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« Chants de palefreniers, “Saïbara” »

éd. Publications orientalistes de France, coll. D’étranges pays-Poèmes, Paris

éd. Pu­bli­ca­tions de , coll. D’étranges pays-Poèmes, Pa­ris

Il s’agit des «Sai­bara» 1Chants de pa­le­fre­niers»). Ce genre est men­tionné pour la pre­mière fois dans les «Chro­niques vé­ri­diques des trois ères» («Ni­hon san­dai jit­su­roku» 2), au cha­pitre re­la­tif à l’année 859 apr. J.-C. Il y est dit que la prin­cesse Hi­roi, morte cette an­née-là, était fort cé­lèbre à l’époque de sa pour ses in­ter­pré­ta­tions de «Sai­bara». Jusqu’à nos jours, les phi­lo­logues ja­po­nais ont pro­posé une di­zaine d’explications pos­sibles pour ce terme, noté à l’aide de trois ca­rac­tères dont le sens lit­té­ral est «airs pour en­cou­ra­ger les che­vaux». Se­lon l’ tra­di­tion­nelle 3, il s’agirait de po­pu­laires que les pa­le­fre­niers chan­taient en me­nant à la ca­pi­tale les bêtes de somme. D’autres es­timent que ce nom ne fait que tra­duire l’esprit de la pre­mière chan­son du re­cueil, in­ti­tu­lée pré­ci­sé­ment : «Va, mon cour­sier». En­fin, tout ré­cem­ment, M. Usuda Jin­gorô dé­cou­vrait, dans un do­cu­ment conservé à la bi­blio­thèque de la Mai­son Im­pé­riale, la preuve de l’ d’une mé­lo­die d’origine chi­noise, aujourd’hui per­due, dont le titre «Sai­ba­raku» s’écrivait au moyen des mêmes idéo­grammes. En tout cas, l’on se convain­cra ai­sé­ment, à la simple lec­ture, qu’il s’agit bien de chan­sons po­pu­laires, res­pi­rant l’humeur en­jouée et la naï­veté un peu grasse et bon en­fant de l’ pay­sanne. Cu­rieu­se­ment, ces chan­sons ont connu leur vogue au­tour de l’an 1000 apr. J.-C., c’est-à-dire à l’apogée de cette Cour raf­fi­née qui a fait naître no­tam­ment le «Dit du genji», le chef-d’œuvre in­égalé des lettres ja­po­naises. Les de ce dit chantent des «Sai­bara» en toute oc­ca­sion : lors des of­fi­ciels du , aussi bien qu’en privé; ils les fre­donnent en dé­am­bu­lant par les cou­loirs, et en usent, hommes et , comme d’un convenu pour leurs échanges épis­to­laires. Mieux en­core : quatre cha­pitres de ce dit — «La Branche du pru­nier» (ch. XXXII), «La Ri­vière aux bam­bous» (ch. XLIV), «Les Che­veux noués» (ch. XLVII) et «Le Pa­villon» (ch. L) — em­pruntent leurs titres mêmes à des chan­sons po­pu­laires de ce genre. «L’on pour­rait croire», dit très bien M. , «que tous ces princes et cour­ti­sans, sou­mis per­pé­tuel­le­ment au car­can d’une éti­quette mé­ti­cu­leuse, trou­vaient dans l’allégresse qui anime la presque to­ta­lité de ces chan­sons… un exu­toire aux contraintes d’une ré­glée dans ses moindres dé­tails.»

  1. En ja­po­nais «催馬楽». Icône Haut
  2. En ja­po­nais «日本三代実録». Icône Haut
  1. In­ter­pré­ta­tion énon­cée par Ichijô Ka­neyo­shi. Icône Haut

« Le Conte du coupeur de bambous »

