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« Lu You : mandarin, poète et résistant de la Chine des Song »

éd. Presses universitaires d’Aix-Marseille, Aix-en-Provence

éd. Presses uni­ver­si­taires d’Aix-Marseille, Aix-en-Pro­vence

Il s’agit de  1, un des les plus fé­conds (XIIe siècle apr. J.-C.). La quan­tité in­nom­brable des com­po­si­tions poé­tiques de Lu You (dix mille de conser­vées, un nombre égal de per­dues) ne manque pas d’étonner, et le si­no­logue est comme sur­pris et ef­frayé quand il voit se dé­ployer de­vant lui le vaste champ de ces poé­sies, ne sa­chant trop quelles li­mites im­po­ser à son étude; et sur­tout, hé­si­tant à faire un choix. Si, dans ce des­sein, il se fie au goût des , c’est-à-dire s’il aborde seule­ment les poé­sies ées comme su­blimes par les Chi­nois, il fera fausse route. Trop sou­vent, celles-ci ne sont ap­pré­ciées que pour leurs thèmes pa­trio­tiques et leur es­prit de ré­sis­tance, qui ser­vi­ront de mo­dèles aux «Poé­sies com­plètes» d’un Mao Tsé-toung. En , Lu You fut un poète d’une ex­trê­me­ment va­riée. Les qu’il cueillit furent des plus di­verses. Il prit son bien là où il le trouva; et les pro­cla­ma­tions pa­trio­tiques de ses dé­buts ont ten­dance à s’éclipser, sur­tout vers la fin de sa , de­vant un éloge des pay­sages cam­pa­gnards ou le dé­ta­che­ment d’un ni­ché au fond des et fo­rêts : «Son œuvre pro­li­fique tisse la chro­nique de son quo­ti­dien, avec… un pen­chant inné pour la et les joies de la vie cam­pa­gnarde qui le rap­proche de Tao Yuan ming. Sa de la vie, ins­pi­rée par le dé­ta­che­ment ïste, trans­pa­raît dans “Adresse à mes vi­si­teurs” : “À l’ombre des mû­riers les sen­teurs de cent herbes / À midi le vent frais le bruit des dé­vi­doirs à soie / Vi­si­teurs, tai­sez-vous sur les af­faires du / Et par­ta­gez plu­tôt avec monts et fo­rêts la longue jour­née d’été”», ex­plique M. Guil­hem Fabre 2. Lu You ap­pe­lait son ate­lier «le nid aux » («shu chao» 3). Il n’y re­ce­vait pas d’invités et n’y ac­cueillait pas son épouse ni ses . Per­chés sur les éta­gères, ali­gnés par de­vant, cou­chés pêle-mêle sur son lit, où qu’on por­tât le re­gard, on y voyait des livres. Qu’il man­geât, bût, se le­vât ou s’assît; qu’il souf­frît ou gé­mît; qu’il fût triste ou se mît en , ce n’était ja­mais sans un livre. Si d’aventure il son­geait à sor­tir, le désordre in­ex­tri­cable des livres l’enserrait comme des branches en­tre­mê­lées, et il ne pou­vait avan­cer. Alors, il di­sait en riant : «N’est-ce pas là ce que j’appelle mon “nid”?» 4

  1. En chi­nois 陸游. Au­tre­fois trans­crit Lou Yeou, Lu Yiu ou Lu Yu. À ne pas confondre avec Lu Yu, l’auteur du «Clas­sique du thé», qui vé­cut quatre siècles plus tôt. Icône Haut
  2. «Ins­tants éter­nels : cent et quelques poèmes connus par cœur en » (éd. La Dif­fé­rence, Pa­ris), p. 261. Icône Haut
  1. En chi­nois 書巢. Icône Haut
  2. «Vi­site chez Lu You, poète chi­nois du XIIe siècle», p. 11. Icône Haut

Li Qing zhao, « Œuvres poétiques complètes »

éd. Gallimard, coll. UNESCO d’œuvres représentatives-Connaissance de l’Orient, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. UNESCO d’œuvres re­pré­sen­ta­tives-Connais­sance de l’, Pa­ris

