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« Dictionnaire des proverbes danois »

XVIIIᵉ siècle

XVIIIe siècle

Il s’agit d’un re­cueil de pro­verbes da­nois. Nul genre d’enseignement n’est plus an­cien que ce­lui des pro­verbes. Son ori­gine re­monte aux âges les plus re­cu­lés du globe. Dès que les hommes, mus par un ins­tinct ir­ré­sis­tible ou pous­sés par la vo­lonté di­vine, se furent réunis en so­ciété ; dès qu’ils eurent consti­tué un lan­gage suf­fi­sant à l’expression de leurs be­soins, les pro­verbes prirent nais­sance en tant que ré­sumé na­tu­rel des idées com­munes de l’humanité. « S’ils avaient pu se conser­ver, s’ils étaient par­ve­nus jusqu’à nous sous leur forme pri­mi­tive », dit Pierre-Ma­rie Qui­tard1, « ils se­raient le plus cu­rieux mo­nu­ment du pro­grès des pre­mières so­cié­tés ; ils jet­te­raient un jour mer­veilleux sur l’histoire de la ci­vi­li­sa­tion, dont ils mar­que­raient le point de dé­part avec une ir­ré­cu­sable fi­dé­lité. » La Bible, qui contient plu­sieurs livres de pro­verbes, dit : « Ce­lui qui ap­plique son âme à ré­flé­chir sur la Loi du Très-Haut… re­cherche le sens se­cret des pro­verbes et re­vient sans cesse sur les énigmes des maximes »2. Les sages de la Grèce eurent la même pen­sée que la Bible. Confu­cius imita les pro­verbes et fut à son tour imité par ses dis­ciples. De même que l’âge de l’arbre peut se ju­ger par le tronc ; de même, les pro­verbes nous ap­prennent le gé­nie ou l’esprit propre à chaque na­tion, et les dé­tails de sa vie pri­vée. On en te­nait cer­tains en telle es­time, qu’on les di­sait d’origine cé­leste : « C’est du ciel », dit Ju­vé­nal3, « que nous est ve­nue la maxime : “Connais-toi toi-même”. Il la fau­drait gra­ver dans son cœur et la mé­di­ter tou­jours. » C’est pour­quoi, d’ailleurs, on les gra­vait sur le de­vant des portes des temples, sur les co­lonnes et les marbres. Ces ins­crip­tions, très nom­breuses du temps de Pla­ton, fai­saient dire à ce phi­lo­sophe qu’on pou­vait faire un ex­cellent cours de mo­rale en voya­geant à pied, si l’on vou­lait les lire ; les pro­verbes étant « le fruit de l’expérience de tous les peuples et comme le bon sens de tous les siècles ré­duit en for­mules »

  1. « Études his­to­riques, lit­té­raires et mo­rales sur les pro­verbes fran­çais et le lan­gage pro­ver­bial », p. 2. Haut
  2. « Livre de l’Ecclésiastique », XXXIX, 1-3. Haut
  1. « Sa­tires », poème XI, v. 27-28. Haut

« Mémoire sur Khâcâni : poète persan du XIIe siècle »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit de Kha­gani Chir­vani1 (XIIe siècle apr. J.-C.), ex­cellent poète per­san, chantre at­ti­tré du sul­tan de la prin­ci­pauté de Chir­van2 (Azer­baïd­jan). Il s’est dé­crit lui-même en ces mots : « Je suis grand, je suis du nombre des es­prits ; je suis du monde oc­culte et je suis saint par ma nais­sance. Com­ment est-il donc pos­sible que mon être puisse se lais­ser sub­ju­guer par la ma­tière ? La rai­son me ser­vit de gou­ver­nante ; ma nour­ri­ture était la loi du Pro­phète ; l’esprit était mon ber­ceau »3. Il na­quit à Cha­ma­kha4, chef-lieu du Chir­van, d’un père mu­sul­man et d’une mère chré­tienne, mais il fut bien­tôt aban­donné aux soins de son oncle, Mirza Kafi, mé­de­cin et dro­guiste. Cet oncle eut une grande in­fluence sur la jeu­nesse de notre poète. C’est lui qui, chaque soir, après avoir fermé sa bou­tique, lui en­sei­gnait la langue arabe, la mé­de­cine, l’astronomie et la mé­ta­phy­sique. Mal­gré tout son at­ta­che­ment pour son ne­veu, le pé­da­gogue orien­tal, fi­dèle au sys­tème d’éducation gé­né­ra­le­ment ad­mis, avait sou­vent re­cours au bâ­ton pour sti­mu­ler le zèle de son élève. Le poète parle de ces cor­rec­tions cor­po­relles d’une ma­nière ori­gi­nale ; il dit no­tam­ment : « En ai-je mangé du gour­din dans sa bou­tique ! Il m’amollissait par le bâ­ton comme on amol­lit une gre­nade. On compte parmi les mi­racles de Moïse qu’en je­tant sa ba­guette, il la conver­tis­sait en ser­pent ; mais mon oncle dé­cou­vrait le vrai dans mon cœur au moyen de sa ba­guette, et il tra­çait sur mon corps les fi­gures des ser­pents de Moïse »5. Kha­gani épousa une vil­la­geoise, à cause de la­quelle il de­vint la cible des mo­que­ries des cour­ti­sans. Et pour­tant, il re­fusa d’épouser une autre femme et resta au­près de la sienne, qui était faible et d’une consti­tu­tion ma­la­dive. Voici ce qu’il dit dans une lettre : « Pen­dant les temps des ma­la­dies, c’était moi qui pre­nais soin de cette dé­funte, son ser­vi­teur, et qui lui pré­sen­tais la cu­vette et lui don­nais de l’eau pour se la­ver les mains ; et quand elle a quitté ce monde, comme il était en­tendu entre nous, je suis parti de Chir­van. Je jure sur la per­sonne de Dieu, qu’il n’y a au­cune autre cause qui puisse me te­nir éloi­gné de mon pays, bien que l’ami et l’ennemi pensent au­tre­ment ; mais ce que j’ai dit c’est la vé­rité même »6. La perte de sa femme ins­pira au poète trois pièces de vers, dont la pre­mière se re­marque par l’expression vraie du sen­ti­ment qui l’a dic­tée. De toutes les poé­sies de Kha­gani, c’est la seule où il ap­pa­raît un homme sin­cère, la dou­leur lui fai­sant ou­blier, l’espace d’un mo­ment, son lan­gage ap­prêté et son éru­di­tion conve­nue