dans « Bulletin de la Maison franco-japonaise », sér. 2, vol. 2, p. 123-199

dans «Bul­le­tin de la Mai­son franco-ja­po­naise», sér. 2, vol. 2, p. 123-199

Il s’agit du «Conte du cou­peur de bam­bous» 1Ta­ké­tori mo­no­ga­tari» 2), consi­déré comme le plus an­cien des «mo­no­ga­tari» (IXe siècle apr. J.-C.). Ce nom gé­né­rique de «mo­no­ga­tari», que l’on tra­duit sou­vent par «», doit être pris ici dans le sens pri­mi­tif de «chose contée». En l’occurrence, il s’agit d’un vé­ri­table conte de fées, même s’il pré, par en­droits, cette fi­nesse de cœur et cette douce qui ca­rac­té­ri­se­ront la lit­té­ra­ture ro­ma­nesque du . Le «Conte du cou­peur de bam­bous» oc­cupe une cin­quan­taine de pages et ap­pa­raît comme une jux­ta­po­si­tion, as­sez ha­bi­le­ment réa­li­sée, de plu­sieurs ré­cits dont cha­cun pour­rait être consi­déré comme com­plet en , si ne les re­liait la pré­sence de la même fi­gure cen­trale de Ka­guya-himé («Claire prin­cesse»). Chaque connaît les pé­ri­pé­ties de cette mi­nus­cule fillette, haute comme la main, qu’un vieillard trouve dans le creux d’un bam­bou qu’il vient de cou­per. Il l’adopte et il l’élève avec soin, et en seule­ment trois mois, elle de­vient une jeune femme dont la beauté at­tire tous les re­gards. Il lui donne le nom de Ka­guya-himé en de la lu­mière mys­té­rieuse qu’elle ré­pand au­tour d’elle. Tous les hommes du pays, à force d’entendre ré­pé­ter : «Cette Ka­guya-himé, que ne fe­rait-on pour ob­te­nir sa main!» 3, ac­courent pour la voir. Sa main est de­man­dée par cinq pré­ten­dants, à qui elle im­pose des tra­vaux her­cu­léens qu’aucun d’eux ne peut me­ner à terme; elle re­fuse jusqu’à l’anneau de l’Empereur, et bien­tôt, elle dé­clare à son père adop­tif qu’elle est une ha­bi­tante de la Lune, ban­nie sur la pour cer­taine faute, et que, son d’épreuve étant écoulé, elle va re­tour­ner dans son an­cien sé­jour. En vain le vieillard se ré­pand en pro­tes­ta­tions pour la re­te­nir, en vain l’Empereur fait pla­cer une garde de deux mille hommes au­tour de sa mai­son; elle est em­por­tée dans un char vo­lant en­voyé par son père cé­leste. Elle laisse, en par­tant, des lettres d’adieu à son vieux pro­tec­teur et lui re­met un élixir d’.

  1. Par­fois tra­duit «Le Tailleur de bam­bous» ou «Conte du cueilleur de bam­bous». Icône Haut
  2. En ja­po­nais «竹取物語». Le «Dit du genji» donne le titre plus com­plet de «竹取翁の物語» («Conte du vieillard, cou­peur de bam­bous»). Par­fois en­core, on l’appelle, du nom de son per­son­nage prin­ci­pal, «かぐや姫の物語» («Conte de Ka­guya-himé»). Icône Haut
  1. p. 142. Icône Haut

« Vie des pères du Jura »

éd. du Cerf, coll. Sources chrétiennes-Textes monastiques d’Occident, Paris

éd. du Cerf, coll. chré­tiennes-Textes mo­nas­tiques d’, Pa­ris

Il s’agit de la « et Règle des , Lu­pi­cin et Oyend, ab­bés des mo­nas­tères du Jura» («Vita vel Re­gula sanc­to­rum pa­trum Ro­mani, Lu­pi­cini et Eu­gendi, mo­nas­te­rio­rum Ju­ren­sium ab­ba­tum»). L’ ne nous ap­prend rien de par­ti­cu­lier sur l’auteur de cette «Vie», et nous igno­rons jusqu’à son nom. Mais nous voyons, par les pages que nous pos­sé­dons de lui, que c’était un moine la­bo­rieux et grave; qu’à dé­faut de ta­lent comme ora­teur et comme écri­vain, il avait de la piété, beau­coup de bonne et un grand fonds de mo­des­tie. Ces qua­li­tés jointes à celle d’auteur contem­po­rain, qui ne rap­porte que ce qui s’est passé sous ses propres yeux ou presque, donnent du prix à son ou­vrage et le rendent digne de créance. C’était, en ef­fet, un dis­ciple de saint Oyend de Condat 1 et il se trouva pré­sent lorsque ce saint quitta la pour al­ler au (510 apr. J.-C.). Il ne tarda pas, après cette , à mettre la main à son ou­vrage, et pour le ré­di­ger avec , il fit pré­cé­der la vie de saint Oyend par celles de saint Ro­main et de saint Lu­pi­cin; de sorte que le tout peut pas­ser pour une ori­gi­nale, quoiqu’abrégée, des mo­nas­tères du Jura, en , de­puis leur pre­mier éta­blis­se­ment (435 apr. J.-C.). Voici le ré­cit de cet éta­blis­se­ment : «C’est dans sa trente-cin­quième an­née en­vi­ron qu’attiré par les re­traites du dé­sert, après avoir quitté sa mère, sa sœur et son frère, saint Ro­main pé­né­tra dans les fo­rêts du Jura proches de son do­maine.

