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Yuan Mei, « Ce dont le Maître ne parle pas, “Zi bu yu” : contes »

dans « Le Visage vert », nº 16, p. 65-82

dans «Le Vi­sage vert», nº 16, p. 65-82

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle de «Ce dont le Maître ne par­lait pas» («Zi bu yu» 1) de , col­lec­tion chi­noise de , d’historiettes, de faits di­vers, met­tant en scène toutes sortes d’ ou d’êtres sur­na­tu­rels (XVIIIe siècle). Le titre ren­voie au pas­sage sui­vant des «En­tre­tiens de Confu­cius» : «Le Maître ne trai­tait ni des pro­diges, ni de la , ni du désordre, ni des es­prits» 2. , tels sont jus­te­ment les thèmes qui sont abor­dés avec pré­di­lec­tion dans «Ce dont le Maître ne par­lait pas». Par la suite, sans pour évi­ter de trop se com­pro­mettre aux yeux des bien-pen­sants, Yuan Mei chan­gea ce titre quelque peu fron­deur par ce­lui de «Nou­veau “Qi xie”» («Xin “Qi xie”» 3) tiré, cette fois-ci, de «L’Œuvre com­plète» de Tchouang-tseu, où il est ques­tion d’un livre ou d’un qui au­rait re­cueilli des et qui se se­rait ap­pelé Qi xie. Yuan Mei s’empara donc de cette ap­pel­la­tion obs­cure pour en ti­rer une , vo­lon­tai­re­ment énig­ma­tique, et sur la­quelle ses ne pou­vaient faire que des conjec­tures, en l’absence de toute autre ex­pli­ca­tion. «Aux yeux de la pos­té­rité, le re­nom de Yuan Mei tient sur­tout à l’originalité et au charme de sa poé­sie. Le “Zi bu yu” n’est sou­vent consi­déré que comme une œuvre mi­neure, si­non même in­digne de son au­teur», ex­plique M.  4. Dans un XVIIIe siècle mar­qué, en , par une éclo­sion de contes, le re­cueil de Yuan Mei fait, en ef­fet, mo­deste aux cô­tés de deux re­cueils plus im­por­tants : les «Contes ex­tra­or­di­naires du pa­villon des loi­sirs» du Pu Son­gling, qui mou­rut un an avant la nais­sance de Yuan Mei, et les «Notes de la chau­mière des ob­ser­va­tions sub­tiles» de l’érudit Ji Yun, son ca­det de quelques an­nées. En ban­nis­sant de sa prose les élé­gances de la , en ne cher­chant l’ que dans les confi­dences de pa­rents et d’amis, en abor­dant le sexe jusque dans ses as­pects les moins at­ten­dus, Yuan Mei est par trop dé­sin­volte, et les herbes folles abondent dans son ou­vrage. Il le pré­sente avec , dans sa pré­face, comme un re­cueil «de ré­cits abra­ca­da­brants, sans pro­fonde si­gni­fi­ca­tion» fait prin­ci­pa­le­ment «pour le plai­sir» 5; il dit ailleurs 6 avoir voulu «dans les his­toires de se dé­fou­ler de l’absurdité».

  1. En «子不語». Au­tre­fois trans­crit «Tseu-pou-yu» ou «Tzu pu yu». Icône Haut
  2. VII, 21. Icône Haut
  3. En chi­nois «新齊諧». Au­tre­fois trans­crit «Sin “Ts’i-hiai”». Icône Haut
  1. p. 26. Icône Haut
  2. Dans Ka­ser, «Yuan Mei et son “Zi bu yu”», p. 84-85. Icône Haut
  3. «Di­vers Plai­sirs à la villa Sui», p. 40. Icône Haut

Yuan Mei, « Ce dont le Maître ne parlait pas : le merveilleux onirique »

éd. Gallimard, Connaissance de l’Orient, Paris

éd. Gal­li­mard, Connais­sance de l’, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle de «Ce dont le Maître ne par­lait pas» («Zi bu yu» 1) de , col­lec­tion chi­noise de , d’historiettes, de faits di­vers, met­tant en scène toutes sortes d’ ou d’êtres sur­na­tu­rels (XVIIIe siècle). Le titre ren­voie au pas­sage sui­vant des «En­tre­tiens de Confu­cius» : «Le Maître ne trai­tait ni des pro­diges, ni de la , ni du désordre, ni des es­prits» 2. , tels sont jus­te­ment les thèmes qui sont abor­dés avec pré­di­lec­tion dans «Ce dont le Maître ne par­lait pas». Par la suite, sans pour évi­ter de trop se com­pro­mettre aux yeux des bien-pen­sants, Yuan Mei chan­gea ce titre quelque peu fron­deur par ce­lui de «Nou­veau “Qi xie”» («Xin “Qi xie”» 3) tiré, cette fois-ci, de «L’Œuvre com­plète» de Tchouang-tseu, où il est ques­tion d’un livre ou d’un qui au­rait re­cueilli des et qui se se­rait ap­pelé Qi xie. Yuan Mei s’empara donc de cette ap­pel­la­tion obs­cure pour en ti­rer une , vo­lon­tai­re­ment énig­ma­tique, et sur la­quelle ses ne pou­vaient faire que des conjec­tures, en l’absence de toute autre ex­pli­ca­tion. «Aux yeux de la pos­té­rité, le re­nom de Yuan Mei tient sur­tout à l’originalité et au charme de sa poé­sie. Le “Zi bu yu” n’est sou­vent consi­déré que comme une œuvre mi­neure, si­non même in­digne de son au­teur», ex­plique M. Jean- Diény 4. Dans un XVIIIe siècle mar­qué, en , par une éclo­sion de contes, le re­cueil de Yuan Mei fait, en ef­fet, mo­deste aux cô­tés de deux re­cueils plus im­por­tants : les «Contes ex­tra­or­di­naires du pa­villon des loi­sirs» du Pu Son­gling, qui mou­rut un an avant la nais­sance de Yuan Mei, et les «Notes de la chau­mière des ob­ser­va­tions sub­tiles» de l’érudit Ji Yun, son ca­det de quelques an­nées. En ban­nis­sant de sa prose les élé­gances de la , en ne cher­chant l’ que dans les confi­dences de pa­rents et d’amis, en abor­dant le sexe jusque dans ses as­pects les moins at­ten­dus, Yuan Mei est par trop dé­sin­volte, et les herbes folles abondent dans son ou­vrage. Il le pré­sente avec , dans sa pré­face, comme un re­cueil «de ré­cits abra­ca­da­brants, sans pro­fonde si­gni­fi­ca­tion» fait prin­ci­pa­le­ment «pour le plai­sir» 5; il dit ailleurs 6 avoir voulu «dans les his­toires de se dé­fou­ler de l’absurdité».

