Il s’agit des « Soirées de Saint-Pétersbourg » et autres œuvres du comte Joseph de Maistre. Maistre est toujours resté en dehors des grands héritiers du XVIIIe siècle dont on recommande l’étude aux gens cultivés. On a parlé de lui ou pour le combattre ou pour l’encenser. Et on a bien fait en un sens. Il mérite d’être combattu en tant que penseur du catholicisme le plus obscurantiste, mais encensé en tant que brillant causeur et génie de la provocation. Le système de pensée de Maistre, comme la plupart des faux systèmes, peut se résumer en un mot : l’unité absolue. Cette unité ne peut être atteinte par les hommes que si un pouvoir tout aussi absolu les réunit. Le représentant de ce pouvoir, d’après Maistre, est le pape dans le domaine spirituel, le roi dans le domaine temporel, qui lui donnent son caractère suprême, indéfectible et sacré : « L’un et l’autre », dit-il1, « expriment cette haute puissance qui les domine toutes… qui gouverne et n’est pas gouvernée, qui juge et n’est pas jugée ». Voilà l’autorité constituée : autorité religieuse d’une part, autorité civile de l’autre. Rien de tout cela ne doit être confié aux académiciens et aux savants ; et à plus forte raison au bas peuple. L’anarchie menace dès que l’insolente critique du pouvoir est possible : « Il faudrait avoir perdu l’esprit », s’exclame Maistre2, « pour croire que Dieu ait chargé les académies de nous apprendre ce qu’Il est, et ce que nous Lui devons. Il appartient aux prélats, aux nobles… d’être les dépositaires et les gardiens des vérités conservatrices ; d’apprendre aux nations… ce qui est vrai et ce qui est faux dans l’ordre moral et spirituel. Les autres n’ont pas droit de raisonner sur ces sortes de matières ! » Ce n’est pas à la masse populaire qu’il appartient de réfléchir sur les principes obscurs et infaillibles auxquels elle est soumise, car « il y a des choses qu’on détruit en les montrant »3. L’autorité peut se passer de science et d’obéissance éclairée. Maistre va beaucoup plus loin. Dans ses « Lettres sur l’Inquisition », il fait l’éloge d’une institution catholique qui a fait couler des flots de sang. C’est à elle qu’il attribue le maintien en Espagne de la foi et de la monarchie contre lesquelles est venue s’user la puissance de Napoléon. Si la France avait eu le bonheur de jouir de l’Inquisition, les désastres de la Révolution française auraient pu être évités. De là à croire que « les abus [du pouvoir] valent infiniment mieux que les révolutions »4 il n’y a qu’un pas. Maistre le franchit ! Il est si déraisonnable, si réactionnaire qu’il semble avoir été inventé pour nous agacer : « Il brave, il défie, il invective, il irrite… Il va jusqu’à l’absurde et jusqu’au supplice… Que serait un autel entouré de potences ? Est-ce là de la théologie ?… N’est-ce pas, plutôt, une provocation à toute âme indépendante qui veut adorer et non trembler ? », protestera Lamartine dans son « Cours familier de littérature ».
