Il s’agit des « Entretiens de Linji » (« Linji yulu » 1, ou plus simplement « Linji lu » 2). L’école de Linji Yixuan 3, maître zen, est connue par ce recueil de paroles composé après la mort du maître. Rebelle à tout savoir, farouche à toute vision intellectuelle qu’elle décrivait comme une « taie sur l’œil » cette école devint célèbre en Chine au IXe et Xe siècle apr. J.-C. avant de se répandre au Japon où elle persiste jusqu’à nos jours sous le nom d’école Rinzai. L’usage du bâton (en chinois « bang », en japonais « bô » 4) et de l’exclamation « khât ! » (en japonais « katsu ! » 5) est caractéristique de Linji, lequel frappait ses disciples et leur criait, comme s’il désirait les faire parvenir d’un coup à la réalisation subite. Dans des termes virulents, qui allaient jusqu’au blasphème, il prêchait le meurtre spirituel et le renversement de toutes les valeurs : « Si vous rencontrez un Bouddha, tuez le Bouddha ! Si vous rencontrez un patriarche, tuez le patriarche ! » 6 Et plus loin : « Je vous le dis : il n’y a pas de Bouddha, il n’y a pas de Loi ; pas de pratiques à cultiver, pas de fruits à éprouver. Que voulez-vous donc tant chercher auprès d’autrui ?… Qu’est-ce qui vous manque ? C’est vous, adeptes, qui êtes là devant mes yeux, c’est vous-mêmes qui ne différez en rien du Bouddha-patriarche ! Mais vous n’avez pas confiance, et vous cherchez au-dehors » 7. Lui demandait-on quel était le bien le plus précieux pour l’homme, Linji répondait : « Se tenir dans l’ordinaire et sans affaires : chier et pisser, se vêtir et manger » 8. Et aussi : « Être sans affaires et rester assis dans [son] monastère, les pieds croisés au coin de [sa] banquette » 9. À chaque page, cet idéal de l’homme sans affaires se retrouve, poussé jusqu’à la puérilité. J’avoue, pour ma part, qu’il ne me convainc pas. Car, même à supposer que l’homme qui se garde de rien faire soit le plus heureux, ne vaut-il pas mieux être honnête et utile, qu’heureux et sans affaires ? L’homme de bien n’a-t-il pas droit, comme les autres, au noble travail ? Ne peut-il pas se subordonner à une grande cause sociale, au lieu de jouir dans son coin sans se soucier que ce soit aux dépens des autres ? La fin divine doit-elle donc être une fin égoïste ?
Proclus, « Les Commentaires sur le premier livre des “Éléments” d’Euclide »
éd. D. de Brouwer, coll. de travaux de l’Académie internationale d’histoire des sciences, Bruges
Il s’agit des « Commentaires sur les “Éléments” d’Euclide » par Proclus de Lycie 1, l’un des derniers chefs de l’École d’Athènes (Ve siècle apr. J.-C.). Le plus grand — pour ne pas dire l’unique — intérêt de ces « Commentaires » réside dans le prologue de quatre-vingt-une pages par lequel ils s’ouvrent, et qui constitue un ouvrage à part. Proclus y expose ses vues sur la place générale des mathématiques dans l’économie du savoir ; puis, il y présente les origines et les progrès de cette science, en passant en revue les géomètres grecs qui se sont succédé de Thalès jusqu’à Euclide. De ce fait, Proclus est notre principale source pour l’histoire des mathématiques anciennes ; en dehors de lui, nous n’avons qu’un petit nombre de témoignages épars, qu’il nous serait impossible de coordonner sans le sien. Pour Proclus, comme pour Aristote qu’il cite, les mathématiques ne débutent ni en Grèce ni en quelque endroit privilégié ; il serait étrange, en effet, qu’un savoir aussi spécifiquement humain fût la propriété exclusive d’un seul peuple : « Selon toute vraisemblance », dit Aristote 2, « les divers [savoirs] ont été développés aussi loin que possible, à plusieurs reprises, et chaque fois perdus ». Cela n’empêche pas Proclus de saluer l’apport spécifique des Grecs, qui est d’avoir posé les mathématiques sur leur vrai plan, de les avoir hardiment définies comme abstraites et purement rationnelles, comme libres et désintéressées à l’égard de l’utilité pratique : « On admirera », dit Proclus 3, « les modes variés de raisonnements [de notre pays] qui [convainquent] tantôt en partant des causes, tantôt en émanant de preuves ; mais qui sont tous incontestables et appropriés à la science. On admirera aussi ses procédés dialectiques… Mentionnons finalement la continuité des inventions, la répartition et l’ordre des prémisses, [et] le talent avec lequel chacune [des] réciproques est présentée. D’ailleurs, ne sait-on pas qu’en leur ajoutant ou en leur retranchant quelque chose, on s’éloigne de la science et qu’on est enclin à une erreur contradictoire et à l’ignorance ? » La question de savoir où Proclus a pris ses renseignements historiques offre un problème intéressant à résoudre pour les spécialistes. Ces derniers pensent qu’il n’a pas consulté de première main les ouvrages mathématiques antérieurs à Euclide et qu’il a emprunté à peu près tout à l’« Histoire géométrique » d’Eudème de Rhodes (aujourd’hui perdue) et à la « Théorie des mathématiques » de Géminus (malheureusement perdue aussi).
