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« Sri Gourou Granth Sahib. Tome I »

éd. Intellectual Services International, Providenciales

éd. In­tel­lec­tual Ser­vices In­ter­na­tio­nal, Pro­vi­den­ciales

Il s’agit de l’«Adi Granth» 1 (le «Pre­mier Livre») ou «Gou­rou Granth Sa­hib» 2 (le «Maître Livre»), le livre saint des , com­pilé par le cin­quième gou­rou Ar­jan Dev 3, puis ré­visé et achevé par le dixième gou­rou Go­bind Singh 4. Les si­khs le dé­si­gnent sou­vent sous la vague ap­pel­la­tion de «Granth» (le «Livre»), de même que les chré­tiens citent le leur sous celle de «» («Bi­blia» si­gni­fiant les «»). Le «Granth» est une œuvre tout à fait unique par rap­port aux ca­nons des autres re­li­gions. Ce qui l’en dis­tingue, c’est qu’il se pré­sente comme une fas­ci­nante , qui ne contient pas seule­ment les psaumes et les de ses propres fon­da­teurs, comme gou­rou Na­nak 5, mais aussi ceux de an­té­rieurs : Ka­bîr, Jaya­deva, Bhi­khan, Nâm-dev… En tout, quinze poètes non si­khs (ap­pe­lés «bha­gats» 6) sont in­cor­po­rés au «Granth», dont le plus an­cien est Sheikh Fa­rid né en 1175 apr. J.-C. Les , eux, vé­curent entre 1469 et 1708 apr. J.-C. Voilà donc plus de cinq siècles de in­dienne, to­ta­li­sant 3 384 poèmes ou 15 575 strophes, et mê­lant le à di­verses autres langues : le , le , le … Une tra­di­tion uni­ver­sel­le­ment re­çue rap­porte que le dixième gou­rou, à son lit de , ne nomma pas de suc­ces­seur, mais dé­cida que la du «Granth» se­rait dé­sor­mais l’éternel gou­rou : «Ici-bas, tous les si­khs sont char­gés de re­con­naître le “Granth” comme leur gou­rou. Re­con­nais “Gou­rou Granth Sa­hib” comme la per­sonne vi­sible des gou­rous. Ceux qui cherchent à ren­con­trer le Sei­gneur dans la Pa­role telle qu’elle s’est ma­ni­fes­tée dans le livre, Le dé­cou­vri­ront» 7. De­puis ce jour-là, le «Granth» reste l’unique au­to­rité des si­khs, ainsi que le seul ob­jet de que l’on voit dans leurs lieux de culte. Leur cen­tral, qui s’élève tou­jours à Am­rit­sar 8, au mi­lieu de l’étang (Am­rit­sar si­gni­fiant «étang de l’»), ne ren­ferme au­cune idole, mais seule­ment des exem­plaires du «Granth» dé­po­sés sur des cous­sins de soie : «Jour et , sans désem­pa­rer, comme pour réa­li­ser une sorte d’ per­pé­tuelle, des “gran­this” chantent sous ces voûtes ré­vé­rées des frag­ments du livre saint en s’accompagnant d’instruments à cordes. Ailleurs les si­khs ont sim­ple­ment des salles d’édification, où un “gran­thi” leur lit… le texte sa­cré», ex­plique Al­bert Ré­ville

  1. En pend­jabi «ਆਦਿ ਗ੍ਰੰਥ». Par­fois trans­crit «Adi-grant». Icône Haut
  2. En pend­jabi «ਗੁਰੂ ਗ੍ਰੰਥ ਸਾਹਿਬ». Par­fois trans­crit «Guru Granth Sa­heb». Icône Haut
  3. En pend­jabi ਅਰਜਨ ਦੇਵ. Par­fois trans­crit Ar­jun Dev. Icône Haut
  4. En pend­jabi ਗੋਬਿੰਦ ਸਿੰਘ. Par­fois trans­crit Go­vind Singh. Icône Haut
  1. En pend­jabi ਨਾਨਕ. Icône Haut
  2. En pend­jabi ਭਗਤ. Icône Haut
  3. «Le  : an­tho­lo­gie de la », p. 36. Icône Haut
  4. En pend­jabi ਅੰਮ੍ਰਿਤਸਰ. Icône Haut

Farrokhzad, « La Conquête du jardin : poèmes (1951-1965) »

éd. Lettres persanes, coll. Nouvelle Poésie persane, Paris

éd. Lettres per­sanes, coll. per­sane, Pa­ris

Il s’agit des poèmes de Mme  1, «l’enfante ter­rible» de la , une des écri­vaines les plus dis­cu­tées de l’, morte dans un ac­ci­dent tra­gique à trente-deux ans (XXe siècle). Elle consa­cra tout son être à la poé­sie — l’on peut même dire qu’elle se sa­cri­fia pour elle et pour l’idée qu’elle s’en fai­sait — en ex­pri­mant sans au­cune re­te­nue ses émois fé­mi­nins dans une ira­nienne qui re­fu­sait aux de culti­ver leurs ta­lents et leurs goûts. Elle es­ti­mait qu’un poème ne mé­ri­tait ce nom que lorsqu’on y je­tait la flamme de son cœur et les vi­bra­tions de son . La de Fo­rough laissa ra­re­ment les lec­teurs im­par­tiaux : elle sus­cita une forte at­ti­rance ou une vive aver­sion; une hos­ti­lité exa­gé­rée ou un éloge exalté. Alors que les uns la consi­dé­raient comme une femme dé­pra­vée, dan­ge­reuse dans ses pa­roles et dans la pra­tique de son art; les autres, au contraire, la voyaient en hé­roïne cultu­relle, en re­belle qui, ayant fait l’ de la ruine des conven­tions, était à la de pro­grès éman­ci­pa­teur. «Je vou­lais être “une femme” et “un être hu­main”. Je vou­lais dire que j’avais le de res­pi­rer, de crier… Les autres vou­laient étouf­fer mes cris sur mes lèvres et mon souffle dans ma poi­trine», dit-elle 2. Elle sa­vait qu’en pre­nant une at­ti­tude de défi, elle se fe­rait beau­coup d’, qu’elle s’attirerait des en­nuis et des rup­tures; mais elle croyait qu’il fal­lait en­fin bri­ser les bar­rières et te­nir droit face aux agi­ta­tions des faux dé­vots. C’est ce qu’elle fit pour la pre­mière fois dans un poème in­ti­tulé «Le Pé­ché» («Go­nâh» 3) :

