Hugo, « Bug-Jargal • Le Dernier Jour d’un condamné • Claude Gueux »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Der­nier Jour d’un condamné» et autres œuvres de (XIXe siècle). Il faut re­con­naître que Hugo est non seule­ment le pre­mier en rang des de fran­çaise, de­puis que cette langue a été fixée; mais le seul qui ait un vrai­ment à ce titre d’écrivain dans sa pleine ac­cep­tion. Toutes les ca­té­go­ries de l’ lit­té­raire se trouvent en lui dé­jouées. La qui vou­drait dé­mê­ler cette ti­ta­nique, stu­pé­fiante, te­nant quelque chose de la di­vi­nité, est en pré­sence du pro­blème le plus in­so­luble. Fut-il poète, ro­man­cier ou pen­seur? Fut-il spi­ri­tua­liste ou réa­liste? Il fut tout cela et plus en­core. Nou­veau Qui­chotte, cet est allé por­ter ses pas sur tous les che­mins de l’esprit, mon­ter sur toutes les bar­ri­cades qu’il ren­con­trait, sou­tien des faibles et pour­fen­deur des ty­rans, son­neur de clai­rons et amant de la vio­lette; si bien qu’aucune des fa­milles qui se par­tagent l’espèce hu­maine au et au mo­ral ne peut se l’attribuer en­tiè­re­ment. Tan­tôt égal à la , com­paré à la mon­tagne, rap­pro­ché du , as­si­milé à l’ouragan, tan­tôt phi­lo­sophe, re­dres­seur des abus du siècle, pro­fes­seur d’histoire et guide , tan­tôt chargé d’apitoyer le sur la femme, de le mettre à ge­noux de­vant le vieillard pour le vé­né­rer et de­vant l’enfant pour le conso­ler, il fut je ne sais quel suc­cé­dané de la . Avec sa , c’est un monde cy­clo­péen d’idées et d’impressions qui est parti, un conti­nent de gra­nit qui s’est dé­ta­ché et a roulé avec fra­cas au fond des abîmes. «Qui pour­rait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo”?», dit Édouard Dru­mont 1. «Comme l’océan, comme la mon­tagne, comme la fo­rêt, ce éveille l’idée de l’. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues in­ces­sam­ment re­nou­ve­lées; ce qu’on aime dans la fo­rêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces mil­liers d’ et ces mil­liers de feuilles qui confondent leur ver­dure et leur bruit.»

  1. «Vic­tor Hugo de­vant l’opinion», p. 104. Icône Haut

Sulṭân Wéled, « La Parole secrète : l’enseignement du maître soufi Roûmî »

éd. Le Rocher, coll. Gnose, Monaco-Paris

éd. Le Ro­cher, coll. , Mo­naco-Pa­ris

Il s’agit de l’«Ib­tidâ-nâ­meh» 1La se­crète», ou lit­té­ra­le­ment «Le Livre du com­men­ce­ment») de Sulṭân Wé­led 2, fils aîné de Djé­lâl-ed-dîn Roûmî et vé­ri­table fon­da­teur de l’ordre des « tour­neurs» (XIII-XIVe siècle apr. J.-C.). On ra­conte 3 que quand Sulṭân Wé­led se ren­dait avec son père à une réunion, la plu­part des té­moins s’imaginaient que les deux étaient . D’ailleurs, au mo­ment de son , Djé­lâl-ed-dîn n’avait que dix-huit ans; et conti­nuel­le­ment Sulṭân Wé­led, dans toutes les séances où il as­sis­tait, s’asseyait à côté de son père. Il était son plus proche et son plus cher confi­dent et il pensa un mo­ment à l’égaler ou même à le sur­pas­ser, mais il fi­nit par se rendre à l’évidence que la , le sa­voir, le ta­lent ne pou­vaient être confé­rés par hé­ré­dité. Voici dans quelles cir­cons­tances il en vint à cette conclu­sion. On ra­conte 4 qu’après avoir ter­miné ses études en , il ar­riva dans la ville d’Alep; il sa­tis­fit tous les dans toutes les ques­tions qu’ils lui po­sèrent, sans que per­sonne pût trou­ver à re­dire dans ses ré­ponses. Re­venu à Ko­nya, en Mi­neure, les gens de mé­rite de la ville se réunirent dans le col­lège de son père. Ce­lui-ci de­manda à son fils, en guise de pré­sent rap­porté du voyage, de trai­ter quelques ques­tions sub­tiles, et Sulṭân Wé­led, ayant pré­paré quelques pen­sées dé­li­cates, les ré­cita d’un bout à l’autre, s’imaginant qu’au plai­sir qu’il au­rait à les en­tendre, son père en res­te­rait bouche bée; car Sulṭân Wé­led se croyait sans égal dans ces su­jets. Mais im­mé­dia­te­ment, son père re­prit exac­te­ment tout ce que Sulṭân Wé­led avait dit, et l’expliqua de telle ma­nière que tous en furent éba­his. Ci­tant ces pen­sées par cœur, il y ajouta tant de preuves et de res­tric­tions nou­velles, qu’on ne pour­rait les énu­mé­rer; il y mêla des dis­cours éso­té­riques et poussa des cris. Sulṭân Wé­led dé­chira ses et tomba à ses pieds. Tous les té­moins, stu­pé­faits, ap­plau­dirent et res­tèrent éton­nés de cette su­pé­rieure de Djé­lâl-ed-dîn. À comp­ter de ce jour et pen­dant soixante-dix ans, Sulṭân Wé­led pé­ren­nisa l’ de son père; il rem­plit le ter­ri­toire de l’ de ses dis­ciples et vul­ga­risa ses pa­roles dans des œuvres plates, hon­nêtes, simples, à la por­tée de tout le .

