Il s’agit du « Muḫtaṣar al-Mustaṣfâ » 1 d’Ibn Rushd 2 (XIIe siècle apr. J.-C.), abrégé du livre de jurisprudence de Ghazâli intitulé « Mustaṣfâ ». De tous les philosophes que l’islam donna à l’Espagne, celui qui laissa le plus de traces dans la mémoire des peuples, grâce à ses remarquables commentaires sur les écrits d’Aristote, fut Ibn Rushd, également connu sous les noms corrompus d’Aben-Rost, Averroïs, Averrhoës ou Averroès 3. Dans son Andalousie natale, ce coin privilégié du monde, le goût des sciences et des belles choses avait établi au Xe siècle une tolérance dont notre époque moderne peut à peine offrir un exemple. « Chrétiens, juifs, musulmans parlaient la même langue, chantaient les mêmes poésies, participaient aux mêmes études littéraires et scientifiques. Toutes les barrières qui séparent les hommes étaient tombées ; tous travaillaient d’un même accord à l’œuvre de la civilisation commune », dit Renan. Abû Ya‘ḳûb Yûsuf 4, calife de l’Andalousie et contemporain d’Ibn Rushd, fut le prince le plus lettré de son temps. L’illustre philosophe Ibn Thofaïl obtint à sa Cour une grande influence et en profita pour y attirer les savants de renom. Ce fut d’après le vœu exprimé par Yûsuf et sur les instances d’Ibn Thofaïl qu’Ibn Rushd entreprit de commenter Aristote. Jamais ce dernier n’avait reçu de soins aussi étendus, aussi sincères et dévoués que ceux que lui prodiguera Ibn Rushd. L’aristotélisme ne sera plus grec ; il sera arabe. « Mais la cause fatale qui a étouffé chez les musulmans les plus beaux germes de développement intellectuel, le fanatisme religieux, préparait déjà la ruine [de la philosophie] », dit Renan. Vers la fin du XIIe siècle, l’antipathie des imams et du peuple contre les études rationnelles se déchaîne sur toute la surface du monde musulman. Bientôt il suffira de dire d’un homme : « Un tel travaille à la philosophie ou donne des leçons d’astronomie », pour que les gens du peuple lui appliquent immédiatement le nom d’« impie », de « mécréant », etc. ; et que, si par malheur il persévère, ils le frappent dans la rue ou lui brûlent sa maison.
Hugo, « Les Chants du crépuscule • Les Voix intérieures • Les Rayons et les Ombres »
Il s’agit des « Rayons et les Ombres » et autres œuvres de Victor Hugo (XIXe siècle). Il faut reconnaître que Hugo est non seulement le premier en rang des écrivains de langue française, depuis que cette langue a été fixée ; mais le seul qui ait un droit vraiment absolu à ce titre d’écrivain dans sa pleine acception. Toutes les catégories de l’histoire littéraire se trouvent en lui déjouées. La critique qui voudrait démêler cette figure titanique, stupéfiante, tenant quelque chose de la divinité, est en présence du problème le plus insoluble. Fut-il poète, romancier ou penseur ? Fut-il spiritualiste ou réaliste ? Il fut tout cela et plus encore. Nouveau don Quichotte, cet homme est allé porter ses pas sur tous les chemins de l’esprit, monter sur toutes les barricades qu’il rencontrait, soutien des faibles et pourfendeur des tyrans, sonneur de clairons et amant de la violette ; si bien qu’aucune des familles qui se partagent l’espèce humaine au physique et au moral ne peut se l’attribuer entièrement. Tantôt égal à la mer, comparé à la montagne, rapproché du soleil, assimilé à l’ouragan, tantôt philosophe, redresseur des abus du siècle, professeur d’histoire et guide politique, tantôt chargé d’apitoyer le monde sur la femme, de le mettre à genoux devant le vieillard pour le vénérer et devant l’enfant pour le consoler, il fut je ne sais quel succédané de la nature. Avec sa mort, c’est un monde cyclopéen d’idées et d’impressions qui est parti, un continent de granit qui s’est détaché et a roulé avec fracas au fond des abîmes. « Qui pourrait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo” ? », dit Édouard Drumont 1. « Comme l’océan, comme la montagne, comme la forêt, ce génie éveille l’idée de l’infini. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues incessamment renouvelées ; ce qu’on aime dans la forêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces milliers d’arbres et ces milliers de feuilles qui confondent leur verdure et leur bruit. »
