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Isocrate, « Œuvres complètes. Tome I »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit d’«À Dé­mo­ni­cus» («Pros Dê­mo­ni­kon» 1) et autres dis­cours d’apparat d’, cé­lèbre pro­fes­seur d’ grecque (Ve-IVe siècle av. J.-C.). Son père, qui pos­sé­dait une fa­brique de flûtes, s’était suf­fi­sam­ment en­ri­chi pour se pro­cu­rer de quoi vivre dans l’abondance et se mettre en état de don­ner à ses la meilleure pos­sible. Chez les Athé­niens, la prin­ci­pale par­tie de l’éducation était alors l’étude de l’éloquence. C’était le par le­quel l’ mon­trait sa su­pé­rio­rité et son mé­rite : «Grâce à [ce] don qui nous est ac­cordé de nous per­sua­der mu­tuel­le­ment et de nous rendre compte à nous-mêmes de nos vo­lon­tés», dit Iso­crate 2, «non seule­ment nous avons pu nous af­fran­chir de la sau­vage, mais nous nous sommes réunis, nous avons bâti des , éta­bli des , in­venté des ; et c’est ainsi que nous de­vons à la le bien­fait de presque toutes les créa­tions de notre es­prit… Et s’il faut tout dire en un mot sur cette grande fa­culté de l’homme, rien n’est fait avec sans le se­cours de la pa­role; elle est le guide de nos ac­tions comme de nos pen­sées, et les hommes d’un es­prit su­pé­rieur sont ceux qui s’en servent avec le plus d’avantages.» Ces ré­flexions et d’autres sem­blables dé­ter­mi­nèrent Iso­crate à consa­crer sa à l’éloquence. Mais sa ti­mi­dité in­sur­mon­table et la fai­blesse de sa ne lui per­mirent ja­mais de par­ler en pu­blic, du moins de­vant les grandes foules. Les as­sem­blées pu­bliques, com­po­sées quel­que­fois de six mille ci­toyens, exi­geaient de l’orateur qui s’y pré­sen­tait, non seule­ment de la har­diesse, mais une voix forte et so­nore. Iso­crate man­quait de ces deux qua­li­tés. Ne pou­vant par­ler lui-même, il dé­cida de l’apprendre aux autres et ou­vrit une école à Athènes. Sur la fin de sa vie, et dans le où sa ré­pu­ta­tion ne lais­sait plus rien à dé­si­rer, il di­sait avec un vé­ri­table re­gret : «Je prends dix mines pour mes le­çons, mais j’en paye­rais vo­lon­tiers dix mille à ce­lui qui pour­rait me don­ner de l’assurance et une bonne voix». Et quand on lui de­man­dait com­ment, n’étant pas ca­pable de par­ler, il en ren­dait les autres ca­pables : «Je suis», di­sait-il 3, «comme la à ra­soir, qui ne coupe pas elle-même, mais qui donne au fer la fa­ci­lité de cou­per».

  1. En «Πρὸς Δημόνικον». Éga­le­ment connu sous le titre de «Pros Dê­mo­ni­kon Pa­rai­ne­sis» («Πρὸς Δημόνικον Παραίνεσις»), c’est-à-dire «Conseils à Dé­mo­ni­cus». Icône Haut
  2. «Ni­co­clès à ses su­jets», sect. 3. Icône Haut
  1. Plu­tarque, «Vies des dix grecs», vie d’Isocrate. Icône Haut

Sima Qian, « Les Mémoires historiques. Tome VIII. Chapitres 81-110 »

éd. You Feng, Paris

éd. You Feng, Pa­ris

Il s’agit des «Mé­moires his­to­riques» («Shi Ji» 1) de  2, illustre chro­ni­queur (IIe-Ier siècle av. J.-C.) que ses com­pa­triotes placent au-des­sus de tous en di­sant qu’autant le l’emporte en éclat sur les autres astres, au­tant Sima Qian l’emporte en mé­rite sur les autres ; et que les eu­ro­péens sur­nomment l’«Hé­ro­dote de la ». Fils d’un sa­vant et sa­vant lui-même, Sima Qian fut élevé par l’Empereur à la di­gnité de «grand scribe» («tai shi» 3) en 108 av. J.-C. Son père, qui avait été son pré­dé­ces­seur dans cet em­ploi, sem­blait l’avoir prévu; car il avait fait voya­ger son fils dans tout l’Empire et lui avait laissé un im­mense hé­ri­tage en et en . De plus, dès que Sima Qian prit pos­ses­sion de sa charge, la Bi­blio­thèque im­pé­riale lui fut ou­verte; il alla s’y en­se­ve­lir. «De même qu’un qui porte une cu­vette sur la tête ne peut pas le­ver les yeux vers le , de même je rom­pis toute re­la­tion… car jour et je ne pen­sais qu’à em­ployer jusqu’au bout mes in­dignes ca­pa­ci­tés et j’appliquais tout mon cœur à m’acquitter de ma charge», dit-il 4. Mais une dis­grâce qu’il s’attira en pre­nant la dé­fense d’un mal­heu­reux, ou plu­tôt un mot sur le goût de l’Empereur pour la  5, le fit tom­ber en dis­grâce et le condamna à la cas­tra­tion. Sima Qian était si pauvre, qu’il ne fut pas en état de don­ner les deux cents onces d’argent pour se ré­di­mer du sup­plice in­fa­mant. Ce mal­heur, qui as­som­brit tout le reste de sa , ne fut pas sans exer­cer une pro­fonde sur sa . Non seule­ment Sima Qian n’avait pas pu se ra­che­ter, mais per­sonne n’avait osé prendre sa dé­fense. Aussi loue-t-il fort dans ses «Mé­moires his­to­riques» tous «ceux qui font peu de cas de leur propre vie pour al­ler au se­cours de l’homme de bien qui est en pé­ril» 6. Il ap­prouve sou­vent aussi des hommes qui avaient été ca­lom­niés et mis au ban de la . En­fin, n’est-ce pas l’amertume de son propre cœur, ai­gri par la , qui s’exprime dans ce cri : «Quand Zhufu Yan 7 [mar­chait sur] le che­min des hon­neurs, tous les hauts di­gni­taires l’exaltaient; quand son re­nom fut abattu, et qu’il eut été mis à avec toute sa , les of­fi­ciers par­lèrent à l’envi de ses dé­fauts; c’est dé­plo­rable!»