  1. En «ابتدانامه». Par­fois trans­crit «Ib­tida-name», «Ibtidā’-nāma» ou «Eb­tedā-nāma». Éga­le­ment connu sous le titre de «Va­lad-nâ­meh» («ولدنامه») et de «Math­nawî-e-Va­ladî» («مثنوی ولدی»). Icône Haut
  2. En per­san سلطان ولد. Par­fois trans­crit Sul­tan Ve­led, Solṭān Wa­lad ou Sul­tân Va­lad. Icône Haut
  1. Aflâkî, «Les Saints des der­viches tour­neurs. Tome I», p. 20. Icône Haut
  2. id. «Tome II», p. 64. Icône Haut

Sulṭân Wéled, « Maître et Disciple, “Kitâb al-Ma’ârif” »

éd. Sindbad, coll. La Bibliothèque persane, Paris

éd. Sind­bad, coll. La Bi­blio­thèque per­sane, Pa­ris

Il s’agit du «Ma’ârif» 1Maître et Dis­ciple», ou lit­té­ra­le­ment «Les Connais­sances ») de Sulṭân Wé­led 2, fils aîné de Djé­lâl-ed-dîn Roûmî et vé­ri­table fon­da­teur de l’ordre des « tour­neurs» (XIII-XIVe siècle apr. J.-C.). On ra­conte 3 que quand Sulṭân Wé­led se ren­dait avec son père à une réunion, la plu­part des té­moins s’imaginaient que les deux étaient . D’ailleurs, au mo­ment de son , Djé­lâl-ed-dîn n’avait que dix-huit ans; et conti­nuel­le­ment Sulṭân Wé­led, dans toutes les séances où il as­sis­tait, s’asseyait à côté de son père. Il était son plus proche et son plus cher confi­dent et il pensa un mo­ment à l’égaler ou même à le sur­pas­ser, mais il fi­nit par se rendre à l’évidence que la , le sa­voir, le ta­lent ne pou­vaient être confé­rés par hé­ré­dité. Voici dans quelles cir­cons­tances il en vint à cette conclu­sion. On ra­conte 4 qu’après avoir ter­miné ses études en , il ar­riva dans la ville d’Alep; il sa­tis­fit tous les dans toutes les ques­tions qu’ils lui po­sèrent, sans que per­sonne pût trou­ver à re­dire dans ses ré­ponses. Re­venu à Ko­nya, en Mi­neure, les gens de mé­rite de la ville se réunirent dans le col­lège de son père. Ce­lui-ci de­manda à son fils, en guise de pré­sent rap­porté du voyage, de trai­ter quelques ques­tions sub­tiles, et Sulṭân Wé­led, ayant pré­paré quelques pen­sées dé­li­cates, les ré­cita d’un bout à l’autre, s’imaginant qu’au plai­sir qu’il au­rait à les en­tendre, son père en res­te­rait bouche bée; car Sulṭân Wé­led se croyait sans égal dans ces su­jets. Mais im­mé­dia­te­ment, son père re­prit exac­te­ment tout ce que Sulṭân Wé­led avait dit, et l’expliqua de telle ma­nière que tous en furent éba­his. Ci­tant ces pen­sées par cœur, il y ajouta tant de preuves et de res­tric­tions nou­velles, qu’on ne pour­rait les énu­mé­rer; il y mêla des dis­cours éso­té­riques et poussa des cris. Sulṭân Wé­led dé­chira ses et tomba à ses pieds. Tous les té­moins, stu­pé­faits, ap­plau­dirent et res­tèrent éton­nés de cette su­pé­rieure de Djé­lâl-ed-dîn. À comp­ter de ce jour et pen­dant soixante-dix ans, Sulṭân Wé­led pé­ren­nisa l’ de son père; il rem­plit le ter­ri­toire de l’ de ses dis­ciples et vul­ga­risa ses pa­roles dans des œuvres plates, hon­nêtes, simples, à la por­tée de tout le .

  1. En «معارف». Par­fois trans­crit «Ma‘āref». Icône Haut
  2. En per­san سلطان ولد. Par­fois trans­crit Sul­tan Ve­led, Solṭān Wa­lad ou Sul­tân Va­lad. Icône Haut
  1. Aflâkî, «Les Saints des der­viches tour­neurs. Tome I», p. 20. Icône Haut
  2. id. «Tome II», p. 64. Icône Haut

Hésiode, « La Théogonie • Les Travaux et les Jours • Le Catalogue des femmes » • « La Dispute d’Homère et d’Hésiode »