le comte de Maistre, « Œuvres complètes. Tome III. De l’Église gallicane • Lettres sur l’Inquisition espagnole »
Il s’agit de « Lettres sur l’Inquisition espagnole » et autres œuvres du comte Joseph de Maistre. Maistre est toujours resté en dehors des grands héritiers du XVIIIe siècle dont on recommande l’étude aux gens cultivés. On a parlé de lui ou pour le combattre ou pour l’encenser. Et on a bien fait en un sens. Il mérite d’être combattu en tant que penseur du catholicisme le plus obscurantiste, mais encensé en tant que brillant causeur et génie de la provocation. Le système de pensée de Maistre, comme la plupart des faux systèmes, peut se résumer en un mot : l’unité absolue. Cette unité ne peut être atteinte par les hommes que si un pouvoir tout aussi absolu les réunit. Le représentant de ce pouvoir, d’après Maistre, est le pape dans le domaine spirituel, le roi dans le domaine temporel, qui lui donnent son caractère suprême, indéfectible et sacré : « L’un et l’autre », dit-il1, « expriment cette haute puissance qui les domine toutes… qui gouverne et n’est pas gouvernée, qui juge et n’est pas jugée ». Voilà l’autorité constituée : autorité religieuse d’une part, autorité civile de l’autre. Rien de tout cela ne doit être confié aux académiciens et aux savants ; et à plus forte raison au bas peuple. L’anarchie menace dès que l’insolente critique du pouvoir est possible : « Il faudrait avoir perdu l’esprit », s’exclame Maistre2, « pour croire que Dieu ait chargé les académies de nous apprendre ce qu’Il est, et ce que nous Lui devons. Il appartient aux prélats, aux nobles… d’être les dépositaires et les gardiens des vérités conservatrices ; d’apprendre aux nations… ce qui est vrai et ce qui est faux dans l’ordre moral et spirituel. Les autres n’ont pas droit de raisonner sur ces sortes de matières ! » Ce n’est pas à la masse populaire qu’il appartient de réfléchir sur les principes obscurs et infaillibles auxquels elle est soumise, car « il y a des choses qu’on détruit en les montrant »3. L’autorité peut se passer de science et d’obéissance éclairée. Maistre va beaucoup plus loin. Dans ses « Lettres sur l’Inquisition », il fait l’éloge d’une institution catholique qui a fait couler des flots de sang. C’est à elle qu’il attribue le maintien en Espagne de la foi et de la monarchie contre lesquelles est venue s’user la puissance de Napoléon. Si la France avait eu le bonheur de jouir de l’Inquisition, les désastres de la Révolution française auraient pu être évités. De là à croire que « les abus [du pouvoir] valent infiniment mieux que les révolutions »4 il n’y a qu’un pas. Maistre le franchit ! Il est si déraisonnable, si réactionnaire qu’il semble avoir été inventé pour nous agacer : « Il brave, il défie, il invective, il irrite… Il va jusqu’à l’absurde et jusqu’au supplice… Que serait un autel entouré de potences ? Est-ce là de la théologie ?… N’est-ce pas, plutôt, une provocation à toute âme indépendante qui veut adorer et non trembler ? », protestera Lamartine dans son « Cours familier de littérature ».
le comte de Maistre, « Œuvres complètes. Tome II. Du pape »
Il s’agit de « Du pape » du comte Joseph de Maistre. Maistre est toujours resté en dehors des grands héritiers du XVIIIe siècle dont on recommande l’étude aux gens cultivés. On a parlé de lui ou pour le combattre ou pour l’encenser. Et on a bien fait en un sens. Il mérite d’être combattu en tant que penseur du catholicisme le plus obscurantiste, mais encensé en tant que brillant causeur et génie de la provocation. Le système de pensée de Maistre, comme la plupart des faux systèmes, peut se résumer en un mot : l’unité absolue. Cette unité ne peut être atteinte par les hommes que si un pouvoir tout aussi absolu les réunit. Le représentant de ce pouvoir, d’après Maistre, est le pape dans le domaine spirituel, le roi dans le domaine temporel, qui lui donnent son caractère suprême, indéfectible et sacré : « L’un et l’autre », dit-il1, « expriment cette haute puissance qui les domine toutes… qui gouverne et n’est pas gouvernée, qui juge et n’est pas jugée ». Voilà l’autorité constituée : autorité religieuse d’une part, autorité civile de l’autre. Rien de tout cela ne doit être confié aux académiciens et aux savants ; et à plus forte raison au bas peuple. L’anarchie menace dès que l’insolente critique du pouvoir est possible : « Il faudrait avoir perdu l’esprit », s’exclame Maistre2, « pour croire que Dieu ait chargé les académies de nous apprendre ce qu’Il est, et ce que nous Lui devons. Il appartient aux prélats, aux nobles… d’être les dépositaires et les gardiens des vérités conservatrices ; d’apprendre aux nations… ce qui est vrai et ce qui est faux dans l’ordre moral et spirituel. Les autres n’ont pas droit de raisonner sur ces sortes de matières ! » Ce n’est pas à la masse populaire qu’il appartient de réfléchir sur les principes obscurs et infaillibles auxquels elle est soumise, car « il y a des choses qu’on détruit en les montrant »3. L’autorité peut se passer de science et d’obéissance éclairée. Maistre va beaucoup plus loin. Dans ses « Lettres sur l’Inquisition », il fait l’éloge d’une institution catholique qui a fait couler des flots de sang. C’est à elle qu’il attribue le maintien en Espagne de la foi et de la monarchie contre lesquelles est venue s’user la puissance de Napoléon. Si la France avait eu le bonheur de jouir de l’Inquisition, les désastres de la Révolution française auraient pu être évités. De là à croire que « les abus [du pouvoir] valent infiniment mieux que les révolutions »4 il n’y a qu’un pas. Maistre le franchit ! Il est si déraisonnable, si réactionnaire qu’il semble avoir été inventé pour nous agacer : « Il brave, il défie, il invective, il irrite… Il va jusqu’à l’absurde et jusqu’au supplice… Que serait un autel entouré de potences ? Est-ce là de la théologie ?… N’est-ce pas, plutôt, une provocation à toute âme indépendante qui veut adorer et non trembler ? », protestera Lamartine dans son « Cours familier de littérature ».