  1. En per­san خاقانی شروانی. Au­tre­fois trans­crit Hrâqâni, Xā­qānī, Ḵā­qāni, Khā­qāni, Kha­qany, Kha­ghany, Kha­ghani, Ha­kani, Khâ­kâni ou Khâ­câni. Haut
  2. En azéri Şir­van. Au­tre­fois trans­crit Shar­van, Chir­wan, Schir­wan, Çir­wan, Shir­van, Širvān ou Šervān. Haut
  3. p. 46-47. Haut
  1. En azéri Şa­maxı. Par­fois trans­crit Che­ma­kha, Sha­ma­kha, Šamāḵa, Scha­ma­chie, Scha­ma­kiè, Sha­ma­khi ou Cha­ma­khi. Haut
  2. p. 12. Haut
  3. Dans Ah­med Ateş, « Re­cueil de lettres de Xā­qānī ». Haut

« Proverbes chinois »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit d’un re­cueil de pro­verbes chi­nois. Nul genre d’enseignement n’est plus an­cien que ce­lui des pro­verbes. Son ori­gine re­monte aux âges les plus re­cu­lés du globe. Dès que les hommes, mus par un ins­tinct ir­ré­sis­tible ou pous­sés par la vo­lonté di­vine, se furent réunis en so­ciété ; dès qu’ils eurent consti­tué un lan­gage suf­fi­sant à l’expression de leurs be­soins, les pro­verbes prirent nais­sance en tant que ré­sumé na­tu­rel des idées com­munes de l’humanité. « S’ils avaient pu se conser­ver, s’ils étaient par­ve­nus jusqu’à nous sous leur forme pri­mi­tive », dit Pierre-Ma­rie Qui­tard1, « ils se­raient le plus cu­rieux mo­nu­ment du pro­grès des pre­mières so­cié­tés ; ils jet­te­raient un jour mer­veilleux sur l’histoire de la ci­vi­li­sa­tion, dont ils mar­que­raient le point de dé­part avec une ir­ré­cu­sable fi­dé­lité. » La Bible, qui contient plu­sieurs livres de pro­verbes, dit : « Ce­lui qui ap­plique son âme à ré­flé­chir sur la Loi du Très-Haut… re­cherche le sens se­cret des pro­verbes et re­vient sans cesse sur les énigmes des maximes »2. Les sages de la Grèce eurent la même pen­sée que la Bible. Confu­cius imita les pro­verbes et fut à son tour imité par ses dis­ciples. De même que l’âge de l’arbre peut se ju­ger par le tronc ; de même, les pro­verbes nous ap­prennent le gé­nie ou l’esprit propre à chaque na­tion, et les dé­tails de sa vie pri­vée. On en te­nait cer­tains en telle es­time, qu’on les di­sait d’origine cé­leste : « C’est du ciel », dit Ju­vé­nal3, « que nous est ve­nue la maxime : “Connais-toi toi-même”. Il la fau­drait gra­ver dans son cœur et la mé­di­ter tou­jours. » C’est pour­quoi, d’ailleurs, on les gra­vait sur le de­vant des portes des temples, sur les co­lonnes et les marbres. Ces ins­crip­tions, très nom­breuses du temps de Pla­ton, fai­saient dire à ce phi­lo­sophe qu’on pou­vait faire un ex­cellent cours de mo­rale en voya­geant à pied, si l’on vou­lait les lire ; les pro­verbes étant « le fruit de l’expérience de tous les peuples et comme le bon sens de tous les siècles ré­duit en for­mules »

  1. « Études his­to­riques, lit­té­raires et mo­rales sur les pro­verbes fran­çais et le lan­gage pro­ver­bial », p. 2. Haut
  2. « Livre de l’Ecclésiastique », XXXIX, 1-3. Haut
  1. « Sa­tires », poème XI, v. 27-28. Haut