« Daryush Ashouri : un intellectuel hétérodoxe iranien »
éd. L’Harmattan, coll. L’Iran en transition, Paris
Il s’agit de « La Théorie de “l’occidentalite” et la Crise de pensée en Iran » (« Nazarieh-ye gharbzadegi va bohrân-e tafakkor dar Iran » 1) et autres articles de M. Daryoush Ashouri 2, intellectuel et traducteur iranien, installé en France depuis 1987. La pensée iranienne moderne est en grande partie tiraillée entre son rejet de l’Occident et sa fascination pour lui. Au siècle dernier, elle devisait avec optimisme d’un avenir où elle serait plus occidentalisée ; à présent, elle s’en prend, en des termes défaitistes et récriminants, aux perversités de l’Occident, dont elle voudrait faire un épouvantail. M. Ashouri traite de cette dichotomie et il dit ne pouvoir mieux la définir que comme un « ressentiment » pathologique (« kin-touzi » 3) qui a affligé à la fois les penseurs et les masses populaires en Iran tout au long de l’histoire récente. M. Ashouri emprunte ce terme de « ressentiment » à Friedrich Nietzsche et il l’applique au cas iranien. Dans « La Généalogie de la morale », Nietzsche oppose l’homme actif ou surhomme, qui crée triomphalement ses propres valeurs, aux hommes impuissants, à qui la vraie action est interdite, et qui ne trouvent de compensation que dans leur haine rentrée et dans leur rancune envers le surhomme. Ces hommes du « ressentiment », étant incapables d’agir, demeurent durablement remplis de réactions hostiles et venimeuses. Telle est l’attitude de beaucoup d’Iraniens qui, depuis les années 1960, ne parviennent plus à affirmer positivement leur propre « soi » : au lieu de cela, ils cherchent un adversaire dans ce qui se situe en dehors, dans ce qui est leur « autre que soi », et tout d’abord, dans une culture occidentale transformée en une véritable caricature, en un monstre. Et M. Ashouri de donner comme exemple deux penseurs iraniens de renom, Djalal Âl-e Ahmad et Ali Shariati, et leur théorie de « l’occidentalite » ou « maladie occidentale ». « Comme j’y ai déjà fait allusion », dit M. Ashouri, « “l’occidentalite” est basée sur cette conception qu’il existe un “Occident” là-bas et un “nous” ici, dont la relation est qualifiée de dominant-dominé… Le problème fondamental de cette théorie est qu’elle n’a pas de connaissance [ni] de l’un, ni de l’autre, et dans un cercle vicieux, ne parvient pas à se donner une ouverture au monde. Je voudrais citer deux figures qui représentent cette tendance, Âl-e Ahmad et Shariati. Les deux se référent à l’islam pour critiquer l’Occident, mais leur démarche est-elle similaire à celle de Ghazâli ? La grande différence entre ces deux intellectuels et Ghazâli consiste dans le fait que, pour ce dernier, la religion est le but ; alors que, pour eux, celle-ci est un moyen de combat politique… À l’opposé de Ghazâli, qui cherche la racine et les concepts les plus fondamentaux, on [ne voit aucun] soubassement philosophique [chez Âl-e Ahmad et chez Shariati]. Par exemple, ils ne peuvent plus consulter Descartes, et… de ce fait, ils deviennent étrangers au socle de la modernité, alors qu’eux-mêmes sont inconsciemment sous son influence »
- En persan « نظریهٔ غربزدگی و بحران تفکر در ایران ».
- En persan داریوش آشوری. Parfois transcrit Darioush Ashouri, Dariush Ashoori ou Daryush Ashuri.