Il s’agit de Li Qing zhao 1, poé­tesse chi­noise (XIIe siècle apr. J.-C.). Née dans une man­da­ri­nale culti­vée, elle épousa à dix-huit ans un jeune col­lec­tion­neur, Zhao Ming cheng 2. L’union fut par­faite, les deux époux par­ta­geant une pas­sion com­mune pour la cal­li­gra­phie et la au mi­lieu des ob­jets d’art, dont dix chambres de leur mai­son étaient rem­plies. Mais l’invasion des Jürčen 3 fit brû­ler ce tré­sor et obli­gea les deux époux à se ré­fu­gier au Sud du fleuve  : «Les ha­bi­tants», ra­conte Li Qing zhao 4, «s’enfuient, de l’Est à l’Ouest, du Sud au Nord. Les mon­ta­gnards pro­jettent d’entrer dans les . Les ci­ta­dins pensent à ga­gner les et les fo­rêts. Aux heures de midi, on voit sta­tion­ner de longues files de . Il n’y a plus per­sonne qui ne soit sans abri». Quatre ans plus tard, Li Qing zhao per­dait son mari et fut ré­duite à me­ner une in­stable sans trou­ver le re­pos. Aussi, si ses pre­mières œuvres re­flètent la pé­riode heu­reuse de sa vie, celles qui suivent l’exode vers le Sud et la de l’époux ex­priment la . Eh bien! ce n’est que dans ces der­nières œuvres, com­po­sées sur la route et au mi­lieu des ha­sards, que Li Qing zhao montre des qua­li­tés propres à une grande poé­tesse, et j’ose dire que ses souf­frances, ses plaintes, ses larmes sont la moi­tié de son . Pour s’en convaincre, il suf­fit de consi­dé­rer son poème com­posé sur l’air de «Sheng sheng man» 5Chaque note est lente»). Les trois pre­miers vers («Je tâ­tonne à gauche, je cherche à droite. fraîche, so­li­tude froide. Mon cœur erre et se perd dans tant d’ombres, pâles, sombres.») sont ci­tés en­core de nos jours pour illus­trer une grande dé­tresse. Quant au dé­but du vers sui­vant («La su­bite cède au »), il est de­venu un pour ex­pri­mer une si­tua­tion chan­geante. En­fin, les deux der­niers vers («Dans un tel état, com­ment en fi­nir avec ce seul mot ter­rible : “tris­tesse”?») sont dé­cla­més par les gens ins­truits pour évo­quer des mal­heurs qui s’accumulent.

  1. En 李清照. Par­fois trans­crit Li Ts’ing-tchao, Li-tsing-chao, Li Ch’ing-chao ou Li Quingz­hao. Icône Haut
  2. En chi­nois 趙明誠. Icône Haut
  3. Les ac­tuels Mand­chous. Icône Haut
  1. «Post­face au “Ca­ta­logue des sur et sur bronze (金石錄)” de Zhao Ming cheng». Icône Haut
  2. En chi­nois «声声慢». Icône Haut

Cioran, « Œuvres »

éd. Gallimard, coll. Quarto, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. Quarto, Pa­ris

Il s’agit de M. Emil Cio­ran 1, in­tel­lec­tuel d’expression fran­çaise (XXe siècle). Com­ment peut-on être ? com­ment peut-on dis­po­ser d’une si sub­tile et ne pas réus­sir à ex­pri­mer les si­gni­fi­ca­tions de l’ d’aujourd’hui?, se de­man­dait M. Cio­ran. Il lui sem­blait que le ac­tuel était ter­ri­ble­ment in­té­res­sant, et son seul re­gret était de ne pas pou­voir y par­ti­ci­per da­van­tage — à cause de lui-même, ou plu­tôt de son des­tin d’intellectuel rou­main : «Qui­conque est doué du sens de l’», dit-il 2, «ad­met­tra que… les Rou­mains ont vécu dans une in­exis­tence per­ma­nente». Mais ar­rivé en , M. Cio­ran fut sur­pris de voir que la France même, au­tre­ment douée et pla­cée, ne par­ti­ci­pait plus aux choses, ni même ne leur as­si­gnait un nom. Il lui sem­blait pour­tant que la vo­ca­tion pre­mière de cette était de com­prendre les autres et de leur faire com­prendre. Mais de­puis des dé­cen­nies, la France cher­chait des au lieu d’en don­ner : «J’étais allé loin pour cher­cher le , et le so­leil, en­fin trouvé, m’était hos­tile. Et si j’allais me je­ter du haut de la fa­laise? Pen­dant que je fai­sais des consi­dé­ra­tions plu­tôt sombres, tout en re­gar­dant ces pins, ces ro­chers, ces vagues, je sen­tis sou­dain à quel point j’étais rivé à ce bel uni­vers mau­dit», dit-il 3. Si, dans son œuvre de langue rou­maine, M. Cio­ran ne ces­sait de dé­plo­rer la si­tua­tion des sans des­tin, des cultures mi­neures, tou­jours res­tées ano­nymes, ses ou­vrages de langue fran­çaise offrent une vi­sion tout aussi pes­si­miste des cultures ma­jeures ayant eu ja­dis une am­bi­tion et un de trans­for­mer le monde, ar­ri­vées dé­sor­mais à une phase de dé­clin, à la per­pé­tua­tion d’une «race de sous-hommes, res­quilleurs de l’» 4. Et les unes et les autres marchent — courent même — vers un dé­sastre réel, et non vers quelque idéale . Et M. Cio­ran de conclure : «Le “pro­grès” est l’équivalent mo­derne de la Chute, la ver­sion pro­fane de la dam­na­tion» 5.