éd. Librairie générale française, coll. Classiques de poche, Paris

éd. Li­brai­rie gé­né­rale fran­çaise, coll. Clas­siques de poche, Pa­ris

Il s’agit de la «Théo­go­nie» («Theo­go­nia» 1), des «Tra­vaux et des Jours» («Erga kai Hê­me­rai» 2) et du «Ca­ta­logue des » («Ka­ta­lo­gos gy­nai­kôn» 3), sorte de ma­nuels en vers où Hé­siode 4 a jeté un peu confu­sé­ment , , , construc­tion de , de char­rues, ca­len­drier des la­bours, des se­mailles, des mois­sons, al­ma­nach des qui in­ter­rompent chaque an­née le tra­vail du pay­san; car à une époque où les connais­sances hu­maines n’étaient pas en­core sé­pa­rées et dis­tinctes, chaque chef de avait be­soin de tout cela (VIIIe siècle av. J.-C.). Hé­siode a été mis en pa­ral­lèle avec Ho­mère par les Grecs eux-mêmes, et nous pos­sé­dons une in­ti­tu­lée «La Dis­pute d’ et d’Hésiode» («Agôn Ho­mê­rou kai Hê­sio­dou» 5). En fait, bien que l’un et l’autre puissent être és comme les de la my­tho­lo­gie, on ne sau­rait ima­gi­ner deux plus op­po­sés. La ho­mé­rique, par ses et par son prin­ci­pal dé­ve­lop­pe­ment, ap­par­tient à la d’; elle est d’emblée l’expression la plus brillante de l’. Un lec­teur sous le charme du d’Homère, de ses épi­sodes si re­mar­quables d’essor et de dé­ploie­ment, ne re­trou­vera chez Hé­siode qu’une mé­diocre par­tie de toutes ces beau­tés. Simple ha­bi­tant des champs, prêtre d’un des muses sur le mont Hé­li­con, Hé­siode est loin d’avoir dans l’esprit un mo­dèle com­pa­rable à ce­lui du hé­ros ho­mé­rique. Il dé­teste «la mau­vaise» 6 chan­tée par les aèdes; il la consi­dère comme un fléau que les épargnent à leurs plus fi­dèles su­jets. Son ob­jet pré­féré, à lui, d’, n’est pas la gloire du com­bat, chose étran­gère à sa , mais la du tra­vail, ré­glée au des jours et des sa­cri­fices re­li­gieux. C’est là sa le­çon constante, sa per­pé­tuelle ren­gaine. «Hé­siode était plus agri­cul­teur que poète. Il songe tou­jours à ins­truire, ra­re­ment à plaire; ja­mais une di­gres­sion agréable ne rompt chez lui la conti­nuité et l’ennui des pré­ceptes», dit l’abbé Jacques De­lille 7. Son poème des «Tra­vaux» nous per­met de nous le re­pré­sen­ter as­sez exac­te­ment. Nous le voyons sur les pentes de l’Hélicon, vêtu d’«un man­teau moel­leux ainsi qu’une longue tu­nique», re­tour­ner la et en­se­men­cer. «Une paire de bons bœufs de neuf ans», dont il touche de l’aiguillon le dos, traîne len­te­ment la char­rue. C’est un pay­san qui parle aux pay­sans. Le tra­vail de la terre est tout pour lui : il est la condi­tion de l’indépendance et du bien-être; il est en même le de­voir en­vers les dieux, qui n’ont pas im­posé aux hommes de loi plus vive et plus im­pé­rieuse. Par­tout il re­com­mande l’effort, il blâme par­tout l’oisiveté.

  1. En grec «Θεογονία». Icône Haut
  2. En grec «Ἔργα καὶ Ἡμέραι». Icône Haut
  3. En grec «Κατάλογος γυναικῶν». Icône Haut
  4. En grec Ἡσίοδος. Au­tre­fois trans­crit Éziode. Icône Haut
  1. En grec «Ἀγὼν Ὁμήρου καὶ Ἡσιόδου». Icône Haut
  2. «Les Tra­vaux et les Jours», v. 161. Icône Haut
  3. «Dis­cours pré­li­mi­naire aux “Géor­giques” de Vir­gile». Icône Haut

Roûmî, « Rubâi’yât »

éd. A. Michel, coll. Spiritualités vivantes-Soufisme, Paris

éd. A. Mi­chel, coll. Spi­ri­tua­li­tés vi­vantes-, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle des «Qua­trains» («Ru­bayat» 1) de  2, poète d’expression per­sane, qui n’est pas seule­ment l’inspirateur d’une confré­rie, celle des « tour­neurs», mais le di­rec­teur spi­ri­tuel de tout le XIIIe siècle. «Un si grand poète, ai­mable, har­mo­nieux, étin­ce­lant, exalté; un es­prit d’où émanent des par­fums, des , des mu­siques, un peu d’extravagance, et qui, rien que de la ma­nière dont sa strophe prend le dé­part et s’élève au , a déjà trans­porté son lec­teur», dit M. Mau­rice Bar­rès 3. Ré­fu­gié à Ko­nya 4 en Ana­to­lie (Roûm), Djé­lâl-ed-dîn trouva dans cette ville ha­bi­tée de Grecs, de Turcs, d’Arméniens, de Juifs et de Francs un adonné à la , à la , aux danses, et il em­ploya cette poé­sie, cette mu­sique, ces danses pour lui faire connaître . Son ac­tion im­mense en jeta, pour ainsi dire, des ra­cines si pro­fondes dans toutes les âmes que, même jusqu’aujourd’hui, les fruits et les de ses en­sei­gne­ments n’ont rien perdu de leur fraî­cheur ni de leur par­fum; il se sur­vit dans ses dis­ciples et ses suc­ces­seurs qui, de­puis plus de sept siècles, ré­pètent ses plus beaux dé­lires au­tour de son tom­beau en l’appelant «notre Maître» (Maw­lânâ 5). La beauté et l’esprit to­lé­rant de ses œuvres ont sur­pris les oc­ci­den­taux, et tourné la tête aux plus sobres parmi eux. «Tous les cœurs sur les­quels souffle ma brise s’épanouissent comme un jar­din plein de lu­mière», dit-il avec

