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Rim Kin, « Sophat, ou les Surprises du destin »

éd. L’Harmattan, coll. Lettres asiatiques, Paris

éd. L’Harmattan, coll. Lettres asia­tiques, Pa­ris

Il s’agit du «Sù­phàt» 1 de M.  2, an­cêtre des lettres mo­dernes du , ro­man­cier d’expression khmère et fran­çaise, pré­sident de l’Association des khmers. M. Rim Kin na­quit en 1911 dans une «khmère krom», c’est-à-dire ori­gi­naire du . Son nom vé­ri­table était Kim Kin, mais suite à une faute d’ du chef de la com­mune, Kim se trans­forma en Rim. M. Rim Kin, donc, com­mença à écrire au col­lège Si­so­wath qui, des­tiné à toute l’, re­ce­vait beau­coup de jeunes Viet­na­miens. Il joi­gnit très tôt à ses ta­lents d’écrivain une grande du . En tant que co­mé­dien, il ob­tint du dans les «Four­be­ries de Sca­pin» et le «Mé­de­cin vo­lant», joués en , et le «Mé­de­cin mal­gré lui», joué en . Il tra­dui­sit par ailleurs dans cette «Le Cid» de Cor­neille et «Sans fa­mille» d’. Ce fut, sans , dans sa longue fré­quen­ta­tion du fran­çais que M. Rim Kin trouva le se­cret de ses phrases simples et élé­gantes, de sa langue claire et dé­pouillée. Dans sa di­zaine de ro­mans, il prê­cha l’effort, la té­na­cité, l’aide don­née à son pro­chain comme de vraie . Car il croyait au tra­vail et en fai­sait la base de sa  : «Il est bien vrai que les di­vi­ni­tés se­courent les hu­mains», dit-il 3, «mais il faut aussi que les hu­mains sachent se se­cou­rir eux-mêmes : se se­cou­rir, c’est s’appliquer constam­ment au tra­vail, en­du­rer cou­ra­geu­se­ment l’adversité et la mi­sère». À cette époque, le Viêt-nam, riche en écri­vains, pu­bliait beau­coup, et les de Phnom Penh étaient inon­dés de viet­na­miens. Ce fut pour que les Cam­bod­giens «n’aient plus de­vant les », se­lon ses mots, que M. Rim Kin se mit à écrire en khmer. Son «Sù­phàt», pu­blié en 1938, marque la nais­sance du . du sort, le livre fut im­primé à Sai­gon, et il fal­lut at­tendre le dé­but de 1942 pour le voir en­fin ar­ri­ver à Phnom Penh.

  1. En khmer «សូផាត». Par­fois trans­crit «So­phat». Icône Haut
  2. En khmer រឹម គីន. Par­fois trans­crit Rīm Gīn. Icône Haut
  1. «ក្លាហាន» («Le Cou­ra­geux»), in­édit en fran­çais. Icône Haut

« Abou ṭ-Ṭayyib al-Motanabbî, un poète arabe du Xᵉ siècle : essai d’histoire littéraire »

éd. Librairie d’Amérique et d’Orient A. Maisonneuve, Paris

éd. Li­brai­rie d’ et d’ A. Mai­son­neuve, Pa­ris

Il s’agit d’Abou’ltayyib 1, sur­nommé  2, or­gueilleux poète de Cour, rendu cé­lèbre en ser­vant dif­fé­rents princes arabes, en chan­tant leurs hauts faits et leurs bien­faits, en se brouillant avec eux, en se ven­geant par des sa­tires des louanges qu’il leur avait don­nées au­pa­ra­vant. Ses poèmes ont quel­que­fois de la beauté dans leur ; mais, plus sou­vent en­core, ils ne brillent que par ce sin­gu­lier mé­lange d’insolence et de po­li­tesse, de bas­sesse et d’ qui dis­tingue les cour­ti­sans; cet art de plaire aux grands en se mo­quant d’eux. Si l’on en croit ses ri­vaux, ce poète était le fils d’un simple por­teur d’ dans la ville de Koufa (en ), quoiqu’il se van­tât beau­coup de sa . Dès sa , il fut tour­menté par une am­bi­tion in­com­men­su­rable, ré­con­for­tée par les de sa , qui était payée très chè­re­ment par les princes aux­quels il s’attachait. Bien­tôt, la tête lui tourna, et il crut pou­voir pas­ser à un aussi juste titre pour pro­phète en vers, que Ma­ho­met l’avait été en prose; cela lui va­lut le sur­nom de Mo­té­nabbi («ce­lui qui se pré­tend pro­phète»). Mais, en­fin, quand il se vit dans l’impossibilité de réa­li­ser cet ; quand le et les oc­ca­sions le dé­trom­pèrent en le rap­pe­lant à une si brève, si or­di­naire, si fa­ta­le­ment hu­maine; quand il son­gea que des pans en­tiers de son am­bi­tieuse res­te­raient à ja­mais en­se­ve­lis dans l’ombre, ce fut un dé­bor­de­ment d’une amer­tume sans pa­reille. «De là, cet -propre qui, au lieu de re­cher­cher à bien faire pour ga­gner l’estime d’ et de­ve­nir , se trans­forme en égoïsme hai­neux et mal­veillant à l’égard des autres [ou en] quand ils ont échoué», dit M. Jo­seph Da­her 3. Té­moin les vers sui­vants où il dit aux hommes tout le mé­pris et toute la haine qu’ils lui ins­pirent : «Je les pe­tites gens de ce siècle, car le plus docte d’entre eux est un cré­tin, le plus éner­gique un lâche, le plus noble un chien, le plus clair­voyant un aveugle, le plus vi­gi­lant un loir, et le plus cou­ra­geux un singe».