le comte de Maistre, « Œuvres complètes. Tome I. Considérations sur la France • Fragments sur la France • etc. »
Il s’agit de « Considérations sur la France » et autres œuvres du comte Joseph de Maistre. Maistre est toujours resté en dehors des grands héritiers du XVIIIe siècle dont on recommande l’étude aux gens cultivés. On a parlé de lui ou pour le combattre ou pour l’encenser. Et on a bien fait en un sens. Il mérite d’être combattu en tant que penseur du catholicisme le plus obscurantiste, mais encensé en tant que brillant causeur et génie de la provocation. Le système de pensée de Maistre, comme la plupart des faux systèmes, peut se résumer en un mot : l’unité absolue. Cette unité ne peut être atteinte par les hommes que si un pouvoir tout aussi absolu les réunit. Le représentant de ce pouvoir, d’après Maistre, est le pape dans le domaine spirituel, le roi dans le domaine temporel, qui lui donnent son caractère suprême, indéfectible et sacré : « L’un et l’autre », dit-il1, « expriment cette haute puissance qui les domine toutes… qui gouverne et n’est pas gouvernée, qui juge et n’est pas jugée ». Voilà l’autorité constituée : autorité religieuse d’une part, autorité civile de l’autre. Rien de tout cela ne doit être confié aux académiciens et aux savants ; et à plus forte raison au bas peuple. L’anarchie menace dès que l’insolente critique du pouvoir est possible : « Il faudrait avoir perdu l’esprit », s’exclame Maistre2, « pour croire que Dieu ait chargé les académies de nous apprendre ce qu’Il est, et ce que nous Lui devons. Il appartient aux prélats, aux nobles… d’être les dépositaires et les gardiens des vérités conservatrices ; d’apprendre aux nations… ce qui est vrai et ce qui est faux dans l’ordre moral et spirituel. Les autres n’ont pas droit de raisonner sur ces sortes de matières ! » Ce n’est pas à la masse populaire qu’il appartient de réfléchir sur les principes obscurs et infaillibles auxquels elle est soumise, car « il y a des choses qu’on détruit en les montrant »3. L’autorité peut se passer de science et d’obéissance éclairée. Maistre va beaucoup plus loin. Dans ses « Lettres sur l’Inquisition », il fait l’éloge d’une institution catholique qui a fait couler des flots de sang. C’est à elle qu’il attribue le maintien en Espagne de la foi et de la monarchie contre lesquelles est venue s’user la puissance de Napoléon. Si la France avait eu le bonheur de jouir de l’Inquisition, les désastres de la Révolution française auraient pu être évités. De là à croire que « les abus [du pouvoir] valent infiniment mieux que les révolutions »4 il n’y a qu’un pas. Maistre le franchit ! Il est si déraisonnable, si réactionnaire qu’il semble avoir été inventé pour nous agacer : « Il brave, il défie, il invective, il irrite… Il va jusqu’à l’absurde et jusqu’au supplice… Que serait un autel entouré de potences ? Est-ce là de la théologie ?… N’est-ce pas, plutôt, une provocation à toute âme indépendante qui veut adorer et non trembler ? », protestera Lamartine dans son « Cours familier de littérature ».