  1. En «رباعیات». Par­fois trans­crit «Ru­baiat», «Robāïates», «Roubâ’yât», «Ro­baiyat», «Roba’yat», «Rou­bayyat», «Robái­j­ját», «Rou­baïyat» ou «Rubâi’yât». Icône Haut
  2. En per­san جلال‌الدین رومی. Par­fois trans­crit Jelālu-’d-Dīn er-Rūmī, Jel­la­lud­din Rumi, Je­la­lud­din Rumi, Ja­lal-ud-Din Rumi, Jal­la­lud­din Rumi, Dja­lâl-ud-Dîn Rûmî, Dže­la­lud­din Rumi, Dscha­lal ad-din Rumi, Ca­la­laddīn Rūmī, Ja­lâl ad dîn Roûmî, Ya­lal ad-din Rumí, Ga­lal al-din Rumi, Dja­lâl-od-dîn Rûmî, Ja­lâ­lod­dîn Rûmî, Djé­la­lid­din-Roumi, Ja­lel Id­dine Roumi, Dsche­lâl-ed-dîn Rumi, Ce­la­le­din Rumi, Ce­la­led­din-i Rumi, Je­la­led­din Rumi, Dje­la­let­tine Roumî, Djé­lal­le­din-i-Roumi ou Djel­lal-ed-Dine Roumi. Icône Haut
  3. «Une En­quête aux pays du . Tome II», p. 74. Icône Haut
  1. On ren­contre aussi les gra­phies Co­gni, Cogne, Co­nia, Ko­nia et Ko­nié. C’est l’ancienne Ico­nium. Icône Haut
  2. En per­san مولانا. Par­fois trans­crit Mau­lana, Mow­lânâ, Mev­lana ou Mew­lânâ. Icône Haut

Roûmî, « Lettres »

éd. J. Renard, Paris

éd. J. Re­nard, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle des «Lettres» («Mak­tû­bât» 1) de  2, poète d’expression per­sane, qui n’est pas seule­ment l’inspirateur d’une confré­rie, celle des «», mais le di­rec­teur spi­ri­tuel de tout le XIIIe siècle. «Un si grand poète, ai­mable, har­mo­nieux, étin­ce­lant, exalté; un es­prit d’où émanent des par­fums, des , des mu­siques, un peu d’extravagance, et qui, rien que de la ma­nière dont sa strophe prend le dé­part et s’élève au , a déjà trans­porté son lec­teur», dit M. Mau­rice Bar­rès 3. Ré­fu­gié à Ko­nya 4 en Ana­to­lie (Roûm), Djé­lâl-ed-dîn trouva dans cette ville ha­bi­tée de Grecs, de Turcs, d’Arméniens, de Juifs et de Francs un adonné à la , à la , aux danses, et il em­ploya cette poé­sie, cette mu­sique, ces danses pour lui faire connaître . Son ac­tion im­mense en jeta, pour ainsi dire, des ra­cines si pro­fondes dans toutes les âmes que, même jusqu’aujourd’hui, les fruits et les de ses en­sei­gne­ments n’ont rien perdu de leur fraî­cheur ni de leur par­fum; il se sur­vit dans ses dis­ciples et ses suc­ces­seurs qui, de­puis plus de sept siècles, ré­pètent ses plus beaux dé­lires au­tour de son tom­beau en l’appelant «notre Maître» (Maw­lânâ 5). La beauté et l’esprit to­lé­rant de ses œuvres ont sur­pris les oc­ci­den­taux, et tourné la tête aux plus sobres parmi eux. «Tous les cœurs sur les­quels souffle ma brise s’épanouissent comme un jar­din plein de lu­mière», dit-il avec

  1. En «مکتوبات». Icône Haut
  2. En per­san جلال‌الدین رومی. Par­fois trans­crit Jelālu-’d-Dīn er-Rūmī, Jel­la­lud­din Rumi, Je­la­lud­din Rumi, Ja­lal-ud-Din Rumi, Jal­la­lud­din Rumi, Dja­lâl-ud-Dîn Rûmî, Dže­la­lud­din Rumi, Dscha­lal ad-din Rumi, Ca­la­laddīn Rūmī, Ja­lâl ad dîn Roûmî, Ya­lal ad-din Rumí, Ga­lal al-din Rumi, Dja­lâl-od-dîn Rûmî, Ja­lâ­lod­dîn Rûmî, Djé­la­lid­din-Roumi, Ja­lel Id­dine Roumi, Dsche­lâl-ed-dîn Rumi, Ce­la­le­din Rumi, Ce­la­led­din-i Rumi, Je­la­led­din Rumi, Dje­la­let­tine Roumî, Djé­lal­le­din-i-Roumi ou Djel­lal-ed-Dine Roumi. Icône Haut
  3. «Une En­quête aux pays du . Tome II», p. 74. Icône Haut
  1. On ren­contre aussi les gra­phies Co­gni, Cogne, Co­nia, Ko­nia et Ko­nié. C’est l’ancienne Ico­nium. Icône Haut
  2. En per­san مولانا. Par­fois trans­crit Mau­lana, Mow­lânâ, Mev­lana ou Mew­lânâ. Icône Haut

Kavafis, « L’art ne ment-il pas toujours ? »