  1. En chi­nois «史記». Au­tre­fois trans­crit «Che Ki», «Se-ki», «Sée-ki», «Ssé-ki», «Schi Ki», «Shi Ki» ou «Shih Chi». Icône Haut
  2. En chi­nois 司馬遷. Au­tre­fois trans­crit Sy-ma Ts’ien, Sé­mat­siene, Ssé­mat­sien, Se-ma Ts’ien, Sze-ma Csien, Sz’ma Ts’ien, Sze-ma Ts’ien, Sseû-ma Ts’ien, Sse-ma-thsien, Ssé ma Tsian ou Ssu-ma Ch’ien. Icône Haut
  3. En chi­nois 太史. Au­tre­fois trans­crit «t’ai che». Icône Haut
  4. «Lettre à Ren An» («報任安書»). Icône Haut
  1. Sima Qian avait cri­ti­qué tous les im­pos­teurs qui jouis­saient d’un grand cré­dit à la Cour grâce aux fables qu’ils dé­bi­taient : tels étaient un ma­gi­cien qui pré­ten­dait mon­trer les em­preintes lais­sées par les pieds gi­gan­tesques d’êtres sur­na­tu­rels; un de­vin qui par­lait au nom de la prin­cesse des , et en qui l’Empereur avait tant de confiance qu’il s’attablait seul avec lui; un char­la­tan qui pro­met­tait l’; etc. Icône Haut
  2. ch. CXXIV. Icône Haut
  3. En chi­nois 主父偃. Au­tre­fois trans­crit Tchou-fou Yen ou Chu- Yen. L’Empereur Wu avait nommé, au­près de chaque roi, des conseillers qui étaient en des rap­por­teurs. Leur tâche était sou­vent pé­rilleuse : le conseiller Zhufu Yan fut mis à mort avec toute sa fa­mille à cause des faits qu’il avait rap­por­tés. Icône Haut

Sima Qian, « Les Mémoires historiques. Tome VII. Chapitres 53-80 »

éd. You Feng, Paris

éd. You Feng, Pa­ris

Il s’agit des «Mé­moires his­to­riques» («Shi Ji» 1) de  2, illustre chro­ni­queur (IIe-Ier siècle av. J.-C.) que ses com­pa­triotes placent au-des­sus de tous en di­sant qu’autant le l’emporte en éclat sur les autres astres, au­tant Sima Qian l’emporte en mé­rite sur les autres ; et que les eu­ro­péens sur­nomment l’«Hé­ro­dote de la ». Fils d’un sa­vant et sa­vant lui-même, Sima Qian fut élevé par l’Empereur à la di­gnité de «grand scribe» («tai shi» 3) en 108 av. J.-C. Son père, qui avait été son pré­dé­ces­seur dans cet em­ploi, sem­blait l’avoir prévu; car il avait fait voya­ger son fils dans tout l’Empire et lui avait laissé un im­mense hé­ri­tage en et en . De plus, dès que Sima Qian prit pos­ses­sion de sa charge, la Bi­blio­thèque im­pé­riale lui fut ou­verte; il alla s’y en­se­ve­lir. «De même qu’un qui porte une cu­vette sur la tête ne peut pas le­ver les yeux vers le , de même je rom­pis toute re­la­tion… car jour et je ne pen­sais qu’à em­ployer jusqu’au bout mes in­dignes ca­pa­ci­tés et j’appliquais tout mon cœur à m’acquitter de ma charge», dit-il 4. Mais une dis­grâce qu’il s’attira en pre­nant la dé­fense d’un mal­heu­reux, ou plu­tôt un mot sur le goût de l’Empereur pour la  5, le fit tom­ber en dis­grâce et le condamna à la cas­tra­tion. Sima Qian était si pauvre, qu’il ne fut pas en état de don­ner les deux cents onces d’argent pour se ré­di­mer du sup­plice in­fa­mant. Ce mal­heur, qui as­som­brit tout le reste de sa , ne fut pas sans exer­cer une pro­fonde sur sa . Non seule­ment Sima Qian n’avait pas pu se ra­che­ter, mais per­sonne n’avait osé prendre sa dé­fense. Aussi loue-t-il fort dans ses «Mé­moires his­to­riques» tous «ceux qui font peu de cas de leur propre vie pour al­ler au se­cours de l’homme de bien qui est en pé­ril» 6. Il ap­prouve sou­vent aussi des hommes qui avaient été ca­lom­niés et mis au ban de la . En­fin, n’est-ce pas l’amertume de son propre cœur, ai­gri par la , qui s’exprime dans ce cri : «Quand Zhufu Yan 7 [mar­chait sur] le che­min des hon­neurs, tous les hauts di­gni­taires l’exaltaient; quand son re­nom fut abattu, et qu’il eut été mis à avec toute sa , les of­fi­ciers par­lèrent à l’envi de ses dé­fauts; c’est dé­plo­rable!»

  1. En chi­nois «史記». Au­tre­fois trans­crit «Che Ki», «Se-ki», «Sée-ki», «Ssé-ki», «Schi Ki», «Shi Ki» ou «Shih Chi». Icône Haut
  2. En chi­nois 司馬遷. Au­tre­fois trans­crit Sy-ma Ts’ien, Sé­mat­siene, Ssé­mat­sien, Se-ma Ts’ien, Sze-ma Csien, Sz’ma Ts’ien, Sze-ma Ts’ien, Sseû-ma Ts’ien, Sse-ma-thsien, Ssé ma Tsian ou Ssu-ma Ch’ien. Icône Haut
  3. En chi­nois 太史. Au­tre­fois trans­crit «t’ai che». Icône Haut
  4. «Lettre à Ren An» («報任安書»). Icône Haut
  1. Sima Qian avait cri­ti­qué tous les im­pos­teurs qui jouis­saient d’un grand cré­dit à la Cour grâce aux fables qu’ils dé­bi­taient : tels étaient un ma­gi­cien qui pré­ten­dait mon­trer les em­preintes lais­sées par les pieds gi­gan­tesques d’êtres sur­na­tu­rels; un de­vin qui par­lait au nom de la prin­cesse des , et en qui l’Empereur avait tant de confiance qu’il s’attablait seul avec lui; un char­la­tan qui pro­met­tait l’; etc. Icône Haut
  2. ch. CXXIV. Icône Haut
  3. En chi­nois 主父偃. Au­tre­fois trans­crit Tchou-fou Yen ou Chu- Yen. L’Empereur Wu avait nommé, au­près de chaque roi, des conseillers qui étaient en des rap­por­teurs. Leur tâche était sou­vent pé­rilleuse : le conseiller Zhufu Yan fut mis à mort avec toute sa fa­mille à cause des faits qu’il avait rap­por­tés. Icône Haut

Sima Qian, « Les Mémoires historiques. Tome VI. Chapitres 48-52 »

éd. Librairie d’Amérique et d’Orient A. Maisonneuve, coll. UNESCO d’œuvres représentatives, Paris

éd. Li­brai­rie d’ et d’ A. Mai­son­neuve, coll. UNESCO d’œuvres re­pré­sen­ta­tives, Pa­ris