  1. Par­fois trans­crit Eu­gende, Eu­gend, Héand, Oyand, Oyant, Oyan, Ouyan, Ouyen, Oyent ou Oyen. Icône Haut

« Dictionnaire des proverbes danois »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit d’un re­cueil de da­nois. Nul genre d’ n’est plus an­cien que ce­lui des pro­verbes. Son ori­gine re­monte aux âges les plus re­cu­lés du globe. Dès que les hommes, mus par un ins­tinct ir­ré­sis­tible ou pous­sés par la vo­lonté di­vine, se furent réunis en ; dès qu’ils eurent consti­tué un suf­fi­sant à l’expression de leurs be­soins, les pro­verbes prirent nais­sance en tant que ré­sumé na­tu­rel des idées com­munes de l’. «S’ils avaient pu se conser­ver, s’ils étaient jusqu’à nous sous leur forme pri­mi­tive», dit -Ma­rie Qui­tard 1, «ils se­raient le plus cu­rieux mo­nu­ment du pro­grès des pre­mières so­cié­tés; ils jet­te­raient un jour sur l’ de la , dont ils mar­que­raient le point de dé­part avec une ir­ré­cu­sable fi­dé­lité.» La , qui contient plu­sieurs de pro­verbes, dit : «Ce­lui qui ap­plique son à ré­flé­chir sur la Loi du Très-Haut… le sens se­cret des pro­verbes et re­vient sans cesse sur les des » 2. Les de la eurent la même que la Bible. Confu­cius imita les pro­verbes et fut à son tour imité par ses dis­ciples. De même que l’âge de l’arbre peut se ju­ger par le tronc; de même, les pro­verbes nous ap­prennent le ou l’esprit propre à chaque , et les dé­tails de sa pri­vée. On en te­nait cer­tains en telle es­time, qu’on les di­sait d’origine cé­leste : «C’est du », dit Ju­vé­nal 3, «que nous est ve­nue la maxime : “Connais-toi toi-même”. Il la fau­drait gra­ver dans son cœur et la mé­di­ter tou­jours.» C’est pour­quoi, d’ailleurs, on les gra­vait sur le de­vant des portes des temples, sur les co­lonnes et les marbres. Ces , très nom­breuses du de Pla­ton, fai­saient dire à ce phi­lo­sophe qu’on pou­vait faire un ex­cellent cours de en voya­geant à pied, si l’on vou­lait les lire; les pro­verbes étant «le fruit de l’ de tous les peuples et comme le bon sens de tous les siècles ré­duit en for­mules»

  1. «Études his­to­riques, lit­té­raires et mo­rales sur les et le lan­gage pro­ver­bial», p. 2. Icône Haut
  2. «Livre de l’Ecclésiastique», XXXIX, 1-3. Icône Haut
  1. «Sa­tires», poème XI, v. 27-28. Icône Haut

« Proverbes chinois »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit d’un re­cueil de . Nul genre d’ n’est plus an­cien que ce­lui des pro­verbes. Son ori­gine re­monte aux âges les plus re­cu­lés du globe. Dès que les hommes, mus par un ins­tinct ir­ré­sis­tible ou pous­sés par la vo­lonté di­vine, se furent réunis en ; dès qu’ils eurent consti­tué un suf­fi­sant à l’expression de leurs be­soins, les pro­verbes prirent nais­sance en tant que ré­sumé na­tu­rel des idées com­munes de l’. «S’ils avaient pu se conser­ver, s’ils étaient jusqu’à nous sous leur forme pri­mi­tive», dit -Ma­rie Qui­tard 1, «ils se­raient le plus cu­rieux mo­nu­ment du pro­grès des pre­mières so­cié­tés; ils jet­te­raient un jour sur l’ de la , dont ils mar­que­raient le point de dé­part avec une ir­ré­cu­sable fi­dé­lité.» La , qui contient plu­sieurs de pro­verbes, dit : «Ce­lui qui ap­plique son à ré­flé­chir sur la Loi du Très-Haut… le sens se­cret des pro­verbes et re­vient sans cesse sur les des » 2. Les de la eurent la même que la Bible. Confu­cius imita les pro­verbes et fut à son tour imité par ses dis­ciples. De même que l’âge de l’arbre peut se ju­ger par le tronc; de même, les pro­verbes nous ap­prennent le ou l’esprit propre à chaque , et les dé­tails de sa pri­vée. On en te­nait cer­tains en telle es­time, qu’on les di­sait d’origine cé­leste : «C’est du », dit Ju­vé­nal 3, «que nous est ve­nue la maxime : “Connais-toi toi-même”. Il la fau­drait gra­ver dans son cœur et la mé­di­ter tou­jours.» C’est pour­quoi, d’ailleurs, on les gra­vait sur le de­vant des portes des temples, sur les co­lonnes et les marbres. Ces , très nom­breuses du de Pla­ton, fai­saient dire à ce phi­lo­sophe qu’on pou­vait faire un ex­cellent cours de en voya­geant à pied, si l’on vou­lait les lire; les pro­verbes étant «le fruit de l’ de tous les peuples et comme le bon sens de tous les siècles ré­duit en for­mules»

  1. «Études his­to­riques, lit­té­raires et mo­rales sur les et le lan­gage pro­ver­bial», p. 2. Icône Haut
  2. «Livre de l’Ecclésiastique», XXXIX, 1-3. Icône Haut
  1. «Sa­tires», poème XI, v. 27-28. Icône Haut

