânâ, Mev­lana ou Mew­lânâ. Icône Haut

Roûmî, « Le Livre du dedans, “Fîhi-mâ-fîhi” »

éd. Actes Sud-Leméac, coll. Babel, Arles-Montréal

éd. Actes Sud-Le­méac, coll. Ba­bel, Arles-Mont­réal

Il s’agit du «Livre du de­dans» («Fîhi-mâ-fîhi» 1) de  2, poète d’expression per­sane, qui n’est pas seule­ment l’inspirateur d’une confré­rie, celle des «», mais le di­rec­teur spi­ri­tuel de tout le XIIIe siècle. «Un si grand poète, ai­mable, har­mo­nieux, étin­ce­lant, exalté; un es­prit d’où émanent des par­fums, des , des mu­siques, un peu d’extravagance, et qui, rien que de la ma­nière dont sa strophe prend le dé­part et s’élève au , a déjà trans­porté son lec­teur», dit M. Mau­rice Bar­rès 3. Ré­fu­gié à Ko­nya 4 en Ana­to­lie (Roûm), Djé­lâl-ed-dîn trouva dans cette ville ha­bi­tée de Grecs, de Turcs, d’Arméniens, de Juifs et de Francs un adonné à la , à la , aux danses, et il em­ploya cette poé­sie, cette mu­sique, ces danses pour lui faire connaître . Son ac­tion im­mense en jeta, pour ainsi dire, des ra­cines si pro­fondes dans toutes les âmes que, même jusqu’aujourd’hui, les fruits et les de ses en­sei­gne­ments n’ont rien perdu de leur fraî­cheur ni de leur par­fum; il se sur­vit dans ses dis­ciples et ses suc­ces­seurs qui, de­puis plus de sept siècles, ré­pètent ses plus beaux dé­lires au­tour de son tom­beau en l’appelant «notre Maître» (Maw­lânâ 5). La beauté et l’esprit to­lé­rant de ses œuvres ont sur­pris les oc­ci­den­taux, et tourné la tête aux plus sobres parmi eux. «Tous les cœurs sur les­quels souffle ma brise s’épanouissent comme un jar­din plein de lu­mière», dit-il avec

  1. En «فیه مافیه». Par­fois trans­crit «Fih-é mâ fih». Icône Haut
  2. En per­san جلال‌الدین رومی. Par­fois trans­crit Jelālu-’d-Dīn er-Rūmī, Jel­la­lud­din Rumi, Je­la­lud­din Rumi, Ja­lal-ud-Din Rumi, Jal­la­lud­din Rumi, Dja­lâl-ud-Dîn Rûmî, Dže­la­lud­din Rumi, Dscha­lal ad-din Rumi, Ca­la­laddīn Rūmī, Ja­lâl ad dîn Roûmî, Ya­lal ad-din Rumí, Ga­lal al-din Rumi, Dja­lâl-od-dîn Rûmî, Ja­lâ­lod­dîn Rûmî, Djé­la­lid­din-Roumi, Ja­lel Id­dine Roumi, Dsche­lâl-ed-dîn Rumi, Ce­la­le­din Rumi, Ce­la­led­din-i Rumi, Je­la­led­din Rumi, Dje­la­let­tine Roumî, Djé­lal­le­din-i-Roumi ou Djel­lal-ed-Dine Roumi. Icône Haut
  3. «Une En­quête aux pays du . Tome II», p. 74. Icône Haut
  1. On ren­contre aussi les gra­phies Co­gni, Cogne, Co­nia, Ko­nia et Ko­nié. C’est l’ancienne Ico­nium. Icône Haut
  2. En per­san مولانا. Par­fois trans­crit Mau­lana, Mow­lânâ, Mev­lana ou Mew­lânâ. Icône Haut

Aflâkî, « Les Saints des derviches tourneurs : récits. Tome II »