  1. En أبو الطيب. Par­fois trans­crit Abou’l Tayib, Abou ṭ-Ṭayyib, Aboul Thaïeb ou Abū al-Ṭaiyib. Icône Haut
  2. En arabe المتنبي. Par­fois trans­crit Mo­ta­nabbî, Mo­ta­nabby, Mo­té­nabby, Mo­te­nabi, Mo­te­nebbi, Mou­ta­nabbi, Mou­ta­nabi, Mu­ta­nabi ou Mu­ta­nabbī. Icône Haut
  1. «Es­sai sur le chez le poète arabe al-Mu­ta­nabbī», p. 54. Icône Haut

« Les Auteurs du printemps russe. Okoudjava • Vyssotski »

éd. Noir sur blanc, Montricher

éd. Noir sur blanc, Mon­tri­cher

Il s’agit de Bou­lat Okoud­java 1 et de Vla­di­mir Vys­sotski 2, les so­vié­tiques les plus émi­nents, mais aussi les plus per­sé­cu­tés par la haine et par la sot­tise du ré­gime. Ils res­tent à tout ja­mais comme un té­moi­gnage des hu­mi­lia­tions et du déses­poir in­fli­gés à tout un par une tribu de bu­reau­crates bor­nés, ef­frayés par l’ombre de la , ter­ro­ri­sés par la sin­cé­rité, trau­ma­ti­sés par le ta­lent. Toutes les de ces deux pa­ro­liers ont un point com­mun : elles ré­vèlent, avec , des pans en­tiers d’une «autre» , non pas l’histoire of­fi­cielle, écrite par le ré­gime, mais celle vé­cue par des mil­lions de gens — , avia­teurs, pay­sans, étu­diants, ou­vriers d’usine — et jusque-là en­tiè­re­ment pas­sée sous si­lence dans les pu­bli­ca­tions. «Mes pro­ta­go­nistes ne sont pas de ces hauts chers à l’histoire ro­man­cée, mais de pe­tites gens, des obs­curs, des mé­diocres. Ce type d’ me convient mieux», dit Okoud­java 3. «En règle gé­né­rale, les grands ont de leur gran­deur… et jouent les co­quettes pour la pos­té­rité… Les humbles, au contraire, conservent leur na­tu­rel et se tiennent sans af­fec­ta­tion. Avec eux, tout est simple, aisé. Ils n’en laissent pas moins leur trace dans les évé­ne­ments, peuvent nous ser­vir d’exemples, de mises en garde et de d’.» Un soir de tris­tesse et de , Okoud­java er­rait à tra­vers Mos­cou. Le ha­sard lui fit prendre le der­nier trol­ley­bus. Grâce à la pré­sence si­len­cieuse des autres , des gens simples, il trouva un re­mède aux tour­ments de son , à la «biéda» 4mal­heur») :

«Quand je suis im­puis­sant à vaincre le mal­heur,
Que le déses­poir me guette,
Je prends en marche le trol­ley ,
Le der­nier,
Au ha­sard.
Trol­ley de mi­nuit, file par les rues,
Fais ta ronde au long des bou­le­vards
Pour ra­mas­ser ceux qui, dans la , ont fait
Nau­frage,
Nau­frage
»

  1. En Булат Окуджава. Par­fois trans­crit Okudžava, Okudz­hava, Okud­schawa, Okud­java ou Okudz­sava. Icône Haut
  2. En russe Владимир Высоцкий. Par­fois trans­crit Vis­sotski, Vis­sotsky, Vys­sotsky, Vy­sotsky, Vı­sotski, Vı­sots­kiy, Vi­so­cki, Vy­so­ckij, Wys­sozki, Vy­sotski, Vis­zo­ckij ou Wy­so­cki. Icône Haut
  1. «L’-tou­jours, ou les Tri­bu­la­tions de Chi­pov : his­toire vraie ra­con­tée sur un air de vau­de­ville an­cien; pré­face in­édite de l’auteur pour l’édition fran­çaise; tra­duit du russe par Ma­rie- Tol­stoï», p. 5. Icône Haut
  2. En russe беда. Icône Haut