éd. Fata Morgana, Saint-Clément-de-Rivière

éd. Fata Mor­gana, Saint-Clé­ment-de-Ri­vière

Il s’agit des notes in­édites de  1, poète d’expression grecque (XIXe-XXe siècle). «La ex­té­rieure de Constan­tin Ka­va­fis tient en quelques lignes; ses vers nous ren­seignent da­van­tage sur ce que fut cette bor­née en ap­pa­rence aux rou­tines des bu­reaux et des ca­fés, de la rue et de la ta­verne louche, li­mi­tée dans l’ au tracé, mille fois re­par­couru, d’une même ville», dit Mme Mar­gue­rite Your­ce­nar. En ef­fet, la de Ka­va­fis se dé­ve­loppe dans le vase clos d’une même ville : Alexan­drie. La pre­mière im­pres­sion qui s’en dé­gage est celle d’une exis­tence tel­le­ment en­fon­cée dans son ma­rasme qu’aucune dé­li­vrance ne pa­raît pos­sible. C’est la poé­sie d’un vieillard et la poé­sie éga­le­ment d’un être hu­main mar­qué d’une am­bi­guïté fon­da­men­tale dans sa , qui l’empêche de s’accepter en­tiè­re­ment, tel que la créa­tion l’a fait. Cet lu­cide ne se fait point d’illusions. Il sait qu’il lui est in­ter­dit de joindre en lui-même une pro­fonde et conqué­rante. Au pre­mier abord, au­cune consi­dé­ra­tion, au­cune es­pé­rance ne viennent at­té­nuer cette vue désa­bu­sée de sa des­ti­née. Les fi­gures his­to­riques qui ont ma­ni­fes­te­ment sa pré­di­lec­tion sont des ado­les­cents du hel­lé­nis­tique et by­zan­tin, mi-grecs mi-asiates, des êtres char­mants, vé­naux, ef­fé­mi­nés, et qui res­semblent éton­nam­ment aux ado­les­cents dé­crits dans les poèmes ins­pi­rés de sa propre . Ce sont des êtres mus par un be­soin de beauté et de jouis­sance. Et comme ils ne peuvent pas sa­tis­faire ce be­soin, ils sombrent dans l’ et le mal­heur. «Tou­chants, dignes dans leur échec, par­fois même hé­roïques, ils souffrent de n’être pas des Olym­piens. Ils ne sont que jusqu’aux abords du . Mais comme ils y ar­rivent pleins d’humilité et conscients de leur fai­blesse, il leur sera beau­coup par­donné», dit M. Georges Spy­ri­daki

  1. En Κωνσταντίνος Καϐάφης. Par­fois trans­crit Ka­vaphes, Ka­va­phis, Ka­wa­fis, Ca­va­fis, Ca­vafy ou Ka­vafy. Icône Haut

Kavafis, « Œuvres poétiques »

éd. Imprimerie nationale, coll. La Salamandre, Paris

éd. Im­pri­me­rie na­tio­nale, coll. La Sa­la­mandre, Pa­ris

Il s’agit des œuvres poé­tiques de  1, poète d’expression grecque (XIXe-XXe siècle). «La ex­té­rieure de Constan­tin Ka­va­fis tient en quelques lignes; ses vers nous ren­seignent da­van­tage sur ce que fut cette bor­née en ap­pa­rence aux rou­tines des bu­reaux et des ca­fés, de la rue et de la ta­verne louche, li­mi­tée dans l’ au tracé, mille fois re­par­couru, d’une même ville», dit Mme Mar­gue­rite Your­ce­nar. En ef­fet, la de Ka­va­fis se dé­ve­loppe dans le vase clos d’une même ville : Alexan­drie. La pre­mière im­pres­sion qui s’en dé­gage est celle d’une exis­tence tel­le­ment en­fon­cée dans son ma­rasme qu’aucune dé­li­vrance ne pa­raît pos­sible. C’est la poé­sie d’un vieillard et la poé­sie éga­le­ment d’un être hu­main mar­qué d’une am­bi­guïté fon­da­men­tale dans sa , qui l’empêche de s’accepter en­tiè­re­ment, tel que la créa­tion l’a fait. Cet lu­cide ne se fait point d’illusions. Il sait qu’il lui est in­ter­dit de joindre en lui-même une pro­fonde et conqué­rante. Au pre­mier abord, au­cune consi­dé­ra­tion, au­cune es­pé­rance ne viennent at­té­nuer cette vue désa­bu­sée de sa des­ti­née. Les fi­gures his­to­riques qui ont ma­ni­fes­te­ment sa pré­di­lec­tion sont des ado­les­cents du hel­lé­nis­tique et by­zan­tin, mi-grecs mi-asiates, des êtres char­mants, vé­naux, ef­fé­mi­nés, et qui res­semblent éton­nam­ment aux ado­les­cents dé­crits dans les poèmes ins­pi­rés de sa propre . Ce sont des êtres mus par un be­soin de beauté et de jouis­sance. Et comme ils ne peuvent pas sa­tis­faire ce be­soin, ils sombrent dans l’ et le mal­heur. «Tou­chants, dignes dans leur échec, par­fois même hé­roïques, ils souffrent de n’être pas des Olym­piens. Ils ne sont que jusqu’aux abords du . Mais comme ils y ar­rivent pleins d’humilité et conscients de leur fai­blesse, il leur sera beau­coup par­donné», dit M. Georges Spy­ri­daki

  1. En Κωνσταντίνος Καϐάφης. Par­fois trans­crit Ka­vaphes, Ka­va­phis, Ka­wa­fis, Ca­va­fis, Ca­vafy ou Ka­vafy. Icône Haut

Roûmî, « Le Livre de Chams de Tabriz : cent poèmes »

éd. Gallimard, coll. Connaissance de l’Orient, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. Connais­sance de l’, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «Diwân-e-Shams» 1 de  2, poète d’expression per­sane, qui n’est pas seule­ment l’inspirateur d’une confré­rie, celle des « tour­neurs», mais le di­rec­teur spi­ri­tuel de tout le XIIIe siècle. «Un si grand poète, ai­mable, har­mo­nieux, étin­ce­lant, exalté; un es­prit d’où émanent des par­fums, des , des mu­siques, un peu d’extravagance, et qui, rien que de la ma­nière dont sa strophe prend le dé­part et s’élève au , a déjà trans­porté son lec­teur», dit M. Mau­rice Bar­rès 3. Ré­fu­gié à Ko­nya 4 en Ana­to­lie (Roûm), Djé­lâl-ed-dîn trouva dans cette ville ha­bi­tée de Grecs, de Turcs, d’Arméniens, de Juifs et de Francs un adonné à la , à la , aux danses, et il em­ploya cette poé­sie, cette mu­sique, ces danses pour lui faire connaître . Son ac­tion im­mense en Orient jeta, pour ainsi dire, des ra­cines si pro­fondes dans toutes les âmes que, même jusqu’aujourd’hui, les fruits et les de ses en­sei­gne­ments n’ont rien perdu de leur fraî­cheur ni de leur par­fum; il se sur­vit dans ses dis­ciples et ses suc­ces­seurs qui, de­puis plus de sept siècles, ré­pètent ses plus beaux dé­lires au­tour de son tom­beau en l’appelant «notre Maître» (Maw­lânâ 5). La beauté et l’esprit to­lé­rant de ses œuvres ont sur­pris les oc­ci­den­taux, et tourné la tête aux plus sobres parmi eux. «Tous les cœurs sur les­quels souffle ma brise s’épanouissent comme un jar­din plein de lu­mière», dit-il avec