Portus, « Réponse aux lettres diffamatoires de Pierre Carpentier, avocat »
dans « Mémoires de l’État de France sous Charles IX, 2e édition. Tome I » (XVIe siècle)
Il s’agit d’une traduction de la « Réponse à la lettre diffamatoire de Pierre Carpentier, avocat » (« Ad Petri Carpentarii, causidici, virulentam epistolam responsio ») de François Portus, humaniste né dans l’île de Candie (en Grèce), professeur de grec à l’Académie de Genève. La littérature grecque à Genève reçut très tôt un accueil favorable et bienveillant à l’Académie fondée par Calvin en 1559. Outre Robert et Henri Estienne, qui étaient déjà établis dans cette ville en leur double qualité d’imprimeurs et de savants depuis 1551 ; outre aussi le fameux érudit Joseph Scaliger, qui travailla comme professeur à l’Académie entre 1572 et 1574, nous rencontrons au même poste et à la même époque un Candiote de naissance, Franciscus Portus 1, dit François Portus, qui, en vingt ans d’enseignement et de travaux d’érudition, éleva le niveau des études classiques en Suisse à un degré exceptionnel, si bien que les presses genevoises de Jean Crespin ne publiaient guère d’ouvrage contenant du grec sans que Portus y prît une part active. Plus tard, il se trouva mêlé, malgré lui, aux troubles et guerres de religion de son temps quand un avocat, nommé Carpentier ou Charpentier, exerçant à Genève, eut le triste courage d’entreprendre une apologie de la Saint-Barthélemy intitulée « Lettre adressée à François Portus, Crétois » (« Epistola ad Franciscum Portum, Cretensem »), dans laquelle il s’efforçait non seulement d’excuser ce massacre sanglant et atroce, mais de montrer qu’il était nécessaire. Portus n’eut aucune peine à réfuter les diffamations d’un homme qui était davantage un espion à la solde de Catherine de Médicis qu’un véritable avocat. Sa « Réponse à la lettre diffamatoire de Pierre Carpentier, avocat » se termine par les mots que voici : « Les chrétiens peuvent — et veulent aussi — mourir quand il plaît à Dieu, mais ils ne peuvent être jamais vaincus » 2. Peu d’autres détails nous sont parvenus sur la vie de Portus. Il compta parmi ses amis intimes Andrew Melville qui s’aventurait souvent à contester ses opinions favorites, soit par esprit de contradiction, soit dans le but d’obtenir quelques explications, si bien qu’un jour, exaspéré par ce perfide Écossais qui lui reprochait sa manière « vulgata » (« vernaculaire ») de prononcer le grec, Portus finit par perdre contenance et crier : « Vos Scoti, vos barbari ! Docebitis nos Græcos pronunciationem nostræ linguæ : scilicet ! » (« C’est donc vous, des Écossais, des barbares, qui nous apprendrez la prononciation de notre langue à nous, Grecs : tout de même ! »)
« Écrits de Maître Wen, [ou] Livre de la pénétration du mystère »
Il s’agit de la version moderne du « Classique de la pénétration du mystère » 1 (« Tongxuan zhenjing » 2), plus connu sous le titre de « Wen-zi » 3, ouvrage attribué au philosophe taoïste du même nom qui l’aurait composé pour éclaircir les enseignements de son maître Lao-tseu. En effet, beaucoup de passages débutent par « Lao-tseu dit » et se veulent être un commentaire de ses théories, mais un commentaire qui en fournirait l’application pratique. Pourtant, si l’on excepte les dernières décennies, le « Wen-zi » n’a jamais vraiment retenu l’attention des lettrés chinois, qui élevaient des doutes sur son authenticité. Les Anciens n’ont légué à son sujet qu’une courte notice bibliographique (Ier siècle av. J.-C.) décrivant l’ouvrage comme des dialogues entre Wen-zi (Maître Wen), disciple immédiat de Lao-tseu, et le roi Ping. Or, le seul monarque suffisamment connu à avoir porté ce nom étant Ping des Zhou 4, qui vécut deux siècles avant (!) Lao-tseu, on a dès le départ suspecté le « Wen-zi » de prétendre être plus ancien qu’il ne l’était. De plus, la version première, présentée dans la notice, s’était perdue sous la dynastie des Han. Une version moderne parut par la suite, mais elle ne représentait pas dans son intégrité l’œuvre originale. Seul son cinquième chapitre, intitulé « La Voie et la Vertu », était rédigé sous forme de dialogues. Tout le reste montrait un caractère composite et copiait ou imitait des passages entiers du « Huainan zi » ou d’autres livres qui, réunis dans le sien, grinçaient les uns contre les autres comme des dents ébréchées. « Un faux a donné naissance à un autre faux », concluait un lettré chinois 5. Or, voici qu’en 1973 on découvrit à Dingzhou 6 dans une tombe royale scellée en 55 av. J.-C. deux cent soixante-dix-sept tiges de bambou portant des bribes de la version ancienne du « Wen-zi ». Un incendie, provoqué par des pilleurs de tombe, les avait calcinées à demi, et leur état laissait si fort à désirer, qu’il fallut plus de vingt ans de travail à l’équipe chargée de leur déchiffrement pour que parût la transcription. Le « Wen-zi » sur tiges de bambou, loin de faire avancer la question de l’authenticité de l’œuvre, n’a fait que l’obscurcir davantage. Nous sommes en présence de deux versions distinctes, rédigées par des auteurs différents, à des époques éloignées l’une de l’autre.