Il s’agit des «Mé­moires his­to­riques» («Shi Ji» 1) de  2, illustre chro­ni­queur (IIe-Ier siècle av. J.-C.) que ses com­pa­triotes placent au-des­sus de tous en di­sant qu’autant le l’emporte en éclat sur les autres astres, au­tant Sima Qian l’emporte en mé­rite sur les autres ; et que les eu­ro­péens sur­nomment l’«Hé­ro­dote de la ». Fils d’un sa­vant et sa­vant lui-même, Sima Qian fut élevé par l’Empereur à la di­gnité de «grand scribe» («tai shi» 3) en 108 av. J.-C. Son père, qui avait été son pré­dé­ces­seur dans cet em­ploi, sem­blait l’avoir prévu; car il avait fait voya­ger son fils dans tout l’Empire et lui avait laissé un im­mense hé­ri­tage en et en . De plus, dès que Sima Qian prit pos­ses­sion de sa charge, la Bi­blio­thèque im­pé­riale lui fut ou­verte; il alla s’y en­se­ve­lir. «De même qu’un qui porte une cu­vette sur la tête ne peut pas le­ver les yeux vers le , de même je rom­pis toute re­la­tion… car jour et je ne pen­sais qu’à em­ployer jusqu’au bout mes in­dignes ca­pa­ci­tés et j’appliquais tout mon cœur à m’acquitter de ma charge», dit-il 4. Mais une dis­grâce qu’il s’attira en pre­nant la dé­fense d’un mal­heu­reux, ou plu­tôt un mot sur le goût de l’Empereur pour la  5, le fit tom­ber en dis­grâce et le condamna à la cas­tra­tion. Sima Qian était si pauvre, qu’il ne fut pas en état de don­ner les deux cents onces d’argent pour se ré­di­mer du sup­plice in­fa­mant. Ce mal­heur, qui as­som­brit tout le reste de sa , ne fut pas sans exer­cer une pro­fonde sur sa . Non seule­ment Sima Qian n’avait pas pu se ra­che­ter, mais per­sonne n’avait osé prendre sa dé­fense. Aussi loue-t-il fort dans ses «Mé­moires his­to­riques» tous «ceux qui font peu de cas de leur propre vie pour al­ler au se­cours de l’homme de bien qui est en pé­ril» 6. Il ap­prouve sou­vent aussi des hommes qui avaient été ca­lom­niés et mis au ban de la . En­fin, n’est-ce pas l’amertume de son propre cœur, ai­gri par la , qui s’exprime dans ce cri : «Quand Zhufu Yan 7 [mar­chait sur] le che­min des hon­neurs, tous les hauts di­gni­taires l’exaltaient; quand son re­nom fut abattu, et qu’il eut été mis à avec toute sa , les of­fi­ciers par­lèrent à l’envi de ses dé­fauts; c’est dé­plo­rable!»

  1. En chi­nois «史記». Au­tre­fois trans­crit «Che Ki», «Se-ki», «Sée-ki», «Ssé-ki», «Schi Ki», «Shi Ki» ou «Shih Chi». Icône Haut
  2. En chi­nois 司馬遷. Au­tre­fois trans­crit Sy-ma Ts’ien, Sé­mat­siene, Ssé­mat­sien, Se-ma Ts’ien, Sze-ma Csien, Sz’ma Ts’ien, Sze-ma Ts’ien, Sseû-ma Ts’ien, Sse-ma-thsien, Ssé ma Tsian ou Ssu-ma Ch’ien. Icône Haut
  3. En chi­nois 太史. Au­tre­fois trans­crit «t’ai che». Icône Haut
  4. «Lettre à Ren An» («報任安書»). Icône Haut
  1. Sima Qian avait cri­ti­qué tous les im­pos­teurs qui jouis­saient d’un grand cré­dit à la Cour grâce aux fables qu’ils dé­bi­taient : tels étaient un ma­gi­cien qui pré­ten­dait mon­trer les em­preintes lais­sées par les pieds gi­gan­tesques d’êtres sur­na­tu­rels; un de­vin qui par­lait au nom de la prin­cesse des , et en qui l’Empereur avait tant de confiance qu’il s’attablait seul avec lui; un char­la­tan qui pro­met­tait l’; etc. Icône Haut
  2. ch. CXXIV. Icône Haut
  3. En chi­nois 主父偃. Au­tre­fois trans­crit Tchou-fou Yen ou Chu- Yen. L’Empereur Wu avait nommé, au­près de chaque roi, des conseillers qui étaient en des rap­por­teurs. Leur tâche était sou­vent pé­rilleuse : le conseiller Zhufu Yan fut mis à mort avec toute sa fa­mille à cause des faits qu’il avait rap­por­tés. Icône Haut

Sima Qian, « Les Mémoires historiques. Tome V. Chapitres 43-47 »

éd. Librairie d’Amérique et d’Orient A. Maisonneuve, coll. UNESCO d’œuvres représentatives, Paris

éd. Li­brai­rie d’ et d’ A. Mai­son­neuve, coll. UNESCO d’œuvres re­pré­sen­ta­tives, Pa­ris

Il s’agit des «Mé­moires his­to­riques» («Shi Ji» 1) de  2, illustre chro­ni­queur (IIe-Ier siècle av. J.-C.) que ses com­pa­triotes placent au-des­sus de tous en di­sant qu’autant le l’emporte en éclat sur les autres astres, au­tant Sima Qian l’emporte en mé­rite sur les autres ; et que les eu­ro­péens sur­nomment l’«Hé­ro­dote de la ». Fils d’un sa­vant et sa­vant lui-même, Sima Qian fut élevé par l’Empereur à la di­gnité de «grand scribe» («tai shi» 3) en 108 av. J.-C. Son père, qui avait été son pré­dé­ces­seur dans cet em­ploi, sem­blait l’avoir prévu; car il avait fait voya­ger son fils dans tout l’Empire et lui avait laissé un im­mense hé­ri­tage en et en . De plus, dès que Sima Qian prit pos­ses­sion de sa charge, la Bi­blio­thèque im­pé­riale lui fut ou­verte; il alla s’y en­se­ve­lir. «De même qu’un qui porte une cu­vette sur la tête ne peut pas le­ver les yeux vers le , de même je rom­pis toute re­la­tion… car jour et je ne pen­sais qu’à em­ployer jusqu’au bout mes in­dignes ca­pa­ci­tés et j’appliquais tout mon cœur à m’acquitter de ma charge», dit-il 4. Mais une dis­grâce qu’il s’attira en pre­nant la dé­fense d’un mal­heu­reux, ou plu­tôt un mot sur le goût de l’Empereur pour la  5, le fit tom­ber en dis­grâce et le condamna à la cas­tra­tion. Sima Qian était si pauvre, qu’il ne fut pas en état de don­ner les deux cents onces d’argent pour se ré­di­mer du sup­plice in­fa­mant. Ce mal­heur, qui as­som­brit tout le reste de sa , ne fut pas sans exer­cer une pro­fonde sur sa . Non seule­ment Sima Qian n’avait pas pu se ra­che­ter, mais per­sonne n’avait osé prendre sa dé­fense. Aussi loue-t-il fort dans ses «Mé­moires his­to­riques» tous «ceux qui font peu de cas de leur propre vie pour al­ler au se­cours de l’homme de bien qui est en pé­ril» 6. Il ap­prouve sou­vent aussi des hommes qui avaient été ca­lom­niés et mis au ban de la . En­fin, n’est-ce pas l’amertume de son propre cœur, ai­gri par la , qui s’exprime dans ce cri : «Quand Zhufu Yan 7 [mar­chait sur] le che­min des hon­neurs, tous les hauts di­gni­taires l’exaltaient; quand son re­nom fut abattu, et qu’il eut été mis à avec toute sa , les of­fi­ciers par­lèrent à l’envi de ses dé­fauts; c’est dé­plo­rable!»