« Sentences, Maximes et Proverbes mandchous et mongols »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit d’un re­cueil de mand­chous et mon­gols. Nul genre d’ n’est plus an­cien que ce­lui des pro­verbes. Son ori­gine re­monte aux âges les plus re­cu­lés du globe. Dès que les hommes, mus par un ins­tinct ir­ré­sis­tible ou pous­sés par la vo­lonté di­vine, se furent réunis en ; dès qu’ils eurent consti­tué un suf­fi­sant à l’expression de leurs be­soins, les pro­verbes prirent nais­sance en tant que ré­sumé na­tu­rel des idées com­munes de l’. «S’ils avaient pu se conser­ver, s’ils étaient jusqu’à nous sous leur forme pri­mi­tive», dit -Ma­rie Qui­tard 1, «ils se­raient le plus cu­rieux mo­nu­ment du pro­grès des pre­mières so­cié­tés; ils jet­te­raient un jour sur l’ de la , dont ils mar­que­raient le point de dé­part avec une ir­ré­cu­sable fi­dé­lité.» La , qui contient plu­sieurs de pro­verbes, dit : «Ce­lui qui ap­plique son à ré­flé­chir sur la Loi du Très-Haut… le sens se­cret des pro­verbes et re­vient sans cesse sur les des » 2. Les de la eurent la même que la Bible. Confu­cius imita les pro­verbes et fut à son tour imité par ses dis­ciples. De même que l’âge de l’arbre peut se ju­ger par le tronc; de même, les pro­verbes nous ap­prennent le ou l’esprit propre à chaque , et les dé­tails de sa pri­vée. On en te­nait cer­tains en telle es­time, qu’on les di­sait d’origine cé­leste : «C’est du », dit Ju­vé­nal 3, «que nous est ve­nue la maxime : “Connais-toi toi-même”. Il la fau­drait gra­ver dans son cœur et la mé­di­ter tou­jours.» C’est pour­quoi, d’ailleurs, on les gra­vait sur le de­vant des portes des temples, sur les co­lonnes et les marbres. Ces , très nom­breuses du de Pla­ton, fai­saient dire à ce phi­lo­sophe qu’on pou­vait faire un ex­cellent cours de en voya­geant à pied, si l’on vou­lait les lire; les pro­verbes étant «le fruit de l’ de tous les peuples et comme le bon sens de tous les siècles ré­duit en for­mules»

  1. «Études his­to­riques, lit­té­raires et mo­rales sur les pro­verbes et le lan­gage pro­ver­bial», p. 2. Icône Haut
  2. «Livre de l’Ecclésiastique», XXXIX, 1-3. Icône Haut
  1. «Sa­tires», poème XI, v. 27-28. Icône Haut

« La Comédie de proverbes : pièce comique »

éd. Droz, coll. Textes littéraires français, Genève

éd. Droz, coll. Textes lit­té­raires , Ge­nève

Il s’agit d’un re­cueil de . Nul genre d’ n’est plus an­cien que ce­lui des . Son ori­gine re­monte aux âges les plus re­cu­lés du globe. Dès que les hommes, mus par un ins­tinct ir­ré­sis­tible ou pous­sés par la vo­lonté di­vine, se furent réunis en ; dès qu’ils eurent consti­tué un suf­fi­sant à l’expression de leurs be­soins, les pro­verbes prirent nais­sance en tant que ré­sumé na­tu­rel des idées com­munes de l’. «S’ils avaient pu se conser­ver, s’ils étaient jusqu’à nous sous leur forme pri­mi­tive», dit -Ma­rie Qui­tard 1, «ils se­raient le plus cu­rieux mo­nu­ment du pro­grès des pre­mières so­cié­tés; ils jet­te­raient un jour sur l’ de la , dont ils mar­que­raient le point de dé­part avec une ir­ré­cu­sable fi­dé­lité.» La , qui contient plu­sieurs de pro­verbes, dit : «Ce­lui qui ap­plique son à ré­flé­chir sur la Loi du Très-Haut… le sens se­cret des pro­verbes et re­vient sans cesse sur les des » 2. Les de la eurent la même que la Bible. Confu­cius imita les pro­verbes et fut à son tour imité par ses dis­ciples. De même que l’âge de l’arbre peut se ju­ger par le tronc; de même, les pro­verbes nous ap­prennent le ou l’esprit propre à chaque , et les dé­tails de sa pri­vée. On en te­nait cer­tains en telle es­time, qu’on les di­sait d’origine cé­leste : «C’est du », dit Ju­vé­nal 3, «que nous est ve­nue la maxime : “Connais-toi toi-même”. Il la fau­drait gra­ver dans son cœur et la mé­di­ter tou­jours.» C’est pour­quoi, d’ailleurs, on les gra­vait sur le de­vant des portes des temples, sur les co­lonnes et les marbres. Ces , très nom­breuses du de Pla­ton, fai­saient dire à ce phi­lo­sophe qu’on pou­vait faire un ex­cellent cours de en voya­geant à pied, si l’on vou­lait les lire; les pro­verbes étant «le fruit de l’ de tous les peuples et comme le bon sens de tous les siècles ré­duit en for­mules»

  1. «Études his­to­riques, lit­té­raires et mo­rales sur les pro­verbes fran­çais et le lan­gage pro­ver­bial», p. 2. Icône Haut
  2. «Livre de l’Ecclésiastique», XXXIX, 1-3. Icône Haut
  1. «Sa­tires», poème XI, v. 27-28. Icône Haut