- En grec Πρόκλος ὁ Λύκιος. Autrefois transcrit Proclos ou Proklos.
- « Métaphysique », 1074b 10-12.
« Thalès et ses Emprunts à l’Égypte »
dans « Revue philosophique de la France et de l’étranger », vol. 5, nº 9, p. 299-318
Il s’agit de Thalès de Milet 1 (VIIe-VIe siècle av. J.-C.), le premier homme ayant reçu le titre de « sage » (« sophos » 2) en Grèce. Ce titre est souvent mal compris, et il est bon de préciser sa signification historique, avant d’aller plus avant. Le « sage » n’était pas nécessairement « un homme prudent, circonspect », bien que ce mot ait été plus tard employé dans ce sens. Aristote dit à ce propos 3 : « Thalès et les gens de cette sorte sont sages, et non prudents, car on voit qu’ils ignorent leur propre intérêt ; en revanche, on [convient] qu’ils possèdent des connaissances surabondantes, merveilleuses, difficiles à acquérir et divines, sans utilité immédiate néanmoins, puisqu’ils ne recherchent pas les biens de ce monde ». Le « sage » était donc ce que nous appelons « un érudit, un savant ». Thalès, en particulier, se fit admirer pour ses connaissances en mathématiques. Ce fut lui qui transporta les principes de cette science depuis les pays orientaux jusqu’en Grèce. Premièrement, il était d’origine phénicienne ; or, la connaissance exacte des nombres se trouvait chez les Phéniciens, à cause du commerce qui fut toujours leur affaire. Deuxièmement, il alla s’instruire auprès des Égyptiens ; or, le savoir géométrique se trouvait en Égypte, à cause de l’arpentage constant que suscitait le Nil, en brouillant les terres cultivables dans les périodes de crue et d’étiage. On dit qu’instruit ainsi par des étrangers, Thalès prit bientôt l’essor au-dessus de ses maîtres et qu’il fut le premier à mesurer la hauteur des pyramides, par leur ombre et par celle d’un bâton. De retour de ses voyages, il fit part à ses compatriotes de ce qu’il avait appris. Il prédit une éclipse de soleil, et l’événement vérifia ses calculs. Sa faculté de faire des prédictions fut à l’origine de cette fable de l’astronome qui regardait le ciel sans voir le puits qui était à ses pieds : « On raconte de Thalès », dit Platon 4, « que tout occupé de l’astronomie et regardant en haut, il tomba dans un puits, et qu’une servante de Thrace d’un esprit agréable et facétieux se moqua de lui, disant qu’il voulait savoir ce qui se passait au ciel, et qu’il ne voyait pas ce qui était devant lui ». L’on peut dire, pour finir, que Thalès profita de toutes les occasions pour s’enquérir de ce qui lui semblait remarquable ou curieux, et pour le transmettre aux Grecs. Le même rôle fut probablement joué par d’autres voyageurs de la même époque ; mais Thalès se révéla l’observateur le plus attentif et le plus habile introducteur.
- En grec Θαλῆς ὁ Μιλήσιος.
- En grec σοφός.
- « Éthique à Nicomaque », liv. VI, ch. V (1141b 3-8).
- « Théétète », 174a.