éd. E. Leroux, coll. Études d’hagiographie musulmane, Paris

éd. E. Le­roux, coll. Études d’hagiographie mu­sul­mane, Pa­ris

Il s’agit du «Ménâqib-el-‘ârifîn» 1Les des », ou lit­té­ra­le­ment «Les des ini­tiés» 2) de  3. C’est un ré­cit ha­gio­gra­phique, une sorte de lé­gende do­rée por­tant sur les « tour­neurs», c’est-à-dire sur l’inspirateur de cette confré­rie, Djé­lâl-ed-dîn Roûmî, sur son père, sur son ami Chems-ed-dîn Té­brîzi, sur cer­tains des , des , des hommes pieux de son en­tou­rage et sur ses suc­ces­seurs im­mé­diats. Aflâkî lui-même était rat­ta­ché aux «der­viches tour­neurs» et dis­ciple du pe­tit-fils de Roûmî, sur l’invitation du­quel il en­tre­prit cette ha­gio­gra­phie, qu’il com­mença d’écrire en l’an 1318 et qu’il acheva en l’an 1353 apr. J.-C. Le «Ménâqib-el-‘ârifîn» s’ouvre avec les mo­tifs qui ont obligé Roûmî à quit­ter Balkh et la , ainsi que le dé­sastre qui a at­teint cette contrée et les pertes qu’a su­bies la au sens large, quand les Mon­gols, «troupes de pa­reilles à des sau­te­relles ré­pan­dues sur la , dont il a été dit : “Je les ai créées de Ma puis­sance et de Ma » 4, dé­vas­tèrent cette ré­gion. Balkh, la pre­mière ville que les hordes de Gen­gis Khan trou­vèrent sur leur pas­sage, était, en même que la pa­trie de Roûmî, l’un des hauts lieux cultu­rels d’ : elle était pleine de , d’ouvrages ex­quis, et de tout ce qui pou­vait ser­vir d’ornement à une grande ville, parce qu’elle avait été le sé­jour de plu­sieurs gens illustres en toutes sortes d’, qui avaient contri­bué à sa beauté. Gen­gis Khan avait une grande haine pour cette ville, parce qu’elle avait of­fert re­fuge au Sul­tan du Khâ­rezm, son en­nemi. Il donna l’ordre de mettre à les jeunes, les vieux; de fendre le ventre des en­ceintes; de sa­cri­fier en en­tier les qui se trou­ve­raient dans cette ville; en­suite, de ra­ser en­tiè­re­ment celle-ci. On rap­porte qu’on mit le à douze mille mos­quées de quar­tier, et qu’au mi­lieu de cet in­cen­die, qua­torze mille textes com­plets du furent brû­lés; qu’on mit à mort près de cin­quante mille , étu­diants et «ha­fiz» («hommes ou femmes sa­chant de le Co­ran»), sans comp­ter le com­mun du . Roûmî était alors âgé de cinq ans. Son père par­tit avec toute sa par la route de Ko­nya vers l’Anatolie (Roûm), comme firent un grand nombre d’autres sa­vants qui quit­tèrent la Perse : «Au mi­lieu des contem­po­rains, il ne resta plus trace de plai­sir… L’ et les têtes furent em­por­tés par le vent; les [écoles] et les [col­lèges] de­vinrent des hô­tel­le­ries; la béné dis­pa­rut du , et les té­nèbres de la ty­ran­nie s’appesantirent sur l’univers, qui fut bou­le­versé»

  1. En «مناقب‌العارفین». Par­fois trans­crit «Ma­nâ­qeb ol-âre­fin», «Me­nâkıb-ül-âri­fîn», «Ma­nâ­qib ul-‘ârifîn», «Menāqibu’l ‘ārifīn», «Ma­nâ­qeb al-’ârefin» ou «Manāḳib al-‘ārifīn». Icône Haut
  2. Par­fois tra­duit « des mys­tiques» ou «Les Ver­tus des mys­tiques». Icône Haut
  1. En per­san شمس‌الدین احمد افلاکی. Par­fois trans­crit Şem­sed­dîn Ah­med Eflâkî, Shems-ud-din Ah­med Eflaki, Shemsu-’d-Dīn Ah­med Eflākī, Chams ud­din Ah­mad Aflaki, Šams-al-dīn Aḥ­mad Aflākī ou Shams al-Dīn Aḥ­mad Aflākī. Icône Haut
  2. «Tome I», p. 9. Icône Haut

Aflâkî, « Les Saints des derviches tourneurs : récits. Tome I »