« Sentences, Maximes et Proverbes mandchous et mongols »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit d’un re­cueil de pro­verbes mand­chous et mon­gols. Nul genre d’enseignement n’est plus an­cien que ce­lui des pro­verbes. Son ori­gine re­monte aux âges les plus re­cu­lés du globe. Dès que les hommes, mus par un ins­tinct ir­ré­sis­tible ou pous­sés par la vo­lonté di­vine, se furent réunis en so­ciété ; dès qu’ils eurent consti­tué un lan­gage suf­fi­sant à l’expression de leurs be­soins, les pro­verbes prirent nais­sance en tant que ré­sumé na­tu­rel des idées com­munes de l’humanité. « S’ils avaient pu se conser­ver, s’ils étaient par­ve­nus jusqu’à nous sous leur forme pri­mi­tive », dit Pierre-Ma­rie Qui­tard1, « ils se­raient le plus cu­rieux mo­nu­ment du pro­grès des pre­mières so­cié­tés ; ils jet­te­raient un jour mer­veilleux sur l’histoire de la ci­vi­li­sa­tion, dont ils mar­que­raient le point de dé­part avec une ir­ré­cu­sable fi­dé­lité. » La Bible, qui contient plu­sieurs livres de pro­verbes, dit : « Ce­lui qui ap­plique son âme à ré­flé­chir sur la Loi du Très-Haut… re­cherche le sens se­cret des pro­verbes et re­vient sans cesse sur les énigmes des maximes »2. Les sages de la Grèce eurent la même pen­sée que la Bible. Confu­cius imita les pro­verbes et fut à son tour imité par ses dis­ciples. De même que l’âge de l’arbre peut se ju­ger par le tronc ; de même, les pro­verbes nous ap­prennent le gé­nie ou l’esprit propre à chaque na­tion, et les dé­tails de sa vie pri­vée. On en te­nait cer­tains en telle es­time, qu’on les di­sait d’origine cé­leste : « C’est du ciel », dit Ju­vé­nal3, « que nous est ve­nue la maxime : “Connais-toi toi-même”. Il la fau­drait gra­ver dans son cœur et la mé­di­ter tou­jours. » C’est pour­quoi, d’ailleurs, on les gra­vait sur le de­vant des portes des temples, sur les co­lonnes et les marbres. Ces ins­crip­tions, très nom­breuses du temps de Pla­ton, fai­saient dire à ce phi­lo­sophe qu’on pou­vait faire un ex­cellent cours de mo­rale en voya­geant à pied, si l’on vou­lait les lire ; les pro­verbes étant « le fruit de l’expérience de tous les peuples et comme le bon sens de tous les siècles ré­duit en for­mules »

  1. « Études his­to­riques, lit­té­raires et mo­rales sur les pro­verbes fran­çais et le lan­gage pro­ver­bial », p. 2. Haut
  2. « Livre de l’Ecclésiastique », XXXIX, 1-3. Haut
  1. « Sa­tires », poème XI, v. 27-28. Haut

« La Comédie de proverbes : pièce comique »

éd. Droz, coll. Textes littéraires français, Genève

éd. Droz, coll. Textes lit­té­raires fran­çais, Ge­nève

Il s’agit d’un re­cueil de pro­verbes fran­çais. Nul genre d’enseignement n’est plus an­cien que ce­lui des pro­verbes. Son ori­gine re­monte aux âges les plus re­cu­lés du globe. Dès que les hommes, mus par un ins­tinct ir­ré­sis­tible ou pous­sés par la vo­lonté di­vine, se furent réunis en so­ciété ; dès qu’ils eurent consti­tué un lan­gage suf­fi­sant à l’expression de leurs be­soins, les pro­verbes prirent nais­sance en tant que ré­sumé na­tu­rel des idées com­munes de l’humanité. « S’ils avaient pu se conser­ver, s’ils étaient par­ve­nus jusqu’à nous sous leur forme pri­mi­tive », dit Pierre-Ma­rie Qui­tard1, « ils se­raient le plus cu­rieux mo­nu­ment du pro­grès des pre­mières so­cié­tés ; ils jet­te­raient un jour mer­veilleux sur l’histoire de la ci­vi­li­sa­tion, dont ils mar­que­raient le point de dé­part avec une ir­ré­cu­sable fi­dé­lité. » La Bible, qui contient plu­sieurs livres de pro­verbes, dit : « Ce­lui qui ap­plique son âme à ré­flé­chir sur la Loi du Très-Haut… re­cherche le sens se­cret des pro­verbes et re­vient sans cesse sur les énigmes des maximes »2. Les sages de la Grèce eurent la même pen­sée que la Bible. Confu­cius imita les pro­verbes et fut à son tour imité par ses dis­ciples. De même que l’âge de l’arbre peut se ju­ger par le tronc ; de même, les pro­verbes nous ap­prennent le gé­nie ou l’esprit propre à chaque na­tion, et les dé­tails de sa vie pri­vée. On en te­nait cer­tains en telle es­time, qu’on les di­sait d’origine cé­leste : « C’est du ciel », dit Ju­vé­nal3, « que nous est ve­nue la maxime : “Connais-toi toi-même”. Il la fau­drait gra­ver dans son cœur et la mé­di­ter tou­jours. » C’est pour­quoi, d’ailleurs, on les gra­vait sur le de­vant des portes des temples, sur les co­lonnes et les marbres. Ces ins­crip­tions, très nom­breuses du temps de Pla­ton, fai­saient dire à ce phi­lo­sophe qu’on pou­vait faire un ex­cellent cours de mo­rale en voya­geant à pied, si l’on vou­lait les lire ; les pro­verbes étant « le fruit de l’expérience de tous les peuples et comme le bon sens de tous les siècles ré­duit en for­mules »