«J’ai pé­ché, pé­ché dans le plai­sir,
Dans des bras chauds et en­flam­més.
J’ai pé­ché, pé­ché dans des bras de fer,
Dans des bras brû­lants et ran­cu­niers.
Dans ce lieu calme, sombre et muet,
J’ai é ses yeux pleins de mys­tère,
Et des sup­pli­ca­tions de ses yeux
Mon cœur, im­pa­tiem­ment, a trem­blé…
»

  1. En فروغ فرخزاد. Par­fois trans­crit Fo­ruq Far­roxzâd, Fo­rugh Far­ro­kh­zod, Fo­rugh Far­ro­khzād , Fu­rugh Far­ru­kha­zad ou Fu­rugh Far­ru­kh­zad. Icône Haut
  2. «La lu­mi­neuse», p. 189-190. Icône Haut
  1. En per­san «گناه». Icône Haut

Farrokhzad, « La Nuit lumineuse : écrits »

éd. Lettres persanes, Arcueil

éd. Lettres per­sanes, Ar­cueil

Il s’agit des lettres et de Mme  1, «l’enfante ter­rible» de la , une des écri­vaines les plus dis­cu­tées de l’, morte dans un ac­ci­dent tra­gique à trente-deux ans (XXe siècle). Elle consa­cra tout son être à la — l’on peut même dire qu’elle se sa­cri­fia pour elle et pour l’idée qu’elle s’en fai­sait — en ex­pri­mant sans au­cune re­te­nue ses émois fé­mi­nins dans une ira­nienne qui re­fu­sait aux de culti­ver leurs ta­lents et leurs goûts. Elle es­ti­mait qu’un poème ne mé­ri­tait ce nom que lorsqu’on y je­tait la flamme de son cœur et les vi­bra­tions de son . La de Fo­rough laissa ra­re­ment les lec­teurs im­par­tiaux : elle sus­cita une forte at­ti­rance ou une vive aver­sion; une hos­ti­lité exa­gé­rée ou un éloge exalté. Alors que les uns la consi­dé­raient comme une femme dé­pra­vée, dan­ge­reuse dans ses pa­roles et dans la pra­tique de son art; les autres, au contraire, la voyaient en hé­roïne cultu­relle, en re­belle qui, ayant fait l’ de la ruine des conven­tions, était à la de pro­grès éman­ci­pa­teur. «Je vou­lais être “une femme” et “un être hu­main”. Je vou­lais dire que j’avais le de res­pi­rer, de crier… Les autres vou­laient étouf­fer mes cris sur mes lèvres et mon souffle dans ma poi­trine», dit-elle 2. Elle sa­vait qu’en pre­nant une at­ti­tude de défi, elle se fe­rait beau­coup d’, qu’elle s’attirerait des en­nuis et des rup­tures; mais elle croyait qu’il fal­lait en­fin bri­ser les bar­rières et te­nir droit face aux agi­ta­tions des faux dé­vots. C’est ce qu’elle fit pour la pre­mière fois dans un poème in­ti­tulé «Le Pé­ché» («Go­nâh» 3) :

«J’ai pé­ché, pé­ché dans le plai­sir,
Dans des bras chauds et en­flam­més.
J’ai pé­ché, pé­ché dans des bras de fer,
Dans des bras brû­lants et ran­cu­niers.
Dans ce lieu calme, sombre et muet,
J’ai é ses yeux pleins de mys­tère,
Et des sup­pli­ca­tions de ses yeux
Mon cœur, im­pa­tiem­ment, a trem­blé…
»

  1. En فروغ فرخزاد. Par­fois trans­crit Fo­ruq Far­roxzâd, Fo­rugh Far­ro­kh­zod, Fo­rugh Far­ro­khzād , Fu­rugh Far­ru­kha­zad ou Fu­rugh Far­ru­kh­zad. Icône Haut
  2. «La lu­mi­neuse», p. 189-190. Icône Haut
  1. En per­san «گناه». Icône Haut

« Mas’oud : poète persan et hindoui »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de Mas’oud-i Saad-i Sel­mân 1, illustre poète , qui su­bit dans son âge mûr près de vingt ans d’ sous les règnes suc­ces­sifs de trois rois (XIe-XIIe siècle). Les souf­frances en­du­rées pen­dant son in­car­cé­ra­tion prêtent à ses vers des ac­cents d’une force, d’une in­ten­sité, d’une sin­cé­rité telles, qu’il nous ar­rive par­fois, en les li­sant, de sen­tir nos che­veux se dres­ser sur notre tête, et les larmes nous ve­nir aux yeux. «Tout im­par­tial re­con­naît quel haut de­gré d’ et d’ Mas’oud at­teint en ses poèmes de cap­ti­vité», dit Nezâmî ‘Arûzî 2. La de Mas’oud était ori­gi­naire d’; mais son père, Khâja Saad ben Sel­mân, alla ré­si­der à La­hore (), où il jouit long­temps de la fa­veur des rois ghaz­né­vides et rem­plit quelques postes é sous leur . Mas’oud hé­rita des hon­neurs de son père; mais, par suite d’intrigues de Cour et à cause, dit-on, de son at­ta­che­ment au prince Saïf ud­daula Mah­moud, qui fut ac­cusé de tra­hi­son, il fut ar­rêté et en­chaîné par le roi en 1079 ou 1080 apr. J.-C. dans la ci­ta­delle de Nâï 3. Ce nom de Nâï, qui si­gni­fie «ro­seau» ou «flûte de ro­seau» en per­san, donna nais­sance à des de mots tout à fait fas­ci­nants dans les vers de notre poète : «Mon cœur gé­mit, comme gé­mit le ro­seau de la flûte, pri­son­nier que je suis dans cette ci­ta­delle de Nâï… Quoi d’autre que plaintes peut ap­por­ter l’air de Nâï? Le des­tin m’eût déjà tué à force de dou­leurs et de souf­frances, si ma n’avait pour lien la vi­vi­fiante. Non, non, ma gran­deur s’est ac­crue de toute la hau­teur de la ci­ta­delle de Nâï!» 4 En vain, ce ros­si­gnol chanta dans sa cage de fer; en vain, ses vers furent lus au roi. Ce der­nier les écouta, mais n’en fut point ému; il quitta le en lais­sant en cap­ti­vité notre poète, qui ne fut li­béré que la soixan­taine pas­sée. Dé­goûté d’une Cour dont il n’avait reçu que des in­jus­tices et des mor­ti­fi­ca­tions, Mas’oud passa le reste de ses jours dans les pai­sibles fonc­tions de bi­blio­thé­caire. «Com­bien de poèmes, brillants comme des joyaux et pré­cieux comme des perles, na­quirent de cette ar­dente et ne furent ja­mais agréés!», dit Nezâmî ‘Arûzî. «Le déshon­neur en res­tera sur la grande mai­son [ghaz­né­vide]… Le mal­heur de Mas’oud vint à son terme, tan­dis que le déshon­neur res­tera sur cette dy­nas­tie jusqu’au jour de la .»