« Proverbes [laotiens] »

dans « France-Asie », vol. 12, nº 118-120, p. 1079-1082

dans «-», vol. 12, nº 118-120, p. 1079-1082

Il s’agit d’un re­cueil de lao­tiens. Nul genre d’ n’est plus an­cien que ce­lui des pro­verbes. Son ori­gine re­monte aux âges les plus re­cu­lés du globe. Dès que les hommes, mus par un ins­tinct ir­ré­sis­tible ou pous­sés par la vo­lonté di­vine, se furent réunis en ; dès qu’ils eurent consti­tué un suf­fi­sant à l’expression de leurs be­soins, les pro­verbes prirent nais­sance en tant que ré­sumé na­tu­rel des idées com­munes de l’. «S’ils avaient pu se conser­ver, s’ils étaient jusqu’à nous sous leur forme pri­mi­tive», dit -Ma­rie Qui­tard 1, «ils se­raient le plus cu­rieux mo­nu­ment du pro­grès des pre­mières so­cié­tés; ils jet­te­raient un jour sur l’ de la , dont ils mar­que­raient le point de dé­part avec une ir­ré­cu­sable fi­dé­lité.» La , qui contient plu­sieurs de pro­verbes, dit : «Ce­lui qui ap­plique son à ré­flé­chir sur la Loi du Très-Haut… le sens se­cret des pro­verbes et re­vient sans cesse sur les des » 2. Les de la eurent la même que la Bible. Confu­cius imita les pro­verbes et fut à son tour imité par ses dis­ciples. De même que l’âge de l’arbre peut se ju­ger par le tronc; de même, les pro­verbes nous ap­prennent le ou l’esprit propre à chaque , et les dé­tails de sa pri­vée. On en te­nait cer­tains en telle es­time, qu’on les di­sait d’origine cé­leste : «C’est du », dit Ju­vé­nal 3, «que nous est ve­nue la maxime : “Connais-toi toi-même”. Il la fau­drait gra­ver dans son cœur et la mé­di­ter tou­jours.» C’est pour­quoi, d’ailleurs, on les gra­vait sur le de­vant des portes des temples, sur les co­lonnes et les marbres. Ces , très nom­breuses du de Pla­ton, fai­saient dire à ce phi­lo­sophe qu’on pou­vait faire un ex­cellent cours de en voya­geant à pied, si l’on vou­lait les lire; les pro­verbes étant «le fruit de l’ de tous les peuples et comme le bon sens de tous les siècles ré­duit en for­mules»

  1. «Études his­to­riques, lit­té­raires et mo­rales sur les et le lan­gage pro­ver­bial», p. 2. Icône Haut
  2. «Livre de l’Ecclésiastique», XXXIX, 1-3. Icône Haut
  1. «Sa­tires», poème XI, v. 27-28. Icône Haut

« La Reine exilée et son Fils : poème épique laotien narrant une des vies du Bouddha »

dans « Péninsule », vol. 18-19, p. 1-274

dans «Pé­nin­sule», vol. 18-19, p. 1-274

Il s’agit du «nāṅ Tēṅ an1» 1La Reine ée et son Fils», ou lit­té­ra­le­ment «La Dame Tēṅ an1»), un des ro­mans épiques du . Les Lao­tiens ont une pré­di­lec­tion mar­quée pour les longs ré­cits en vers, im­pré­gnés de , et re­le­vés par la et par l’agencement des . Ils les ap­pellent «bœ̄n2 văn­naḥ­gaḥtī» 2textes lit­té­raires»). Ils les lisent dans les réunions; ils les ré­citent pen­dant la aux jeunes ré­cem­ment ac­cou­chées, pour les em­pê­cher de suc­com­ber au som­meil et de de­ve­nir ainsi une proie fa­cile pour les mau­vais . Cer­tains de ces ro­mans épiques sont d’une lon­gueur ac­ca­blante : le «dāv2 kā­laḥ­ket» 3, par exemple, compte à peu près dix mille vers, et le «cāṃPā sī1 Tŏn2» 4 — en­vi­ron qua­torze mille. «Il faut croire que les pé­ri­pé­ties qui forment la trame du ré­cit en font to­lé­rer la lon­gueur», dit Louis Fi­not 5. «Pour­tant ni les ni les in­ci­dents du drame ne brillent par la va­riété : les mêmes fi­gures et les mêmes scènes se re­pré­sentent sans cesse avec une mo­no­to­nie qui las­se­rait le lec­teur le plus in­tré­pide, mais qui ne pa­raît pas dé­plaire aux âmes simples pour les­quelles des bardes ano­nymes ont com­posé ces en­fan­tines rhap­so­dies.» Je l’avoue : ces ro­mans épiques, en gé­né­ral fort mal­adroits, tra­cés pour la plu­part par des mains la­bo­rieuses, m’ont tou­ché. Je les ai ou­verts sou­vent avec dé­dain, et presque ja­mais je ne les ai fer­més sans être ému. La forme, à très peu d’exceptions près, en est dé­fec­tueuse, mais cela par ru­desse plu­tôt que par mau­vais goût. Ils res­pirent tant de sin­cé­rité, de sym­pa­thie, de bonne vo­lonté; on y trouve des si res­pec­tables dans leur naï­veté, que , qui étais dé­cidé à en , j’ai tou­jours fini par m’y plaire. Ja­mais je n’accueillerai par la raille­rie cette confes­sion hon­nête d’un poète :

