Il s’agit de « Discussion sur la “révolution violente” à partir de ma prison » (« Gokuchû yori “bôryoku kakumei” wo ronzu » 1) et autres traités de Kôtoku Shûsui 2, intellectuel, père de l’anarchisme japonais, condamné à mort en 1910 pour attentat sur la personne de l’Empereur et exécuté en 1911. Disciple et biographe de Nakae Chômin, Kôtoku s’appuya, d’abord, sur les principes de la Révolution française avant de mettre toute sa foi dans le communisme libertaire et l’anarchie. En 1903, opposé fermement à la guerre russo-japonaise, il quitta avec quelques collègues la rédaction du « Yorozu Chôhô » 3 (« Les Dix mille Nouvelles du matin » 4) et il fonda le cercle Heiminsha 5 (Société du peuple) avec, pour organe, l’hebdomadaire « Heimin Shimbun » 6 (« Journal du peuple »), dont le numéro inaugural parut la même année. De nombreux autres numéros furent interdits. Kôtoku rêvait de citoyens libres, exerçant des droits souverains. En ce début de siècle où il n’y avait ni suffrage universel, ni assemblée représentative, où un abîme séparait le peuple de la politique, il proposa « l’action directe » (« chokusetsu kôdô » 7) comme moyen pour obtenir des droits ou simplement du pain. La répression d’État était très sévère, la conscience sociale — peu développée, l’union entre travailleurs — inexistante. D’autre part, une minorité dirigeante, constituée de militaristes et d’impérialistes, « entravait la vie de la majorité du peuple, faisait fondre toute son épargne, emportait des vies humaines pour bâtir un grand Empire » 8. Non seulement ce discours de « l’action directe » fut déformé par les dirigeants, qui l’identifièrent avec un prétendu complot pour assassiner l’Empereur, mais il donna lieu, à partir de 1910, à des rafles policières, aboutissant à plus d’une centaine d’arrestations parmi les militants de gauche. Les autorités dépensaient pour la surveillance du seul Kôtoku cent yens par mois ; deux-trois policiers étaient postés en faction devant chez lui et le surveillaient jour et nuit. Elles avaient tendu un filet ; il ne leur restait qu’à abattre les oiseaux qui s’y étaient pris. Elles avaient creusé une trappe ; il ne leur restait qu’à achever le gibier qui y était tombé. C’est ce qui arriva au plus fameux procès de l’histoire du Japon — le procès dit « Kôtoku jiken » 9 (« affaire Kôtoku ») ou « taigyaku jiken » 10 (« affaire du crime de lèse-majesté » 11).
littérature asiatique
sujet
Kôtoku, « L’Impérialisme : le spectre du XXe siècle »
Il s’agit du traité « L’Impérialisme : le monstre du XXe siècle » (« Nijûseiki no kaibutsu : teikokushugi » 1) de Kôtoku Shûsui 2, intellectuel, père de l’anarchisme japonais, condamné à mort en 1910 pour attentat sur la personne de l’Empereur et exécuté en 1911. Disciple et biographe de Nakae Chômin, Kôtoku s’appuya, d’abord, sur les principes de la Révolution française avant de mettre toute sa foi dans le communisme libertaire et l’anarchie. En 1903, opposé fermement à la guerre russo-japonaise, il quitta avec quelques collègues la rédaction du « Yorozu Chôhô » 3 (« Les Dix mille Nouvelles du matin » 4) et il fonda le cercle Heiminsha 5 (Société du peuple) avec, pour organe, l’hebdomadaire « Heimin Shimbun » 6 (« Journal du peuple »), dont le numéro inaugural parut la même année. De nombreux autres numéros furent interdits. Kôtoku rêvait de citoyens libres, exerçant des droits souverains. En ce début de siècle où il n’y avait ni suffrage universel, ni assemblée représentative, où un abîme séparait le peuple de la politique, il proposa « l’action directe » (« chokusetsu kôdô » 7) comme moyen pour obtenir des droits ou simplement du pain. La répression d’État était très sévère, la conscience sociale — peu développée, l’union entre travailleurs — inexistante. D’autre part, une minorité dirigeante, constituée de militaristes et d’impérialistes, « entravait la vie de la majorité du peuple, faisait fondre toute son épargne, emportait des vies humaines pour bâtir un grand Empire » 8. Non seulement ce discours de « l’action directe » fut déformé par les dirigeants, qui l’identifièrent avec un prétendu complot pour assassiner l’Empereur, mais il donna lieu, à partir de 1910, à des rafles policières, aboutissant à plus d’une centaine d’arrestations parmi les militants de gauche. Les autorités dépensaient pour la surveillance du seul Kôtoku cent yens par mois ; deux-trois policiers étaient postés en faction devant chez lui et le surveillaient jour et nuit. Elles avaient tendu un filet ; il ne leur restait qu’à abattre les oiseaux qui s’y étaient pris. Elles avaient creusé une trappe ; il ne leur restait qu’à achever le gibier qui y était tombé. C’est ce qui arriva au plus fameux procès de l’histoire du Japon — le procès dit « Kôtoku jiken » 9 (« affaire Kôtoku ») ou « taigyaku jiken » 10 (« affaire du crime de lèse-majesté » 11).