  1. En chi­nois «史記». Au­tre­fois trans­crit «Che Ki», «Se-ki», «Sée-ki», «Ssé-ki», «Schi Ki», «Shi Ki» ou «Shih Chi». Icône Haut
  2. En chi­nois 司馬遷. Au­tre­fois trans­crit Sy-ma Ts’ien, Sé­mat­siene, Ssé­mat­sien, Se-ma Ts’ien, Sze-ma Csien, Sz’ma Ts’ien, Sze-ma Ts’ien, Sseû-ma Ts’ien, Sse-ma-thsien, Ssé ma Tsian ou Ssu-ma Ch’ien. Icône Haut
  3. En chi­nois 太史. Au­tre­fois trans­crit «t’ai che». Icône Haut
  4. «Lettre à Ren An» («報任安書»). Icône Haut
  1. Sima Qian avait cri­ti­qué tous les im­pos­teurs qui jouis­saient d’un grand cré­dit à la Cour grâce aux fables qu’ils dé­bi­taient : tels étaient un ma­gi­cien qui pré­ten­dait mon­trer les em­preintes lais­sées par les pieds gi­gan­tesques d’êtres sur­na­tu­rels; un de­vin qui par­lait au nom de la prin­cesse des , et en qui l’Empereur avait tant de confiance qu’il s’attablait seul avec lui; un char­la­tan qui pro­met­tait l’; etc. Icône Haut
  2. ch. CXXIV. Icône Haut
  3. En chi­nois 主父偃. Au­tre­fois trans­crit Tchou-fou Yen ou Chu- Yen. L’Empereur Wu avait nommé, au­près de chaque roi, des conseillers qui étaient en des rap­por­teurs. Leur tâche était sou­vent pé­rilleuse : le conseiller Zhufu Yan fut mis à mort avec toute sa fa­mille à cause des faits qu’il avait rap­por­tés. Icône Haut

Sima Qian, « Les Mémoires historiques. Tome IV. Chapitres 31-42 »

éd. Librairie d’Amérique et d’Orient A. Maisonneuve, coll. UNESCO d’œuvres représentatives, Paris

éd. Li­brai­rie d’ et d’ A. Mai­son­neuve, coll. UNESCO d’œuvres re­pré­sen­ta­tives, Pa­ris

Il s’agit des «Mé­moires his­to­riques» («Shi Ji» 1) de  2, illustre chro­ni­queur (IIe-Ier siècle av. J.-C.) que ses com­pa­triotes placent au-des­sus de tous en di­sant qu’autant le l’emporte en éclat sur les autres astres, au­tant Sima Qian l’emporte en mé­rite sur les autres ; et que les eu­ro­péens sur­nomment l’«Hé­ro­dote de la ». Fils d’un sa­vant et sa­vant lui-même, Sima Qian fut élevé par l’Empereur à la di­gnité de «grand scribe» («tai shi» 3) en 108 av. J.-C. Son père, qui avait été son pré­dé­ces­seur dans cet em­ploi, sem­blait l’avoir prévu; car il avait fait voya­ger son fils dans tout l’Empire et lui avait laissé un im­mense hé­ri­tage en et en . De plus, dès que Sima Qian prit pos­ses­sion de sa charge, la Bi­blio­thèque im­pé­riale lui fut ou­verte; il alla s’y en­se­ve­lir. «De même qu’un qui porte une cu­vette sur la tête ne peut pas le­ver les yeux vers le , de même je rom­pis toute re­la­tion… car jour et je ne pen­sais qu’à em­ployer jusqu’au bout mes in­dignes ca­pa­ci­tés et j’appliquais tout mon cœur à m’acquitter de ma charge», dit-il 4. Mais une dis­grâce qu’il s’attira en pre­nant la dé­fense d’un mal­heu­reux, ou plu­tôt un mot sur le goût de l’Empereur pour la  5, le fit tom­ber en dis­grâce et le condamna à la cas­tra­tion. Sima Qian était si pauvre, qu’il ne fut pas en état de don­ner les deux cents onces d’argent pour se ré­di­mer du sup­plice in­fa­mant. Ce mal­heur, qui as­som­brit tout le reste de sa , ne fut pas sans exer­cer une pro­fonde sur sa . Non seule­ment Sima Qian n’avait pas pu se ra­che­ter, mais per­sonne n’avait osé prendre sa dé­fense. Aussi loue-t-il fort dans ses «Mé­moires his­to­riques» tous «ceux qui font peu de cas de leur propre vie pour al­ler au se­cours de l’homme de bien qui est en pé­ril» 6. Il ap­prouve sou­vent aussi des hommes qui avaient été ca­lom­niés et mis au ban de la . En­fin, n’est-ce pas l’amertume de son propre cœur, ai­gri par la , qui s’exprime dans ce cri : «Quand Zhufu Yan 7 [mar­chait sur] le che­min des hon­neurs, tous les hauts di­gni­taires l’exaltaient; quand son re­nom fut abattu, et qu’il eut été mis à avec toute sa , les of­fi­ciers par­lèrent à l’envi de ses dé­fauts; c’est dé­plo­rable!»

  1. En chi­nois «史記». Au­tre­fois trans­crit «Che Ki», «Se-ki», «Sée-ki», «Ssé-ki», «Schi Ki», «Shi Ki» ou «Shih Chi». Icône Haut
  2. En chi­nois 司馬遷. Au­tre­fois trans­crit Sy-ma Ts’ien, Sé­mat­siene, Ssé­mat­sien, Se-ma Ts’ien, Sze-ma Csien, Sz’ma Ts’ien, Sze-ma Ts’ien, Sseû-ma Ts’ien, Sse-ma-thsien, Ssé ma Tsian ou Ssu-ma Ch’ien. Icône Haut
  3. En chi­nois 太史. Au­tre­fois trans­crit «t’ai che». Icône Haut
  4. «Lettre à Ren An» («報任安書»). Icône Haut
  1. Sima Qian avait cri­ti­qué tous les im­pos­teurs qui jouis­saient d’un grand cré­dit à la Cour grâce aux fables qu’ils dé­bi­taient : tels étaient un ma­gi­cien qui pré­ten­dait mon­trer les em­preintes lais­sées par les pieds gi­gan­tesques d’êtres sur­na­tu­rels; un de­vin qui par­lait au nom de la prin­cesse des , et en qui l’Empereur avait tant de confiance qu’il s’attablait seul avec lui; un char­la­tan qui pro­met­tait l’; etc. Icône Haut
  2. ch. CXXIV. Icône Haut
  3. En chi­nois 主父偃. Au­tre­fois trans­crit Tchou-fou Yen ou Chu- Yen. L’Empereur Wu avait nommé, au­près de chaque roi, des conseillers qui étaient en des rap­por­teurs. Leur tâche était sou­vent pé­rilleuse : le conseiller Zhufu Yan fut mis à mort avec toute sa fa­mille à cause des faits qu’il avait rap­por­tés. Icône Haut