« Les Minnesingers. Walther von der Vogelweide (1190-1240) »
Il s’agit de « Sous les tilleuls… » (« Under der linden… »1), « Hélas ! Comme toutes mes années se sont évaporées »2 (« Owê ! War sint verswunden alliu mîniu jâr ») et autres chants de Walther von der Vogelweide, dit Walther de la Vogelweide, le premier grand poète de langue allemande. « Qu’avez-vous fait », demanda-t-on une fois à Henri Heine3, « le premier jour de votre arrivée à Paris ? Quelle fut votre première course ? » On s’attendait à l’entendre nommer la place de la Concorde ou bien le Panthéon. « Tout de suite après mon arrivée », dit Heine, « j’étais allé à la Bibliothèque royale (l’actuelle Bibliothèque nationale de France) et je m’étais fait montrer par le conservateur le manuscrit des “Minnesingers”… Et c’est vrai : depuis des années, je désirais voir de mes yeux les chères feuilles qui nous ont conservé les poésies de Walther de la Vogelweide, le plus grand lyrique allemand. » À la fin du XIIe siècle, Vienne, ville aux confins de l’aire germanique, en devint la métropole artistique. Elle s’ennoblit par les chants des troubadours célèbres — les minnesingers (chantres d’amour) — dont l’Alsacien Reinmar de Haguenau, qui y transporta les formes et l’esprit de la poésie courtoise française. C’est sous sa direction que Vogelweide fit son apprentissage de poète. L’élève surpassa bientôt ses contemporains et son maître ; et c’est merveille de voir à quel point, entre ses mains habiles, le vieux haut-allemand s’assouplit et se radoucit. Cependant, malgré ses services et sa noblesse, Vogelweide était pauvre, et à la mort du duc Frédéric Ier d’Autriche, il resta sans protecteur. Il dut se résoudre à quitter Vienne et à mener une existence vagabonde. Cette date marque un tournant dans la littérature allemande. Au contact des écolâtres itinérants, goliards, jongleurs, Vogelweide étendit la forme du « minnelied » (« chanson d’amour ») à l’amour de la patrie, de la beauté, aux réflexions morales, aux sentiments plus personnels et plus villageois aussi, les jeunes paysannes remplaçant les châtelaines : « De l’Elbe jusqu’au Rhin », dit-il4, « et de là jusqu’aux frontières de Hongrie, se rencontrent bien les meilleures que j’aie vues… Si j’ai bon œil et bon jugement pour la beauté, pour la grâce, de par Dieu, je jurerais bien que chez nous les simples femmes valent mieux qu’ailleurs les grandes dames ». Une des compositions les plus gracieuses et les plus fraîches de Vogelweide est sa pastourelle « Sous les tilleuls… », où une jeune femme décrit, avec pudeur et simplicité, les joies qu’elle a éprouvées dans les bras de son amant, à l’ombre des arbres témoins.
- On rencontre aussi la graphie « Unter den linden… ».
- Parfois traduit « Hélas ! Où sont allées toutes mes années », « Hélas ! Que sont devenues toutes mes années », « Ô tristesse ! Par où s’est-elle dispersée, la gerbe de mes années », « Hélas ! Où sont-ils, mes ans évanouis », « Comment ont passé mes années », « Malheur à moi ! Comment se sont évanouies, où se sont enfuies les années de ma vie », « Las, où sont-elles en allées, toutes mes années ? », « Hélas ! Où sont englouties toutes mes années ? » ou « Hélas ! Où donc ont-elles disparu, toutes mes années ? ».