- En japonais « 廿世紀之怪物:帝国主義 ». Parfois transcrit « Ni-jisseiki no kaibutsu » ou « Nijusseiki no kaibutsu ».
- En japonais 幸徳秋水.
- En japonais « 萬朝報 ».
- Parfois traduit « Le Journal du Matin » ou « Toutes les nouvelles du matin ».
- En japonais 平民社.
- En japonis « 平民新聞 ». Parfois transcrit « Heimin Shinbun ».
« Alexandre, le Macédonien iranisé : l’exemple du récit par Nezâmî (XIIe siècle) »

dans « Alexandre le Grand dans les littératures occidentales et proche-orientales » (éd. Université Paris X-Nanterre, coll. Littérales, Nanterre), p. 227-241
Il s’agit d’une traduction partielle du « Livre d’Alexandre le Grand » 1 (« Eskandar-nâmeh » 2) de Nezâmî de Gandjeh 3, le maître du roman en vers, l’un des plus grands poètes de langue persane (XIIe siècle apr. J.-C.). Nezâmî fut le premier qui remania dans un sens romanesque le vieux fonds des traditions persanes. Sans se soucier d’en préserver la pureté et la couleur, il les amalgama librement tantôt aux récits plus ou moins légendaires des compilateurs arabes, tantôt aux fictions des romanciers alexandrins. Par sa sophistication poétique, il dépassa les uns et les autres. Ses œuvres les plus importantes, au nombre de cinq, furent réunies, après sa mort, dans un recueil intitulé « Khamseh » 4 (« Les Cinq ») en arabe ou « Pandj Gandj » 5 (« Les Cinq Trésors ») en persan. Maintes fois copiées, elles étaient de celles que tout honnête homme devait connaître, au point d’en pouvoir réciter des passages entiers. Au sein de leur aire culturelle, à travers cette immensité qui s’étendait de la Perse jusqu’au cœur de l’Asie et qui débordait même sur l’Inde musulmane, elles occupaient une place équivalente à celle qu’eut « L’Énéide » en Europe occidentale. « Les mérites et perfections manifestes de Nezâmî — Allah lui soit miséricordieux ! — se passent de commentaires. Personne ne pourrait réunir autant d’élégances et de finesses qu’il en a réuni dans son recueil “Les Cinq Trésors” ; bien plus, cela échappe au pouvoir du genre humain », dira Djâmî 6 en choisissant de se faire peindre agenouillé devant son illustre prédécesseur.
- Parfois traduit « Histoire fabuleuse d’Alexandre le Grand » ou « Alexandréide ».
- En persan « اسکندرنامه ». Parfois transcrit « Secander-nameh », « Sekander Námah », « Sikander Nama », « Escander—namèh », « Eskander Nāmeh », « Iskander-namé », « Iskender-nâmè », « Iskandar Nāma » ou « Sekandar-nâmeh ».
- En persan نظامی گنجوی. Parfois transcrit Nadhami, Nidhami, Nizhâmî, Nizhamy, Nizamy, Nizami, Nishâmi, Nisamy, Nisami, Nezâmy ou Nezhami.
- En arabe « خمسة ». Parfois transcrit « Khamsè », « Khamsah », « Khamsa », « Hamsa », « Hamsah », « Hamse », « Chamseh » ou « Hamseh ».
- En persan « پنج گنج ». Parfois transcrit « Pendsch Kendj », « Pendch Kendj », « Pandsch Gandsch », « Pendj Guendj », « Penj Ghenj », « Pentch-Ghandj » ou « Panj Ganj ».