«Moi, qui ai com­posé ce ré­cit ver­si­fié,
Je me suis en­fui au loin, tout comme la pe­tite [hé­roïne dont je vous parle]!
Car moi, votre ser­vi­teur, couche en so­li­taire;
Je suis bien seul, dans ma chambre, les bras pen­dant dans le vide…
De­puis que j’ai quitté ma mai­son pour al­ler chez les Thaï où je n’ai pas d’amis,
Je m’efforce d’écrire des vers pour me ré­chauf­fer le cœur.
Tout au fond de mon être… je me dis que je fi­ni­rai par ren­trer chez moi.
Ils sont évi­dem­ment bien éloi­gnés l’un de l’autre, la cité d’ et le pays na­tal!
»

  1. En «ນາງແຕງອ່ອນ». Par­fois trans­crit «Nang Tèng One», «Naṅ Teṅ On», «Nāng Tǣng ‘Ǭn», «Nang Taeng Oon» ou «Nang Taeng Aun». Icône Haut
  2. En lao­tien ພື້ນວັນນະຄະດີ. Icône Haut
  3. En lao­tien «ທ້າວກາລະເກດ», in­édit en . Icône Haut
  1. En lao­tien «ຈໍາປາສີ່ຕົ້ນ», in­édit en fran­çais. Icône Haut
  2. «Re­cherches sur la », p. 116. Icône Haut

« L’Engoulevent blanc »

dans « Le Roman classique lao » (éd. École française d’Extrême-Orient, coll. Publications de l’École française d’Extrême-Orient, Paris)

dans «Le clas­sique lao» (éd. École fran­çaise d’Extrême-, coll. Pu­bli­ca­tions de l’École fran­çaise d’Extrême-Orient, Pa­ris)

Il s’agit du «dāv2 nŏk kaḥpā phœ̄eak» 1L’Engoulevent blanc»), un des ro­mans épiques du . Les Lao­tiens ont une pré­di­lec­tion mar­quée pour les longs ré­cits en vers, im­pré­gnés de , et re­le­vés par la et par l’agencement des . Ils les ap­pellent «bœ̄n2 văn­naḥ­gaḥtī» 2textes lit­té­raires»). Ils les lisent dans les réunions; ils les ré­citent pen­dant la aux jeunes ré­cem­ment ac­cou­chées, pour les em­pê­cher de suc­com­ber au som­meil et de de­ve­nir ainsi une proie fa­cile pour les mau­vais . Cer­tains de ces ro­mans épiques sont d’une lon­gueur ac­ca­blante : le «dāv2 kā­laḥ­ket» 3, par exemple, compte à peu près dix mille vers, et le «cāṃPā sī1 Tŏn2» 4 — en­vi­ron qua­torze mille. «Il faut croire que les pé­ri­pé­ties qui forment la trame du ré­cit en font to­lé­rer la lon­gueur», dit Louis Fi­not 5. «Pour­tant ni les ni les in­ci­dents du drame ne brillent par la va­riété : les mêmes fi­gures et les mêmes scènes se re­pré­sentent sans cesse avec une mo­no­to­nie qui las­se­rait le lec­teur le plus in­tré­pide, mais qui ne pa­raît pas dé­plaire aux âmes simples pour les­quelles des bardes ano­nymes ont com­posé ces en­fan­tines rhap­so­dies.» Je l’avoue : ces ro­mans épiques, en gé­né­ral fort mal­adroits, tra­cés pour la plu­part par des mains la­bo­rieuses, m’ont tou­ché. Je les ai ou­verts sou­vent avec dé­dain, et presque ja­mais je ne les ai fer­més sans être ému. La forme, à très peu d’exceptions près, en est dé­fec­tueuse, mais cela par ru­desse plu­tôt que par mau­vais goût. Ils res­pirent tant de sin­cé­rité, de sym­pa­thie, de bonne vo­lonté; on y trouve des si res­pec­tables dans leur naï­veté, que , qui étais dé­cidé à en , j’ai tou­jours fini par m’y plaire. Ja­mais je n’accueillerai par la raille­rie cette confes­sion hon­nête d’un poète :

«Moi, qui ai com­posé ce ré­cit ver­si­fié,
Je me suis en­fui au loin, tout comme la pe­tite [hé­roïne dont je vous parle]!
Car moi, votre ser­vi­teur, couche en so­li­taire;
Je suis bien seul, dans ma chambre, les bras pen­dant dans le vide…
De­puis que j’ai quitté ma mai­son pour al­ler chez les Thaï où je n’ai pas d’amis,
Je m’efforce d’écrire des vers pour me ré­chauf­fer le cœur.
Tout au fond de mon être… je me dis que je fi­ni­rai par ren­trer chez moi.
Ils sont évi­dem­ment bien éloi­gnés l’un de l’autre, la cité d’ et le pays na­tal!
»