Banârasî-dâs, « Histoire à demi : autobiographie d’un marchand jaïna du XVIIᵉ siècle »
éd. Presses Sorbonne nouvelle, Paris
Il s’agit d’« Histoire à demi » (« Ardha-kathânaka » 1), le premier récit autobiographique de la littérature hindi et de la littérature indienne en général. Ce fut en 1641 apr. J.-C. qu’un marchand et poète nommé Banârasî-dâs 2, âgé de cinquante-cinq ans, rédigea ce récit en vers. Il l’intitula « Histoire à demi » en faisant allusion à la durée de vie idéale qui, selon la religion jaïna, est de cent dix ans. Les débâcles commerciales et les échecs rythment véritablement la vie de cet homme qui, au fil de son récit, se révèle aussi médiocre marchand que passable poète. Il débuta dans son métier à l’âge de vingt et un ans. Son père rassembla les marchandises dont disposait la famille — des pierres précieuses, deux grandes gourdes d’huile, vingt mesures de beurre clarifié, des châles de Jaunpur — et après avoir fait venir son fils, Banârasî-dâs, il lui expliqua ses vues, disant : « Prends toutes ces affaires. Va à Agra et vends les articles. Désormais, le fardeau de la maison, c’est toi qui le prends sur les épaules. Il faudra que tu nourrisses toute la famille » 3. Ces mots durent peser bien lourd sur les épaules d’un jeune homme tout juste repenti d’avoir passé le plus clair de son temps dans l’amour des jeunes filles, où il avait « délaissé l’honneur familial et la pudeur du monde » 4. Ayant chargé les marchandises sur une charrette, il se rendit non sans mal à Agra. Il tâcha de vendre tout, sans vraiment en connaître la valeur, et se fit largement escroquer par les acheteurs. Il donnait à qui offrait, ne sachant pas discerner « qui était honnête, qui était malhonnête » 5. Pire encore, il avait attaché un étui de perles à la ceinture de son pantalon : la ceinture se cassa, et le précieux étui fut perdu. Il avait aussi caché des rubis dans la doublure de son pantalon : il le mit à sécher au soleil ; des voleurs passèrent et l’emportèrent. Il tomba dans la banqueroute pour la première fois. Ce ne fut pas la dernière. À chaque fois, il se consola, se considérant heureux dans son malheur : « Le bonheur et le malheur », dit-il 6, « sont vus comme deux choses [différentes par] l’ignorant. Dans la fortune et l’infortune, le savant [au contraire] se tient d’une seule manière. Il est comme un soleil levant qui ne délaisserait pas la nuit ; comme un soleil couchant qui ne délaisserait pas la splendeur du jour ». Telle est sans doute la leçon la plus utile de ce récit.
« Étude sur les arguments de Zénon d’Élée contre le mouvement »
Il s’agit de Zénon d’Élée 1, célèbre auteur de paradoxes (Ve siècle av. J.-C.). Il ne paraît pas avoir été mathématicien, ni physicien ; mais ses fameux « Arguments contraires » (« Antilogiai » 2) ont fait autant pour les principes des mathématiques et de la physique que pour ceux de la philosophie. C’était un homme bien fait, d’une figure agréable, un disciple dévoué de Parménide, et quelques écrivains prétendent « qu’il devint le mignon de son maître » 3. Il ne quittait que très rarement son Élée natale, « cité modeste, tout juste bonne à produire des hommes de valeur » 4. Plus tard, cette cité étant tombée, on ne sait comment, sous le joug d’un tyran appelé Néarque, Zénon entreprit de la délivrer à l’aide de complices. La conspiration ayant été découverte, il fut emprisonné et périt dans d’horribles supplices, où il montra un caractère héroïque. Cette affaire est rapportée avec mille variantes par les écrivains. Je n’en donnerai qu’une : Torturé et interrogé sur ses complices, Zénon nomma les amis du tyran pour priver celui-ci de tous ses appuis. Néarque, après les avoir fait mourir, l’interrogea sur les armes qu’il avait transportées dans une île voisine. Zénon lui dit qu’il lui répondrait à l’oreille ; le tyran s’étant approché, Zénon lui mordit l’oreille et ne relâcha pas sa prise avant d’être percé de coups et tué. Aujourd’hui, il ne reste des ouvrages de Zénon que les « Arguments contraires » concernant le mouvement, transmis jusqu’à nous grâce à la réfutation d’Aristote et aux citations de Simplicius. Ces « Arguments » intéressent au plus haut point l’histoire des sciences, en ceci qu’ils fixent pour la première fois l’attention sur le problème de l’infinitésimal et sur les difficultés logiques auxquelles se heurtent les calculs qui jonglent avec l’infini. Le poète Paul Valéry résumera les deux « Arguments » les plus connus, « Achille et la Tortue » et « La Flèche qui vole », par ces vers : « Zénon, cruel Zénon !… M’as-tu percé de cette flèche ailée qui vibre, vole et qui ne vole pas !… Achille immobile à grands pas ! »
- En grec Ζήνων ὁ Ἐλεάτης. Également connu sous le nom de Zénon le Parménidien. En grec Ζήνων ὁ Παρμενίδειος. À ne pas confondre avec Zénon de Cition, le fondateur du stoïcisme.
- En grec « Ἀντιλογίαι ».
- « λέγεσθαι αὐτὸν παιδικὰ τοῦ Παρμενίδου γεγονέναι » (Platon). « γέγονεν αὐτοῦ παιδικά » (Diogène Laërce).
- Diogène Laërce.