  1. « Études his­to­riques, lit­té­raires et mo­rales sur les pro­verbes fran­çais et le lan­gage pro­ver­bial », p. 2. Haut
  2. « Livre de l’Ecclésiastique », XXXIX, 1-3. Haut
  1. « Sa­tires », poème XI, v. 27-28. Haut

« Proverbes [laotiens] »

dans « France-Asie », vol. 12, nº 118-120, p. 1079-1082

dans « France-Asie », vol. 12, no 118-120, p. 1079-1082

Il s’agit d’un re­cueil de pro­verbes lao­tiens. Nul genre d’enseignement n’est plus an­cien que ce­lui des pro­verbes. Son ori­gine re­monte aux âges les plus re­cu­lés du globe. Dès que les hommes, mus par un ins­tinct ir­ré­sis­tible ou pous­sés par la vo­lonté di­vine, se furent réunis en so­ciété ; dès qu’ils eurent consti­tué un lan­gage suf­fi­sant à l’expression de leurs be­soins, les pro­verbes prirent nais­sance en tant que ré­sumé na­tu­rel des idées com­munes de l’humanité. « S’ils avaient pu se conser­ver, s’ils étaient par­ve­nus jusqu’à nous sous leur forme pri­mi­tive », dit Pierre-Ma­rie Qui­tard1, « ils se­raient le plus cu­rieux mo­nu­ment du pro­grès des pre­mières so­cié­tés ; ils jet­te­raient un jour mer­veilleux sur l’histoire de la ci­vi­li­sa­tion, dont ils mar­que­raient le point de dé­part avec une ir­ré­cu­sable fi­dé­lité. » La Bible, qui contient plu­sieurs livres de pro­verbes, dit : « Ce­lui qui ap­plique son âme à ré­flé­chir sur la Loi du Très-Haut… re­cherche le sens se­cret des pro­verbes et re­vient sans cesse sur les énigmes des maximes »2. Les sages de la Grèce eurent la même pen­sée que la Bible. Confu­cius imita les pro­verbes et fut à son tour imité par ses dis­ciples. De même que l’âge de l’arbre peut se ju­ger par le tronc ; de même, les pro­verbes nous ap­prennent le gé­nie ou l’esprit propre à chaque na­tion, et les dé­tails de sa vie pri­vée. On en te­nait cer­tains en telle es­time, qu’on les di­sait d’origine cé­leste : « C’est du ciel », dit Ju­vé­nal3, « que nous est ve­nue la maxime : “Connais-toi toi-même”. Il la fau­drait gra­ver dans son cœur et la mé­di­ter tou­jours. » C’est pour­quoi, d’ailleurs, on les gra­vait sur le de­vant des portes des temples, sur les co­lonnes et les marbres. Ces ins­crip­tions, très nom­breuses du temps de Pla­ton, fai­saient dire à ce phi­lo­sophe qu’on pou­vait faire un ex­cellent cours de mo­rale en voya­geant à pied, si l’on vou­lait les lire ; les pro­verbes étant « le fruit de l’expérience de tous les peuples et comme le bon sens de tous les siècles ré­duit en for­mules »

  1. « Études his­to­riques, lit­té­raires et mo­rales sur les pro­verbes fran­çais et le lan­gage pro­ver­bial », p. 2. Haut
  2. « Livre de l’Ecclésiastique », XXXIX, 1-3. Haut
  1. « Sa­tires », poème XI, v. 27-28. Haut

Nâsir, « “Sefer Namèh”, Relation d’un voyage en Syrie, en Palestine, en Égypte, en Arabie et en Perse »

XIXᵉ siècle

XIXe siècle

Il s’agit du « Sa­far-nâ­meh »1, re­la­tion du voyage de Nâ­sir-e Khos­raw2 en Sy­rie, en Pa­les­tine, en Égypte, en Ara­bie et en Perse. Nâ­sir na­quit en l’an 1004 apr. J.-C. ainsi qu’il nous l’apprend lui-même : « Il s’était écoulé trois cent quatre-vingt-qua­torze ans de­puis l’hégire, quand ma mère me dé­posa dans cette de­meure pou­dreuse. Je pous­sai, igno­rant de tout, et sem­blable à une plante qui naît de la terre noire… C’est à la qua­trième pé­riode que je sen­tis que j’appartenais à l’humanité, lorsque mon être, voué à la tris­tesse, put ar­ti­cu­ler des pa­roles »3. Ses an­cêtres avaient quitté Bag­dad pour ve­nir s’établir dans la ville de Balkh4. Lui-même dé­signe cette ville comme la ré­si­dence de sa fa­mille : « Ô brise de l’après-midi », dit-il5, « si tu passes sur le pays de Balkh, passe sur ma mai­son et en­quiers-toi de l’état des miens ». Il s’adonna dans sa jeu­nesse aux plai­sirs et à la dis­si­pa­tion. En 1045 apr. J.-C., un saint per­son­nage lui ap­pa­rut en songe et lui re­pro­cha ses er­reurs et ses trans­gres­sions conti­nuelles des lois di­vines. Nâ­sir de­manda quelle voie il de­vait suivre, et sur un signe qu’il crut lui in­di­quer la di­rec­tion de la Mecque, il se dé­mit de son em­ploi, ren­dit ses comptes et se mit en route, avec son frère et un pe­tit es­clave in­dien, pour un voyage qui de­vait du­rer sept ans : « Sou­vent, dans le cours de mon voyage, je n’ai eu que la pierre pour ma­te­las et pour oreiller