Ibn al-Moqaffa, « Le Livre de “Kalila et Dimna” »

éd. Klincksieck, Paris

éd. Klinck­sieck, Pa­ris

Il s’agit du «Ka­lila et Dimna» («Ka­lîla wa Dimna» 1), en­semble de qui font l’admiration de l’, et dont les sont les prin­ci­paux . Tous les élé­ments as­surent à l’Inde l’ d’avoir donné nais­sance à ces contes : l’ d’un re­cueil plus an­cien, le «Pañ­ca­tan­tra», ne laisse au­cun sur l’origine in­dienne; et Fir­dousi confirme cette même ori­gine dans son «Livre des rois», où il dit : «Il y a dans le tré­sor du radja un livre que les hommes de bien ap­pellent “Pañ­ca­tan­tra”, et quand les hommes sont en­gour­dis par l’ignorance, le “Pañ­ca­tan­tra” est comme l’herbe de leur … car il est le guide vers la []» 2. Ce fut au VIe siècle apr. J.-C. que Noû­chi­ré­vân le Juste 3, roi de , en­ga­gea un mé­de­cin cé­lèbre, Bar­zoui ou Bar­zouyèh 4, à rap­por­ter de l’Inde, outre le «Pañ­ca­tan­tra», di­vers autres ou­vrages du même genre. Après un long sé­jour dans l’Inde, Bar­zouyèh par­vint à force de ruses et d’adresse à s’en pro­cu­rer des exem­plaires. Son pre­mier soin fut aus­si­tôt d’en com­po­ser un re­cueil en pehlvi, au­quel il donna le nom de «Ka­lila et Dimna», parce que le ré­cit des de ces deux cha­cals en for­mait la prin­ci­pale par­tie. Cette ver­sion du «Ka­lila et Dimna» eut le sort de tout ce qui consti­tuait la au des Sas­sa­nides : elle fut dé­truite lors de la conquête de la Perse par les Arabes et sa­cri­fiée au zèle aveugle des pre­miers . Au VIIIe siècle apr. J.-C., le peu qui échappa à la des­truc­tion fut tra­duit en par un autre , Ibn al-Mo­qaffa 5, avec tant de mé­rite et tant d’élégance, que ces mêmes mu­sul­mans l’accusèrent d’avoir tra­vaillé, mais vai­ne­ment, à imi­ter et même à sur­pas­ser le du . «Alors, arabe vrai­ment, le “Ka­lila”, ou , in­dien même, en ses plus loin­tains re­fuges? La ré­ponse est à cher­cher dans l’ du livre. Et que nous dit-elle? Qu’il est de­venu, très vite, l’une des pièces es­sen­tielles d’un pa­tri­moine, un livre-clef», dit M. 

  1. En arabe «كليلة ودمنة». Par­fois trans­crit «Ko­laïla ou Dimna» ou «Kalī­lah wa Dim­nah». Icône Haut
  2. «Le Livre des rois; tra­duit et com­menté par Jules Mohl. Tome VI», p. 361. Icône Haut
  3. Sur­nom de Khos­row Ier, dit Chos­roès le Grand, qui ré­gna sur la Perse au VIe siècle apr. J.-C. Icône Haut
  1. En per­san برزوی ou برزویه. Par­fois trans­crit Burzōy, Bur­zoyé, Burzōē, Borzūya, Bur­zuyah, Bor­zoueh, Bor­zouyeh, Bor­ziyeh ou Ber­zouyèh. Icône Haut
  2. En arabe بن المقفع. Au­tre­fois trans­crit Ibn al-Mu­qaffa‘, Ibn Mu­qa­faa, Ibn Mo­qa­faa’, Ebn-al­mou­kaffa, Ibn al-Mu­kaffâ, Ibn al-Moḳaffa‘, Ibn al-Mou­qaffa’, Ibn al Mou­qa­faa, Aben Mo­chafa, Ebn-al­mo­caffa ou Ebn-al­mo­kaffa. Par suite d’une faute, بن المقنع, trans­crit Ebn-al­mo­canna, Ebn Mo­can­naa, Ben Mo­cannâ ou Ben Mo­can­naah. Icône Haut