éd. E. Leroux, coll. Études d’hagiographie musulmane, Paris

éd. E. Le­roux, coll. Études d’hagiographie mu­sul­mane, Pa­ris

Il s’agit du «Ménâqib-el-‘ârifîn» 1Les des », ou lit­té­ra­le­ment «Les des ini­tiés» 2) de  3. C’est un ré­cit ha­gio­gra­phique, une sorte de lé­gende do­rée por­tant sur les « tour­neurs», c’est-à-dire sur l’inspirateur de cette confré­rie, Djé­lâl-ed-dîn Roûmî, sur son père, sur son ami Chems-ed-dîn Té­brîzi, sur cer­tains des , des , des hommes pieux de son en­tou­rage et sur ses suc­ces­seurs im­mé­diats. Aflâkî lui-même était rat­ta­ché aux «der­viches tour­neurs» et dis­ciple du pe­tit-fils de Roûmî, sur l’invitation du­quel il en­tre­prit cette ha­gio­gra­phie, qu’il com­mença d’écrire en l’an 1318 et qu’il acheva en l’an 1353 apr. J.-C. Le «Ménâqib-el-‘ârifîn» s’ouvre avec les mo­tifs qui ont obligé Roûmî à quit­ter Balkh et la , ainsi que le dé­sastre qui a at­teint cette contrée et les pertes qu’a su­bies la au sens large, quand les Mon­gols, «troupes de pa­reilles à des sau­te­relles ré­pan­dues sur la , dont il a été dit : “Je les ai créées de Ma puis­sance et de Ma » 4, dé­vas­tèrent cette ré­gion. Balkh, la pre­mière ville que les hordes de Gen­gis Khan trou­vèrent sur leur pas­sage, était, en même que la pa­trie de Roûmî, l’un des hauts lieux cultu­rels d’ : elle était pleine de , d’ouvrages ex­quis, et de tout ce qui pou­vait ser­vir d’ornement à une grande ville, parce qu’elle avait été le sé­jour de plu­sieurs gens illustres en toutes sortes d’, qui avaient contri­bué à sa beauté. Gen­gis Khan avait une grande haine pour cette ville, parce qu’elle avait of­fert re­fuge au Sul­tan du Khâ­rezm, son en­nemi. Il donna l’ordre de mettre à les jeunes, les vieux; de fendre le ventre des en­ceintes; de sa­cri­fier en en­tier les qui se trou­ve­raient dans cette ville; en­suite, de ra­ser en­tiè­re­ment celle-ci. On rap­porte qu’on mit le à douze mille mos­quées de quar­tier, et qu’au mi­lieu de cet in­cen­die, qua­torze mille textes com­plets du furent brû­lés; qu’on mit à mort près de cin­quante mille , étu­diants et «ha­fiz» («hommes ou femmes sa­chant de le Co­ran»), sans comp­ter le com­mun du . Roûmî était alors âgé de cinq ans. Son père par­tit avec toute sa par la route de Ko­nya vers l’Anatolie (Roûm), comme firent un grand nombre d’autres sa­vants qui quit­tèrent la Perse : «Au mi­lieu des contem­po­rains, il ne resta plus trace de plai­sir… L’ et les têtes furent em­por­tés par le vent; les [écoles] et les [col­lèges] de­vinrent des hô­tel­le­ries; la béné dis­pa­rut du , et les té­nèbres de la ty­ran­nie s’appesantirent sur l’univers, qui fut bou­le­versé»

  1. En «مناقب‌العارفین». Par­fois trans­crit «Ma­nâ­qeb ol-âre­fin», «Me­nâkıb-ül-âri­fîn», «Ma­nâ­qib ul-‘ârifîn», «Menāqibu’l ‘ārifīn», «Ma­nâ­qeb al-’ârefin» ou «Manāḳib al-‘ārifīn». Icône Haut
  2. Par­fois tra­duit « des mys­tiques» ou «Les Ver­tus des mys­tiques». Icône Haut
  1. En per­san شمس‌الدین احمد افلاکی. Par­fois trans­crit Şem­sed­dîn Ah­med Eflâkî, Shems-ud-din Ah­med Eflaki, Shemsu-’d-Dīn Ah­med Eflākī, Chams ud­din Ah­mad Aflaki, Šams-al-dīn Aḥ­mad Aflākī ou Shams al-Dīn Aḥ­mad Aflākī. Icône Haut
  2. «Tome I», p. 9. Icône Haut