Hugo, « Les Orientales • Les Feuilles d’automne »
Il s’agit des « Feuilles d’automne » et autres œuvres de Victor Hugo (XIXe siècle). Il faut reconnaître que Hugo est non seulement le premier en rang des écrivains de langue française, depuis que cette langue a été fixée ; mais le seul qui ait un droit vraiment absolu à ce titre d’écrivain dans sa pleine acception. Toutes les catégories de l’histoire littéraire se trouvent en lui déjouées. La critique qui voudrait démêler cette figure titanique, stupéfiante, tenant quelque chose de la divinité, est en présence du problème le plus insoluble. Fut-il poète, romancier ou penseur ? Fut-il spiritualiste ou réaliste ? Il fut tout cela et plus encore. Nouveau don Quichotte, cet homme est allé porter ses pas sur tous les chemins de l’esprit, monter sur toutes les barricades qu’il rencontrait, soutien des faibles et pourfendeur des tyrans, sonneur de clairons et amant de la violette ; si bien qu’aucune des familles qui se partagent l’espèce humaine au physique et au moral ne peut se l’attribuer entièrement. Tantôt égal à la mer, comparé à la montagne, rapproché du soleil, assimilé à l’ouragan, tantôt philosophe, redresseur des abus du siècle, professeur d’histoire et guide politique, tantôt chargé d’apitoyer le monde sur la femme, de le mettre à genoux devant le vieillard pour le vénérer et devant l’enfant pour le consoler, il fut je ne sais quel succédané de la nature. Avec sa mort, c’est un monde cyclopéen d’idées et d’impressions qui est parti, un continent de granit qui s’est détaché et a roulé avec fracas au fond des abîmes. « Qui pourrait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo” ? », dit Édouard Drumont 1. « Comme l’océan, comme la montagne, comme la forêt, ce génie éveille l’idée de l’infini. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues incessamment renouvelées ; ce qu’on aime dans la forêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces milliers d’arbres et ces milliers de feuilles qui confondent leur verdure et leur bruit. »
Hugo, « Odes et Ballades »
Il s’agit des « Odes et Ballades » et autres œuvres de Victor Hugo (XIXe siècle). Il faut reconnaître que Hugo est non seulement le premier en rang des écrivains de langue française, depuis que cette langue a été fixée ; mais le seul qui ait un droit vraiment absolu à ce titre d’écrivain dans sa pleine acception. Toutes les catégories de l’histoire littéraire se trouvent en lui déjouées. La critique qui voudrait démêler cette figure titanique, stupéfiante, tenant quelque chose de la divinité, est en présence du problème le plus insoluble. Fut-il poète, romancier ou penseur ? Fut-il spiritualiste ou réaliste ? Il fut tout cela et plus encore. Nouveau don Quichotte, cet homme est allé porter ses pas sur tous les chemins de l’esprit, monter sur toutes les barricades qu’il rencontrait, soutien des faibles et pourfendeur des tyrans, sonneur de clairons et amant de la violette ; si bien qu’aucune des familles qui se partagent l’espèce humaine au physique et au moral ne peut se l’attribuer entièrement. Tantôt égal à la mer, comparé à la montagne, rapproché du soleil, assimilé à l’ouragan, tantôt philosophe, redresseur des abus du siècle, professeur d’histoire et guide politique, tantôt chargé d’apitoyer le monde sur la femme, de le mettre à genoux devant le vieillard pour le vénérer et devant l’enfant pour le consoler, il fut je ne sais quel succédané de la nature. Avec sa mort, c’est un monde cyclopéen d’idées et d’impressions qui est parti, un continent de granit qui s’est détaché et a roulé avec fracas au fond des abîmes. « Qui pourrait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo” ? », dit Édouard Drumont 1. « Comme l’océan, comme la montagne, comme la forêt, ce génie éveille l’idée de l’infini. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues incessamment renouvelées ; ce qu’on aime dans la forêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces milliers d’arbres et ces milliers de feuilles qui confondent leur verdure et leur bruit. »
« Textes mathématiques babyloniens »