Hugo, « Le Rhin. Tome I »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Rhin» et autres œuvres de (XIXe siècle). Il faut re­con­naître que Hugo est non seule­ment le pre­mier en rang des de fran­çaise, de­puis que cette langue a été fixée; mais le seul qui ait un vrai­ment à ce titre d’écrivain dans sa pleine ac­cep­tion. Toutes les ca­té­go­ries de l’ lit­té­raire se trouvent en lui dé­jouées. La qui vou­drait dé­mê­ler cette ti­ta­nique, stu­pé­fiante, te­nant quelque chose de la di­vi­nité, est en pré­sence du pro­blème le plus in­so­luble. Fut-il poète, ro­man­cier ou pen­seur? Fut-il spi­ri­tua­liste ou réa­liste? Il fut tout cela et plus en­core. Nou­veau Qui­chotte, cet est allé por­ter ses pas sur tous les che­mins de l’esprit, mon­ter sur toutes les bar­ri­cades qu’il ren­con­trait, sou­tien des faibles et pour­fen­deur des ty­rans, son­neur de clai­rons et amant de la vio­lette; si bien qu’aucune des fa­milles qui se par­tagent l’espèce hu­maine au et au mo­ral ne peut se l’attribuer en­tiè­re­ment. Tan­tôt égal à la , com­paré à la mon­tagne, rap­pro­ché du , as­si­milé à l’ouragan, tan­tôt phi­lo­sophe, re­dres­seur des abus du siècle, pro­fes­seur d’histoire et guide , tan­tôt chargé d’apitoyer le sur la femme, de le mettre à ge­noux de­vant le vieillard pour le vé­né­rer et de­vant l’enfant pour le conso­ler, il fut je ne sais quel suc­cé­dané de la . Avec sa , c’est un monde cy­clo­péen d’idées et d’impressions qui est parti, un conti­nent de gra­nit qui s’est dé­ta­ché et a roulé avec fra­cas au fond des abîmes. «Qui pour­rait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo”?», dit Édouard Dru­mont 1. «Comme l’océan, comme la mon­tagne, comme la fo­rêt, ce éveille l’idée de l’. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues in­ces­sam­ment re­nou­ve­lées; ce qu’on aime dans la fo­rêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces mil­liers d’ et ces mil­liers de feuilles qui confondent leur ver­dure et leur bruit.»

  1. «Vic­tor Hugo de­vant l’opinion», p. 104. Icône Haut

Hugo, « Quatre-vingt-treize »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de «Quatre-vingt-treize» et autres œuvres de (XIXe siècle). Il faut re­con­naître que Hugo est non seule­ment le pre­mier en rang des de fran­çaise, de­puis que cette langue a été fixée; mais le seul qui ait un vrai­ment à ce titre d’écrivain dans sa pleine ac­cep­tion. Toutes les ca­té­go­ries de l’ lit­té­raire se trouvent en lui dé­jouées. La qui vou­drait dé­mê­ler cette ti­ta­nique, stu­pé­fiante, te­nant quelque chose de la di­vi­nité, est en pré­sence du pro­blème le plus in­so­luble. Fut-il poète, ro­man­cier ou pen­seur? Fut-il spi­ri­tua­liste ou réa­liste? Il fut tout cela et plus en­core. Nou­veau Qui­chotte, cet est allé por­ter ses pas sur tous les che­mins de l’esprit, mon­ter sur toutes les bar­ri­cades qu’il ren­con­trait, sou­tien des faibles et pour­fen­deur des ty­rans, son­neur de clai­rons et amant de la vio­lette; si bien qu’aucune des fa­milles qui se par­tagent l’espèce hu­maine au et au mo­ral ne peut se l’attribuer en­tiè­re­ment. Tan­tôt égal à la , com­paré à la mon­tagne, rap­pro­ché du , as­si­milé à l’ouragan, tan­tôt phi­lo­sophe, re­dres­seur des abus du siècle, pro­fes­seur d’histoire et guide , tan­tôt chargé d’apitoyer le sur la femme, de le mettre à ge­noux de­vant le vieillard pour le vé­né­rer et de­vant l’enfant pour le conso­ler, il fut je ne sais quel suc­cé­dané de la . Avec sa , c’est un monde cy­clo­péen d’idées et d’impressions qui est parti, un conti­nent de gra­nit qui s’est dé­ta­ché et a roulé avec fra­cas au fond des abîmes. «Qui pour­rait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo”?», dit Édouard Dru­mont 1. «Comme l’océan, comme la mon­tagne, comme la fo­rêt, ce éveille l’idée de l’. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues in­ces­sam­ment re­nou­ve­lées; ce qu’on aime dans la fo­rêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces mil­liers d’ et ces mil­liers de feuilles qui confondent leur ver­dure et leur bruit.»