Chateaubriand, « Mélanges littéraires »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit des «Mé­langes lit­té­raires» de , au­teur et , père du chré­tien. Le , le grand mal de Cha­teau­briand fut d’être né entre deux siècles, «comme au confluent de deux fleuves» 1, et de voir les ca­rac­tères op­po­sés de ces deux siècles se ren­con­trer dans ses opi­nions. Sorti des en­trailles de l’ancienne , de l’ancienne , il se plaça contre la , dès qu’il la vit dans ses pre­mières vio­lences, et il resta roya­liste, sou­vent contre son ins­tinct. Car au fond de lui-même, il était de la race, de la de Na­po­léon Bo­na­parte. Même fougue, même éclat, même mo­derne. Si les Bour­bons avaient mieux ap­pré­cié Cha­teau­briand, il est pos­sible qu’il eût été moins vul­né­rable au de l’Empereur de­venu res­plen­dis­sant comme un «large ». Le pa­ral­lèle qu’il fait dans ses «Mé­moires d’outre-tombe» entre l’Empire et la mo­nar­chie bour­bo­nienne, pour cruel qu’il soit, est l’expression sin­cère de la concep­tion de l’auteur, tel­le­ment plus vraie que celle du po­li­tique : «Re­tom­ber de Bo­na­parte et de l’Empire à ce qui les a sui­vis, c’est tom­ber de la dans le néant; du som­met d’une mon­tagne dans un gouffre. Tout n’est-il pas ter­miné avec Na­po­léon?… Com­ment nom­mer Louis XVIII en place de l’Empereur? Je rou­gis en [y] pen­sant». Triste jusqu’au déses­poir, sans amis et sans es­pé­rance, il était ob­sédé par un passé à ja­mais éva­noui et tombé dans le néant. «Je n’ai plus qu’à m’asseoir sur des ruines et à mé­pri­ser cette », écri­vait-il 2 en son­geant qu’il était lui-même une ruine en­core plus chan­ce­lante. Au­cune ne ve­nait le conso­ler ex­cepté la chré­tienne, à la­quelle il était re­venu avec et avec vé­hé­mence. Sa mère et sa sœur avaient eu la plus grande part à cette conver­sion : «Ma mère, après avoir été je­tée à soixante-douze ans dans des ca­chots où elle vit pé­rir une par­tie de ses , ex­pira en­fin sur un gra­bat, où ses mal­heurs l’avaient re­lé­guée. Le sou­ve­nir de mes éga­re­ments [le de mon “Es­sai sur les ”] ré­pan­dit sur ses der­niers jours une grande amer­tume; elle char­gea, en mou­rant, une de mes sœurs de me rap­pe­ler à cette re­li­gion dans la­quelle j’avais été élevé. Ma sœur me manda le der­nier vœu de ma mère. Quand la lettre me par­vint au-delà des mers, ma sœur elle-même n’existait plus; elle était morte aussi des suites de son . Ces deux sor­ties du tom­beau, cette qui ser­vait d’interprète à la mort, m’ont frappé; je suis de­venu chré­tien»

  1. «Mé­moires d’outre-tombe», liv. XLIII, ch. VIII. Icône Haut
  1. «Études his­to­riques». Icône Haut

Marc Aurèle, « Pensées »

éd. Les Belles Lettres, coll. des universités de France, Paris

éd. Les Belles Lettres, coll. des uni­ver­si­tés de , Pa­ris

Il s’agit des «Pen­sées» de Marc Au­rèle 1 (IIe siècle apr. J.-C.). Nul Em­pe­reur n’eut plus à cœur le bien pu­blic que Marc Au­rèle; nul prince n’apporta plus d’ardeur et plus d’application à l’accomplissement de ses . Sur­nommé «le phi­lo­sophe», il avait sou­vent à la bouche cette sen­tence de Pla­ton que les ne se­ront ja­mais heu­reux «tant que les ne se­ront pas rois, ou que ceux qu’on ap­pelle aujourd’hui , ne se­ront pas vrai­ment et sé­rieu­se­ment phi­lo­sophes» 2. Ce­pen­dant, sa bien­fai­sante se passa tout en­tière dans de cruelles épreuves. Il vit la dé­vas­ter les les plus flo­ris­santes de l’; il épuisa ses forces à lut­ter contre les Ger­mains dans des cam­pagnes sans vic­toire dé­ci­sive; il mou­rut avec la fu­neste pré­mo­ni­tion de l’inévitable ca­tas­trophe dont les peuples me­na­çaient l’Empire. À me­sure qu’il s’avança en âge, et que son s’affaissa sous les res­pon­sa­bi­li­tés, il res­sen­tit de plus en plus le be­soin de s’interroger dans sa et en lui-même; de mé­di­ter au jour le jour sous l’impression di­recte des évé­ne­ments ou des sou­ve­nirs; de se for­ti­fier en re­pre­nant contact avec les quatre ou cinq prin­cipes où se concen­traient ses convic­tions. «Comme les ont tou­jours sous la main leurs ap­pa­reils et leurs trousses pour les soins à don­ner d’urgence, de même [je] tiens tou­jours prêts les prin­cipes grâce aux­quels [je] pour­rai connaître les choses di­vines et hu­maines», dit-il dans un pas­sage ab­so­lu­ment ad­mi­rable 3. Ce fut au cours de ses toutes der­nières ex­pé­di­tions que, campé sur les bords sau­vages du Da­nube, pro­fi­tant de quelques heures de loi­sir, il ré­di­gea en , en so­li­loque avec lui-même, les pages im­mor­telles des «Pen­sées» qui ont ré­vélé sa belle , sa aus­tère, sa pro­fonde . «À -même» («Ta eis heau­ton» 4), tel est le vé­ri­table titre de ce «jour­nal». «Ja­mais on n’écrivit plus sim­ple­ment pour soi, à seule fin de dé­char­ger son cœur, sans autre té­moin que . Pas une ombre de sys­tème. Marc Au­rèle, à pro­pre­ment par­ler, n’a pas de ; quoiqu’il doive presque tout au trans­formé par l’esprit ro­main, il n’est d’aucune école», dit Er­nest Re­nan 5. En ef­fet, la phi­lo­so­phie de Marc Au­rèle ne re­pose sur autre chose que sur les pres­crip­tions de la ; elle ré­sulte du fait d’une conscience aussi vaste, aussi éten­due que l’Empire au­quel elle com­mande. Son thème fon­da­men­tal, c’est le rat­ta­che­ment de l’individu, si chan­ce­lant et si pas­sa­ger, à l’univers per­pé­tuel et di­vin, à la «chère cité de Zeus» («po­lis philê Dios» 6) — rat­ta­che­ment qui lui ré­vèle ses de­voirs et qui l’associe à l’œuvre ma­gni­fi­que­ment belle, sou­ve­rai­ne­ment juste de la créa­tion : «Je m’accommode de tout ce qui peut t’accommoder, ô !… Tout est fruit, pour , de ce que pro­duisent tes sai­sons, ô ! Tout vient de toi, tout est en toi, tout rentre en toi» 7. Et aussi : «Ma cité et ma pa­trie, en tant qu’Antonin, c’est ; en tant qu’, c’est le monde» 8. Comme Ham­let de­vant le crâne, Marc Au­rèle se met à rê­ver sur ce que sont de­ve­nus les os d’Alexandre et de son mu­le­tier; il a des tri­via­li­tés sha­kes­pea­riennes pour peindre l’instabilité et l’inanité des choses : «Dans un ins­tant, tu ne se­ras plus que cendre ou sque­lette, et un nom — ou plus même un nom… — un vain bruit, un écho! Ce dont on fait tant de cas dans la vie, c’est du vide, pour­ri­ture, mes­qui­ne­ries, chiens qui s’entre-mordent» 9.