  1. En «ທ້າວນົກກະບາເຜືອກ». Par­fois trans­crit «Thao Nok Kaba Phueak» ou «Thao Nok Kaba Phüak». Icône Haut
  2. En lao­tien ພື້ນວັນນະຄະດີ. Icône Haut
  3. En lao­tien «ທ້າວກາລະເກດ», in­édit en . Icône Haut
  1. En lao­tien «ຈໍາປາສີ່ຕົ້ນ», in­édit en fran­çais. Icône Haut
  2. «Re­cherches sur la », p. 116. Icône Haut

« Les Grands Textes de la pensée babylonienne »

dans « Les Religions du Proche-Orient asiatique » (éd. Fayard et Denoël, coll. Le Trésor spirituel de l’humanité, Paris), p. 13-349

dans «Les Re­li­gions du Proche- asia­tique» (éd. Fayard et De­noël, coll. Le Tré­sor spi­ri­tuel de l’, Pa­ris), p. 13-349

Il s’agit du « d’Atrahasis» 1 et autres textes de la mé­so­po­ta­mienne (ap­pe­lée aussi as­syro-ba­by­lo­nienne), évo­quant tous les grands pro­blèmes qui, de­puis tou­jours, pré­oc­cupent l’ : l’origine du et l’aspiration vers la éter­nelle; les en­fers et l’au-delà; le pro­blème du et ce­lui des contra­dic­tions de la hu­maine. L’extrême an­cien­neté de ces textes, dont les pre­miers re­montent au IIIe mil­lé­naire av. J.-C., ne peut être su­jette à contes­ta­tion, pas plus que l’ exer­cée par eux sur les peuples en rap­port avec la , et no­tam­ment sur les Hé­breux. Des thèmes bi­bliques comme ceux du jar­din d’, du ou de la tour de Ba­bel — pour ne ci­ter que les plus cé­lèbres — dé­rivent, di­rec­te­ment ou non, de tra­di­tions mé­so­po­ta­miennes. Pour­tant, jusqu’à il y a deux siècles en­vi­ron, rien ne sub­sis­tait de cette lit­té­ra­ture. Les langues qu’avait par­lées la Mé­so­po­ta­mie étaient ou­bliées; et quand on dé­cou­vrit quelques-uns de ses do­cu­ments , on douta par­fois que les signes qu’ils por­taient fussent une . Pour que fût re­noué le fil de l’, il fal­lut at­tendre qu’en dé­cembre 1842, l’archéologue Paul-Émile Botta don­nât la pre­mière pioche sur la col­line de Kouyound­jik 2, près de Mos­soul, et qu’au prix de pa­tients ef­forts, ses suc­ces­seurs missent au jour une lit­té­ra­ture in­fi­ni­ment plus va­riée et plus ori­gi­nale qu’on ne l’avait d’abord sup­posé.

  1. Au­tre­fois trans­crit Atram-ḫasîs, Adra-ha­sis ou Atar-ḫasîs. Icône Haut
  1. En قوينجق. Par­fois trans­crit Quyun­jik, Kuyun­jik, Kuyund­jik ou Kouyoun­jik. Icône Haut

« Plaisanteries de Khodja Nasr-ed-din Efendi »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit des plai­san­te­ries de Nas­red­din Hodja 1, pro­duc­tions lé­gères de la qui tiennent une place qui ne leur est dis­pu­tée par au­cun autre ou­vrage. On peut même dire qu’elles consti­tuent, à elles seules, un genre spé­cial : le genre plai­sant. L’immense po­pu­la­rité ac­cor­dée, dans sa pa­trie, au Hodja et à ses fa­cé­ties ex­tra­va­gantes per­met de voir en lui la per­son­ni­fi­ca­tion même de cette belle hu­meur jo­viale, sou­vent ef­fron­tée, dé­dai­gnant toutes les conve­nances, har­die jusqu’à l’impudence, mais spi­ri­tuelle, mor­dante, ma­li­cieuse, par­fois grosse d’enseignements, qui fait la base de la conver­sa­tion turque. Ici, point de ces mé­ta­phores am­bi­tieuses dont les let­trés orien­taux peuvent, seuls, ap­pré­cier le mé­rite; point de ces longues pé­riodes où la so­phis­ti­ca­tion et la des ex­pres­sions font perdre à l’auteur le fil de son . Au lieu de ces or­ne­ments qui troublent le com­mun des mor­tels, on trouve de la bonne et franche gaieté; un simple, concis et na­tu­rel; une verve naïve dont les éclairs in­at­ten­dus com­mandent le aux gens les plus comme aux plus igno­rants, trop heu­reux de dé­ri­der leurs fronts sou­cieux, de dis­traire la mo­no­to­nie de leurs ré­flexions, de trom­per l’ennui de leurs veilles. «Il est peu pro­bable de trou­ver dans le en­tier», dit un  2, «un hé­ros du qui jouisse d’un tel in­té­rêt ou qui at­tire d’une telle force l’attention d’auteurs et de lec­teurs que Nas­red­din Hodja… La forme ser­rée qui en­ve­loppe l’idée des [] aide à les re­te­nir fa­ci­le­ment dans la et à les dif­fu­ser… Il faut ajou­ter éga­le­ment que le per­son­nage de Nas­red­din Hodja marche sur les che­mins pous­sié­reux de l’Anatolie, dans les steppes de l’ et du Tad­ji­kis­tan et dans les de [la pé­nin­sule bal­ka­nique] avec un dé­faut inné, ayant trou­blé plu­sieurs fois les et les folk­lo­ristes : il s’agit du ca­rac­tère contra­dic­toire du hé­ros qui est re­pré­senté tan­tôt comme un sot en trois lettres peu pers­pi­cace et im­pré­voyant, tan­tôt comme un pré­voyant et juste; en tant que juge, il rend des équi­tables; en tant que dé­fen­seur des ac­cu­sés, il tranche des em­brouillés que les juges of­fi­ciels ne sont pas ca­pables de ju­ger.»