  1. «Vic­tor Hugo de­vant l’opinion», p. 104. Icône Haut

Hugo, « L’Homme qui rit. Tome II »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de «L’ qui rit» et autres œuvres de (XIXe siècle). Il faut re­con­naître que Hugo est non seule­ment le pre­mier en rang des de fran­çaise, de­puis que cette langue a été fixée; mais le seul qui ait un vrai­ment à ce titre d’écrivain dans sa pleine ac­cep­tion. Toutes les ca­té­go­ries de l’ lit­té­raire se trouvent en lui dé­jouées. La qui vou­drait dé­mê­ler cette ti­ta­nique, stu­pé­fiante, te­nant quelque chose de la di­vi­nité, est en pré­sence du pro­blème le plus in­so­luble. Fut-il poète, ro­man­cier ou pen­seur? Fut-il spi­ri­tua­liste ou réa­liste? Il fut tout cela et plus en­core. Nou­veau Qui­chotte, cet homme est allé por­ter ses pas sur tous les che­mins de l’esprit, mon­ter sur toutes les bar­ri­cades qu’il ren­con­trait, sou­tien des faibles et pour­fen­deur des ty­rans, son­neur de clai­rons et amant de la vio­lette; si bien qu’aucune des fa­milles qui se par­tagent l’espèce hu­maine au et au mo­ral ne peut se l’attribuer en­tiè­re­ment. Tan­tôt égal à la , com­paré à la mon­tagne, rap­pro­ché du , as­si­milé à l’ouragan, tan­tôt phi­lo­sophe, re­dres­seur des abus du siècle, pro­fes­seur d’histoire et guide , tan­tôt chargé d’apitoyer le sur la femme, de le mettre à ge­noux de­vant le vieillard pour le vé­né­rer et de­vant l’enfant pour le conso­ler, il fut je ne sais quel suc­cé­dané de la . Avec sa , c’est un monde cy­clo­péen d’idées et d’impressions qui est parti, un conti­nent de gra­nit qui s’est dé­ta­ché et a roulé avec fra­cas au fond des abîmes. «Qui pour­rait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo”?», dit Édouard Dru­mont 1. «Comme l’océan, comme la mon­tagne, comme la fo­rêt, ce éveille l’idée de l’. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues in­ces­sam­ment re­nou­ve­lées; ce qu’on aime dans la fo­rêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces mil­liers d’ et ces mil­liers de feuilles qui confondent leur ver­dure et leur bruit.»

  1. «Vic­tor Hugo de­vant l’opinion», p. 104. Icône Haut

Hugo, « L’Homme qui rit. Tome I »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de «L’ qui rit» et autres œuvres de (XIXe siècle). Il faut re­con­naître que Hugo est non seule­ment le pre­mier en rang des de fran­çaise, de­puis que cette langue a été fixée; mais le seul qui ait un vrai­ment à ce titre d’écrivain dans sa pleine ac­cep­tion. Toutes les ca­té­go­ries de l’ lit­té­raire se trouvent en lui dé­jouées. La qui vou­drait dé­mê­ler cette ti­ta­nique, stu­pé­fiante, te­nant quelque chose de la di­vi­nité, est en pré­sence du pro­blème le plus in­so­luble. Fut-il poète, ro­man­cier ou pen­seur? Fut-il spi­ri­tua­liste ou réa­liste? Il fut tout cela et plus en­core. Nou­veau Qui­chotte, cet homme est allé por­ter ses pas sur tous les che­mins de l’esprit, mon­ter sur toutes les bar­ri­cades qu’il ren­con­trait, sou­tien des faibles et pour­fen­deur des ty­rans, son­neur de clai­rons et amant de la vio­lette; si bien qu’aucune des fa­milles qui se par­tagent l’espèce hu­maine au et au mo­ral ne peut se l’attribuer en­tiè­re­ment. Tan­tôt égal à la , com­paré à la mon­tagne, rap­pro­ché du , as­si­milé à l’ouragan, tan­tôt phi­lo­sophe, re­dres­seur des abus du siècle, pro­fes­seur d’histoire et guide , tan­tôt chargé d’apitoyer le sur la femme, de le mettre à ge­noux de­vant le vieillard pour le vé­né­rer et de­vant l’enfant pour le conso­ler, il fut je ne sais quel suc­cé­dané de la . Avec sa , c’est un monde cy­clo­péen d’idées et d’impressions qui est parti, un conti­nent de gra­nit qui s’est dé­ta­ché et a roulé avec fra­cas au fond des abîmes. «Qui pour­rait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo”?», dit Édouard Dru­mont 1. «Comme l’océan, comme la mon­tagne, comme la fo­rêt, ce éveille l’idée de l’. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues in­ces­sam­ment re­nou­ve­lées; ce qu’on aime dans la fo­rêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces mil­liers d’ et ces mil­liers de feuilles qui confondent leur ver­dure et leur bruit.»