  1. En «子不語». Au­tre­fois trans­crit «Tseu-pou-yu» ou «Tzu pu yu». Icône Haut
  2. VII, 21. Icône Haut
  3. En chi­nois «新齊諧». Au­tre­fois trans­crit «Sin “Ts’i-hiai”». Icône Haut
  1. p. 26. Icône Haut
  2. Dans Pierre Ka­ser, «Yuan Mei et son “Zi bu yu”», p. 84-85. Icône Haut
  3. «Di­vers Plai­sirs à la villa Sui», p. 40. Icône Haut

Gennai, « Histoire galante de Shidôken, “Fûryû Shidôken-den” »

éd. L’Asiathèque, coll. Bibliothèque de l’Institut des hautes études japonaises, Paris

éd. L’Asiathèque, coll. Bi­blio­thèque de l’Institut des hautes études ja­po­naises, Pa­ris

Il s’agit de l’« ga­lante de Shi­dô­ken» («Fû­ryû Shi­dô­ken-den» 1) de Hi­raga Gen­nai 2, sa­ti­riste aux connais­sances en­cy­clo­pé­diques, éga­le­ment connu sous le sur­nom de Fû­rai San­jin 3 (XVIIIe siècle). Sorte de Vol­taire de son pays, il se li­vra, en même qu’aux belles-lettres, à l’étude de la chi­mie et l’histoire na­tu­relle, ap­prit le hol­lan­dais, in­ter­ro­gea les dans tous les genres, ré­péta leurs ou en ima­gina de nou­velles. Son «His­toire ga­lante de Shi­dô­ken», où le voyage fic­tif est pré­texte à des sa­tires pi­quantes et mor­dantes contre la de son temps, ne peut être com­pa­rée, à beau­coup d’égards, qu’aux his­toires de «Mi­cro­mé­gas» ou de «Can­dide». Elles par­tagent les mêmes scènes vives et in­gé­nieuses, la même exal­tée; elles sont le même mo­nu­ment d’effronterie cy­nique érigé en fa­veur de l’. Le hé­ros, Shi­dô­ken, est un vieil im­pé­ni­tent qui donne le fou aux vi­si­teurs du d’Asakusa, à Edo, en ra­con­tant des pro­pos bur­lesques ou li­cen­cieux. Il ra­conte com­ment, il y a long­temps, lorsqu’il était jeune, il fut dé­tourné de la prê­trise par la qu’il re­çut d’un ana­cho­rète («sen­nin» 4), que le n’était qu’un fa­tras de croyances tout juste bonnes pour les vieilles . L’anachorète lui of­frit un éven­tail ma­gique lui per­met­tant de voya­ger de par le , en quête des plai­sirs dont un vain l’avait jusqu’alors privé : «Ceci est l’éventail où sont ren­fer­més les se­crets de mes en­chan­te­ments», lui dit l’anachorète en le lui re­met­tant 5. «Si tu veux t’envoler, il te ser­vira d’ailes; si tu veux fran­chir mers et fleuves, il de­vien­dra na­vire; grâce à lui, tu pour­ras connaître le loin­tain et le proche, et voir dis­tinc­te­ment dans la pé­nombre… Tou­te­fois, comme c’est dans le amou­reux que les re­vêtent la plus grande in­ten­sité, il te fau­dra vi­si­ter par­ti­cu­liè­re­ment les quar­tiers de plai­sir des dif­fé­rentes contrées. Au cours de tes , il t’arrivera sou­vent des plai­santes, mais aussi bien des mal­heurs. En au­cun cas, ceux-ci ne te doivent af­fli­ger… !»

  1. En ja­po­nais «風流志道軒伝». Icône Haut
  2. En ja­po­nais 平賀源内. Icône Haut
  3. En ja­po­nais 風来山人. Icône Haut
  1. En ja­po­nais 仙人. Icône Haut
  2. p. 12. Icône Haut

Creangă, « Œuvres choisies. Souvenirs d’enfance • Contes • Récits »