Ibn al-Zayyât, « Regard sur le temps des soufis : vie des saints du Sud marocain du Vᵉ, VIᵉ, VIIᵉ siècle de l’hégire »

éd. UNESCO-Eddif, coll. UNESCO d’œuvres représentatives-Essai, Casablanca

éd. UNESCO-Ed­dif, coll. UNESCO d’œuvres re­pré­sen­ta­tives-Es­sai, Ca­sa­blanca

Il s’agit du re­cueil bio­gra­phique «Ta­chaw­wuf ilâ ri­jâl al-Tas’awwuf» 1 sur le des ») d’Ibn al-Zayyât al-Tâ­dilî 2, de lettres et ju­riste ma­ro­cain, connu et es­timé en tant qu’hagiographe. Il semble qu’il ait été consi­déré, de son vi­vant, comme l’un de ces pieux (ou sou­fis) dont il a jus­te­ment re­cher­ché les . Les deux cent soixante-dix-sept no­tices qu’il a réunies dans son «Ta­chaw­wuf» sont des­ti­nées à prou­ver que le Ma­roc, non moins que le Proche-, a fourni des hommes et des à la sain­teté. Ache­vée en l’an 1221 apr. J.-C., sa com­pi­la­tion est, avec le «Min­hâdj aṭ-ṭâlibîn», la source la plus an­cienne sur l’ du Ma­roc. C’est un tra­vail d’esquisse, fruste et pri­mi­tif, au­quel manque la troi­sième di­men­sion, mais qui per­met tout de même un aperçu ex­trê­me­ment pré­cieux des , en ma­jo­rité ber­bères, qui ont vécu ou sé­journé dans le Sud ma­ro­cain au XIe, XIIe et XIIIe siècle apr. J.-C. «L’art d’hagiographe de ce bon let­tré pa­triote consiste à ré­duire à quelques lignes très simples le ca­rac­tère des saints», dit M. Adolphe Faure 3. «Le genre anec­do­tique dans le goût se prête ad­mi­ra­ble­ment à cette sim­pli­fi­ca­tion. Presque tou­jours concis, par­fois ra­mas­sés à l’extrême, les traits se suivent, se jux­ta­posent sans tran­si­tion.» Ibn al-Zayyât au­rait écrit un se­cond re­cueil bio­gra­phique s’étendant aux saints du Nord ma­ro­cain, mais dont il ne nous reste que le titre. Comme let­tré, on lui at­tri­bue un com­men­taire des «Séances» de Ha­rîrî, lui aussi perdu, dont les au­teurs an­ciens parlent avec ad­mi­ra­tion.

  1. En arabe «التشوف إلى رجال التصوف». Par­fois trans­crit «Ta­shaw­wuf» ou «Tašaw­wuf». Icône Haut
  2. En arabe ابن الزيات التادلي. Par­fois trans­crit Ibn az-Zayyāt at-Tā­dilī ou Ibn ez-Zayyât et-Tâ­dilî. À ne pas confondre avec le vi­zir Ibn al-Zayyât (الوزير ابن الزيات), qui vé­cut quatre siècles plus tôt. Icône Haut
  1. «Le “Tašaw­wuf” et l’École as­cé­tique ma­ro­caine», p. 121. Icône Haut

« Le Livre des derviches bektashi, “Villayet name” • Les Dits des bektashi »