  1. En per­san مسعود سعد سلمان. Par­fois trans­crit Mas’ûd-i Sa’d Sal­mân, Maç’ûd-i Sa’ad Sal­mân, Mas‘ud-e Sa‘d-e Salmān, Ma­sood Said Sal­man, Ma­soud Sa’ad Sal­man ou Maç’oud-i Sa’ad-i Sel­man. À ne pas confondre avec , l’auteur du «Gu­lis­tan» et du «Bous­tan», qui vé­cut un siècle plus tard. Icône Haut
  2. «Les Quatre Dis­cours; tra­duit du per­san par Isa­belle de Gas­tines», p. 92. Icône Haut
  1. Cette ci­ta­delle se trou­vait quelque part au Wa­zi­ris­tan, d’après Nezâmî ‘Arûzî. Icône Haut
  2. En per­san

    «نالم ز دل چو نای من اندر حصار نای…
    جز ناله های زار چه آرد هوای نای
    گردون به درد و رنج مرا کشته بود اگر
    پیوند عمر من نشدی نظم جانفزای
    نه نه ز حصن نای بیفزود جاه من
    ».

    Icône Haut

Nezâmî ‘Arûzî, « Les Quatre Discours »

éd. G.-P. Maisonneuve et Larose, coll. UNESCO d’œuvres représentatives-Bibliothèque des œuvres classiques persanes, Paris

éd. G.-P. Mai­son­neuve et La­rose, coll. UNESCO d’œuvres re­pré­sen­ta­tives-Bi­blio­thèque des œuvres clas­siques per­sanes, Pa­ris

Il s’agit des «Quatre Dis­cours» («Tcha­hâr Ma­qâ­leh» 1) de Nezâmî de Sa­mar­cande 2, . On le sur­nomme com­mu­né­ment Nezâmî ‘Arûzî 3Nezâmî le Pro­sa­teur») afin de le dis­tin­guer de son ho­mo­nyme, le grand poète de Gand­jeh. On ne sait de sa que le peu qu’il en a dit lui-même dans ses «Quatre Dis­cours». En 1110-1111 apr. J.-C., il était dans sa ville na­tale de Sa­mar­cande (), re­cueillant des tra­di­tions re­la­tives au poète Rû­daki; en 1112-1113 apr. J.-C., il ren­con­tra à Balkh () Omar Khayyam dont il de­vint un proche, un élève même; trois ans plus tard, il sé­journa à Hé­rat (Af­gha­nis­tan); l’année sui­vante, se trou­vant dans le be­soin, il se ren­dit à Ṭoûs () avec l’espoir de ga­gner la fa­veur du sul­tan Ah­mad San­jar; là-bas, il vi­sita la tombe de Fir­dousi et re­cueillit à son su­jet plu­sieurs dé­tails in­sé­rés dans son livre; la même an­née, il se ren­dit à Ni­sha­pur (Iran), où il fit vi­site au poète Moezzi. Ses «Quatre Dis­cours» ont été pro­ba­ble­ment com­po­sés peu avant la du sul­tan Ah­mad San­jar en 1157 apr. J.-C. Ils se di­visent en quatre cha­pitres, trai­tant des quatre classes d’hommes — se­cré­taires, , et — qui sont né­ces­saires au ser­vice des rois. Pour chaque classe, Nezâmî ‘Arûzî ra­conte une di­zaine d’ : «Vien­dront [ci-après] dix au­then­tiques et plai­santes anec­dotes», dit-il dans sa pré­face 4, «choi­sies parmi les plus ori­gi­nales et les plus ap­pro­priées à [chaque] cha­pitre, afin d’éclairer le roi et de le convaincre que l’office de se­cré­taire n’est pas une pe­tite charge; que ce­lui de poète n’est pas une fu­tile oc­cu­pa­tion; que l’ est une science né­ces­saire; que la est un art in­dis­pen­sable». Outre leur charme, leur ad­mi­rable d’élégance et de na­tu­rel, ces anec­dotes ont le mé­rite de don­ner de pré­cieux ren­sei­gne­ments, qu’on ne trouve nulle part ailleurs, sur l’ in­tel­lec­tuelle de cette époque; elles four­nissent le seul té­moi­gnage contem­po­rain sur Khayyam et le plus an­cien dé­tail bio­gra­phique sur Fir­dousi. En somme, comme dit un orien­ta­liste 5, leur au­teur est «un de ceux qui jettent le plus de lu­mière sur la vie de Cour en et en cen­trale au XIIe siècle de notre ère».

  1. En per­san «چهارمقاله». Par­fois trans­crit «Čahār Maḳāla», «Chahár Ma­qála», «Chahār Ma­qāle», «Tschar-Mag­hâ­leh» ou «Ca­hâr Ma­ka­leh». Icône Haut
  2. En per­san نظامی سمرقندی. Par­fois trans­crit Ni­zami Sa­mar­candi, Ni­zami de Sa­mar­qand, Niẓāmī Sa­marḳandī ou Niẓāmī-i Sa­mar­qandī. Icône Haut
  3. En per­san نظامی عروضی. Par­fois trans­crit Nid­hami-i Arudi, Niẓāmī ‘Arūḍī ou Nizâmi-è-Arouzi. Icône Haut
  1. p. 34. Icône Haut
  2. Ed­ward Gran­ville Browne. Icône Haut