  1. «Vic­tor Hugo de­vant l’opinion», p. 104. Icône Haut

Hugo, « Les Châtiments »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit des «Châ­ti­ments» et autres œuvres de (XIXe siècle). Il faut re­con­naître que Hugo est non seule­ment le pre­mier en rang des de fran­çaise, de­puis que cette langue a été fixée; mais le seul qui ait un vrai­ment à ce titre d’écrivain dans sa pleine ac­cep­tion. Toutes les ca­té­go­ries de l’ lit­té­raire se trouvent en lui dé­jouées. La qui vou­drait dé­mê­ler cette ti­ta­nique, stu­pé­fiante, te­nant quelque chose de la di­vi­nité, est en pré­sence du pro­blème le plus in­so­luble. Fut-il poète, ro­man­cier ou pen­seur? Fut-il spi­ri­tua­liste ou réa­liste? Il fut tout cela et plus en­core. Nou­veau Qui­chotte, cet est allé por­ter ses pas sur tous les che­mins de l’esprit, mon­ter sur toutes les bar­ri­cades qu’il ren­con­trait, sou­tien des faibles et pour­fen­deur des ty­rans, son­neur de clai­rons et amant de la vio­lette; si bien qu’aucune des fa­milles qui se par­tagent l’espèce hu­maine au et au mo­ral ne peut se l’attribuer en­tiè­re­ment. Tan­tôt égal à la , com­paré à la mon­tagne, rap­pro­ché du , as­si­milé à l’ouragan, tan­tôt phi­lo­sophe, re­dres­seur des abus du siècle, pro­fes­seur d’histoire et guide , tan­tôt chargé d’apitoyer le sur la femme, de le mettre à ge­noux de­vant le vieillard pour le vé­né­rer et de­vant l’enfant pour le conso­ler, il fut je ne sais quel suc­cé­dané de la . Avec sa , c’est un monde cy­clo­péen d’idées et d’impressions qui est parti, un conti­nent de gra­nit qui s’est dé­ta­ché et a roulé avec fra­cas au fond des abîmes. «Qui pour­rait dire : “J’aime ceci ou cela dans Hugo”?», dit Édouard Dru­mont 1. «Comme l’océan, comme la mon­tagne, comme la fo­rêt, ce éveille l’idée de l’. Ce qu’on aime dans l’océan, ce n’est point une vague, ce sont des vagues in­ces­sam­ment re­nou­ve­lées; ce qu’on aime dans la fo­rêt, ce n’est point un arbre ou une feuille, ce sont ces mil­liers d’ et ces mil­liers de feuilles qui confondent leur ver­dure et leur bruit.»

  1. «Vic­tor Hugo de­vant l’opinion», p. 104. Icône Haut

Miyazawa, « Les Astres Jumeaux »

éd. Le Serpent à plumes, coll. Fiction étrangère, Paris

éd. Le Ser­pent à plumes, coll. étran­gère, Pa­ris

Il s’agit des «Astres Ju­meaux» («Fu­tago no ho­shi» 1) et autres de  2, écri­vain , très cé­lèbre dans son pays, où il re­nou­vela les œuvres pour la , en mê­lant le des hommes à ce­lui des ou des ; en pro­po­sant une autre fa­çon de per­ce­voir la , avec un élan spon­tané vers les choses et avec une grande sym­pa­thie pour la , qui fai­saient dé­faut dans les pro­duc­tions mo­dernes du . «Ce que je ra­conte», dit Miya­zawa, «je l’ai reçu des fo­rêts, des champs et des lignes de che­min de fer, ou bien en­core de l’arc-en- et de la lu­mière de la lune. Vrai­ment, quand, seul, on tra­verse le cré­pus­cule bleuté des fo­rêts de hêtres et qu’en oc­tobre, on se tient, trem­blant, dans le vent de mon­tagne, quoi qu’on fasse, on ne peut qu’avoir ces sen­sa­tions. Vrai­ment, quoi qu’on fasse, il semble bien qu’on ne puisse que res­sen­tir ces choses… Il y a cer­tai­ne­ment des pas­sages qui vous sem­ble­ront in­com­pré­hen­sibles, mais ces pas­sages, non plus, je ne les com­prends pas. Ce que je sou­haite pro­fon­dé­ment, c’est que ces courts ré­cits, en fin de compte, soient pour vous une nour­ri­ture pure et vé­ri­table.» 3 Miya­zawa était le fils aîné d’une de cinq . La tra­di­tion au­rait voulu qu’il suc­cé­dât à son père, qui te­nait à Ha­na­maki un de d’occasion, et qui fai­sait aussi fonc­tion d’usurier; mais le dé­goût de Miya­zawa pour ce genre de mé­tier et son pen­chant pour l’étude le dé­tour­nèrent tout à fait de cette voie. L’opposition par­fois vio­lente qu’il ma­ni­festa contre son père, fut ag­gra­vée en­core lorsqu’à dix-huit ans il dé­cou­vrit «Le Lo­tus de la bonne loi», texte boud­dhique qu’il ne ces­sera, dans la suite de sa vie, de co­pier, de ré­ci­ter, d’appliquer avec fer­veur : «Lorsque j’oublie mon dans le vent et la lu­mière, lorsque le monde s’est mé­ta­mor­phosé dans mon jar­din, ou lorsque je suis trans­porté à l’idée que la ga­laxie tout en­tière est moi-même, quel !» Au­cun de ses proches ne par­ta­gera son zèle, à l’exception de sa sœur To­shiko. À la pré­coce de celle-ci, en 1922, Miya­zawa en­tre­pren­dra un long voyage jusqu’à l’île de Sa­kha­line, dans l’espoir de com­mu­ni­quer, en quelque sorte, avec cette dé­funte dont il gar­dera tou­jours les cendres au­près de lui