éd. Le Livre, Bucarest

éd. Le Livre, Bu­ca­rest

Il s’agit de «La Pe­tite Bourse aux deux liards» («Pun­guța cu doi bani») et autres œuvres de Ion Creangă 1, conteur d’ po­pu­laire, oral chez le­quel il y avait une pay­sanne ti­rée de tout autre part que des , une sorte d’ non in­tel­lec­tuel, une émo­tion pou­vant tou­cher les cœurs (XIXe siècle). Fils d’un com­mer­çant de gros­siers dans le vil­lage de Hu­mu­lești, au pied des de , Creangă sem­blait des­tiné, par ses mo­destes , à car­der la laine et à por­ter la bure au fou­lon, comme ses an­cêtres. Son père — , par ailleurs, bon et in­dul­gent — n’avait reçu au­cune ins­truc­tion et di­sait à l’enfant : «Plu­tôt qu’en ville le der­nier, sois au vil­lage le pre­mier» 2. L’ambition de sa mère chan­gea tout. Sma­randa Creangă, femme d’une su­pé­rieure à la moyenne des pay­sans, vou­lait à tout prix faire de lui un prêtre et lui évi­tait toute be­sogne autre que les tra­vaux . Mais je­tant sa sou­tane aux or­ties, ce fut fi­na­le­ment non comme prêtre, mais comme ins­ti­tu­teur pri­maire que Creangă se fixa dans une «ma­sure» («bo­j­deuca») des fau­bourgs de Iași 3, d’où il par­tait chaque ma­tin, d’un pas pe­sant, en s’appuyant sur sa canne noueuse, re­joindre son école. Il pas­sait la plu­part de son au mi­lieu de ses élèves, aux­quels il ra­con­tait par­fois, avant même de les écrire, ses in­ou­bliables . Par­fois aussi, il des­cen­dait à la Bolta Rece, une ta­verne acha­lan­dée par les pe­tits au­teurs et ho­no­rée de la pré­di­lec­tion des vau­riens de la ville. Ce fut là qu’il fit la ren­contre, en 1875, du poète Mi­hai Emi­nescu, pour le­quel il avait une cor­diale sym­pa­thie. Bien­tôt, une pro­fonde lia ces deux grandes âmes qui de­vinrent in­sé­pa­rables. Toutes les fois qu’ils avaient quelques heures de , ils al­laient se re­trou­ver sur les bancs des jar­dins ou se ré­ga­ler de porc à l’ail dans quelque mo­deste au­berge de vil­lage. Là, ils fai­saient d’interminables conver­sa­tions et se plai­saient à évo­quer la , connue de l’un de­puis son en­fance et imi­tée par l’autre dans ses com­po­si­tions poé­tiques. Mais le dé­part, deux ans plus tard, d’Eminescu pour Bu­ca­rest mit fin à cette époque, la plus tran­quille et la plus heu­reuse de leur . En 1872, Creangă res­sen­tit les pre­mières at­teintes du in­cu­rable qui de­vait l’emporter pré­ma­tu­ré­ment : l’épilepsie. En 1887, trop souf­frant pour as­su­rer ses classes, il fut contraint d’abandonner son poste d’instituteur.

  1. Au­tre­fois trans­crit Ioan Creanga. Icône Haut
  2. «Sou­ve­nirs d’enfance». Icône Haut
  1. Au­tre­fois trans­crit Jassy ou Iassy. Icône Haut

Galland, « Les “Mille et une Nuits” : contes arabes. Tome II »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit des «Mille et une Nuits» («Alf layla wa-layla» 1), arabes. Ra­re­ment, la de la et les de l’ ont été dé­pen­sés dans une œuvre avec plus de pro­di­ga­lité; et ra­re­ment, une œuvre a eu une réus­site plus écla­tante que celle des «Mille et une Nuits» de­puis qu’elle a été trans­por­tée en par l’orientaliste An­toine Gal­land au com­men­ce­ment du XVIIIe siècle. De là, elle a im­mé­dia­te­ment rem­pli le de sa re­nom­mée, et de­puis, son n’a fait que croître de jour en jour, sans souf­frir ni des ca­prices de la ni du chan­ge­ment des goûts. Quelle ex­tra­or­di­naire fé­con­dité dans ces contes! Quelle va­riété! Avec quel in­épui­sable in­té­rêt on suit les en­chan­te­resses de Sind­bad le Ma­rin ou les mer­veilles opé­rées par la lampe d’Aladdin : «C’est dans l’ même que l’enfance du genre hu­main se montre avec toute sa grâce et toute sa naï­veté», dit Édouard Gaut­tier d’Arc 2. «On y cher­che­rait en vain ou ces teintes mé­lan­co­liques du Nord, ou ces al­lu­sions sé­rieuses et pro­fondes [des] Grecs. [Ici], on voit que l’imagination ne s’est mise en œuvre que pour se créer à elle-même des plai­sirs… Ces gé­nies qu’elle a pro­duits, vont ré­pan­dant par­tout les perles, l’, les dia­mants; ils élèvent en un ins­tant des su­perbes; ils livrent à ce­lui qu’ils fa­vo­risent, des hou­ris 3 en­chan­te­resses; ils l’accablent, en un mot, de toutes les jouis­sances, sans qu’il se donne au­cune peine pour les ac­qué­rir. Il faut aux Orien­taux un fa­cile et com­plet; ils le veulent sans nuages, comme le qui les éclaire.»

  1. En «ألف ليلة وليلة». Au­tre­fois trans­crit «Alef léï­lét oué-léï­lét», «Alef lei­let we lei­let», «Alef leila wa leila» ou «Alf laila wa-laila». Icône Haut
  2. Pré­face à l’édition de 1822-1823. Icône Haut
  1. Beau­tés cé­lestes qui, se­lon le , se­ront les épouses des fi­dèles. Icône Haut

« Les Contes populaires de l’Égypte ancienne »