Firdousi, « Le Livre des rois. Tome VII »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Livre des rois» («Schah-na­meh» 1) d’ 2 (X-XIe siècle apr. J.-C.). Cette vaste chan­son de geste de soixante mille dis­tiques re­late l’ de la (l’), de­puis ses jusqu’à l’époque où la puis­sance de ses mo­narques croula sous les des Arabes . La pre­mière par­tie, lé­gen­daire et pleine de , est la seule vé­ri­ta­ble­ment épique; la se­conde, re­la­tive à la Perse sas­sa­nide, est une suc­ces­sion de règnes his­to­riques, aux­quels pré­sident des rois, des hé­ros par­ti­cu­liers à cha­cun d’eux : plu­tôt qu’avec l’, elle offre des ana­lo­gies avec «quelques grands ro­mans en vers du , le “ de Brut”, ce­lui de “Rou” ou cer­taines his­toires de », comme le dit  3. Avec «Le Livre des rois», la vieille per­sane pa­raît au grand jour pour prendre sa re­vanche de la conquête . Celle-ci avait re­foulé, pour quelque , cette culture dans les , où elle s’était conser­vée avec tout un en­semble de tra­di­tions et de te­nant lieu de sou­ve­nirs na­tio­naux. «L’islamisme… fut un rude coup pour le vieil es­prit, mais ce ne fut pas un coup mor­tel. L’arabe ne réus­sit à être que la de la . Aus­si­tôt que le ca­li­fat s’affaiblit, une ré­ac­tion per­sane — d’abord sourde, bien­tôt ou­verte — se ma­ni­feste», ex­plique Er­nest Re­nan 4. Avec Fir­dousi, la Perse re­prend sa com­plète in­dé­pen­dance dans l’. Mais ce qui fait sur­tout le ca­rac­tère de cet au­teur et qui n’appartient qu’à lui, ce sont les consi­dé­ra­tions po­li­tiques et mo­rales par les­quelles il ter­mine chaque ca­tas­trophe, chaque choc des peuples, chaque ef­fon­dre­ment des royaumes. Il y a une belle et une sorte de ré­si­gnée dans ces ré­flexions par les­quelles il in­ter­rompt un mo­ment la course des évé­ne­ments. «Ô !», dit l’une d’elles 5, «n’élève per­sonne si tu veux le mois­son­ner après! Si tu l’enlèves, pour­quoi l’as-tu élevé? Tu hausses un au-des­sus du fir­ma­ment, mais tout à coup tu le pré­ci­pites sous la obs­cure.» «Ko­bad», dit une autre 6, «n’avait plus que sept mois à vivre; ap­pelle-le donc “roi” si tu veux, ou “rien” si tu aimes mieux. Telle est la cou­tume de ce monde op­pres­seur : il ne faut pas s’attendre à ce qu’il tienne ses pro­messes [de lon­gé­vité].»

  1. En «شاهنامه». Par­fois trans­crit «Shah Namu», «Çah­name», «Chah­namè», «Scheh­name», «Schah-namé», «Schah­nama», «Schah-na­mah», «Shah-na­meh», «Shah Name», «Shah­na­mah», «Shah­nama», «Šāh-nāma», «Šāhnā­mah», «Şeh­name», «Şāh-nāme» ou «Šah-na­meh». Icône Haut
  2. En per­san ابوالقاسم فردوسی. Par­fois trans­crit Fir­dawsi, Fir­dausī, Fir­davsi, Fir­dovsi, Fir­douçy, Fir­docy, Fir­doo­see, Fir­dou­see, Fer­dou­see, Fer­do­see, Fer­doucy, Fer­dowsī, Fir­dewsi, Fir­devsî, Fir­dusi, Fir­dussi, Fer­dusi, Fir­dôsî, Fer­dossi, Fir­doussi, Fer­doussi, Fir­doussy, Fir­dousy, Fer­dousy ou Fer­doussy. Icône Haut
  3. «Compte rendu sur “Le Livre des rois”», 1841, p. 398-399. Icône Haut
  1. «Le Schah­na­meh», p. 139. Icône Haut
  2. «Tome I», p. 32. Icône Haut
  3. «Tome VII», p. 287-288. Icône Haut

Firdousi, « Le Livre des rois. Tome VI »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Livre des rois» («Schah-na­meh» 1) d’ 2 (X-XIe siècle apr. J.-C.). Cette vaste chan­son de geste de soixante mille dis­tiques re­late l’ de la (l’), de­puis ses jusqu’à l’époque où la puis­sance de ses mo­narques croula sous les des Arabes . La pre­mière par­tie, lé­gen­daire et pleine de , est la seule vé­ri­ta­ble­ment épique; la se­conde, re­la­tive à la Perse sas­sa­nide, est une suc­ces­sion de règnes his­to­riques, aux­quels pré­sident des rois, des hé­ros par­ti­cu­liers à cha­cun d’eux : plu­tôt qu’avec l’, elle offre des ana­lo­gies avec «quelques grands ro­mans en vers du , le “ de Brut”, ce­lui de “Rou” ou cer­taines his­toires de », comme le dit  3. Avec «Le Livre des rois», la vieille per­sane pa­raît au grand jour pour prendre sa re­vanche de la conquête . Celle-ci avait re­foulé, pour quelque , cette culture dans les , où elle s’était conser­vée avec tout un en­semble de tra­di­tions et de te­nant lieu de sou­ve­nirs na­tio­naux. «L’islamisme… fut un rude coup pour le vieil es­prit, mais ce ne fut pas un coup mor­tel. L’arabe ne réus­sit à être que la de la . Aus­si­tôt que le ca­li­fat s’affaiblit, une ré­ac­tion per­sane — d’abord sourde, bien­tôt ou­verte — se ma­ni­feste», ex­plique Er­nest Re­nan 4. Avec Fir­dousi, la Perse re­prend sa com­plète in­dé­pen­dance dans l’. Mais ce qui fait sur­tout le ca­rac­tère de cet au­teur et qui n’appartient qu’à lui, ce sont les consi­dé­ra­tions po­li­tiques et mo­rales par les­quelles il ter­mine chaque ca­tas­trophe, chaque choc des peuples, chaque ef­fon­dre­ment des royaumes. Il y a une belle et une sorte de ré­si­gnée dans ces ré­flexions par les­quelles il in­ter­rompt un mo­ment la course des évé­ne­ments. «Ô !», dit l’une d’elles 5, «n’élève per­sonne si tu veux le mois­son­ner après! Si tu l’enlèves, pour­quoi l’as-tu élevé? Tu hausses un au-des­sus du fir­ma­ment, mais tout à coup tu le pré­ci­pites sous la obs­cure.» «Ko­bad», dit une autre 6, «n’avait plus que sept mois à vivre; ap­pelle-le donc “roi” si tu veux, ou “rien” si tu aimes mieux. Telle est la cou­tume de ce monde op­pres­seur : il ne faut pas s’attendre à ce qu’il tienne ses pro­messes [de lon­gé­vité].»