- « Le Béhâristân », p. 185-186.
Vâlmîki, « Le Rāmāyaṇa »
Il s’agit du « Râmâyaṇa » 1 de Vâlmîki 2. Le « Râmâyaṇa » ressemble à un de ces grands monuments où toute une nation se reconnaît et s’admire avec complaisance, et qui excitent la curiosité des autres peuples. Toute l’Inde se reconnaît et s’admire dans cette monumentale « Iliade » de vingt-quatre mille versets, dont l’Homère s’appelle Vâlmîki ; elle est vue, à bon droit, comme le chef-d’œuvre de la poésie indienne. On n’en sait pas plus sur l’Homère indien que sur l’Homère grec ; on ignore jusqu’au siècle où il a vécu (quelque part au Ier millénaire av. J.-C.). Dans le chapitre I.2, il est raconté que c’est Brahmâ lui-même, le créateur des mondes, qui a incité Vâlmîki à écrire cette épopée, en promettant au poète que « tant qu’il y aura sur terre des montagnes et des rivières, l’histoire du “Râmâyaṇa” circulera dans les mondes ». La promesse a été tenue. Les éloges dithyrambiques de Michelet, les pages enthousiastes de Laprade attestent l’émotion qui saisit aujourd’hui encore les esprits cultivés en présence de ce chef-d’œuvre : « L’année… où j’ai pu lire le grand poème sacré de l’Inde, le divin “Râmâyaṇa”… me restera chère et bénie… “La récitation d’un seul vers de ce poème suffit à laver de ses fautes même celui qui en commet chaque jour” 3… Notre péché permanent, la lie, le levain amer qu’apporte et laisse le temps, ce grand fleuve de poésie l’emporte et nous purifie. Quiconque a séché son cœur, qu’il l’abreuve au “Râmâyaṇa”… Quiconque a trop fait, trop voulu, qu’il boive à cette coupe profonde un long trait de vie, de jeunesse », dit Michelet 4. C’est que, dans tout le cours de cette épopée, on se trouve, à chaque pas, aux prises avec un être et une forme provisoires : homme, animal, plante, rien de définitif, rien d’immuable. De là ce respect et cette crainte religieuse de la nature, qui fournissent à la poésie de Vâlmîki des détails si touchants ; de là aussi ces méditations rêveuses, ces peintures de la vie ascétique, enfin ces dissertations philosophiques, qui tiennent non moins de place que les combats. Celle-ci par exemple : « La vieillesse ruine l’homme : que peut-il faire pour s’y opposer ? Les hommes se réjouissent quand le soleil se lève, ils se réjouissent quand le jour s’éteint… Ils sont heureux de voir commencer une saison nouvelle, comme si c’était un renouveau : mais le retour des saisons ne fait qu’épuiser la vigueur des créatures » 5. Quelle grandeur dans ces versets pleins de mélancolie !
« Divers Extraits du “Chu King” : maximes des anciens rois »

dans « Description géographique, historique, chronologique, politique de l’Empire de la Chine. Tome II » (XVIIIe siècle), p. 353-369
Il s’agit du « Shu Jing » 1 (« Canon des documents »), également connu sous le titre de « Shang Shu » 2 (« Documents des générations antérieures »). Nous ne connaissons la haute Antiquité des Chinois (XIe-VIIe siècle av. J.-C.) que par le « Shu Jing » ; c’est la première et la plus ancienne de leurs œuvres littéraires. Aussi, leurs Empereurs et leurs savants l’ont-ils appelée « La Source de la doctrine », « La Mer profonde de justice et de vérité », « Le Livre des Empereurs », « L’Art de régner », « Le Cri de l’Antiquité », « La Règle de tous les siècles », etc. Malgré ces titres élogieux et une infinité d’autres qui lui ont été donnés, nous ne devons pas y chercher une composition faite d’après les grands principes de l’art et de la méthode. « C’est [se tromper] et transporter ses idées dans le “Shu Jing” d’aujourd’hui que d’y vouloir trouver un plan suivi et analysé », explique le père Pierre-Martial Cibot 3. « Un chapitre ne tient point à un autre, et tous ensemble ne présentent qu’une suite d’extraits plus décousus encore et plus détachés les uns [que les autres]. Les faits que raconte le “Shu Jing”, la doctrine, la