  1. Éga­le­ment connu sous le sur­nom d’E. M. Cio­ran. Fas­ciné par les ini­tiales d’E. M. Fors­ter, Cio­ran les adopta pour lui-même. Il di­sait qu’Emil tout court, c’était un pré­nom vul­gaire, un pré­nom de coif­feur. Icône Haut
  2. « et Des­tin». Icône Haut
  3. «Aveux et Ana­thèmes». Icône Haut
  1. «Pré­cis de dé­com­po­si­tion». Icône Haut
  2. «La Chute dans le ». Icône Haut

« Les Doinas : poésies moldaves »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit des doi­nas 1 re­cueillies par Va­sile Alec­san­dri 2 (XIXe siècle), vrais de la de la . Qu’est-ce que des doi­nas? Ce sont de pe­tites pièces de vers, qui ne portent pas de d’auteurs, parce qu’elles sont l’œuvre de tous, l’expression la plus di­recte et la plus sin­cère du du . Elles ren­ferment des in­es­ti­mables de tendres, de croyances su­per­sti­tieuses, de cou­tumes an­ces­trales et, sur­tout, de beau­tés poé­tiques pleines d’originalité. Elles gardent pro­fon­dé­ment mar­quée l’empreinte du ca­rac­tère lo­cal : «elles ex­halent», dit un  3, «ce par­fum des et des na­tales, qui ne se peut ni contre­faire, ni em­prun­ter». Elles abondent, en­fin, en com­pa­rai­sons pit­to­resques, en images gra­cieuses et ter­ribles; c’est ainsi qu’elles ap­pellent l’argent «l’ du » («ochĭul dra­cu­luĭ»); la «la fian­cée du » («mi­résa lu­meĭ»), parce que tout le monde lui est pro­mis en en­trant dans la ; elles com­parent la à la  : «bon comme le sein d’une mère» («bun ca si­nul ma­meĭ»); elles disent d’un su­pé­rieur qu’«il porte une étoile au front» («cu stea în frunte»); d’une belle femme qu’elle est «un de » («ruptă din sóre»); etc.

  1. En rou­main «doină» (sin­gu­lier) et «doine» (plu­riel). Par­fois trans­crit «doïne». Icône Haut
  2. Au­tre­fois trans­crit Ba­sile Alec­san­dri, Va­si­lie Alec­san­dri, Va­sili Alexan­dri ou Vas­sili Alexan­dri. Icône Haut
  1. Al­phonse Grün. Icône Haut

« Ballades et Chants populaires de la Roumanie »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit des doi­nas 1 re­cueillies par Va­sile Alec­san­dri 2 (XIXe siècle), vrais de la de la . Qu’est-ce que des doi­nas? Ce sont de pe­tites pièces de vers, qui ne portent pas de d’auteurs, parce qu’elles sont l’œuvre de tous, l’expression la plus di­recte et la plus sin­cère du du . Elles ren­ferment des in­es­ti­mables de tendres, de croyances su­per­sti­tieuses, de cou­tumes an­ces­trales et, sur­tout, de beau­tés poé­tiques pleines d’originalité. Elles gardent pro­fon­dé­ment mar­quée l’empreinte du ca­rac­tère lo­cal : «elles ex­halent», dit un  3, «ce par­fum des et des na­tales, qui ne se peut ni contre­faire, ni em­prun­ter». Elles abondent, en­fin, en com­pa­rai­sons pit­to­resques, en images gra­cieuses et ter­ribles; c’est ainsi qu’elles ap­pellent l’argent «l’ du » («ochĭul dra­cu­luĭ»); la «la fian­cée du » («mi­résa lu­meĭ»), parce que tout le monde lui est pro­mis en en­trant dans la ; elles com­parent la à la  : «bon comme le sein d’une mère» («bun ca si­nul ma­meĭ»); elles disent d’un su­pé­rieur qu’«il porte une étoile au front» («cu stea în frunte»); d’une belle femme qu’elle est «un de » («ruptă din sóre»); etc.

  1. En rou­main «doină» (sin­gu­lier) et «doine» (plu­riel). Par­fois trans­crit «doïne». Icône Haut
  2. Au­tre­fois trans­crit Ba­sile Alec­san­dri, Va­si­lie Alec­san­dri, Va­sili Alexan­dri ou Vas­sili Alexan­dri. Icône Haut
  1. Al­phonse Grün. Icône Haut

« Amour et Politique dans la Chine ancienne : cent poèmes de Li Shangyin (812-858) »

éd. de Boccard, Paris

éd. de Boc­card, Pa­ris

Il s’agit de Li Shang yin 1, de son vrai nom Yi shan 2, poète sym­bo­liste de la fin des Tang (IXe siècle apr. J.-C.). «Au­cun poème , par dé­fi­ni­tion, ne peut se ré­duire à son sens lit­té­ral.» 3 Cette ne s’est ja­mais mieux fait sen­tir que dans les poèmes de Li Shang yin. Le moindre de ses vers a be­soin de pour être bien com­pris. Les sont peu connus. L’action où ils sont en­ga­gés est aussi obs­cure pour les gens du que pour les éru­dits. L’ du lec­teur, au lieu de s’attacher tout en­tière aux idées qui animent le poète, cherche à de­vi­ner le sens des sym­boles. Que si­gni­fie, par exemple :

«Lorsque le cé­leste des Han eut en­gen­dré Pu­shao,
La lu­zerne et la gre­nade furent plan­tées par­tout dans les fau­bourgs.
Les jar­dins du ne sur­ent que conser­ver le bec du phé­nix;
Les chars de la suite n’ont plus dressé les longues plumes du fai­san…
Qui avait prévu que Su Wu, de­venu vieux, re­vien­drait au pays?
À Mou­ling, sur les pins et les cy­près, la pluie tombe en sif­flant, lu­gubre
» 4?