  1. En per­san « سفر‌نامه ». Par­fois trans­crit « Se­fer Na­mèh », « Se­fer-nāme », « Sa­far­noma », « Sa­far-nāma » ou « Sa­far-nā­mah ». Haut
  2. En per­san ناصرخسرو. Par­fois trans­crit Nāṣer Ḫos­rov, Nāṣer-e Ḫos­rou, Nā­sir-i-Khosro, Nas­siri Khos­rau, Nâṣir-i-Ḫus­rau, Nāṣir è Ḫos­raw, Na­ser-e Khos­row, Nâ­çir Khos­roû, Na­sir Khus­row, Na­ser Jos­row, Nas­ser Chos­rau, Na­seer Khus­rau ou Na­sir Khus­raw. Haut
  3. p. XVIII. Haut
  1. Aujourd’hui rat­ta­chée à l’Afghanistan. Haut
  2. p. XVIII. Haut

« La Reine exilée et son Fils : poème épique laotien narrant une des vies du Bouddha »

dans « Péninsule », vol. 18-19, p. 1-274

dans « Pé­nin­sule », vol. 18-19, p. 1-274

Il s’agit du « nāṅ Tēṅ an1 »1 (« La Reine exi­lée et son Fils », ou lit­té­ra­le­ment « La Dame Tēṅ an1 »), un des ro­mans épiques du Laos. Les Lao­tiens ont une pré­di­lec­tion mar­quée pour les longs ré­cits en vers, im­pré­gnés de boud­dhisme, et re­le­vés par la fan­tai­sie et par l’agencement des aven­tures. Ils les ap­pellent « bœ̄n2 văn­naḥ­gaḥtī »2 (« textes lit­té­raires »). Ils les lisent dans les réunions ; ils les ré­citent pen­dant la nuit aux jeunes femmes ré­cem­ment ac­cou­chées, pour les em­pê­cher de suc­com­ber au som­meil et de de­ve­nir ainsi une proie fa­cile pour les mau­vais es­prits. Cer­tains de ces ro­mans épiques sont d’une lon­gueur ac­ca­blante : le « dāv2 kā­laḥ­ket »3, par exemple, compte à peu près dix mille vers, et le « cāṃPā sī1 Tŏn2 »4 — en­vi­ron qua­torze mille. « Il faut croire que les pé­ri­pé­ties qui forment la trame du ré­cit en font to­lé­rer la lon­gueur », dit Louis Fi­not5. « Pour­tant ni les ac­teurs ni les in­ci­dents du drame ne brillent par la va­riété : les mêmes fi­gures et les mêmes scènes se re­pré­sentent sans cesse avec une mo­no­to­nie qui las­se­rait le lec­teur le plus in­tré­pide, mais qui ne pa­raît pas dé­plaire aux âmes simples pour les­quelles des bardes ano­nymes ont com­posé ces en­fan­tines rhap­so­dies. » Je l’avoue : ces ro­mans épiques, en gé­né­ral fort mal­adroits, tra­cés pour la plu­part par des mains la­bo­rieuses, m’ont tou­ché. Je les ai ou­verts sou­vent avec dé­dain, et presque ja­mais je ne les ai fer­més sans être ému. La forme, à très peu d’exceptions près, en est dé­fec­tueuse, mais cela par ru­desse plu­tôt que par mau­vais goût. Ils res­pirent tant de sin­cé­rité, de sym­pa­thie, de bonne vo­lonté ; on y trouve des sen­ti­ments si res­pec­tables dans leur naï­veté, que moi, qui étais dé­cidé à en rire, j’ai tou­jours fini par m’y plaire. Ja­mais je n’accueillerai par la raille­rie cette confes­sion hon­nête d’un poète :

« Moi, qui ai com­posé ce ré­cit ver­si­fié,
Je me suis en­fui au loin, tout comme la pe­tite [hé­roïne dont je vous parle] !
Car moi, votre ser­vi­teur, couche en so­li­taire ;
Je suis bien seul, dans ma chambre, les bras pen­dant dans le vide…
De­puis que j’ai quitté ma mai­son pour al­ler chez les Thaï où je n’ai pas d’amis,
Je m’efforce d’écrire des vers pour me ré­chauf­fer le cœur.
Tout au fond de mon être… je me dis que je fi­ni­rai par ren­trer chez moi.
Ils sont évi­dem­ment bien éloi­gnés l’un de l’autre, la cité d’or et le pays na­tal !
 »