Hô Chi Minh (Nguyên Ai Quôc), « Le Procès de la colonisation française et Autres Textes de jeunesse »
éd. Le Temps des cerises, Pantin
Il s’agit du « Procès de la colonisation française », des « Revendications du peuple annamite » et autres textes de jeunesse d’Hô Chi Minh 1. Ainsi que l’a remarqué un biographe d’Hô Chi Minh 2, « tout ce qui touche à la vie du futur président de la République démocratique du Viêt-nam jusqu’en 1941 est fragmentaire, approximatif, controversé ». À ce jour, aucune étude systématique n’a été entreprise, aucune publication exhaustive n’a été faite sur la période parisienne du célèbre révolutionnaire vietnamien, période pourtant décisive en ce qui concerne sa formation idéologique — la vie dans un entresol de la rue du Marché-des-Patriarches, la fréquentation assidue de la Bibliothèque nationale, « où il s’installait de 10 à 17 heures, presque chaque jour » 3, les meetings guettés par la police, les articles pour « L’Humanité », « La Revue communiste », « Le Libertaire », etc., enfin, la fondation du « Paria », journal anticolonialiste, dont il fut à la fois le directeur et le plus fécond des contributeurs 4. Les dates mêmes de cette période sont pleines d’obscurités, si étrange que cela puisse paraître, s’agissant d’une des personnalités les plus en vue de tout le XXe siècle. Rejoignit-il Paris en 1917, comme le supposent la plupart de ses biographes, ou en 1919, année de ses premiers articles signés ? En tout cas, la première révélation qu’il eut en arrivant, c’est qu’en France aussi il y avait des ouvriers exploités — des gens qui pouvaient prendre parti pour le peuple vietnamien. C’est là que lui vint à l’esprit cette image de la sangsue capitaliste, si fameuse depuis « Le Procès » : « Le capitalisme est une sangsue ayant une ventouse appliquée sur le prolétariat de la métropole, et une autre sur le prolétariat des colonies. Si l’on veut tuer la bête, on doit couper les deux ventouses à la fois ». Alors, il s’attacha aux prolétaires français par le double lien de l’intérêt et de l’affection ; et le jour où, après de longues décennies, la séparation fatale, inévitable, se fit entre les colonisateurs et les colonisés, la France perdit en lui un sujet, mais conserva un ami, un allié, un confrère. « En se réclamant de la protection du peuple français », dit Hô Chi Minh dans « Les Revendications du peuple annamite », « le peuple annamite, bien loin de s’humilier, s’honore au contraire : car il sait que le peuple français représente la liberté et la justice, et ne renoncera jamais à son sublime idéal de fraternité universelle. En conséquence, en écoutant la voix des opprimés, le peuple français fera son devoir envers la France et envers l’humanité ».
- Également connu sous le surnom de Nguyên Ai Quôc. « Nguyên, c’est le patronyme le plus répandu en Annam… ; “Ai”, le préfixe qui signifie l’affection ; “Quôc”, la patrie », dit M. Jean Lacouture. Autrefois transcrit Nguyen Ai Quac.
- M. Jean Lacouture.
- Louis Roubaud, « Viêt-nam : la tragédie indochinoise ; suivi d’autres écrits sur le colonialisme ».
- Les contributeurs du « Paria » se composaient entièrement de militants originaires des colonies, qui venaient, bénévolement, après leurs heures de travail.
Euclide, « Les Éléments. Tome II »
Il s’agit des « Éléments » (« Ta Stoicheia » 1) ou « Enseignement élémentaire » (« Hê Stoicheiôsis » 2) d’Euclide d’Alexandrie 3, célèbre savant grec, dont le nom est pour la géométrie ce qu’est le nom d’Einstein pour la physique. La science grecque est essentiellement déductive. C’est avec elle que l’esprit humain conçoit, pour la première fois, la possibilité de poser un petit nombre de principes et d’en déduire un ensemble de vérités qui en soient la conséquence nécessaire. Les « Éléments » d’Euclide passent pour le modèle du genre. Ils débutent par une liste d’« axiomes » (c’est-à-dire de principes que l’on demande au lecteur d’admettre sans démonstration), énoncés de telle sorte qu’ils peuvent être acceptés par chacun ; tout en étant aussi peu nombreux que possible (environ une dizaine), ils suffisent à assurer la construction de tout l’édifice mathématique. Dans une première lecture, l’on serait tenté de croire qu’Euclide est l’inventeur de ce genre de construction. Il ne cite aucun nom de prédécesseur ; des propositions que nous désignons sous les noms de « théorème de Pythagore » ou « de Thalès » prennent place dans ses « Éléments » sans que soient rappelés ceux qui les ont énoncées en premier. Cependant, Euclide a beau ne pas citer ses sources, son œuvre décèle une diversité d’inspirations qui ne trompe pas ; elle n’est pas et ne saurait être l’œuvre d’une seule intelligence. Des géomètres plus anciens — Hippocrate de Chios 4, Hermotime de Colophon 5, Eudoxe de Cnide 6, Théétète d’Athènes 7, Theudios de Magnésie 8 — avaient écrit des « Éléments ». Le mérite d’Euclide est d’avoir réuni leurs démonstrations et surtout d’avoir composé un tout qui, par un enchaînement plus exact, fit oublier les ouvrages écrits avant le sien, qui devint le plus important sur cette matière. Voici ce qu’en dit Proclus dans ses « Commentaires aux “Éléments” » : « En rassemblant des “Éléments”, Euclide en a coordonné beaucoup d’Eudoxe, perfectionné beaucoup de Théétète et évoqué dans d’irréfutables démonstrations ceux que ses prédécesseurs avaient montrés d’une manière relâchée »
- En grec « Τὰ Στοιχεῖα ».