  1. En Mar­cus Au­re­lius An­to­ni­nus. Au­tre­fois trans­crit Marc An­to­nin. Icône Haut
  2. Pla­ton, «», 473c-473d. Icône Haut
  3. liv. III, ch. XI. Icône Haut
  4. En grec «Τὰ εἰς ἑαυτόν». Icône Haut
  5. «Marc-Au­rèle et la Fin du monde an­tique», p. 262. Icône Haut
  1. En grec «πόλις φίλη Διός». Icône Haut
  2. liv. IV, ch. XXIII. Icône Haut
  3. liv. VI, ch. XLIV. Icône Haut
  4. liv. V, ch. XXXIII. Icône Haut

Beniowski, « Mémoires et Voyages. Tome III. Concernant l’expédition à Madagascar »

éd. Noir sur blanc, Paris

éd. Noir sur blanc, Pa­ris

Il s’agit des «Mé­moires et » de  1, dont la ne fut qu’un tissu d’ ex­tra­or­di­naires (XVIIIe siècle). Il na­quit à Vr­bové, dans la Haute- (l’actuelle Slo­va­quie). Sa na­tu­relle le porta, tout jeune, à voya­ger en , en Hol­lande et en An­gle­terre, où il s’instruisit dans l’art de la . Il passa en­suite en , où il prit part à la d’indépendance contre la ; il était co­lo­nel quand, deux fois de suite, il fut fait pri­son­nier. Les Russes le condam­nèrent à l’ au Kamt­chatka, à l’extrémité la plus orien­tale de la Si­bé­rie, pour être em­ployé, avec les plus vils mal­fai­teurs, à faire du char­bon de . Dans la tra­ver­sée, le vais­seau qui le por­tait fut as­sailli par une fu­rieuse tem­pête et en­dom­magé; le ca­pi­taine tomba ma­lade. Dans cet état déses­péré, sol­li­cité par le ca­pi­taine, Be­niowski sauva le vais­seau du nau­frage. C’est à ces cir­cons­tances qu’il dut le bon ac­cueil qu’on lui fit au Kamt­chatka. Là, l’intrépide Be­niowski, de concert avec cin­quante-six com­pa­gnons d’exil, aux­quels il sut ins­pi­rer son au­dace, forma une conju­ra­tion, dont la réus­site le ren­dit maître de la ci­ta­delle . Mal­gré cela, voyant l’impossibilité de te­nir très long­temps en pays en­nemi, il dé­cida de s’embarquer à bord d’une cor­vette, dont il s’empara de force avec sa troupe d’. Son voyage d’évasion tourna en vé­ri­table ex­pé­di­tion ma­ri­time. Parti du mi­lieu des neiges sous les­quelles les Russes avait voulu l’ensevelir, il na­vi­gua sur les eaux pra­ti­que­ment in­ex­plo­rées de la de Bé­ring et du Pa­ci­fique Nord. Puis, après avoir at­terri sur la côte ja­po­naise, il noua même avec les na­tu­rels des prou­vées par ses «Mé­moires». De là, il tou­cha à l’île de Taï­wan et à la , d’où il fut ra­mené en par un bâ­ti­ment . La re­mise qu’il fit au ca­bi­net de Ver­sailles de pa­piers im­por­tants qu’il avait vo­lés aux ar­chives du Kamt­chatka, et entre les­quels se trou­vait un pro­jet de conquête du par les Russes et par les , suf­fit pour lui pro­cu­rer de la part de la fran­çaise, dont la confiance en­vers les ve­nus de loin fut tou­jours constante, les moyens d’établir un comp­toir à Ma­da­gas­car. Be­niowski vou­lut, en même , pu­blier ses «Mé­moires», dont il es­pé­rait ti­rer beau­coup de bé­né­fices. Il trouva le se­cret d’en en­thou­sias­mer Jean-Hya­cinthe de Ma­gel­lan, des­cen­dant du cé­lèbre na­vi­ga­teur; non seule­ment le Por­tu­gais s’en char­gea, mais comp­tant lui-même sur des pro­fits im­menses, il per­dit dans cette pu­bli­ca­tion une bonne par­tie de son ar­gent. L’ouvrage, ré­digé en fran­çais, pa­rut en 1790. «La vé­ra­cité de la de cette na­vi­ga­tion sur la mer de Bé­ring et à tra­vers les eaux du Nord et du centre du Pa­ci­fique, pré­sen­tée avec tant de dé­tails dans [les “Mé­moires”], sus­cite de­puis deux cents ans de vives dis­cus­sions… Et cela est com­pré­hen­sible; car s’il a réel­le­ment suivi l’itinéraire qu’il dé­crit, il de­vrait être re­connu pour avoir dé­cou­vert avant Cook la mer de Bé­ring; si en re­vanche il a tout in­venté, il mé­ri­te­rait d’être qua­li­fié de plai­san­tin… et de char­la­tan», dit M. Ed­ward Ka­j­dański

  1. Par­fois trans­crit Be­nyovszki, Be­nyovszky, Be­nyowszky, Be­nyowszki, Be­nyowsky, Be­nyousky, Ben­jowski, Ben­jowsky, Ben­jovski, Be­nyowski, Beňowský ou Beňovský. Icône Haut

Beniowski, « Mémoires et Voyages. Tome II. Voyage par mer, depuis la presqu’île de Kamtchatka jusqu’à Canton »

éd. Noir sur blanc, Paris

éd. Noir sur blanc, Pa­ris

Il s’agit des «Mé­moires et » de  1, dont la ne fut qu’un tissu d’ ex­tra­or­di­naires (XVIIIe siècle). Il na­quit à Vr­bové, dans la Haute- (l’actuelle Slo­va­quie). Sa na­tu­relle le porta, tout jeune, à voya­ger en , en Hol­lande et en An­gle­terre, où il s’instruisit dans l’art de la . Il passa en­suite en , où il prit part à la d’indépendance contre la ; il était co­lo­nel quand, deux fois de suite, il fut fait pri­son­nier. Les Russes le condam­nèrent à l’ au Kamt­chatka, à l’extrémité la plus orien­tale de la Si­bé­rie, pour être em­ployé, avec les plus vils mal­fai­teurs, à faire du char­bon de . Dans la tra­ver­sée, le vais­seau qui le por­tait fut as­sailli par une fu­rieuse tem­pête et en­dom­magé; le ca­pi­taine tomba ma­lade. Dans cet état déses­péré, sol­li­cité par le ca­pi­taine, Be­niowski sauva le vais­seau du nau­frage. C’est à ces cir­cons­tances qu’il dut le bon ac­cueil qu’on lui fit au Kamt­chatka. Là, l’intrépide Be­niowski, de concert avec cin­quante-six com­pa­gnons d’exil, aux­quels il sut ins­pi­rer son au­dace, forma une conju­ra­tion, dont la réus­site le ren­dit maître de la ci­ta­delle . Mal­gré cela, voyant l’impossibilité de te­nir très long­temps en pays en­nemi, il dé­cida de s’embarquer à bord d’une cor­vette, dont il s’empara de force avec sa troupe d’. Son voyage d’évasion tourna en vé­ri­table ex­pé­di­tion ma­ri­time. Parti du mi­lieu des neiges sous les­quelles les Russes avait voulu l’ensevelir, il na­vi­gua sur les eaux pra­ti­que­ment in­ex­plo­rées de la de Bé­ring et du Pa­ci­fique Nord. Puis, après avoir at­terri sur la côte ja­po­naise, il noua même avec les na­tu­rels des prou­vées par ses «Mé­moires». De là, il tou­cha à l’île de Taï­wan et à la , d’où il fut ra­mené en par un bâ­ti­ment . La re­mise qu’il fit au ca­bi­net de Ver­sailles de pa­piers im­por­tants qu’il avait vo­lés aux ar­chives du Kamt­chatka, et entre les­quels se trou­vait un pro­jet de conquête du par les Russes et par les , suf­fit pour lui pro­cu­rer de la part de la fran­çaise, dont la confiance en­vers les ve­nus de loin fut tou­jours constante, les moyens d’établir un comp­toir à Ma­da­gas­car. Be­niowski vou­lut, en même , pu­blier ses «Mé­moires», dont il es­pé­rait ti­rer beau­coup de bé­né­fices. Il trouva le se­cret d’en en­thou­sias­mer Jean-Hya­cinthe de Ma­gel­lan, des­cen­dant du cé­lèbre na­vi­ga­teur; non seule­ment le Por­tu­gais s’en char­gea, mais comp­tant lui-même sur des pro­fits im­menses, il per­dit dans cette pu­bli­ca­tion une bonne par­tie de son ar­gent. L’ouvrage, ré­digé en fran­çais, pa­rut en 1790. «La vé­ra­cité de la de cette na­vi­ga­tion sur la mer de Bé­ring et à tra­vers les eaux du Nord et du centre du Pa­ci­fique, pré­sen­tée avec tant de dé­tails dans [les “Mé­moires”], sus­cite de­puis deux cents ans de vives dis­cus­sions… Et cela est com­pré­hen­sible; car s’il a réel­le­ment suivi l’itinéraire qu’il dé­crit, il de­vrait être re­connu pour avoir dé­cou­vert avant Cook la mer de Bé­ring; si en re­vanche il a tout in­venté, il mé­ri­te­rait d’être qua­li­fié de plai­san­tin… et de char­la­tan», dit M. Ed­ward Ka­j­dański