  1. En lao­tien « ນາງແຕງອ່ອນ ». Par­fois trans­crit « Nang Tèng One », « Naṅ Teṅ On », « Nāng Tǣng ‘Ǭn », « Nang Taeng Oon » ou « Nang Taeng Aun ». Haut
  2. En lao­tien ພື້ນວັນນະຄະດີ. Haut
  3. En lao­tien « ທ້າວກາລະເກດ », in­édit en fran­çais. Haut
  1. En lao­tien « ຈໍາປາສີ່ຕົ້ນ », in­édit en fran­çais. Haut
  2. « Re­cherches sur la lit­té­ra­ture lao­tienne », p. 116. Haut

Hâtef d’Ispahan, « Trois Odes mystiques »

dans « Journal asiatique », sér. 5, vol. 7, p. 130-147

dans « Jour­nal asia­tique », sér. 5, vol. 7, p. 130-147

Il s’agit des odes mys­tiques d’Ahmad Hâ­tef d’Ispahan1, poète per­san du XVIIIe siècle apr. J.-C. Dans le siècle de dé­ca­dence où vi­vait ce char­mant poète, la cor­rup­tion du goût de­ve­nait de jour en jour plus pro­fonde. Le titre si re­cher­ché de « roi des poètes » (« malik-os-cho’arâ »2) était ac­cordé non plus au ta­lent, mais à la flat­te­rie ; si bien que, se­lon le mot in­gé­nieux d’un orien­ta­liste3, le « roi des poètes » n’était plus que le « poète des rois ». La Cour des pe­tits princes, celle des Af­cha­rides et des Zend, re­ten­tis­sait du ra­mage de trois ou quatre cents flat­teurs, « brillants per­ro­quets mor­dillant du sucre dans leur bec », pour par­ler le lan­gage du temps. Parmi cette foule de ri­meurs obs­curs, on ren­contre avec sur­prise un poète vé­ri­table, un seul : Hâ­tef d’Ispahan. Il doit sa re­nom­mée sur­tout aux odes mys­tiques, com­po­sées de « strophes en re­frain » (« tardji’-bend »4), qui sont des strophes se ter­mi­nant avec la même rime, sauf le der­nier vers ou le « re­frain », qui a une rime dif­fé­rente. « [Ces] odes sont gé­né­ra­le­ment goû­tées en Perse et semblent avoir mé­rité l’attention de quelques per­sonnes aux­quelles leurs études et leurs voyages ont rendu fa­mi­lières les mœurs et la poé­sie des Orien­taux ; elles y ont re­mar­qué une grâce par­ti­cu­lière de style, une grande élé­va­tion d’esprit et une liai­son d’idées que l’on trouve ra­re­ment dans les gha­zels les plus re­nom­més, et même dans les odes du cé­lèbre Hâ­fez », ex­plique Jo­seph-Ma­rie Jouan­nin5. Hâ­tef y chante le plus sou­vent le « Bien-Aimé », le « Vieillard », l’« Éter­nel » avec tout le mys­ti­cisme, avec toutes les conven­tions de la secte sou­fie à la­quelle il ap­par­tient, mais dans un style d’une rare sim­pli­cité, dans un lan­gage tendre et ému, porté au plus haut de­gré de per­fec­tion ; en un mot, avec une grâce qui man­quait à ses contem­po­rains.

  1. En per­san احمد هاتف اصفهانی. Par­fois trans­crit Ah­med Hâ­tif Is­fa­hâni ou Aḥ­mad Hā­tef Eṣ­fahāni. Haut
  2. En per­san ملک‌الشعرا. Haut
  3. Jo­seph von Ham­mer-Purg­stall. Haut
  1. En per­san ترجیع‌بند. Par­fois trans­crit « tarjí‘-band ». Haut
  2. « Deux Odes mys­tiques », p. 344. Haut

Hâtef d’Ispahan, « Deux Odes mystiques »

dans « Journal asiatique », sér. 1, vol. 11, p. 344-355

dans « Jour­nal asia­tique », sér. 1, vol. 11, p. 344-355

Il s’agit des odes mys­tiques d’Ahmad Hâ­tef d’Ispahan1, poète per­san du XVIIIe siècle apr. J.-C. Dans le siècle de dé­ca­dence où vi­vait ce char­mant poète, la cor­rup­tion du goût de­ve­nait de jour en jour plus pro­fonde. Le titre si re­cher­ché de « roi des poètes » (« malik-os-cho’arâ »2) était ac­cordé non plus au ta­lent, mais à la flat­te­rie ; si bien que, se­lon le mot in­gé­nieux d’un orien­ta­liste3, le « roi des poètes » n’était plus que le « poète des rois ». La Cour des pe­tits princes, celle des Af­cha­rides et des Zend, re­ten­tis­sait du ra­mage de trois ou quatre cents flat­teurs, « brillants per­ro­quets mor­dillant du sucre dans leur bec », pour par­ler le lan­gage du temps. Parmi cette foule de ri­meurs obs­curs, on ren­contre avec sur­prise un poète vé­ri­table, un seul : Hâ­tef d’Ispahan. Il doit sa re­nom­mée sur­tout aux odes mys­tiques, com­po­sées de « strophes en re­frain » (« tardji’-bend »4), qui sont des strophes se ter­mi­nant avec la même rime, sauf le der­nier vers ou le « re­frain », qui a une rime dif­fé­rente. « [Ces] odes sont gé­né­ra­le­ment goû­tées en Perse et semblent avoir mé­rité l’attention de quelques per­sonnes aux­quelles leurs études et leurs voyages ont rendu fa­mi­lières les mœurs et la poé­sie des Orien­taux ; elles y ont re­mar­qué une grâce par­ti­cu­lière de style, une grande élé­va­tion d’esprit et une liai­son d’idées que l’on trouve ra­re­ment dans les gha­zels les plus re­nom­més, et même dans les odes du cé­lèbre Hâ­fez », ex­plique Jo­seph-Ma­rie Jouan­nin5. Hâ­tef y chante le plus sou­vent le « Bien-Aimé », le « Vieillard », l’« Éter­nel » avec tout le mys­ti­cisme, avec toutes les conven­tions de la secte sou­fie à la­quelle il ap­par­tient, mais dans un style d’une rare sim­pli­cité, dans un lan­gage tendre et ému, porté au plus haut de­gré de per­fec­tion ; en un mot, avec une grâce qui man­quait à ses contem­po­rains.