Il s’agit de textes mathématiques mésopotamiens. La masse imposante de tablettes mathématiques cunéiformes, déchiffrée, traduite et commentée dans les décennies 1920-1940 en français par François Thureau-Dangin et en allemand par Otto Eduard Neugebauer, reste assez méconnue en dehors du cercle restreint des spécialistes. Pourtant, ces tablettes mathématiques sont un fait culturel unique et prodigieux eu égard à leur antiquité, qui remonte le plus souvent à l’ère paléobabylonienne (2004-1595 av. J.-C.) et parfois avant. Elles témoignent, dans le maniement des nombres, d’un immense savoir arithmétique et algébrique, qui ne sera redécouvert qu’au IIIe siècle apr. J.-C. par Diophante, le « Babylonien hellénisé », qui lui imposera le moule de la logique grecque pour en créer l’algèbre ; celle-ci sera à son tour reprise et portée à sa perfection par les Arabes au VIIIe-IXe siècle. Ainsi, la maison de la sagesse de Bagdad succédera, par-delà les siècles, à des maisons de la sagesse mésopotamiennes, disparues sous les sables irakiens. « Ce n’est pas dans les milieux pythagoriciens de la Grèce antique, au VIe siècle av. J.-C., que sont nées la théorie des nombres et l’arithmétique théorique. C’est à Babylone, au cœur de l’Irak actuel… » 1 Comment expliquer que la tradition grecque soit muette à ce sujet ? Autant elle se plaît à faire honneur aux Égyptiens et à leur dieu-scribe Thoth, auxquels elle attribue à tort l’invention « des nombres, du calcul, de la géométrie et de l’astronomie, des jeux [de dames] et de l’écriture » 2 ; autant elle ne dit rien des Mésopotamiens, qui en sont les premiers maîtres et les véritables instigateurs. Sans doute les Mèdes, puis les Perses, en prenant possession de la Mésopotamie dès le VIIe siècle av. J.-C., en ont-ils interdit l’accès aux Grecs historiquement, géographiquement. Sans doute ces derniers, éprouvés par leur guerre de défense contre l’Empire perse, ont-ils été portés à jeter le discrédit sur le savoir des envahisseurs. Il n’empêche que l’aventure numérique débute à Sumer, Akkad et Babylone, et nulle part ailleurs.
- Roger Caratini, « Les Mathématiciens de Babylone », p. 174.
Nani, « Histoire de la République de Venise, part. 2. Tome II »
Il s’agit de l’ouvrage « Histoire de la République vénitienne » (« Istoria della Repubblica veneta ») de Giovan Battista Nani 1, dit Baptiste Nani 2, diplomate de la République de Venise, personnage célèbre par ses ambassades et par son œuvre d’historiographe. Il naquit à Venise en 1616 et mourut dans cette même ville en 1678. Durant sa jeunesse, il accompagna son père nommé à l’ambassade de Rome ; ce dernier l’initia aux mystères des négociations et le présenta au pape Urbain VIII. Le pontife, qui se connaissait bien en gens, prédit que Nani deviendrait un excellent homme ; les faits lui donnèrent raison. Après avoir passé par les dignités préparatoires, Nani fut envoyé en France, en qualité d’ambassadeur, en 1643. Le cardinal Mazarin, qui le prit en grande estime, aimait à s’entretenir avec lui ; on dit même qu’il en reçut de très bons conseils pour la conclusion du traité de Münster. De retour dans sa patrie, Nani fut nommé historiographe et surintendant des archives et fut chargé d’écrire l’« Histoire de la République vénitienne » en commençant depuis le temps où Andrea Morosini avait terminé la sienne, c’est-à-dire depuis 1613. Il fit connaître, en cette occasion, toute sa générosité et tout son désintéressement. Car il refusa le salaire attaché à cet emploi, estimant qu’il ne pouvait être qu’onéreux à la République de Venise qui était criblée de dettes, à cause de la guerre de Candie qu’elle avait à soutenir contre les Turcs. On jeta, d’ailleurs, les yeux sur lui pour aller réclamer en France des secours pour cette guerre au cours d’une seconde ambassade. Il obtint tout ce qu’il voulut. Pour le récompenser de son succès, on le nomma procurateur de Saint-Marc ; cette dignité, la plus élevée après celle de doge, n’empêcha pas qu’on ne le nommât, par la suite, à plusieurs autres moins considérables, dont je crois inutile de donner le détail. Le caractère de Nani se retrouve dans l’« Histoire de la République vénitienne ». On sent que l’auteur est sur son terrain ; qu’il a pu observer de ses yeux les princes et les ministres qu’il peint. Et quoique patriote, il témoigne partout à la France la reconnaissance qu’elle doit attendre d’un homme éclairé, qui a connu les intrigues de cabinet et qui a pris part aux affaires les plus délicates. Car « il ne se contente pas de nous donner l’histoire de Venise ; et quoique son livre ne porte point d’autre titre, il ne laisse pas de nous rendre compte de toutes les choses auxquelles les Vénitiens ont eu part… de sorte que, par la connaissance de leurs affaires, on parvient à la connaissance de toutes celles de l’Europe » 3.