morale, la politique et la belle philosophie qu’il enseigne, en font tout le prix. » Quelle a pu être l’origine de ce monument décousu et détaché, il est vrai, mais irrécusable des traditions, des croyances et de la sagesse primitive de la Chine ancienne ? On raconte qu’autrefois, il y avait sans cesse à la Cour de l’Empereur, et presque à ses côtés, deux personnages distingués par leur mérite, par leurs bonnes mœurs et par leur gravité, et dont l’emploi consistait à être attentifs à la vie privée et aux actes publics du souverain, à ses déclarations de guerre, à ses ordonnances, à ses édits, à ses sentences, à ses discours. Ces deux témoins devaient mettre tout par écrit, l’un ne recueillant que les paroles, l’autre ne s’attachant qu’aux actions. Et comme ces paroles et ces actions n’étaient pas toutes de nature à devoir être transmises à la postérité, on en fit plus tard une anthologie. C’est là ce qu’on appelle le « Shu Jing ». « Les discours et faits rapportés fournissent comme des études de cas, des exemples connus par tous — ceux dont fera usage un Mencius par exemple pour distinguer la vraie piété filiale de ses contrefaçons, ou inculquer à ses disciples l’esprit qui doit guider l’observance rituelle. Jusqu’à un certain point, la pensée chinoise antique est une herméneutique du matériau [rassemblé] dans le “Shu Jing” », explique M. Benoît Vermander 4.
Ibn al-Moqaffa, « Le Livre de “Kalila et Dimna” »
Il s’agit du « Kalila et Dimna » (« Kalîla wa Dimna » 1), ensemble de contes qui font l’admiration de l’Orient, et dont les animaux sont les principaux acteurs. Tous les éléments assurent à l’Inde l’honneur d’avoir donné naissance à ces contes : l’existence d’un recueil plus ancien, le « Pañcatantra », ne laisse aucun doute sur l’origine indienne ; et Firdousi confirme cette même origine dans son « Livre des rois », où il dit : « Il y a dans le trésor du radja un livre que les hommes de bien appellent “Pañcatantra”, et quand les hommes sont engourdis par l’ignorance, le “Pañcatantra” est comme l’herbe de leur résurrection… car il est le guide vers la [sagesse] » 2. Ce fut au VIe siècle apr. J.-C. que Noûchirévân le Juste 3, roi de Perse, engagea un médecin célèbre, Barzoui ou Barzouyèh 4, à rapporter de l’Inde, outre le « Pañcatantra », divers autres ouvrages du même genre. Après un long séjour dans l’Inde, Barzouyèh parvint à force de ruses et d’adresse à s’en procurer des exemplaires. Son premier soin fut aussitôt d’en composer un recueil en pehlvi, auquel il donna le nom de « Kalila et Dimna », parce que le récit des aventures de ces deux chacals en formait la principale partie. Cette version du « Kalila et Dimna » eut le sort de tout ce qui constituait la littérature persane au temps des Sassanides : elle fut détruite lors de la conquête de la Perse par les Arabes et sacrifiée au zèle aveugle des premiers musulmans. Au VIIIe siècle apr. J.-C., le peu qui échappa à la destruction fut traduit en arabe par un autre Persan, Ibn al-Moqaffa 5, avec tant de mérite et tant d’élégance, que ces mêmes musulmans l’accusèrent d’avoir travaillé, mais vainement, à imiter et même à surpasser le style du Coran. « Alors, arabe vraiment, le “Kalila”, ou iranien, indien même, en ses plus lointains refuges ? La réponse est à chercher dans l’histoire du livre. Et que nous dit-elle ? Qu’il est devenu, très vite, l’une des pièces essentielles d’un patrimoine, un livre-clef », dit M. André Miquel
- En arabe « كليلة ودمنة ». Parfois transcrit « Kolaïla ou Dimna » ou « Kalīlah wa Dimnah ».
- « Le Livre des rois ; traduit et commenté par Jules Mohl. Tome VI », p. 361.
- Surnom de Khosrow Ier, dit Chosroès le Grand, qui régna sur la Perse au VIe siècle apr. J.-C.
- En persan برزوی ou برزویه. Parfois transcrit Burzōy, Burzoyé, Burzōē, Borzūya, Burzuyah, Borzoueh, Borzouyeh, Borziyeh ou Berzouyèh.