éd. Le Bois d’Orion, L’Isle-sur-la-Sorgue

éd. Le Bois d’Orion, L’Isle-sur-la-Sorgue

Il s’agit des bek­ta­chi, turcs, fort hé­ré­tiques par rap­port aux de l’, mais consi­dé­rés comme fai­seurs de mi­racles par le qui les croyait in­ves­tis de pou­voirs ex­tra­or­di­naires, comme de pré­dire l’avenir, de gué­rir les ma­lades ou de frap­per au loin les (XIIIe-XIXe siècle). Ils n’étaient pas, à pro­pre­ment par­ler, un ordre re­li­gieux, mais une es­pèce de congré­ga­tion de et de franc-ma­çons, très in­dé­pen­dants du pou­voir, très ja­loux de leur , par ailleurs dés­in­té­res­sés et phi­lan­thropes. Ils se di­vi­saient en deux classes : les uns vi­vaient dans des «tek­kés», des cou­vents sou­vent ni­chés dans l’ombre d’un ver­ger qui s’étendait jusqu’aux murs de l’enceinte; les autres res­taient dans leur et sui­vaient en se­cret les exer­cices de leur confré­rie. Ils af­fec­taient en pu­blic une vive, un is­lam fervent, mais à peine avaient-ils fran­chi les murs et le ver­ger qui les dé­ro­baient à la hos­tile des théo­lo­giens, que leur pro­fes­sion de foi de­ve­nait tout autre. Dans les loges en­fu­mées de leurs «tek­kés», vé­ri­tables bou­doirs, leur oc­cu­pa­tion or­di­naire était de se li­vrer à une es­pèce de rê­ve­rie ou de vi­sion ini­tia­tique qui dé­gé­né­rait sou­vent en hal­lu­ci­na­tion; c’est aux sub­stances en­ivrantes, mais sur­tout à l’opium qu’elle em­prun­tait ce der­nier ca­rac­tère. Leur congré­ga­tion avait pour fon­da­teur le cheikh Hadji Bek­tach 1, venu d’ en Ana­to­lie à la même époque que Roûmî, et dont les mi­racles et étaient re­la­tés dans «Le Livre des der­viches bek­ta­chi» («Vi­lâyet­nâme» 2) et «Les Dits» («Ma­kâ­lat» 3). Ce Hadji Bek­tach avait béni la mi­lice nais­sante des ja­nis­saires; et de­puis lors, la congré­ga­tion et la mi­lice vi­vaient dans le plus par­fait ac­cord, me­nant une pa­ral­lèle; la des­truc­tion des uns était la ruine des autres. «Le ja­nis­sa­riat ayant été aboli par l’extermination de la mi­lice le 16 juin 1826 sur la place de l’At-meïdan (Hip­po­drome), la sup­pres­sion des der­viches bek­ta­chi sui­vit de près celle des ja­nis­saires», dit un théo­lo­gien 4. «Sur l’avis du mufti et des prin­ci­paux ulé­mas, les trois de la congré­ga­tion furent exé­cu­tés pu­bli­que­ment le 10 juillet 1826; par ordre du sul­tan Mah­moud, l’ordre en­tier fut aboli, les “tek­kés” furent ra­sés, la plu­part des der­viches bek­ta­chi és, et ceux qui ob­tinrent, par grâce, de res­ter à durent quit­ter leur dis­tinc­tif; ils obéirent et “res­tèrent”, comme dit un his­to­rien, “ados­sés au mur de la stu­pé­fac­tion”.»

  1. En Hacı Bek­taş. Par­fois trans­crit Had­jdji Bak­tasch, Ḥāji Baktāsh, Hâ­jjî Bek­tash, Haggi Bek­tasch, Had­schi Bek­tash, Hadsch Bek­tasch ou Hadj Bek­tash. Icône Haut
  2. Par­fois trans­crit «Ve­lâyet-nâme» ou «Vil­layet name». Icône Haut
  1. Par­fois trans­crit «Ma­qa­lat». Icône Haut
  2. … Gre­nier de Fa­jal. Icône Haut

Kabîr, « Le Fils de Ram et d’Allah : anthologie de poèmes »