- On rencontre aussi les graphies Giambattista Nani et Giovanni Battista Nani.
- On rencontre aussi les graphies Baptista Nani, Battiste Nani et Batiste Nani.
- l’abbé François Tallemant.
Nani, « Histoire de la République de Venise, part. 2. Tome I »
Il s’agit de l’ouvrage « Histoire de la République vénitienne » (« Istoria della Repubblica veneta ») de Giovan Battista Nani 1, dit Baptiste Nani 2, diplomate de la République de Venise, personnage célèbre par ses ambassades et par son œuvre d’historiographe. Il naquit à Venise en 1616 et mourut dans cette même ville en 1678. Durant sa jeunesse, il accompagna son père nommé à l’ambassade de Rome ; ce dernier l’initia aux mystères des négociations et le présenta au pape Urbain VIII. Le pontife, qui se connaissait bien en gens, prédit que Nani deviendrait un excellent homme ; les faits lui donnèrent raison. Après avoir passé par les dignités préparatoires, Nani fut envoyé en France, en qualité d’ambassadeur, en 1643. Le cardinal Mazarin, qui le prit en grande estime, aimait à s’entretenir avec lui ; on dit même qu’il en reçut de très bons conseils pour la conclusion du traité de Münster. De retour dans sa patrie, Nani fut nommé historiographe et surintendant des archives et fut chargé d’écrire l’« Histoire de la République vénitienne » en commençant depuis le temps où Andrea Morosini avait terminé la sienne, c’est-à-dire depuis 1613. Il fit connaître, en cette occasion, toute sa générosité et tout son désintéressement. Car il refusa le salaire attaché à cet emploi, estimant qu’il ne pouvait être qu’onéreux à la République de Venise qui était criblée de dettes, à cause de la guerre de Candie qu’elle avait à soutenir contre les Turcs. On jeta, d’ailleurs, les yeux sur lui pour aller réclamer en France des secours pour cette guerre au cours d’une seconde ambassade. Il obtint tout ce qu’il voulut. Pour le récompenser de son succès, on le nomma procurateur de Saint-Marc ; cette dignité, la plus élevée après celle de doge, n’empêcha pas qu’on ne le nommât, par la suite, à plusieurs autres moins considérables, dont je crois inutile de donner le détail. Le caractère de Nani se retrouve dans l’« Histoire de la République vénitienne ». On sent que l’auteur est sur son terrain ; qu’il a pu observer de ses yeux les princes et les ministres qu’il peint. Et quoique patriote, il témoigne partout à la France la reconnaissance qu’elle doit attendre d’un homme éclairé, qui a connu les intrigues de cabinet et qui a pris part aux affaires les plus délicates. Car « il ne se contente pas de nous donner l’histoire de Venise ; et quoique son livre ne porte point d’autre titre, il ne laisse pas de nous rendre compte de toutes les choses auxquelles les Vénitiens ont eu part… de sorte que, par la connaissance de leurs affaires, on parvient à la connaissance de toutes celles de l’Europe » 3.
- On rencontre aussi les graphies Giambattista Nani et Giovanni Battista Nani.
- On rencontre aussi les graphies Baptista Nani, Battiste Nani et Batiste Nani.
- l’abbé François Tallemant.