  1. En chi­nois 李商隱. Au­tre­fois trans­crit Li-chang-yn, Li Chang-yin ou Li Shang ying. Icône Haut
  2. En chi­nois 義山. Au­tre­fois trans­crit Yi-chan. Icône Haut
  1. M. An­dré Mar­ko­wicz. Icône Haut
  2. p. 225. Icône Haut

Malot, « Un Curé de province »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit d’«Un Curé de pro­vince» d’, ro­man­cier (XIXe siècle), dont la grande mal­chance fut d’avoir surgi entre Bal­zac et Zola, deux gé­nies qui firent de l’ombre au sien. «Mais par la puis­sance de son ob­ser­va­tion, par sa com­pré­hen­sion de la , ses lu­mi­neuses et fé­condes idées d’équité, de et d’, par l’habile en­chaî­ne­ment de ses ré­cits… il est leur égal à tous deux», dit une jour­na­liste 1, «et la pos­té­rité — si elle est juste et si elle en a le loi­sir — le met­tra à sa vé­ri­table place, sur le même som­met qu’occupent l’historien de la “ hu­maine” et ce­lui des “Rou­gon-Mac­quart”. Et puis, quel ferme et su­perbe ca­rac­tère que Ma­lot! Quel dés­in­té­res­se­ment!» Ma­lot na­quit en 1830 près de Rouen. Son père, qui était no­taire, le des­ti­nait à la même . C’est mi­racle que les ma­nuels de qu’il fai­sait ava­ler à son fils ne l’aient pas à ja­mais dé­goûté de la lec­ture. Heu­reu­se­ment, dans un gre­nier de la mai­son, je­tés en tas, se trou­vaient de vieux clas­siques, qu’avait re­lé­gués là leur cou­ver­ture usée : le «Ro­land fu­rieux» de l’Arioste; le «Gil Blas» de Le­sage; un Mo­lière com­plet; un tome de Ra­cine. Et ceux-là, un jour que Ma­lot en avait ou­vert un au ha­sard, l’empêchèrent de croire que tous les étaient des ma­nuels de ju­ris­pru­dence. «Com­bien d’heures», dit-il 2, «ils m’ont fait pas­ser sous l’ardoise sur­chauf­fée ou gla­cée, charmé, ravi, l’esprit éveillé, l’ al­lu­mée par une étin­celle qui ne s’est pas éteinte! Sans eux, au­rais-je ja­mais fait des ro­mans? Je n’en sais rien. Mais ce que je sais bien, c’est qu’ils m’ont donné l’idée d’en écrire pour ceux qui pou­vaient souf­frir, comme je l’avais souf­fert -même, le sup­plice des livres en­nuyeux.»

  1. Sé­ve­rine (pseu­do­nyme de Ca­ro­line Rémy) dans Cim, «Le Dî­ner des gens de lettres», p. 23. Icône Haut
  1. «Le de mes ro­mans», p. 24-25. Icône Haut

Bilhaṇa, « Stances des amours d’un voleur »

éd. Fata Morgana, coll. Les Immémoriaux, Saint-Clément-de-Rivière

éd. Fata Mor­gana, coll. Les Im­mé­mo­riaux, Saint-Clé­ment-de-Ri­vière

Il s’agit des «Cin­quante Stances des amours du vo­leur» («Cau­rî­su­ra­ta­pañ­câśikâ» 1), plus connues sous le titre abrégé des «Cin­quante Stances du vo­leur» («Cau­ra­pañ­câśikâ» 2) de Bilhaṇa 3. Ce poète hin­dou (XIe siècle apr. J.-C.), chargé d’instruire une jeune prin­cesse, se laissa vaincre par les charmes de sa royale élève; après plu­sieurs jours de vo­lup­tés clan­des­tines, les deux amants furent tra­his, dé­non­cés et sur­pris par le roi qui condamna à la l’instituteur trop sen­sible. Avant de su­bir son châ­ti­ment, le cou­pable chanta, dans une cin­quan­taine de stances, les ap­pas de sa maî­tresse et les sou­ve­nirs de son  :

«Aujourd’hui en­core,
Mon es­prit tremble quand je songe
Comme il me fut in­ter­dit de dire tout ce que, pour , elle fit,
Alors que m’entraînaient loin du royal
Des sbires im­pla­cables et ter­ri­fiants, pa­reils aux émis­saires de Yama 4
» 5.