Andreïev, « Vers les étoiles »
Il s’agit de la pièce de théâtre « Vers les étoiles » (« K zviozdam »1) de Léonid Andreïev2, auteur russe. À la mort de son père, qui exerçait la profession d’arpenteur-géomètre, Andreïev était encore au collège. Sa mère, issue d’une famille polonaise désargentée, se trouva sans ressources. Le jeune homme connut la misère noire. Un jour, le cœur gros, il présenta à un quotidien un récit ayant pour sujet un étudiant toujours affamé — sa propre vie ! On lui dit de revenir quelques semaines plus tard pour savoir s’il était accepté. Il y retourna, comprimant son angoisse dans l’attente de la décision. Elle lui vint sous la forme d’un immense éclat de rire du directeur, qui déclara que sa prose ne valait rien. À quelque temps de là, dans une heure de désespoir, Andreïev se tirait un coup de révolver dans le cœur. On le sauva. Mais celui qui, comme lui, a été si proche d’une mort volontaire reste en proie à une obsession permanente. En 1897, son diplôme d’avocat en poche, Andreïev obtint une place de chroniqueur judiciaire dans un grand journal et parvint enfin à publier ses nouvelles et ses feuilletons si fougueux, si spontanés, quelquefois si bizarres, qui l’imposèrent à l’attention du public russe comme l’un des brillants représentants du tournant du siècle. Il y prend place après Tolstoï à qui il dédie d’ailleurs l’« Histoire des sept pendus ». Je me dois de dire quelques mots sur cette « Histoire », sans doute la plus réussie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en substance, que ce qu’annonce le titre : les portraits psychologiques de sept jeunes condamnés qui s’apprêtent à subir le supplice de la pendaison ; les visites suprêmes de leurs parents qui viennent avec la résolution de leur rendre plus légers ces derniers moments, mais qui finissent par fondre en larmes ; puis, l’horreur et la beauté sereine, en même temps, de leurs cadavres qui « saluent le soleil levant »
Andreïev, « S.O.S. »
Il s’agit de « L’Europe en danger » (« Ievropa v opasnosti »1), « S.O.S. » et autres pamphlets de Léonid Andreïev2, auteur russe. À la mort de son père, qui exerçait la profession d’arpenteur-géomètre, Andreïev était encore au collège. Sa mère, issue d’une famille polonaise désargentée, se trouva sans ressources. Le jeune homme connut la misère noire. Un jour, le cœur gros, il présenta à un quotidien un récit ayant pour sujet un étudiant toujours affamé — sa propre vie ! On lui dit de revenir quelques semaines plus tard pour savoir s’il était accepté. Il y retourna, comprimant son angoisse dans l’attente de la décision. Elle lui vint sous la forme d’un immense éclat de rire du directeur, qui déclara que sa prose ne valait rien. À quelque temps de là, dans une heure de désespoir, Andreïev se tirait un coup de révolver dans le cœur. On le sauva. Mais celui qui, comme lui, a été si proche d’une mort volontaire reste en proie à une obsession permanente. En 1897, son diplôme d’avocat en poche, Andreïev obtint une place de chroniqueur judiciaire dans un grand journal et parvint enfin à publier ses nouvelles et ses feuilletons si fougueux, si spontanés, quelquefois si bizarres, qui l’imposèrent à l’attention du public russe comme l’un des brillants représentants du tournant du siècle. Il y prend place après Tolstoï à qui il dédie d’ailleurs l’« Histoire des sept pendus ». Je me dois de dire quelques mots sur cette « Histoire », sans doute la plus réussie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en substance, que ce qu’annonce le titre : les portraits psychologiques de sept jeunes condamnés qui s’apprêtent à subir le supplice de la pendaison ; les visites suprêmes de leurs parents qui viennent avec la résolution de leur rendre plus légers ces derniers moments, mais qui finissent par fondre en larmes ; puis, l’horreur et la beauté sereine, en même temps, de leurs cadavres qui « saluent le soleil levant »
Andreïev, « Récits complets. Tome V. Le Journal de Satan [et Autres Récits] »