Nani, « Histoire de la République de Venise, [part. 1]. Tome IV »
Il s’agit de l’ouvrage « Histoire de la République vénitienne » (« Istoria della Repubblica veneta ») de Giovan Battista Nani 1, dit Baptiste Nani 2, diplomate de la République de Venise, personnage célèbre par ses ambassades et par son œuvre d’historiographe. Il naquit à Venise en 1616 et mourut dans cette même ville en 1678. Durant sa jeunesse, il accompagna son père nommé à l’ambassade de Rome ; ce dernier l’initia aux mystères des négociations et le présenta au pape Urbain VIII. Le pontife, qui se connaissait bien en gens, prédit que Nani deviendrait un excellent homme ; les faits lui donnèrent raison. Après avoir passé par les dignités préparatoires, Nani fut envoyé en France, en qualité d’ambassadeur, en 1643. Le cardinal Mazarin, qui le prit en grande estime, aimait à s’entretenir avec lui ; on dit même qu’il en reçut de très bons conseils pour la conclusion du traité de Münster. De retour dans sa patrie, Nani fut nommé historiographe et surintendant des archives et fut chargé d’écrire l’« Histoire de la République vénitienne » en commençant depuis le temps où Andrea Morosini avait terminé la sienne, c’est-à-dire depuis 1613. Il fit connaître, en cette occasion, toute sa générosité et tout son désintéressement. Car il refusa le salaire attaché à cet emploi, estimant qu’il ne pouvait être qu’onéreux à la République de Venise qui était criblée de dettes, à cause de la guerre de Candie qu’elle avait à soutenir contre les Turcs. On jeta, d’ailleurs, les yeux sur lui pour aller réclamer en France des secours pour cette guerre au cours d’une seconde ambassade. Il obtint tout ce qu’il voulut. Pour le récompenser de son succès, on le nomma procurateur de Saint-Marc ; cette dignité, la plus élevée après celle de doge, n’empêcha pas qu’on ne le nommât, par la suite, à plusieurs autres moins considérables, dont je crois inutile de donner le détail. Le caractère de Nani se retrouve dans l’« Histoire de la République vénitienne ». On sent que l’auteur est sur son terrain ; qu’il a pu observer de ses yeux les princes et les ministres qu’il peint. Et quoique patriote, il témoigne partout à la France la reconnaissance qu’elle doit attendre d’un homme éclairé, qui a connu les intrigues de cabinet et qui a pris part aux affaires les plus délicates. Car « il ne se contente pas de nous donner l’histoire de Venise ; et quoique son livre ne porte point d’autre titre, il ne laisse pas de nous rendre compte de toutes les choses auxquelles les Vénitiens ont eu part… de sorte que, par la connaissance de leurs affaires, on parvient à la connaissance de toutes celles de l’Europe » 3.
- On rencontre aussi les graphies Giambattista Nani et Giovanni Battista Nani.
- On rencontre aussi les graphies Baptista Nani, Battiste Nani et Batiste Nani.
- l’abbé François Tallemant.
Nani, « Histoire de la République de Venise, [part. 1]. Tome III »
Il s’agit de l’ouvrage « Histoire de la République vénitienne » (« Istoria della Repubblica veneta ») de Giovan Battista Nani 1, dit Baptiste Nani 2, diplomate de la République de Venise, personnage célèbre par ses ambassades et par son œuvre d’historiographe. Il naquit à Venise en 1616 et mourut dans cette même ville en 1678. Durant sa jeunesse, il accompagna son père nommé à l’ambassade de Rome ; ce dernier l’initia aux mystères des négociations et le présenta au pape Urbain VIII. Le pontife, qui se connaissait bien en gens, prédit que Nani deviendrait un excellent homme ; les faits lui donnèrent raison. Après avoir passé par les dignités préparatoires, Nani fut envoyé en France, en qualité d’ambassadeur, en 1643. Le cardinal Mazarin, qui le prit en grande estime, aimait à s’entretenir avec lui ; on dit même qu’il en reçut de très bons conseils pour la conclusion du traité de Münster. De retour dans sa patrie, Nani fut nommé historiographe et surintendant des archives et fut chargé d’écrire l’« Histoire de la République vénitienne » en commençant depuis le temps où Andrea Morosini avait terminé la sienne, c’est-à-dire depuis 1613. Il fit connaître, en cette occasion, toute sa générosité et tout son désintéressement. Car il refusa le salaire attaché à cet emploi, estimant qu’il ne pouvait être qu’onéreux à la République de Venise qui était criblée de dettes, à cause de la guerre de Candie qu’elle avait à soutenir contre les Turcs. On jeta, d’ailleurs, les yeux sur lui pour aller réclamer en France des secours pour cette guerre au cours d’une seconde ambassade. Il obtint tout ce qu’il voulut. Pour le récompenser de son succès, on le nomma procurateur de Saint-Marc ; cette dignité, la plus élevée après celle de doge, n’empêcha pas qu’on ne le nommât, par la suite, à plusieurs autres moins considérables, dont je crois inutile de donner le détail. Le caractère de Nani se retrouve dans l’« Histoire de la République vénitienne ». On sent que l’auteur est sur son terrain ; qu’il a pu observer de ses yeux les princes et les ministres qu’il peint. Et quoique patriote, il témoigne partout à la France la reconnaissance qu’elle doit attendre d’un homme éclairé, qui a connu les intrigues de cabinet et qui a pris part aux affaires les plus délicates. Car « il ne se contente pas de nous donner l’histoire de Venise ; et quoique son livre ne porte point d’autre titre, il ne laisse pas de nous rendre compte de toutes les choses auxquelles les Vénitiens ont eu part… de sorte que, par la connaissance de leurs affaires, on parvient à la connaissance de toutes celles de l’Europe » 3.