- En grec « Ἡ Στοιχείωσις ».
- En grec Εὐκλείδης. Autrefois transcrit Euclides. On l’a longtemps confondu avec Euclide de Mégare, philosophe, « bien qu’ils n’aient pas été contemporains et qu’ils aient différé l’un de l’autre autant par leur genre d’esprit… que par la nature de leurs travaux » (Louis Figuier).
- En grec Ἱπποκράτης ὁ Χῖος. Parfois transcrit Hippocrate de Chio. À ne pas confondre avec Hippocrate de Cos, le célèbre médecin, qui vécut à la même époque.
Euclide, « Les Éléments. Tome I »
Il s’agit des « Éléments » (« Ta Stoicheia » 1) ou « Enseignement élémentaire » (« Hê Stoicheiôsis » 2) d’Euclide d’Alexandrie 3, célèbre savant grec, dont le nom est pour la géométrie ce qu’est le nom d’Einstein pour la physique. La science grecque est essentiellement déductive. C’est avec elle que l’esprit humain conçoit, pour la première fois, la possibilité de poser un petit nombre de principes et d’en déduire un ensemble de vérités qui en soient la conséquence nécessaire. Les « Éléments » d’Euclide passent pour le modèle du genre. Ils débutent par une liste d’« axiomes » (c’est-à-dire de principes que l’on demande au lecteur d’admettre sans démonstration), énoncés de telle sorte qu’ils peuvent être acceptés par chacun ; tout en étant aussi peu nombreux que possible (environ une dizaine), ils suffisent à assurer la construction de tout l’édifice mathématique. Dans une première lecture, l’on serait tenté de croire qu’Euclide est l’inventeur de ce genre de construction. Il ne cite aucun nom de prédécesseur ; des propositions que nous désignons sous les noms de « théorème de Pythagore » ou « de Thalès » prennent place dans ses « Éléments » sans que soient rappelés ceux qui les ont énoncées en premier. Cependant, Euclide a beau ne pas citer ses sources, son œuvre décèle une diversité d’inspirations qui ne trompe pas ; elle n’est pas et ne saurait être l’œuvre d’une seule intelligence. Des géomètres plus anciens — Hippocrate de Chios 4, Hermotime de Colophon 5, Eudoxe de Cnide 6, Théétète d’Athènes 7, Theudios de Magnésie 8 — avaient écrit des « Éléments ». Le mérite d’Euclide est d’avoir réuni leurs démonstrations et surtout d’avoir composé un tout qui, par un enchaînement plus exact, fit oublier les ouvrages écrits avant le sien, qui devint le plus important sur cette matière. Voici ce qu’en dit Proclus dans ses « Commentaires aux “Éléments” » : « En rassemblant des “Éléments”, Euclide en a coordonné beaucoup d’Eudoxe, perfectionné beaucoup de Théétète et évoqué dans d’irréfutables démonstrations ceux que ses prédécesseurs avaient montrés d’une manière relâchée »
- En grec « Τὰ Στοιχεῖα ».
- En grec « Ἡ Στοιχείωσις ».
- En grec Εὐκλείδης. Autrefois transcrit Euclides. On l’a longtemps confondu avec Euclide de Mégare, philosophe, « bien qu’ils n’aient pas été contemporains et qu’ils aient différé l’un de l’autre autant par leur genre d’esprit… que par la nature de leurs travaux » (Louis Figuier).
- En grec Ἱπποκράτης ὁ Χῖος. Parfois transcrit Hippocrate de Chio. À ne pas confondre avec Hippocrate de Cos, le célèbre médecin, qui vécut à la même époque.
« De cent poètes un poème : poèmes »
éd. Publications orientalistes de France, Aurillac
Il s’agit de l’anthologie « Ogura Hyakunin Isshu » 1, plus connue sous le titre abrégé de « Hyakunin Isshu » 2 (« De cent poètes un poème » 3). Peu de recueils ont joui et jouissent toujours au Japon d’une vogue égale à celle de l’anthologie « Hyakunin Isshu ». On en attribue la paternité à l’aristocrate Fujiwara no Teika. Dans un journal qu’il a tenu tout au long de sa vie, le « Meigetsu-ki » 4 (« Journal de la lune claire » 5), en date du 27 mai 1235, Teika dit avoir calligraphié cent morceaux sur des papiers de couleur pour en décorer les cloisons mobiles d’une maison de campagne à Ogura. Le plus étonnant est que ces cent poèmes ont fini par devenir le recueil familier de chaque maison japonaise. Dès la fin du XVIIe siècle, en effet, nous les voyons employés comme livre pour éduquer les jeunes filles, en même temps que comme jeu pour amuser la famille en général. Ce jeu de « cartes poétiques » (« uta-garuta » 6) consiste à deviner la fin d’un poème que récite un meneur : « On prend pour cela un paquet de deux cents cartes [tirées du] “Hyakunin Isshu”. Cent de ces cartes portent, chacune, un poème différent — ce sont des “waka”, odes de trente et une syllabes composées par des poètes et des poétesses célèbres d’autrefois — et, en général, le portrait de l’auteur : elles servent à la lecture à haute voix. Les cent autres cartes ne portent que les deux derniers vers de chaque poème : elles servent au jeu proprement dit. L’un des joueurs lit un “waka”, et les autres se penchent sur les cartes rangées à même le tatami ou natte de paille, en scrutant le tas pour s’emparer rapidement de celle qui correspond au poème qu’on vient de lire », explique M. Shigeo Kimura
- En japonais « 小倉百人一首 ».