Ému par la beauté de ces poé­sies (que le poète au­rait dé­cla­mées tout en mon­tant sur l’échafaud, à d’une par marche!), le roi se laissa in­flé­chir et ac­corda au condamné la main de sa fille. Telle est la lé­gende prin­ci­pale qui ac­com­pagne, dans les , le texte des «Cin­quante Stances du vo­leur». Mais là s’arrêtent les traits com­muns. Le nom du hé­ros de l’aventure — tan­tôt Bilhaṇa, tan­tôt Caura («le vo­leur») — les dé­tails du ré­cit, le nombre des stances, le texte en­fin de ces stances sont mo­di­fiés, al­té­rés et trans­for­més d’une re­cen­sion à l’autre. Ainsi, les ma­nus­crits dits du Nord et ceux dits du Sud-Ouest n’ont en com­mun que quatre ou cinq stances.

  1. En «चौरीसुरतपञ्चाशिका». Au­tre­fois trans­crit «Chauri su­rata pan­cha­sika» ou «Chauri Su­ra­ta­pan­cha­shika». Icône Haut
  2. En sans­crit «चौरपञ्चाशिका». Au­tre­fois trans­crit «Tchâu­ra­pant­châ­çikâ», «Tchâaura pant­cha­çika», «Tschau­ra­pant­scha­sika», «Co­ra­pañcāśikā», «Chaura pan­cha­sika», «Chaura-pan­chā­çikā» ou «Chau­ra­pan­cha­shika». Outre cette ap­pel­la­tion com­mu­né­ment em­ployée, les «Cin­quante Stances du vo­leur» portent en­core di­vers titres, se­lon les édi­tions, tels que : «बिल्हणपञ्चाशिका» («Bilhaṇapañcâśikâ»), c’est-à-dire les «Cin­quante Stances de Bilhaṇa», ou «चौरशतक» («Cau­raśa­taka»), c’est-à-dire «La Cen­tu­rie du vo­leur» sur le mo­dèle de «La Cen­tu­rie d’Amaru». Icône Haut
  3. En sans­crit बिल्हण. Au­tre­fois trans­crit Bil­han. Icône Haut
  1. Yama est en même le des en­fers et le juge des morts. Icône Haut
  2. p. 47. Icône Haut

Jayadeva, « “Gita govinda”, Le Chant du berger : poème »

dans « Théologie hindoue » (XIXᵉ siècle), p. 244-266

dans « hin­doue» (XIXe siècle), p. 244-266

Il s’agit du «Gîta go­vinda» 1Le Chant du bou­vier»), pièce à la fois chan­tée et dan­sée en l’ de Kṛṣṇa. Ce que l’on sait sur Jaya­deva 2, qui est l’auteur de cette pièce (XIIe siècle apr. J.-C.), se borne à des . On ra­conte qu’à la de ses pa­rents, le poète se mit en route vers le de Ja­gan­nâ­tha avec l’intention d’y ado­rer Kṛṣṇa. En che­min, ce­pen­dant, il tomba d’inanition, ac­ca­blé par la du . Un bou­vier, qui gar­dait son trou­peau aux alen­tours, l’aperçut et vint le se­cou­rir en lui of­frant du lait caillé. Lorsque Jaya­deva ar­riva en­fin au temple, quelle ne fut pas sa sur­prise quand il vit, à la place de la sta­tue de Ja­gan­nâ­tha, le jeune qu’il ve­nait de quit­ter! Com­pre­nant à l’instant que son sau­veur était en Kṛṣṇa, il en conçut l’idée du «Gîta go­vinda». On pré­tend éga­le­ment que le poète hé­si­tait un jour à écrire un vers sus­cep­tible de , et avant de prendre une dé­ci­sion, il pré­para la page, puis des­cen­dit se bai­gner à la ri­vière. Pen­dant ce , Kṛṣṇa lui-même ayant pris les traits de Jaya­deva, écri­vit sur la page le vers qui avait em­bar­rassé Jaya­deva, laissa le ou­vert et se re­tira. Lorsque Jaya­deva re­vint et qu’il vit cela, il fut étonné et in­ter­ro­gea sa femme à ce su­jet. Elle lui dit : «Vous êtes re­venu et avez écrit ce vers : quel autre que vous au­rait tou­ché à votre car­net?» 3 Jaya­deva, très tou­ché par cet évé­ne­ment, alla dans la fo­rêt, où il vit un arbre éton­nant : sur chaque feuille de cet arbre étaient des du «Gîta go­vinda».