éd. E. Guilmoto, Paris

éd. E. Guil­moto, Pa­ris

Il s’agit des «Deux » et autres de l’ an­cienne. «Il y avait une fois deux frères d’une seule mère et d’un seul père 1 : Anu­bis était le nom du grand, tan­dis que Bata était le nom du ca­det…» Ainsi dé­bute, à la ma­nière d’un conte de Per­rault, le conte des «Deux Frères», ré­cit po­pu­laire trans­crit par les In­éna, Qa­ga­bou, Hori et Mé­re­mopê pour amu­ser l’enfance du prince Sé­thy-Mé­renp­tah, le fu­tur pha­raon Sé­thy II (XIIe siècle av. J.-C.). Le ma­nus­crit hié­ra­tique sur pa­py­rus qu’en pos­sède le Bri­tish Mu­seum est l’exemplaire même qui a ap­par­tenu au prince; on y lit au recto et au verso, en ca­rac­tères ex­trê­me­ment usés, cette sus­crip­tion : «le fla­bel­li­fère à la droite du roi… le gé­né­ral en chef, le fils du roi, Sé­thy-Mé­renp­tah» 2. Le texte re­late l’ de deux frères dont le plus jeune, en re­pous­sant les avances de la femme de l’autre, est ac­cusé faus­se­ment par celle-ci et contraint à la fuite. Cette idée d’une ten­tée par une femme adul­tère, qui en­suite se venge de ce­lui qu’elle n’a pu cor­rompre, est une idée suf­fi­sam­ment na­tu­relle pour s’être pré­sen­tée plus d’une fois à l’esprit des et des  : rap­pe­lons, dans la hé­braïque, Jo­seph et la femme de Pu­ti­phar; dans la grecque, Hip­po­lyte et Phèdre; dans «Le Livre des rois» de Fir­dousi, Sia­wusch et Sou­da­beh. Mais un point que per­sonne de nos jours ne conteste, c’est que la ver­sion égyp­tienne est plus an­cienne que celle des autres peuples, et que les qu’elle dé­peint ont la tour­nure par­ti­cu­lière à celles des bords du Nil : «Tout y est du com­men­ce­ment jusqu’à la fin», dit Gas­ton Mas­pero 3, «et les dé­tails mêmes qu’on a in­di­qués comme étant de pro­ve­nance étran­gère nous ap­pa­raissent pu­re­ment in­di­gènes, quand on les exa­mine de près… Je conclus, de ces faits, qu’il faut consi­dé­rer l’Égypte, si­non comme un des pays d’origine des contes po­pu­laires, au moins comme un de ceux où ils se sont na­tu­ra­li­sés le plus an­cien­ne­ment et où ils ont pris le plus tôt une forme vrai­ment lit­té­raire».

  1. La po­ly­ga­mie exis­tant en Égypte dès l’époque pha­rao­nique, il n’était pas in­utile de pré­ci­ser, en nom­mant deux frères, qu’ils étaient «d’une seule mère et d’un seul père». Icône Haut
  2. Tra­duc­tion de M. Fré­dé­ric Ser­va­jean. Icône Haut
  1. p. LXXV-LXXVI. Icône Haut

« Supplément aux “Contes d’Uji” »

éd. Publications orientalistes de France, coll. Contes et Romans du Moyen Âge-Les Œuvres capitales de la littérature japonaise, Paris

éd. Pu­bli­ca­tions de , coll. et Ro­mans du -Les Œuvres ca­pi­tales de la , Pa­ris

Il s’agit du «Sup­plé­ment aux “His­toires d’Uji”» 1Uji shûi mo­no­ga­tari» 2). Ce Grand Conseiller d’Uji, ap­pelé  3 (XIe siècle apr. J.-C.), était un dont la forte cor­pu­lence sup­por­tait les cha­leurs de l’été, et qui se re­ti­rait chaque an­née, du cin­quième au hui­tième mois, à Uji, non loin de Kyôto, sur la route de Nara. Là, dans une te­nue né­gli­gée, se fai­sant éven­ter d’un grand éven­tail, il fai­sait ap­pe­ler à lui les pas­sants, sans se sou­cier de leur rang, et les priait de ra­con­ter des his­toires du passé, ce­pen­dant que lui-même, étendu à l’intérieur, no­tait leurs pa­roles tou­jours avec dans un ca­hier : «Il y avait des ré­cits de l’Inde, des ré­cits de la , et aussi des ré­cits du . Il en était d’édifiants, il en était de plai­sants, il en était de ter­ri­fiants, il en était d’émouvants, il en était de ré­pu­gnants. Quelques-uns étaient sans rime ni , d’autres étaient des plus adroits, bref, il en était de toute sorte et de toute es­pèce», dit le «Sup­plé­ment aux “His­toires d’Uji”» 4. La par­tie des «His­toires qui sont main­te­nant du passé» re­la­tive au Ja­pon oc­cupe à elle seule, avec ses vingt et un tomes sur trente et un, plus des deux tiers du texte, tan­dis que les par­ties consa­crées à l’Inde et à la Chine ne com­prennent cha­cune que cinq tomes. Trois tomes sont aujourd’hui man­quants 5 et deux autres 6 ne nous sont qu’en un état in­com­plet. Tel quel pour­tant, le re­cueil est en­core d’une éton­nante , et les mille cin­quante-neuf his­to­riettes qu’il contient font pen­ser à un en­voû­tant ka­léi­do­scope qui nous pré­sente à chaque se­cousse, comme par un coup de , des fi­gures in­at­ten­dues et mer­veilleuses : «Un dé­filé de ap­par­te­nant à toutes les ca­té­go­ries de la anime un d’une grande ri­chesse hu­maine, où les et les sou­cis des humbles n’ont pas une di­gnité moindre que ceux des grands… La va­riété des ré­cits, ba­dins ou bur­lesques, ins­truc­tifs ou édi­fiants, fan­tas­tiques ou tou­chants, donne la pos­si­bi­lité de s’exprimer à toutes les , des plus nobles aux moins raf­fi­nées» 7. Tous dé­butent par la for­mule «main­te­nant c’est du passé» (pro­non­cée «ima wa mu­ka­shi» à la ja­po­naise, «kon­jaku» à la chi­noise), qui em­brasse l’idée boud­dhique se­lon la­quelle le passé existe au même titre et avec la même que le «main­te­nant».