- On rencontre aussi les graphies Giambattista Nani et Giovanni Battista Nani.
- On rencontre aussi les graphies Baptista Nani, Battiste Nani et Batiste Nani.
- l’abbé François Tallemant.
Nani, « Histoire de la République de Venise, [part. 1]. Tome II »
Il s’agit de l’ouvrage « Histoire de la République vénitienne » (« Istoria della Repubblica veneta ») de Giovan Battista Nani 1, dit Baptiste Nani 2, diplomate de la République de Venise, personnage célèbre par ses ambassades et par son œuvre d’historiographe. Il naquit à Venise en 1616 et mourut dans cette même ville en 1678. Durant sa jeunesse, il accompagna son père nommé à l’ambassade de Rome ; ce dernier l’initia aux mystères des négociations et le présenta au pape Urbain VIII. Le pontife, qui se connaissait bien en gens, prédit que Nani deviendrait un excellent homme ; les faits lui donnèrent raison. Après avoir passé par les dignités préparatoires, Nani fut envoyé en France, en qualité d’ambassadeur, en 1643. Le cardinal Mazarin, qui le prit en grande estime, aimait à s’entretenir avec lui ; on dit même qu’il en reçut de très bons conseils pour la conclusion du traité de Münster. De retour dans sa patrie, Nani fut nommé historiographe et surintendant des archives et fut chargé d’écrire l’« Histoire de la République vénitienne » en commençant depuis le temps où Andrea Morosini avait terminé la sienne, c’est-à-dire depuis 1613. Il fit connaître, en cette occasion, toute sa générosité et tout son désintéressement. Car il refusa le salaire attaché à cet emploi, estimant qu’il ne pouvait être qu’onéreux à la République de Venise qui était criblée de dettes, à cause de la guerre de Candie qu’elle avait à soutenir contre les Turcs. On jeta, d’ailleurs, les yeux sur lui pour aller réclamer en France des secours pour cette guerre au cours d’une seconde ambassade. Il obtint tout ce qu’il voulut. Pour le récompenser de son succès, on le nomma procurateur de Saint-Marc ; cette dignité, la plus élevée après celle de doge, n’empêcha pas qu’on ne le nommât, par la suite, à plusieurs autres moins considérables, dont je crois inutile de donner le détail. Le caractère de Nani se retrouve dans l’« Histoire de la République vénitienne ». On sent que l’auteur est sur son terrain ; qu’il a pu observer de ses yeux les princes et les ministres qu’il peint. Et quoique patriote, il témoigne partout à la France la reconnaissance qu’elle doit attendre d’un homme éclairé, qui a connu les intrigues de cabinet et qui a pris part aux affaires les plus délicates. Car « il ne se contente pas de nous donner l’histoire de Venise ; et quoique son livre ne porte point d’autre titre, il ne laisse pas de nous rendre compte de toutes les choses auxquelles les Vénitiens ont eu part… de sorte que, par la connaissance de leurs affaires, on parvient à la connaissance de toutes celles de l’Europe » 3.
- On rencontre aussi les graphies Giambattista Nani et Giovanni Battista Nani.
- On rencontre aussi les graphies Baptista Nani, Battiste Nani et Batiste Nani.
- l’abbé François Tallemant.