- En japonais « 百人一首 ». Autrefois transcrit « Hyakou-nin-is-syou » ou « Hyakouninn-isshou ».
- Parfois traduit « Cent poésies par cent poètes », « De cent hommes une poésie », « De cent hommes chacun un poème » ou « Collection des cent poètes ».
- En japonais « 明月記 », inédit en français. Autrefois transcrit « Méighétsou-ki ».
- Parfois traduit « Notes (journalières) de la claire lune ».
- En japonais 歌がるた.
« Kabir : une expérience mystique au-delà des religions »
Il s’agit de Kabîr 1, surnommé « le tisserand de Bénarès », l’un des poètes les plus populaires de l’Inde, et l’un des fondateurs de la littérature hindi, bien qu’il n’ait peut-être jamais rien écrit (XVe-XVIe siècle apr. J.-C.). Non seulement il a employé le hindi, mais il a insisté sur l’avantage de se servir de cette langue orale, en s’élevant contre l’emploi du sanscrit et de toute autre langue savante. Car, comme Socrate, Kabîr se méfiait de l’écriture, qui était pour lui une lettre morte, un simulacre, et ne jugeait vraie que la parole intérieure de l’âme : « Je n’ai jamais touché », dit-il 2, « ni encre, ni papier. Ma main jamais n’a tenu de plume. La grandeur des quatre âges, Kabîr la fait naître des paroles de sa bouche ». Sa renommée repose sur les cinq cents couplets (« dohâs » 3) et les cent stances (« padas » 4) transcrits par ses disciples, et dont des morceaux choisis figurent dans le « Gourou Granth Sahib », le livre saint des sikhs. Ils se distinguent par leur valeur poétique, par leur concision et intensité, mais aussi et surtout par la rencontre des deux traditions islamique et hindoue. Fils illégitime d’une veuve brahmane, adopté par un tisserand musulman, Kabîr rêvait d’amalgamer hindouisme et islam en une seule et même religion mystique. Lui-même se disait « l’enfant d’Allah et de Râma » et estimait que les deux traditions, malgré leurs noms différents, étaient des « pots de la même argile » 5. On raconte que lorsqu’il fut sur le point de mourir, les hindouistes déclarèrent qu’il fallait le brûler ; les musulmans — qu’il fallait l’enterrer. Il s’éteignit recouvert par son drap. Les deux partis, après d’interminables querelles, finirent par s’approcher du cadavre et soulevèrent le linceul ; mais ils virent qu’il n’y avait que des fleurs, et pas de corps. Les hindouistes prirent la moitié des fleurs, les brûlèrent et élevèrent en cet endroit un mausolée. Les musulmans prirent l’autre moitié et construisirent un sanctuaire pour les y mettre. « Il y a donc aujourd’hui à Maghar 6 deux monuments dédiés à Kabîr », dit Mme Charlotte Vaudeville 7. « Dressés l’un à côté de l’autre, ils témoignent de l’irréductible contradiction que le génie même du réformateur devait être finalement impuissant à résoudre. Tragique destin de ce prophète de l’unité ! »
- En hindi कबीर. Autrefois transcrit Cabir.
- « Kabir : une expérience mystique au-delà des religions », p. 151.
- En hindi दोहा.
- En hindi पद.
- « Kabir : une expérience mystique au-delà des religions », p. 95 & 11.
- En hindi मगहर. Parfois transcrit Magahar. Ville située dans le district actuel de Sant Kabîr Nagar.
- « Préface à “Au cabaret de l’amour : paroles de Kabîr” », p. 16.