Il s’agit du « Journal de Satan » (« Dnevnik Satany »1) et autres nouvelles de Léonid Andreïev2, auteur russe. À la mort de son père, qui exerçait la profession d’arpenteur-géomètre, Andreïev était encore au collège. Sa mère, issue d’une famille polonaise désargentée, se trouva sans ressources. Le jeune homme connut la misère noire. Un jour, le cœur gros, il présenta à un quotidien un récit ayant pour sujet un étudiant toujours affamé — sa propre vie ! On lui dit de revenir quelques semaines plus tard pour savoir s’il était accepté. Il y retourna, comprimant son angoisse dans l’attente de la décision. Elle lui vint sous la forme d’un immense éclat de rire du directeur, qui déclara que sa prose ne valait rien. À quelque temps de là, dans une heure de désespoir, Andreïev se tirait un coup de révolver dans le cœur. On le sauva. Mais celui qui, comme lui, a été si proche d’une mort volontaire reste en proie à une obsession permanente. En 1897, son diplôme d’avocat en poche, Andreïev obtint une place de chroniqueur judiciaire dans un grand journal et parvint enfin à publier ses nouvelles et ses feuilletons si fougueux, si spontanés, quelquefois si bizarres, qui l’imposèrent à l’attention du public russe comme l’un des brillants représentants du tournant du siècle. Il y prend place après Tolstoï à qui il dédie d’ailleurs l’« Histoire des sept pendus ». Je me dois de dire quelques mots sur cette « Histoire », sans doute la plus réussie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en substance, que ce qu’annonce le titre : les portraits psychologiques de sept jeunes condamnés qui s’apprêtent à subir le supplice de la pendaison ; les visites suprêmes de leurs parents qui viennent avec la résolution de leur rendre plus légers ces derniers moments, mais qui finissent par fondre en larmes ; puis, l’horreur et la beauté sereine, en même temps, de leurs cadavres qui « saluent le soleil levant »
Andreïev, « [Récits complets. Tome IV.] Jour de colère et Autres Récits »
Il s’agit de « Lui : récit d’un inconnu » (« On : rasskaz neïzvestnogo »1), « Jour de colère » (« Den gneva »2) et autres nouvelles de Léonid Andreïev3, auteur russe. À la mort de son père, qui exerçait la profession d’arpenteur-géomètre, Andreïev était encore au collège. Sa mère, issue d’une famille polonaise désargentée, se trouva sans ressources. Le jeune homme connut la misère noire. Un jour, le cœur gros, il présenta à un quotidien un récit ayant pour sujet un étudiant toujours affamé — sa propre vie ! On lui dit de revenir quelques semaines plus tard pour savoir s’il était accepté. Il y retourna, comprimant son angoisse dans l’attente de la décision. Elle lui vint sous la forme d’un immense éclat de rire du directeur, qui déclara que sa prose ne valait rien. À quelque temps de là, dans une heure de désespoir, Andreïev se tirait un coup de révolver dans le cœur. On le sauva. Mais celui qui, comme lui, a été si proche d’une mort volontaire reste en proie à une obsession permanente. En 1897, son diplôme d’avocat en poche, Andreïev obtint une place de chroniqueur judiciaire dans un grand journal et parvint enfin à publier ses nouvelles et ses feuilletons si fougueux, si spontanés, quelquefois si bizarres, qui l’imposèrent à l’attention du public russe comme l’un des brillants représentants du tournant du siècle. Il y prend place après Tolstoï à qui il dédie d’ailleurs l’« Histoire des sept pendus ». Je me dois de dire quelques mots sur cette « Histoire », sans doute la plus réussie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en substance, que ce qu’annonce le titre : les portraits psychologiques de sept jeunes condamnés qui s’apprêtent à subir le supplice de la pendaison ; les visites suprêmes de leurs parents qui viennent avec la résolution de leur rendre plus légers ces derniers moments, mais qui finissent par fondre en larmes ; puis, l’horreur et la beauté sereine, en même temps, de leurs cadavres qui « saluent le soleil levant »
Andreïev, « [Récits complets. Tome III.] Judas Iscariote [et Autres Récits] »