  1. Par­fois tra­duit «Contes fai­sant suite au “Re­cueil d’Ouji”» ou «Sup­plé­ment aux “Contes d’Uji”». Icône Haut
  2. En «宇治拾遺物語». Par­fois trans­crit «Ouji shouï mo­no­ga­tari» Icône Haut
  3. En ja­po­nais 源隆国. Au­tre­fois trans­crit Mi­na­moto no Ta­ka­kouni. Icône Haut
  4. p. 7. Icône Haut
  1. VIII, XVIII et XXXI. Icône Haut
  2. XXII et XXIII. Icône Haut
  3. Jean Guilla­maud, « de la lit­té­ra­ture ja­po­naise». Icône Haut

Takakuni, « Gouverneurs de province et Guerriers dans les “Histoires qui sont maintenant du passé” »

éd. Collège de France-Institut des hautes études japonaises, coll. Bibliothèque de l’Institut des hautes études japonaises, Paris

éd. Col­lège de -Ins­ti­tut des hautes études ja­po­naises, coll. Bi­blio­thèque de l’Institut des hautes études ja­po­naises, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle des «His­toires qui sont main­te­nant du passé» 1Kon­jaku mo­no­ga­tari» 2) éga­le­ment connues sous le titre d’«His­toires du Grand Conseiller d’Uji» («Uji dai­na­gon mo­no­ga­tari» 3). Ce Grand Conseiller d’Uji, ap­pelé  4 (XIe siècle apr. J.-C.), était un dont la forte cor­pu­lence sup­por­tait les cha­leurs de l’été, et qui se re­ti­rait chaque an­née, du cin­quième au hui­tième mois, à Uji, non loin de Kyôto, sur la route de Nara. Là, dans une te­nue né­gli­gée, se fai­sant éven­ter d’un grand éven­tail, il fai­sait ap­pe­ler à lui les pas­sants, sans se sou­cier de leur rang, et les priait de ra­con­ter des his­toires du passé, ce­pen­dant que lui-même, étendu à l’intérieur, no­tait leurs pa­roles tou­jours avec dans un ca­hier : «Il y avait des ré­cits de l’Inde, des ré­cits de la , et aussi des ré­cits du . Il en était d’édifiants, il en était de plai­sants, il en était de ter­ri­fiants, il en était d’émouvants, il en était de ré­pu­gnants. Quelques-uns étaient sans rime ni , d’autres étaient des plus adroits, bref, il en était de toute sorte et de toute es­pèce», dit le «Sup­plé­ment aux “His­toires d’Uji”» 5. La par­tie des «His­toires qui sont main­te­nant du passé» re­la­tive au Ja­pon oc­cupe à elle seule, avec ses vingt et un tomes sur trente et un, plus des deux tiers du texte, tan­dis que les par­ties consa­crées à l’Inde et à la Chine ne com­prennent cha­cune que cinq tomes. Trois tomes sont aujourd’hui man­quants 6 et deux autres 7 ne nous sont qu’en un état in­com­plet. Tel quel pour­tant, le re­cueil est en­core d’une éton­nante , et les mille cin­quante-neuf his­to­riettes qu’il contient font pen­ser à un en­voû­tant ka­léi­do­scope qui nous pré­sente à chaque se­cousse, comme par un coup de , des fi­gures in­at­ten­dues et mer­veilleuses : «Un dé­filé de ap­par­te­nant à toutes les ca­té­go­ries de la anime un d’une grande ri­chesse hu­maine, où les et les sou­cis des humbles n’ont pas une di­gnité moindre que ceux des grands… La va­riété des ré­cits, ba­dins ou bur­lesques, ins­truc­tifs ou édi­fiants, fan­tas­tiques ou tou­chants, donne la pos­si­bi­lité de s’exprimer à toutes les , des plus nobles aux moins raf­fi­nées» 8. Tous dé­butent par la for­mule «main­te­nant c’est du passé» (pro­non­cée «ima wa mu­ka­shi» à la ja­po­naise, «kon­jaku» à la chi­noise), qui em­brasse l’idée boud­dhique se­lon la­quelle le passé existe au même titre et avec la même que le «main­te­nant».

  1. Par­fois tra­duit «Ré­cits d’aujourd’hui et de ja­dis», «Ré­cit d’autrefois», «His­toires du ja­dis», « d’il y a long­temps», «Contes d’à pré­sent et du passé» ou «Contes de ja­dis et de na­guère». Icône Haut
  2. En «今昔物語». Par­fois trans­crit «Kond­ja­kou mo­no­ga­tari», «Konn­ja­kou mo­no­ga­tari» ou «Kon­ja­kou mo­no­ga­tari». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «宇治大納言物語». Icône Haut
  4. En ja­po­nais 源隆国. Au­tre­fois trans­crit Mi­na­moto no Ta­ka­kouni. Icône Haut
  1. p. 7. Icône Haut
  2. VIII, XVIII et XXXI. Icône Haut
  3. XXII et XXIII. Icône Haut
  4. Jean Guilla­maud, « de la ». Icône Haut

Takakuni, « Histoires d’amour du temps jadis »