  1. En «دیوان شمس». Par­fois trans­crit «Di­van-i Shams», «Dî­vân-ı Şems» ou «Di­vân-ê Chams». Éga­le­ment connu sous le titre de «Diwân ka­bir» («دیوان کبیر») et de «Kûl­liyât-e-Shams» («کلیات شمس»). Icône Haut
  2. En per­san جلال‌الدین رومی. Par­fois trans­crit Jelālu-’d-Dīn er-Rūmī, Jel­la­lud­din Rumi, Je­la­lud­din Rumi, Ja­lal-ud-Din Rumi, Jal­la­lud­din Rumi, Dja­lâl-ud-Dîn Rûmî, Dže­la­lud­din Rumi, Dscha­lal ad-din Rumi, Ca­la­laddīn Rūmī, Ja­lâl ad dîn Roûmî, Ya­lal ad-din Rumí, Ga­lal al-din Rumi, Dja­lâl-od-dîn Rûmî, Ja­lâ­lod­dîn Rûmî, Djé­la­lid­din-Roumi, Ja­lel Id­dine Roumi, Dsche­lâl-ed-dîn Rumi, Ce­la­le­din Rumi, Ce­la­led­din-i Rumi, Je­la­led­din Rumi, Dje­la­let­tine Roumî, Djé­lal­le­din-i-Roumi ou Djel­lal-ed-Dine Roumi. Icône Haut
  3. «Une En­quête aux pays du . Tome II», p. 74. Icône Haut
  1. On ren­contre aussi les gra­phies Co­gni, Cogne, Co­nia, Ko­nia et Ko­nié. C’est l’ancienne Ico­nium. Icône Haut
  2. En per­san مولانا. Par­fois trans­crit Mau­lana, Mow­lânâ, Mev­lana ou Mew­lânâ. Icône Haut

Roûmî, « Soleil du réel : poèmes de l’amour mystique »

éd. Imprimerie nationale, coll. La Salamandre, Paris

éd. Im­pri­me­rie na­tio­nale, coll. La Sa­la­mandre, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du «Diwân-e-Shams» 1 de  2, poète d’expression per­sane, qui n’est pas seule­ment l’inspirateur d’une confré­rie, celle des «», mais le di­rec­teur spi­ri­tuel de tout le XIIIe siècle. «Un si grand poète, ai­mable, har­mo­nieux, étin­ce­lant, exalté; un es­prit d’où émanent des par­fums, des , des mu­siques, un peu d’extravagance, et qui, rien que de la ma­nière dont sa strophe prend le dé­part et s’élève au , a déjà trans­porté son lec­teur», dit M. Mau­rice Bar­rès 3. Ré­fu­gié à Ko­nya 4 en Ana­to­lie (Roûm), Djé­lâl-ed-dîn trouva dans cette ville ha­bi­tée de Grecs, de Turcs, d’Arméniens, de Juifs et de Francs un adonné à la , à la , aux danses, et il em­ploya cette poé­sie, cette mu­sique, ces danses pour lui faire connaître . Son ac­tion im­mense en jeta, pour ainsi dire, des ra­cines si pro­fondes dans toutes les âmes que, même jusqu’aujourd’hui, les fruits et les de ses en­sei­gne­ments n’ont rien perdu de leur fraî­cheur ni de leur par­fum; il se sur­vit dans ses dis­ciples et ses suc­ces­seurs qui, de­puis plus de sept siècles, ré­pètent ses plus beaux dé­lires au­tour de son tom­beau en l’appelant «notre Maître» (Maw­lânâ 5). La beauté et l’esprit to­lé­rant de ses œuvres ont sur­pris les oc­ci­den­taux, et tourné la tête aux plus sobres parmi eux. «Tous les cœurs sur les­quels souffle ma brise s’épanouissent comme un jar­din plein de lu­mière», dit-il avec

  1. En «دیوان شمس». Par­fois trans­crit «Di­van-i Shams», «Dî­vân-ı Şems» ou «Di­vân-ê Chams». Éga­le­ment connu sous le titre de «Diwân ka­bir» («دیوان کبیر») et de «Kûl­liyât-e-Shams» («کلیات شمس»). Icône Haut
  2. En per­san جلال‌الدین رومی. Par­fois trans­crit Jelālu-’d-Dīn er-Rūmī, Jel­la­lud­din Rumi, Je­la­lud­din Rumi, Ja­lal-ud-Din Rumi, Jal­la­lud­din Rumi, Dja­lâl-ud-Dîn Rûmî, Dže­la­lud­din Rumi, Dscha­lal ad-din Rumi, Ca­la­laddīn Rūmī, Ja­lâl ad dîn Roûmî, Ya­lal ad-din Rumí, Ga­lal al-din Rumi, Dja­lâl-od-dîn Rûmî, Ja­lâ­lod­dîn Rûmî, Djé­la­lid­din-Roumi, Ja­lel Id­dine Roumi, Dsche­lâl-ed-dîn Rumi, Ce­la­le­din Rumi, Ce­la­led­din-i Rumi, Je­la­led­din Rumi, Dje­la­let­tine Roumî, Djé­lal­le­din-i-Roumi ou Djel­lal-ed-Dine Roumi. Icône Haut
  3. «Une En­quête aux pays du . Tome II», p. 74. Icône Haut
  1. On ren­contre aussi les gra­phies Co­gni, Cogne, Co­nia, Ko­nia et Ko­nié. C’est l’ancienne Ico­nium. Icône Haut
  2. En per­san مولانا. Par­fois trans­crit Mau­lana, Mow­lânâ, Mev­lana ou Mew­lânâ. Icône Haut