  1. En ja­po­nais «双子の星». Icône Haut
  2. En ja­po­nais 宮沢賢治 ou 宮澤賢治. Icône Haut
  1. «Le Res­tau­rant aux nom­breuses com­mandes» («注文の多い料理店»), avant-pro­pos. Icône Haut

« L’Épopée de Gilgameš : le grand homme qui ne voulait pas mourir »

éd. Gallimard, coll. L’Aube des peuples, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. L’Aube des peuples, Pa­ris

Il s’agit de l’«Épo­pée de Gil­ga­meš», connue dans l’ par ses mots li­mi­naires «Ce­lui qui a tout vu…», qui, par son am­pleur, par sa force, par l’éminent et l’universel de ses thèmes, par la vogue per­sis­tante dont elle a joui pen­dant plus d’un mil­lé­naire, mé­rite as­su­ré­ment d’être consi­dé­rée comme l’œuvre la plus re­pré­sen­ta­tive de la an­cienne 1. Lit­té­rai­re­ment, elle contient la re­la­tion d’un , d’un Noé, d’un ser­pent per­ni­cieux, pa­reils à ceux qui sont ra­con­tés dans notre «»; elle an­nonce et pré­pare les épo­pées d’idéale , telles que «L’Iliade» et «Râmâyaṇa». Mais contrai­re­ment à ces œuvres, qu’elle pré­cède de nom­breux siècles, l’«Épo­pée de Gil­ga­meš» n’est pas le pro­duit d’une seule époque, ni même d’un seul . Exis­tant sous forme de poèmes sé­pa­rés dans la la plus re­cu­lée (IIIe mil­lé­naire av. J.-C.), elle prit dans une ré­dac­tion ak­ka­dienne (IIe mil­lé­naire av. J.-C.) et dé­borda lar­ge­ment les de la et l’, puisque, par de mys­té­rieuses in­fluences, elle fut co­piée et adap­tée de­puis la jusqu’au cœur de l’Anatolie, à la Cour des rois hit­tites. Sous sa forme dé­fi­ni­tive et la plus com­plète, celle sous la­quelle on l’a re­trou­vée à Ni­nive, dans les ves­tiges de la bi­blio­thèque d’Assurbanipal 2 (VIIe siècle av. J.-C.), elle comp­tait douze , de quelque trois cents vers cha­cune. À notre grand re­gret, «il ne nous en est par­venu, à ce jour, qu’un peu moins des deux tiers», ex­plique M. Jean Bot­téro 3. «Mais ces frag­ments, par pure , ont été si rai­son­na­ble­ment dis­tri­bués tout au long de sa trame que nous en dis­cer­nons en­core as­sez bien la sé­quence et la tra­jec­toire; et même ainsi en­tre­coupé, ce che­mi­ne­ment nous fas­cine.»

  1. Ce pays que les An­ciens nom­maient Mé­so­po­ta­mie («entre-fleuves») cor­res­pond à peu près à l’ ac­tuel. Icône Haut
  2. Par­fois trans­crit As­sour­ba­ni­pal, Ashur­ba­ni­pal, Aschur­ba­ni­pal, Achour-bani-pal ou Asur­ba­ni­pal. Icône Haut
  1. p. 17. Icône Haut

« L’Ami qui venait de l’an mil : Su Dongpo (1037-1101) »