éd. Les Deux Océans, Paris

éd. Les Deux Océans, Pa­ris

Il s’agit de  1, sur­nommé «le tis­se­rand de Bé­na­rès», l’un des les plus po­pu­laires de l’Inde, et l’un des fon­da­teurs de la , bien qu’il n’ait peut-être ja­mais rien écrit (XVe-XVIe siècle apr. J.-C.). Non seule­ment il a em­ployé le , mais il a in­sisté sur l’avantage de se ser­vir de cette orale, en s’é contre l’emploi du et de toute autre langue sa­vante. Car, comme So­crate, Ka­bîr se mé­fiait de l’, qui était pour lui une lettre morte, un si­mu­lacre, et ne ju­geait vraie que la in­té­rieure de l’ : «Je n’ai ja­mais tou­ché», dit-il 2, «ni encre, ni pa­pier. Ma main ja­mais n’a tenu de plume. La gran­deur des quatre âges, Ka­bîr la fait naître des pa­roles de sa bouche». Sa re­nom­mée re­pose sur les cinq cents cou­plets («do­hâs» 3) et les cent stances («pa­das» 4) trans­crits par ses dis­ciples, et dont des mor­ceaux choi­sis fi­gurent dans le «Gou­rou Granth Sa­hib», le livre saint des . Ils se dis­tinguent par leur va­leur , par leur conci­sion et in­ten­sité, mais aussi et sur­tout par la ren­contre des deux tra­di­tions is­la­mique et hin­doue. Fils illé­gi­time d’une veuve brah­mane, adopté par un tis­se­rand mu­sul­man, Ka­bîr rê­vait d’amalgamer et en une seule et même . Lui-même se di­sait «l’enfant d’Allah et de Râma» et es­ti­mait que les deux tra­di­tions, mal­gré leurs dif­fé­rents, étaient des «pots de la même ar­gile» 5. On ra­conte que lorsqu’il fut sur le point de mou­rir, les hin­douistes dé­cla­rèrent qu’il fal­lait le brû­ler; les — qu’il fal­lait l’enterrer. Il s’éteignit re­cou­vert par son drap. Les deux par­tis, après d’interminables que­relles, fi­nirent par s’approcher du ca­davre et sou­le­vèrent le lin­ceul; mais ils virent qu’il n’y avait que des , et pas de . Les hin­douistes prirent la moi­tié des fleurs, les brû­lèrent et éle­vèrent en cet en­droit un mau­so­lée. Les mu­sul­mans prirent l’autre moi­tié et construi­sirent un sanc­tuaire pour les y mettre. «Il y a donc aujourd’hui à Ma­ghar 6 deux dé­diés à Ka­bîr», dit Mme  7. «Dres­sés l’un à côté de l’autre, ils té­moignent de l’irréductible contra­dic­tion que le même du ré­for­ma­teur de­vait être fi­na­le­ment im­puis­sant à ré­soudre. Tra­gique des­tin de ce pro­phète de l’!»

  1. En hindi कबीर. Au­tre­fois trans­crit Ca­bir. Icône Haut
  2. «Ka­bir : une mys­tique au-delà des re­li­gions», p. 151. Icône Haut
  3. En hindi दोहा. Icône Haut
  4. En hindi पद. Icône Haut
  1. «Ka­bir : une ex­pé­rience mys­tique au-delà des re­li­gions», p. 95 & 11. Icône Haut
  2. En hindi मगहर. Par­fois trans­crit Ma­ga­har. Ville si­tuée dans le dis­trict ac­tuel de Sant Ka­bîr Na­gar. Icône Haut
  3. «Pré­face à “Au ca­ba­ret de l’ : pa­roles de Ka­bîr”», p. 16. Icône Haut

Muḥâsibî, « Le “Kitāb al-Tawahhum” : une vision humaine des fins dernières »

éd. Klincksieck, coll. Études arabes et islamiques, Paris

éd. Klinck­sieck, coll. Études arabes et is­la­miques, Pa­ris

Il s’agit du «Ki­tâb al-Ta­wah­hum» 1Livre de la vi­sion des fins der­nières» 2) de Ḥâ­rith ibn Asad 3, théo­lo­gien et , plus connu sous le sur­nom de Muḥâ­sibî 4l’examinateur de »). Né à Bas­so­rah l’an 781 apr. J.-C., il vint de bonne heure à , où il mou­rut l’an 857. Il fit de l’examen de conscience un mo­teur de la spi­ri­tuelle. À la ma­nière des com­mer­çants, les hommes de­vraient dres­ser chaque jour, af­fir­mait-il, le bi­lan de ce qui a été po­si­tif ou né­ga­tif dans leur com­por­te­ment, de leurs «pro­fits» et «pertes». C’est cela l’examen de conscience. De la de Muḥâ­sibî, nous ne sa­vons presque rien, si­non qu’elle fut d’un grand . «Si la moi­tié du était à mes cô­tés, cela ne me pro­cu­re­rait au­cune ré­jouis­sance; et si la moi­tié du monde était loin de , de cet éloi­gne­ment je ne res­sen­ti­rais au­cun vide», dit-il 5. Et aussi : « pré­fère, entre deux com­man­de­ments po­si­tifs, le plus dur» 6. Il faut avouer que ses œuvres exé­gé­tiques sa­tis­font peu le goût mo­derne : la co­ra­nique et tra­di­tion­nelle y est trop ac­cen­tuée. Seul le «Ki­tâb al-Ta­wah­hum» fait ex­cep­tion à cet égard. Il n’est pas l’œuvre du théo­lo­gien, mais celle de l’écrivain. Il traite des fins der­nières, c’est-à-dire des châ­ti­ments ter­ribles qui se­ront in­fli­gés, en En­fer, aux hommes ayant déso­béi à Dieu; et des joies char­nelles que les hou­ris 7 ré­ser­ve­ront, au Pa­ra­dis, aux hommes ayant ob­servé Ses . Ce qui frappe, c’est l’admirable dans le­quel ces joies char­nelles sont dé­crites. Par contraste avec la vie aus­tère de Muḥâ­sibî, il y a dans le «Ki­tâb al-Ta­wah­hum» un in­avoué et qui donne à l’œuvre toute sa va­leur.