Roûmî, « Le Livre du dedans, “Fîhi-mâ-fîhi” »

éd. Actes Sud-Leméac, coll. Babel, Arles-Montréal

éd. Actes Sud-Le­méac, coll. Ba­bel, Arles-Mont­réal

Il s’agit du «Livre du de­dans» («Fîhi-mâ-fîhi» 1) de  2, poète d’expression per­sane, qui n’est pas seule­ment l’inspirateur d’une confré­rie, celle des «», mais le di­rec­teur spi­ri­tuel de tout le XIIIe siècle. «Un si grand poète, ai­mable, har­mo­nieux, étin­ce­lant, exalté; un es­prit d’où émanent des par­fums, des , des mu­siques, un peu d’extravagance, et qui, rien que de la ma­nière dont sa strophe prend le dé­part et s’élève au , a déjà trans­porté son lec­teur», dit M. Mau­rice Bar­rès 3. Ré­fu­gié à Ko­nya 4 en Ana­to­lie (Roûm), Djé­lâl-ed-dîn trouva dans cette ville ha­bi­tée de Grecs, de Turcs, d’Arméniens, de Juifs et de Francs un adonné à la , à la , aux danses, et il em­ploya cette poé­sie, cette mu­sique, ces danses pour lui faire connaître . Son ac­tion im­mense en jeta, pour ainsi dire, des ra­cines si pro­fondes dans toutes les âmes que, même jusqu’aujourd’hui, les fruits et les de ses en­sei­gne­ments n’ont rien perdu de leur fraî­cheur ni de leur par­fum; il se sur­vit dans ses dis­ciples et ses suc­ces­seurs qui, de­puis plus de sept siècles, ré­pètent ses plus beaux dé­lires au­tour de son tom­beau en l’appelant «notre Maître» (Maw­lânâ 5). La beauté et l’esprit to­lé­rant de ses œuvres ont sur­pris les oc­ci­den­taux, et tourné la tête aux plus sobres parmi eux. «Tous les cœurs sur les­quels souffle ma brise s’épanouissent comme un jar­din plein de lu­mière», dit-il avec

  1. En «فیه مافیه». Par­fois trans­crit «Fih-é mâ fih». Icône Haut
  2. En per­san جلال‌الدین رومی. Par­fois trans­crit Jelālu-’d-Dīn er-Rūmī, Jel­la­lud­din Rumi, Je­la­lud­din Rumi, Ja­lal-ud-Din Rumi, Jal­la­lud­din Rumi, Dja­lâl-ud-Dîn Rûmî, Dže­la­lud­din Rumi, Dscha­lal ad-din Rumi, Ca­la­laddīn Rūmī, Ja­lâl ad dîn Roûmî, Ya­lal ad-din Rumí, Ga­lal al-din Rumi, Dja­lâl-od-dîn Rûmî, Ja­lâ­lod­dîn Rûmî, Djé­la­lid­din-Roumi, Ja­lel Id­dine Roumi, Dsche­lâl-ed-dîn Rumi, Ce­la­le­din Rumi, Ce­la­led­din-i Rumi, Je­la­led­din Rumi, Dje­la­let­tine Roumî, Djé­lal­le­din-i-Roumi ou Djel­lal-ed-Dine Roumi. Icône Haut
  3. «Une En­quête aux pays du . Tome II», p. 74. Icône Haut
  1. On ren­contre aussi les gra­phies Co­gni, Cogne, Co­nia, Ko­nia et Ko­nié. C’est l’ancienne Ico­nium. Icône Haut
  2. En per­san مولانا. Par­fois trans­crit Mau­lana, Mow­lânâ, Mev­lana ou Mew­lânâ. Icône Haut

Aflâkî, « Les Saints des derviches tourneurs : récits. Tome II »