  1. En «شاهنامه». Par­fois trans­crit «Shah Namu», «Çah­name», «Chah­namè», «Scheh­name», «Schah-namé», «Schah­nama», «Schah-na­mah», «Shah-na­meh», «Shah Name», «Shah­na­mah», «Shah­nama», «Šāh-nāma», «Šāhnā­mah», «Şeh­name», «Şāh-nāme» ou «Šah-na­meh». Icône Haut
  2. En per­san ابوالقاسم فردوسی. Par­fois trans­crit Fir­dawsi, Fir­dausī, Fir­davsi, Fir­dovsi, Fir­douçy, Fir­docy, Fir­doo­see, Fir­dou­see, Fer­dou­see, Fer­do­see, Fer­doucy, Fer­dowsī, Fir­dewsi, Fir­devsî, Fir­dusi, Fir­dussi, Fer­dusi, Fir­dôsî, Fer­dossi, Fir­doussi, Fer­doussi, Fir­doussy, Fir­dousy, Fer­dousy ou Fer­doussy. Icône Haut
  3. «Compte rendu sur “Le Livre des rois”», 1841, p. 398-399. Icône Haut
  1. «Le Schah­na­meh», p. 139. Icône Haut
  2. «Tome I», p. 32. Icône Haut
  3. «Tome VII», p. 287-288. Icône Haut

Firdousi, « Le Livre des rois. Tome V »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Livre des rois» («Schah-na­meh» 1) d’ 2 (X-XIe siècle apr. J.-C.). Cette vaste chan­son de geste de soixante mille dis­tiques re­late l’ de la (l’), de­puis ses jusqu’à l’époque où la puis­sance de ses mo­narques croula sous les des Arabes . La pre­mière par­tie, lé­gen­daire et pleine de , est la seule vé­ri­ta­ble­ment épique; la se­conde, re­la­tive à la Perse sas­sa­nide, est une suc­ces­sion de règnes his­to­riques, aux­quels pré­sident des rois, des hé­ros par­ti­cu­liers à cha­cun d’eux : plu­tôt qu’avec l’, elle offre des ana­lo­gies avec «quelques grands ro­mans en vers du , le “ de Brut”, ce­lui de “Rou” ou cer­taines his­toires de », comme le dit  3. Avec «Le Livre des rois», la vieille per­sane pa­raît au grand jour pour prendre sa re­vanche de la conquête . Celle-ci avait re­foulé, pour quelque , cette culture dans les , où elle s’était conser­vée avec tout un en­semble de tra­di­tions et de te­nant lieu de sou­ve­nirs na­tio­naux. «L’islamisme… fut un rude coup pour le vieil es­prit, mais ce ne fut pas un coup mor­tel. L’arabe ne réus­sit à être que la de la . Aus­si­tôt que le ca­li­fat s’affaiblit, une ré­ac­tion per­sane — d’abord sourde, bien­tôt ou­verte — se ma­ni­feste», ex­plique Er­nest Re­nan 4. Avec Fir­dousi, la Perse re­prend sa com­plète in­dé­pen­dance dans l’. Mais ce qui fait sur­tout le ca­rac­tère de cet au­teur et qui n’appartient qu’à lui, ce sont les consi­dé­ra­tions po­li­tiques et mo­rales par les­quelles il ter­mine chaque ca­tas­trophe, chaque choc des peuples, chaque ef­fon­dre­ment des royaumes. Il y a une belle et une sorte de ré­si­gnée dans ces ré­flexions par les­quelles il in­ter­rompt un mo­ment la course des évé­ne­ments. «Ô !», dit l’une d’elles 5, «n’élève per­sonne si tu veux le mois­son­ner après! Si tu l’enlèves, pour­quoi l’as-tu élevé? Tu hausses un au-des­sus du fir­ma­ment, mais tout à coup tu le pré­ci­pites sous la obs­cure.» «Ko­bad», dit une autre 6, «n’avait plus que sept mois à vivre; ap­pelle-le donc “roi” si tu veux, ou “rien” si tu aimes mieux. Telle est la cou­tume de ce monde op­pres­seur : il ne faut pas s’attendre à ce qu’il tienne ses pro­messes [de lon­gé­vité].»

  1. En «شاهنامه». Par­fois trans­crit «Shah Namu», «Çah­name», «Chah­namè», «Scheh­name», «Schah-namé», «Schah­nama», «Schah-na­mah», «Shah-na­meh», «Shah Name», «Shah­na­mah», «Shah­nama», «Šāh-nāma», «Šāhnā­mah», «Şeh­name», «Şāh-nāme» ou «Šah-na­meh». Icône Haut
  2. En per­san ابوالقاسم فردوسی. Par­fois trans­crit Fir­dawsi, Fir­dausī, Fir­davsi, Fir­dovsi, Fir­douçy, Fir­docy, Fir­doo­see, Fir­dou­see, Fer­dou­see, Fer­do­see, Fer­doucy, Fer­dowsī, Fir­dewsi, Fir­devsî, Fir­dusi, Fir­dussi, Fer­dusi, Fir­dôsî, Fer­dossi, Fir­doussi, Fer­doussi, Fir­doussy, Fir­dousy, Fer­dousy ou Fer­doussy. Icône Haut
  3. «Compte rendu sur “Le Livre des rois”», 1841, p. 398-399. Icône Haut
  1. «Le Schah­na­meh», p. 139. Icône Haut
  2. «Tome I», p. 32. Icône Haut
  3. «Tome VII», p. 287-288. Icône Haut