  1. En «गीत गोविन्द». Au­tre­fois trans­crit «Geet go­vinda», «Geeta go­vinda», «Gi­ta­go­winda», «Ghita go­vinda» ou «Guîta go­vinda». Icône Haut
  2. En sans­crit जयदेव. Au­tre­fois trans­crit Jai­dev, Jaya­dev, Dscha­ja­de­vas ou Djaya­déva. Icône Haut
  1. Dans , « de la lit­té­ra­ture hin­doui et hin­dous­tani, 2e édi­tion. Tome II», p. 72. Icône Haut

Amaru, « Anthologie érotique »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du re­cueil que les Hin­dous ap­pellent «La Cen­tu­rie d’Amaru» («Ama­ruśa­taka» 1). On at­tri­bue au roi Amaru 2, un roi mys­té­rieux et dif­fi­ci­le­ment iden­ti­fiable du Ca­che­mire (VIIe siècle apr. J.-C.), cette cen­taine de stances sen­suelles et tendres qui semblent au­tant d’étincelles jaillies du flam­beau même de l’. Les plai­sirs amou­reux, avec aussi leurs que­relles et bou­de­ries, sui­vies de ré­con­ci­lia­tions ra­pides, voilà les thèmes ha­bi­tuels de cette qui sou­tien­drait, sans trop de désa­van­tage, le pa­ral­lèle avec le plus sin­cère et le plus par­fait des ly­riques la­tins : Ca­tulle. Les cri­tiques hin­dous en gé­né­ral et Ânan­da­vard­hana 3 en par­ti­cu­lier exaltent l’habileté ex­cep­tion­nelle avec la­quelle Amaru a concen­tré, dans chaque strophe, des beau­tés dignes de poèmes bien plus longs, ainsi que l’émotion sym­pa­thique et vi­brante avec la­quelle il a re­pré­senté des ta­bleaux, des at­ti­tudes, des mo­ments pi­quants ou at­ten­dris­sants dans les entre l’ et la femme. Il existe à ce su­jet une lé­gende : l’ d’Amaru, par une ac­tion ma­gique («par le pou­voir du yoga»), se se­rait lo­gée dans le de cent , et ce se­rait dans ces trans­mi­gra­tions qu’il au­rait été ini­tié à tous les mys­tères de l’Amour. Cette lé­gende agréable prouve, du moins, le grand cas que ses com­pa­triotes font de ses poé­sies, et la avec la­quelle il a su rendre toutes les nuances d’une pas­sion qui, à ce qu’il pa­raît, est aussi vi­ve­ment sen­tie sur les bords du Gange, que sur ceux de la Seine : «Ce­lui qui n’a pas lu “La Cen­tu­rie” d’Amaru», dit Louis Énault 4, «ne connaît pas toute la ; un côté cu­rieux, une face pro­fon­dé­ment ori­gi­nale de la hin­doue lui aura tou­jours échappé. Je ne pré­tends point que “La Cen­tu­rie” ait l’importance poé­tique du “Râmâyaṇa”, la por­tée re­li­gieuse des Vé­das, ou le grand in­té­rêt his­to­rique du “Ma­hâb­hâ­rata”. Ce se­rait beau­coup trop dire. Mais Amaru nous fait pé­né­trer dans une Inde , dont nous n’avions pas même le soup­çon : l’Inde char­mante, vive, spi­ri­tuelle, vo­lup­tueuse et pas­sion­née. Amaru, ce n’est plus le brah­mane ab­sorbé dans la de … c’est un homme!… Aussi, parce qu’il parle le que com­prennent tous ceux que la pas­sion a ra­va­gés, ou seule­ment ef­fleu­rés… il est lu avec un égal plai­sir sur les rives de la Seine ou sur les bords du Gange, à l’ombre des pa­godes de Delhi ou dans un bou­doir pa­ri­sien».

  1. En «अमरुशतक». Au­tre­fois trans­crit «Ama­ru­ça­taka» ou «Amaru Sha­taka». Icône Haut
  2. En sans­crit अमरु. Par­fois trans­crit Ama­rou. Icône Haut
  1. En sans­crit आनन्दवर्धन. Icône Haut
  2. « de la lit­té­ra­ture des Hin­dous», p. 60-61. Icône Haut