« Sri Gourou Granth Sahib. Tome IV »
Il s’agit de l’« Adi Granth » 1 (le « Premier Livre ») ou « Gourou Granth Sahib » 2 (le « Maître Livre »), le livre saint des sikhs, compilé par le cinquième gourou Arjan Dev 3, puis révisé et achevé par le dixième gourou Gobind Singh 4. Les sikhs le désignent souvent sous la vague appellation de « Granth » (le « Livre »), de même que les chrétiens citent le leur sous celle de « Bible » (« Biblia » signifiant les « Livres »). Le « Granth » est une œuvre tout à fait unique par rapport aux canons des autres religions. Ce qui l’en distingue, c’est qu’il se présente comme une fascinante anthologie poétique, qui ne contient pas seulement les psaumes et les hymnes de ses propres fondateurs, comme gourou Nanak 5, mais aussi ceux de poètes mystiques antérieurs : Kabîr, Jayadeva, Bhikhan, Nâm-dev… En tout, quinze poètes non sikhs (appelés « bhagats » 6) sont incorporés au « Granth », dont le plus ancien est Sheikh Farid né en 1175 apr. J.-C. Les gourous, eux, vécurent entre 1469 et 1708 apr. J.-C. Voilà donc plus de cinq siècles de poésie indienne, totalisant 3 384 poèmes ou 15 575 strophes, et mêlant le pendjabi à diverses autres langues : le sanscrit, le persan, le hindi… Une tradition universellement reçue rapporte que le dixième gourou, à son lit de mort, ne nomma pas de successeur, mais décida que la Parole du « Granth » serait désormais l’éternel gourou : « Ici-bas, tous les sikhs sont chargés de reconnaître le “Granth” comme leur gourou. Reconnais “Gourou Granth Sahib” comme la personne visible des gourous. Ceux qui cherchent à rencontrer le Seigneur dans la Parole telle qu’elle s’est manifestée dans le livre, Le découvriront » 7. Depuis ce jour-là, le « Granth » reste l’unique autorité des sikhs, ainsi que le seul objet de vénération que l’on voit dans leurs lieux de culte. Leur temple central, qui s’élève toujours à Amritsar 8, au milieu de l’étang sacré (Amritsar signifiant « étang de l’immortalité »), ne renferme aucune idole, mais seulement des exemplaires du « Granth » déposés sur des coussins de soie : « Jour et nuit, sans désemparer, comme pour réaliser une sorte d’adoration perpétuelle, des “granthis” chantent sous ces voûtes révérées des fragments du livre saint en s’accompagnant d’instruments à cordes. Ailleurs les sikhs ont simplement des salles d’édification, où un “granthi” leur lit… le texte sacré », explique Albert Réville
- En pendjabi « ਆਦਿ ਗ੍ਰੰਥ ». Parfois transcrit « Adi-grant ».
- En pendjabi « ਗੁਰੂ ਗ੍ਰੰਥ ਸਾਹਿਬ ». Parfois transcrit « Guru Granth Saheb ».
- En pendjabi ਅਰਜਨ ਦੇਵ. Parfois transcrit Arjun Dev.
- En pendjabi ਗੋਬਿੰਦ ਸਿੰਘ. Parfois transcrit Govind Singh.
- En pendjabi ਨਾਨਕ.
- En pendjabi ਭਗਤ.
- « Le Sikhisme : anthologie de la poésie religieuse », p. 36.
- En pendjabi ਅੰਮ੍ਰਿਤਸਰ.
« Sri Gourou Granth Sahib. Tome III »
Il s’agit de l’« Adi Granth » 1 (le « Premier Livre ») ou « Gourou Granth Sahib » 2 (le « Maître Livre »), le livre saint des sikhs, compilé par le cinquième gourou Arjan Dev 3, puis révisé et achevé par le dixième gourou Gobind Singh 4. Les sikhs le désignent souvent sous la vague appellation de « Granth » (le « Livre »), de même que les chrétiens citent le leur sous celle de « Bible » (« Biblia » signifiant les « Livres »). Le « Granth » est une œuvre tout à fait unique par rapport aux canons des autres religions. Ce qui l’en distingue, c’est qu’il se présente comme une fascinante anthologie poétique, qui ne contient pas seulement les psaumes et les hymnes de ses propres fondateurs, comme gourou Nanak 5, mais aussi ceux de poètes mystiques antérieurs : Kabîr, Jayadeva, Bhikhan, Nâm-dev… En tout, quinze poètes non sikhs (appelés « bhagats » 6) sont incorporés au « Granth », dont le plus ancien est Sheikh Farid né en 1175 apr. J.-C. Les gourous, eux, vécurent entre 1469 et 1708 apr. J.-C. Voilà donc plus de cinq siècles de poésie indienne, totalisant 3 384 poèmes ou 15 575 strophes, et mêlant le pendjabi à diverses autres langues : le sanscrit, le persan, le hindi… Une tradition universellement reçue rapporte que le dixième gourou, à son lit de mort, ne nomma pas de successeur, mais décida que la Parole du « Granth » serait désormais l’éternel gourou : « Ici-bas, tous les sikhs sont chargés de reconnaître le “Granth” comme leur gourou. Reconnais “Gourou Granth Sahib” comme la personne visible des gourous. Ceux qui cherchent à rencontrer le Seigneur dans la Parole telle qu’elle s’est manifestée dans le livre, Le découvriront » 7. Depuis ce jour-là, le « Granth » reste l’unique autorité des sikhs, ainsi que le seul objet de vénération que l’on voit dans leurs lieux de culte. Leur temple central, qui s’élève toujours à Amritsar 8, au milieu de l’étang sacré (Amritsar signifiant « étang de l’immortalité »), ne renferme aucune idole, mais seulement des exemplaires du « Granth » déposés sur des coussins de soie : « Jour et nuit, sans désemparer, comme pour réaliser une sorte d’adoration perpétuelle, des “granthis” chantent sous ces voûtes révérées des fragments du livre saint en s’accompagnant d’instruments à cordes. Ailleurs les sikhs ont simplement des salles d’édification, où un “granthi” leur lit… le texte sacré », explique Albert Réville
- En pendjabi « ਆਦਿ ਗ੍ਰੰਥ ». Parfois transcrit « Adi-grant ».