  1. En Nas­red­din Hoca. On le dé­signe éga­le­ment comme Mulla (Molla) Nas­red­din, c’est-à-dire Maître Nas­red­din. Par­fois trans­crit Nas­re­din, Nas­ra­din, Nas­ri­din, Nas­ret­tin, Nas­tra­din, Nas­tra­tin, Nas­ret­din, Nas­rud­din, Nassr Ed­din ou Nazr-ed-din. Icône Haut
  1. M. Vé­lit­chko Valt­chev. Icône Haut

« Sublimes Paroles et Idioties de Nasr Eddin Hodja : tout Nasr Eddin ou presque »

éd. Phébus, coll. Libretto, Paris

éd. Phé­bus, coll. Li­bretto, Pa­ris

Il s’agit des plai­san­te­ries de Nas­red­din Hodja 1, pro­duc­tions lé­gères de la qui tiennent une place qui ne leur est dis­pu­tée par au­cun autre ou­vrage. On peut même dire qu’elles consti­tuent, à elles seules, un genre spé­cial : le genre plai­sant. L’immense po­pu­la­rité ac­cor­dée, dans sa pa­trie, au Hodja et à ses fa­cé­ties ex­tra­va­gantes per­met de voir en lui la per­son­ni­fi­ca­tion même de cette belle hu­meur jo­viale, sou­vent ef­fron­tée, dé­dai­gnant toutes les conve­nances, har­die jusqu’à l’impudence, mais spi­ri­tuelle, mor­dante, ma­li­cieuse, par­fois grosse d’enseignements, qui fait la base de la conver­sa­tion turque. Ici, point de ces mé­ta­phores am­bi­tieuses dont les let­trés orien­taux peuvent, seuls, ap­pré­cier le mé­rite; point de ces longues pé­riodes où la so­phis­ti­ca­tion et la des ex­pres­sions font perdre à l’auteur le fil de son . Au lieu de ces or­ne­ments qui troublent le com­mun des mor­tels, on trouve de la bonne et franche gaieté; un simple, concis et na­tu­rel; une verve naïve dont les éclairs in­at­ten­dus com­mandent le aux gens les plus comme aux plus igno­rants, trop heu­reux de dé­ri­der leurs fronts sou­cieux, de dis­traire la mo­no­to­nie de leurs ré­flexions, de trom­per l’ennui de leurs veilles. «Il est peu pro­bable de trou­ver dans le en­tier», dit un  2, «un hé­ros du qui jouisse d’un tel in­té­rêt ou qui at­tire d’une telle force l’attention d’auteurs et de lec­teurs que Nas­red­din Hodja… La forme ser­rée qui en­ve­loppe l’idée des [] aide à les re­te­nir fa­ci­le­ment dans la et à les dif­fu­ser… Il faut ajou­ter éga­le­ment que le per­son­nage de Nas­red­din Hodja marche sur les che­mins pous­sié­reux de l’Anatolie, dans les steppes de l’ et du Tad­ji­kis­tan et dans les de [la pé­nin­sule bal­ka­nique] avec un dé­faut inné, ayant trou­blé plu­sieurs fois les et les folk­lo­ristes : il s’agit du ca­rac­tère contra­dic­toire du hé­ros qui est re­pré­senté tan­tôt comme un sot en trois lettres peu pers­pi­cace et im­pré­voyant, tan­tôt comme un pré­voyant et juste; en tant que juge, il rend des équi­tables; en tant que dé­fen­seur des ac­cu­sés, il tranche des em­brouillés que les juges of­fi­ciels ne sont pas ca­pables de ju­ger.»

  1. En Nas­red­din Hoca. On le dé­signe éga­le­ment comme Mulla (Molla) Nas­red­din, c’est-à-dire Maître Nas­red­din. Par­fois trans­crit Nas­re­din, Nas­ra­din, Nas­ri­din, Nas­ret­tin, Nas­tra­din, Nas­tra­tin, Nas­ret­din, Nas­rud­din, Nassr Ed­din ou Nazr-ed-din. Icône Haut
  1. M. Vé­lit­chko Valt­chev. Icône Haut