Il s’agit de l’« Histoire des sept pendus »1 (« Rasskaz o semi povéchennykh »2), « Judas Iscariote » (« Iouda Iskariot »3) et autres nouvelles de Léonid Andreïev4, auteur russe. À la mort de son père, qui exerçait la profession d’arpenteur-géomètre, Andreïev était encore au collège. Sa mère, issue d’une famille polonaise désargentée, se trouva sans ressources. Le jeune homme connut la misère noire. Un jour, le cœur gros, il présenta à un quotidien un récit ayant pour sujet un étudiant toujours affamé — sa propre vie ! On lui dit de revenir quelques semaines plus tard pour savoir s’il était accepté. Il y retourna, comprimant son angoisse dans l’attente de la décision. Elle lui vint sous la forme d’un immense éclat de rire du directeur, qui déclara que sa prose ne valait rien. À quelque temps de là, dans une heure de désespoir, Andreïev se tirait un coup de révolver dans le cœur. On le sauva. Mais celui qui, comme lui, a été si proche d’une mort volontaire reste en proie à une obsession permanente. En 1897, son diplôme d’avocat en poche, Andreïev obtint une place de chroniqueur judiciaire dans un grand journal et parvint enfin à publier ses nouvelles et ses feuilletons si fougueux, si spontanés, quelquefois si bizarres, qui l’imposèrent à l’attention du public russe comme l’un des brillants représentants du tournant du siècle. Il y prend place après Tolstoï à qui il dédie d’ailleurs l’« Histoire des sept pendus ». Je me dois de dire quelques mots sur cette « Histoire », sans doute la plus réussie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en substance, que ce qu’annonce le titre : les portraits psychologiques de sept jeunes condamnés qui s’apprêtent à subir le supplice de la pendaison ; les visites suprêmes de leurs parents qui viennent avec la résolution de leur rendre plus légers ces derniers moments, mais qui finissent par fondre en larmes ; puis, l’horreur et la beauté sereine, en même temps, de leurs cadavres qui « saluent le soleil levant »
Andreïev, « Récits complets. Tome II. Dans le brouillard et Autres Récits »
Il s’agit de « Dans le brouillard » (« V toumané »1) et autres nouvelles de Léonid Andreïev2, auteur russe. À la mort de son père, qui exerçait la profession d’arpenteur-géomètre, Andreïev était encore au collège. Sa mère, issue d’une famille polonaise désargentée, se trouva sans ressources. Le jeune homme connut la misère noire. Un jour, le cœur gros, il présenta à un quotidien un récit ayant pour sujet un étudiant toujours affamé — sa propre vie ! On lui dit de revenir quelques semaines plus tard pour savoir s’il était accepté. Il y retourna, comprimant son angoisse dans l’attente de la décision. Elle lui vint sous la forme d’un immense éclat de rire du directeur, qui déclara que sa prose ne valait rien. À quelque temps de là, dans une heure de désespoir, Andreïev se tirait un coup de révolver dans le cœur. On le sauva. Mais celui qui, comme lui, a été si proche d’une mort volontaire reste en proie à une obsession permanente. En 1897, son diplôme d’avocat en poche, Andreïev obtint une place de chroniqueur judiciaire dans un grand journal et parvint enfin à publier ses nouvelles et ses feuilletons si fougueux, si spontanés, quelquefois si bizarres, qui l’imposèrent à l’attention du public russe comme l’un des brillants représentants du tournant du siècle. Il y prend place après Tolstoï à qui il dédie d’ailleurs l’« Histoire des sept pendus ». Je me dois de dire quelques mots sur cette « Histoire », sans doute la plus réussie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en substance, que ce qu’annonce le titre : les portraits psychologiques de sept jeunes condamnés qui s’apprêtent à subir le supplice de la pendaison ; les visites suprêmes de leurs parents qui viennent avec la résolution de leur rendre plus légers ces derniers moments, mais qui finissent par fondre en larmes ; puis, l’horreur et la beauté sereine, en même temps, de leurs cadavres qui « saluent le soleil levant »
Andreïev, « Récits complets. Tome I. Le Gouffre et Autres Récits »