- En pendjabi « ਗੁਰੂ ਗ੍ਰੰਥ ਸਾਹਿਬ ». Parfois transcrit « Guru Granth Saheb ».
- En pendjabi ਅਰਜਨ ਦੇਵ. Parfois transcrit Arjun Dev.
- En pendjabi ਗੋਬਿੰਦ ਸਿੰਘ. Parfois transcrit Govind Singh.
- En pendjabi ਨਾਨਕ.
- En pendjabi ਭਗਤ.
- « Le Sikhisme : anthologie de la poésie religieuse », p. 36.
- En pendjabi ਅੰਮ੍ਰਿਤਸਰ.
« Sri Gourou Granth Sahib. Tome II »
Il s’agit de l’« Adi Granth » 1 (le « Premier Livre ») ou « Gourou Granth Sahib » 2 (le « Maître Livre »), le livre saint des sikhs, compilé par le cinquième gourou Arjan Dev 3, puis révisé et achevé par le dixième gourou Gobind Singh 4. Les sikhs le désignent souvent sous la vague appellation de « Granth » (le « Livre »), de même que les chrétiens citent le leur sous celle de « Bible » (« Biblia » signifiant les « Livres »). Le « Granth » est une œuvre tout à fait unique par rapport aux canons des autres religions. Ce qui l’en distingue, c’est qu’il se présente comme une fascinante anthologie poétique, qui ne contient pas seulement les psaumes et les hymnes de ses propres fondateurs, comme gourou Nanak 5, mais aussi ceux de poètes mystiques antérieurs : Kabîr, Jayadeva, Bhikhan, Nâm-dev… En tout, quinze poètes non sikhs (appelés « bhagats » 6) sont incorporés au « Granth », dont le plus ancien est Sheikh Farid né en 1175 apr. J.-C. Les gourous, eux, vécurent entre 1469 et 1708 apr. J.-C. Voilà donc plus de cinq siècles de poésie indienne, totalisant 3 384 poèmes ou 15 575 strophes, et mêlant le pendjabi à diverses autres langues : le sanscrit, le persan, le hindi… Une tradition universellement reçue rapporte que le dixième gourou, à son lit de mort, ne nomma pas de successeur, mais décida que la Parole du « Granth » serait désormais l’éternel gourou : « Ici-bas, tous les sikhs sont chargés de reconnaître le “Granth” comme leur gourou. Reconnais “Gourou Granth Sahib” comme la personne visible des gourous. Ceux qui cherchent à rencontrer le Seigneur dans la Parole telle qu’elle s’est manifestée dans le livre, Le découvriront » 7. Depuis ce jour-là, le « Granth » reste l’unique autorité des sikhs, ainsi que le seul objet de vénération que l’on voit dans leurs lieux de culte. Leur temple central, qui s’élève toujours à Amritsar 8, au milieu de l’étang sacré (Amritsar signifiant « étang de l’immortalité »), ne renferme aucune idole, mais seulement des exemplaires du « Granth » déposés sur des coussins de soie : « Jour et nuit, sans désemparer, comme pour réaliser une sorte d’adoration perpétuelle, des “granthis” chantent sous ces voûtes révérées des fragments du livre saint en s’accompagnant d’instruments à cordes. Ailleurs les sikhs ont simplement des salles d’édification, où un “granthi” leur lit… le texte sacré », explique Albert Réville
- En pendjabi « ਆਦਿ ਗ੍ਰੰਥ ». Parfois transcrit « Adi-grant ».
- En pendjabi « ਗੁਰੂ ਗ੍ਰੰਥ ਸਾਹਿਬ ». Parfois transcrit « Guru Granth Saheb ».
- En pendjabi ਅਰਜਨ ਦੇਵ. Parfois transcrit Arjun Dev.
- En pendjabi ਗੋਬਿੰਦ ਸਿੰਘ. Parfois transcrit Govind Singh.
- En pendjabi ਨਾਨਕ.
- En pendjabi ਭਗਤ.
- « Le Sikhisme : anthologie de la poésie religieuse », p. 36.
- En pendjabi ਅੰਮ੍ਰਿਤਸਰ.