Régnier, « Œuvres »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de Ma­thu­rin Ré­gnier, poète sa­ti­rique (XVIe-XVIIe siècle). Lé­ger et ef­fronté, vi­gou­reux et fa­mi­lier, Ré­gnier fut le poète fran­çais qui, du consen­te­ment de tout le , connut le mieux, avant Mo­lière, les vices et les tra­vers des hommes. À la pa­ru­tion de ses «Sa­tires», les contem­po­rains crièrent au mi­racle, é jusqu’aux nues la de ses ta­bleaux. Leur en­thou­siasme n’était pas illé­gi­time, car ils ne trou­vaient pas dans la lit­té­ra­ture fran­çaise la moindre œuvre qui res­sem­blât à la sienne. Ré­gnier tra­vaillait sur des mo­dèles vi­vants; il se pro­me­nait par les rues, l’ au guet et l’oreille au vent; puis, ren­tré chez lui, il s’amusait à crayon­ner les gro­tesques qu’il avait ren­con­trés au pas­sage. Cette de tra­vail le dis­po­sait peu à imi­ter l’ grecque et la­tine. Il l’imita au­tre­ment, en pre­nant soin de mar­quer ses em­prunts au coin du vieil es­prit fran­çais, tel qu’il était chez Ra­be­lais ou chez Ma­rot — un es­prit in­dé­pen­dant et me­suré, en­nemi des pré­ju­gés, hardi contre les ri­di­cules, mais sans ja­mais nom­mer per­sonne et n’étant en­fin d’aucune secte ni d’aucun parti. «C’est par là qu’il s’appropria cette An­ti­quité que l’école de Ron­sard n’avait su que contre­faire. Il n’eut pas la pré­ten­tion de ren­ver­ser cette école ou de faire secte. Ne­veu de De­sportes, ad­mi­ra­teur de Ron­sard, c’est à son insu qu’il est ré­for­ma­teur», dit un  1. En somme, ses «Sa­tires» furent l’une des œuvres les plus im­por­tantes de la fran­çaise de tran­si­tion; elles furent le prin­ci­pal an­neau, le prin­ci­pal chaî­non qui rat­ta­cha la du à la clas­sique. Certes, il ne faut pas se le dis­si­mu­ler pour au­tant : l’œuvre de Ré­gnier ne sau­rait avoir le même in­té­rêt que celle de Mo­lière : «Sa syn­taxe est sou­vent obs­cure et confuse; ses pé­riodes sont construites et se dé­ve­loppent avec peine. En cela, il laisse voir son manque de tra­vail, son mé­pris de la cor­rec­tion, dès l’instant qu’il en doit coû­ter quelque chose à sa pa­resse et à son in­sou­ciance. Seule­ment Ré­gnier a du , ce qui n’est pas donné à tous les … Et c’est là ce qui lui as­sure l’ lit­té­raire», dit un autre cri­tique 2.

  1. Saint-Marc Gi­rar­din. Icône Haut
  1. Georges Meu­nier. Icône Haut

Han Shan, « Merveilleux le chemin de Han shan : poèmes »

éd. Moundarren, Millemont

éd. Moun­dar­ren, Mil­le­mont

Il s’agit de Han Shan 1, er­mite et poète (VIIe siècle apr. J.-C.). Il avait quitté sa pour se re­ti­rer sur une fa­laise, dans un en­droit nommé Mon­tagne froide (Han shan), au­quel il doit son sur­nom. Le lieu où il vi­vait était libre de la pous­sière et du bruit. Il s’asseyait parmi les nuages blancs. Un vent sub­til souf­flait à tra­vers les pins so­li­taires, dont le son lui était agréable. De­puis dix ans, il n’était pas re­tourné en ville; il en avait ou­blié la route qu’il avait ja­dis em­prun­tée pour ve­nir. Non loin de là, au mo­nas­tère du Pays clair (Guo qing 2), vi­vait son ami et condis­ciple, Shi De 3, qui tra­vaillait dans la cui­sine et met­tait les restes de côté pour lui dans un tube de bam­bou. Han Shan dé­am­bu­lait sous la vé­randa du mo­nas­tère, criant de , par­lant seul, riant seul. On le pre­nait pour un fou. Par­fois, les moines lui cou­raient après pour l’injurier, pour le chas­ser. Dans les , près des huttes, il ba­di­nait avec les qui gar­daient les vaches. Pour­tant, ses pa­roles sem­blaient co­hé­rentes, et si on y ré­flé­chis­sait bien, on y de­vi­nait des idées pro­fondes. En fait, tout ce qu’il di­sait était pro­fond. Dans ses poé­sies aussi, il abor­dait les su­jets les plus graves en en don­nant une in­gé­nue et simple, et en conser­vant une par­faite bon­ho­mie, ce qui fait qu’on suit ses vers et qu’on se les as­si­mile ra­pi­de­ment, sans même se rendre compte de leur por­tée :

«Les gens de­mandent le che­min de Han shan
Nulle route ne mène à Han shan
L’été, la glace ne fond pas
À peine levé, le se noie dans le brouillard
Com­ment y par­ve­nir, comme ,
Si votre cœur n’est pas pa­reil au mien?
Si votre cœur, par contre, est pa­reil au mien
Vous êtes alors en plein mi­lieu
»

  1. En chi­nois 寒山. Au­tre­fois trans­crit Han-chan ou Han Schan. Icône Haut
  2. En chi­nois 國清. Au­tre­fois trans­crit Kuo ch’ing. Icône Haut
  1. En chi­nois 拾得. Au­tre­fois trans­crit Shih Té. On ra­conte que Shi De était un en­fant aban­donné, car son sur­nom si­gni­fie «le ra­massé». Icône Haut

Ji Yun, « Passe-temps d’un été à Luanyang »