éd. Ph. Picquier, Arles

éd. Ph. Pic­quier, Arles

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle des «His­toires qui sont main­te­nant du passé» 1Kon­jaku mo­no­ga­tari» 2) éga­le­ment connues sous le titre d’«His­toires du Grand Conseiller d’Uji» («Uji dai­na­gon mo­no­ga­tari» 3). Ce Grand Conseiller d’Uji, ap­pelé  4 (XIe siècle apr. J.-C.), était un dont la forte cor­pu­lence sup­por­tait les cha­leurs de l’été, et qui se re­ti­rait chaque an­née, du cin­quième au hui­tième mois, à Uji, non loin de Kyôto, sur la route de Nara. Là, dans une te­nue né­gli­gée, se fai­sant éven­ter d’un grand éven­tail, il fai­sait ap­pe­ler à lui les pas­sants, sans se sou­cier de leur rang, et les priait de ra­con­ter des his­toires du passé, ce­pen­dant que lui-même, étendu à l’intérieur, no­tait leurs pa­roles tou­jours avec dans un ca­hier : «Il y avait des ré­cits de l’Inde, des ré­cits de la , et aussi des ré­cits du . Il en était d’édifiants, il en était de plai­sants, il en était de ter­ri­fiants, il en était d’émouvants, il en était de ré­pu­gnants. Quelques-uns étaient sans rime ni , d’autres étaient des plus adroits, bref, il en était de toute sorte et de toute es­pèce», dit le «Sup­plé­ment aux “His­toires d’Uji”» 5. La par­tie des «His­toires qui sont main­te­nant du passé» re­la­tive au Ja­pon oc­cupe à elle seule, avec ses vingt et un tomes sur trente et un, plus des deux tiers du texte, tan­dis que les par­ties consa­crées à l’Inde et à la Chine ne com­prennent cha­cune que cinq tomes. Trois tomes sont aujourd’hui man­quants 6 et deux autres 7 ne nous sont qu’en un état in­com­plet. Tel quel pour­tant, le re­cueil est en­core d’une éton­nante , et les mille cin­quante-neuf his­to­riettes qu’il contient font pen­ser à un en­voû­tant ka­léi­do­scope qui nous pré­sente à chaque se­cousse, comme par un coup de , des fi­gures in­at­ten­dues et mer­veilleuses : «Un dé­filé de ap­par­te­nant à toutes les ca­té­go­ries de la anime un d’une grande ri­chesse hu­maine, où les et les sou­cis des humbles n’ont pas une di­gnité moindre que ceux des grands… La va­riété des ré­cits, ba­dins ou bur­lesques, ins­truc­tifs ou édi­fiants, fan­tas­tiques ou tou­chants, donne la pos­si­bi­lité de s’exprimer à toutes les , des plus nobles aux moins raf­fi­nées» 8. Tous dé­butent par la for­mule «main­te­nant c’est du passé» (pro­non­cée «ima wa mu­ka­shi» à la ja­po­naise, «kon­jaku» à la chi­noise), qui em­brasse l’idée boud­dhique se­lon la­quelle le passé existe au même titre et avec la même que le «main­te­nant».

  1. Par­fois tra­duit «Ré­cits d’aujourd’hui et de ja­dis», «Ré­cit d’autrefois», «His­toires du ja­dis», « d’il y a long­temps», «Contes d’à pré­sent et du passé» ou «Contes de ja­dis et de na­guère». Icône Haut
  2. En «今昔物語». Par­fois trans­crit «Kond­ja­kou mo­no­ga­tari», «Konn­ja­kou mo­no­ga­tari» ou «Kon­ja­kou mo­no­ga­tari». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «宇治大納言物語». Icône Haut
  4. En ja­po­nais 源隆国. Au­tre­fois trans­crit Mi­na­moto no Ta­ka­kouni. Icône Haut
  1. p. 7. Icône Haut
  2. VIII, XVIII et XXXI. Icône Haut
  3. XXII et XXIII. Icône Haut
  4. Jean Guilla­maud, « de la ». Icône Haut

Takakuni, « Histoires fantastiques du temps jadis »

éd. Ph. Picquier, Arles

éd. Ph. Pic­quier, Arles

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle des «His­toires qui sont main­te­nant du passé» 1Kon­jaku mo­no­ga­tari» 2) éga­le­ment connues sous le titre d’«His­toires du Grand Conseiller d’Uji» («Uji dai­na­gon mo­no­ga­tari» 3). Ce Grand Conseiller d’Uji, ap­pelé  4 (XIe siècle apr. J.-C.), était un dont la forte cor­pu­lence sup­por­tait les cha­leurs de l’été, et qui se re­ti­rait chaque an­née, du cin­quième au hui­tième mois, à Uji, non loin de Kyôto, sur la route de Nara. Là, dans une te­nue né­gli­gée, se fai­sant éven­ter d’un grand éven­tail, il fai­sait ap­pe­ler à lui les pas­sants, sans se sou­cier de leur rang, et les priait de ra­con­ter des his­toires du passé, ce­pen­dant que lui-même, étendu à l’intérieur, no­tait leurs pa­roles tou­jours avec dans un ca­hier : «Il y avait des ré­cits de l’Inde, des ré­cits de la , et aussi des ré­cits du . Il en était d’édifiants, il en était de plai­sants, il en était de ter­ri­fiants, il en était d’émouvants, il en était de ré­pu­gnants. Quelques-uns étaient sans rime ni , d’autres étaient des plus adroits, bref, il en était de toute sorte et de toute es­pèce», dit le «Sup­plé­ment aux “His­toires d’Uji”» 5. La par­tie des «His­toires qui sont main­te­nant du passé» re­la­tive au Ja­pon oc­cupe à elle seule, avec ses vingt et un tomes sur trente et un, plus des deux tiers du texte, tan­dis que les par­ties consa­crées à l’Inde et à la Chine ne com­prennent cha­cune que cinq tomes. Trois tomes sont aujourd’hui man­quants 6 et deux autres 7 ne nous sont qu’en un état in­com­plet. Tel quel pour­tant, le re­cueil est en­core d’une éton­nante , et les mille cin­quante-neuf his­to­riettes qu’il contient font pen­ser à un en­voû­tant ka­léi­do­scope qui nous pré­sente à chaque se­cousse, comme par un coup de , des fi­gures in­at­ten­dues et mer­veilleuses : «Un dé­filé de ap­par­te­nant à toutes les ca­té­go­ries de la anime un d’une grande ri­chesse hu­maine, où les et les sou­cis des humbles n’ont pas une di­gnité moindre que ceux des grands… La va­riété des ré­cits, ba­dins ou bur­lesques, ins­truc­tifs ou édi­fiants, fan­tas­tiques ou tou­chants, donne la pos­si­bi­lité de s’exprimer à toutes les , des plus nobles aux moins raf­fi­nées» 8. Tous dé­butent par la for­mule «main­te­nant c’est du passé» (pro­non­cée «ima wa mu­ka­shi» à la ja­po­naise, «kon­jaku» à la chi­noise), qui em­brasse l’idée boud­dhique se­lon la­quelle le passé existe au même titre et avec la même que le «main­te­nant».