Firdousi, « Le Livre des rois. Tome IV »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Livre des rois» («Schah-na­meh» 1) d’ 2 (X-XIe siècle apr. J.-C.). Cette vaste chan­son de geste de soixante mille dis­tiques re­late l’ de la (l’), de­puis ses jusqu’à l’époque où la puis­sance de ses mo­narques croula sous les des Arabes . La pre­mière par­tie, lé­gen­daire et pleine de , est la seule vé­ri­ta­ble­ment épique; la se­conde, re­la­tive à la Perse sas­sa­nide, est une suc­ces­sion de règnes his­to­riques, aux­quels pré­sident des rois, des hé­ros par­ti­cu­liers à cha­cun d’eux : plu­tôt qu’avec l’, elle offre des ana­lo­gies avec «quelques grands ro­mans en vers du , le “ de Brut”, ce­lui de “Rou” ou cer­taines his­toires de », comme le dit  3. Avec «Le Livre des rois», la vieille per­sane pa­raît au grand jour pour prendre sa re­vanche de la conquête . Celle-ci avait re­foulé, pour quelque , cette culture dans les , où elle s’était conser­vée avec tout un en­semble de tra­di­tions et de te­nant lieu de sou­ve­nirs na­tio­naux. «L’islamisme… fut un rude coup pour le vieil es­prit, mais ce ne fut pas un coup mor­tel. L’arabe ne réus­sit à être que la de la . Aus­si­tôt que le ca­li­fat s’affaiblit, une ré­ac­tion per­sane — d’abord sourde, bien­tôt ou­verte — se ma­ni­feste», ex­plique Er­nest Re­nan 4. Avec Fir­dousi, la Perse re­prend sa com­plète in­dé­pen­dance dans l’. Mais ce qui fait sur­tout le ca­rac­tère de cet au­teur et qui n’appartient qu’à lui, ce sont les consi­dé­ra­tions po­li­tiques et mo­rales par les­quelles il ter­mine chaque ca­tas­trophe, chaque choc des peuples, chaque ef­fon­dre­ment des royaumes. Il y a une belle et une sorte de ré­si­gnée dans ces ré­flexions par les­quelles il in­ter­rompt un mo­ment la course des évé­ne­ments. «Ô !», dit l’une d’elles 5, «n’élève per­sonne si tu veux le mois­son­ner après! Si tu l’enlèves, pour­quoi l’as-tu élevé? Tu hausses un au-des­sus du fir­ma­ment, mais tout à coup tu le pré­ci­pites sous la obs­cure.» «Ko­bad», dit une autre 6, «n’avait plus que sept mois à vivre; ap­pelle-le donc “roi” si tu veux, ou “rien” si tu aimes mieux. Telle est la cou­tume de ce monde op­pres­seur : il ne faut pas s’attendre à ce qu’il tienne ses pro­messes [de lon­gé­vité].»

  1. En «شاهنامه». Par­fois trans­crit «Shah Namu», «Çah­name», «Chah­namè», «Scheh­name», «Schah-namé», «Schah­nama», «Schah-na­mah», «Shah-na­meh», «Shah Name», «Shah­na­mah», «Shah­nama», «Šāh-nāma», «Šāhnā­mah», «Şeh­name», «Şāh-nāme» ou «Šah-na­meh». Icône Haut
  2. En per­san ابوالقاسم فردوسی. Par­fois trans­crit Fir­dawsi, Fir­dausī, Fir­davsi, Fir­dovsi, Fir­douçy, Fir­docy, Fir­doo­see, Fir­dou­see, Fer­dou­see, Fer­do­see, Fer­doucy, Fer­dowsī, Fir­dewsi, Fir­devsî, Fir­dusi, Fir­dussi, Fer­dusi, Fir­dôsî, Fer­dossi, Fir­doussi, Fer­doussi, Fir­doussy, Fir­dousy, Fer­dousy ou Fer­doussy. Icône Haut
  3. «Compte rendu sur “Le Livre des rois”», 1841, p. 398-399. Icône Haut
  1. «Le Schah­na­meh», p. 139. Icône Haut
  2. «Tome I», p. 32. Icône Haut
  3. «Tome VII», p. 287-288. Icône Haut

Roûmî, « “Mathnawî” : la quête de l’absolu »

éd. du Rocher, Monaco

éd. du Ro­cher, Mo­naco

Il s’agit du «Math­nawî» 1 de  2, poète d’expression per­sane, qui n’est pas seule­ment l’inspirateur d’une confré­rie, celle des « tour­neurs», mais le di­rec­teur spi­ri­tuel de tout le XIIIe siècle. «Un si grand poète, ai­mable, har­mo­nieux, étin­ce­lant, exalté; un es­prit d’où émanent des par­fums, des , des mu­siques, un peu d’extravagance, et qui, rien que de la ma­nière dont sa strophe prend le dé­part et s’élève au , a déjà trans­porté son lec­teur», dit M. Mau­rice Bar­rès 3. Ré­fu­gié à Ko­nya 4 en Ana­to­lie (Roûm), Djé­lâl-ed-dîn trouva dans cette ville ha­bi­tée de Grecs, de Turcs, d’Arméniens, de Juifs et de Francs un adonné à la , à la , aux danses, et il em­ploya cette poé­sie, cette mu­sique, ces danses pour lui faire connaître . Son ac­tion im­mense en jeta, pour ainsi dire, des ra­cines si pro­fondes dans toutes les âmes que, même jusqu’aujourd’hui, les fruits et les de ses en­sei­gne­ments n’ont rien perdu de leur fraî­cheur ni de leur par­fum; il se sur­vit dans ses dis­ciples et ses suc­ces­seurs qui, de­puis plus de sept siècles, ré­pètent ses plus beaux dé­lires au­tour de son tom­beau en l’appelant «notre Maître» (Maw­lânâ 5). La beauté et l’esprit to­lé­rant de ses œuvres ont sur­pris les oc­ci­den­taux, et tourné la tête aux plus sobres parmi eux. «Tous les cœurs sur les­quels souffle ma brise s’épanouissent comme un jar­din plein de lu­mière», dit-il avec