  1. En per­san احمد هاتف اصفهانی. Par­fois trans­crit Ah­med Hâ­tif Is­fa­hâni ou Aḥ­mad Hā­tef Eṣ­fahāni. Haut
  2. En per­san ملک‌الشعرا. Haut
  3. Jo­seph von Ham­mer-Purg­stall. Haut
  1. En per­san ترجیع‌بند. Par­fois trans­crit « tarjí‘-band ». Haut
  2. p. 344. Haut

Bâbâ Tâhir, « Les Quatrains »

dans « Journal asiatique », sér. 8, vol. 6, p. 502-545

dans « Jour­nal asia­tique », sér. 8, vol. 6, p. 502-545

Il s’agit de Bâbâ Tâ­hir1, poète per­san, dont la sim­pli­cité des sen­ti­ments et du vo­ca­bu­laire fait le charme de ses qua­trains. On sait peu de choses sur lui ; on ignore même le temps où il vé­cut (entre le Xe et XIIe siècle apr. J.-C. pro­ba­ble­ment). Il était un de ces der­viches er­rants, ces fous de Dieu qui passent pour saints en Orient, et que pour cela, tout le monde ré­vère et res­pecte. Le sur­nom de ‘Uryân2 (« le Nu ») sous le­quel il est dé­si­gné lui vient, disent cer­tains, de ce qu’il se pro­me­nait sans vê­te­ments dans les ba­zars et dans les rues ; mais il est tout aussi vrai­sem­blable qu’il vi­vait dans le dé­nue­ment ou le re­non­ce­ment, plu­tôt que dans la com­plète nu­dité : « Je suis le bo­hème mys­tique qu’on ap­pelle “qa­len­der” ; je n’ai ni feu ni lieu, nul point d’attache », dit-il. « Le jour, j’erre au­tour du monde, et la nuit, je m’endors une brique sous la tête… Il n’y a point dans l’univers de pa­pillon aussi étourdi, de fou aussi étrange que moi. Les ser­pents et les four­mis ont tous une re­traite, mais moi je n’ai pas même — in­for­tuné ! — le mur d’une mai­son en ruines »3. En tout cas, l’on constate que son mys­ti­cisme ne lui épar­gna ni les tour­ments de l’amour ni les an­goisses cau­sées par la pen­sée de la mort. Il est, d’ailleurs, un des pre­miers der­viches à avoir dé­crit ses trans­ports amou­reux dans la langue per­sane : « Le col­chique des mon­tagnes ne dure qu’une se­maine, ainsi que la vio­lette des bords de la ri­vière ; je veux crier, de ville en ville, que la fi­dé­lité des belles aux joues ro­sées ne dure qu’une se­maine… Mon cœur est plein de feu, mes yeux pleins de larmes ; ma vie n’est qu’un vase rem­pli de tris­tesses et d’ennuis. Eh bien ! si, après ma mort, tu viens à pas­ser près de ma tombe, ton par­fum me ren­dra la vie »

  1. En per­san باباطاهر. Par­fois trans­crit Bâbâ Tâ­her. Haut
  2. En per­san عریان. Par­fois trans­crit Uriyan, ‘Oriyān ou Oryân. Haut
  1. p. 516 & 528. Haut

« Les Auteurs du printemps russe. Okoudjava • Vyssotski »