Il s’agit du « Gouffre » (« Bezdna »1) et autres nouvelles de Léonid Andreïev2, auteur russe. À la mort de son père, qui exerçait la profession d’arpenteur-géomètre, Andreïev était encore au collège. Sa mère, issue d’une famille polonaise désargentée, se trouva sans ressources. Le jeune homme connut la misère noire. Un jour, le cœur gros, il présenta à un quotidien un récit ayant pour sujet un étudiant toujours affamé — sa propre vie ! On lui dit de revenir quelques semaines plus tard pour savoir s’il était accepté. Il y retourna, comprimant son angoisse dans l’attente de la décision. Elle lui vint sous la forme d’un immense éclat de rire du directeur, qui déclara que sa prose ne valait rien. À quelque temps de là, dans une heure de désespoir, Andreïev se tirait un coup de révolver dans le cœur. On le sauva. Mais celui qui, comme lui, a été si proche d’une mort volontaire reste en proie à une obsession permanente. En 1897, son diplôme d’avocat en poche, Andreïev obtint une place de chroniqueur judiciaire dans un grand journal et parvint enfin à publier ses nouvelles et ses feuilletons si fougueux, si spontanés, quelquefois si bizarres, qui l’imposèrent à l’attention du public russe comme l’un des brillants représentants du tournant du siècle. Il y prend place après Tolstoï à qui il dédie d’ailleurs l’« Histoire des sept pendus ». Je me dois de dire quelques mots sur cette « Histoire », sans doute la plus réussie d’Andreïev. Elle n’est rien d’autre, en substance, que ce qu’annonce le titre : les portraits psychologiques de sept jeunes condamnés qui s’apprêtent à subir le supplice de la pendaison ; les visites suprêmes de leurs parents qui viennent avec la résolution de leur rendre plus légers ces derniers moments, mais qui finissent par fondre en larmes ; puis, l’horreur et la beauté sereine, en même temps, de leurs cadavres qui « saluent le soleil levant »
« Le Voyage de Lapérouse (1785-1788). Tome II. [Journal de Lapérouse] »
Il s’agit de la grande expédition confiée à La Pérouse1. En 1783, Louis XVI voulut voir la France prendre toute sa place dans l’achèvement de la reconnaissance du globe, jaloux des succès acquis sur ce terrain par sa perpétuelle rivale — l’Angleterre. Il choisit pour ce but une âme expérimentée qui, endurcie par le genre de vie difficile des marins, la rendrait capable de mener avec succès une expédition rassemblant en un seul les trois voyages de Cook. Cette âme, c’était Jean-François de La Pérouse2. Les instructions pour ce voyage, que La Pérouse était autorisé à modifier s’il le jugeait convenable, furent dictées par Louis XVI lui-même et mises au propre par Charles-Pierre Claret, comte de Fleurieu, futur ministre de la Marine et des Colonies. Elles sont regardées comme un modèle de ce genre. Je ne peux m’empêcher d’en citer quelques lignes qui ne caractérisent pas moins le plan du roi que la largeur de ses vues sur l’action que la France est appelée à exercer à l’étranger : « Le sieur de La Pérouse », dit le « Mémoire du roi », « dans toutes les occasions en usera avec beaucoup de douceur et d’humanité envers les différents peuples qu’il visitera dans le cours de son voyage. Il s’occupera avec zèle et intérêt de tous les moyens qui peuvent améliorer leur condition, en procurant à leur pays les… arbres utiles d’Europe, en leur enseignant la manière de les semer et de les cultiver… Si des circonstances impérieuses, qu’il est de la prudence de prévoir… obligeaient jamais le sieur de La Pérouse à faire usage de la supériorité de ses armes sur celles des peuples sauvages… il n’userait de sa force qu’avec la plus grande modération… Sa Majesté regarderait comme un des succès les plus heureux de l’expédition qu’elle pût être terminée sans qu’il en eût coûté la vie à un seul homme ». On prépara la Boussole et l’Astrolabe ; les deux navires bientôt, tendant leurs cordages, déployèrent leur voilure au milieu des cris et des adieux mêlés aux chants joyeux des matelots. On plaça à bord une gravure représentant la mort de Cook. Et la vue de cette image avivait l’ardeur de ces hardis marins, qui disaient souvent : « Voici la mort que doivent envier les gens de notre métier ! » Pauvres hommes, ils ne croyaient pas si bien dire.
- Le roi avait lu son rapport sur la campagne de la baie d’Hudson avec intérêt et dans la copie originale : « on pénètre mieux la pensée d’un auteur sur son manuscrit que sur une transcription » (le capitaine de Brossard, « Rendez-vous avec Lapérouse à Vanikoro »).