  1. En arabe «كتاب التّوهّم». Par­fois trans­crit «Ki­tab at Ta­wa­hum», «Ki­tab al Ta­wah­houm» ou «Ki­tâb al Ta­wah­hom». Icône Haut
  2. Par­fois tra­duit «Le Livre sur la vi­sion des der­nières choses». Icône Haut
  3. En arabe الحارث بن أسد. Icône Haut
  4. En arabe المحاسبي. Par­fois trans­crit Mu­ha­siby, Mu­has­sibi, Mou­has­sibi, Mo­has­sibi ou Moḥâ­sibî. Icône Haut
  1. Dans Mah­moud, «Al-Moḥâ­sibî : un mys­tique», p. 29. Icône Haut
  2. Dans Mas­si­gnon, «Es­sai sur les du lexique de la mys­tique mu­sul­mane», p. 252. Icône Haut
  3. Beau­tés cé­lestes qui, se­lon le , se­ront les épouses des fi­dèles. Icône Haut

Kalâbâdhî, « Traité de soufisme : les maîtres et les étapes »

éd. Sindbad, coll. La Bibliothèque de l’islam, Arles

éd. Sind­bad, coll. La Bi­blio­thèque de l’, Arles

Il s’agit du «Ki­tâb al-ta‘arruf li-madh­hab ahl al-taṣaw­wuf» 1Livre de l’information sur la doc­trine des hommes du » 2), l’un des deux plus an­ciens trai­tés de sou­fisme en (Xe siècle apr. J.-C.). «Sans le “Ki­tâb al-ta‘arruf”, nous ne connaî­trions pas vé­ri­ta­ble­ment le sou­fisme», dit Soh­ra­verdi 3. L’auteur de ce , Abû Bakr Mu­ham­mad, vé­cut, comme son sur­nom de Ka­lâ­bâdhî 4 le té­moigne, à Ka­lâ­bâdh, un des quar­tiers de la ville de Bou­khara. En ces -là, la cruelle condam­na­tion dont Hal­lâj fut vic­time, fit craindre pour le mou­ve­ment dans les cercles qui s’y adon­naient. Aussi Ka­lâ­bâdhî se pro­posa-t-il de mon­trer par écrit que les étaient de bons , fer­me­ment res­pec­tueux des ar­ticles es­sen­tiels de l’orthodoxie is­la­mique. Pour cha­cun de ces ar­ticles, il ras­sem­bla une sé­rie de pa­roles mé­mo­rables des maîtres , en vers ou en prose, ac­com­pa­gnées de ses propres as­ser­tions et ar­gu­ments. Il se garda pru­dem­ment de nom­mer ; mais il en re­pro­dui­sit de nom­breuses , en les prê­tant ano­ny­me­ment à «un maître im­mi­nent» ou à «un grand soufi». «En qua­li­fiant le sou­fisme de “madh­hab”, c’est-à-dire [d’“école”] spi­ri­tuelle, in­tel­lec­tuelle et pra­tique avec ses mé­thodes et sa doc­trine spé­ci­fiques, Ka­lâ­bâdhî veut le faire ad­mettre dans le champ du sa­voir is­la­mique fon­da­men­tal, au même titre que la et la », dit un pro­fes­seur 5. Ainsi donc, ce traité est l’argumentation un peu sèche que l’on tien­drait en pré­sence de théo­lo­giens et de . Il n’est pas tou­jours d’une lec­ture agréable; mais il contient des don­nées fon­da­men­tales sur les pre­miers siècles du sou­fisme.