  1. En «مثنوی». Par­fois trans­crit «Mes­névi», «Mes­newi», «Meth­névi», «Mes­navi», «Mas­navi», «Mas­nawi», «Maṯ­nawī» ou «Math­navi». Icône Haut
  2. En per­san جلال‌الدین رومی. Par­fois trans­crit Jelālu-’d-Dīn er-Rūmī, Jel­la­lud­din Rumi, Je­la­lud­din Rumi, Ja­lal-ud-Din Rumi, Jal­la­lud­din Rumi, Dja­lâl-ud-Dîn Rûmî, Dže­la­lud­din Rumi, Dscha­lal ad-din Rumi, Ca­la­laddīn Rūmī, Ja­lâl ad dîn Roûmî, Ya­lal ad-din Rumí, Ga­lal al-din Rumi, Dja­lâl-od-dîn Rûmî, Ja­lâ­lod­dîn Rûmî, Djé­la­lid­din-Roumi, Ja­lel Id­dine Roumi, Dsche­lâl-ed-dîn Rumi, Ce­la­le­din Rumi, Ce­la­led­din-i Rumi, Je­la­led­din Rumi, Dje­la­let­tine Roumî, Djé­lal­le­din-i-Roumi ou Djel­lal-ed-Dine Roumi. Icône Haut
  3. «Une En­quête aux pays du . Tome II», p. 74. Icône Haut
  1. On ren­contre aussi les gra­phies Co­gni, Cogne, Co­nia, Ko­nia et Ko­nié. C’est l’ancienne Ico­nium. Icône Haut
  2. En per­san مولانا. Par­fois trans­crit Mau­lana, Mow­lânâ, Mev­lana ou Mew­lânâ. Icône Haut

Attar, « Les Sept Cités de l’amour »

éd. A. Michel, coll. Spiritualités vivantes, Paris

éd. A. Mi­chel, coll. Spi­ri­tua­li­tés vi­vantes, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle du Di­van (Re­cueil de poé­sies) de  1 (XIIe-XIIIe siècle apr. J.-C.). Je consi­dère At­tar comme le meilleur poète de la . Certes, le nombre des Per­sans qui se sont dis­tin­gués dans le genre est si consi­dé­rable, et plu­sieurs d’entre eux ont ac­quis tant de gloire, que cette opi­nion peut pa­raître ha­sar­dée. Sous le rap­port du choix des pen­sées et de la grâce de l’expression, Djé­lâl-ed-dîn Roûmî ne lui est en rien in­fé­rieur; mais de toutes les idées de ce cé­lèbre dis­ciple, je dé­fie­rais d’en trou­ver une qui n’appartienne pas à At­tar. Et Roûmî lui-même confesse cette lourde dette quand il dit : «At­tar a par­couru les sept ci­tés de l’, tan­dis que j’en suis tou­jours au tour­nant d’une ruelle» 2; et en­core : «At­tar fut l’ du mys­ti­cisme, et Sa­naï fut ses yeux; je ne fais que suivre leurs traces» 3. Fé­rid-ed­din exerça d’abord la pro­fes­sion de par­fu­meur, ainsi que l’indique son sur­nom d’Attar («qui fa­brique ou qui vend des par­fums»). Il avait une bou­tique très élé­gante, qui at­ti­rait les re­gards du pu­blic et qui flat­tait aussi bien les yeux que l’odorat. Un jour qu’il était as­sis sur le de­vant de sa bou­tique avec l’apparence d’un im­por­tant, un fou, ou pour mieux dire, un re­li­gieux très avancé dans la spi­ri­tuelle 4, vint à sa porte, jeta un sur les mar­chan­dises qui étaient éta­lées, puis poussa un pro­fond sou­pir. At­tar, étonné, le pria de pas­ser son che­min. «Tu as », lui ré­pon­dit l’inconnu, «le voyage de l’éternité est fa­cile pour . Je ne suis pas em­bar­rassé dans ma marche, car je n’ai au que mon froc. Il n’en est mal­heu­reu­se­ment pas ainsi de toi, qui pos­sèdes tant de pré­cieuses mar­chan­dises. Songe donc à te pré­pa­rer à ce voyage.»

  1. En فریدالدین عطار. Par­fois trans­crit Farîdoddîn’Attâr, Fé­ryd-ed­dyn At­thar, Farīd al-Dīn ‘Aṭṭār, Fe­ri­dud­din At­tar, Fa­ri­dud­dine At­tar, Fa­ri­dad­din At­tar ou Fa­rîd-ud-Dîn ‘At­târ. Icône Haut
  2. En per­san

    «هفت شهر عشق راعطار گشت
    ماهنوز اندر خم یک کوچهایم
    ».

    Icône Haut

  1. En per­san

    «عطار روح بود و سنایی دو چشم او
    ما از پی سنایی و عطار آمدیم
    ».

    Icône Haut

  2. Les fous sont re­gar­dés comme des dans la Perse et dans l’Inde, et ran­gés parmi les . Icône Haut

Firdousi, « Le Livre des rois. Tome III »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Livre des rois» («Schah-na­meh» 1) d’ 2 (X-XIe siècle apr. J.-C.). Cette vaste chan­son de geste de soixante mille dis­tiques re­late l’ de la (l’), de­puis ses jusqu’à l’époque où la puis­sance de ses mo­narques croula sous les des Arabes . La pre­mière par­tie, lé­gen­daire et pleine de , est la seule vé­ri­ta­ble­ment épique; la se­conde, re­la­tive à la Perse sas­sa­nide, est une suc­ces­sion de règnes his­to­riques, aux­quels pré­sident des rois, des hé­ros par­ti­cu­liers à cha­cun d’eux : plu­tôt qu’avec l’, elle offre des ana­lo­gies avec «quelques grands ro­mans en vers du , le “ de Brut”, ce­lui de “Rou” ou cer­taines his­toires de », comme le dit  3. Avec «Le Livre des rois», la vieille per­sane pa­raît au grand jour pour prendre sa re­vanche de la conquête . Celle-ci avait re­foulé, pour quelque , cette culture dans les , où elle s’était conser­vée avec tout un en­semble de tra­di­tions et de te­nant lieu de sou­ve­nirs na­tio­naux. «L’islamisme… fut un rude coup pour le vieil es­prit, mais ce ne fut pas un coup mor­tel. L’arabe ne réus­sit à être que la de la . Aus­si­tôt que le ca­li­fat s’affaiblit, une ré­ac­tion per­sane — d’abord sourde, bien­tôt ou­verte — se ma­ni­feste», ex­plique Er­nest Re­nan 4. Avec Fir­dousi, la Perse re­prend sa com­plète in­dé­pen­dance dans l’. Mais ce qui fait sur­tout le ca­rac­tère de cet au­teur et qui n’appartient qu’à lui, ce sont les consi­dé­ra­tions po­li­tiques et mo­rales par les­quelles il ter­mine chaque ca­tas­trophe, chaque choc des peuples, chaque ef­fon­dre­ment des royaumes. Il y a une belle et une sorte de ré­si­gnée dans ces ré­flexions par les­quelles il in­ter­rompt un mo­ment la course des évé­ne­ments. «Ô !», dit l’une d’elles 5, «n’élève per­sonne si tu veux le mois­son­ner après! Si tu l’enlèves, pour­quoi l’as-tu élevé? Tu hausses un au-des­sus du fir­ma­ment, mais tout à coup tu le pré­ci­pites sous la obs­cure.» «Ko­bad», dit une autre 6, «n’avait plus que sept mois à vivre; ap­pelle-le donc “roi” si tu veux, ou “rien” si tu aimes mieux. Telle est la cou­tume de ce monde op­pres­seur : il ne faut pas s’attendre à ce qu’il tienne ses pro­messes [de lon­gé­vité].»