éd. Gallimard, coll. L’Un et l’Autre, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. L’Un et l’Autre, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle des poèmes de Su Shi 1, plus connu sous le so­bri­quet de Su Dongpo 2Su de la Pente de l’Est»), du nom de la par­celle sur la­quelle il construit en 1082 apr. J.-C. la Salle des Neiges qui lui tient lieu de ca­bi­net : «Sur un flanc de la Pente de l’Est, Maître Su ac­quit un po­ta­ger aban­donné. Il l’aménagea, l’entoura de murs et y construi­sit une pièce d’audience qu’il nomma sur un pan­neau ho­ri­zon­tal la Salle des Neiges 3. Il avait peint sur les quatre pa­rois… un d’hiver in­in­ter­rompu. Qu’il se le­vât, s’assît, mon­tât et des­cen­dît, ât tout l’ ou fur­ti­ve­ment, tout n’était que neiges. Maître Su y ré­si­dait et il avait vrai­ment trouvé là sa place dans le » 4. Poète, pro­sa­teur, peintre à ses heures, Su Dongpo a porté à la l’impression d’aisance et de na­tu­rel que dé­gage la sous le règne des Song 5. Cette im­pres­sion est due à la spon­ta­néité des pen­sées ex­pri­mées, à la conci­sion des images — simples sug­ges­tions don­nant uni­que­ment les traits les plus es­sen­tiels pour pro­vo­quer l’effet voulu :

«La de l’ :
L’empreinte d’une oie sau­vage sur la neige.
En­volé, l’oiseau est déjà loin
»

  1. En 蘇軾. Au­tre­fois trans­crit Su Shih, Su She ou Sou Che. Icône Haut
  2. En chi­nois 蘇東坡. Au­tre­fois trans­crit Su Dongbo, Su Tung po, Sou Toung-po, Sou Tong-p’o ou Sou Tong-p’ouo. Icône Haut
  3. En chi­nois 雪堂. Icône Haut
  1. «Com­mé­mo­ra­tions», p. 276. Icône Haut
  2. De l’an 960 à l’an 1279. Icône Haut

Miyazawa, « Le Bureau des chats : contes »

éd. Ph. Picquier, coll. Picquier poche, Arles

éd. Ph. Pic­quier, coll. Pic­quier poche, Arles

Il s’agit du «Bu­reau des chats» («Neko no ji­mu­sho» 1) et autres de  2, écri­vain , très cé­lèbre dans son pays, où il re­nou­vela les œuvres pour la , en mê­lant le des hommes à ce­lui des ou des ; en pro­po­sant une autre fa­çon de per­ce­voir la , avec un élan spon­tané vers les choses et avec une grande sym­pa­thie pour la , qui fai­saient dé­faut dans les pro­duc­tions mo­dernes du . «Ce que je ra­conte», dit Miya­zawa, «je l’ai reçu des fo­rêts, des champs et des lignes de che­min de fer, ou bien en­core de l’arc-en- et de la lu­mière de la lune. Vrai­ment, quand, seul, on tra­verse le cré­pus­cule bleuté des fo­rêts de hêtres et qu’en oc­tobre, on se tient, trem­blant, dans le vent de mon­tagne, quoi qu’on fasse, on ne peut qu’avoir ces sen­sa­tions. Vrai­ment, quoi qu’on fasse, il semble bien qu’on ne puisse que res­sen­tir ces choses… Il y a cer­tai­ne­ment des pas­sages qui vous sem­ble­ront in­com­pré­hen­sibles, mais ces pas­sages, non plus, je ne les com­prends pas. Ce que je sou­haite pro­fon­dé­ment, c’est que ces courts ré­cits, en fin de compte, soient pour vous une nour­ri­ture pure et vé­ri­table.» 3 Miya­zawa était le fils aîné d’une de cinq . La tra­di­tion au­rait voulu qu’il suc­cé­dât à son père, qui te­nait à Ha­na­maki un de d’occasion, et qui fai­sait aussi fonc­tion d’usurier; mais le dé­goût de Miya­zawa pour ce genre de mé­tier et son pen­chant pour l’étude le dé­tour­nèrent tout à fait de cette voie. L’opposition par­fois vio­lente qu’il ma­ni­festa contre son père, fut ag­gra­vée en­core lorsqu’à dix-huit ans il dé­cou­vrit «Le Lo­tus de la bonne loi», texte boud­dhique qu’il ne ces­sera, dans la suite de sa vie, de co­pier, de ré­ci­ter, d’appliquer avec fer­veur : «Lorsque j’oublie mon dans le vent et la lu­mière, lorsque le monde s’est mé­ta­mor­phosé dans mon jar­din, ou lorsque je suis trans­porté à l’idée que la ga­laxie tout en­tière est moi-même, quel !» Au­cun de ses proches ne par­ta­gera son zèle, à l’exception de sa sœur To­shiko. À la pré­coce de celle-ci, en 1922, Miya­zawa en­tre­pren­dra un long voyage jusqu’à l’île de Sa­kha­line, dans l’espoir de com­mu­ni­quer, en quelque sorte, avec cette dé­funte dont il gar­dera tou­jours les cendres au­près de lui

  1. En ja­po­nais «猫の事務所». Icône Haut
  2. En ja­po­nais 宮沢賢治 ou 宮澤賢治. Icône Haut
  1. «Le Res­tau­rant aux nom­breuses com­mandes» («注文の多い料理店»), avant-pro­pos. Icône Haut