  1. Par­fois tra­duit «Ré­cits d’aujourd’hui et de ja­dis», «Ré­cit d’autrefois», «His­toires du ja­dis», « d’il y a long­temps», «Contes d’à pré­sent et du passé» ou «Contes de ja­dis et de na­guère». Icône Haut
  2. En «今昔物語». Par­fois trans­crit «Kond­ja­kou mo­no­ga­tari», «Konn­ja­kou mo­no­ga­tari» ou «Kon­ja­kou mo­no­ga­tari». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «宇治大納言物語». Icône Haut
  4. En ja­po­nais 源隆国. Au­tre­fois trans­crit Mi­na­moto no Ta­ka­kouni. Icône Haut
  1. p. 7. Icône Haut
  2. VIII, XVIII et XXXI. Icône Haut
  3. XXII et XXIII. Icône Haut
  4. Jean Guilla­maud, « de la ». Icône Haut

Takakuni, « Histoires qui sont maintenant du passé, “Konjaku-monogatari shû” »

éd. Gallimard, coll. UNESCO d’œuvres représentatives-Connaissance de l’Orient, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. UNESCO d’œuvres re­pré­sen­ta­tives-Connais­sance de l’, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle des «His­toires qui sont main­te­nant du passé» 1Kon­jaku mo­no­ga­tari» 2) éga­le­ment connues sous le titre d’«His­toires du Grand Conseiller d’Uji» («Uji dai­na­gon mo­no­ga­tari» 3). Ce Grand Conseiller d’Uji, ap­pelé  4 (XIe siècle apr. J.-C.), était un dont la forte cor­pu­lence sup­por­tait les cha­leurs de l’été, et qui se re­ti­rait chaque an­née, du cin­quième au hui­tième mois, à Uji, non loin de Kyôto, sur la route de Nara. Là, dans une te­nue né­gli­gée, se fai­sant éven­ter d’un grand éven­tail, il fai­sait ap­pe­ler à lui les pas­sants, sans se sou­cier de leur rang, et les priait de ra­con­ter des his­toires du passé, ce­pen­dant que lui-même, étendu à l’intérieur, no­tait leurs pa­roles tou­jours avec dans un ca­hier : «Il y avait des ré­cits de l’Inde, des ré­cits de la , et aussi des ré­cits du . Il en était d’édifiants, il en était de plai­sants, il en était de ter­ri­fiants, il en était d’émouvants, il en était de ré­pu­gnants. Quelques-uns étaient sans rime ni , d’autres étaient des plus adroits, bref, il en était de toute sorte et de toute es­pèce», dit le «Sup­plé­ment aux “His­toires d’Uji”» 5. La par­tie des «His­toires qui sont main­te­nant du passé» re­la­tive au Ja­pon oc­cupe à elle seule, avec ses vingt et un tomes sur trente et un, plus des deux tiers du texte, tan­dis que les par­ties consa­crées à l’Inde et à la Chine ne com­prennent cha­cune que cinq tomes. Trois tomes sont aujourd’hui man­quants 6 et deux autres 7 ne nous sont qu’en un état in­com­plet. Tel quel pour­tant, le re­cueil est en­core d’une éton­nante , et les mille cin­quante-neuf his­to­riettes qu’il contient font pen­ser à un en­voû­tant ka­léi­do­scope qui nous pré­sente à chaque se­cousse, comme par un coup de , des fi­gures in­at­ten­dues et mer­veilleuses : «Un dé­filé de ap­par­te­nant à toutes les ca­té­go­ries de la anime un d’une grande ri­chesse hu­maine, où les et les sou­cis des humbles n’ont pas une di­gnité moindre que ceux des grands… La va­riété des ré­cits, ba­dins ou bur­lesques, ins­truc­tifs ou édi­fiants, fan­tas­tiques ou tou­chants, donne la pos­si­bi­lité de s’exprimer à toutes les , des plus nobles aux moins raf­fi­nées» 8. Tous dé­butent par la for­mule «main­te­nant c’est du passé» (pro­non­cée «ima wa mu­ka­shi» à la ja­po­naise, «kon­jaku» à la chi­noise), qui em­brasse l’idée boud­dhique se­lon la­quelle le passé existe au même titre et avec la même que le «main­te­nant».