  1. Par­fois trans­crit Be­nyovszki, Be­nyovszky, Be­nyowszky, Be­nyowszki, Be­nyowsky, Be­nyousky, Ben­jowski, Ben­jowsky, Ben­jovski, Be­nyowski, Beňowský ou Beňovský. Icône Haut

Beniowski, « Mémoires et Voyages. Tome I. Journal de voyage à travers la Sibérie »

éd. Noir sur blanc, Paris

éd. Noir sur blanc, Pa­ris

Il s’agit des «Mé­moires et » de  1, dont la ne fut qu’un tissu d’ ex­tra­or­di­naires (XVIIIe siècle). Il na­quit à Vr­bové, dans la Haute- (l’actuelle Slo­va­quie). Sa na­tu­relle le porta, tout jeune, à voya­ger en , en Hol­lande et en An­gle­terre, où il s’instruisit dans l’art de la . Il passa en­suite en , où il prit part à la d’indépendance contre la ; il était co­lo­nel quand, deux fois de suite, il fut fait pri­son­nier. Les Russes le condam­nèrent à l’ au Kamt­chatka, à l’extrémité la plus orien­tale de la Si­bé­rie, pour être em­ployé, avec les plus vils mal­fai­teurs, à faire du char­bon de . Dans la tra­ver­sée, le vais­seau qui le por­tait fut as­sailli par une fu­rieuse tem­pête et en­dom­magé; le ca­pi­taine tomba ma­lade. Dans cet état déses­péré, sol­li­cité par le ca­pi­taine, Be­niowski sauva le vais­seau du nau­frage. C’est à ces cir­cons­tances qu’il dut le bon ac­cueil qu’on lui fit au Kamt­chatka. Là, l’intrépide Be­niowski, de concert avec cin­quante-six com­pa­gnons d’exil, aux­quels il sut ins­pi­rer son au­dace, forma une conju­ra­tion, dont la réus­site le ren­dit maître de la ci­ta­delle . Mal­gré cela, voyant l’impossibilité de te­nir très long­temps en pays en­nemi, il dé­cida de s’embarquer à bord d’une cor­vette, dont il s’empara de force avec sa troupe d’. Son voyage d’évasion tourna en vé­ri­table ex­pé­di­tion ma­ri­time. Parti du mi­lieu des neiges sous les­quelles les Russes avait voulu l’ensevelir, il na­vi­gua sur les eaux pra­ti­que­ment in­ex­plo­rées de la de Bé­ring et du Pa­ci­fique Nord. Puis, après avoir at­terri sur la côte ja­po­naise, il noua même avec les na­tu­rels des prou­vées par ses «Mé­moires». De là, il tou­cha à l’île de Taï­wan et à la , d’où il fut ra­mené en par un bâ­ti­ment . La re­mise qu’il fit au ca­bi­net de Ver­sailles de pa­piers im­por­tants qu’il avait vo­lés aux ar­chives du Kamt­chatka, et entre les­quels se trou­vait un pro­jet de conquête du par les Russes et par les , suf­fit pour lui pro­cu­rer de la part de la fran­çaise, dont la confiance en­vers les ve­nus de loin fut tou­jours constante, les moyens d’établir un comp­toir à Ma­da­gas­car. Be­niowski vou­lut, en même , pu­blier ses «Mé­moires», dont il es­pé­rait ti­rer beau­coup de bé­né­fices. Il trouva le se­cret d’en en­thou­sias­mer Jean-Hya­cinthe de Ma­gel­lan, des­cen­dant du cé­lèbre na­vi­ga­teur; non seule­ment le Por­tu­gais s’en char­gea, mais comp­tant lui-même sur des pro­fits im­menses, il per­dit dans cette pu­bli­ca­tion une bonne par­tie de son ar­gent. L’ouvrage, ré­digé en fran­çais, pa­rut en 1790. «La vé­ra­cité de la de cette na­vi­ga­tion sur la mer de Bé­ring et à tra­vers les eaux du Nord et du centre du Pa­ci­fique, pré­sen­tée avec tant de dé­tails dans [les “Mé­moires”], sus­cite de­puis deux cents ans de vives dis­cus­sions… Et cela est com­pré­hen­sible; car s’il a réel­le­ment suivi l’itinéraire qu’il dé­crit, il de­vrait être re­connu pour avoir dé­cou­vert avant Cook la mer de Bé­ring; si en re­vanche il a tout in­venté, il mé­ri­te­rait d’être qua­li­fié de plai­san­tin… et de char­la­tan», dit M. Ed­ward Ka­j­dański

  1. Par­fois trans­crit Be­nyovszki, Be­nyovszky, Be­nyowszky, Be­nyowszki, Be­nyowsky, Be­nyousky, Ben­jowski, Ben­jowsky, Ben­jovski, Be­nyowski, Beňowský ou Beňovský. Icône Haut

Josèphe, « Antiquités judaïques. Tome III. Livres XI à XV »