- En arabe بن المقفع. Autrefois transcrit Ibn al-Muqaffa‘, Ibn Muqafaa, Ibn Moqafaa’, Ebn-almoukaffa, Ibn al-Mukaffâ, Ibn al-Moḳaffa‘, Ibn al-Mouqaffa’, Ibn al Mouqafaa, Aben Mochafa, Ebn-almocaffa ou Ebn-almokaffa. Par suite d’une faute, بن المقنع, transcrit Ebn-almocanna, Ebn Mocannaa, Ben Mocannâ ou Ben Mocannaah.
Nezâmî, « Le Roman de “Chosroès et Chîrîn” »
Il s’agit de « Chosroès et Chîrîn » (« Khosrow va Chîrîn » 1) de Nezâmî de Gandjeh 2, le maître du roman en vers, l’un des plus grands poètes de langue persane (XIIe siècle apr. J.-C.). Nezâmî fut le premier qui remania dans un sens romanesque le vieux fonds des traditions persanes. Sans se soucier d’en préserver la pureté et la couleur, il les amalgama librement tantôt aux récits plus ou moins légendaires des compilateurs arabes, tantôt aux fictions des romanciers alexandrins. Par sa sophistication poétique, il dépassa les uns et les autres. Ses œuvres les plus importantes, au nombre de cinq, furent réunies, après sa mort, dans un recueil intitulé « Khamseh » 3 (« Les Cinq ») en arabe ou « Pandj Gandj » 4 (« Les Cinq Trésors ») en persan. Maintes fois copiées, elles étaient de celles que tout honnête homme devait connaître, au point d’en pouvoir réciter des passages entiers. Au sein de leur aire culturelle, à travers cette immensité qui s’étendait de la Perse jusqu’au cœur de l’Asie et qui débordait même sur l’Inde musulmane, elles occupaient une place équivalente à celle qu’eut « L’Énéide » en Europe occidentale. « Les mérites et perfections manifestes de Nezâmî — Allah lui soit miséricordieux ! — se passent de commentaires. Personne ne pourrait réunir autant d’élégances et de finesses qu’il en a réuni dans son recueil “Les Cinq Trésors” ; bien plus, cela échappe au pouvoir du genre humain », dira Djâmî 5 en choisissant de se faire peindre agenouillé devant son illustre prédécesseur.
- En persan « خسرو و شیرین ». Parfois transcrit « Khosreu ve Chirin », « Khusrau va Shīrīn », « Khosrô wa Shîrîn », « Khusro-wa-Shireen », « Khasraw wa Shyryn », « Khosrou ve Schirin », « Khosrow-o Shirin », « Khosraw-o Shirin », « Khusraw u-Shīrīn » ou « Khosrau o Chîrîn ».
- En persan نظامی گنجوی. Parfois transcrit Nadhami, Nidhami, Nizhâmî, Nizhamy, Nizamy, Nizami, Nishâmi, Nisamy, Nisami, Nezâmy ou Nezhami.
- En arabe « خمسة ». Parfois transcrit « Khamsè », « Khamsah », « Khamsa », « Hamsa », « Hamsah », « Hamse », « Chamseh » ou « Hamseh ».
Nezâmî, « Le Trésor des secrets »
Il s’agit du « Trésor des secrets » 1 (« Makhzan al-Asrâr » 2) de Nezâmî de Gandjeh 3, le maître du roman en vers, l’un des plus grands poètes de langue persane (XIIe siècle apr. J.-C.). Nezâmî fut le premier qui remania dans un sens romanesque le vieux fonds des traditions persanes. Sans se soucier d’en préserver la pureté et la couleur, il les amalgama librement tantôt aux récits plus ou moins légendaires des compilateurs arabes, tantôt aux fictions des romanciers alexandrins. Par sa sophistication poétique, il dépassa les uns et les autres. Ses œuvres les plus importantes, au nombre de cinq, furent réunies, après sa mort, dans un recueil intitulé « Khamseh » 4 (« Les Cinq ») en arabe ou « Pandj Gandj » 5 (« Les Cinq Trésors ») en persan. Maintes fois copiées, elles étaient de celles que tout honnête homme devait connaître, au point d’en pouvoir réciter des passages entiers. Au sein de leur aire culturelle, à travers cette immensité qui s’étendait de la Perse jusqu’au cœur de l’Asie et qui débordait même sur l’Inde musulmane, elles occupaient une place équivalente à celle qu’eut « L’Énéide » en Europe occidentale. « Les mérites et perfections manifestes de Nezâmî — Allah lui soit miséricordieux ! — se passent de commentaires. Personne ne pourrait réunir autant d’élégances et de finesses qu’il en a réuni dans son recueil “Les Cinq Trésors” ; bien plus, cela échappe au pouvoir du genre humain », dira Djâmî 6 en choisissant de se faire peindre agenouillé devant son illustre prédécesseur.