  1. Par­fois tra­duit «Ré­cits d’aujourd’hui et de ja­dis», «Ré­cit d’autrefois», «His­toires du ja­dis», « d’il y a long­temps», «Contes d’à pré­sent et du passé» ou «Contes de ja­dis et de na­guère». Icône Haut
  2. En «今昔物語». Par­fois trans­crit «Kond­ja­kou mo­no­ga­tari», «Konn­ja­kou mo­no­ga­tari» ou «Kon­ja­kou mo­no­ga­tari». Icône Haut
  3. En ja­po­nais «宇治大納言物語». Icône Haut
  4. En ja­po­nais 源隆国. Au­tre­fois trans­crit Mi­na­moto no Ta­ka­kouni. Icône Haut
  1. p. 7. Icône Haut
  2. VIII, XVIII et XXXI. Icône Haut
  3. XXII et XXIII. Icône Haut
  4. Jean Guilla­maud, « de la ». Icône Haut

« Histoire d’Haïkar le Sage, d’après les manuscrits arabes »

dans « Revue de l’Orient chrétien », sér. 2, vol. 3, p. 367-388 ; vol. 4, p. 50-70 & 143-154

dans «Re­vue de l’ chré­tien», sér. 2, vol. 3, p. 367-388; vol. 4, p. 50-70 & 143-154

Il s’agit des ver­sions arabes de l’« et d’Aḥikar l’Assyrien», un conte qui existe dans presque toutes les langues du an­tique (VIIe av. J.-C.). Voici le ré­sumé de ce conte : Aḥi­qar 1 était un ver­tueux et un conseiller des rois d’. N’ayant pas de fils, il adopta le fils de sa sœur, Na­dan. Il l’éleva et lui adressa une pre­mière sé­rie de le­çons, sous forme de et de . Plus tard, em­pê­ché par les in­fir­mi­tés de la de rem­plir ses fonc­tions, Aḥi­qar pré­senta Na­dan comme son suc­ces­seur. Com­blé d’honneurs, Na­dan ne tarda pas à faire preuve de la plus noire in­gra­ti­tude. Il tra­hit in­di­gne­ment son père adop­tif et bien­fai­teur : il le ca­lom­nia au­près du roi As­sa­rhad­don (de l’an 680 à l’an 669 av. J.-C.), le­quel or­donna sa . Ce­pen­dant, le bour­reau était un obligé d’Aḥiqar et ne rem­plit pas l’ordre donné. Il exé­cuta un autre cri­mi­nel, dont il ap­porta la tête au roi, et tint Aḥi­qar ca­ché. En­hardi par la de la mort du conseiller royal, le pha­raon d’ lança au roi le défi de ré­soudre plu­sieurs per­fides, sous peine d’avoir à lui payer un tri­but. Sorti de sa ca­chette, Aḥi­qar alla en Égypte, ré­pon­dit aux énigmes du pha­raon et, à son re­tour, de­manda que Na­dan lui fût li­vré. Il le frappa de mille coups, pour faire en­trer la sa­gesse «par der­rière son dos» 2 puisqu’elle n’avait pu en­trer par les oreilles, et lui adressa une deuxième sé­rie de le­çons, sous forme de fables, et des­ti­nées à prou­ver qu’il va­lait mieux vivre dans une hutte en homme juste que dans un en cri­mi­nel.

  1. En ara­méen אחיקר, en ܐܚܝܩܪ. Par­fois trans­crit Achi­char, Achi­qar, Achi­kar, Aḥi­car ou Aḥi­kar. On ren­contre aussi la gra­phie Ḥi­qar (ܚܝܩܪ). Par­fois trans­crit Hai­qâr, Haï­kar, Hey­car, Hi­car, Khi­kar ou Ḥi­kar. Icône Haut
  1. «His­toire et Sa­gesse d’Aḥikar l’Assyrien; tra­duc­tion des ver­sions sy­riaques par Fran­çois Nau», p. 236. Icône Haut

Galland, « Les “Mille et une Nuits” : contes arabes. Tome I »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit des «Mille et une Nuits» («Alf layla wa-layla» 1), arabes. Ra­re­ment, la de la et les de l’ ont été dé­pen­sés dans une œuvre avec plus de pro­di­ga­lité; et ra­re­ment, une œuvre a eu une réus­site plus écla­tante que celle des «Mille et une Nuits» de­puis qu’elle a été trans­por­tée en par l’orientaliste An­toine Gal­land au com­men­ce­ment du XVIIIe siècle. De là, elle a im­mé­dia­te­ment rem­pli le de sa re­nom­mée, et de­puis, son n’a fait que croître de jour en jour, sans souf­frir ni des ca­prices de la ni du chan­ge­ment des goûts. Quelle ex­tra­or­di­naire fé­con­dité dans ces contes! Quelle va­riété! Avec quel in­épui­sable in­té­rêt on suit les en­chan­te­resses de Sind­bad le Ma­rin ou les mer­veilles opé­rées par la lampe d’Aladdin : «C’est dans l’ même que l’enfance du genre hu­main se montre avec toute sa grâce et toute sa naï­veté», dit Édouard Gaut­tier d’Arc 2. «On y cher­che­rait en vain ou ces teintes mé­lan­co­liques du Nord, ou ces al­lu­sions sé­rieuses et pro­fondes [des] Grecs. [Ici], on voit que l’imagination ne s’est mise en œuvre que pour se créer à elle-même des plai­sirs… Ces gé­nies qu’elle a pro­duits, vont ré­pan­dant par­tout les perles, l’, les dia­mants; ils élèvent en un ins­tant des su­perbes; ils livrent à ce­lui qu’ils fa­vo­risent, des hou­ris 3 en­chan­te­resses; ils l’accablent, en un mot, de toutes les jouis­sances, sans qu’il se donne au­cune peine pour les ac­qué­rir. Il faut aux Orien­taux un fa­cile et com­plet; ils le veulent sans nuages, comme le qui les éclaire.»

  1. En «ألف ليلة وليلة». Au­tre­fois trans­crit «Alef léï­lét oué-léï­lét», «Alef lei­let we lei­let», «Alef leila wa leila» ou «Alf laila wa-laila». Icône Haut
  2. Pré­face à l’édition de 1822-1823. Icône Haut
  1. Beau­tés cé­lestes qui, se­lon le , se­ront les épouses des fi­dèles. Icône Haut