éd. E. Leroux, coll. Publications de la Société des études juives, Paris

éd. E. Le­roux, coll. Pu­bli­ca­tions de la des études juives, Pa­ris

Il s’agit des «An­ti­qui­tés ju­daïques» («Iou­daïkê ar­chaio­lo­gia» 1) de Jo­sèphe ben Mat­thias, his­to­rien , plus connu sous le sur­nom de  2 (Ier siècle apr. J.-C.). Jo­sèphe était né pour de­ve­nir grand rab­bin ou roi; les cir­cons­tances en firent un his­to­rien. Et telle fut la des­ti­née sin­gu­lière de sa qu’il se trans­forma en ad­mi­ra­teur et en flat­teur d’une dy­nas­tie d’ ro­mains dont l’exploit fon­da­men­tal fut l’anéantissement de , et sur les mon­naies des­quels fi­gu­rait une femme as­sise, pleu­rant sous un pal­mier, avec la lé­gende «Judæa capta, Judæa de­victa» («la cap­tive, la Ju­dée vain­cue»). «Au lieu de la re­nom­mée qu’il am­bi­tion­nait… et que sem­blaient lui pro­mettre de pré­coces , il ne s’attira guère que la haine et le mé­pris de la plu­part des siens, tan­dis que les Ro­mains, d’abord ses , le com­blèrent fi­na­le­ment de biens et d’honneurs», dit le père Louis-Hugues Vincent 3. C’est que ce des­cen­dant de illustre, ce pro­dige des écoles de Jé­ru­sa­lem, ce chef «des deux Ga­li­lées… et de Ga­mala» 4, ra­cheta sa vie en pac­ti­sant avec l’ennemi; aban­donna ses de chef, d’ d’ et de pa­triote; et fi­nit ses jours dans la dou­ceur d’une re­traite do­rée, après être de­venu ci­toyen de et client de Ves­pa­sien. Il fei­gnit de voir dans ce gé­né­ral étran­ger, des­truc­teur de la Ville sainte et tueur d’un mil­lion de Juifs, le li­bé­ra­teur pro­mis à ses aïeux; il lui pré­dit, en se pros­ter­nant de­vant lui : «Tu se­ras maître, Cé­sar, non seule­ment de , mais de la , de la et de tout le genre hu­main» 5; et cette basse flat­te­rie, cette hon­teuse du­pli­cité, est une tache in­dé­lé­bile sur la vie d’un homme par ailleurs es­ti­mable. Ayant pris le sur­nom de Fla­vius pour mieux mon­trer sa sou­mis­sion, il consa­cra l’abondance de ses loi­sirs, la sou­plesse de son ta­lent et l’étendue de son éru­di­tion à re­le­ver les suc­cès des qui dé­trui­sirent sa pa­trie et la rayèrent de la carte. «Il a dé­crit [cette des­truc­tion] tout en­tière; il en a re­cueilli les moindres dé­tails, et son exac­ti­tude scru­pu­leuse étonne en­core le lec­teur… L’israélite, ébloui de ces mer­veilles, ne se sou­vient pas que ce sont les dé­pouilles de ses conci­toyens; qu’il s’agit de la Ju­dée anéan­tie; que ce ou­tragé est son Dieu, et qu’il as­siste aux fu­né­railles de son pays», dit Phi­la­rète Chasles

  1. En «Ἰουδαϊκὴ ἀρχαιολογία». Icône Haut
  2. En Fla­vius Jo­se­phus. Au­tre­fois trans­crit Flave Jo­sèphe ou Fla­vien Jo­seph. Icône Haut
  3. « des œuvres de Jo­sèphe», p. 366. Icône Haut
  1. En grec «τῆς Γαλιλαίας ἑκατέρας… καὶ Γάμαλα». « des Juifs», liv. II, sect. 568. Icône Haut
  2. En grec «Δεσπότης… οὐ μόνον ἐμοῦ σὺ Καῖσαρ, ἀλλὰ καὶ γῆς καὶ θαλάττης καὶ παντὸς ἀνθρώπων γένους». «Guerre des Juifs», liv. III, sect. 402. Icône Haut

Josèphe, « Antiquités judaïques. Tome II. Livres VI à X »

éd. E. Leroux, coll. Publications de la Société des études juives, Paris

éd. E. Le­roux, coll. Pu­bli­ca­tions de la des études juives, Pa­ris

Il s’agit des «An­ti­qui­tés ju­daïques» («Iou­daïkê ar­chaio­lo­gia» 1) de Jo­sèphe ben Mat­thias, his­to­rien , plus connu sous le sur­nom de  2 (Ier siècle apr. J.-C.). Jo­sèphe était né pour de­ve­nir grand rab­bin ou roi; les cir­cons­tances en firent un his­to­rien. Et telle fut la des­ti­née sin­gu­lière de sa qu’il se trans­forma en ad­mi­ra­teur et en flat­teur d’une dy­nas­tie d’ ro­mains dont l’exploit fon­da­men­tal fut l’anéantissement de , et sur les mon­naies des­quels fi­gu­rait une femme as­sise, pleu­rant sous un pal­mier, avec la lé­gende «Judæa capta, Judæa de­victa» («la cap­tive, la Ju­dée vain­cue»). «Au lieu de la re­nom­mée qu’il am­bi­tion­nait… et que sem­blaient lui pro­mettre de pré­coces , il ne s’attira guère que la haine et le mé­pris de la plu­part des siens, tan­dis que les Ro­mains, d’abord ses , le com­blèrent fi­na­le­ment de biens et d’honneurs», dit le père Louis-Hugues Vincent 3. C’est que ce des­cen­dant de illustre, ce pro­dige des écoles de Jé­ru­sa­lem, ce chef «des deux Ga­li­lées… et de Ga­mala» 4, ra­cheta sa vie en pac­ti­sant avec l’ennemi; aban­donna ses de chef, d’ d’ et de pa­triote; et fi­nit ses jours dans la dou­ceur d’une re­traite do­rée, après être de­venu ci­toyen de et client de Ves­pa­sien. Il fei­gnit de voir dans ce gé­né­ral étran­ger, des­truc­teur de la Ville sainte et tueur d’un mil­lion de Juifs, le li­bé­ra­teur pro­mis à ses aïeux; il lui pré­dit, en se pros­ter­nant de­vant lui : «Tu se­ras maître, Cé­sar, non seule­ment de , mais de la , de la et de tout le genre hu­main» 5; et cette basse flat­te­rie, cette hon­teuse du­pli­cité, est une tache in­dé­lé­bile sur la vie d’un homme par ailleurs es­ti­mable. Ayant pris le sur­nom de Fla­vius pour mieux mon­trer sa sou­mis­sion, il consa­cra l’abondance de ses loi­sirs, la sou­plesse de son ta­lent et l’étendue de son éru­di­tion à re­le­ver les suc­cès des qui dé­trui­sirent sa pa­trie et la rayèrent de la carte. «Il a dé­crit [cette des­truc­tion] tout en­tière; il en a re­cueilli les moindres dé­tails, et son exac­ti­tude scru­pu­leuse étonne en­core le lec­teur… L’israélite, ébloui de ces mer­veilles, ne se sou­vient pas que ce sont les dé­pouilles de ses conci­toyens; qu’il s’agit de la Ju­dée anéan­tie; que ce ou­tragé est son Dieu, et qu’il as­siste aux fu­né­railles de son pays», dit Phi­la­rète Chasles

  1. En «Ἰουδαϊκὴ ἀρχαιολογία». Icône Haut
  2. En Fla­vius Jo­se­phus. Au­tre­fois trans­crit Flave Jo­sèphe ou Fla­vien Jo­seph. Icône Haut
  3. « des œuvres de Jo­sèphe», p. 366. Icône Haut
  1. En grec «τῆς Γαλιλαίας ἑκατέρας… καὶ Γάμαλα». « des Juifs», liv. II, sect. 568. Icône Haut
  2. En grec «Δεσπότης… οὐ μόνον ἐμοῦ σὺ Καῖσαρ, ἀλλὰ καὶ γῆς καὶ θαλάττης καὶ παντὸς ἀνθρώπων γένους». «Guerre des Juifs», liv. III, sect. 402. Icône Haut