éd. E. Leroux, coll. Études d’hagiographie musulmane, Paris

éd. E. Le­roux, coll. Études d’hagiographie mu­sul­mane, Pa­ris

Il s’agit du «Ménâqib-el-‘ârifîn» 1Les des tour­neurs», ou lit­té­ra­le­ment «Les des ini­tiés» 2) de  3. C’est un ré­cit ha­gio­gra­phique, une sorte de lé­gende do­rée por­tant sur les «», c’est-à-dire sur l’inspirateur de cette confré­rie, Djé­lâl-ed-dîn Roûmî, sur son père, sur son ami Chems-ed-dîn Té­brîzi, sur cer­tains des , des , des hommes pieux de son en­tou­rage et sur ses suc­ces­seurs im­mé­diats. Aflâkî lui-même était rat­ta­ché aux «der­viches tour­neurs» et dis­ciple du pe­tit-fils de Roûmî, sur l’invitation du­quel il en­tre­prit cette ha­gio­gra­phie, qu’il com­mença d’écrire en l’an 1318 et qu’il acheva en l’an 1353 apr. J.-C. Le «Ménâqib-el-‘ârifîn» s’ouvre avec les mo­tifs qui ont obligé Roûmî à quit­ter Balkh et la , ainsi que le dé­sastre qui a at­teint cette contrée et les pertes qu’a su­bies la au sens large, quand les Mon­gols, «troupes de pa­reilles à des sau­te­relles ré­pan­dues sur la , dont il a été dit : “Je les ai créées de Ma puis­sance et de Ma » 4, dé­vas­tèrent cette ré­gion. Balkh, la pre­mière ville que les hordes de Gen­gis Khan trou­vèrent sur leur pas­sage, était, en même que la pa­trie de Roûmî, l’un des hauts lieux cultu­rels d’ : elle était pleine de , d’ouvrages ex­quis, et de tout ce qui pou­vait ser­vir d’ornement à une grande ville, parce qu’elle avait été le sé­jour de plu­sieurs gens illustres en toutes sortes d’, qui avaient contri­bué à sa beauté. Gen­gis Khan avait une grande haine pour cette ville, parce qu’elle avait of­fert re­fuge au Sul­tan du Khâ­rezm, son en­nemi. Il donna l’ordre de mettre à les jeunes, les vieux; de fendre le ventre des en­ceintes; de sa­cri­fier en en­tier les qui se trou­ve­raient dans cette ville; en­suite, de ra­ser en­tiè­re­ment celle-ci. On rap­porte qu’on mit le à douze mille mos­quées de quar­tier, et qu’au mi­lieu de cet in­cen­die, qua­torze mille textes com­plets du furent brû­lés; qu’on mit à mort près de cin­quante mille , étu­diants et «ha­fiz» («hommes ou femmes sa­chant de le Co­ran»), sans comp­ter le com­mun du . Roûmî était alors âgé de cinq ans. Son père par­tit avec toute sa par la route de Ko­nya vers l’Anatolie (Roûm), comme firent un grand nombre d’autres sa­vants qui quit­tèrent la Perse : «Au mi­lieu des contem­po­rains, il ne resta plus trace de plai­sir… L’ et les têtes furent em­por­tés par le vent; les [écoles] et les [col­lèges] de­vinrent des hô­tel­le­ries; la béné dis­pa­rut du , et les té­nèbres de la ty­ran­nie s’appesantirent sur l’univers, qui fut bou­le­versé»

  1. En «مناقب‌العارفین». Par­fois trans­crit «Ma­nâ­qeb ol-âre­fin», «Me­nâkıb-ül-âri­fîn», «Ma­nâ­qib ul-‘ârifîn», «Menāqibu’l ‘ārifīn», «Ma­nâ­qeb al-’ârefin» ou «Manāḳib al-‘ārifīn». Icône Haut
  2. Par­fois tra­duit « des mys­tiques» ou «Les Ver­tus des mys­tiques». Icône Haut
  1. En per­san شمس‌الدین احمد افلاکی. Par­fois trans­crit Şem­sed­dîn Ah­med Eflâkî, Shems-ud-din Ah­med Eflaki, Shemsu-’d-Dīn Ah­med Eflākī, Chams ud­din Ah­mad Aflaki, Šams-al-dīn Aḥ­mad Aflākī ou Shams al-Dīn Aḥ­mad Aflākī. Icône Haut
  2. «Tome I», p. 9. Icône Haut

Bestoujev, « Ammalat-beg : histoire caucasienne »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit d’«Am­ma­lat-beg» 1 d’ 2, nou­vel­liste au bouillant et ora­geux, créa­teur de la (XIXe siècle). Son père, qui pu­bliait la «Re­vue de Saint-Pé­ters­bourg» («Sankt-Pe­ter­bourg­ski jour­nal» 3), le fit en­trer tout jeune à l’école mi­li­taire. À cette époque se for­mait le cercle du mou­ve­ment ré­vo­lu­tion­naire les , et Bes­tou­jev en de­vint bien­tôt l’un des . L’ de la na­po­léo­nienne sur ce mou­ve­ment a été très bien ex­pli­ci­tée par Bes­tou­jev lui-même dans sa lettre au tsar Ni­co­las : «Na­po­léon en­va­hit la , et c’est alors que le russe sen­tit pour la pre­mière fois sa puis­sance; c’est alors que na­quit et s’éveilla dans tous les cœurs le sen­ti­ment de l’indépendance, d’abord et en­suite po­pu­laire. Voilà l’origine de la libre en Rus­sie!» 4 Les dé­cem­bristes étaient ceux qui, à la du tsar Alexandre, en dé­cembre 1825, crurent le mo­ment venu de pro­cla­mer la . Ils étaient trop en avance sur leur et sur leur mi­lieu pour être sui­vis; trop pour réus­sir. Le tsar Ni­co­las en vint à bout fa­ci­le­ment. Les uns furent pen­dus, les autres és. Bes­tou­jev fut dans ce der­nier cas. C’était un brillant ca­pi­taine de deuxième rang du ré­gi­ment de . Il avait vingt-sept ans et il ve­nait d’être condamné à vingt ans de tra­vaux for­cés au . Chez toute autre per­sonne dont les de avaient fait place à une mar­quée par les chaînes et la pri­son, on au­rait pu s’attendre à trou­ver un cer­tain déses­poir, ou pour le moins, un abat­te­ment. Ce fut le contraire chez Bes­tou­jev. Ses meilleures œuvres furent écrites dans la pé­riode très dure, mais ex­tra­or­di­nai­re­ment fé­conde qui sui­vit sa condam­na­tion.

  1. En russe «Аммалат-бек». Par­fois trans­crit «Am­ma­lat-bek». Icône Haut
  2. En russe Александр Бестужев. Par­fois trans­crit Bes­tou­jef, Bes­tou­chef, Bes­tu­schew, Bes­tuz­heff, Bes­tuz­hev ou Bes­tužev. Icône Haut
  1. En russe «Санкт-Петербургский журнал». Icône Haut
  2. Dans Ros­ti­slav Plet­nev, « sur la ; tra­duit par Mme Zé­naïde Trou­bets­koï» (éd. Presses de l’Université de Mont­réal, Mont­réal). Icône Haut