- Parfois traduit « Le Magasin des secrets », « Le Magasin des mystères » ou « Le Trésor des mystères ».
- En persan « مخزن الاسرار ». Parfois transcrit « Makhzan-ul-Asrâr », « Makhzan ol-Asrâr », « Maḫzan al-Asrār », « Mahrzannol-Asrâr », « Makhsen-oul Errâr », « Makhzen ul-Esrâr » ou « Makhzen el-Asrâr ».
- En persan نظامی گنجوی. Parfois transcrit Nadhami, Nidhami, Nizhâmî, Nizhamy, Nizamy, Nizami, Nishâmi, Nisamy, Nisami, Nezâmy ou Nezhami.
- En arabe « خمسة ». Parfois transcrit « Khamsè », « Khamsah », « Khamsa », « Hamsa », « Hamsah », « Hamse », « Chamseh » ou « Hamseh ».
- En persan « پنج گنج ». Parfois transcrit « Pendsch Kendj », « Pendch Kendj », « Pandsch Gandsch », « Pendj Guendj », « Penj Ghenj », « Pentch-Ghandj » ou « Panj Ganj ».
- « Le Béhâristân », p. 185-186.
Nezâmî, « Le Pavillon des sept princesses »
Il s’agit du « Pavillon des sept princesses » 1 (« Haft Peykar » 2) de Nezâmî de Gandjeh 3, le maître du roman en vers, l’un des plus grands poètes de langue persane (XIIe siècle apr. J.-C.). Nezâmî fut le premier qui remania dans un sens romanesque le vieux fonds des traditions persanes. Sans se soucier d’en préserver la pureté et la couleur, il les amalgama librement tantôt aux récits plus ou moins légendaires des compilateurs arabes, tantôt aux fictions des romanciers alexandrins. Par sa sophistication poétique, il dépassa les uns et les autres. Ses œuvres les plus importantes, au nombre de cinq, furent réunies, après sa mort, dans un recueil intitulé « Khamseh » 4 (« Les Cinq ») en arabe ou « Pandj Gandj » 5 (« Les Cinq Trésors ») en persan. Maintes fois copiées, elles étaient de celles que tout honnête homme devait connaître, au point d’en pouvoir réciter des passages entiers. Au sein de leur aire culturelle, à travers cette immensité qui s’étendait de la Perse jusqu’au cœur de l’Asie et qui débordait même sur l’Inde musulmane, elles occupaient une place équivalente à celle qu’eut « L’Énéide » en Europe occidentale. « Les mérites et perfections manifestes de Nezâmî — Allah lui soit miséricordieux ! — se passent de commentaires. Personne ne pourrait réunir autant d’élégances et de finesses qu’il en a réuni dans son recueil “Les Cinq Trésors” ; bien plus, cela échappe au pouvoir du genre humain », dira Djâmî 6 en choisissant de se faire peindre agenouillé devant son illustre prédécesseur.
- Parfois traduit « Les Sept Beautés », « Les Sept Belvédères », « Les Sept Figures » ou « Les Sept Portraits ».
- En persan « هفت پیکر ». Parfois transcrit « Haft Peïgher », « Heft Peïguer », « Haft Paiker », « Haft Paykar », « Haft Païkar » ou « Heft Peïker ».
- En persan نظامی گنجوی. Parfois transcrit Nadhami, Nidhami, Nizhâmî, Nizhamy, Nizamy, Nizami, Nishâmi, Nisamy, Nisami, Nezâmy ou Nezhami.
- En arabe « خمسة ». Parfois transcrit « Khamsè », « Khamsah », « Khamsa », « Hamsa », « Hamsah », « Hamse », « Chamseh » ou « Hamseh ».
- En persan « پنج گنج ». Parfois transcrit « Pendsch Kendj », « Pendch Kendj », « Pandsch Gandsch », « Pendj Guendj », « Penj Ghenj », « Pentch-Ghandj » ou « Panj Ganj ».
- « Le Béhâristân », p. 185-186.