  1. En arabe «كتاب التعرّف لمذهب أهل التصوّف». Icône Haut
  2. Par­fois tra­duit «Doc­trine propre à l’école des te­nants du sou­fisme». Icône Haut
  3. Dans p. 11. Icône Haut
  1. En arabe كلاباذي. Par­fois trans­crit Kalābāḏī. Icône Haut
  2. M. De­nis Gril. Icône Haut

Bâyazîd, « Les Dits, “Shatahât” »

éd. Fayard, coll. L’Espace intérieur, Paris

éd. Fayard, coll. L’ in­té­rieur, Pa­ris

Il s’agit des «Dits ex­ta­tiques» («Sha­ta­hât» 1) de Bâyazîd Bis­tâmî 2, l’un des pre­miers de la , et aussi l’un des plus cé­lèbres (IXe siècle apr. J.-C.). Cet so­li­taire at­tei­gnit le plus haut de­gré du , c’est-à-dire l’union avec , au point qu’il di­sait être de­venu Dieu Lui-même : «Je me suis dé­pouillé de mon “” comme la vi­père de sa peau. Puis je me suis é : j’étais Lui» 3. Et plus loin : «Louange à moi, louange à moi! je suis [le] Sei­gneur Très-Haut» 4Sub­hânî, sub­hânî! mâ a’zam sha’nî» 5). Ces pa­roles au­da­cieuses, qu’il faut prendre au sens al­lé­go­rique, faillirent lui coû­ter la ; elles coû­te­ront celle de Hal­lâj. Un maître soufi et un contem­po­rain de Bâyazîd, Ju­nayd Bagh­dâdî, les tra­duira en , dans la­quelle elles sont par­ve­nues jusqu’à nous. La du dé­pouille­ment se ma­ni­fes­tait chez Bâyazîd par le re­non­ce­ment au et par la su­bli­ma­tion des actes spi­ri­tuels tels que la . Chaque fois qu’il sou­hai­tait mé­di­ter, Bâyazîd s’enfermait dans sa mai­son et en bou­chait tous les ori­fices, pour qu’aucun bruit n’y pé­né­trât. Si, mal­gré tout, quelque cu­rieux frap­pait à sa porte, il criait : «Qui cherches-tu? — Bâyazîd Bis­tâmî. — Mon en­fant, Bâyazîd Bis­tâmî cherche Bâyazîd Bis­tâmî de­puis qua­rante ans» 6. Comme on ne le voyait ja­mais aux cé­ré­mo­nies ni aux ré­cep­tions, on le lui re­pro­cha : «Ja­dis, les ren­daient vi­site aux ma­lades, as­sis­taient aux fu­né­railles et al­laient pré­sen­ter leurs condo­léances». À quoi il ré­pon­dit : «Ils agis­saient ainsi gui­dés par leur ; ils ne sont pas comme moi qui suis dé­pos­sédé de ma rai­son» 7. On lui de­manda d’où lui ve­nait l’état de , dans le­quel il se trou­vait : «J’ai ras­sem­blé toutes les né­ces­si­tés de la vie, je les ai fa­go­tées avec la corde du conten­te­ment… et je les ai lan­cées dans l’océan du déses­poir. Alors, je fus sou­lagé»

  1. En arabe «شطحات». Par­fois trans­crit «Šaṭaḥāt» ou «Cha­ta­hât». Icône Haut
  2. En بایزید بسطامی. Au­tre­fois trans­crit Baei­zeed Bas­tamy, Baya­zid Bus­tami, Bayé­zid Bis­thâmî, Báya­zyd Bistámy, Baye­zid-Bes­tamy ou Bāyazīd Besṭāmī. En arabe Abû Yazîd Bis­tâmî (أبو يزيد البسطامي). Au­tre­fois trans­crit Abu Ie­zid al Bas­thami, Abu Ya­zid al Bas­tami, Abou-Ye­zid-al-Bos­tami ou Abû-Jezîd el-Bes­thâmî. Icône Haut
  3. p. 59. Icône Haut
  4. p. 44. Icône Haut
  1. En arabe «سبحاني سبحاني ما أعظم شأني». Icône Haut
  2. p. 40. Icône Haut
  3. p. 89. Icône Haut