  1. En «شاهنامه». Par­fois trans­crit «Shah Namu», «Çah­name», «Chah­namè», «Scheh­name», «Schah-namé», «Schah­nama», «Schah-na­mah», «Shah-na­meh», «Shah Name», «Shah­na­mah», «Shah­nama», «Šāh-nāma», «Šāhnā­mah», «Şeh­name», «Şāh-nāme» ou «Šah-na­meh». Icône Haut
  2. En per­san ابوالقاسم فردوسی. Par­fois trans­crit Fir­dawsi, Fir­dausī, Fir­davsi, Fir­dovsi, Fir­douçy, Fir­docy, Fir­doo­see, Fir­dou­see, Fer­dou­see, Fer­do­see, Fer­doucy, Fer­dowsī, Fir­dewsi, Fir­devsî, Fir­dusi, Fir­dussi, Fer­dusi, Fir­dôsî, Fer­dossi, Fir­doussi, Fer­doussi, Fir­doussy, Fir­dousy, Fer­dousy ou Fer­doussy. Icône Haut
  3. «Compte rendu sur “Le Livre des rois”», 1841, p. 398-399. Icône Haut
  1. «Le Schah­na­meh», p. 139. Icône Haut
  2. «Tome I», p. 32. Icône Haut
  3. «Tome VII», p. 287-288. Icône Haut

Firdousi, « Le Livre des rois. Tome II »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du «Livre des rois» («Schah-na­meh» 1) d’ 2 (X-XIe siècle apr. J.-C.). Cette vaste chan­son de geste de soixante mille dis­tiques re­late l’ de la (l’), de­puis ses jusqu’à l’époque où la puis­sance de ses mo­narques croula sous les des Arabes . La pre­mière par­tie, lé­gen­daire et pleine de , est la seule vé­ri­ta­ble­ment épique; la se­conde, re­la­tive à la Perse sas­sa­nide, est une suc­ces­sion de règnes his­to­riques, aux­quels pré­sident des rois, des hé­ros par­ti­cu­liers à cha­cun d’eux : plu­tôt qu’avec l’, elle offre des ana­lo­gies avec «quelques grands ro­mans en vers du , le “ de Brut”, ce­lui de “Rou” ou cer­taines his­toires de », comme le dit  3. Avec «Le Livre des rois», la vieille per­sane pa­raît au grand jour pour prendre sa re­vanche de la conquête . Celle-ci avait re­foulé, pour quelque , cette culture dans les , où elle s’était conser­vée avec tout un en­semble de tra­di­tions et de te­nant lieu de sou­ve­nirs na­tio­naux. «L’islamisme… fut un rude coup pour le vieil es­prit, mais ce ne fut pas un coup mor­tel. L’arabe ne réus­sit à être que la de la . Aus­si­tôt que le ca­li­fat s’affaiblit, une ré­ac­tion per­sane — d’abord sourde, bien­tôt ou­verte — se ma­ni­feste», ex­plique Er­nest Re­nan 4. Avec Fir­dousi, la Perse re­prend sa com­plète in­dé­pen­dance dans l’. Mais ce qui fait sur­tout le ca­rac­tère de cet au­teur et qui n’appartient qu’à lui, ce sont les consi­dé­ra­tions po­li­tiques et mo­rales par les­quelles il ter­mine chaque ca­tas­trophe, chaque choc des peuples, chaque ef­fon­dre­ment des royaumes. Il y a une belle et une sorte de ré­si­gnée dans ces ré­flexions par les­quelles il in­ter­rompt un mo­ment la course des évé­ne­ments. «Ô !», dit l’une d’elles 5, «n’élève per­sonne si tu veux le mois­son­ner après! Si tu l’enlèves, pour­quoi l’as-tu élevé? Tu hausses un au-des­sus du fir­ma­ment, mais tout à coup tu le pré­ci­pites sous la obs­cure.» «Ko­bad», dit une autre 6, «n’avait plus que sept mois à vivre; ap­pelle-le donc “roi” si tu veux, ou “rien” si tu aimes mieux. Telle est la cou­tume de ce monde op­pres­seur : il ne faut pas s’attendre à ce qu’il tienne ses pro­messes [de lon­gé­vité].»

  1. En «شاهنامه». Par­fois trans­crit «Shah Namu», «Çah­name», «Chah­namè», «Scheh­name», «Schah-namé», «Schah­nama», «Schah-na­mah», «Shah-na­meh», «Shah Name», «Shah­na­mah», «Shah­nama», «Šāh-nāma», «Šāhnā­mah», «Şeh­name», «Şāh-nāme» ou «Šah-na­meh». Icône Haut
  2. En per­san ابوالقاسم فردوسی. Par­fois trans­crit Fir­dawsi, Fir­dausī, Fir­davsi, Fir­dovsi, Fir­douçy, Fir­docy, Fir­doo­see, Fir­dou­see, Fer­dou­see, Fer­do­see, Fer­doucy, Fer­dowsī, Fir­dewsi, Fir­devsî, Fir­dusi, Fir­dussi, Fer­dusi, Fir­dôsî, Fer­dossi, Fir­doussi, Fer­doussi, Fir­doussy, Fir­dousy, Fer­dousy ou Fer­doussy. Icône Haut
  3. «Compte rendu sur “Le Livre des rois”», 1841, p. 398-399. Icône Haut
  1. «Le Schah­na­meh», p. 139. Icône Haut
  2. «Tome I», p. 32. Icône Haut
  3. «Tome VII», p. 287-288. Icône Haut