éd. Noir sur blanc, Montricher

éd. Noir sur blanc, Mon­tri­cher

Il s’agit de Bou­lat Okoud­java1 et de Vla­di­mir Vys­sotski2, les chan­teurs so­vié­tiques les plus émi­nents, mais aussi les plus per­sé­cu­tés par la haine et par la sot­tise du ré­gime. Ils res­tent à tout ja­mais comme un té­moi­gnage des hu­mi­lia­tions et du déses­poir in­fli­gés à tout un peuple par une tribu de bu­reau­crates bor­nés, ef­frayés par l’ombre de la vé­rité, ter­ro­ri­sés par la sin­cé­rité, trau­ma­ti­sés par le ta­lent. Toutes les chan­sons de ces deux pa­ro­liers ont un point com­mun : elles ré­vèlent, avec dou­leur, des pans en­tiers d’une « autre » his­toire, non pas l’histoire of­fi­cielle, écrite par le ré­gime, mais celle vé­cue par des mil­lions de gens — ma­rins, avia­teurs, pay­sans, étu­diants, ou­vriers d’usine — et jusque-là en­tiè­re­ment pas­sée sous si­lence dans les pu­bli­ca­tions. « Mes pro­ta­go­nistes ne sont pas de ces hauts per­son­nages chers à l’histoire ro­man­cée, mais de pe­tites gens, des obs­curs, des mé­diocres. Ce type d’humanité me convient mieux », dit Okoud­java3. « En règle gé­né­rale, les grands ont conscience de leur gran­deur… et jouent les co­quettes pour la pos­té­rité… Les humbles, au contraire, conservent leur na­tu­rel et se tiennent sans af­fec­ta­tion. Avec eux, tout est simple, aisé. Ils n’en laissent pas moins leur trace dans les évé­ne­ments, peuvent nous ser­vir d’exemples, de mises en garde et de sources d’inspiration. » Un soir de tris­tesse et de so­li­tude, Okoud­java er­rait à tra­vers Mos­cou. Le ha­sard lui fit prendre le der­nier trol­ley­bus. Grâce à la pré­sence si­len­cieuse des autres voya­geurs, des gens simples, il trouva un re­mède aux tour­ments de son âme, à la « biéda »4 (« mal­heur ») :

« Quand je suis im­puis­sant à vaincre le mal­heur,
Que le déses­poir me guette,
Je prends en marche le trol­ley bleu,
Le der­nier,
Au ha­sard.
Trol­ley de mi­nuit, file par les rues,
Fais ta ronde au long des bou­le­vards
Pour ra­mas­ser ceux qui, dans la nuit, ont fait
Nau­frage,
Nau­frage
 »

  1. En russe Булат Окуджава. Par­fois trans­crit Okudžava, Okudz­hava, Okud­schawa, Okud­java ou Okudz­sava. Haut
  2. En russe Владимир Высоцкий. Par­fois trans­crit Vis­sotski, Vis­sotsky, Vys­sotsky, Vy­sotsky, Vı­sotski, Vı­sots­kiy, Vi­so­cki, Vy­so­ckij, Wys­sozki, Vy­sotski, Vis­zo­ckij ou Wy­so­cki. Haut
  1. « L’Amour-toujours, ou les Tri­bu­la­tions de Chi­pov : his­toire vraie ra­con­tée sur un air de vau­de­ville an­cien ; pré­face in­édite de l’auteur pour l’édition fran­çaise ; tra­duit du russe par Ma­rie-France Tol­stoï », p. 5. Haut
  2. En russe беда. Haut

« Anthologie persane (XIe-XIXe siècle) »

éd. Payot, coll. Bibliothèque historique, Paris

éd. Payot, coll. Bi­blio­thèque his­to­rique, Pa­ris

Il s’agit d’une an­tho­lo­gie per­sane (XIe-XIXe siècle). La poé­sie est le ta­lent propre et par­ti­cu­lier des Per­sans, et la par­tie de leur lit­té­ra­ture où ils ex­cellent : la vi­va­cité de leur ima­gi­na­tion, la po­li­tesse de leurs mœurs, la dou­ceur de leur langue, telles sont peut-être les causes de leur fé­con­dité poé­tique. Un homme qui ne sait pas un mot de per­san ne lais­sera pas, en en­ten­dant ré­ci­ter des vers per­sans, d’être épris du son et de la ca­dence qui y est très sen­sible. Al­lez en Iran, par­lez aux gens dans la rue, aux bou­chers, aux mar­chands ; ils fe­ront en­trer dans leur ré­ponse des tour­nures qui suf­fi­ront à vous plon­ger dans une rê­ve­rie pro­fonde. Comme dit Hâ­fez :

« Le se­cret de Dieu que le gnos­tique pè­le­rin ne dit à per­sonne,
Je suis stu­pé­fait, ne sa­chant d’où le mar­chand de vin l’a en­tendu
 »1.

Si les belles-lettres de l’islam comptent parmi les plus re­mar­quables du monde, c’est avant tout grâce au gé­nie ira­nien. Les pre­miers maîtres dans l’art de la gram­maire étaient d’origine per­sane, même s’ils avaient passé leur jeu­nesse dans la pra­tique de la langue arabe. Tous les sa­vants mu­sul­mans qui ont traité des prin­cipes fon­da­men­taux de la science, tous ceux qui se sont dis­tin­gués dans la ju­ris­pru­dence, et la plu­part de ceux qui ont cultivé l’exégèse co­ra­nique, ap­par­te­naient à la race per­sane ou s’étaient as­si­mi­lés aux Per­sans par les ma­nières et par l’éducation. Cela suf­fit pour dé­mon­trer la vé­rité de la pa­role at­tri­buée au pro­phète Ma­ho­met : « Si la science était sus­pen­due au haut du ciel, il y au­rait des gens parmi les Per­sans pour s’en em­pa­rer »2. Comme dit Jan Rypka : « Les Ira­niens sont les Fran­çais de l’Orient. Chez les uns comme chez les autres, la pro­duc­tion lit­té­raire et ar­tis­tique pré­sente une éten­due et une va­leur in­ap­pré­ciables…

  1. « Le Di­van : œuvre ly­rique d’un spi­ri­tuel en Perse au XIVe siècle », p. 639. Haut
  1. Dans Ibn Khal­doun, « Pro­lé­go­mènes ». Haut