éd. Gallimard, coll. Connaissance de l’Orient, Paris

éd. Gal­li­mard, coll. Connais­sance de l’, Pa­ris

Il s’agit d’une tra­duc­tion par­tielle des «Notes de la chau­mière de la sub­tile per­cep­tion» 1Yue wei cao tang bi ji» 2) de  3, éru­dit , bi­blio­thé­caire de l’Empereur Qian Long. L’œuvre of­fi­cielle de Ji Yun, celle qui ins­cri­vit à ja­mais son nom dans les an­nales, ce fut la «Col­lec­tion in­té­grale des quatre ma­ga­sins» 4Si ku quan shu» 5) dont il fut l’éditeur en chef. En­tre­prise en 1772 sous le im­pé­rial, cette gi­gan­tesque col­lec­tion ras­sem­blait, sous la plume de quinze mille co­pistes, tous les chi­nois qui, soit par le su­jet qu’ils trai­taient, soit par la ma­nière dont ce su­jet était abordé, mé­ri­taient de pas­ser à la pos­té­rité. «À la tête d’une mi­nu­tieuse ar­mée de lec­teurs, com­pi­la­teurs, ré­dac­teurs, vé­ri­fi­ca­teurs, ré­vi­seurs, , co­pistes et gref­fiers de haut vol, Ji Yun s’absorba dans cette tâche abys­sale du­rant près de quinze ans; et les ava­tars de cette col­lec­tion, dont seuls de ra­ris­simes exem­plaires sub­sistent de nos jours, ont fait rê­ver Borges», ex­plique M.  6. Mais son autre œuvre, toute per­son­nelle et pour ainsi dire exu­toire à de si graves tra­vaux, ce fut un re­cueil de mille deux cents cu­rieuses, his­toires de et d’-, sin­gu­la­ri­tés pi­quantes, gla­nées çà et là dans ses lec­tures. Ce re­cueil, qu’un dis­ciple de Ji Yun réunit plus tard sous le titre de «Notes de la chau­mière de la sub­tile per­cep­tion», fut pu­blié ori­gi­nel­le­ment en cinq livres suc­ces­sifs, pa­rus entre 1789 et 1798 : «Vil­lé­gia­ture d’été à Lua­nyang», («Luan yang xiao xia lu» 7), «Telle est l’ qui m’est par­ve­nue» («Ru shi wo wen» 8), «Mé­langes à l’Ouest du so­phora» («Huai xi za zhi» 9), «On peut tou­jours prê­ter l’oreille» («Gu wang ting zhi» 10) et «Suite à la “Vil­lé­gia­ture d’été à Lua­nyang”» («Luan yang xu lu» 11).

  1. Par­fois tra­duit «Anec­dotes de l’ermitage Yue­wei», «Notes de la chau­mière sub­tile», «Notes de la chau­mière des ob­ser­va­tions sub­tiles», «Notes au fil du pin­ceau de la chau­mière où scru­ter les mys­tères sub­tils», «Notes de la chau­mière de re­vues mi­nu­tieuses» ou «Notes du stu­dio de chaume sur de me­nues re­marques». Icône Haut
  2. En chi­nois «閱微草堂筆記». Par­fois trans­crit «Yue-wei-ts’ao-t’ang-pi-ki» ou «Yüeh-wei ts’ao-t’ang pi-chi». Icône Haut
  3. En chi­nois 紀昀. Au­tre­fois trans­crit Ki Yun ou Chi Yün. Icône Haut
  4. Au­tre­fois tra­duit «Bi­blio­thèque com­plète en quatre sec­tions», «Bi­blio­thèque com­plète des quatre », «Col­lec­tion des quatre gre­niers», «Re­cueil de tous les livres qui rem­plissent les quatre ma­ga­sins», «Somme des livres des quatre cor­pus» ou «Col­lec­tion com­plète des œuvres écrites ré­par­ties en quatre ma­ga­sins». Par «quatre ma­ga­sins», il faut com­prendre les quatre ca­té­go­ries tra­di­tion­nelles : ou­vrages ca­no­niques (), ou­vrages his­to­riques (), ou­vrages phi­lo­so­phiques (), ou­vrages lit­té­raires ou mé­langes (). Icône Haut
  5. En chi­nois «四庫全書». Au­tre­fois trans­crit «Sseu-k’ou ts’iuan-chou», «Sée-kou-tsiuen-chou», «Ssu-k’u ch’üan-shu» ou «Szu k’u ch’üan shu». Icône Haut
  6. «Pré­face à “Des Nou­velles de l’au-delà”» (éd. Gal­li­mard, coll. Fo­lio, Pa­ris). Icône Haut
  1. En chi­nois «灤陽消夏錄». Au­tre­fois trans­crit «Luan-yang hsiao-hsia lu». Icône Haut
  2. En chi­nois «如是我聞». Par­fois trans­crit «Ju-shih wo-wen». Icône Haut
  3. En chi­nois «槐西雜志». Par­fois trans­crit «Huai-hsi tsa-chih». «À l’Ouest du so­phora» était le nom d’une ré­si­dence de fonc­tion que Ji Yun oc­cupa dans la ban­lieue Ouest de Pé­kin. Icône Haut
  4. En chi­nois «姑妄聽之». Par­fois trans­crit «Ku-wang t’ing-chih». Icône Haut
  5. En chi­nois «灤陽續錄». Par­fois trans­crit «Luan-yang hsü-lu». Icône Haut